La roulotte de Jali [interlude, pv]

Il a conscience de l'évolution de Xoramen autour de lui. Ce n'est cependant pas une menace, alors il garde son état de veille pour ainsi dire, l'activité du cerveau inversement proportionnel à l'activité du corp.

A vrai dire, il espère de tout coeur se tromper. Elle ne mérite pas ce qu'il vient de lui faire. Il en est rendu là dans ses réflexions quand il sent une brève agitation quelque part dans le recoin de son esprit qu'il pensait vide.

Ca le ramène plus que l'aile de papillon qui lui caresse sa joue rugueuse. Sans transition, les prunelles grises se fixent avec une acuité désarmante sur la gitane. Seul mouvement de son corp.

On rentre.

Le changement de lieu, puis elle se relève. Ils sont de retour dans la réalité. Jouaient ils un rôle à La Source ou est-ce ici qu'ils jouent un rôle? Le regard bleu vire au gris. Ca s'agite là-dedans. En lui même, ca le rassure. Aussi insuportable qu'Il est, Il est encore là.

- Il se réveillera dans moins d'une minute. Profites de tes dernières secondes en solitaire.

D'un froissement de jupons, elle le laisse dans sa chambre à elle. Une seconde, puis il range sa dagueet se relève d'une traite. Humer l'air, identifier les odeurs. Voir s'il n'y a pas eu ou il n'y a pas de la visite indésirable... Non, tout lui semble nickel.

Lorsqu'il vient pour ouvrir la porte, Le Phoenix Noir se manifeste. S'ensuit une conversation interne... Le Phoenix parle dans les tréfonds de son âme, voulant garder ses propos secrets. Mais Halewyn lui répond à haute voix. Il n,a pas le goût d'avoir une absence pour cause de réunion au sommet. Il lui cache ce qu'il a fait avec Xo... S'il savait ce que son alter ego lui cache... ce que Lui a fait avec Zo, il tomberait furax.

Bien dormi vieux?...Comment ca? T'a rien manqué, yavait que du soleil du gazon et de la flotte. t'aime pas ca la flotte alors t'a rien a dire.* arrive dans la cuisinette, en grande conversation, il évite Jali qui est dans son chemin, fait le tour de la table et va ouvrir la glacière. Il s'était caché un steak là-dedans... * Non *Sort le dit steak, une grosse pièce de viande d'une livre de gibier frais* Si t'es pas capable de cohabiter avec, ferme ta gueule pis va pas jouer là c'est tout. *flanque la viande dans une assiette sans la faire cuire et retourne à la table* C'est pas toi qui mène pis tu le sais, ca toujours été moi le Boss.

Il se fige un moment, la figure devient plus mauvaise. Il retourne au chaudron et sert d'un air absent deux bols de soupe pour els femmes. Il retourne devant sa viande crue.

Oublie ca... Sur ce point la si j't'écouterais, on vivrait pas vieux. Ca fait longtemp que la règle est là allors tu la respecte pis c'est tout!

Il commence à manger. S'interromp, de fort mauvaise humeur.

Putain c'est ca que tu veux?...

Tranquillement, il prend sa dague et se taillade méthodiquement l'avant bras. Il receuille le sang qui coule dans une tasse et le boit tranquillement.

Quand t'en aura assez tu me le dira.

Dit il entre deux gorgées. Il a une cague conscience de ce qui l'entoure, mais il n'y a pas de danger.

Xoramen et Jali ne sont pas loin, elles ce sont échangés quelques paroles banales quand Xoramen est entrée dans la cuisine. Rien d'explicite, elles ne discutent jamais trop longtemps, se comprenant souvent à demi-mot. Lorsque Hale entre dnas la cuisinette en grande conversation avec son intérieur, ni Jali, ni Xoramen n'en font grand cas. Combien de fois ont-ils vu Jali en écoute attentive des Voix, immobile durant de longues minutes, voir des heures ? Xoramen, elle, c'était plus subtile, les visions passaient souvent comme un éclair, ou alors lorsqu'elle était particulièrement calme et ça passait souvent pour une phase lunatique.

Hale sert les deux gitanes, Jali fronce les sourcils et repousse le bol.

- On vient de manger, ya pas encore une heure.
- Moi j'ai faim, réplique Xoramen en prenant son bol.

Eelle commence à manger lentement, lorsque Hale fait une action qu'aucune des deux femmes n'aurait pu prévoir, du moins pas logiquement. Xoramen ouvre un regard horrifié, tandis que Jali, moins prompte à dévoiler son étonnement, affiche un air impassible en façade, mais secoue tristemment la tête.

- J'aurais dû m'en douter... un court silence, pendant lequel rien ne bouge dans la roulotte, à part Halewyn. Xora, serviette et quelque chose avant qu'il ne mette du sang partout !

Sortant de sa stupéfaction, Xoramen s'active et va chercher une serviette humide. Elle rejoint Hale et lui lance brusquement la serviette lourde d'eau. Elle le gratifie d'un regard haineux, qui va bien au-delà des yeux d'Halewyn pour aller se refléter dans le regard d'ambre foncé de la Chèvre.

- Je te déteste, dit-elle d'un ton sec et profondémment haineux.

Ttous trois savent que la haine ne va pas à Hale, mais plutôt à Celui qu'il garde avec lui. La bouilloire siffle, xoramen réagit par réflèxe, allant chercher tasse et thé pour sa grand-mère. Si elle a refuser la soupe, Jali accepte la tase fumante, tandis que Xoramen retourne à sa place. Eelle fait tourner la cuillère dans son bol, sans conviction, l'air maussade.

Sortant de sa stupéfaction, Xoramen s'active et va chercher une serviette humide. Elle rejoint Hale et lui lance brusquement la serviette lourde d'eau. Par pur réflexe, Halewyn l'attrappe au vol et la dépose à côté de lui. Il conyinue de boire tranquillement.

La gitane le gratifie d'un regard assassin, qui va bien au-delà des yeux d'Halewyn pour aller se refléter dans le regard d'ambre foncé de la Chèvre.

- Je te déteste, dit-elle d'un ton sec et profondémment haineux.

L'homme ne répond pas tout de suite. Elle a le temp de retourner chipoter dans sa soupe avant qu'une voix de baryton ne se fasse entendre. Halewyn lève les yeux au plafond, expression qui ne cadre pas du tout avec ce qui sort de sa bouche.

On se calme, il a décidé ca tout seul comme un grand garcon... Même si je dois avouer que son sang a un petit goût épicé ce soir. Aurait il tâté de la gitane?

L'alter ego marque une pause. Pause dont Hale profite pour terminer sa tasse.

Je me demande quelle mouche l'a piqué. C'est la deuxième fois qu'il me fait ca et toujours en ta présence... A ta place je ne dormirais pas tranquille.

Un grognement profond, puis Halewyn lui répond carrément.

On va chasser demain, alors entretemp tu te calme ou je vais te voler dans les plumes... Ta tu autre chose a dire?

Ca c'est la donzelle qui va me le dire justement.

Et dire que j'étais content que tu soit réveillé. t'es une plaie quand tu t'y met.

Le Phoenix Noir a un petit rire flatté.

Xoramen reste stoïque, ne relevant aucunement les paroles de Phoenix Noir. Jali, cependant pointe Hale et son alter-égo.

- ÇA SUFFIT ! Toi, tu te tais, te justifier ainsi, c'est très mauvais pour ton image, ça laisse comme une impression de faiblesse désolante. Et toi, tu ne refais pas ça à l'intérieur de la roulotte, c'est très malsain comme habitude. Mieux vaut se faire tabasser par un autre, c'est beaucoup plus profitable.

Elle baisse le doigt et sirote tranquilement son thé. Jali et Xoramen échangent un regard de graphite. La plus jeune esquisse un sourire et retourne à sa soupe. Elles affichent toutes les deux un air complice.

ÇA SUFFIT ! Toi, tu te tais, te justifier ainsi, c'est très mauvais pour ton image, ça laisse comme une impression de faiblesse désolante. Et toi, tu ne refais pas ça à l'intérieur de la roulotte, c'est très malsain comme habitude. Mieux vaut se faire tabasser par un autre, c'est beaucoup plus profitable.


La conscience de ce qui l'entoure revient à Halewyn, il fronce les sourcils, comprenant pas tout a fait ou elle veut en venir. Elle débloque la vieille ou quoi?

La compréhension vient vite quand il voit la tasse et son bras. Prestement, il l'enveloppe de la serviette. Grognant quelques insanités, il se lève brusquement et va dans sa chambre. Quelques bruits et une dizaine de minutes plus tard, il sort avec son sac noir. Raipdement, il sort et quitte le campement dans un crac sonore.

Le lendemain de l'arrivée de Luo.

Dans l'esprit d'Halewyn

Il a fini de déblayer autour du Phoenix noir. Le bloc d'Ambre foncée est aussi haut et aussi épais que la roulotte elle même. Manifestement, au dernier moment, Phoenix a voulu se défendre.

La main rugueuse de l'assassin se pose contre la paroie sombre et fraiche... Il n'y a plus rien à faire, uen magie d'un autre type que la sienne est à l'oeuvre. Et ce n'est pas la magie du sang qui le sortira de là.

Il y a des moments ou il faut savoir accepter sa défaite... Il s'asseoit sur un banc de sable, droit devant son alter ego.

Et il attends la Mort. Comme une vieille amie, il attends de pouvoir enfin danser avec elle.

Maintenant qu'elle n'est plus seule... du moins plus seule avec Hale et sa léthargie, elle peut se permettre d'aller chercher sa fille. Elle pourra s'en occuper sans craindre une réaction inopinée d'Halewyn. Elle ne sait pas à quoi s'attendre... c'est ça le pire, croit-elle.

Elle se trompe. Le pire est à venir.

Elle sort de la roulotte et traverse le Centre pour aller dans la roulotte de Belen. Avec Hiep sur l'épaule de Xoramen, elles discutent toute les deux un moment, puisque les enfants font la sieste. Mais bon, après un moment, peu importe si la gamine dort, elle terminera sa sieste chez elle, c'est tout.

Elle va chercher sa petite, passe dans la petite chambre où Elthiriel et Morayeel dorment à poings fermée. Elle s'approche du tout petit lit et elle se voit approcher. Belen dit que les miroirs protègent le someil des enfants, il y en a donc un à côté de chaque petit lit. Elle regarde sa fille dormir. Elle est si belle. Xoramen sourit et caresse doucement la joue de sa fille.

Elle cligne des yeux, prise d'un étourdissement. Mais ça revient rapidement. Mais quelque chose cloche. Elle a l'impression d'être de l'autre côté du lit. Sa fille la regardait. Xoramen fronce les sourcile et relève la tête vers le miroir. Son reflet ne la regarde pas. Son reflet fixe la petite. elle n'aime pas le regard de son reflet. quelque chose y brille, quelque chose de malsain, quelque chose qu'elle a déjà vu, dans le regard de quelqu'un d'autre. Dans le regard de sa mère. Elle panique.

Elle essaie de prendre sa fille pur la soustraire à son reflet, mais ses mains se frappent contre la paroi... la paroi du miroir. C'est elle le reflet. Et de l'autre côté, c'est... elle...

Elle sent sa main picoter et la regarde. En même temps, elle se voit baisser la main pour fouiller à sa ceinture. Elle sais ce qu'elle cache à sa ceinture. Elle frappe contre la paroi. Mais ça ne fait pas de bruit. Elle a beau hurler, rien n'y fait, elle ne s'entend même pas.

Hiep, celui sur l'épaule réelle de Xoramen voit le reflet de Xoramen s'animer, tandis que son reflet à lui imite le moindre de ses mouvements. Le sien est normal.

- T'as... Oh ?

Il vient de constater l'éclat mat du stylet de Xoramen s'élever. Si ce n'était du reflet, il n'aurait rien vu. Il n'y réfléchit pas vraiment, c'est comme un réflèxe spontané, parfaitement irréfléchi. Un bond, les ailes tendues, les serres devant, il se retourne contre Xoramen, battant frénétiquement des ailes, poussant un cri strident.

De son côté du miroir, le reflet de Xoramen sent les battements d'ailes sur sa peau... enfin, sa peau reflet. Et les serres de hiep la griffer au visage et dans le cou. Elle sent en même temps ses propres mouvemnts pour empêcher Hiep de l'attaquer et elle sent sa main tenant le stylet s'abaisser pour frapper dans le berceau. Un nouvel étourdissement la prend et elle perd conscience.




La porte de la roulotte de Xoramen s'ouvre sur Zorehira. Elle jette un oeil à l'intérieur. Elle n'a jamais vu la roulotte si sombre et l'air si pesant.

Elle avance dans l'air lourd et découvre Halewyn debout devant la fenêtre. Prudente, elle s'approche à pas feutrés.

- Halewyn.

Il ne bouge pas. Même pas un clignement des yeux. Elle approche. Quelque chose se passe.

- Halewyn ?

Toujours rien. Elle n'a rien à craindre, elle le voit bien. Il est totalement léthargique et la buée contre la fenêtre indique qu'il est ainsi depuis un moment déjà. Elle a un doute. Et une seule manière de voir si son doute est fondé.

Elle approche d'avantage et pose sa main sous le menton d'Halewyn. Elle lui tourne la tête vers elle. Rien. Même pas un rougeoimment dans le regard, même pas un éclat de lucidité.

Le regard insondable de la Lionne plonge dans le regard d'Halewyn et la Lionne sa matérialise dans le désert. Elle le cherche un moment, mais elle connaît les lieux. Ça beaucoup changé depuis le temps... très désertique.

Ça prend du temps. Du moins dans la réalité d'Halewyn, parce que dans l'autre réalité, ça ne prend que quelques secondes. La Lionne de jais s'approche du bloc d'ambre et d'Halewyn.

- Elle a finit par t'avoir Halewyn. Ou plutôt elle a finit par se débarasser du Phoenix.

Le ton est moqueur. La Lionne de jais s'étire et se couche dnas le sable, comme si elle avait tout son temps.

Il est assis sur son banc de sable, à contempler le bloc d'ambre tandis que le ciel de néant s'abaisse tranquillement vers lui pour les engloutir.

Elle a finit par t'avoir Halewyn. Ou plutôt elle a finit par se débarasser du Phoenix.

Il lève le regard qui se pose sur la lionne couchée non loin.

Tu viens faire quoi ici toi?Te foutre de ma tronche je parie? Dégage!

Même ici, il reste fier et indomptable. Sombre présence. C'est tout Hale. Il se prépare alors à expulser Zoheira de son esprit. Il veut pouvoir crever en paix sans se faire achaler. Est ce trop demander?

Il se lève, et il est en pleine possession de ses moyens. Furieux, il se dirige vers la Lionne pour lui botter le train.

- Tu viens faire quoi ici toi ? Te foutre de ma tronche je parie ? Dégage !

En voyant approcher Halewyn, la Lionne de Jais se redresse, mais reste couchée. Un position digne des grands Sphinx, sa queue fouettant l'air avec agressivité. Griffes d'hématite à jour, le regard luisant fixe l'approche de l'homme dans son esprit.

La voix de Zorehira vient de l'extérieur, Halewyn l'entend par ses oreilles, pas dans sa tête, puisqu'elle parle de vive voix dans la roulotte.

- J'ai bien d'autres choses à faire que de me foutre de ta tronche. Et même que ta léthargie me cause des soucis dont je ne croyais pas devoir me soucier.

Il approche d'avantage. La Lionne ne le quitte pas des yeux. Étrangement, elle ne se redresse pas pour attaquer. Elle reste stoïque devant l'avancée d'Halewyn. Il ne semble pas enclin à discuter. Elle doit donc trouver un indice qui va le choquer.

- Mon soucis, c'est ta fille. Je te croyais apte à la protéger. Te voir ainsi me fait douter.

Le commentaire fait mouche. Halewyn semble attentif maintenant.

- Les Sorrenze sont de mauvaises mères, c'est ainsi depuis toujours.

Un peu comme quelqu'un se soufflerait sur les ongles et de les frotterait sur son chandail, la Lionne de Jais entreprend de se lécher une patte.

Il voit bien l'éclat d'hématite. Mais il veut crever... Alors il s'en sacre comme de l'an 40. De toute facon, ici, elle ne peut pas lui faire de mal. Il est chez lui.

J'ai bien d'autres choses à faire que de me foutre de ta tronche. Et même que ta léthargie me cause des soucis dont je ne croyais pas devoir me soucier.

Dégage.

Il arrive persque à portée de coup de pieds L'oeil gris affronte le jais sans ciller. Il n'a plus rien à perdre.

- Mon soucis, c'est ta fille. Je te croyais apte à la protéger. Te voir ainsi me fait douter.

Le commentaire fait mouche. Il ralenti son avancée, ses prunelles ne deviennent que 2 fentes. Il flaire une entourloupe quelconque

- Les Sorrenze sont de mauvaises mères, c'est ainsi depuis toujours.

Il s'arrête devant la lionne, un coup de pied bien placé pourrait lui casser la mâchoire. Il se tient en position neutre, prêt à la foutre dehors de son désert en un clin d'oeil.

Il a l'air féroce et effrayant ainsi. Droit comme un I majuscule, comme un seigneur en sa forteresse.

Et alors?

Qu'est ce que tu veux que j'en ai a foutre chuis pris ici connasse, pense t il.

Déballe ton sac en 15 secondes chronos si ca te soulage et soit claire, puis va t'en.

Elle sent bien l'hésitation d'Halewyn qui se retient de ne pas le botter hors de chez lui. Effectivement, elle ne peut pas lui faire grand chose. Du moins rien qui pourrait être amusant. Il est déjà dans un état lamentable.

- Et alors?

Il s'impatiente. Sans le quitter des yeux, la Lionne de Jais termine sa toilette et s'assoit dans le sable. Le regard luisant se plisse et dévisage Halewyn.

- Déballe ton sac en 15 secondes chronos si ca te soulage et soit claire, puis va t'en.

La voix de Zoreh reprend, venant de partout à la fois, puisque c'est le cas dans l'esprit d'Halewyn.

- C'est pas moi que ça soulagera. C'est plutôt à ton avantage je dirais. Si elle a réussit à l'enfermer, je peux le sortir de là. On se connaît bien tous les deux et je lui ai promis que je le débarrasserait de la chèvre. J'ai pas eu besoin de faire grand chose, elle y est arrivée seule.

La Lionne de Jais se lève, toujours sans quitter Halewyn des yeux. Mais Halewyn ne semble pas vouloir bouger. La Lionne de Jais cligne des yeux.

- Ta fille a besoin de toi et de lui. Sa survie en dépend. Du moins pour quelque années encore.

La queue noire fend l'air dans un claquement de fouet.

C'est pas moi que ça soulagera. C'est plutôt à ton avantage je dirais. Si elle a réussit à l'enfermer, je peux le sortir de là. On se connaît bien tous les deux et je lui ai promis que je le débarrasserait de la chèvre. J'ai pas eu besoin de faire grand chose, elle y est arrivée seule.

La Lionne de Jais se lève, toujours sans quitter Halewyn des yeux. Mais Halewyn ne semble pas vouloir bouger. La Lionne de Jais cligne des yeux.

Nous ne voulons rien de ta part Zoheira. Chaque service ou cadeau de ta part est venimeux!

- Ta fille a besoin de toi et de lui. Sa survie en dépend. Du moins pour quelque années encore.

Toi non plus t'a rien compris à notre sujet...et ma fille, tu ne t'en servira pas pour m'appater.

Détermination... bluff? peut être, peut être pas. Il faut plus que des paroles ce coup ci pour le faire bouger... Il lui faut des preuves.

La queue noire fend l'air dans un claquement de fouet. Il tape du pied impatiemment, agacé.

Un bassin de sang apparait a coté d'eux, sorte de pensine mentale. Sorte d'invite à lui prouver que la sanguine est en danger

- Toi non plus t'a rien compris à notre sujet...et ma fille, tu ne t'en servira pas pour m'appater.

Il n'est pas le seul à s'impatienter. Mais elle ne peut pas le libérer s'il ne la laisse pas passer. Et elle ne va pas risquer sa vie pour lui. La bassin de sang apparaît. Le regard de la Lionne de Jais passe du bassin à Halewyn. La Lionne de Jais feule, les oreilles tirées vers l'arrière, mais elle n'attaque pas.

- Tu seras toujours un étranger, Sampiero. Tu as de la chance d'être encore ici. Tu n'as pas tort. J'ai besoin de toi.

La Lionne de Jais affronte Halewyn du regard, puis se détourne et se dirige vers la pensine. Elle se couche sur le rebord et pose la tête sur ses pattes.

°°°°°°°°°°°°°

C'est la roulotte de Cora. Tout semble calme, Cora tricotte, Zo est affalée dans un fauteuil et agite un pendule devant ses yeux. Belen fait la vaisselle.

- HAAAAAWRRRK !

Elles lèvent toutes la tête et Belen délaisse sa besogne pour se diriger vers la petite chambre. Le bruit d'une agitation brusque, puis un autre cri strident.

- HIIIIIIWRRRRK !

Belen ouvre la porte en même temps que Zo se lève d'un bond et que les cris d'elthiriel en premier, suivi de ceux de terreur de Morayeel.

- Xo !

Zo semble savoir exactement ce qu'elle fait, puisqu'elle entre sans aucune hésitation. Des giclées de sang éclaboussent autour de la masse indistoncte que forment les ailes de Hiep et les jupons de Xoramen. Bien fiche dans le muscle de l'aile droite, le stylet de Xoramen. Arrivant par surprise, d'un geste étonnamment habile venant de la Dominante, Zo attrappe Hiep et pousse Xoramen dans le mur opposé. Zo jette un coup d'oeil au berceau d'Elthiriel. Une balafre sanguignolante à l'oeil gauche.

Poussant un cri ragent, le regard totalement noir et d'un vide abyssal, Xoramen se jette sur Zorehira qui la repousse avec grace et une force surprenante pour une quinquagénaire.

Pas besoin de dire à Belen quoi faire. Une fois la surprise passée elle se précipité sur Morayeel et le tire du lit, le pousse vers la porte et prend Elthiriel, tout en lui posant un linge sur l'oeil. Hiep, l'aile en sang, se traine sur le plancher, laissant une traînée rouge. En retrait mais présent, il essaie de retirer le stylet, l'oeil argenté sur la mère et la fille.

°°°°°°°°°°°°°

La Lionne de Jais se redresse et s'assoit. Il en a assez vu.

- Tu tiens à rester encore ici ou tu me laisses faire ?

Il regarde, n'en croyant pas ses yeux. Le regard dur, la mâchoire carrée. Dans le désert, des crevasses s'ouvrent, fines, le magma tougeoyant à l'intérieur. Des volûtes de fumées s'élèvent dans el néant, le faisant reculer.

Il ne peut pas croire. Tout ce qui lui a demandé tant de sacrifices... D'abord lui, ensuite sa fille. Il sent son coeur se briser.

Deux femelles, deux pareilles. Même faiblesse. Mais mec, va tu finir par apprendre? Les femelles c'est du poison, une plaie d'Egypte.


- Tu tiens à rester encore ici ou tu me laisses faire ?

Va y. Mais va t'en après, je te rejoindrai...

Dit il, la voix aussi tranchante que le fil de Meurtrière.

Il plonge la main dans le bassin, fait quelques trucs... Quand il la ressort, dégoulinante de sang, il la regarde en marmonnant un truc.

Il met sa magie à l'oeuvre, la magie du sang. Incompatible avec la magie des Chimériennes. Il pige dans le sang qu'il a fait coulé pour rassembler ses forces pour la suite.

Le néant du désert se teinte d'écarlate.

Il n'a pas aimé ce qu'il a vu. Normal.

- Va y. Mais va t'en après, je te rejoindrai...

Elle ne tient pas à s'attarder de toute façon. Si ce n'était que d'elle, elle se serait poussée y a longtemps. La Lionne de Jais hoche la tête et se dirige vers le bloc d'ambre. Elle en fait le tour, le renifle soigneusement pour trouver la bonne face. Elle passe sa langue rapeuse sur une petite surface du bloc.

- Allez, Phoenix Noir, réveille-toi. Pour ta progéniture, Chèvre et Serpent.

La Lionne de Jais se lève sur ses pattes arrière, s'appuie sur le bloc et étire les pattes pour y plantes ses griffes le plus haut possible, puis ensuite descend jusqu'au sol. Ça fait dans la tête d'Halewyn le même effet que lorsqu'on gratte sur un tableau noir... ou vert, peu importe. Le long des rainures provoquées pas le passage des griffes, des étincelles. Le bloc d'ambre se fendille.

La Lionne de Jais ne s'attarde pas. Elle n'a pas besoin de s'assurer que le Phoenix sort, elle a assez affaibli une surface du bloc pour lui permettre de sortir. Il aurait pu y arriver seul, avec le temps, mais ça aurait prit beaucoup trop de temps.

°°°°°°°°°°°°°

Zorehira relâche le menton d'Halewyn.

- La roulotte de Cora.

Et elle quitte la roulotte de Xoramen.

Allez, Phoenix Noir, réveille-toi. Pour ta progéniture, Chèvre et Serpent.

Interrompu dans ses incantations, Halewyn tourne la tête brusquement. Quoi? Il a jamais couché avec cette vieille peau qu'il sache...

Il vient pour ajouter quelque chose, mais le crissement des griffes sur l'ambre l'étourdit, accélère la transformation. Une tempête de sable se lève, balayant tout sur son passage. Bientôt, l'arbre du Phoenix apparait, ainsi que tout le paysage ravagé de son esprit. Et la forteresse, là-bas.

Il contemple avec une haine grandissante. Cette forteresse représente tout ce qu'il a eu et qu'il exècre désormais. En réponse, une chaine de montagnes aux pics acérés jaillissent du sol, lui cachant cette vue ignominieuse.

Un cri puissant, percant. Le volatile s'est réveillé. Et manifestement il est content. Déployant ses ailes, il va rejoindre son alter ego. Ensemblent, ils dansent, si on puit dire ainsi, dans cet esprit ravagé.

Ensuite Phoenix, entreprend de lui raconter l'histoire de Morayeel, dite la Murène.

Dur à digérer, mais à voir le mioche, il s'en doutait bien dans le fond.

°°°°°°°°°°°°°

Un bref éclair chaotique rougeoit un instant dans la prunelle métallique qui reprends son acuité à la vitesse grand V.
Zorehira relâche le menton d'Halewyn.
- La roulotte de Cora.

D'un air absent, il hoche la tête. Quand la porte de la roulotte se ferme, il reprends pleinement connaissance. L'odeur de Luo, affront à sa personne, lui parvient aux narines, il pète son cable.

Retour dans sa chambre. Prends Meurtrière et sa baguette Il ramasse tout (facile, le sac était déjà tout fait) ainsi que la bourse contenant les 50000 gallions. Il envoit le tout à sa cache principale. Puis traverse le centreet entre sans frapper dans la roulotte de Cora.

Amaigrit, avec une barbe d'une semaine, il semble néammoins avoir une vigueur redoutable. Son ton est grondant, avec un arrière fond du phoenix. Mais celui ci, encore faible, ne se manifeste qu'en arrière plan et ce, pour une oreille exercée.

Ou elle est? Son oeil?

Demande il en faisant allusion à Elthiriel, sa principale préoccupation.

Zorehira est de retour chez Cora. On lui donne rapidement les dernières nouvelles. Elle assure que Halewyn viendra. Quelques minutes passent, puis il entre. Comme la plupart des roulottes, elle est beaucoup plus grande de l'intérieur qu'elle l'est de l'extérieur. Six visages se tournent vers Halewyn lorsqu'il entre. Six visages et un bec.

- Ou elle est? Son oeil?

Belen est encore au-dessus d'Elthiriel. Elle a le réflèxe de vouloir reculer, mais Zoreh lui ordonne silencieusement de faire le contraire. Elle se place entre Belen et Halewyn.

- Elle va bien. Belen la soigne. On saura demain si son oeil est sauvé. Sa crise est finie. Xoramen est là, dit-elle en pointant la porte d'une chambre.

Devant la porte, Dario fait le gardien. Ses yeux, profondémment enfoncés dans leur orbites passent d'Halewyn à Zorehira. Ça ne lui dit rien de bon la voix d'Halewyn. Et il le croyait en déplacement... des jours qu'il ne l'avait pas vu. Il est dans un sale état. Mais bon, il n'a pas l'air plus fin. Sa chemise de lin est déchirée par endroits et il a la lèvre tuméfiée. Mais il ne se plaint pas. Il a bien tenté de ne pas trop faire mal à Xoramen, mais il ne peut pas non plus faire des miracles.

Un mouvement de menton et Zo lui ordonne de se pousser. Dario ne bouge pas et jette un oeil à Halewyn, puis se pousse lentement, méfiant.

Quand Halewyn passe à côté de lui pour ouvrir la porte, Dario l'agrippe par l'épaule et serre.

- Elle n'était pas elle. C'est une malédiction. Elles l'ont toutes.

Les yeux profondémment enfoncés dans le crâne de Dariodévisagent Halewyn, cherchant le moindre signe d'une quelconque intention chez Halewyn. Puis, il le lâche et recule d'un pas. Les poings serrés tout de même, il fixe Halewyn.

Il note bien le recul de Belen. Bien... Elle a du sens. Il s'avance pour regarder la petite mais Zo s'interpose.

- Elle va bien. Belen la soigne. On saura demain si son oeil est sauvé. Sa crise est finie. Xoramen est là, dit-elle en pointant la porte d'une chambre.

Tasse toi!

Dit il en l'ôtant brusquement de son chemin. Un regard d'assassin sur Belen qui s'enlève. Se penchant sur la gamine qui hurle encore, ca doit faire vachement mal.

Tsstsss....

Le silence hoqueteux d'après les crises de larmes suit le simple appel de l'homme. Il examine la blessure et ca le rend furieux. Faisant appel à ses réserves, il caresse la joue rebondie avant de se détourner d'un geste et d'aller directement dans la chambre.

Mais v'là l'autre con qui lui barre le chemin. Les prunelles d'acier se posent directement dans celles sombres du gorille. Dario ne bouge pas et jette un oeil à Zo puis à Halewyn, puis se pousse lentement, méfiant.

Quand il passe à côté de lui pour ouvrir la porte, Dario l'agrippe par l'épaule et serre.

- elle n'était pas elle. C'est une malédiction. Elles l'ont toutes.

Dario dévisage Halewyn, cherchant le moindre signe d'une quelconque intention. Il pourrait aussi bien essayer de scruter un mur. Puis, il le lâche et recule d'un pas. Les poings serrés tout de même, il fixe Halewyn.

La fureur contenue se relâche, chacuns peut le sentir à la bouffée de cendres qui traverse la roulotte.

C'est pas une excuse.

Crache l'assassin avant d'ouvrir et de fermer la porte. Il regarde Xoramen, la haine pure dans ses yeux.

Il fait sombre dans la chambre et c'est sans dessus dessous. La plupart des meubles sont renversés, quand sont pas carrémment démolis. Y'a eu une lutte acharnée, visiblement. Un pas de plus, Halewyn marche sur les débris du miroir. Y a l,odeur du sang, un mélange de celui d'Elthiriel, de Xoramen, de Dario et un autre... moins humains... celui d'Hiep. Dans un coin, Xoramen est tassé contre le mur.

Le son du verre qui se brise sous les pas d'Halewyn, elle tourne la tête vers lui. Le regard de graphite ne brille pas. Il est terne et sombre, vaguement perdu. Elle finit par trouver Halewyn et elle le reconnaît. Il s'est réveillé, enfin.

- Halewyn, gémit-elle. Le graphite reprend un éclat plus brillant.

Puis elle semble se rendre compte des conséquences de tout ces événements qui s'emboîtent. Le graphite prend brusquement un autre éclat. Si quelque secondes plus tôt elle est passée du vide au soulagement, là c'est la panique qui luit. S'animant brusquement, elle tente quelque chose de complètement stupide, comme de passer à travers le mur. Un peu comme une souris dans une cruche, qui gratte la paroi frénétiquement sans parvenir à grimper. Bon, c'est imagé, un brin exagéré comme image, mais elle tâte le mur frénétiquement à la la recherche d'une faille. Elle tremble avant même qu'il ce soit approché.

Elle est terrifiée. Même pas besoin de sentir pour le savoir. Le Halewyn gémit, comme s'il allait la secourir. Jouer au chevalier servant encore. La protéger...

Il est parfaitement lucide. Une lucidité claire et tranchante. S'avancant parmis les débrits, il la rejoins en trois pas. Elle essaie de se couler dans le mur. Désolé , mais l'intangibilité, personne ne l'a.

Il l'aggrippe par les cheveux, l'oblige à remonter à sa hauteur. Lui faire mal lui fait plaisir... Pas comme voilà une semaine... C'est fou tout ce qui peut changer en une semaine.

Nous t'avons manqué?

Toujours le phoenix, ténu, mais en arrière plan. Mais les prunelles sont biens grises. Ca rend le tout encore plus effrayant.

Il la lance au sol, passe par le miroir, s'y arrête et ramasse quelque chose. Deux éclats de miroirs. Sans un mot, sans âme, à part cette rage froide et perverse qui l'anime. Ainsi que la satisfaction de lui rendre la monnaie de sa pìèce. Xoramen peut constater toute l'ampleur monumentale de sa gaffe.

Elle essaie probablement de se sauver, mais un pied la ceuille solidement à l'abdomen. Avec une expression féroce, il lui en donne un autre pour la tourner sur le dos. La maitrisant facilement d'une baffe exceptionnellement forte sur la tempe, il en profite pour la crucifier sur le plancher à l'aide des éclats de miroir.

Le tout sans dire un mot, avec la même expression sur le visage que quand il a buté les juges.

- Nous t'avons manqué?

Le regard terrifié, elle fixe Halewyn, pétrifiée. Il la pousse sur le sol, elle essaie de s'échapper, mais il lui balance un coup de pied. Elle gémit et essaie de sa relever, mais il la frappe encore une fois.

Elle a failli tuer sa fille. Sa propre fille. Comme sa mère a essayé de la tuer, y a pas si longtemps. Elle avait juré qu'elle ne serait pas comme sa mère. Jali avait dit qu'elle ne le serait pas. Jali lui a menti. Elle est comme sa mère. Et probablement que Jali était aussi. Elle a tellement détesté sa mère. Maintenant, c'est Elthiriel qui va la détester. C'est ainsi... elle croyait pourtant s'y être soustraite. Elle avait choisit de ne pas l'être... mais elle avait essayé... elle avait blessé Hiep, blessé Elthiriel, blessé Dario. Tous des être qu'elle aimait. À qui elle naurait jamais cru faire du mal...

Elle n'essaie même pas de se relever cette fois. Elle fixe le plafond, le regard vide. Une larme glisse sur sa tempe. Elle trésaillit à peine quand le verre s'enfonce dans sa chair. Elle le sent, pourtant. Elle sent la douleur physique, mais beaucoup moins douloureusement que le remord qu'elle a d'avoir voulu tuer Elthiriel. Et elle a encore cette envie. Elle la sent comme une présence dans sa poitrine. Mais elle ne veut pas la tuer.

La Chèvre, protectrice, veut rester en vie. Ou du moins garder le corps en vie, mais Xoramen abandonne. Si facilement, si rapidement. Une vibration ténue monte.

- C'est pas comme ça que je devais mourir... souffle-t-elle.

La Lionne est là. Le Serpent aussi. Il y a deux Chèvres. Il y a une Chèvre de trop. Les trois générations sont là et Zo ne semble pas vouloir tuer Morayeel. Pourquoi, elle ne sait pas. Une autre larme. Elle a choisit Halewyn pour la tuer. Elle lui a demandé de protéger Elthiriel s'il lui arrivait quelque chose. Il n'a jamais promis, mais il le fait.

- C'est ça la différence entre elle et moi. Elle, elle n'accepte pas ce qu'elle est. Elle est une Sorrenze, qu'elle le veuille ou non. Elle a déjà abandonné. Le remords, que Cora dit. Je connais pas.

Appuyée contre le mur de la chambre, elle observe la scène avec un intérêt morbide. Elle a vaguement conscience que quelques mois plus tôt, elle aurait probablement été contrariée de ne pas le faire toute elle-même. Mais la naissance d'Elthiriel avait changé la donne. Zorehira se retrouvait désormais à la place de celle qu'elle détestait le plus, feu Jitanjali Sorrenze. Xoramen prenait sa place et elle la haissait. Elthiriel était encore trop jeune, mais elle détesterait sa mère après la troisième ou quatrième tentative de la tuer. Mais il y avait deux Chèvres. Xoramen pouvait mourir, la Chimera allait survivre.

C'est pas comme ça que je devais mourir... souffle-t-elle.

Il la prends par la mâchoire, l'oblige à le regarder. D'un ton onctueux, effrayant dans sa duplicité, il lui dit.

Mais qui t'a dis que j'allais te tuer? Je vais te faire le même traitement que tu m'a fait. Te crever les deux yeux pour que tu n'y vois rien, te couper la langue pour que tu ne puisses plus parler. Te casser les doigts et les laisser se ressouder tout croche pour que tu ne puisse plus jamais tenir quoi que ce soit.

Tu sera en cage comme tu a voulu que je le soit. Tu ne mérite pas la mort Xoramen, elle te serait trop douce.

La facon dont il dit Xoramen glace les sang. autant il pouvait y avoir une certaine douceur autant maintenant c'est synonyme de cadavre en sursis. L'acier affronte le graphite, le transperce comme du beurre. Il y a bien une brève résistance, mais elle ce laisse faire. S'en est presque décevant.

Et le bourdonnement de la chèvre qui l'agace. Le phoenix lui ferait sa fête être dans son état normal. Mais il y oppose qu'un cri strident... Il est en sûreté dans son arbre et y restera jusqu'à ce qu'il soit remis. L'assassin l'a entouré de protections. Mais ca ne l'empêche pas d'être baveux.

Les cheveux sur sa nuque se hérissent, il y a autre chose.Il se sent observé. Tournant la tête, il avise Zoheira.

- C'est ça la différence entre elle et moi. Elle, elle n'accepte pas ce qu'elle est. Elle est une Sorrenze, qu'elle le veuille ou non. Elle a déjà abandonné. Le remords, que Cora dit. Je connais pas.

Non mais on peut avoir un peu d'intimité ici? Je suis en grande discussion... Alors de l'air!

Un geste de la baguette et la porte leur claque au nez et se verrouille. Cela fait, Halewyn reporte son attention sur celle qu'il a aimé.

Un dernier truc à dire?

- Mais qui t'a dis que j'allais te tuer? Je vais te faire le même traitement que tu m'a fait. Te crever les deux yeux pour que tu n'y vois rien, te couper la langue pour que tu ne puisses plus parler. Te casser les doigts et les laisser se ressouder tout croche pour que tu ne puisse plus jamais tenir quoi que ce soit. Tu sera en cage comme tu a voulu que je le soit. Tu ne mérite pas la mort Xoramen, elle te serait trop douce.

Elle ne voulait pas l'enfermer. Du moins pas lui. Elle ne voulait pas le perdre, elle ne voulait pas que le Phoenix puisse lui faire mal encore. Ça n'a plus d'importance. Elle a failli tuer Elthiriel. Elle serait morte, puisque la vie de sa fille passe par la sienne. Mais juste le fait d'avoir presque réussit à le faire lui est insupportable. Mais qu'est-ce qui lui a prit ?

- Un dernier truc à dire?

Le regard vague de Xoramen devient brillant. Elle essaie de lever la tête. Elle sourit même presque.

- J'ai bien fait de reconnaitre ta paternité. Tue-moi, Halewyn. Si ce n'est pas toi, ils le feront eux.

Elle repose sa tête sur le plancher et ferme les yeux. De l'autre côté de la porte la voix grave et visiblement courroucé de Dario se fait entendre.

- Et tu vas le laisser faire ? Je croyais que tu ne voulais plus la tuer depuis la naissance de la petite, c'est comme ça la malédiction !
- Non. J'ai plus envie de la tuer moi-même, mais qu'elle meurt ou vive, ça me laisse de glace. Avant la naissance d'Elthiriel, j'aurais probablement défoncé la porte pour la tuer moi-même, mais lui ou moi, le résultat est le même.
- Et la chèvre ?demande Dario sur un ton qui sonne presque comme une supplication, un dernier recours.
- Elle ne possède qu'une fraction, comme toi. Elle a donné la Chèvre à sa fille, quand elle a cru ne pas survivre à la mort de Jali. Si elle s'est réveillé avant la naissance d'Elthiriel et qu'elle est toujours vivante, c'est uniquement parce que ce qu'elle avait offert à Halewyn lui est revenu.
- Tu vas le laisser la tuer alors ?
- Tant que la petite vit.

Il y a un silence. Très lourd silence. Puis la voix de Dario.

- Et même si j'y restes.

Deux ou trois pas puis un craquement sinistre qui met un peu de lumière dans la pièce. Dario vient de défoncer la porte et entre d'un pas pesant. En constatant la scène, son regard déjà très petit devient minuscule lorsqu'il fronce les sourcils.

- Ne la touche plus, sinon je te jure que je te brise en minuscule mognons sanguignolent et que j'expose tes organes au Centre. Ta mort vengera mon frère et la mienne, si j'échoue, fera que ta vie dépendra de la sienne.

Tout le monde peut lancer une malédiction, mais tous ne réussissent pas. C'est souvent une question de karma, mais en voyant le minuscule point lumineux qui danse dans le regard de Dario, il serait très imprudent de mettre en doute sa parole.

Derrière Dario se profile le type à la redingote bleu ciel, puis Belen et Itxaro.

J'ai bien fait de reconnaitre ta paternité. Tue-moi, Halewyn. Si ce n'est pas toi, ils le feront eux.

Elle repose sa tête sur le plancher et ferme les yeux. Il approche tout contre sa joue, lui murmure.

Je l'aurais fait si tu me l'avais demandé... Avant... Je te donnerai pas ce que tu désire, ca te rendrait trop heureuse.

Et, insulte suprême de sa part, il lui crache au visage. Pas un glaviot glaireux, mais juste de la salive.

De l'autre côté de la porte la voix grave et visiblement courroucé de Dario se fait entendre.

Il s'immobilise, dague à moitié sortie, baguette déjà en main. En position d'un prédateur défendant sa prise des charognards. Son ouie affinée par Azkaban ne perd pas une miette de ce qui se passe à côté.

- Et tu vas le laisser faire ? Je croyais que tu ne voulais plus la tuer depuis la naissance de la petite, c'est comme ça la malédiction !

- Non. J'ai plus envie de la tuer moi-même, mais qu'elle meurt ou vive, ça me laisse de glace. Avant la naissance d'Elthiriel, j'aurais probablement défoncé la porte pour la tuer moi-même, mais lui ou moi, le résultat est le même.

- Et la chèvre ?demande Dario sur un ton qui sonne presque comme une supplication, un dernier recours.

- Elle ne possède qu'une fraction, comme toi. Elle a donné la Chèvre à sa fille, quand elle a cru ne pas survivre à la mort de Jali. Si elle s'est réveillé avant la naissance d'Elthiriel et qu'elle est toujours vivante, c'est uniquement parce que ce qu'elle avait offert à Halewyn lui est revenu.

- Tu vas le laisser la tuer alors ?

- Tant que la petite vit.

Il y a un silence. Très lourd silence. Il affermit sa prise sur la baguette, incante un sortilège de bouclier pour la moitié de la pièce pour les empêcher de s'approcher. Puis la voix de Dario.

- Et même si j'y restes.

Deux ou trois pas puis un craquement sinistre qui met un peu de lumière dans la pièce. Dario vient de défoncer la porte et entre d'un pas pesant.

Halewyn, feule sourdement en guise d'acceuil, fixe Dario droit dans les yeux, à demi penché sur Xoramen. Le colosse s'arrête deux pas avant le bouclier.

- Ne la touche plus, sinon je te jure que je te brise en minuscule mognons sanguignolent et que j'expose tes organes au Centre. Ta mort vengera mon frère et la mienne, si j'échoue, fera que ta vie dépendra de la sienne.

On peut maudire une malédiction en soit? Parce que j'en suis une...

Il se redresse complètement. Voit le type à la redingote, Belen et Itxaro. Il remarque la tache de sang sur la manche, mais l'enregistre pour plus tard.

Vous mettez sa vie plus haut que celle de ma propre fille?

Un ton polaire, incisif. Une lueur dangereuse, glacée dans le regard. A froid comme ca, il est encore plus effrayant que quand c'est le tandem Phoenix/Hale qui opèrent.

- On peut maudire une malédiction en soit? Parce que j'en suis une...

Halewyn se lève de bout. Aucun mouvement perceptible de la part des chimériens, àaprt le suivre des yeux.

- On peut tout maudire. On a presque réinventé le concept moderne, ironise Itxaro.

Ils ne bougent presque pas, mais se resserrent légèrement les uns sur les autres, question de justement cacher derrière Dario un potentiel mouvement.

Vous mettez sa vie plus haut que celle de ma propre fille?

Personne ne bouge, ou presque. Dario jette un bref regard à Belen puis à Itxaro. Ils semblent hésiter à répondre. Le seul qui ne cille pas, c'est Zorion, le type à la redingote bleu ciel. Il se déplace et vient se mettre au premier rang, juste à côté de Dario. Il fixe Halewyn, l'air mauvais.

- Il y a 177 générations jusqu'à Elthiriel de Sorrenze qui ont tenté de se tuer mutuellement de mères en filles. Pour en être rendu à 177 génération, on peut en conclure qu'aucune d'elle n'a réussit, du moins avant la naissance de la génération suivante. Nereh a tenté de tuer Soya qui a tenté de tuer Jali qui a tenté de tuer Zo qui a tenté de tuer Xo qui a tenté et tentera de tuer Elthiriel qui elle tentera hors de tout doute de tuer sa propre fille qui essaiera aussi de tuer sa fille durant encore des tas de générations. Qui, dans quelques décénnies voudra protéger la fille de ta fille qui voudra la tuer si ce n'est Xoramen, tout comme aujourd'hui Zo tentera de protéger Elthiriel contre Xo. T'es encore un étranger, Halewyn. Pour la Chimera, les générations sont stables, les Têtes sont stables, Xoramen peut mourir ça ne tuera pas la Chimera. Mais si tu touche encore à un cheveux de Xoramen pour lui faire du mal, Halewyn, je passerai le reste des mes jours à te voler dans les plumes, ça tu peux me croire.
- Moi pareil, mais sans les plumes.

Belen et Itxaro hochent la tête avec conviction. Derrière, Cora et Zo esquissent un sourire satisfait.