La roulotte de Xo [endroit mobile et incartable]

Un rayon de soleil lui fait plisser les yeux. Pareseusement, elle tourne dos à la fenêtre et remonte l'épaisse catalogne jusqu'à son menton. Elle reste ainsi de longues minutes encore, mais le sommeil l'a quitté. Elle finit par ouvrir un oeil noir et jette un regard autour d'elle. Elle adore cet endroit. C'est l'endroit où elle se sent le mieux, où elle se sent chez elle. Que ce soit dans n'importe quel pays ou dans aucun en particulier, c'est chez elle. En fait, c'est plutôt chez sa grand-mère Jitanjali, mais comme sa grand-mère l'a presque élevée toute seule, c'est presque vraiment chez elle.

Xo se retourne sur le dos et fixe un moment le plafond, puis s'étire paresseusement. Elle finit par s'assoir et inspire profondémment. De la pièce d'à côté, des voix lui parviennent. Elle reconnaît facilement la voix éraillée de Jali, mais la seconde, une autre voix féminine lui est inconnue. Cependant, à la conversation que les deux femmes entretiennent, la voix inconnue est sans aucun doute une cliente. Xo quitte son lit et n'a qu'un seul pas à faire pour atteindre la porte. Elle l'entrouvre légèrement et jette un oeil dans la pièce d'à côté.

Elle ne réussit pas à voir la cliente, mais elle esquisse un sourire en voyant sa grand-mère passer ses mains parcheminées au-dessus de sa boule de cristal. C'était toujours impressionnant de voir les gestes fluides de Jitanjali au-dessus de la boule de cristal. Son regard qui se teintait du même violet que les reflets de la sphère et la douce mélodie qu'elle fredonne entre chacune de ses paroles.

- Je crois que ce sera tout pour aujourd'hui, madame Williamson, je ne vois rien d'autre.
- Oh, vous en êtes sûre ?
- Oui, madame, mais si vous revenez dans quelques jours, peut-être que les voiles du futur seront plus volatile.
- Oh, d'accord, je reviendrai un autre jour, alors.
- Oui, madame, excellente idée.

Le doux froissement des billets, qui disparait rapidement dnas les replis de la robe de la voyante, et la moldue quitte la minuscule roulette de la voyante Jitanjali. Cette dernière refarme la porte, puis retourne s'assoir à la table.

- Viens prendre ton café avec moi, Xora, ma cliente est partie.

Xo quitte son poste d'observation et ouvre la porte de sa petite chambre. Vêtue uniquement d'une longue chemise de lin blanc, elle va s'assoir à la table, face à sa grand-mère. D'un regard, Jali sert le café à sa petite fille qui n'est plus si petite.

- Bien dormi ?
- Plutôt bien, oui. Je dors beaucoup mieux ici qu'à Londres...
- On dort toujours mieux chez soi, réplique Jali sur un léger ton de reproche.
- Je travaille à Londres, grand-mère...
- Oui, mais tu pourrais venir dormir toute les nuit ici, peu importe où nous sommes.
- Je sais, mais...
- Je sais ce que tu vas dire, et ça, ce n'est pas par le don, c'est par habitude.

Xo hoche la tête et prend sa tasse et la sirote tranquillement. Aucune des deux femmes ne parle durant un moment, jusqu'à ce que Jali pousse un soupir.

- Ça va barder chez les chamans...

Par habitude, elle sait que sa grand-mère entend en ce moment les voix qui la guident. Elle a les yeux fermés, la tête baissée et elle a la respiration profonde. Même sa voix est moins éraillée qu'à l'ordinaire. Elle est grave et douce, presque suave. Xo a de la chance. Au moins, lorsqu'elle ne veut pas savoir, elle n'a qu'à éviter de fermer les yeux... pas facile d'échapper aux voix dans la tête... tandis qu'il est plus facile de faire abstraction aux images...

- Qu'est-ce qu'ils ont les chamans ?
- Ils sont inquiet... les énergies sont troublés... le doute les effleure... les Totems ont peur...
- De quoi ont peur les totems ?
- De la rupture de l'équilibre, évidemment.
- La rupture ?
- Lorsque le chaos est libéré, c'est la rupture de l'équilibre... tu te souviens de l'équilibre ?
- Oui, grand-mère...
- Ikantari nabulem nyrya istru miratum laborian...

La suite se perd dans un murmure incompréhensible pour la jeune femme. Xo se lève et s'approche de sa grand-mère pour déposer un baiser sur le front ridé de la vieille gitane. Elle va un peu plus loin, question de se faire un goûter. Elle n'a as mangé depuis tôt la veille et elle a une faim de loup. Elle pige distraitement dans les réserves de Jali, qui sont bien maigre, mais de toute façon, elle sait bien que les Sorrenze mangent peu. Contrairement à elle, doit-on préciser, mais elle n'est pas encore une Sorrenze. Les Sorrenze se nourissent de leur Art. Peut-e^tre qu'un jour...

- Eretam niliria si ra tumra do lvelan sirracuze Xoramen vertar sorazioum Aloizia étar simia naur...
- Qu'as-tu dit grand-mère ?
- Eretam niliria si ra tumra do lvelan sirracuze Xoramen vertar sorazio...
- Sorazio... sorazioum Aloizia étar simia naur ?
- Oui, ma Kirdra...

Jitanjali ouvre finalement les yeux et relève la tête. Elle n'entend plus les voix. Xora sait que c'est terminé et elle sait qu'elles savent tous les deux que c'est pour bientôt. Elles ne savent pas encore ce que c'est, mais ce sera terrible.

- Peut-être que...
- Non, Xoramen, non. Ils ne te croiront pas de toute façon et puis, il faut qu'ils prennent conscience par eux-même pour que ça porte fruit.
- Mais si je...
- J'ai dit non. Ça se passera ainsi parce que c'est décidé depuis des lustres. Ça doit se passer comme ça et ça se fera ainsi. On ne peut pas aller à l'encontrer de ce qui a été dit sans risquer d'accentuer la rupture de l'équilibre.

Xora se renfrogne et émet un grognement de mécontentement. Jitanjali se lève et s'approche de Xora. Bien que plutôt petite, Xora a l'air beaucoup plus grande que sa grand-mère. Cette dernière la prend par les épaule et la fixe un moment de ses yeux aussi noirs qu'une nuit sans étoiles.

- Leur parler maintenant pourrait porter sur nous une attention qui n'est pas souhaitable. Notre magie est bien différente de la leur, plus fragile, mais bien plus puissante. Nous devons être prudent.
- Je sais, Jali.

Jali tapote l'épaule de sa petite fille, puis reserre le châle sur ses épaules et retourne s'assoir. Une fois assise, elle passe ses mains au-dessus de sa boule de cristal qui rapidement, se noircit d'une nuage sombre.

- Nous allons vivre des jours sombres...
- Ne t'en fais pas trop, la Chimera survivra.
- Et le reste ?
- La Chimera est le dernier vestige établi des anciennes magies chamanique. Elle survivra, le reste changera.


... à suivre...

Un claquement sec résonne dans la roulotte de Jitanjali. Occupées à prendre le thé et à se concentrer sur les prochains événements, elles sursautent et dévisagent les deux apparitions.

- Zo?!
- M'man ?!
- Bah... oui, c'est moi...

La vieille dame observe les deux personnes, dont l'une est son unique fille. À leur voir l'air, ils ont passé un sale quart d'heure. L'homme sans doute plus. Le soulagement de revoir sa fille presque saine et sauve est brusquement changé par la colère de la voir comme ça.

- Ça fait 5 ans qu'on a pas eu de tes nouvelles et là, t'as un problème et tu rappliques ! Eh ben merde ! Qu'est-ce qui m'a foutu une fille pareille...
- J'adore l'accueil, vraiment... mais trêve d'effusion d'amour. C'est pas moi qui ait des problèmes. Xo, reste pas là, conduis-le dans la chambre d'invité.
- On a ça ?
- Maintenant si, grogne Jali, Première porte à gauche, à côté du placard à balais.

Xoramen, vêtu de son habituel vêtement gitan, semblable à sa mère, mais un peu plus sombre, couverte de nombreux bijoux étranges qui cliquètent quand elle se lève pour prendre le relais de sa mère. Celle-ci se laisse tomber dans le fauteuil le plus près, visiblement épuisée.

- Tes deux frangines?

Trois paires d'yeux aussi noirs les uns des autres, pareillement soulignés d'un épais trait de crayon noir le dévisagent, lourds de sens. Docile, la cadette gitane supporte l'homme et le conduit dans la chambre d'invité. En y entrant, elle jette un regard circulaire. C'est une pièce qu'elle ne connaît pas. La roulotte de Jali était pleine de mystères. Elle le conduit au lit où il peut s'asseoir. Elle recule de quelques pas et le dévisage, méfiante, puis hoche la tête.

- Désolée pour l'accueil... frigorifique, disons... vous savez, les histoires de famille... enfin... Xoramen Malacci... fille de votre amie, petite fille de la plus âgée... fille, mère et grand-mère... par déduction... enfin... euh... je... elle plisse le nez. Je crois bien qu'il y a une douche par-là... enfin, j'sais pas trop.. c'est une nouvelle pièce... elle fait quelques pas dans la pièce, pieds nus. Ses bijoux rythment ses pas. Elle ouvre la porte qu'elle a désignée. Ah, oui, c'est bien ça... waw, c'est pas mal... la mienne et minable... enfin... vous voulez quelque chose à manger ou à boire ?

Elle grimace. De l'autre côté de la roulotte, deux voix féminine discutent avec passion... ou fureur... bref, mieux vaut pas approcher.

- Vous en faites pas, c'est toujours comme ça quand Zo... enfin, ma mère est ici... ne vous sentez pas coupable.

Elle lui sourit, se voulant rassurante. Ça doit pas être évident d'arriver, dans cet état et d'assister à une chicane de famille.

Non, je vais commencer par me raser et me laver... Ca sera toujours ca de pris.

Se frottant la grosse barbe, il reluque sans vergogne Xoramen de ses yeux d'aciers. Lorsqu'elle se retourne vers lui, le regard pâle affronte les prunelles noires sans ciller.

- Vous en faites pas, c'est toujours comme ça quand Zo... enfin, ma mère est ici... ne vous sentez pas coupable.

Mais je suis coupable...il marque une pause, puis dit d'un ton décontracté. Si tu veux, reste ici le temp que ca se calme dehors. Elles ont pas l'air commode. Moi, je vais directement dans cette putain de douche.

Laissant sciemment la porte a moitié ouverte, Halewyn se rase, se lave. Après une demi-heure et des litres d'eau fumantes plus tard, il en ressort, méconnaissable. Quoique maigre, il garde néammoins une musculature respectable sur un corp couturé de cicatrices diverses. Le visage taillé a coup de serpes arbore la pâleur caractéristique de ceux qui n'ont pas vu le soleil depuis un bout. Les lèvres de l'homme esquissent un sourire satisfait tandis que, flambant nu, il parcoure la pièce sous les yeux de Xoramen pour aller se chercher du linge.

On doit avoir ca des futals ici... Pas juste des jupes. Mias c'est quoi ca?

Sortant un jupon multicolore du bureau, il le regarde d'un air hébété.

Elle lui en est presque reconnaissante lorsqu'il lui propose de rester là durant le duel acharné qui se déroule de l'autre côté. Oh, elle n'a peur ni de sa mère, ni de sa grand-mère, mais elle déteste être prise entre deux feux. Elle se serait sans doute terrée dans sa chambre en attendant, mais avoir autre chose à penser qu'au retour de sa mère lui semble une idée pas mal intéressante. Elle ne saisit pas pourtant l'allusion à la culpabilité. Bon, les amis de sa mère étaient la plupart du temps étranges... y'avait qu'à voir son propre père. D'ailleurs, il allait sans doute avoir une attaque quand il saurait qu'elle est de retour. Lui qui croyait s'en être débarrassé... pauvre Enzo... il ne finirait jamais par s'en débarrasser... oh, tiens, peut-être l'ami de sa mère aurait besoin d'un thé... oh non, peut-être plutôt un café fort. Quoique s'il compte dormir... il semblait épuisé.. lamentable... oh, elle n'aurait qu'à lui demander lorsqu'il sortira. En attendant, s'il veut dormir, autant en faire un nid douillet pour un sommeil réparateur. Le sommeil est toujours réparateur chez Jali, et Xoramen sait pourquoi. Un coup de baguette, elle fait jaillir les flammes du minuscule foyer. Elle joue d'ailleurs dans les cendres lorsqu'il refait son apparition. Elle reste stupéfaite un moment, à le dévisager, il est pas mal, pas mal du tout. Quoique c'est un copain de sa mère, il ne pouvait pas être moche. Il est stupéfait par la découverte d'un jupon. Elle pouffe de rire devant son air.

- C'est un jupon. Il se porte à la taille et donne de l'ampleur à la robe ou la jupe. Vous devriez essayer, ces couleurs sont dans votre palette.

Visiblement, elle se moque, mais sans méchanceté. Elle se lève et le rejoint.

- Vous avez le mauvais tiroir, c'est le tiroir de nos prestations. Enfin, passons les détails...

Elle lui retire le jupons des mains, le roule et le remet dans le tiroir. Elle le ferme, puis l'ouvre à nouveau. Elle émet un grognement déçu, puis le referme et l'ouvre à nouveau.

- Ah, voilà. Ça devrait vous faire. Sinon, y'aura des retouches à faire...

Elle se tait en entendant les deux autres femmes s'approcher de la porte, puis s'éloigner dans l'autre sens. Des bruits de vaisselle qui s'agite, puis un fracas de porcelaine brisée. Xoramen soupire et baise les yeux... pour les remonter immédiatement. Ils sont étrangement brillants et son teint un peu plus rosé.

- C'est un jupon. Il se porte à la taille et donne de l'ampleur à la robe ou la jupe. Vous devriez essayer, ces couleurs sont dans votre palette.
Visiblement, elle se moque, mais sans méchanceté, alors il ne relève pas. Il ne savait même pas qu'un tel truc existait. Elle se lève et le rejoint. Il hume son odeur profondément, comme un lion hume la gazelle.

- Vous avez le mauvais tiroir, c'est le tiroir de nos prestations. Enfin, passons les détails...

Halewyn la regarde plier le bout de tissus d'un geste expert, on ne peut plus pensif. Il la regarde ensuite chercher une paire de futals

- Ah, voilà. Ça devrait vous faire. Sinon, y'aura des retouches à faire...

Entendant les deux femems passer devant la porte, Halewyn s'immobilise, l'oreille en l'air, aux aguets. Mais le bruit de porcelaine brisée qui s'en suit est significatif.

Merde ca dure combien de temp leur dawa d'habitude?

Se tournant vers Xoramen, il voit bien le regard qu'elle lance en bas avant de remonter prestement, le teint rose.

Ecoute moi bien m'dame, J'ai trop perdu d'années... Alors pas de détours avec ma personne. Ca te plait. alors on va s'arranger pour que ca te plaise plus.

Il va fermer la porte a clef puis retourne vers Xoramen. La suite se passe de commentaire, mais disons juste que ca l'a duré longtemp. Il n'est ni délicat ni tendre. Il y a une sorte de rage et de passion perverses qui font que la gitane n'a jamais rien connu de tel. Très plaisant satisfaisant mais terrifiant en même temp.

Beaucoup plus tard, satisfait, il somnole légèrement, de ce demi sommeil des prisonniers qui ont toujours peur qu'un détraqueur leur saute dessus s'ils ont un rêve agréable. Dans un dernier geste de prévenance, il a recouvert la jeune femme d'une couverture. Lui il dort, étendu tel un animal sauvage, sensible au moindre bruit.

Un sourire satisfait sur sa gueule. Une chose de réglé, il pourra se concentrer sur sa vengeance. Amarant...

- Écoute-moi bien m'dame, j'ai trop perdu d'années... alors pas de détours avec ma personne. Ça te plaît. Alors on va s'arranger pour que ça te plaise plus.

Un instant de méfiance, devant l'évidence qu'elle est en ce moment enfermée, par quelqu'un qu'elle ne connaît pas. Qui plus est, traîne avec sa mère. Rien pour rassurer. Elle ne recule que d'un pas. Un seul pas, une minime tentative de fuite. Un bref éclair craintif dans le regard, puis l'acier et le charbon se rencontrent. Un flash, une fugace et unique image. Pas la peine de lutter et d'ailleurs, pourquoi s'en priver ? Zoreh était beaucoup trop occupée avec Jali pour se soicier de quoi que ce soit. Et d'ailleurs, s'était-elle déjà soucié d'autre choses que d'elle-même ? Jamais.

De quelles années perdues parlait-il ? En quoi le savoir pourrait lui être utile à elle ? Elle n'avait pas à savoir, et d'ailleurs, elle s'en moquait. Ça lui plaisait et il semblait promettre mieux. C'était une idée nullement déplaisante. Une lueur de défi, elle relève le menton.

- Mon nom, c'est Xoramen, répond-elle en roulant légèrement le R de son prénom.





L'affrontement entre Jitanjali et Zorehira Sorrenze dure longtemps, très longtemps. Les deux femmes ne ce sont pas vu depuis longtemps et, chacune de leur côté, ont beaucoup à reprocher à l'autre. La plus âgée reproche à l'autre de ne pas être présente pour sa fille, qu'elle néglige tout ce qui est important pour satisfaire son propre égocentrisme. La plus jeune, elle, affirme que la vieille a toujours préféré sa petite fille à sa propre fille et que si elle est si absente, c'est par la faute de ce qu'elle est. Épuisées toutes les deux par cet échange énergique de reproches et de remords, Zo disparaît dans un claquement sec. Elle ne reviendra que des heures plus tard.





Dans un état de semi-conscience, elle se remet lentement des dernières heures. Ce fut étrange. Pas désagréable, au contraire, mais étrangement inquiétant. Il était impulsif, brusque, agressif, presque rageur. De chacun de ses gestes émanait une violence à peine retenue. D'étranges images ont ponctué divers moments, toutes étrangement rouges, d'une violence inquiétante.

Enroulée dans le drap, elle somnole, le regard fermé, mais l'oreille attentive. Elle le sait tout près, mais ils ne se touchent pas, comme si chacun prenait du recul après un brusque moment de proximité. Elle sent une légère caresse sur sa peau, une caresse étrangement tiède... pas froide, mais moins chaude que la peau humaine. Elle ouvre les yeux et ne voit qu'un unique oeil argenté la dévisager.

- Hiep ! Qu'est-ce que tu fous là !questionne-t-elle en chuchotant.
- Est-ce que je te demande ce que tu fais ici, moi ? C'est une chambre d'invité, pas la tienne ! répond une voix grinçante. Sors d'ici en vitesse, Reira revient.
- Elle était partie ?
- Ouais.

Xoramen s'expulse de sous les couvertures et se met en frais de retrouver les divers morceaux de ses vêtements. D'un oeil argent, Hiep observe autant le dormeur que le femme. Hiep se méfie. Xoramen revêtue, Hiep bondit, tend ses ailes multicolores et se pose sur son épaule.

- Ce Halewyn ne t'apporteras que des problèmes, foi de pirate.
- Comment tu sais son nom ? fait Xoramen en ramassant ses bijoux.
- Ta mère. Tout le campement a dû l'entendre, tellement elle hurlait.
- Hum...

Xoramen déverrouille et entrebaille la porte de la chambre. Elle jette un oeil à l'extérieur. Elle ne tient pas à croiser Zo en sortant de cette chambre.

Au bruit d'ailes annoncant l'arrivée de Hiep dans la chambre, Halewyn ouvre un oeil vif pour identifier la menace potentielle avant de le refermer aussitôt. Feignant de dormir, il écoute attentivement.

Hiep ! Qu'est-ce que tu fous là !
- Est-ce que je te demande ce que tu fais ici, moi ? C'est une chambre d'invité, pas la tienne ! répond une voix grinçante. Sors d'ici en vitesse, Reira revient.
- Elle était partie ?
- Ouais.

Reira, déduit il, doit être la plus vieille. La mère de celle là s'appelle Zo. A moin que ca ne soit un surnom. Immobile, le souffle profond, il continue d'écouter. Un bruit de draps froissés, puis de tissus manipulés. Elle se rhabille. Les millese t uns jupons dont elle s'affuble et qu'il a eu un peu de mal a venir a bout doivent la retarder en masse. Le cliquetis des bijoux résonne bientôt, signe qu'elle achève. Un bruissement d'aile et puis:

- Ce Halewyn ne t'apporteras que des problèmes, foi de pirate.

L'Halewyn en question se retient de ne pas lui rire en pleine face. Perspicace le volatile.

- Comment tu sais son nom ?
- Ta mère. Tout le campement a dû l'entendre, tellement elle hurlait.
- Hum...

Ca ca lui plait moin, si tout le campement a entendu son nom, ce n'est qu'une question de temp avant que quelqu'un ne le dénonce. Il lui a prit quoi à cette conne d'hurler comme ca? Bon.. bien pratique pour enterrer les soupirs et gémissements de Xoramen il faut l'avouer.

Halewyn est fâché contre lui-même, s'il avait été moins à l'écoute de ses propres pulsions, il aurait entendu et se serait poussé bien plus tôt. Le bruit d'une porte qui s'ouvre et se referme. Ouvrant brusquement les yeux, Halewyn a le temp d'apercevoir la tête et les yeux argentés du perroquet qui le gratifie d'un regard méfiant et dur.

Et le regard de l'homme exprime de la malveillance pure à l'égard de celui-ci. Il est sûr que l'animal le dénoncera à la première occase. Il lui faut bouger. Il a eu quelques heures de sommeil réparateur, ca devra être suffisant. Il doit y avoir des potions et de la bouffe quelque part dans cette roulotte.

S'asseyant brusquement sur le bord du lit, il apercoit alors un joli jupon couleur de nuit. d'un bleu si riche et profond qu'il lui fait immédiatement penser à la gitane. Avec célérité, il repousse celui-ci sous le lit. Si la mère ou la grand-mère rapplique, pas le moment de causer une scène de famille. Agrippant la paire de pantalons de cuir noir, il les enfile prestement, remarquant avec soulagemet qu'ils sont juste correct. Ainsi, torse nu, il passe dans la salle commune.

Alors il commence à fouiller partout, à la recherche de potions et d'assez de bouffe pour pouvoir se pousser en douce.

Sans rien devoir à personne. Rester ici est dangereux point.

Réussissant à mettre la patte sur un bout de pain et un saucisson sec, l'assassin déniche un couteau et s'asseoit ou il peut pour commencer à manger. Pendant ce temp, il réfléchit à ce qu'il devrait faire. Rester est dangereux, se précipiter n'importe ou l'est encore plus.

Des éclats de voix féminines se font brusquement entendre, à l'extérieur. Encore Zo qui hurle et s'énerve. De la roulotte, rien ne bouge durant un moment. À l'extérieur, d'autres voix se mêlents aux premières. D'autres féminines, d'autres masculines. Il n'est pas évident de comprendre ce qui est dit tant les voix se font entendre en même temps. Puis, de la roulotte, des pas légers, légèrement traînants se font entendre. On entend très bien la porte de la roulotte qui s'ouvre, puis les voix se taisent instantanément.

- Zorehira, ça suffit ! Tu troubles toute la communauté avec tes hurlements d'hystériques ! Que tu sois ou non ma fille ne te donne aucun droit sur personne ici. ! Maintenant, je ne veux plus t'entendre ! Tu te tais ou tu pars ! Immédiatement et ce n'est pas ta mère qui te parles en ce moment, suis-je claire ? Un lourd silence suit l'intervention de l'Aïeule. Mais aucun éclat de voix. Rentrez chez-vous, c'est terminé.

La voix est étonnamment assurée et forte pour émerger ainsi de la frêle vieille dame. Un bruit de pas, puis Zoreh entre dans la roulotte, maugréant des paroles incompréhensibles, mais, vu le ton, ça ne doit pas être des compliments. Les trois femmes apparaissent dans la pièce commune, Zo en tête, suivi de Jali et Xo. Zo ajoute encore quelques mots qui font brusquement réagir Xoramen. Elle se cripse et se dirige brusquement vers sa mère. L'entendant, celle-ci se retourne, l'oeil agressif.

- Ose-t'approcher Xora et je te démolis !
- Xoramen.

Elle se serait probablement approcher, vu son regard, c'était certain. Mais Jali est intervenue. Docile, Xoramen capitule et recule d'un pas. Le perroquet sur son épaule tend les ailes, menace muette envers Zoreh.

- Ça suffit maintenant. Reira, vas-t-en. C'est mieux pour tout le monde lorsque tu es introuvable.

Zoreh émet un flot de paroles toujours incompréhensible, mais la vieille en fait abstraction. Elle se détourne et se dirige à petits pas vers la table où elle s'assoit, le visage fermé. Zoreh sort de la pièce.

- Je suis désolée, Halewyn, c'est ça ? Je suis navré que vous soyez témoins de ça. Quoique vous ne semblez pas si troublé, je me trompe ?

Le regard noir et ridé fixe l'homme, l'expérience et l'âge s'y lit.

- Xoramen, va faire du café pour notre invité, c'est l'heure.

Xoramen semble hésiter, mais obéit tout de même.

- Donnez-moi votre main, Halewyn. Les gens comme nous aiment bien voir les mains des étrangers.

Le regard de la vieille n'a pas cillé. Les yeux mi-clos, elle détaille chacun des mouvements involontaires d'Halewyn.

Halewyn, mangeant placidement son saucisson, regarde avec intérêt la scène qui se déroule davant ses yeux. Les paroles qui sont dites le sont en une langue inconnue, mais le langage corporel des femmes est très révélateur.

Il identifie le patron de la place, Jitanjali. Il s'en doutait déjà, vu l'âge de la gitane et le calme qui l'entoure. Ca contraste énormément avec la nature hystérique de Zo. Les yeux d'aciers ne manquent rien. Autant la pierre que le feu peuvent être dangereux. Il regarde Xo, splendide dans sa fureur. Elle lui plait bien. Il sont semblable meme si diamétrialement opposé. Ces gitanes, il n'a jamais rien vu de tel. Il les respecte et les admire en quelque sorte dans leur différence... Même si c'est un parfait salaud, Halewyn a de l'honneur.

- Ose-t'approcher Xora et je te démolis !
- Xoramen.

Un sourire goguenard apparait sur les lèvres de l'assassin qui enfourne une autre tranche de saucisson. Manifestement elles ne l'ont pas vu. Il regarde Zo partir, encore en furie. Déchirant un morceau de pain, il l'engouffre de sorte qu'il ne peut pas répondre lorsque l'aîeule vient lui parler.

- Je suis désolée, Halewyn, c'est ça ? Je suis navré que vous soyez témoins de ça. Quoique vous ne semblez pas si troublé, je me trompe ?

Le regard noir et ridé fixe l'homme, l'expérience et l'âge s'y lit. Il y oppose le regard calme d'un homme qui a trop vu d'horreurs. Mais la lueur dansante des prunelles d'acier révèle qu'il a commis la majorité des horreurs qu'il a vu. Il hausse les épaules, rigolard.

- Xoramen, va faire du café pour notre invité, c'est l'heure.

Les yeux se plissent, méfiants. Le couteau ralenti, mais découpe néammoin une autre tranche du saucisson qu'il porte à la bouche et qu'il mastique lentement, ne lâchant pas la vieille du regard.

- Donnez-moi votre main, Halewyn. Les gens comme nous aiment bien voir les mains des étrangers.
Comme geste involontaire, Halewyn n'en a aucun. Parfaitement immobile, il regarde les prunelles charbons d'un oeil percant. Puis, d'un geste décidé, il plante l'ustensile dans le saucisson avant de l'essuyeer sur son pantalon. Il se redresse sur sa chaise et flanque sa main droite sur la table sans hésiter.

D'un ton franchement amusé, n'ayant rien à cacher.

Si c'est pour savoir quel salaud je suis, yavait qu'à demandé. De toute facon, je ne resterai pas longtemp. Je dois bouger ca vient dangereux.

La vieille gitane apprécie visiblement l'assurance et la franchise de l'ami de sa fille. L'oeil pétillant, elle agrippe la main tendue et en inspecte la paume. Elle glisse sa main ridée dans l'immense paume de l'homme. Elle en suite quelques lignes, avant de dire :

- Oh, vous savez, ce que vous avez dans les mains est souvent beaucoup plus révélateur que ce que vous pourriez me dire. Les mots ont un grand pouvoir mais peuvent induire en erreur.

Jitanjali poursuit sa lecture, ses yeux noirs plissés, ses doigts osseux suivant les lignes dans la paume d'Halewyn. Xoramen choisit ce moment pour entrer dans la pièce, ses bijoux tintant. Elle jette un bref regard aux deux êtres qui se font face, mais ne dit aucune mot.

- Hum, intéressant, très intéressant, même. Votre ligne de vie est parsemée de coupure. De nombreuses morts vous avez vécu, de nombreuses morts vous allez vivre. Vous en appréciez la proximité, vous aimez y toucher.

La vieille, les yeux rivés à la paume ne bouge pas lorsque Xoramen pose les tasses pleines d'un café fumant devant Hale et Jali, puis elle s'assoit aussi derrière sa propre tasse.

- Mais attention, ce que vous prenez pour la mort n'est qu'un de ses facettes. Il y en a des milliers d'autres. Comme il y a des milliers d'autres lignes à lire, n'est-ce pas Xoramen ?
- Oui, Jali.
- Il y a tant de choses à lire dans les lignes de la main.
- La mort qu'il cherche ne lui sera accessible que par l'abandon de sa quête.
- Triste constat.
- Peut-être pas.
- Qui sait.
- Nous verrons bien.
- Vous pouvez rester ici le temps que vous voudrez. Nul autre endroit n'est plus sûr, ni plus dangereux, c'est selon.
- ... les allées et venues de Zo...
- Ne fais pas ta langue sale, Xo.
- C'est pourtant ça.
- Tout le monde, au dernier moment a ce qu'il mérite.
- Je suis bien placée pour le savoir.
- Buvons avant qu'il ne se refroidisse. Ce serait un péché de ne pas en déguster la chaleur.

La vieille porte la tasse vers ses lèvres ridées, ses mains tremblent légèrement, l'âge oblige.

- Oh, vous savez, ce que vous avez dans les mains est souvent beaucoup plus révélateur que ce que vous pourriez me dire. Les mots ont un grand pouvoir mais peuvent induire en erreur.

Waip des mots m'ont gaché 7 ans de ma vie... Continue si ca t'amuse femme.

L'oeil d'acier a un éclat intrigué Halewyn n'est pas fort pour se faire lire les lignes de la main. Il a toujours pensé que c'est l'homme qui se forge. Mais il est curieux de ce qu'elle va trouver. Il regarde intensément Jitanjali. Aussi itnensément qu'elle lui regarde les lignes de la main. Il ne porte qu'une attention restreinte à Xo qui rapporte le café. POurtant il sent son odeur à elle au travers des effluves de clelui-ci. Un éclat rouge bruissant lui indique que le perroquet est la lui aussi. Il attend. Il L,aura bien le volatile.

- Hum, intéressant, très intéressant, même. Votre ligne de vie est parsemée de coupure. De nombreuses morts vous avez vécu, de nombreuses morts vous allez vivre. Vous en appréciez la proximité, vous aimez y toucher.

J'aime la causer... Tout ce qu'il reste, l'excitation de la chasse et du sang versé. La mort et la vengeance...

Pense t il. Il écoute attentivement le dialogue des deux femmes, comme s'il n'était pas là. Sa main gauche caresse le couteau un bref instant, par habitude.

La vieille porte la tasse vers ses lèvres ridées, ses mains tremblent légèrement. Ses mains tremblent. Il ne croit pas que c'est l'âge, mais plutôt quelque chose qu'elle a vu... qu'elles ont vues, dans sa main.

Aussitôt qu'elle la relâche, il en reprend possesssion.

On va jouer franc jeu... L'endroit le plus sûr comme le plus dangereux. Ici, tout le monde sait mon nom parce que *l'autre conne* ta fille l'a hurlé a tout vent. Je suis grillé... Il y aura un de votre camp qui va me larguer...*si ce n'est pas le volatile, termine t il mentalement en lancant un regard torve à Hiep*

Son instinct lui dit d'accepter, qu'il ne trouvera jamais meilleur refuge qu'ici... mais ca vaut il la peine de troquer une prison pour une autre?
Et vivre avec deux, trois femmes pendant qu'il y est... Des plans que ca finisse en meurtre. Et il n,a aucune envie de les tuer... Mais s'il n'a pas le choix un jour....

Aussi je sens que ton offre ne se limite pas a ca. Il faudrait que je fasse quoi en retour? la seule chose que je sais faire vous l'avez surement vu.

La vieille gitane pose sa tasse sur la table, jette un coup d'oeil au liquide presque noir, puis lève les yeux sur Halewyn.

- Oui, j'ai vu des tas de choses. Mais tu as tort.
- Tout le monde ici connaît ton nom, peut-être, mais tout le monde s'en fout. Tu n'es qu'un de plus.
- Personne ici ne te balancera. Il n'y a ni blanc, ni noir, ici. Tout est gris. Mais puisque tu le propose si gentiment, peut-être pourrais-tu faire quelque chose pour nous. Et ce sera probablement dans tes cordes.
- Pourquoi ne pas jeter une dose de vitriole dans notre puits tant qu'à faire ? Ce serait moins insensé !
- Hiep... chut.

Le regard plissé de la vieille détaille Halewyn un moment, puis bifurque sur Xoramen qui as les doigts plongés dans les plumes du perroquet. Elle lance un regard noir à sa grand-mère, fronce les sourcils, puis hoche la tête. L'oeil argenté du perroquet ne quitte pas l'évadé des yeux.

- Je ne crois pas que...
- Bien sûr que si. Il est là juste à temps. Même Zo le sait. Elle l'a amené ici. Elle la reconnu.
- Nous avons d'autres alternatives, non ?
- Oui. Mais aucune n'aura autant d'impact.

Xoramen pousse un soupir exaspéré. Bon, d'accord, elle en avait saisit une partie. Le reste, sa grand-mère lui fournissait les détails qui lui manquait. Elle avait su que Halewyn n'était pas là pour rien, elle savait qu'il faisait parti du plan. Un autre pion dans le grand jeu de l'équilibre. Ils l'étaient tous, à divers degré.

- Nous n'avons plus vraiment le choix.
- Bien sûr que nous avons le choix. Serons-nous responsable de ce choix ?

Xoramen regarde sa grand-mère, puis rapidement, passe sa main au-dessus de la table. Deux dés, l'un rouge, l'autre noir roulent sur la table, puis s'arrêtent. Des symboles étranges y sont gravés. Xora ferme les yeux et soupire.

- Tout est déjà en route, puisqu'il est ici... Par l'Oiseau Noir surgira le premier bras du Monstre...
- Tout est en route depuis plusieurs décennies... la fin est proche.
- Vous me foutez la trouilles, folles sorcières, ironise le volatile.
- Halewyn, nous avons besoin de ton talent pour détourner l'attention des autorités. Peu importe de la manière dont tu t'y prendra. Nous avons besoin de plusieurs jours d'invisibilité. Ils ne doivent en aucun cas avoir même le temps de penser à nous. Ni à autre chose qu'à eux-même. Ensuite, tu feras ce que tu voudras, comme nous tous.

Deux paires d'yeux noirs soulignés d'un épais traits noir et un seul argenté dévisagent l'homme, attendant sa réponse. Celui de la vieille pétille, elle sourit même. La plus jeune, elle, semble contrariée. Elle aurait fait les choses autrement. Mais elle n'a pas le don de sa grand-mère, elle n'a vu que très peu de choses... tandis que Jitanjali prétend avoir tout entendu. Et puis, les dés ne mentent pas...

Halewyn, nous avons besoin de ton talent pour détourner l'attention des autorités. Peu importe de la manière dont tu t'y prendra. Nous avons besoin de plusieurs jours d'invisibilité. Ils ne doivent en aucun cas avoir même le temps de penser à nous. Ni à autre chose qu'à eux-même. Ensuite, tu feras ce que tu voudras, comme nous tous.

Halewyn se recule, s'appuie sur le dossier de sa chaise. Si les femmes lui auraient présenté ca autrement, il les aurait laissé dans leur merde. Mais présenté comme la vieille l'a fait, il aime bien.

Elle aurait suppliée, il lui aurait rit au nez, menacé, il l'aurait frappée. Ironisée ou jouée sur sa fierté? Tout simplement sacré son camp. Agit de manière extrémiste, il l'aurait butée. Le flegme de la sorcière impressionne agréablement l'évadé. Et son instinct lui crie d'accepter. Cependant... un peu de prudence s'impose.

Elle présente cela comme un accord pur et simple, comme un simple contrat. Il a bien entendu au sujet de l'oiseau noir et ca l'intrigue pourtant, son symbole même le magenmagot ne l'avait pas découvert avant son incarcération, c'est en interrogeant son ancienne baguette qu'ils ont su. Et ont gardé l'élément secret, ne voulant pas alerter la population.

Halewyn reconnait quand le bon sens ne marche plus. Il sait que les gitanes sont reconnues pour leur voyance. Il jette un oeil oblique et bref à Xoramen, qui semble plus ou moin d'accord, puis à Hiep. Il faudra qu'il lui parle. savoir ce qui se passe dans cette belle petite tête noire. S'Il a de la chance, elle lui révélera certainements quelques infos cruciales.

Je vais accepter à trois conditions. Jamais se ou me demander ou je suis ailleur que quand je suis ici. Ensuite, je veux l'autorisation d'éliminer les mouchards s'ils se présentent. Bref, que celui qui parle de ma présence ici... qu'il y passe. La troisième, la plus simple, ne jamais se la ramener au sujet de mes actes... autrement dit, je veux liberté et discrétion absolue sur ma personne.

Il sait que la deuxième condition peut sembler étrange, mais c'est un avertissement clair pour l'emplumé. Il prend sa tasse de café, l'hume longuement, une expression de plaisir adoucissant ses traits. En prenant une petite gorgée, il la fait rouler longuement sur sa langue, savourant ce qu'il n'a pas pu depuis tant d'années. Il ferme les yeux de délectation.

Se rendant compte de sa faiblesse, il les rouvre subitement, replonge son regard dur dans les pupilles de la vieille.

Aussi, il me faudra que quelqu'un me fasse deux trois portoloins... Je n'ai pas de baguettes encore et j'aurai du matériel et des fringues à aller me chercher. Pas besoin de fric... Je ne demande que ca.

Il peut sembler étonnant qu'il accepte si vite, mais il veut vérifier la sécurité de la cachette. Et de toute facon, ses plans de vengance concordent parfaitement avec les plans de la gitane. Faut juste ajouter du tape à l'oeil en plus.

Ca lui plait, c'est un défi... Et quel défi!

La vieille hoche la tête, acceptant d'emblée les condition de l'homme. C'était prévu de toute façon, ça l'est depuis des siècles, précisé depuis des décennies chuchotent les voix à ses oreilles. Personne n'y peut rien. Pour garder l'équilibre, tout doit se dérouler comme prévu. Plus le temps avance, plus la vieille gitane entend précisément ce qui se passera. On le lui raconte, les êtres du passé lui raconte l'avenir.

- C'est d'accord. De toute façon, personne ne dira un seul mot à ton sujet. Tu es ici dans le dernier vestige irréel. Cet endroit n'existe pas vraiment. C'est notre dernière retraite. En dévoiler l'emplacement sonnerait la fin de millénaires d'existence. Personne dans tout le camp ne se risquerait à en risquer le secret. Et puis, comme cet endroit n'existe pas, il est introuvable. Xoramen t'expliquera comment revenir.
- Oui, bien sûr, je le ferai. Je te trouverai aussi tout ce que tu demandes.

Voyant l'air attentif de sa grand-mère, Xoramen sait pertinemment qu'elle entend ses voix. C'est son don, sa faculté, ce pourquoi elle est à la tête de la Chimera. Elle, elle n'a vu que très peu de choses encore. Mais elle sait que sa grand-mère agit pour le mieux. Malgré tout, elle ferait les choses autrement... mais serait-ce les choses adéquates à faire ? Ça elle n'en savait rien... le temps le dira...

- Errrp. À ta place, j'y aurais réfléchit deux fois le jeune avant de te lancer dans cette aventure. Bientôt, tu n'auras plus le contrôle sur rien. C'est toujours pareil avec elles.
- Hiep, tais-toi. Jali a demandé, il a accepté, le reste suit son cours.
- Ouais, tu parles. Tout suit toujours son cours. Heureusement, il suit toujours son cours dans le bon sens pour nous.
- Mais arrêtes, tu vas le rendre méfiant. On sera bien avancé.
- Ouais, ben ça ne lui ferait pas de mal. S'embarquer dans un truc pareil quand il sait même pas ce qu'il sert en fait. Erp !
- Rho, allez, fiche le camp saleté de volatile !

Elle agite la main par-dessus son épaule et brusqué, le perroquet quitte son perchoir pour se poser plus loin, sur son perchoir. Xoramen croise les bras, l'air boudeur, la mine renfrognée, puis jette un oeil sur Jali. Celle-ci a l'air absent de celle qui écoute ce qu'elle est la seule à entendre.

- N'aie pas peur de ce que Hiep a pu dire. Il n'a pas tort, mais il n'en saisit pas les nuances.
- Mon oeil, ouais !

D'un mouvement brusque, Xoramen se retourne, le regard noir et sa baguette soudain dans sa main, elle la pointe sur l'emplumé.

- Silencio !, lance-t-elle.

Le sort atteint son but, l'oiseau agite les ailes, mais aucun son ne sort de son bec. S'en rendant compte, l'oiseau leur tourne dédaigneusement le dos. Il boude visiblement, insulté.

- Je disais donc, que Hiep n'a pas tort, mais qu'il n'a pas tout vrai non plus. Il a raison sur un point. Tu as accepté et tu te rendras rapidement compte que tu n'a plus le total contrôle. Mais tu ne l'a déjà plus vraiment depuis que tu es ici... le reste suit son cours. C'est toujours comme ça.

Elle hausse les épaules, l'air de celle qui en a vu d'autres et des biens meilleures. Elle jette un autre coup d'oeil à sa grand-mère. Elle semble partie pour un bon moment...

- Nous avons perdu Jali pour quelques heures... j'en déduis que je dois jouer l'hôtesse. Tu as besoin de quelque chose ? À part les trois porte-au-loin je veux dire ?

- Je disais donc, que Hiep n'a pas tort, mais qu'il n'a pas tout vrai non plus. Il a raison sur un point. Tu as accepté et tu te rendras rapidement compte que tu n'a plus le total contrôle. Mais tu ne l'a déjà plus vraiment depuis que tu es ici... le reste suit son cours. C'est toujours comme ça.

Xoramen, lui dit il en accentuant légèrement et délicieusement le r du prénom. J'accepte parce que vos intérêts concordent avec les miens de toute facon. Quand ca ne sera plus le cas, je vais simplement me pousser.

Il pose son regard gris sur la gitane. D'une voix posé, il lui répond mais une lueur passablement malsaine danse a la limite de sa vision.

Le contrôle, je n'en ai plus eu aucun pendant 7 ans. Aujourd'hui j'en ai, mais limité. j'ai une dette et je la réglerai. Alors seulement je regagnerai le plein contrôle. L'emplumé parle, mais il ne sais réellement pas qui je suis ni ou je suis passé alors s'il veut pas finir à la broche, il est mieux de surveiller ses paroles et ses actes.

Elle hausse les épaules, l'air de celle qui en a vu d'autres et des biens meilleures. Elle jette un autre coup d'oeil à sa grand-mère. Elle semble partie pour un bon moment... Halewyn ne perd aucun geste, il est nerveux ca se voit. Lui seul sait que c'est a cause des détraqueurs. visite bi hebdomadaire pendant 6 ans et demi suivi de visites journalières, ca marque.

- Nous avons perdu Jali pour quelques heures... j'en déduis que je dois jouer l'hôtesse. Tu as besoin de quelque chose ? À part les trois porte-au-loin je veux dire ?

Pour les portoloins, il devra y en avoir un qui sera facilement transportable, en cas d'urgence. Genre une boucle d'oreille peut-être. Le second n'importe quoi, pour le dernier, il y a un joli jupon de nuit qui traine sous mon lit.

Il baisse la tête, contemple son simple saucisson. Il relève les yeux, regarde Xoramen avec un sourire charmeur.

Ya de la bonne bouffe chaude ici?

Xoramen ne sait pas si elle doit être rassurée ou non par l'assurance d'Halewyn. Mais bon, elle sent bien qu'il est le bon. Il est l'Oiseau Noir, elle ne peut en douter. Il arrivait à point, Zoreh était allée le chercher on ne sait où. Tout arrivait toujours à point pour la Chimera. Jali entendait, les Forces de la Nature lui dictait les actions à faire. Et Jali leur indiquait la marche à suivre. Jamais rien ne pressait pour la Chimera, tout ce qui était suivait son cours, sans craintes. Xoramen sait qu'elle a encore beaucoup à apprendre pour pouvoir espérer un jour suivre les traces de Jali. Mais sa grand-mère était très âgée. Xoramen serait-elle prête lorsque Jali donnerait son dernier souffle à l'Univers ? Tout était toujours bien préparé avec la Chimera...

- Tu auras ce que tu demandes. Les trois porte-au-loin seront prêt lorsque tu le seras.

Elle réfléchit un moment à la dernière demande d'Halewyn. Dans la roulotte de Jali, les deux ou trois femmes ne mangeaient que très peu. En fait, Xoramen était la seule à manger normalement, mais ses repas s'avéraient assez frugal en temps normal. Mais visiblement, l'homme devait avoir un fort appétit... ou du moins, pour le remettre en forme, il allait avoir besoin de quelque chose de consistant.

- Oui, à l'heure qu'il est, Nefaya doit être sur le point de servir son ragoût. L'idéal est d'allée chez elle, mais je vais plutôt aller en chercher... oui, je vais aller le chercher... je reviens.

Xoramen se lève et quitte la roulette, n'attendant même pas de réponses. S'il veut manger, il n'aura pas le choix de toute façon. Sur son perchoir, le perroquet dévisage Halewyn, mais ne peut rien dire. Immobile, le volatile suit de son oeil argenté le moindre des mouvements de l'homme.

La roulotte est silencieuse quelques secondes, puis un porte s'ouvre, puis des bruissement d'étoffe. Zorehira passe bientôt la tête dans la pièce. Elle jette un rapide coup d'oeil à sa mère, puis la voyant bien prise par les voix, un sourire mesquin glisse sur ses lèvres et elle entre dans la pièce.

- Tu as réussit à t'en débarrasser ? Félicitation, c'est presque un exploit.

Hiep agite les ailes, frénétiquement. Ne pouvant prononcer un seul son, il affiche tout de même une attitude menaçante, les ailes déployés, le bec agressif.

- Toi, m'énerve pas. Stupefix !

Le cas de l'oiseau est réglé, Zorehira détestait cet oiseau depuis qu'il avait été offert à Xoramen. Lorsqu'elle avait la chance, elle le mettait hors d'état de nuire. Moqueuse, elle s'approche de l'oiseau et le pousse de la main. Ne pouvant pas bouger, il tombe de son perchoir. Zo émet un bref rire, puis se tourne vers sa mère. Elle passe sa main devant les yeux mi-clos de la vieille. Aucun mouvement. Elle n'est pas là. Elle lui tire la langue et lui vole sa tasse de café. La gitane en prend quelques gorgées, puis dévisage Halwyn, un sourire en coin.

- Le dernier que j'ai vu dans ces pantalons avait le teint beaucoup plus foncé. Un joli teint basané et une musculature parfaite. Mais il était le genre de type avec qui on s'ennuie rapidement. Tu vois c'que j'veux dire ?

Elle dévisage celui qu'elle a sorti d'Azkaban, l'oeil allumé. Elle pose la tasse sur la table, puis s'approche d'Halewyn, snas baisser les yeux. Elle s'assoit sur la table, juste devant lui et pose son pied nu sur la chaise d'Halewyn, dévoilant ainsi une cuisse bien galbée. Un sourire coquin sur les lèvres, Zo s'appuie sur son genoux, dévoilant un décolleté plus que désirable.

- Et toi, Halewyn ? Tu es du genre dont on se lasse rapidement ?

Une fois Xoramen partie, Halewyn ferme els yeux, essaie d'étendre sa perception dans la roulotte silencieuse. Rien de sorcier la dedans, juste de la concentration.

Devant lui, le souffle régulier, profond quoiqu'avec un léger râle, de la vieille. Le bruissement occasionnel des plumes de Hiep avec le gougloutement discret de la clepsydre. Le craquement d'une planche ne le fait pas se raidir, mais il tend l'oreille attentif.

Sous l'oeil vigilant d'Hiep qui n,en perd pas une goutte, sa main va rejoindre le couteau planté dans le saucisson, caresse le manche.

Le léger bruit de pentures, suivis de froufroutement. L'assassin pose l'aliment sur la table, avec l'ustensile toujours planté dedans. Avant même qu'elle ne parle, il a identifié la mère. La vieille dort encore et la jeune cliquète de ses nombreux bijoux quand elle marche. Levant le nez, il hume, goûte l'air, les yeux toujours fermés. C'est qu'il est olfactif le mec. Myrrhe et Lys. Ca sent le salon funéraire. En temp normal ca le brancherait, mais le caractère de la mère l'a passablement refroidi. Et il a assouvi ses pulsions déjà et a autrement plus important à penser qu'à se taper deux générations de la même lignée.

Tu as réussit à t'en débarrasser ? Félicitation, c'est presque un exploit.

Il ne bouge pas, sent l'agressivité de l'oiseau, l'agitation de celui-ci. Subitement alarmé, il ouvre les yeux et agrippe le couteau qu'il fait jouer dans sa main. Mais il se détend vite en voyant la sorcière stupéfixer le familier de Xoramen. Il affiche un air impassible quand elle pousse l'emplumé en bas de son perchoir. Il la regarde piquer le café de la vieille. Haussant les épaules, il plante le couteau dans le bois de la table, y faisant une infime entaille.

Le visage d'Halewyn ne laisse paraitre aucune émotion. Il se dit juste qu'il en a déjà tué pour moin que ca et se demande pourquoi Jitanjali la laisse en vie. Le regard d'acier affronte sans sourciller les prunelles charbons. Il ne lui rend pas son sourire.

- Le dernier que j'ai vu dans ces pantalons avait le teint beaucoup plus foncé. Un joli teint basané et une musculature parfaite. Mais il était le genre de type avec qui on s'ennuie rapidement. Tu vois c'que j'veux dire ?

Elle dévisage celui qu'elle a sorti d'Azkaban, l'oeil allumé. Elle pose la tasse sur la table, puis s'approche d'Halewyn, sans baisser les yeux. Elle s'assoit sur la table, juste devant lui et pose son pied nu sur la chaise d'Halewyn, dévoilant ainsi une cuisse bien galbée. Un sourire coquin sur les lèvres, Zo s'appuie sur son genoux, dévoilant un décolleté plus que désirable.

- Et toi, Halewyn ? Tu es du genre dont on se lasse rapidement ?

-je suis pas du genre à être l'objet de personne si c'est ce que tu veux demander... Excuse-moi...

Il tasse son pied doucement cependant. Il n'a pas envie de jouer, mais n'a pas le choix. Si elle apprend qu'il a couché avec sa fille et à la tension qui existe entre elles-deux, ca va finir en bain de sang.

A cette pensée, l'oeil gris flamboie un instant. Ca pourrait être intéressant, mais yaura plus personne pour le planquer. S'esquivant, il va ramasser Hiep. Il déteste ce volatile, mais les animaux sont plus digne de confiance que les humains. Et il est à Xoramen l'emplumé.

Revenant, il dépose le perroquet sur les genoux de la vieille gitane. Puis se tourne de nouveau vers Zo.

Tu veux quoi?

Elle fixe l'homme sans ciller, son regard charbon ardent le détaillant. Elle tourne la tête pour le suivre. Elle esquisse une moue lorsqu'il ramasse cette saleté de plumeau coloré. Il ne savait visiblement pas quel paquet de trouble était ce volatile. Toujours dans les pattes à surprotéger sa fille. Elle rêvait du jour où elle pourrait vendre ce perroquet. « Tu veux quoi ? Le réponse était simple.

- Je t'ai dit de patienter, que le temps voulu, tu pourrais t'amuser. C'est toi que je veux.

Elle saute sur le sol et marche droit vers Halweyn, l'oeil brillant, la démarche langoureuse. Elle l'évite de justesse, passe à côté en lui lançant une oeillade. Un doigt léger se pose sur la carrure de sa mâchoire et elle s'éloigne vers la pièce à côté, un petit salon.

Après quelques secondes à peine, elle jubile de le voir la suivre. Les hommes sont faibles, ils ne résistent pas à une maigre encouragement. Aucun homme n'a résisté jusqu'à maintenant à ses manigances et aucune ne résistera. Zo a toujours obtenu ce qu'elle désirait... sauf une. Mais ce n'était qu'une question de temps.

Cependant, question de temps, il reste planté là, sans bouger. Puis il se détourne et se dirige vers le foyer. Zo émet un petit grognement de mécontentement.

- Je te sors d'un avenir peu reluisant et tout ce que tu trouves à faire est de faire la fine gueule ? Tu es déplorable, Halewyn.

Aucun homme ne laisserait passer une telle affirmation. Les hommes sont fiers, il relèvera le défi. Mais malheureusement, il se redresse et lui sert une platitude.

- J'ai autre chose a faire que de te baiser quand tu le veux. J'ai un contrat a remplir et j'ai besoin de mes énergies

Le salaud jouait les effarouchés après ça ? Elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffe. On ne résistait pas à Zorehira Sorrenze. D'un pas vif et décidé, elle avance vers lui et lui saisit l'entre-jambe avec assurance.

- Tu me dois bien ça, Halewyn. Tu ne seras pas déçu, au contraire.

L'oeil brillant, elle le fixe, un rictus provocant sur les lèvres.

Halewyn n'aime pas, mais pas du tout l'attitude de celle-là. Il lui a dit non.

Il la prend par la gorge, ne la soulève pas du sol comme il l'aurait fait voilà 7 ans. Il se sait trop faible pour le moment. Il vient à peine de sortir de taule. Il plonge son regard d'acier, aussi incisif qu'une lame, dans les prunelles charbons tout en tassant d'une claque la main gênante qui lui enserre ses bijoux de famille.

D'un geste sec, il la propulse sur le mur a côté du foyer, en gardant la main sur la gorge de la sorcière. Elle peut voir le reflet des flammes sur les cicatrices de L'évadé. Maigre, les côtes saillantes, il n'en reste pas moin une musculature respectable qui ne prendra pas de temp à se refaire.

Surprise, Zo a un petit cri de surprise, se raidit avant d'épouser la proximité du corp masculin qui est près d'elle de manière provocante. Le regard de l'homme se fait étrange, chotique. Une lueur rouge dansant dans ses prunelles. Un sourire mauvais au lèvres. Nul désir de chair dans son attitude.

Les lèvres d'Hale se posent sur celle de la mère Sorrenze en un baiser sauvage qui n'a rien de passionné. Une brève douleur, comme une déchirure et le goût métallique du sang dans la bouche de la femme. Les yeux mi-clos, Halewyn goûte à celui-ci, semble dans un autre monde, loin très loin.

lâchant la bouche de la sorcière qui est encore en sang, il l'embrasse de la même facon dans le cou, y laissant une empreinte profonde, saignant abondamment. Prenant sur lui pour ne pas lui trancher la jugulaire, il relâche sa prise reviens à la figure ensanglantée qu'il lèche amoureusement. Oui amoureusement est le mot. amoureux de ce sang qui coule, oh nectar délectable. Il en veut plus, sa soif est éveillée, son instinct de prédateur. D'une voix rauque:

Pour me satisfaire, faudrait que tu en verse des litres... Le sexe est rien, le sang est tout.

La lueur rouge du regard papillotte, se fixe définitivement sur le rouge sang. Halewyn est dans sa transe de folie... Du sang si disponible et si près. Une chance qu'il n'est pas vampire.

Un instant, il croise le regard noir de la gitane, une lueur victorieuse y danse, puis se meut en regard terrifié. Alors se rend il compte qu'ils ne sont pas seul. Se raidissant, il jette un regard derrière lui.

Xoramen peut voir le regard de l'homme, la lueur rouge y dansant. La jubilation d'avoir goûté le sang, le désir d'en avoir plus ainsi qu'une vague lueur de regret qu'elle le voit ainsi. Le tout se mélange dans le maelstrom de la folie. Du sang plein le menton, lui barbouillant les joues ajoute à ce tableau peu banal.

Par réflexe, il resserre son étreinte sur le cou de Zoheira, lui coupant la respiration.

Quelques secondes plus tôt, Xoramen revenait de sa course, portant le petit chaudron de ragoût. L'odeur qui s'en dégageait est délicieusement appétissante. En entrant dans la cuisinette, elle s'attendait à y retrouver Halewyn, mais il ne s'y trouve pas. Sa grand-mère y est. Elle pose le chaudron sur la table, puis remarque Hiep... immobile sur les genoux de son aïeule... stupéfié. Quelque chose ne tourne pas rond, mais ils sont vivants. Jali en parfaite forme, mais absente, Hiep stupéfié mais il ne semble pas avoir de mal. Halewyn n'est pas là... une image fugace s'impose à son regard, du sang, il y a du sang et Halewyn... où est-il ? Qu'a-t-il fait ?

Elle entend les bruits d'un mouvement brusque puis un murmure rauque, mais elle n'en comprend pas les mots, mais la voix est reconnaissable et menaçante... c'est Halewyn.

Baguette à la main, elle traverse la cuisinette et passe au salon, faisant à peine cliqueter ses nombreux bracelets et colliers. C'est alors qu'elle voit la scène. Sur le mur opposé est plaqué sa mère, les lèvres en sangs, une traînée rouge coule sur son cou et macule sa chemise, retenue par Halewyn. Zo tourne vers Xo un regard terrifié. Halewyn se retourne à son tour. La scène est terrifiante. Halweyn retient Zoreh par la gorge, le sang coulant dans le cou et sur les mains de l'homme. Il a le visage maculé de sang et ce regard... un regard qui n'a plus rien à voir avec celui qu'elle a pu voir depuis qu'il est ici, rien à voir avec le regard qu'il a posé sur elle auparavant. Elle ne reconnaît rien en ce regard fou, rien d'autre qu'une menace terrifiante.

Hale ressert sa poigne autour du cou de Zorehira. Elle émet un hoquet étouffé et ses mains saisissent le poignet de l'homme. Xoramen n'en attend pas plus, elle réagit sans tarder. D'un mouvement vif, brusque, mais fluide, son bras se tend, pointant la baguette. Aucun son ne sort d'entre ses lèvres, mais le sort informulé fuse avec précision. Il foudroie Hale qui sent ses genoux flancher. Il ne peut se retenir à rien, puisque Zo en profite pour le repousser et s'éloigne en haletant.

- Xo ! geint-elle en se dirigeant vers sa fille. C'que tu peux être naïve !

Le ton de la mère n'a plus rien de terrifié, au contraire, il est d'une dureté impitoyable. Elle se fige, puis tend le bras à son tour. Armée de sa baguette, elle pointe sa propre fille.

- Stupefix !

Comme son oiseau, Xoramen se fige, le regard empreint d'une totale surprise, les lèvres entrouvertes dans une exclamation silencieuse. Baguette à la main, elle a à peine le temps d'esquisser un minime mouvement de recul. Les bras relevés à la hauteur de son cou, dans une vaine tentative de protection, elle reste immobile.

Zorehira, dans une pose artistique, telle une duelliste, hoche la tête et se redresse. Elle est visiblement ravie. Elle s'approche de Xoramen et la dévisage.

- Oui. Tu es naïve. Ça te perdra un jour, chère fille.

Elle tourne autour de Xoramen, puis se glisse derrière elle. Elle la serre dans ses bras, dans une tendre étreinte, puis son regard se pose sur Halewyn sur le sol.

- Elle est belle ma fille, n'est-ce pas ? Ne te gêne surtout pas pour la regarder tandis qu'elle est immobile. Tu ne pourras plus que la regarder s'éloigner. Elle a vu ce que tu caches. Elle aura peur de toi. N'oublie pas le premier regard qu'elle posera sur toi. Ne la quitte surtout pas des yeux, tu verras son regard. Tout se voit dans le regard de la Chimère. Ce sera un regard que tu auras déjà vu, souvent, mais ce sera la première fois que l'être qui aura ce regard pourra s'éloigner sans que tu puisses y faire quoique ce soit, et ce à plusieurs reprises.

Comme une bonne mère, elle pose un baiser sur la joue de sa fille, un baiser sanglant et relâche son étreinte. Elle revient devant Xoramen et dévisage Halewyn, un sourire de mesquine victoire sur les lèvres.

- Malheureusement, je ne resterai pas, j'aurais aimé y assister. Passe le bonjour à ma mère et n'oublie pas de bien regarder Xoramen. C'est dommage, Halewyn, t'avais l'air intéressant. Peut-être qu'un jour. Adieu.

Elle émet un ricanement qui n'a rien de sain, puis un claquement sec se fait entendre. Zorehira est partie, encore une fois.

Tandis que les genoux d'Halewyn flanchent, le feu de la cheminée s'affaibli et papillotte. La main de l'assassin lui aurait bien brisé les cervicales à cette garce, mais le sort de Xoramen vient de le foutre en position d'infériorité.

La partie de son esprit encore lucide parmis cette folie voit bien ce qui se passe, comprend tout. Il a beau être devenu une bête assoiffée de sang, il comprend comme il a été manipulé. Jitanjali va croire que c'est lui qui a fait du mal à se fille et sa petite fille.

Bon, pour la fille c'est vrai, mais elle l'a bien cherché. Il aurait dû lui trancher la jugulaire.

Zo serre sa propre fille dans une étreinte douce. Elle regarde l'home au sol. l'homme qui la fixe, avec milles morts dans les yeux. Elle sera mieux d'éviter son chemin désormais. S'il se retrouve de nouveau devant elle... Le sang...

La coulée du sang de la mère tache la fille. Malgré tout, Halewyn sait que ce n'est pas correct. Elle saigne sur Xoramen comprend t il pour l'obliger à lui faire mal. Sa folie lui ordonne de sauter sur la fille tandis que son esprit lucide le lui interdit. Xoramen et Zoheira peuvent toutes les deux contempler ce spectacle. Il en est profondément humilié. Elle le lui paiera cher la mère. Mais pour le moment, Zo lui enfonce le clou.

Elle est belle ma fille, n'est-ce pas ? Ne te gêne surtout pas pour la regarder tandis qu'elle est immobile. Tu ne pourras plus que la regarder s'éloigner. Elle a vu ce que tu caches. Elle aura peur de toi. N'oublie pas le premier regard qu'elle posera sur toi. Ne la quitte surtout pas des yeux, tu verras son regard. Tout se voit dans le regard de la Chimère. Ce sera un regard que tu auras déjà vu, souvent, mais ce sera la première fois que l'être qui aura ce regard pourra s'éloigner sans que tu puisses y faire quoique ce soit, et ce à plusieurs reprises.

Se concentrer sur la mère. Un grondement de bête sauvage acceuille les paroles de celle-ci. Eviter le regard de Xoramen. Il ne veut pas rien y lire
Elle a toujours été réglo avec lui pour le bref temp qu'ils se sont connus. Zo appose la deuxième partie de son leurre. Il ne peut ignorer le sang qui macule Xoramen. Elle revient devant Xoramen et dévisage Halewyn, un sourire de mesquine victoire sur les lèvres. La bête fauve qu'est temporairement devenu l'homme ne lâche pas le regard de celle-ci.

- Malheureusement, je ne resterai pas, j'aurais aimé y assister. Passe le bonjour à ma mère et n'oublie pas de bien regarder Xoramen. C'est dommage, Halewyn, t'avais l'air intéressant. Peut-être qu'un jour. Adieu.

Le crac sonore, suivit d'un moment figé dans l'éternité. Bon, il faut faire quelque chose. Mais l,odeur deu sang emplit ses narines, malgré lui, il se tourne vers la sorcière stupéfixée.

Non!

Lui dit la partie saine de son esprit. Il n'a jamasi caché sa nature, mais tuer un allié n'est pas une bonne idée. Mais il lui faut assouvir sa soif de sang, de douleur. Il fait alors la dernière chose qu'il aurait pensés faire de sa vie.

Il faut comprendre que l'assassin n'est pas masochiste. Infliger terreur et douleur d'accord, mais se faire mal à lui même très peu pour lui. Mais ca lui semble la seule solution maintenant. S'enfoncant les ongles dans la chair, il s'égratigne, se déchire, se mord. Essayant d'ignorer que Xoramen est témoin de sa déchéance, les longs cheveux noirs maculés de sang de l'homme lui cache par bonheur l'expression de celui-ci.

Car elle n'en aurait pas dormi pendant des semaines. Elle ne peut que voir son expressiosn quand il finit par hurler de rage et de frustration. Ens uite silence.

Plus tard... mais combien de temp plus tard, elle peut entendre ramper à côté d'elle. Toujours maculé de sang plus ou moin frais, les bras en charpie, Halewyn arrive, évitant soigneusement son regard. Il essaie de prendre la baguette pour lui enlever le mauvais sort mais avec ses jambes de coton, il en est incapable.

La serrant contre lui brièvement, il lui murmure un seul mot à l'oreille. Puis recommence à ramper pour le coin le plus noir du salon. Il ne veut pas lui faire mal, c'est une alliée. Alors il faut aussi bien s'éloigner de la tentation.

Dans son coin, furieux de s'être laissé manipulé, il regarde ses bras mutilés. La garce...

Une pensée le frappe alors de plein fouet. 7 ans à Azkaban, ca marque quelqu'un.Il n'est plus l'oiseau noir d'avant, et il devra travailler fort pour le redevenir. Dure lecon et durement apprise.

Il frappe le mur, s'écorchant les jointures au passage.

Comment pouvait-on dissimuler à l'intérieur de son corps une telle rage, un tel débordement de douleur et d'horreur ? Témoin muet et immobile de la scène, Xoramen ressent toute la terreur de la situation. Par chance, ou malchance, son regard noir se ferme à l'extérieur et se plonge vers l'intérieur. Un voile gris se profile devant ses yeux, écran propice aux visions. D'ailleurs, des images prophétiques ou non, connues, passées, futures, inconnues ou théoriques défilent à une vitesse hallucinante. Rien ne bouge plus dans la roulotte.

Il fait déjà sombre lorsque le regard de Jali s'ouvre sur la cuisinette. Oh, il est bien tard, l'heure du repas du soir est depuis longtemps passé, elle est restée absente longtemps. La vieille dame vient pour se lever lorsqu'elle sent une pression sur ses genoux. Elle met quelques secondes à se demander pourquoi Hiep est immobile. Au sortir d'une transe, elle est toujours un peu confuse. Hiep est stupéfié. Étrange... elle doute que Xoramen l'ait pétrifié. Quelque chose de malsain s'est produit. Au premier abord, elle croit bien que Zorehira y est pour quelque chose. Le perroquet à du lui lancer une réplique cinglante et elle n'a pas apprécié. Ça ne serait pas la première fois. Une étrange odeur flotte dans la pièce... la peur ? Est-ce la peur ?

- Allez,. Bouge-toi, Hiep, ordonne-t-elle en passant sa main osseuse au-dessus du volatile. Enervatum.

L'oeil argenté cligne, puis il se met à bouger. Il replie ses ailes et se remet sur patte. Il semble un peu confus lui aussi.

- Reira... Xora ! D'un brusque coup d'aile, le perroquet quitte les genoux de Jali pour voler droit vers le salon. Jali ! Ya du mauvais !

La vieille gitane se déplace aussi rapidement que le lui permettent ses vieilles jambes, engourdies par l'immobilité. Il fait sombre dans les salon, ses yeux usés par le temps ne sont plus ce qu'ils étaient. Elle tend la main et la flamme du foyer s'intensifie et teinte la pièce d'une lueur rougeâtre. Un autre mouvement de la main et les nombreuses chandelles disposées un peu partout s'allument comme une vague lumineuse. Là, elle voit la scène.

Xoramen est immobile près du fauteuil, le visage figé dans une surprise totale. Elle a la posture de celle qui a voulu se protéger sans réussit. Le perroquet, posé sur l'épaule immobile becte ses grands anneaux d'argent.

- Je savais que ce type nous causerait plus de tort qu'il serait utile !
- [color:f3af=white:f3af]C'est toujours le risque avec Zo...
- [color-lightgreen]C'est du sang ?
- Xo va bien... ce n'est pas le sien... Enervatum
- Elle ne bouge pas ! S'il lui a fait du mal, je le tue !
- À coups de becs et de griffes ? Elle n'est plus stupéfiée... elle se protège... elle s'est fermée à l'extérieur... regarde le voile sur ses yeux. Xoramen, ma chérie, réveille-toi.
- Mais qu'est-ce qui s'est passé, regarde le désordre... et cette odeur de sang...

Jitanjali hausse les épaules, puis lève la main pour faire taire Hiep. Elle semble écouter, puis se retourne d'un mouvement d'une vivacité surprenante.

- Que s'est-il passé ,Halewyn ?
- Il est encore là le fléau de Reira ? Allez, tire-toi ! Si j'avais ma forme originale, tu te prendrais la raclée de ta vie le jeune ! Je briserais et broierais tout tes os en fines pou...

Pendant que le perroquet lance ses menaces à la masse sombre dans un coin, Jali s'en approche, doucement. Elle le regarde, puis voit qu'il n'est pas inconscient.

- La situation est peut-être autrement, Hiep. Halewyn ? Tu peux bouger, maintenant, affirme-t-elle en le touchant. Vous vous êtes mis dans un sale état...

La vieille n'a pas peur et ça paraît. Son regard luit d'une déception amère, mais qui ne semble pas surprit.

- J'aurais du le prévoir... pourquoi je ne l'ai pas vu... Xoramen, réveille-toi !

La gitane interpellée sursaute, le perroquet agite des ailes pour reprendre son équilibre. Elle poursuit son élan de recul qu'elle avait amorcé avant d'être stupéfiée et percute le mur. Sur le coup, elle glisse contre celui-ci et s'affale sur le sol, haletante. Son regard recouvert par le voile gris redevient noir.

- Jali ! J'ai... j'ai...
- C'est du passé, ma chérie, du passé. Viens m'aider, il est dans un sale état.

Xoramen cligne des yeux à quelques reprises, puis voit Halewyn dans le coin. Elle ouvre la bouche pour parler, mais sa lèvre tremble.

- Non !

Elle se lève d'un bond et se passe la main sur la joue. Elle est rugueuse par le sang séché qui laisse une trace écailleurs sur sa main. Les événements, devenus confus par sa transe redeviennent précis. Elle revoir le regard d'Halweyn, puis celui de sa mère.

- Non, non, non !

Elle fait quelques pas, percute un fauteuil, puis semble soudainement prise de panique. Elle émet une lamentation lugubre, puis quitte brusquement le salon. La porte extérieur de la roulotte s'ouvre avec fracas. Le perroquet coloré s'envole à sa suite.

- Que s'est-il passé ? Que lui avez-vous fait ?

Jitanjali dévisage l'évadé, mais bien que les questions puissent sembler des reproches, le regard lui, n'exprime pas la réprimande. Il semble triste, tout simplement.

- Que s'est-il passé Halewyn ?

Halewyn ne répond pas aux malédictions de l'oiseau. Ni aux questions de la gitane. Occupez vous de la gamine et laissez moi tranquille.

La situation est peut-être autrement, Hiep. Halewyn ? Tu peux bouger, maintenant, affirme-t-elle en le touchant. Vous vous êtes mis dans un sale état...

Quand la vieille se penche sur lui, un souffle soudain éteint les bougies. Il veut rester dans le noir mais il sait que cette dernière a vu de quoi il a l'air. Parfait, elles savaient qu'elles avaient pris un salaud sous leur toit. Elles savent maintenant qu'il est cinglé. Par réflexe, il épaissi les ombres autour de sa personne.

Seules les deux prunelles lui renvoient un regard dur, impitoyable. Maculé de sang, dont une bonne partie le sien il reste dans son coin, silencieux. Non pas comme un enfant boudeur, mais plutôt comme quelqu'un qui est las, épuisé. Et il l'est. Il sent plus qu'il ne regarde Xoramen bouger, le cliquetis de ces bijoux la trahissant. L'odeur suave de sa peur envahie la pièce. Fermant les yeux, l'homme essaie de ne pas y porter attention.

- C'est du passé, ma chérie, du passé. Viens m'aider, il est dans un sale état.

L'assassin connait déjà la réponse, mais ca le frappe presqu'autant qu'une attaque de détraqueur. Xoramen cligne des yeux à quelques reprises, puis voit Halewyn dans le coin. Elle ouvre la bouche pour parler, mais sa lèvre tremble. Pour lui éviter des émotions inutiles, la mâchire serrée il regarde dans le fond de la roulotte. Loin de la jeune gitane.

- Non, non, non !

Il l'entend se sauver... Waip, il n'a jamais caché sa natuire, mais pour une fois, ca le fait réellement chier que la femme sache. Elle a été réglo avec lui et la seule chose qu'il a réussit à faire pour L'épargner a été de lui offrir le spectacle de sa mutilation. Charmant film pour une première rencontre.

- Que s'est-il passé ? Que lui avez-vous fait ?

-Rien... Justement est là le problème. Elle a juste vu la Bête que vous avez admis chez vous.

Il pose le regard d'acier dans les prunelles charbons. Il sait qu'elle ne s'en tiendra pas là. Le regard triste qu'elle lui accorde est la goutte. Il se replace dans les ténèbres de son coin.

Tu devrais lui demander à elle. Qu'il lui répond de manière brusque. Elle l'a mal pris. Tu devrais t'en occuper et me laisser tranquille. Je me soignerai bien tout seul.

Le silence s'étend, s'étire, aucun des deux adultes ne bouge. Il finit par soupirer.

D'accord, je te le dis, mais je veux que tu aille courir après ta petite fille. Aucune personne comme elle ne devrait voir jamais ca.

En temp normal ca ne m'aurais pas dérangé, mais pour une raison inexplicable si. termine t il intérieurement.

D'une voix calme, étrangement détachée, il lui raconte tout. Qu'il a couché avec Xoramen (même s'il se doute qu'elle le savait déjà) Que Zoreh a essayé mais qu'il ne voulait pas (il tait les raisons cependant)

Alors elle s'est vengée en essayant de me faire buter sa propre fille. Ta petite fille est arrivée pendant que... ( je tuais ta fille)je la rembarrait. J'avoue que je l'ai mordue. Elle a défendu sa mère et elle l'a remerciée en la stupéfixant et en l'aspergeant de son sang... Elle voulait réellement. Elle espérait que je la massacre.

Il montre ses bras d'un geste désinvolte. il a un petit rire de bravade. Mais ni l'une ni l'autre sont dupes. Il y a de la colère

Je ne l'ai pas touché, mais elle a vu un charmant spectacle. Aussi, peu importe ce que c'est que le regard de la Chimère, elle ne lui veut aucun bien. Si je la revoit, je la considérerai comme une menace (pour vous deux) Fille ou pas, je la buterai un de ces quatres.

Au prix d'un effort, il se relève. Prit d'un vertige, il s'appuit au mur un instant.

Faut que je me barre avant que ca ne tourne mal pour vous deux. Désolé pour le contrat, mais je crois pas qu'il soit encore valable. Un cinglé dans mon genre n'est certainement pas ce qu'il vous faut pour votre plan. Je trouverai certainement des ravitaillements ailleur.

Il s'arrête devant la vieille, vient pour lui poser sa paluche dégoulinante sur la chemise, mais se retient au dernier instant. Il se sait encore instable, mieux vaut éviter les contacts. Titubant, il se dirige vers la cuisine, hésite devant le ragout froid.

Il finit par prendre le chaudron , mais celui-ci glisse de ses doigts poisseux de sang et renverse son contenu sur le plancher. Immobile devant le désestre, affaibli par la perte de sang, Halewyn finit par tourner de l'oeil et s'effondre sur le plancher de la cuisinette.

Jitanjali ne connaissait pas les mots que Halweyn allait utiliser mais, bien que la poignardant comme un couteau en plein coeur, elle ne fut nullement étonnée de ses paroles. Elle savait que ce jour viendrait. Elle n'avait juste pas pu en déterminer le moment exact. C'était sa faute. Zoreh voulait écourter la vie de sa fille avant même sa naissance, mais les plans de la Chimera étaient tout autre... Zorehira n'avait pas choisit, on lui avait imposé. C'était comme ça, c'était prévu. Jali sa savait responsable du duel latent entre sa fille et sa petite-fille. Il pouvait éclaté à tout moment. Mais Zoreh ne semblait pas encline à le faire elle-même... pour le moment...

Oh, Jali risquait aussi la vie de sa petite fille, elle en était bien consciente. Mais Xoramen était forte, Jali était persuadée qu'elle y survivrait. Et ce qui venait de se produire ne faisait que la conforté dans l'affirmation de son raisonnement. Halewyn était dangereux, très dangereux. Malgré tout, il n'avait pas touché à Xoramen, préférant retourner sa force destructrice envers lui-même et en sa nouvelle haine envers Zorehira. Oh, Jali savait qu'il venait d'effectuer un tour de force. Elle savait mieux que quiconque ce que c'était de cette autre volonté que celle que l'on souhaite garder qui s'empare de tout son être pour le pousser à bout. Elle aurait voulu le lui dire, qu'elle connaissait cette autre force, cette terrible force, mais comment un être avec une telle force pourrait admettre et souhaiter ardemment n'être que le seul à en subir le maléfice ? Car pour lui, c'était effectivement un maléfice. Un tel don qui n'apportait rien d'autre que la destruction et un don destructeur n'était rien d'autre qu'une malédiction. Jali avait entendu les voix lui dire que Xoramen avait un rôle à jouer et elle savait maintenant lequel c'était... si elle ne se trompait pas.

Xoramen serait l'inhibiteur de la force destructrice d'Halweyn. Chaque force avait et son catalyseur et son inhibiteur. Le Catalyseur pouvait être n'importe quoi. Mais visiblement, pour Halewyn, Xoramen pouvait inhiber sa fureur. Elle n'était pas en sécurité pour autant, ni personne. Mais c'était ainsi.

Il prétend qu'il partira, mais à le voir chanceler, même s'il le voulait, il n'irait pas bien loin. La vieille gitane le suit de près. Il chancelle beaucoup trop, sans doute beaucoup plus qu'il ne le croit. D'ailleurs, son périple se termine sur les planches rugueuse de la roulotte de Jali.

- Je sais que tu m'entends. Dors Halewyn, dors. Demain sera un autre jour, et le soleil te fera voir sous un angle différent. Dors Halewyn, dors. Que ton sommeil te sois réparateur. Demain est un autre jour.

Halewyn se réveillera plus tard, dans le lit, soigneusement bordé, ses blessures pansées.




La lune est bien haute dans la nuit étoilée lorsque Xoramen ose remettre les pieds dans la roulotte. Le perroquet perché sur son épaule somnole. Une seule lampe à l'huile brille dans la cuisinette. Jali se verse sa tasse de camomille nocturne.

- Ah, tu es de retour. Où étais-tu ?
- J'ai voulu fuir...
- Mais tu es revenu ?
- IL avait besoin d'un médaillon chimérique... Tu lui donneras ?
- Poses-les sur sa table de nuit.
- Mais... je ne veux pas...
- Ah, tu n'es pas revenue de ta fuite alors.

La vieille dame se retourne et dévisage sa petite-fille. Elles se toisent durant un moment, puis Xoramen baisse les yeux et soupire.

- Oui, je suis revenue. Il dort ?
- Oui, comme un bébé.
- Tu l'as endormi ?
- Il a fait presque tout le boulot tout seul. Je n'ai que fait que son sommeil soit réparateur, doré et sans rêves.
- Pourquoi tant de sollicitude envers ce fléau ?
- Les fléaux ne le sont que pour ceux qui en sont affectés.
- Il n'est pas un fléau... il est l'Oiseau Noir... celui par qui le monstre tendra ses bras..
- Y'aura ses pansements à changer demain matin.




Le soleil se lève à peine lorsqu'elle entre dans la chambre sur la pointe des pieds. Elle fait même attention à ne pas faire tinter ses bijoux. Ce n'est pas par respect, c'est plutôt qu'elle n'est pas encore prête à le voir se réveiller. Mais elle doit s'y attendre, il est bien possible qu'il se réveille pendant qu'elle change le pansement. Jali aurait bien pu le faire, mais Jali a refusé. Xo sait pourquoi. Les plans sont établi, pas question de les changer. Elle a prévenu Halewyn qu'il aurait de moins en moins le contrôle. Elle était bien placée pour savoir de quoi elle parlait.

Elle retire les pansements faits par Jali. Elle ne peut s'empêcher de grimacer. Il ne s'est pas manqué... elle la nettoie soigneusement à nouveau, puis la désinfecte, guettant le moindre signe d'éveil, mais malgré quelques crispation, il ne semble pas se réveiller, ou du moins pas totalement. Elle en est presque soulagée. Elle termine de le soigner, délicatement, mais dans douceur. La vision est encore trop récente. Elle a besoin de temps. Et il commence à s'agiter, il doit se réveiller. Jali entre dans la pièce, portant un plateau avec le petit déjeuner et une tasse de café fumant et le pose sur la table de nuit. Sur le plateau, Xoramen dépose son travail de la nuit dernière. Un médaillon d'étain, composé de trois médailles frappés des trois facettes de la Chimera.

(Merdouille, perdu mon post en chemin... )

Halewyn est parfaitement éveillé lorsque les deux femmes sont dans sa chambre, mais il ne bouge pas. Il ne veut pas donner d'explication, pas parler, juste avoir la sainte paix. l'odeur du café et de la bouffe cependant le fait frémir. Il n'a pour ainsi dire pas mangé depuis son évasion.

S'asseyant sur le bord du lit, il déguste lentement son déjeuner, appréciant la saveur et la texture de ces aliments tout simples. Prenant sa tasse de café, il va à la petite fenêtre et contemple un instant l'activité matinale du camp. C'est une jolie place, il faut l'avouer. Mais avec plein de zones ou une embuscade est possible. Soudainement étourdi, il retourne vers le lit aux draps froissés. fouillant dans les tiroirs , il finit par dénicher un vieux journal intime, une plume et de l'encre.

S'installant confortablement, il part de la dernière page, vierge. Il déchire la feuille et commence à écrire. A ce moment là, un hiboux arrive, la fenêtre ouverte lui étant une invite.

Silencieux et sombre, travaillant avec rage, il ne sait pas trop combien de temp passe. Il n'y a aucune chance que quelqu'un sache que le phoenix noir a été en taule 7 ans. Ils ont tous pensés qu'il avait pris sa retraite confortablement. Il l'avait annoncé d'ailleur.

La promesse de paiement seulement si les informations son exactes avec la signature du phoenix noir fait avec le propre sang d'Halewyn indiquent a ceux-ci que c'est bien le bon, le seul et l'unique.

Bientôt les réponses affluent de ses anciens informateurs. Parfois un hiboux revient, le message intact, signifiant que celui-ci est soit mort, soit a pris sa retraite ou a été coincé. Mais il en reste assez d'entre eux.

Bientôt, un plan public du ministère arrive sur son lit. Suivis de diverses informations.Après les avoir lus Il les lance sur son lit, et continue son travail de collecte et de recoupage de données.

Bientôt il est midi, mais il ne s'en rend pas compte.

Sans un mot et seul. Comme toujours.