La roulotte de Jali [interlude, pv]

Tu savais pour Elthiriel, tu l'avais senti, je me trompe ? Tu n'as pas résisté, Halewyn.

Il hausse les épaules. Ca, elle doit s'en être vanté il présume. La sale garce... Mais il n' a pas le temp de continuer sa réflexion, elle continue.

Tu n'es pas pire qu'un autre, rassure-toi. Tu auras de quoi être fier, je te promets. Tandis que toi, Phoenix, tu voulais que Zorehira te débarasse de la Chèvre. C'était un échange de bons procédés. Tu es l'unique responsable de ma victoire sur Jali, puisque Halewyn ne savait pas.

Vous avez parfaitement bien servi mes plans, accomplis ma malédiction, et dans les temps. Je ne me suis jamais trompé.

Un sourcil se hausse. Un pion... Il le sait. S'est débattu, mais est resté un pion... C'est enrageant. Mais il reste aussi immobile qu'une pierre. La suite devient pas mal weird.

Maintenant, c'est à ton tour de prononcer ta malédiction, Halewyn. Théoriquement, tu devrais lancer ta malédiction sur Zorehira. Et je ne t'empêcherai pas de le faire. Mais tu peux aussi la lancer sur Xoramen.

Gorgée de thé, regard sceptique et perplexe d'Halewyn. Non mais c'est quoi cette merde encore? Bah, autant écouter jusqu'au bout.

Mais dans ce cas, tu prives la fille de ta fille de la protection de sa grand-mère. Ce qui fait que Elthiriel pourrait réussir à tuer sa fille, ce qui mettrait un terme à la lignée des Sorrenze et à la vôtre par la même occasion.

En effet, c'est à méditer. Mais elle la mériterait... Cette salope. A cause d'elle sa fille est balafrée. Bizarrement aucun onguent pommade ou autre n'a eu d'effets.

Phoenix serait probablement dissout dans le temps et toi tu mourras probablement de la pire manière qui puisse t'arriver. Dans ton cas, ce serait sans doute une mort bête, glisser sur la glace ou quelque chose du genre, une banale crise cardiaque. Rien de glorieux. Bref, je ne te conseille pas de lancer la malédiction sur Xoramen, car ta malédiction annoncera sa mort et de toute façon, elle ne pourra pas tuer Elthiriel.

Il grogne comme une bête sauvage. Elle a déja failli réussir une fois qu'il sache. Si le poulet n'avait pas été là, elle aurait réussit. Personne n'y pense à ca?

Elle aura beau faire ce qu'elle veut, si elle y arrive, elle lui a déjà donné sa vie, avant même sa naissance. Ça a débarassé Phoenix de la chèvre et donné des ailes à celle d'Elthiriel. C'est pour cette raison que Xoramen ne sert plus à rien chimériquement parlant, sinon protéger la fille de ta fille.

Il a un reniflement méprisant voulant dire tant mieux et j'men sacre. Depuis le début de sa tirade à la vieille, il n'a pas dit un mot. Il compile et analyse les informations.

Elle n'est lpus qu'une pâle copie de ce qu'elle a été. C'est un sacrifice. Elle voulait tellement être différente de sa mère. Maintenant, c'est indéniable. Mais bref, tout ça, quelqu'un d'autre de mieux placé que moi pourra te raconter ça.

Se renversant dans sa chaise, sur deux pattes, il croise les bras et toise Cora durement. Non mais.... Il voit ou elle veut en venir et c'est effectivement ce qui se produit.

Tu dois protéger Xoramen. De tous, mais surtout d'elle-même. Tu es le seul qui a de l'emprise sur elle, comme je suis la seule à en avoir sur Zorehira. Elle te dira sans doute que tu ne comprend rien à la Chimera et c'est vrai. J'ai pas tout compris non plus.

Malgré lui, le regard de tempête et les prunelles de sang se teintent d'incrédulité Non mais elle les prends pour qui la? Il expire brièvement.

Je suis une étrangère. Mais je suis étrangère depuis si longtemps que la plupart ont finit par oublier. Tu ne sais pas encore ta place, donc ils te traîtent d'étranger. Je t'en propose une. Celle que tu dois avoir. Celle qui te convient le mieux. Tu peux refuser, mais tu perdras tout, puisque tu as déjà choisit de ne pas partir.

Un moment de silence, puis il se lève. Va jusqu'à la bouilloire quil remplit et remet sur le feu. Moment d'intense réflexion. Les voix parlent en duo. Et formulent sans même s'en rendre compte une malédiction on ne peut plus ambigue tant qu'à l'issue future de la Chimera.

Récapitulons. Tu me dis que je dois protéger la salope qui a essayé de buter sa propre fille parce que sinon la dite propre fille va tuer la sienne. Que si je maudit la mère, ca va priver ma fille de la protection de sa grand-mère qui ne vaut pas plus que son engeance.

Tu parle de malédiction ancestrale... Mais même les malédictions ont une fin. es peut-être une étrangère, mais tu n'a plus le recul pour voir les choses comme d'un point de vu extérieur.

J'ai vu une bête malade, rongée par ses démons intérieurs. Mais ca va prendre fin. Une nuit, la lune se lèvera, noire et sanglante. Avant la fin de cette nuit là, le sort de la Chimera sera scellé.

Par pur choix. Une lame de sang frappera... L'une amènera la continuité et une nouvelle ère pour votre groupe en respectant la tradition. L'autre apportera ruine et extinction totale sur celle ci... Cette nuit là apportera aussi la fin de la malédiction familiale. PLus aucune mère ne touchera sa fille autrement que comment une mère devrait le faire.

Il y aura un choix à faire cette nuit là. Mais ce ne sera pas le mien. Le futur décidera. Mais je ne serai pas loin, l'un comme l'autre, je me réjouirai du sang qui coulera. Nous nous en réjouirons, parce que notre sang propérera hors des lois actuelles.

Il se fait un thé.

Changement de sujet. Xoramen n'a pas besoin de moi... Et elle ne le mérite pas. Elle a ses mâles, ca lui suffit.

Elle trouve au départ que Halewyn prononce sa malédiction trop rapidement, sans prendre le temps d'y réfléchir. Mais plus il parle, plus le sourire ridé de la vieille gitane se détend. Bien, c'est très bien dit. Une possibilité de libérer les Sorrenze de leur malédiction. Fallait y penser. Visiblement, la vieille est satisfaite.

Elle le laisse terminer, puis voyant qu'il a terminer, juste après qu'il ait fait son thé, elle lui tend la main.

- Ton prédécesseur doit sceller ta malédition, pour qu'elle devienne effective.

Halewyn la dévisage, méfiant, mais le sourire de la vieille semble totalement dénué de malveillance. Il la lui tend. Les mains rudes et parcheminées de la vielle se referme sur la main d'Halewyn, l'une au-dessus, l'une en dessous. Tout de suite, il sent une chaleur.

- Votre malédiction est effective, maintenant et jusqu'à la fin. Ta mort ira de paire avec la mort de la Chimera, parce que chaque malédiction a son retour à l'envoyeur. Qu'il en soit ainsi.

La chaleur s'accentue un moment, instant où il aurait beau vouloir tier sur sa main pour la dégager, il n'y arriverait pas. Puis elle le lâche. Elle retourne s'assoir à la table.

- Changement de sujet. Xoramen n'a pas besoin de moi... Et elle ne le mérite pas. Elle a ses mâles, ca lui suffit.
- Ne fais pas de Xoramen ton miroir, Halewyn.

Elle jette un oeil à sa tasse et la tend à Halewyn.

- Tu m'en verses une autre ?

Ne fais pas de Xoramen ton miroir, Halewyn.

Mon miroir? elle ne sera jamais mon miroir. J'ai rien à foutre d'artifices et d'illusions. point.

Répond il simplement. Elle jette un oeil à sa tasse et la tend à Halewyn qui l'interchange avec la sienne...

- Tu m'en verses une autre ?

Avant même qu'elle n'ait posé sa question. Remplissant la sienne, il retourne à sa collecte de données. Comme si ce qui vient de se passer n'était qu'une formalité de plus à remplir.

Bientôt, le crayon se remet à gratter le papier du carnet tandis qu'il est replongé dans sa collecte.

Le silence dure un long moment, du moins le temps que Cora termine sa tasse de thé. Et elle prend son temps pour celle-là. Elle est en trains de lire les feuilles dnas la porte s'ouvre soudainement, avec violence, allant se percuter sur le mur après avoir pivoté comme il se doit.

Dans un tintement de bijoux et de piécettes, Zorehira fait son entrée. Entrée fracassante, comme elle les aime. Ça ne sert à rien, ça n'impressionne plus personne et surtout pas Cora, mais c'est devenu une habitude et Zo se sent pas tout à fait satisfaite si elle n'a pas fait son entrée.

Mais même avec son entrée, elle n'a pas l'air satisfaite. elle ne regarde personne et d'un geste de la main, se verse une tasse de thé brûlant, dont elle boit une gorgée et envoie le reste se fracaser sur le mur avec la tasse.

Imperturbable, Cora lève les yeux se sa tasse de thé et dévisage sa protégée.

- Demande à Halewyn.

Le regard abyssale de Zoreh se pose sur Cora et elle plisse les yeux.

- Demander à Halewyn ? Tu veux rire ? N'importe quoi.

Elle se reprend une autre tasse de thé de la même manière que la première fois.

- Halewyn, tu vas trouver ce type et lui extirper des infos. Comme tu veux, je veux rien savoir.

Cora pose sa tasse de thé sur la table, puis se lève et va la laver. En passant, elle lance une oeillade à Halewyn, une oeillade complice.

D'un geste fluide, il se tasse de deux pas, laissant la tasse fracasser le mur pas trop loin de lui

- Demande à Halewyn.

Il ne marque aucune réaction. Continue sa collecte.

- Demander à Halewyn ? Tu veux rire ? N'importe quoi.

Elle se reprend une autre tasse de thé de la même manière que la première fois. Quand la 2e tasse rejoint la première, il a un mince soupir et ramasse ses trucs.

- Halewyn, tu vas trouver ce type et lui extirper des infos. Comme tu veux, je veux rien savoir.

Cora pose sa tasse de thé sur la table, puis se lève et va la laver. En passant, elle lance une oeillade à Halewyn, une oeillade complice. L'oeil gris la suit tranquillement. D'un geste, il se débarasse des journaux inutiles et va vers la porte.

Avant de sortir.

Tu devrais vraiment lâcher le thé... à ce rythme là, il ne restera plus de vaisselle demain.

LA SOURCE

La source. Impossible de s'y tromper, le son ambiant est particulier, et la luminosité aussi, même à travers la main de Xoramen et les paupières d'Halewyn. Et puis l'effet d'être seul dans son corps, sans parler du sentiment d'euphorie qui ne tardera pas si on se laisse alller.

- N'ouvre pas les yeux maintenant, prévient-elle, puis elle retire sa main.

Le froufroutement des tissus et le cliquetis des colliers révèle qu'elle s'éloigne. Elle n'a pas l'intention de le materner, et de toute façon, il n'apprécierait pas.

- J'ai pensé que t'aurais besoin d'un peu de... repos. J'en profite un moment et j'te laisserai seul ensuite. Tu sauras bien revenir tout seul. Faut juste être prêt à repartir.

N'ouvre pas les yeux maintenant,

La Source, pas besoin d'être devin pour savoir... Il a un accès de paranoia. Elle pourrait sans peine le tuer ici et maintenant. Il est une cible facile. Vert pâle, il obéit, n'ouvre pas les yeux tout de suite.

- J'ai pensé que t'aurais besoin d'un peu de... repos. J'en profite un moment et j'te laisserai seul ensuite. Tu sauras bien revenir tout seul. Faut juste être prêt à repartir.

Etourdit, il ne sais pas trop où il en est. Sa main le fait chier, l'idée de se la couper pour que ca cesse lui traverse l'esprit. Mais il sait très bien que ca n'arrangera pas son cas.

Il ne veut pas enlever son manteau, juste la possibilité que sa main mutilée passe par là est un calvaire en soi. Certains diront. Ce n,est qu'un doigt après tout. Mais, la narratrice sait par expérience que plus la douleur a été forte AVANT l'amputation, plus la douleur fantôme sera équivalente. Simple logique.

Et personne ne peut même se douter par quoi il est passé la veille.

Cherchant un endroit calme, il fait passer sa fidèle dague dans sa main bandée et meurtrie. Frustration, il ne peut même pas fermer ses doigts correctement. La prise est faible. Bon, d'accord, il devrait se donner du temp. Mais Halewyn n'a jamais toléré quelque faiblesse que ce soit.

Il va faire comment maintenant?

Plantant Meurtrière dans le premier arbre venu, il disparait dans les boisés entourant La Source.

Elle n'essaie pas de le retenir quand il disparaît dans les bois. Il ne peut pas aller bien loin de toute façon. S'il part à l'est, il reviendra par l'ouest.

Elle retire les couches d'étoffes en trop, parfaitement inutile ici, ne gardant que sa chemise de lin blanc et son dernier jupon, de la même couleur que sa chemise. Elle se départit de tous ses bijoux et plonge dans l'eau fraîche. Elle patauge un moment, long moment, puis quand elle en a assez, elle remonte sur la berge et s'y assoit. Elle laisse la brise tiède la sécher.

Il est encore là, elle le sent vibrer. Il n'est donc pas parti. Elle avait dit qu'elle ne restait qu'un moment, mais elle s'attarde. Elle s'attarde longtemps. Trop longtemps pour que ça ne paraisse pas qu'elle ne s'attarde plus en fait, mais qu'elle reste là.

Elle ne perd rien de toute façon, même pas du temps. Et puis, elle est la chèvre, protectrice des Chimériens.

Combien de temp qu'il tourne en rond? Gardant toujours la source à sa Gauche? Il ne le sait pas. Il marche pour tout oublier...

Il en a fait des conneries dans sa vie, mais celle là lui rappelle de ne JAMAIS faire confiance. Il n'y a pas de lecon valable sans douleur, et celle là mérite la palme.

Les cheveux sales, la tête basse et couverte de sueur, il sue en même temp qu'il marche toutes les cochonneries qu'elle lui a mise dans le corp. La Source agit aussi sur sa main, atténuant la douleur au supportable.

Ca doit faire longtemp qu'il marche. Meurtrière est revenue au fourreau ca fait un bail. Il décide d'aller voir à la Source pour tester s'il peut se laver un peu. En revenant, il la voit. Le regard sombre, sauvage, il fait un détour pour qu'il y ait la source entre eux deux. Méfiance exacerbée. Paranoia déferlante.

Avec une précaution infinie, il enlève le manteau, puis son tee shirt maculé de sang. Rouge sur rouge. Les traces des sangles sont clairements visibles sur sa peau pâle. Avec méfiance et à l'affût du moindre geste suspect, il s'accroupit et commence une rapide toilette.

Pourtant, Xoramen n'est pas menaçante. L'a-t-elle déjà été de toute façon ? Tout dépend de ce qu'on entend par menaçante. Elle est assise sur la berge, les jambes repliées sous elle, appuyé sur son bras droit. La brise tiède agite ses cheveux, brusque contraste avec la blancheur de sa chemise trop ample et son jupon.

Elle l'observe un moment, de l'autre côté de la source, puis se lève. Elle retourne à ses vêtements et entreprend de remettre les nombreux jupons colorés. Tiens, elle s'est remis à la couleur. Blanc, violet, rose, vert lime, orange, bleu électrique, jaune, violet et pour finir celui qu'elle porte le plus souvent. Rouge vif brodé d'or.

Elle enfile méthodiquement tous ses colliers de bois et de métal. Les médaillons et les perles tintent. Elle remonte ses cheveux noirs sur sa nuque puis tire de la ceinture de sa jupe rouge des aiguilles, qu'elle plange ici et là dans ses cheveux. Elle en met facilement une dizaine avant d'être satisfaite du résultat. Reste les bracelets à remettre, puis ses bagues. Le tout lui prend beaucoup de temps, mais elle a toujours été comme ça. Du moins elle a toujours eu l'air de ça... mais en beaucoup moins de temps. À moins qu'elle triche évidemment. Des heures ici ne duraient que quelques secondes là-bas. Qui sait.

Elle semble chercher quelque chose, puis ramasse son stylet sur le sol. L'éclat métallique scintille dans la lumière de la Source, puis elle le range à sa ceinture, entre deux jupons. Le stylet devient parfaitement invisible. Baguette prend le même chemin, plus à gauche, plus en arrière.

Elle semble prête à partir. Elle lève la tête vers Halewyn.

- Tu trouvera le chemin pour rentrer tout seul ou j'te ramène ?

Tu trouvera le chemin pour rentrer tout seul ou j'te ramène ?

Il ne répond pas.

Il en veut à sa mère de l'avoir mis au monde.
Il en veut à son père de l'avoir obligé à fuir
Il en veut à son village qui le prenaient pour un démon
Il en veut aux étrangers rencontrés qui l'ont traité en esclave.
Il en veut à feu son maitre pour l'avoir battu
Il en veut à feu sa femme pour l'avoir trompé
Il en veut à feu l'amant pour l'avoir baisée
Il en veut à feu tout les juges du Magenmagot sauf 2 pour l'avoir mis en cage
Il en veut à Zoheira de l'avoir manipulé
Il en veut à Jali de l'avoir manipulé
Il en veut à Xoramen de pas savoir ce qu'elle veut.
Il en veut à Morayeel de ne pas être clair comme morveux.
Il en veut à Elthiriel de sentir le sang.
Il en veut à Hiep de toujours être dans ses pattes
Il en veut à Dante et à sa grande gueule
Il en veut à Cora de lui avoir foutu une chaine imaginaire sur le dos
Il en veut à Dario d'être si con (la bonne pâte)
Il en veut à Belen et à son esprit de mère Theresa
Il en veut à Ixaro de juste respirer.
Il en veut à Ann de lui avoir fait perdre son doigt.

Par dessus tout, il s'en veut d'avoir été assez épais pour lui faire confiance. A ses yeux, il ne sera plus jamais efficace.

Il en veut au monde entier en ce moment précis. Qu'ils respirent et profitent de leur dix doigts.

une goutte tombe sur son pantalon de cuir, suivit d'une autre. Il ne s'en rend même pas compte. Rage, douleur et tristesse le submerge en cet instant précis. Instincts primaires.

Il ne répond pas.
Elle attend.

Elle laisse passer un long moment, hésitant à partir ou rester. Il ne lui a pas répondu et elle ne peut pas, chimériquement parlant, prendre le risque qu'il reste coincé ici. Elle restera donc.

Elle se lève dans un bruissement de jupons et un cliquetis de perles. Elle contourne la source sans se presser et s'assoit à distance respectable. Un pas et ses bras. Ça devrait suffire. Juste assez loin pour pouvoir esquiver dans le pire des cas, mais rester près pour bien signifier qu'elle est là.

Encore le silence caractéristique de la source, un silence soyeux. Elle joue négligemment avec un brin d'herbe le regard fixe devant elle. Puis elle brise le silence.

- Il n'y a qu'une seule fin du monde. Celle qu'on se choisit. Quand on l'a choisit et que c'est finit, il ne reste plus qu'à le reconstruire. Différent, mais avec de nouvelles réalités. Le mien se reconstruit avec le fait que j'essaie de tuer ma fille. Tout ce que je peux faire c'est d'éviter de me retrouver seule avec elle... toujours garder quelqu'un entre elle et moi...

Elle quitte des yeux le boisé qui tourne autour de la source pour regarder Halewyn. Elle le fixe un moment, puis inspire.

- Je veux pas banaliser, mais t'aurais pu perdre beaucoup plus qu'un doigt. Et puis, à quoi il sert l'annulaire en fait. À part pour l'anneau de mariage. Silence. Fallait bien lui trouver une utilité, je suppose.

Bon, c'est n'importe quoi. Mais bon, qu'est-ce qu'elle peut raconter à part ça ? C'est pas le temps de partir sur une tirade lyrique de dramatique.

Et puis bon, c'est elle qui lui a coupé son doigt en fait... la faute de milford, mais c'est elle qui a coupé... elle doit se trouver une raison. Impulsion soudaine, elle retire les anneaux d'hématite qu'elle porte aux anulaires, les fait jouer dans sa paume, puis, un après l'autre, les lance dans la source.

Il n'y a qu'une seule fin du monde. Celle qu'on se choisit. Quand on l'a choisit et que c'est finit, il ne reste plus qu'à le reconstruire. Différent, mais avec de nouvelles réalités. Le mien se reconstruit avec le fait que j'essaie de tuer ma fille. Tout ce que je peux faire c'est d'éviter de me retrouver seule avec elle... toujours garder quelqu'un entre elle et moi...

Pourquoi elle lui dit ca elle? Il tourne la tête légèrement, sans la regarder. Elle peut voir une oreille tendue. Pour la premi`re fois, il pense que cette connerie de malédiction peut avoir un fond de vérité. Il ne répond pas, ses mèches blanches en désordre cachant ses yeux, mais il est manifestement attentif.

- Je veux pas banaliser, mais t'aurais pu perdre beaucoup plus qu'un doigt. Et puis, à quoi il sert l'annulaire en fait. À part pour l'anneau de mariage. Silence. Fallait bien lui trouver une utilité, je suppose.

Silence... Il regarde les anneaux plonger et sombrer dans la Source.

Il n'y a pas de lecons valable sans douleur... Ca fait trois fois avertissements que j'ai eu avant. J'ai simplement mérité ce qui arrive...

Un autre silence, ou il se frotte un doigt maintenant imaginaire.

Je ne suis plus efficace, je n'ai plus une bonne prise sur ma lame.

Toujours ramener ca au coté pragmatique, ne jamais dire ses sentiments, ne jamais laisser de prise.

Finit il par dire

- Il n'y a pas de lecons valable sans douleur...

Elle hoche la tête. Il n'a pas tort. On se souvient qu'il ne faut pas jouer avec le feu quand on se brûle.

- Ca fait trois fois avertissements que j'ai eu avant. J'ai simplement mérité ce qui arrive...

Elle le regarde. Avait-elle mérité ce qui lui arrive à elle ? Est-ce que toutes les Sorrenze avaient mérité de vivre 20-30-40 ans avec cette envie insatiable de tuer leurs filles, sachant que si elles y arrivent, ça va anéantir la Chimera et que si elles n'y arrivent pas, elles vont se mettre à détester leurs filles et vice-versa... c'est une cercle vicieux... elle a finit par détester sa mère de vouloir la tuer et même encore, maintenant qu'elle comprend ce qui la poussait à agir, elle lui en veut de ne pas avoir été assez forte pour combattre cette envie. Elle sait très bien qu'elle n'y arrivera pas non plus. Sa fille vivra ce qu'elle a vécu, elle détestera sa mère comme elle a détesté la sienne. Elle aurait tant voulu que ce soit différent...

- Je ne suis plus efficace, je n'ai plus une bonne prise sur ma lame.

Xoramen avait changé ces derniers temps. Depuis qu'elle avait comprit qu'elle était seule maintenant, que Jali n'était plus là pour la couver, elle avait décidé de ne pas se battre contre ce qu'elle était, mais de contourner ce qu'elle était. Une malédiction la poussait à vouloir tuer sa fille, et bien elle s'assurerait de ne pas rester seule avec elle. Elle allait s'assurer de ne pas se mettre ne situation où elle ne pourrait pas faire autrement. Et elle comptait sur Halewyn pour protéger Elthiriel. Envers et contre tous.

- J'espère que oui, parce que tu as ta fille à protéger, contre moi tout d'abord... puis contre tout le reste. Tu as encore 9 autres doigts que je sache. Perdre un pouce, ça aurait été plus délicat, y'aurait pas eu de prise. t'as eu de la chance en fait de ne perdre que l'annulaire... Elle se rend compte que c'est con comme commentaire. Elle fronce les sourcils et secoue la tête. Tu peux aussi me dire de me taire... sera pas plus mal.

Tu peux aussi lui dire que c'est parce qu'elle est pas dans sa situation et qu'elle est loin d'avoir vécu la même chose. C'est vrai...

J'espère que oui, parce que tu as ta fille à protéger, contre moi tout d'abord... puis contre tout le reste. Tu as encore 9 autres doigts que je sache. Perdre un pouce, ça aurait été plus délicat, y'aurait pas eu de prise. t'as eu de la chance en fait de ne perdre que l'annulaire... Elle se rend compte que c'est con comme commentaire. Elle fronce les sourcils et secoue la tête. Tu peux aussi me dire de me taire... sera pas plus mal.

Protéger sa fille... D'assassin, il est passé à ange gardien
Il ne répond pas tout d'abord. Sa tête lui dit de se donner le temp de guérir. Sa main ne peut revenir en un jour. Que sa poigne va se raffermir. Et c'est quoi ces conneries a propos d'une mauvaise prise? Il est ambidextre. Utilise ta main droite bordel! Et entraine toi jusqu'à ce que tu trouve ta facon de palier à cet inconvénient.

Il se donne un coup de pied mental pour se bouger. Il n'a pas le droit à la faiblesse... Il doit balancer cet handicap mineur.

Ca va Xoramen. J'ai pas besoin d'une conscience... Je sais ce que j'ai à faire...

Il hésite. Le bon sens lui dirait d'attendre que ca ne lui fasse plus mal. Sa tête de cochon lui dit de s'entrainer tout de suite. La tête de cochon gagne semble t il.

Par test, il remet sa dague dans sa main gauche. Mais les doigts à demi paralysés par la toxine, laissent échapper l'arme. Peine perdue.

Par tout les démons des plans abyssaux... C'est mieux de revenir l'apothicaire...

Murmure t'il d'un ton sauvage en recommencant encore et encore, obstinément, forcant les doigts à se plier et se forcant à faire fi de la douleur que ca réveille.

Il ne l'admettra pas, mais il a une peur bleue que ca reste paralysé.

- Ca va Xoramen. J'ai pas besoin d'une conscience... Je sais ce que j'ai à faire...

Elle hoche la tête. Effectivement. Ils sont déjà assez de deux. Et puis, elle est mal placée pour jouer les consciences. Elle l'observe pendant qu'il tente l'impossible. Du moins 'impossible pour l'instant. Ses doigts sont tout raide et la lame noire tombe dans l'herbe.

- Par tout les démons des plans abyssaux... C'est mieux de revenir l'apothicaire...
- Tu sais, ton bandage est bourré de feuilles contre la douleur, c'est normal que ce soit engourdi. Et puis, y a la brûlure. sans parler du stress des muscles et de la peau. Tu y arriveras pas aujourd'hui, c'est certain. Enfin, tout dépend combien de temps tu veux rester ici...

Ta gueule, Xo, se dit-elle. Elle parle beaucoup trop pour rien. Elle se tait. Un silence, puis elle le brise.

- Je m'en vais, dit-elle sans bouger.

Tu sais, ton bandage est bourré de feuilles contre la douleur, c'est normal que ce soit engourdi. Et puis, y a la brûlure. sans parler du stress des muscles et de la peau. Tu y arriveras pas aujourd'hui, c'est certain. Enfin, tout dépend combien de temps tu veux rester ici...

...

Il ne répond pas, mais il se demande pourquoi il a toujours les infos au compte goutte. Il aimerait avoir Phoenix Noir, fidèle compagnon, avec lui en ce moment. Au moins ca lui changerait les idées.

- Je m'en vais, dit-elle sans bouger.

...

Un silence. Il cogite ferme. Un très long silence qui finit par se briser.

-Non, tu peux rester.

Il sait que s'il se retrouve seul, il ne bougera plus. Restera dans l'éternité de la Source. Il sait aussi que contrairement à ce qu'il vient de dire, il a en effet besoin d'une conscience.

Il n'a jamais eu autant conscience de ses limites qu'en cet instant précis.

Il s'étend sur le dos, les yeux gris perdus dans le bleu du ciel. Sa main bandée pose avec précaution sur lui. Manifestement, ca ne lui arrange pas le caract`re. Mais ca arrangerait le vôtre?

Allez, va-t-en, Xoramen. Qu'est-ce que t'attends ? Tu viens de dire que tu pars, alors bouges ! Mais elle ne bouge pas. Pourquoi, elle n'en sait rien. Enfin si, elle le sait. Elle ne veut pas partir. Mais elle ne va pas lui dire...

- Non, tu peux rester.
- ...

Elle reste interdite un moment, sans bouger, sans même avoir l'air d'avoir comprit. Elle peut rester ? Elle peut rester ou il veut qu'elle reste ? Bonne question. Au moins ça signifie qu'il ne veut pas absolument qu'elle s'en aille. C'est... comment dire... relativement réjouissant... du moins pour elle.

- D'accord, je reste.

Elle ne part donc pas. Beaucoup de temps passe. Des heures dans le nul part où ils sont. Ou peut-être quelques minutes. C'est difficile à déterminer ici, puisque rien ne change.

Une question revient sans cesse dans sa tête. À quelques reprises, elle lui jette un coup d'oeil. Une question ou peut-être plutôt un aveu interrogatif. Elle hésite.

- Tu sais que c'est moi qui l'ai fait ?

Oui, c'est un aveu interrogatif, c'est exactement ça. Elle le lui confirme en même temps qu'elle veut savoir s'il le sait.

D'accord, je reste.

Bien...

Il ferme à demi les yeux. Se laisse enfin aller à essayer de relaxer, mais pas trop. Quand il relaxe trop c'est toujorus catastrophiques.

Il se concentre sur le clapoti de l'eau, la brise dans les feuilles, la respiration cliquetante de la gitane. Il prend sa douleur et ne fait qu'un avec elle, se perd en elle, pour au final ne plus rien ressentir.

Lorsqu'il atteint enfin le point de félicité, La gitane perturbe un peu sa concentration.

- Tu sais que c'est moi qui l'ai fait ?

Un silence, il ne semble pas avoir entendu... Dort il? Non...

Non, je ne le savais pas. Mais fallais que ca se fasse. Le temp qu'elle prenait la moindre décision, j'en aurais crevé.

Un autre silence.

Merci.

Immobile, il s'efforce à maintenir sa concentration.

Il ne répond pas. Il doit être furieux...

- Non, je ne le savais pas. Mais fallais que ca se fasse. Le temp qu'elle prenait la moindre décision, j'en aurais crevé.

Encore une fois, elle se retrouve dans mots. Ça lui arrive trop souvent... oui, fallait que ça se fasse, elle n'avait pas le choix, sinon c'est bien plus qu'un doigt qu'il aurait perdu.

- Merci.

Merci ? Trois dans trois qu'elle ne sait pas quoi dire. Merde, hein... elle inspire, pour répondre... mais répondre quoi ? Elle expire.

- ...

Un autre aveu ? Pourquoi pas, au pont où elle en est.

- Je te suivais depuis un moment... plusieurs jours... depuis que Zo l'a demandé en fait.

Je te suivais depuis un moment... plusieurs jours... depuis que Zo l'a demandé en fait.

Bah... Dans le fond j'men doutais.

Il a une infime grimace, elle est en train de fissurer sa concentration. Mais il ne bouge pas, prends le temp de replacer son bouclier mental si on pourrait qualifier ca ainsi.

Vous ne m'avez jamais fais assez confiance pour me laisser seul. Et ca date de Jali. Avant toi c'était Dario et avant lui c'était Ixaro. Ca date pas d'hier... J'ai eu le temp de m'y faire.

Autrement dit, il savait qu'il était surveillé. Les bouts qu'il manque dans la surveillance était quand il voulait absolument la paix ou en chasse.

- Bah... Dans le fond j'men doutais.

Ah ouais ? Erf... mais s'il s'en doutait, c'est qu'il ne l'a pas constaté. Elle est encore efficace.

- Vous ne m'avez jamais fais assez confiance pour me laisser seul. Et ca date de Jali. Avant toi c'était Dario et avant lui c'était Ixaro. Ca date pas d'hier... J'ai eu le temp de m'y faire.

Mais c'est pas exactement ça. C'est un peu plus nuancé. Du moins son rôle à elle.

- C'est... c'est pas une question de confiance... enfin si, peu-être au départ... Xaro et Dario sont à moi. Ils sont sous mes ordres... ils ne te suivaient pas pour voir si t'allais te planter ou non... ils était là pour s'assurer que tu reviennes vivant...

C'était vrai, fallait pas risquer les meilleurs éléments. Les exceptions étaient rare. Fallait garder un oeil dessus. Discrètement. Et puis, il était impensable que Halewyn ne revienne pas vivant. Non, impensable.

C'est... c'est pas une question de confiance... enfin si, peu-être au départ... Xaro et Dario sont à moi. Ils sont sous mes ordres... ils ne te suivaient pas pour voir si t'allais te planter ou non... ils était là pour s'assurer que tu reviennes vivant...

La voix de l'assassin se fait infimement plsu dure. Ce n,est pas un reproche parce que ca lui a sauvé la vie en cet instant précis.

Si j'aurais vraiment voulu, j'aurais pu les buter sans même que personne ne le sache. Mais je savais plutôt qu'ils n'avoueraient jamais m'avoir perdu.

Revenir vivant? *reniflement à la Elz no. 75 (je sais pas pantoute ce que ca veut dire, mais ca fait chou)* Me faites pas rire, les rares vrais moment ou j'ai pu être en danger, nous étions seuls.

Peu importe... Sujet clos. Pour le moment, ca ne lui tente pas de parler de ca, ni d'autre chose. Il est tendu, anxieux, pas besoin d'être voyant pour le voir. Il se demande s'il sera aussi efficace... C'est normal.

Il a toujours eu l'impression que si il pouvait crever ou disparaitre, les gitanes auraient sabré le champagne. Impression amplifiée par sa parano.

Il ferme les yeux et expire bruyamment, soudainement pâle. Son cerveau ne s'arrête t il donc jamais?

- Si j'aurais vraiment voulu, j'aurais pu les buter sans même que personne ne le sache.

Elle le sait. Xaro et Dario le savaient aussi. C'était un risque à prendre.

- Mais je savais plutôt qu'ils n'avoueraient jamais m'avoir perdu.

Faux, le perdre lui était tout de suite signalé, qu'elle puisse le retrouver.

- Revenir vivant? Me faites pas rire, les rares vrais moment ou j'ai pu être en danger, nous étions seuls.

Elle lui jette un rapide regard et hoche la tête.

- Je sais, dit-elle gravement.

Oh oui, elle le sait. C'est ce qui est d'autant plus terrifiant à son avis. Lui, Elthiriel, c'est elle-même qui les mettait en danger. Terrifiant. Mais ce qui la rassurait un mimimum, c'est qu'elle savait comment elle allait mourir.

C'est étrange que la Source n'agisse pas comme d'habitude. Elle aurait dû leur apporter un calme euphorique, mais non. Rien. D'un autre côté, Halewyn vibrait beaucoup trop. Vibrer autant devait l'épuiser d'avantage.

Elle lui jette un coup d'oeil. Elle le trouve bien pâle...

- Tu... tu vibres beaucoup... C'est beaucoup plus qu'une constatation. Tu veux dormir ?

Juste le ton de la question insinue que ça ne sera pas un sommeil... naturel.

- Tu... tu vibres beaucoup... C'est beaucoup plus qu'une constatation. Tu veux dormir ?

Non, je déteste dormir...

Il déteste dormir parce que dormir égale baisse de vigilance égale détente et cauchemards. Il finit par se tourner vers Xoramen.

L'oeil gris la fixe sans ciller un bon moment, avant de devenir terne et de se fermer malgré lui. Mais il vibre quand même terriblement, trop. Ca ne s'arrête pas là dedans. C'est sûrement le poison. Sûrement.

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Le retour au campement n'est pas joyeux. Il s'isole, on ne le voit qu'en contrombre. Et quand les chimériens le voient, il dégage une telle aura anthipathique que ca donne le goût de l'éviter le plus possible. On l'entend grommeler sans cesse avec apparamment personne. Il y a toujours des volûtes d'ombres qui l'entourent, le précèdent et le suivent.

Mais bizarrement, il ne quitte pas le campement, restant la majorité du temp dans la roulotte de Zo, avec ses gosses. Pauvre Zoheira qui est prise avec eux.