La roulotte de Xo [endroit mobile et incartable]

Halewyn se relève quand Inigo avance sur lui, tel un paon plein de muscles mais sans aucune cervelle, le regard désormais rougeoyant il essuie du bout du pouce la coulée de sang trainant sur le bord de sa lèvre. Au coup d'Inigo, il esquive aisément, comme la premièe fois. Voyons donc, il n'est pas assez con pour rester dans le chemin. Autant pour agacer Inigo que pour être sûr d'avoir toute son attention, il lui donne une petite tape sur l'épaule. Pendant quelques minutes, les deux protagonistes s'échauffent, se jaugent, échangeant quelques coups ici et là, sans trop se dépenser l'un et l'autre.

Pendant ce temp, les Chimériens ramassent les paris, les flasques d'alcool commencent à circuler tandis que les tambours gitans commencent à résonner sous la voûte des arbres glacées. Chacun s'installe, sûr de voir le rescapé manger toute une raclée. Les perroquets des Chimériens, véritable débauche de couleur tailles formes et tempéraments divers, rejoignent les humains sur les toits des roulottes, alourdiassant aussi les branches déja alourdies par le gel.

Inigo s'avance, ne prêtant aucune attention à l'éclat du regard de son adversaire. Prétentieux et trop sûr de sa force, il se dit que celui qui va lui faire sa fête n'est pas encore né. Il se déplace drôlement vite le rescapé. A ce rythme la, Inigo est sûr qu'il s'épuisera vite. Justement, le voilà qui passe à sa portée. Le chimérien prend encore Halewyn par le collet, et lui flanque une baffe retentissante l'envoyant au sol. Le contact de la neige sur sa peau brûlante ramène assez vite l'évadé à la réalité. Il voit Inigo, tel un gigantesque gorille se pencher sur lui à nouveau. Tel un serpent, il évite la poigne puissante, se glisse entre els jambes écartées de son adversaire et se redresse d'un coup de rein. Pivotant, Halewyn flanque un coup de pied direct au cul de son protagoniste.

Une exclamation de surprise travers la foule, les perroquets et Inigo. Un silence stupéfait se fait entendre, cassé par la voix de baryton d'Inigo.

"Hey, on m'e l'avait jamais fait celle-là ! Pas mal !"

Inigo est content, s'amuse. Il n'a pas toujours eu des rivaux de cette trempe, mais il sait qu'il va le battre. La foule, en réponse à son affirmation, rigole, applaudit. Roulant des bras tel un lutteur moldu, il leur en donne pour leur argent. Plus pragmatique, Halewyn en profite, il s'avance et d'un coup ascendant de la paume en plein sur le visage, lui pète le nez. . La foule a un hocquet de surprise tandis qu'Inigo recule, se le tenant à deux mains. Puis, c'est un tollé de protestations qui s'élève.

Pas légal!
Mais ou c'est légal, y,avait qu'a pas faire le mariole.
Elle a de la chance Xo, j,aimerais qu'on se batte pour moi un jour lance une chimérienne qui n,est pas trop jolie
Oublie ca, si on se bat pour toi, ca va etre pour décider qui sera pris plutôt avec ta tronche
On n'a pas vu ca depuis le temp de Zo.

A la mention de Zoheira, Hale tourne la tête par dessus son épaule, cherche la seconde ennemie potentielle. Les chimériens pensent plutôt qu'il cherche le regard de Xoramen, en rigole ferme. Un coup de poing retentissant en plein sur le plexus, lui coupant net la respiration et l'envoyant de nouveau au tapis.

Merde, tu sais pas taper ailleur? Putain mec tu déconne.

Dit il entre deux quintes de toux pour se replacer les poumons à la bonne place. Bon, il a été distrait, et il commence à en avoir sérieusement marre. Quand Inigo le reprend une enième fois par le collet, l'assassin se dit qu'il manque définitivement d,imagination ce gars là. Prenant le poignet massif du gitan d'une main, il serre sur le nerf puissamment, forcant la main à s'ouvrir et à le lâcher. Engourdie, la paluche est inutilisable. Halewyn se coule hors de la poigne puissante. Juste à temp pour esquiver une autre baffe.

La danse recommence ensuite, Halewyn passablement amoché, Inigo intact et presque frais et dispos. Il y a eu la prise de L'ours qui a failli lui broyer les vertèbres... il ne s'en est sorti que de justesse. Les couilles du mec étant d'acier, il a eu beau les serrer, Ca n'a amené qu'une expression amusée de son adversaire(il taira la pensée qui lui est venue à l'esprit, a moitié suffoqué) il a du tordre le nez déja malmené avec ses dents. La foule le hue...Il s'en fiche, de ses oreilles ne proviennent que bourdonnement... Manger tant de coups puissants sur la gueule, ca blesse. Seul son instinct de survie lui dicte sa conduite.

Il profite d'un autre moment ou il est au sol devant le gitan qui encourage la foule, pour prendre appuis dans la neige et lui flanquer un puissant coup de pied en plein sur le genou, lui faisant exploser la rotule. Avec un rugissement de douleur, Inigo tombe sur son bon genou, se tenant l'autre à deux mains tandis que Hale se remet péniblement sur les siens. L'éclat d'une lame argentée se fait alors voir, Inigo a sorti son couteau de chasse. Furax, il en assène un coup. La courte lame épaisse tranche le jeans, passe dans le grans de la cuisse d'Halewyn. Il ne laisse échapper aucun cri de douleur, se contente de rouler plus ou moin élégamment hors de portée.

Un sourire démoniaque se dessine sur les lèvres de l'assassin. en réplique au couteau de chasse d'Inigo, une longue dague à la lame noire mince et effilée sort de sa botte.

On passe à la vitesse supérieure mec?

La danse reprend, plus lente cette fois. Aux bleus d'Halewyn s'ajoute des estafilades, mais il est maintenant à armes égales avec le gitan. La neige se teinte de gouttelettes écarlates, en devient rosée. Le couteau de chasse, plus court et à la lame plus épaisse pare la dague effilée et souple. Inigo recoit sa part d'estafilades lui aussi. Le coup de couteau de chasse dans le flanc de l'assassin fait pousser un cri d'approbation à la foule. Hale a un infime hocquet, ne laisse pas la douleur le détourner de son but. Il se ramasse encore une fois au sol, évidemment. Un autre coup et sa sera sa mort à lui. Il l'a toujours dit, il est assassin, pas combattant. Mais cette position de faiblesse est indispensable pour son plan.

Approche connard. Encore un brin... Montre moi ta gorge salopard.

Se dit il, laissant Inigo s'approcher pour savourer son apparente victoire. Un éclat noir, une expression de surprise fige le sourire victorieux de l'adversaire. Là ou la dague a passé, une mince ligne sanguinolente.

Voyant le soubresaut du chimérien, un silence absolu plane sur l'assistance. Il regarde sans comprendre Halewyn qui le regarde, le sourire démoniaque revenu, lécher le sang tachant sa dague. Puis, telle une tour qui s'écroule, il tombe sur lui, l'aspergeant de son fluide vital et l'écraseant de son poid.

Un hiep perché au dessus de Xoramen dit

T'as le même regard que ta mère quand ton père a gagné

il a gagné à ce moment là ?

C'est alors qu'à ce moment la, une boule de plumes multicolores d'environs trente cm l'assaille en lui hurlant

Tu me dois 5 rubis!!!!

Et voilà, c'était finit... la finale avait été bien surprenante, même Inigo avait semblé surprit. La foule de chimériens rassemblés autour des deux duellistes s'était tue. La surprise était grande pour tout le monde. Qui d'entre eux aurait cru à la défaite d'Inigo ? C'était stupéfiant. Même ceux qui avaient parié sur la victoire d'Halewyn semblaient bouche bée. Personne ne bouge, personne n'ose même respirer. L'étranger est coincé sous la masse d'Inigo, mort.

Ils ne bougent pas, s'attendant probablement à voir Inigo se relever, mais rien. C'est plutôt Halewyn qui se met à bouger, en tentant de sortir de sous l'étouffante masse du gorille. Non, le combat est bel et bien terminé. Inigo ne se relèvera pas. Inigo est mort. Quelques chimériens s'approchent, question de confirmer.

- Il est mort...
- C'est étonnant... un étranger...
- faudrait pas le sortir de là avant qu'il étouffe ? Nigo est pas un poids plume vivant, alors mort...
- On pari sur combien on sera pour le bouger.
- On aura le capacité avant que l'autre étouffe ? Ce serait ironique, hé hé hé.

La blague les fait tous rire, jusqu'à ce qu'une délicate ombre se profile au-dessus des deux adversaires. Ils se taisent brusquement et s'acharnent à déplacer Inigo. Ils le roulent sur le dos et reculent. Une toute petite silhouette, frêle et gracile se jette sur le corps, en silence.

Les pas de Xoramen sont escortés par le tintement de ses bijoux, elle s'approche, les yeux plissés par la fausse indifférence qu'elle affiche, par la fierté commune aux chimériens. Une voix féminine se détache, tranchante comme la lame d'Halewyn.

- Telle mère, telle fille. Elles savent comment tuer sans se salir les mains.
- Ne me cherche pas Belen.
- Puisse Zoreihira réussir ses desseins, crache la jeune femme avec haine.

Xoramen l'ignore totalement. Belen a dit tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Quelques uns hoche la tête avec approbation, mais aucun n'ajoute un mot.

- Faudrait que quelqu'un prévienne Dario, il est à Madrid.
- Tu m'dois 20, Flav.
- Hiep ! Tu me dois 5 rubis ! T'as perdu.
- Mwais, je sais... c'était un joli combat, Hale.
- Errrrrr, cet imbécile a gagné... ce fut un coup de chance, rien de plus.
- Nan, il s'est bien défendu. Il encaisse pas mal pour un gringalet.

Ils observent Hale, toujours sur le sol, durant un court moment, l'air pensif.

- Vous n'allez pas laisser Inigo pourrir ici tout de même.
- Non, Belen... allez, viens, on va te faire du thé.
- Moi j'prendrais quelque chose de plus fort. Y'a du rhum ?
- J'en veux !
- Pas avant que j'ai les 5 rubis entre les pattes !
- Lâche moi les plumes, tu les auras tes rubis !
- Et comment j'les aurai !

Avec délicatesse et tout le respect dû à Inigo, ils réussissent tant bien que mal à le mettre sur un brancard et à le rentrer dans sa tente. Belen ne le quitte pas des yeux.

- Si vous l'échappez, je vous maudis tous !
- Un rhum pour Belen finalement. Aïe !

Ils s'éloignent tous, avec Inigo, laissant Halewyn sur place. Deux séries de pas reviennent bientôt.

- Hé hé hé. Beau combat, Halewyn. Je savais bien que tu me serais utile.
- T'as parié ?
- Le joli set de thé de Cora. Elle va envoyer quelqu'un me le porter tantôt. Hé hé hé.
- Dommage, je n'ai pas pu parier. Par chance, j'aurais perdu... il y a quelques secondes de silence, puis elle ajoute : Comment se porte le vainqueur ?
- Il aura mal demain et des ecchymoses partout. Ça t'apprendra à te battre. Prétentieux, le gronde Jali.

Halewyn, ne tenant que par orgeuil, s'assied, tâte le couteau d'Inigo encore dans le flanc. Occupé à ses blessures, il trouve néammoins le temp de jeter un regard qui tue à Jali.

- Il m'a comme pas laissé trop le choix...

Avec un grognement retenu, il arrache le couteau de chasse de son flanc, son sang va rejoindre celui de son adversaier sur la neige. Pris d'un étourdissement, en sale état, il retombe au sol. Silencieux pendant quelque secondes. Les deux gitanes l'observent, ayant presque l'air indifférente. Puis, d'une voix sèche et frustrée.

- Vous comptez me laisser me vider ici ? Ca serait drôlement pratique remarque. Une pierre deux coups.
- T'as de la chance, t'es vivant. On ne se préoccupe pas des étrangers en temps normal. Ton corps aurait pouri ici, mais t'es vivant. Xo.
- Évidemment. Allez, viens champion, dit-elle en appuyant un de ses foulars contre la plaie d'Hale.
- Ben wais la prochaine fois tu le tueras toute seule
- Il l'est déjà, mort. Inigo était un imbécile.
- Tu dis ça chaque fois. Il devait pas te ramener un miroir d'Egypte ?
- Si, il... eh merde...
- C'est Belen qui va en bénéficier. Faudrait penser à le rentrer, il va geler ici, il commence à grelotter.

Xoramen émet un grognement de contrariété et peste entre ses dents Jali, un peu devant, ricane. Ils atteignent la roulotte et Jali ouvre la porte. Xo, supportant Hale entre et le conduit directement à sa chambre. Elle le laisse sur le lit et lui retire délicatement sa chemise, question de voir la plaie. Elle grimace.

- Pas vital, mais assez profond. J'suis nulle en sort de guérison... bouge pas et garde ça sur la plaie. Je reviens tout de suite, dit-elle
- Où tu veux qu'il aille dans cet état, fait Jali en entrant dans la chambre avec un plateau contenant quelques linges propres et un grand bol d'eau fumantes. Elle pose le plateau sur la table de nuit, puis jette un oeil d'ensemble sur Halewyn. Un sourire carnassier glisse sur ses lèvres ridées quand elle sort un petit flacon de son tablier. J'espère que t'as les endorphines efficaces, parce que ça va chauffer.
- J'lui prépare un thé calmant.
- Le temps que ça fasse effet. Hé hé hé.
- Oh, Jali, arrête, tu va lui faire peur.

Cependant, Xoramen sourit. Par un sourire rayonnant, mais un sourire en coin, légèrement moqueur. Jali, elle prend soudainement un air pensif.

- Xo ? Inigo, il a utilisé son couteau de ceinture ou de cuisse ?

Les deux gitanes se regardent et s'activent soudainement. Jali quitte la chambre et revient avec un sachet et une bouilloire. Un coup de baguette et la bouilloire se met à fumer lentement. Xo, elle, s'active à nettoyer la plaie et à la désinfecter... d'ailleurs, le petit flacon que Jali a posé sur la table provoque un intense fourmillement dans la plaie au flanc.

Des choses a savoir, un couteau de chasse habituellement, ca l'a un rebord dentelé... pas l'idéal pour faire des plaies nettes. Idéal pour enduire de poison, cependant, els dentelures de la lame compromettent l'efficacité de ce dernier. En saignant, on ralentit le poison.

Il aurait bien répliqué, mais l'homme sent le poison s'insinuer dans ses veines. Son regard se fait plus vague dans ce visage salement amoché. Essayant malgré tout de ne pas encombrer Xoramen plus que nécessaire, il se force à se tenir sur ses jambes. Il se laisse tomber sur son lit avec un grognement de bête blessé, laisse les deux femmes s'occuper de lui. Il essaie de penser clairement, mais c'est de plus en plus difficile.

Pas vital, mais assez profond. J'suis nulle en sort de guérison... bouge pas et garde ça sur la plaie Je reviens tout de suite.

D'un geste lourd, il laisse porter sa main sur le foulard. Décidément c'est pas son jour aujourd'hui. Il sait ce qu'il a , on n'est pas assassin pour rien. Il se concentre, ramasse ses forces, laisse les deux femems caqueter entre elles.

- Xo ? Inigo, il a utilisé son couteau de ceinture ou de cuisse ?

Une voix pateuse lui répond. Manifestement il fait des efforts.

Poison de combat, normalement je devrais être mort mais je saigne comme un cochon.. m'a crever empoisonné ou au bout de mon sang. C'est qu'un amateur.

La main ensanglantée retombe sur les draps tachés de sang. Halewyn vient de perdre conscience.

- Mais non, on va te tirer de là, Hale.

La conscience d'Hale s'éteint sur l'affirmation qu'il est bel et bien empoisonné. Xo ne peut s'empêcher de penser que Inigo, contrairement à ce que pense Hale, était un des meilleurs. D'ailleurs, Jali confirme tout haut ce que Xo pense tout bas.

- Amateur ? Bah, sans nous, il serait mort aussi, alors amateur, amateur... on le laisse se vider ou on arrête l'hémorragie ?
- Jali...
- Oh, si on peut plus blaguer... on va le soigner l'étranger. Par chance, il m'en reste encore.

Évidemment, Inigo avait utilisé le poison le plus efficace pour les chimériens. Assez long à faire effet, il était pourtant efficace parce que justement, il était long à agir. Les accidents si vite arrivés, un flacon de contre-poison se trouvait facilement dans chacune des roulotte, suffisait juste de savoir ou chercher. Jali le prépare donc avec un doigté expert. Mélangé à l'eau bouillante, le contre-poison est appliqué directement sur la plaie et suivra le même trajet que le poison. Mais pour accroître son efficacité, l'ingérer garantissait l'arrêt de la progression. Le tout était de ne pas trop tarder...

Une fois l'antidote administré, ne restait plus qu'à fermer la plaie et de soigner les autres blessures. Jali prétexte une fatigue et quitte la pièce, laissant Xo terminer auprès du patient. À part le coup de couteau d'Inigo, les autres blessures ne demandaient qu'à être nettoyées et pansées, il n'y avait pas d'autre soin à prodiguer. Ouais, Hale allait être marqué durant quelque jours, voir quelques semaines de sa seule et unique rencontre avec Inigo.

Mais bon, c'était pas tout, maintenant qu'il était nettoyé, elle ne pouvait pas le laisser croupir dans les draps ensanglantés... elle pense un moment à tout faire main, comme d'habitude, mais elle se dit qu'il n'est pas tout à fait recommandé de bouger Hale dans l'état où il est. Bon, d'accord, un petit sortilège, enseigné par son père pour faire plaisir à sa mère... ce qui n'a d'ailleurs pas eu l'effet escompté. Tant pis.

Un mouvement de baguette et les draps redeviennent immaculés. Ça ira. Elle se nettoie les mains dans le bassin d'eau encore un peu chaude, question d'enlever le plus de sang possible. Sa chemise est foutue, mais une chemise pour se divertir, c'est bien peu payer. Et un affrontement pour ses beaux yeux, c'était plutôt flatteur.

Le front d'Hale est en sueur. C'est bien, il est fiévreux, son corps et l'antidote combattent le poison. Elle ajoute une bûche au petit foyer et le couvre soigneusement. Elle sait bien qu'il va s'agiter et se découvrir, mais la chaleur du feu le gardera au chaud.

Avant de sortir, elle lui touche le front et estime que ce n'est pas alarmant. Elle termine son touché médical par une délicate caresse sur la joue, puis elle s'éclipse dans un bruissement de bijoux.

Pour un moment, un infime moment, la paix. Il se sent dériver, appelle la mort de tout son être. Mais elle lui est refusée. Son heure n'est pas venue.

Dérive dans le noir tandis qu'une sourde chaleur envahie progressivement son être. Puis soudainement, c'est comme s'il plongerait dans un bain d'eau glacée. La fièvre s'empare de son corp déjà malmené. En réponse, la tempête de son esprit atteint des sommets inégalés.

Ses peurs, ses craintes, ses cauchemards. Ils prennent tous vie tandis que les flammes infernales lèchent son corp, lui donnant immensément chaud.

Le front couvert de sueur, marmonnant des paroles incompréhensibles, il repousse la couverture. Il ouvre les yeux, mais pour lui, il n'est plus dans la chambre, en boxers et couvert de plaies. Il est de retour dans les geôles du ministère. Avant son procès. Ces événements avaient été oblitérés par son inconscient. Quand même le phoenix noir n'avait plus le contrôle sur sa folie.

Il s'agenouille dans son lit, regardant à gauche, a droite des choses que seul lui peut voir. L'assassin cherche une dague qu'il n'a pas tandis qu'une douleur lancinante lui traverse le flanc. Avec un feulement de fauve, Halewyn retombe sur les draps, se met ensuite à grelotter.

Les détraqueurs sont la, avec les aurors. Ils veulent le mettre en cage encore une fois. Halewyn se débat contre des mains invisible, avant de hurler de colère et de frustration. Pas un hurlement humain, mais un hurlement bestial de quelqu'un qui se sait pris au piège.

Epuisé, il se calme quelque peu, mais continue a grommeler et à se débattre à intervalle réguliers entre deux périodes de cauchemard.

Même le pire des salauds a parfois ses démons à combattre.

24 heures. C'était la durée de vie du poison. Pas bien long pour un poison, mais son avancée était si perfide qu'il en était foudroyant. Le contre-poison ne servait qu'à le restreindre dans les parties infectés, jusqu'à ce que le poison s'épuise de lui-même. Se relayant sans cesse au chevet de Hale, Xoramen et Jali surveillent l'avancée de sa fièvre. Elle est forte, signe que le corps se défend avec violence.

- Pas étonnant vu le type.

Une forte fièvre, c'était nécessaire, mais il fallait rester vigilant, qu'elle ne le tue pas non plus. Veiller à ce qu'il soit bien couvert, que la pièce soit chaude, mais pas trop, lui donner de l'eau toutes les heures pour éviter la déshydratation et bien sûr surveiller les signes qui pourraient laisser supposer que l'antidote n'a pas fonctionner. Mais dans le cas d'Halewyn, tout se passait très bien. Il était agité, mais Jali affirmait que ça n'avait rien à voir avec le poison, ni la fièvre. C'était en lui. Xoramen n'en doutait pas, elle en ressentait quelques effets palpiter en elle, sous la bonne garde de la chèvre.

- Xoramen... le dernier rituel d'Inigo.
- Oui, mais...
- Tu dois y être, tu es non seulement responsable de sa mort, mais en plus, tu es l'une des têtes. Les 24h sont passées, il n'y a plus que la fièvre. Va te préparer, je vias lui donner à boire et mettre une bûche. 3 heures à peine ne le tueront pas.
- Mais... oui... d'accord...

Peu de temps après, deux des trois têtes de la Chimera quittent la roulotte de Jali et se rendent au centre du campement, là où Inigo sera escorté jusqu'à sa prochaine vie.







Elles sont parti célébrer le dernier rituel d'Inigo. Elles ont quitté la roulotte que depuis quelques minutes. La troisième tête de la Chimera transplanne dans la cuisinette. Il n'y a personne. Ah si, une saleté d'oiseau coloré.

- Qu'est-ce que tu fous ici ?
- Et toi ? Tu n'es pas au rituel ?
- De un, Inigo m'indiffère, chaud ou froid, mort ou vif. De deux, j'ai autre chose à faire.
- Dormir ?
- Entre autre.
- Alors bon sommeil.

L'oeil argenté dévisage la gitane, puis se ferme. Zorehira a droit de passage, elle est la seconde tête. Hiep obéit à Xoramen, il est son gardien, son messager, rien de plus, rien de moins.

Zorehira comme Hiep savent la place que chacun occupe et ils savent la garder. Hiep est un horrible bavard, mais il connaît les règles officieuses. Comme elle, l'oiseau est coincé dans des limites que lui refuse de franchir. Zorehira, elle, n'a pas peur des limites, elle joue pour l'instant juste en dehors, la frôlant pour qu'on ne remarque pas trop, mais en allant plus loin de jours en jours.

Zo va dans sa chambre, prend quelques trucs qui lui appartiennent, elle en remet certains à leurs place. C'est ainsi depuis des années, elle va et vient sans prévenir. Un son attire son attention. Il y a quelqu'un, ici... Halewyn... Inigo l'a empoisonné, il doit être mal en point en ce moment.

Elle ouvre silencieusement la porte de la chambre et immédiatement, l'odeur de la fièvre, l'antidote, la poison, la sueur lui pique les narines. Ouais, il est vraiment mal en point et tout à sa merci. Dans l'état ou il est. Elle pourrait le tuer là, maintenant et il n'aurait même pas conscience de ce qui se passe. Mais où était le plaisir d'un boulot sans efforts, sans complications, sans défi ? Oh non, elle ne tuait pas, ni ne détruisait pas sans s'amuser avant. Elle était une lionne et tout le monde sait que les lionnes, comme les chats, aiment bien les jeux de poursuite.

Non, elle n'aimait pas la facilité, mais parfois il fallait marcher sur ses principes, comme sur les règles pour atteindre ses buts.

Dans le délire d'Halewyn, elle entend un mot... ou plutôt un prénom...

- Xoramen.

Un sourire s'étale sur ses lèvres. Oui, Zorehira avait des plans, et ses plans passaient par lui. Elle ressort de la chambre, sans fermer la porte, elle n'en a que pour quelques secondes. L'oeil argenté s'ouvre sur elle. Il la suit du regard, elle entre dans la chambre de Xoramen. Elle en ressort quelques secondes plus tard, l'odeur épicé de sa fille sur la peau.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'lui accorde quelques plaisirs, tout simplement.
- T'es une grande malade, Zoreh...

Elle lui adresse un sourire pervers, qui selon elle est si flagrant qu'il en perd de sa véracité, mais le perroquet aime bien croire qu'elle est complètement givrée. Il la sous-estime, ils la sous-estiment tous. Qu'ils se fassent plaisir à le croire. Elle retourne à la chambre et s'approche du lit. Elle caresse délicatement le front humide et la joue brûlante de l'homme.

- Halewyn ? Ça va mieux ? Ça ira, y a plus que la fièvre, le poison est mort.

Illusion d'apparence, la mère et la fille se ressemblent dans la pénombre. Illusion olfactive, l'odeur de lys couvert par l'odeur d'épice. Illusion de fantasme, la fièvre causant le délire, la raison devient défaillante. Le subterfuge est parfait.

Halewyn ? Ça va mieux ? Ça ira, y a plus que la fièvre, le poison est mort.

Une poigne de fer attrappe le poignet de Zo tandis que deux yeux brumeux s'ouvrent subitement. Dans la pénombre, à la lueur des flammes du petit foyer, la vision embrouillée par la fièvre, Hale garde néammoins son instinct. Il flaire l'odeur de myrrhe et d'épices avec une odeur ténue de lys par en dessous.

Les yeux gris se teintent de doute. Il lui a semblé avoir entendu Zoheira et non Xoramen. L'odeur qu'il sent sont celles mêlées des deux femmes. La poigne se fait hésitante. Fatigué, il ferme les yeux. Mais ne lâche pas le poignet.

Qu'est ce que tu viens foutre ici toi?

Il donne un coup sec, déstabilisant la gitane, l'amenant plus près de lui. Au milieu de sa fièvre, il renifle un bon coup, essaie de savoir réellement a qui il a affaire.

Un flash soudain s'impsoe a lui, le souvenir d'un simple baiser pendant une journée exceptionnelle. Soupirant, Hale lâche le poignet de Zo, le caresse avant de déclarer forfait.

Dans les profondeurs de sa conscience, le phoenix noir, lui, sait exactement ce qu'il en est. Il le lui a caché parce que ca n'aurait servi à rien dans sa survie immédiate. L'aspect de son alter ego est épuisé, il en profite. Le phoenix noir hais Xoramen et la détestable petite chèvre gardienne de Hale qui lui pourrit maintenant la vie dans son domaine de chaos et de sang. Il sait que Zoreh est l'ennemie de la pute qui lui a ravit sa complète emprise sur cet homme. Il l'a laissé se démerder avec le poison pour le punir de la soudaine domination que Halewyn exerce sur lui.

D'un côté, le chant du phoenix noir berce l'esprit maintenant enfiévré de Hale, le coupant de ce qui se passe physiquement autour de lui. De l'autre côté, il décide de prendre les rênes pour une fois. La peau de l'assassin se fait plus chaude, mais sèche. Un sourire moqueur s'esquisse sur les traits de l'homme, mais Le phoenix noir garde les yeux fermés. Il joue avec la lionne comme elle joue avec lui.

- Qu'est ce que tu viens foutre ici toi?

La question la prend par surprise, elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit si conscient. Idée cependant qui s'atténue en le voyant se calmer. Soubresaut d'habitude plus que de conscience, il replonge dans l'illusion. La caresse sur sa main le lui confirme, il croit bien qu'elle est Xoramen.

- Je viens apaiser ta fièvre, Halewyn, dit-elle d'une murmure tous près de lui.

Elle l'effleure doucement des lèvres et glisse contre lui. Elle prend lentement, mais sûrement, possession de chaque parcelle de son épiderme, jusqu'à ce qu'il ne soit plus que peau et touché. Mais le souvenir de l'étrange force qui habitait son être dans la prison, elle la ressent encore plus fort, plus sourdement. Elle sait que Halewyn a déjà succombé et que l'inquiétante force y est pour quelque chose. Une autre puissance, qui ne lui est pas inconnu semble palpiter au creux de l'esprit d'Halewyn. Elle en devine la nature. Elle lui murmure de nouveau à l'oreille, mais cette fois, elle ne s'adresse plus à la même entité.

- Laisse-moi venir te rejoindre dans ton antre. Je sais ce que tu veux et je peux te l'offrir.

Le phoenix noir ne bouge pas, la laissant le toucher et le tripoter. Si ca lui prend ca pour lui faire croire qu'elle l'a, libre à elle.

- Laisse-moi venir te rejoindre dans ton antre. Je sais ce que tu veux et je peux te l'offrir.

il agrippe le foulard et la lourde crinière de Zoheira d'un geste vif. Brutalement, il l'oblige à se séparer de lui, à reculer. Daignant enfin ouvrir les yeux, il plonge son regard rougeoyant dans les prunelles, recherchant et trouvant la bestialité en la gitane. Il voit la lionne de jais derrière la facade humaine. Les yeux se plissent de malveillance pure, rehaussant leur éclat sanglant tandis qu'un sourire sadique et malsain étire les lèvres de l'homme. Sans aucune douceur, il tire la tete de la femme encore plus en arrière. Alors il daigne approcher le nez et humer le cou offert. Pensif, il lèche indécemment la jugulaire. Il semble gouter la femme littéralement. Il aprle d'une voix de baryton, pas mal plus basse que la voix rauque normale d'Halewyn.

sale garce... tu es prête.... Lequel des deux veux tu pour accomplir ton dessein et qu'est ce que nous avons a y gagner?

Violemment, il la projette dans le lit à côté de lui. Même blessé, il ne semble pas si mal en point que ca. Ce n'est pas le Phoenix noir qui ressent la douleur, mais Halewyn, alors il s'en fiche bien. que ce connard souffre un peu. Lâchant les cheveux de Zoheira, il lui prend la mâchoire d'une poigne de fer, puis lui relèche la joue. Comme une bête.

Peu importe que ce soit lui ou toi, j'ai seulement besoin de votre instinct primaire. Donne moi ce que je veux et je te débarrasserai de la Chèvre d'Ambre.

Essaie toi si tu veux... Mais tu le pourra pas. Allez ma belle...

Il ricane sauvagement... La mord à l'épaule.

Il aura pas besoin de le savoir non... Notre petit secret... Evite juste de Le réveiller... Sinon Il te tuera et je l'aiderai volontier.

S'emparant de la camisole, il tire brutalement.

- Ce que je dis, je le réalise.

Il propose un secret, elle accepte, bien inutilement, il finira par le savoir. Elle se garde bien tout de même à ne pas réveiller Hale. Non pas qu'elle craigne Hale, au contraire, mais la menace du Phoenix Noir est plus convaincante.

- Laisse-moi constater l'emprise de la Chèvre d'Ambre.

Zorehira se sent aspirer dans un lent tourbillon de conscience altérée. Physiquement, rien n'a changé, ni apparence, ni présence, mais l'esprit est un peu dans la chambre, du moins juste assez pour fonctionner, pour sentir la violence qu'elle connaît déjà.

La lionne de Jais s'insinue dans les décombres de la tête d'Halewyn. Sur le qui-vive, elle rampe très près du sol, surveillant ses arrière. Bien que ça ne soit guère nécessaire, puisque le Phoenix est occupé à l'extérieur. Connaissant quelque peu l'endroit pour y être déjà passé, elle trouve rapidement la cachette d'Halewyn. Oh, ça avait changé, ici. Il n'y a plus rien de la masure en ruine qui ne tenait presque plus à rien.

Devant elle se dresse une véritable forteresse, gardée par le Cerbère chimérien, la Chèvre, mais pas n'importe laquelle, quoique quelque peu différente. D'un orange sombre, presque noir aux reflets orangés, l'oeil graphite, la chèvre est couchée à l'entrée. C'est la chèvre de Xoramen, la Chèvre d'Ambre. Elle a donc réussit à implanter son emprise jusqu'au plus profond de son être. Pas étonnant que le Phoenix Noir soit furieux.

La Lionne de Jais se dévoile à la Chèvre d'Ambre. La Chèvre se lève et avance, cornes en façade, attitude menaçante, projetant un éclat orangé sur l'environnement sombre. Elles se connaissent bien toutes les deux, la Lionne de Jais et la Chèvre d'Ambre. Elles s'affrontent en diverses circonstances depuis des années.

La Lionne de Jais avance vers l'entrée décrivant de grands cercles devant la Chèvre stoïque. Ce n'est pas un affrontement, digne de ce nom, la Lionne de Jais vient tester la Chèvre d'Ambre sombre. La Lionne s'approche de la Forteresse, par le côté. La Chèvre fonce sur elle, mais la Lionne est plus rapide, elle s'éloigne, la Chèvre cesse la poursuite.

Un autre passage, mais cette fois, c'est l'affrontement. À coups de griffes et de cornes, les deux entités s'entremêlent, jusqu'à ce que la Lionne de Jais batte en retraite. Elle a réussit à savoir les informations dont elle a besoin pour poursuivre ses desseins. Une dernière provocation, elle plante ses griffes de jais dans l'obsidienne et y entaille de profondes entailles.

Lentement, la Lionne de Jais s'éloigne et retourne dans les méandres de sa jungle habituelle.

Au dehors, le Phoenix noir fait ce qui lui a été demandé. Avec délice et une violence exquise d'ailleur, il n,a jamais été tendre ni délicat, il est une bête, ni plus ni moins. Tandis qu'à l'intérieur, il a quelques misères à garder Hale hors circuit. Son alter ego sent bien que quelque chose cloche et essaie de se réveiller. Il s'agite dans son lac de sang.

En dernier recours, Le phoenix noir qui a la forme d'un oiseau ténébreux dans cette âme torturée, plonge sur lui et l'enfonce dans les profondeurs du lac. Il se bat ferme, non pas pour Halewyn qu'il méprise, non pas pour la lionne. Il se bat pour sa propre survie qui est menacée par la présence de cette bête à cornes.

Au dehors, Zoreh est pleine de sang. Le Phoenix noir se relève légèrement, la regarde souillée de son liquide vital. Il lui a fait mal, il voit très bien les bleus qui commencent à se dessiner sous la peau soyeuse. Un peu plus il se laisserait aller à l'éliminer. Mais il en a besoin autant qu'elle a besoin de lui. Pas d'Hale mais de l'autre.

Il lui prend violemment la mâchoire et tourne la tête. Inspire de nouveau profondément avant de lécher cette peau tachée de sang. Il sourit de facon suave et machiavélique. La voix de baryton se fait entendre tandis que la chaleur sèche du corp d'Hale grimpe encore un peu.

Sois contente... Ca l'a marché. Maintenant dégage avant qu'Il ne se réveille. Reviens me voir si tu veux retenter le coup femelle...

Il ricane sarcastiquement, la lâche et roule sur le côté. Le phoenix noir hais les limites d'un corp humain. Pris d'un étourdissement, il regarde le bandage souillé de sang.

Il resaigne encore comme un cochon ce porc. t'attends quoi la garce? Noel? Je te le répétrai pas. Dégage...

Sans plus s'occuper d'elle, il prend un bandage trainant sur la table et se met en devoir de faire un bandage compressif pour stopper l'hémorragie. Si son hote meurs il mourra. Il faut donc qu'il en prenne un minimum soin.

- Ce que je dis, je le réalise.

Il propose un secret, elle accepte, bien inutilement, il finira par le savoir. Elle se garde bien tout de même à ne pas réveiller Hale. Non pas qu'elle craigne Hale, au contraire, mais la menace du Phoenix Noir est plus convaincante.

- Laisse-moi constater l'emprise de la Chèvre d'Ambre.

Zorehira se sent aspirer dans un lent tourbillon de conscience altérée. Physiquement, rien n'a changé, ni apparence, ni présence, mais l'esprit est un peu dans la chambre, du moins juste assez pour fonctionner, pour sentir la violence qu'elle connaît déjà.

La lionne de Jais s'insinue dans les décombres de la tête d'Halewyn. Sur le qui-vive, elle rampe très près du sol, surveillant ses arrière. Bien que ça ne soit guère nécessaire, puisque le Phoenix est occupé à l'extérieur. Connaissant quelque peu l'endroit pour y être déjà passé, elle trouve rapidement la cachette d'Halewyn. Oh, ça avait changé, ici. Il n'y a plus rien de la masure en ruine qui ne tenait presque plus à rien.

Devant elle se dresse une véritable forteresse, gardée par le Cerbère chimérien, la Chèvre, mais pas n'importe laquelle, quoique quelque peu différente. D'un orange sombre, presque noir aux reflets orangés, l'oeil graphite, la chèvre est couchée à l'entrée. C'est la chèvre de Xoramen, la Chèvre d'Ambre. Elle a donc réussit à implanter son emprise jusqu'au plus profond de son être. Pas étonnant que le Phoenix Noir soit furieux.

La Lionne de Jais se dévoile à la Chèvre d'Ambre. La Chèvre se lève et avance, cornes en façade, attitude menaçante, projetant un éclat orangé sur l'environnement sombre. Elles se connaissent bien toutes les deux, la Lionne de Jais et la Chèvre d'Ambre. Elles s'affrontent en diverses circonstances depuis des années.

La Lionne de Jais avance vers l'entrée décrivant de grands cercles devant la Chèvre stoïque. Ce n'est pas un affrontement, digne de ce nom, la Lionne de Jais vient tester la Chèvre d'Ambre sombre. La Lionne s'approche de la Forteresse, par le côté. La Chèvre fonce sur elle, mais la Lionne est plus rapide, elle s'éloigne, la Chèvre cesse la poursuite.

Un autre passage, mais cette fois, c'est l'affrontement. À coups de griffes et de cornes, les deux entités s'entremêlent, jusqu'à ce que la Lionne de Jais batte en retraite. Elle a réussit à savoir les informations dont elle a besoin pour poursuivre ses desseins. Un dernier assaut, ou le noir de Jais et l'Ambre sombre se mélangent. Les griffes de la lionne laissent de visibles sillons dans l'Ambre de la Chèvre.





Une sentiment étrange, une impression oppressante, le souffle lui manque. Jali lui adresse un regard interrogatif, elle secoue la tête. Xoramen sent depuis le partage les nombreux assauts du Phoenix Noir sur la Chèvre d'Ambre. Elle en déduit qu'il profite de la fièvre... mais il ne réussira pas à la déloger.





La Chèvre d'Ambre fait un brusque mouvement de côté, déstabilisant la Lionne de Jais et la repousse avec acharnement. La Lionne de Jais bat en retrait. Une dernière provocation, le félin plante ses griffes de jais dans l'obsidienne et y entaille de profondes entailles.

Lentement, la Lionne de Jais s'éloigne et retourne dans les méandres de sa jungle habituelle. Zorehira, elle, revient brusquement à la réalité, par le retour de la Lionne de Jais et par une sourde douleur qui s'impose soudainement à tout son corps. Elle entend vaguement parler.

- Sois contente... ça l'a marché. Maintenant dégage avant qu'Il ne se réveille. Reviens me voir si tu veux retenter le coup femelle...

Il peut oublier l'idée, elle a eu ce qu'elle voulait, le reste, elle s'en balance. Il peut maintenant crever, elle n'aura aucun regret. Même que si elle peut le faire, elle le fera volontiers.

- Il resaigne encore comme un cochon ce porc. T'attends quoi la garce? Noël ? Je te le répèterai pas. Dégage...

Elle le regarde, il est couvert de sang, et ce n'est pas le sien. Elle s'habille, du moins sommairement, en prenant tout son temps. Malgré sa chair meurtrie et ses muscles endoloris, elle pousse l'audace jusqu'à le narguer avant de partir.

- N'en fait pas trop l'oiseau noir, tu vas t'épuiser. Bien caché au fond de ta cellule de chair et d'os tu t'affaiblis malgré tout. Laisse la Chèvre soigner l'extérieur, elle le fera bien mieux que tu ne pourra le faire toi-même.

Un rire moqueur, qui sans qu'on en sache la raison, s'enfonce dans l'égo comme un poignard rouillé, en y laissant des séquelles indélébiles. Elle s'éclipse avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit.





Quand, un peu plus tard, les deux regards noirs se croisent autour de la fosse où le corps d'Inigo est lentement descendu, Xoramen a un doute. N'ayant plus le devoir d'être présente, elle s'éclipse sans même s'excuser. Une course vers la roulotte et elle y entre en trombe.

- Qu'est-ce qu'elle est venue faire ici ? demande-t-elle à l'oiseau.
- Chercher quelques trucs, comme d'habitude.
- Et Halewyn ?
- Oh, il délire, il s'est beaucoup agité, mais j'ai préféré ne pas entrer, j'ai pas la capacité de faire quoique ce soit. Si ça s'est mal passé, c'est pas moi qui vais pleurer.

Xo émet un grognement de mécontentement et se dirige vers la chambre. En ouvrant la porte, l'odeur métallique du sang lui chatouille les narines.

- Halewyn ?

N'en fait pas trop l'oiseau noir, tu vas t'épuiser. Bien caché au fond de ta cellule de chair et d'os tu t'affaiblis malgré tout. Laisse la Chèvre soigner l'extérieur, elle le fera bien mieux que tu ne pourra le faire toi-même.
Il la regarde aller , un sourire on ne peut plus moqueur aux lèvres. Elle fait la même erreur que celles dont elle se targue d'être la victime. Elle sous-estime tout le monde.
Il se recouche, attend la seconde. La fièvre tombe, il n'a pas beaucoup de temp, mais il tient à la voir par ses yeux à lui et non avec les yeux d'Halewyn. Différence de perception sûrement.
- Halewyn ?
Un ricanement sourd, différent de celui auquel elle est habituée, similaire, mais en même temp tellement différent.

Tiens, la fille... Halewyn est temporairement indisponible.

Un regard pervers venant de prunelles rougoeyantes se posent sur elle. Elle a déjà vu une fois ce regard. Quand il avait mordu sa mère. Mais il n'y a aucune trace de regret dans celui-ci.

Il rit diaboliquement,

Elle pense que je ne sais rien de son but... Allez, elle rira moin quand elle verra ce que je lui ai concocté... Je vous ai rapproché de votre fin.

Le sourire se change en une expression de pure haine.

Ca t'apprendra a jouer dans mes plates bandes la chèvre. Maintenant je vous laisse entre vous... Si tu réussis a nous sauver....

Le phoenix noir relâche son emprise sur Hale. la fièvre tombe, mais l'hémorragie a recommencé sous raison indéfinie. Il faut des soins constants et du repos pendant une semaine.

Mais comme toujours, Halewyn fionit par s'en sortir.

Nuit du carnaval

Il est tard. Dans un crac sonore, une Xoramen endormie dans les bras ainsi qu'un ballot constitué de sa multitude de jupons, Halewyn arrive dans sa chambre.

Un bref reniflement, tout est toujours pareil. Il hésite un moment, ne sais pas si Xoramen veut retourner dans la sienne. Fermant les yeux, la donzelle dans les bras, il tend l'oreille. Waip, la matriarche est toujours debout.

Il sent la fatigue tomber sur lui soudainement, il n'a pas le gout en plus de se trimballer en tenue d'Adam devant Jali cette nuit.

Il laisse tomber le ballot de vêtements, étend la gitane sur son lit. Il la laisse dans sa cape, elle y aura bien chaud. Soupirant, il la recouvre et se couche sur les couvertures a son habitude, il n,aime pas être trop confortable.

Il joue avec une mèche noire avant de s'endormir, une expression détendue sur le visage, les cheveux enroulés autour d'un doigt. .

Le lendemain matin, lorsque que Xoramen se réveillera cependant, il ne sera pas là. Il ne reviendra qu'une couple de semaines plus tard.

Octobre

Un craquement sonore, un Halewyn tout barbouillé de sang transplane devant la roulotte. Il n,aime pas transplaner directement dans sa chambre, préfère faire le tour pour voir si tout est intact, inchangé.

Il n'est pas revenu depuis le carnaval. Ne se pose pas de question, pas d'odeurs nouvelles, pas de traces nouvelles. Tout est identique. Grimpant les marches, silencieusement, hume l'air au passage. Rien n'a changé là non plus.

Il a encore sa dague à la main, son étui dans l'autre. D'un geste décontracté, il remet la lame ensanglantée au fourreau de sa cuisse droite, vérifie que sa baguette est encore fixée à sa cuisse gauche.

Puis la voix rauque lance un appel à travers de la roulotte.

Xoramen! Jali! J'ai quelque chose d'intéressant pour vous.

Ce n'est pas dans ses habitude de lancer un appel à pleine voix comme ca. Ca doit être important.

Il n'y a que Jali, assise à la table, devant un tarot complexe. Ah oui, Hiep y est aussi. Son oeil argenté s'ouvre lorsque Hale entre. Un grognement de contrariété est le seul accueil que Hale peut espérer venant du perroquet. Jali ne se retourne pas non plus. Elle fixe ses cartes avec intérêt et hoche la tête.

- Pas eu de nouvelles de Xoramen depuis trois jours, émet la vieille en posant une carte de plus. T'arrive juste à temps pur dîner. Elle secoue la tête et soupire, contrariée. Je savais qu'on ne pouvait pas s'y fier... cette vieille folle est... folle... Un geste brusque de la main et la flamme s'active sous un chaudron et répand immédiatement une odeur suave.

Elle pose une carte et jette un regard de biais à Hale. Jali hausse un sourcil en le voyant maculé de sang.

- Tu ne vas pas passer à table dans cet état tant que je serai encore en vie Halewyn !
- Ça ne lui fera que plus de sang sur les mains, grogne le perroquet.
- Va te laver si tu veux manger ! fait la vieille en pointant d'un geste autoritaire la porte de la minuscule salle de bain.

Tu ne vas pas passer à table dans cet état tant que je serai encore en vie Halewyn !

Halewyn hausse un sourcil, manger ne lui a même pas traversé l'esprit. Et manger tout de suite est hors de question. Il ne sais pas si le tatouage est encore en état et combien de temp il le restera. Il vient pour parler, mais Hiep le coupe.

- Ça ne lui fera que plus de sang sur les mains, grogne le perroquet.

- Va te laver si tu veux manger ! fait la vieille en pointant d'un geste autoritaire la porte de la minuscule salle de bain.

Je peux en placer une oui? Jamais pensé que j'arriverais pas en vous appelant seulement pour bouffer? Xoramen voudrait voir ca je suis sûr. C'est un tatouage permettant de prendre contrôle de quelqu'un.

Ne se préoccupant pas de ce qu'il a l'air, il va chercher un vieux cendrier propre et revient. Il ouvre son étui avec précaution et le vide dans le récipient. Un morceau de peau humaine avec un tatouage tombe, avec quelques gouttes de sang noir et des éclats de verres brisés. Il grogne un peu, sort sa dague et, d'un geste expert, fait tomber une compresse imbibée du même sang noir dans le cendrier avec d'autres éclats de verre. Puis il le pousse devant la vieille d'un geste sec, reste debout devant elle, observant attentivement la réaction de la vieille.

Si les perroquets pouvaient grimacer, Hiep aurait grimacé. Les perroquets ne grimacent pas, mais ils commentent. Oh, ça oui, ils commentent.

- Ça dû être une partie de plaisir, vraiment ! s'insurge Hiep.

Jali, elle, fronce les sourcils et en un tourne main, ramasse ses cartes et les enfouie dans les replis de sa robe. Malgré son dégoût, les perroquets sont des cératures curieuse, et Hiep ne faisait pas exception. Il se pose sur le dossier d'une chaise vide, face à Halewyn, évidemment... même un oiseau n'était pas assez con pour lui tourner le dos...

- Errr, pour une fois que j'avais faim... peste la vieille. Cependant, Jali jette un oeil à ce que Halewyn vient de glisser vers elle. Une lueur étrange anime le regard sombre de la gitane. T'as trouvé ça sur qui ? L'interrogation marque autant la voix que le regard acéré de la vieille. Allez, raconte-moi tout ! L'intérêt de la vieille est manifeste, elle veut en savoir plus, elle veut tout savoir.

En gros, une donzelle voulait se débarasser de ses tatouages et je me suis gentiment offert de facon désintéressée pour l'aider.

Dit Halewyn d'un ton faussement vertueux. Hiep répond d'un croassement sarcastique

à d'autres

Son expression change, il devient moqueur.

Une fille de mangemort peut être utile... Le tatouage, selon elle, devait servir à la surveiller. Tu sais c'est quoi une dette de sang l'emplumé? C'est la plus grosse dette qu'un prédateur peut pas avoir envers un de ses pairs. Et elle en a déjà une envers moi, je protège mon investissement.

Il raconte ensuite avec les détails utiles ce qu'il a fait.

Elle était prête à crever pour se le faire enlever, mais ces marques ont un système de protection. Le paternel ou je sais pas trop qui, a envoyé deux charmants mangemorts essayer de m'intimider.

Il se gratte la tête en froncant les sourcils, essayant de se rappeler un détail important.

Ah oui, elle m'a parlé d'une soeur amnésique qui aurait des marques analogues aux siennes.

- Les mangemorts... des enfants de choeur ! raille la vieille. Mais oui, tout le monde peut-être utile si on a le gros bout du bâton.

Jali regarde le bout de chair et le sang noir. Elle reste un long moment sans parler, la mine pensive.

- Un père, possiblement, qui garde le contrôle sur ses filles... mais l'autre est amnésique... quelle famille... le père peut prendre le contrôle de ses filles... elles sont jeunes ? Halewyn estime l'âge à peu près, Jali hoche la tête. On peut gager qu'elles sont à Poudlard... Hiep ?
- Ça fait un bail que j'ai pas mis les pattes à Poudlard. Le petit fendant est calme. J'peux aller faire une ronde.
- Ouais, deux gamines à Poudlard qui ont des tatouages de contrôle... serait pas bête d'avoir de l'interne un peu... faudrait juste que j'arrive à trouver le fonctionnement... Visiblement, la vieille avait des plans concernant Poudlard.
- Si on demandait à Zoreh ?
- Je ne sais pas où elle est... je ne la sens pas... Jali porte la main à son cou et joue du bout de son doigt osseux avec la petite cicatrice à la base de sa gorge.
- Avec un peu de chance, elle est morte.

Jali ne répond pas, évidemment. Elle sait que ce n'est pas le cas... Zoreh se cache, c'est tout. La gitane soupire.

- Faudrait l'avis d'un expert...

L'air décontracté, Halewyn suit la discussion entre l'emplumé et la vieille. Il a montré ce qu'il avait, ils semblent trouver ca aussi intéressant que lui. Il veut pas paraitre trop intéressé non plus. Il va plutôt renifler le contenu d ela marmite sans s'approcher trop, histoire de se donner quelque chose à faire.

Vous êtes les experts en ancienne magie? Vous êtes trois têtes, toi tu sais pas, ta fille est pas trouvable. Ta petite-fille devrait savoir non?

Il se détourne, se lave les mains dans le lavabo avant de l'essuyer soigneusement avec un torchon. Hiep prend alors son parti, ce qui amène un mince sourire de satisfaction, une chance qu'il ne voit pas sa face l'emplumé, il ravalerait ses paroles pour sûr.

"ouais, les inscriptions, c'est son domaine"

Bon, je vais me laver, j'ai la dalle en fin de compte.

Dis Halewyn brusquement en se dirigeant vers sa chambre. En fait, il n'aime pas que Xoramen le voit couvert de sang. Même un assassin assumé a le droit de vouloir rester présentable quelquefois non? Et c'est vrai que la soupe a l'air bonne.

- Ouais, il a la dalle, soudainement.
- Hiep.

Le perroquet hoche la tête, mais se tait.

- Il va se laver, au moins. Il aura les mains propres pour passer à table.

Jali se lève et se dirige vers le chaudron, en agite le contenu, sort deux bols et les remplis. Le perroquet la regarde faire.

- Et Xoramen ?
- Quoi Xoramen ?
- Tu devais pas la faire venir ?
- Non, pourquoi ?
- Rfffff...
- Faudrait penser à repeindre la table.
- Et à me procurer un nouveau perchoir, j'me blesse avec celui-là.

Jali hoche la tête, pensive, puis elle s'arrête et écoute... Hiep la regard encore un moment, puis volte vers le comptoir où il se pose et il dévisage Jali. Elle ne bouge pas, le regard fixe, vide d'expression.

- Hale, viens manger, sinon tu vas bouffer froid ! Elle est pas près de te servir la vieille folle !

- Hale, viens manger, sinon tu vas bouffer froid ! Elle est pas près de te servir la vieille folle !

Halewyn, propre, ressort de la chambre, visiblement amusé.

Eh l'emplumé. Depuis quand tu te préoccupe de moi? J'vais faire une croix sur le calendrier mec.

Il avise Jali. Prend un des deux bols et le refout dans le chaudron avant de baisser le feu. Il enlève la vieille de là, l'assied dans une chaise avec un peu de difficulté.

Ensuite, empoignant parchemin, plume et son souper, il s'installe à la table, devant le bout de chair et ils e met à l'ouvrage.

Pendant qu'il mange de la main gauche, la main droite elle reproduit fidèlement le tatouage sur le parchemin avec les caractéristiques qu'il lui a vu, les propriétés et l'apparence du sang. Il y imprègne aussi un bout de sang pas encore tout à fait coagulé. Un vrai travail de moine.

Une fois fini, il va se resservir de la soupe. Puis se rasseoit à la table. Alors seulement il reparle a Hiep.

Alors, on a des infos la dessus?

Un tourbillonnement étrange entoura les 2 humains puis d'un coup sec, Matthew attérit violemment au sol, il se releva durement, ayant un peu mal à la main, lhomme a coté de lui semblait intact. Mais ou avait-il attérit? Pourquoi ici? L'homme lui avait-il tendu un piège. Le lieu ressemblait a une vaste clairière ou s'alignaient des centaines de caravanes..enfin elles étaient petites qu'elles ressemblaient à des roulottes placées en cercles autour d'une grande place ouverte . Un coin assez frais, une genre de grande clairière ou la terre est tapée, avec une trentaine de roulottes et grosses tentes.
Il regarda l'homme tout en restant assez distant, un peu peur.

Ou sommes-nous? Ou m'avez-vous conduit? Je veux voir Xoramen!! Amenez moi à elle!!!

Il regarda davantage le paysage qui s'offrait devant lui, Xoramen serait incapable de vivre dans un tel chantier et le mot était bien porté. Plusieurs personnes étaient tranquillement installés dehors, assis sur des transat, d'autres jouaient de la guitare.