La roulotte de Xo [endroit mobile et incartable]

Maintenant, calme-toi, il fait noir et je ne vois rien.

Une main de fer l'aggrippe sans délicatesse et l'asseoit brutalement sur une chaise. L'haleine fleurant la cannelle se fait sentir. Il est tout près

Me calmer... Me calmer? Pourquoi je me calmerais hein? Je t'ai vu, je t'ai senti. T'en a tabassé un, t'en a tabassé deux et ta tabassé une relation d'affaire. Bravo... Mais vraiment bravo. Tu l'a su avec ton don... Ya juste ca. Parce que le seul lien c'est moi et je ne parle pas de mes relations d'affaires.

Comment tu veux que je sois respecté si je suis même pas capable d'assurer la sécurité de mes contacts? Tu veux quoi au juste?

Les deux mains d'Halewyn s'abattent sur les bras de la chaise. Le bois grince sour l'impact.

Le pire c'est que tu le sais... T'avais juste à demander. C'était si dur criss?

Elle se retrouve assise dans sa chaise. Non, mais il a finit de la trimballer comme ça ? Mais lle ne dit rien, parce qu'elle sent bien que la maîtrise d'Halewyn ne tient qu'à un fil et qu'il serait stupide de le rompre pour une question d'agacement. C'était beaucoup plus acceptable de le briser pour l'orgueil d'une gitane jalouse et la fierté de femelle dominante. Question de choix.

- Me calmer... Me calmer? Pourquoi je me calmerais hein? Je t'ai vu, je t'ai senti. T'en a tabassé un, t'en a tabassé deux et ta tabassé une relation d'affaire. Bravo... Mais vraiment bravo. Tu l'a su avec ton don... Ya juste ca. Parce que le seul lien c'est moi et je ne parle pas de mes relations d'affaires. Comment tu veux que je sois respecté si je suis même pas capable d'assurer la sécurité de mes contacts? Tu veux quoi au juste?

Il avait pas totalement raison. Elle en avait tabassé un certes. L'autre, elle n'y avait même pas touché et la dernière, à peine.

Elle découvre soudainement une autre facette chez Halewyn. C'était une tentative de se justifier ? Il se justifiait ? Il essayait de lui faire comprendre quelque chose et non lui imposer ? C'était pour le moins... troublant...

Elle sursaute quand il frappe sur les bras de sa chaise. Si elle a toujours le même regard provocateur, elle s'est légèrement repliée sur elle-même, le menton un peu plus bas, les épaules un peu plus relevées, les poings un peu plus crispés.

- Le pire c'est que tu le sais... T'avais juste à demander. C'était si dur criss?

Quoi ? Demander quoi ? Comme si elle allait lui réclamer quoique ce soit. Il était libre. À elle, mais il était libre. Qu'il ait autant d'amants qu'il le voulait, elle s'en moquait royalement, mais il n'allait certes pas oublié qu'il lui appartenait. Xoramen était une chimérienne et les chimériennes étaient jalouses et possessives. Elle n'était pas une exception. Et peut-être même elle l'était davantage que les autres.

- Qu'est-ce que tu me reproches au juste Halewyn ?

Le graphite se fait éclatant, même si elle ne sait pas où l'accrocher. S'il pouvait se faire voir aussi, ce serait plus tangible.

Qu'est-ce que tu me reproches au juste Halewyn ?

J'te reproche de pas être cool avec NOS possessions.

Voilà, c'est dit. C'est comme si on déchirait un cadeau devant ses yeux. C'est comme si on chiait sur quelque chose de précieux. En tant qu'assassin, il sait la valeur d'une vie. Elle chie sur ce qu'il lui a offert en toute bonne foi. (On parle d'Halewyn ici hein? ) Ca le fout en rogne.

Et de me saloper ma réput. Ah et puis d'la marde. T'est aussi buckée qu'un âne. Je suis pas un chien pour t'obéir sans que tu parle ni pourbaver à tes pieds en attendant que tu te décide de me porter une petite attention. T'es aussi chaude que de la lave, mais tes éruptions se passent au siècle. J'en ai ma claque...

Petite allusion au nombre de fois qu'ils.... Vous me suivez. Il n'est pas du genre à quémander. Elle ne lui a jamais donné l'impression d'être particulièrement portée sur la chose, mais plutôt de lutiliser comme lui utilise Théodore.

La frustration accumulée a décidée de sortir, éclairant un peu aussi le comportement des derniers mois. Elle a toujours joué au yoyo avec lui et il a toujours détesté. Il pensait que ca se replacerait avec Elthiriel, mais non, c'est devenu encore pire. Et il a l'impression que la gitane utilise sa fille pour le dominer.

A cette pensée, un grondement de bête sauvage traverses sa gorge.

- J'te reproche de pas être cool avec NOS possessions.

NOS possesions. NOS possessions ? Mais quand avait-elle eut le choix de "NOS possession" ? Il ne lui avait rien dit, jamais rien raconté, du moins pas volontairement, elle avait dû lui extirper des infos et deviné la plupart.

Et de me saloper ma réput. Elle en a rien à foutre de sa réputation, tant qu'il est pas assez con pour se faire prendre. Et puis, à se construire des relations du genre, c'est lui qui se vendait, pas elle. Ah et puis d'la marde. T'est aussi buckée qu'un âne. Je suis pas un chien pour t'obéir sans que tu parle ni pourbaver à tes pieds en attendant que tu te décide de me porter une petite attention. T'es aussi chaude que de la lave, mais tes éruptions se passent au siècle. J'en ai ma claque...

La réplique vient lacérer un fondement chimérien qui frappe plus fort qu'il aurait dû. Les gitans étaient des passionnés et rien ne les retenaient. Insinuer le contraire venait blesser un orgueil déjà trop souvent malmené. Elle n'y avait jamais porté attention en fait. Elle n'avait pas d'amant, contrairement à la plupart des chimériennes, toutes les chimériennes, attendant impatiemment les brefs passsages d'Halewyn. Elle ne lui avait jamais rien réclamé, rien reproché mais voilà que lui le faisait. C'était un reproche de trop.

Elle entend certes le grondement, mais sa contrariété dépasse le minimum de raisonnabilité qu'elle devrait avoir. Elle outrepasse le grondement de mise en garde et se sent soudainement coincée, prise au piège. Même si elle ne le voit pas totalement, elle a une bonne idée d'où il se trouve. Elle l'agrippe par le collet, à deux mains et le tire vers elle. Inutile de préciser qu'elle est très contrariée. Le graphite prend un éclat assassin dont meurtrière serait jalouse si elle avait une quelconque conscience.

Un flots de répliques lui viennent en tête. Des répliques hurlées, criées, mais celle qui franchit ses lèvres est si brûlante, qu'elle cryogénise les sens.

- C'est à peu près la fréquence où tu daignes te pointer ici. J'ai pas que ça à faire, me mettre dans l'ambiance en attend que tu daignes m'honorer de ta présence. Je ne t'ai jamais rien réclamé, je ne me suis jamais défilée. J'ai des milliers de chimériens à garder en vie tandis que toi t'as qu'à t'occuper de ta petite personne et de tes propres intérêts. Je ne te demande même pas ce que tu fais quand t'es ailleurs. J'en ai rien à foutre de tes relations d'affaires, puisque tu te la joue solo. Tu as dit toi-même que tu ne me dis rien. Alors qui est l'âne entre nous deux ?

Et elle le pousse brusquement et se lève dans un claquement de jupons. Elle lui tourne le dos, puis ne fait que tourner la tête, un éclat de provocation dans le regard, un sourire perfide.

- Changer des siècles en décénnies, ça se fait, mais vu la fréquence de tes passages, c'est pas toi qui va en bénéficier, lâche-t-elle sèchement.

Je passerais plus souvent si t'aurais l'air le moindrement intéressée autrement que quand c'est une question d'hormone. Game Over Xoramen. Trouve toi un autre bouche trou.

Il se détourne, emmène ses ombres avec lui et claque la porte de sa chambre, faisant trembler les murs de la roulotte. Elle peut l'entendre farfouiller rageusement puis revenir. Mais ses ténèbres se sont dissipées. Il lance une bourse volumineuse sur la table. Bourse qui se réceptionne avec un cliquetis métalliques.

Le ton qu'il utilise est plein de rage.

Tiens, voilà pourquoi j'suis pas là. J'vous protège... et jramasse du fric. je sais pas si tu as remarqué. Enf ait tu n'a certainement pas remarqué trop centrée sur toi même.

Pas remarqué qu,Il avait augmenté la fréquence de ses chasses et diminué ses critères pour pouvoir donner à ses femelles ce qu'il y a de mieux. Le plus rapidement possible avant qu'il crève. Ce qui fait qu'il n'est pas là souvent pour personne. il n'a aucune notion de fric. Pour lui ce n'était pas important, mais pour les deux autres, il pense que ca n'Est jamais assez.

Ya 50000 Gallions là dedans. J'espère que ca sera assez. Il y a un 250000 supplémentaire a Gringotts, voilà la clef et le papier de la voûte. J'me casse... Mais je continuerai à alimenter le compte jusqu'à ce que je crève.

Il se détourne à nouveau et se rengouffre dans sa chambre. Sortant son sac noir de sous le lit, il commence à paqueter. Vivement la solitude et la liberté, lui murmure phoenix Noir.

Levant les yeux, il les pose sur une sucette d'enfant posée sur la commode. Halewyn ne partage pas l'enthousiasme de son alter ego. En fait, il répugne à faire ce qui doit être fait.

A quitter sa famille. Même si elle est chiante au cube et bornée comme dix... Il a dit sa famille?

Il secoue la tête et recommence à ramasser ses affaires. Il n'a pas de famille.

Te leurre pas Halewyn t'es pas fait pour avoir une famille

Ta Gueule...

Mais c'est vrai. J'me demande pourquoi tu la bute pas et que tu t'occupe pas de la mioche.

Ta gueule....

Ca serait le mieux.

TU VA LA FERMER OUI?

Un bruit de verre brisé.

Halewyn est visiblement et sûrement furieux. En fait, c'est si clairement exprimé que le fait même de le constater semble superflu. Il quitte la pièce, farfouille dnas ses trucs. Xoramen tente de se calmer, mais prendre la peine de penser à se calmer la contrarie davantage et elle se construit une suite de reproches à lui balancer.

Il réapparaît au bout de quelques secondes et elle inspire pour tuot lui jeter à la figure, mais elle expire en voyant la bourse qu'il jette sur la table.

- Tiens, voilà pourquoi j'suis pas là. J'vous protège... et jramasse du fric. je sais pas si tu as remarqué. Enf ait tu n'a certainement pas remarqué trop centrée sur toi même.

Elle le dévisage, incrédule. Il lui avait déjà dit qu'elle ne manquerait de rien, mais c'était déjà le cas, parce qu'elle était Tête de la Chimera. Elle l'avait cru, certes, mais elle ne s'attendait pas à tant.

- Ya 50000 Gallions là dedans. J'espère que ca sera assez. Il y a un 250000 supplémentaire a Gringotts, voilà la clef et le papier de la voûte. J'me casse... Mais je continuerai à alimenter le compte jusqu'à ce que je crève.

50 000 assez ? Mais... 250 000 de plus à Gringotts ? Il était cinglé ce type. La plupart des chimériens, tueraient enfants et parents pour une telle somme. Elle aussi d'ailleurs. C'est pour cette raison qu'une telle somme ne doit jamais être vue ici.

- ...

Et il retourne dans sa chambre et fait un boucan infernal en rassemblant ses trucs. Xoramen reste un moment sans bouger, essayant de comprendre ce qui vient de se passer. Elle s'approche de la table et touche du bout des doigts à la bourse, comme pour s'assurer qu'elle est bel et bien réelle. Oui, ça semble réel. Elle tire sur les cordons et ouvre la bourse et y glisse les doigts. Le contact froid des pièces la saisit. Elle en tire quelques unes et les détaille à la faible lumière de la roulotte. Elle referme les poing sur les pièces, puis un quelque chose d'indescriptible, une crainte irraisonnable la submerge. Non, ça pouvait pas rester ici. C'était beaucoup trop dangereux. Elle remet les pièces dans la bourse, rapidement, comme si ça pouvait exlposer d'un instant à l'autre, puis prend la dite bourse et va directement vers la chambre d'Halewyn. Elle s'arrête juste avant de l'atteindre.

- Te leurre pas Halewyn t'es pas fait pour avoir une famille
- Ta Gueule...
- Mais c'est vrai. J'me demande pourquoi tu la bute pas et que tu t'occupe pas de la mioche.
- Ta gueule....
- Ca serait le mieux.
- TU VA LA FERMER OUI?

Un bruit de verre brisé. Xoramen hésite un moment, puis soupèse une dernière fois la bourse. Non, ça ne pouvait pas rester ici. Peu importe ses raisons à lui, ça ne pouvait pas rester. Ça ne pouvait même pas se permettre d'être une rumeur à l'intérieur du campement.

Elle pousse la porte sans ménagement, l'envoyant percuter le mur.

- Halewyn, dit-elle d'un ton glacial.

Il se retourne juste à temps pour intercepter la bourse que Xoramen vient de lui catapulter.

- Je n'en veux pas.

C'est tout aussi sec que la réponse précédente, aussi implacable. Elle hésite, une fraction de seconde, le temps de battre des paupières, puis elle se reprend.

- Je ne peux pas garder ça ici. Et je n'en ai pas besoin. Garde-le.

Elle est partagée entre la colère et un autre truc qui la fait douter. C'est comme vouloir attrapper une couleuvre, mais se demander si l'endroit ou on va l'attrapper est juste le bon endroit. Ni trop en avant pour risquer de l'échapper, ni trop en arrière pour éviter qu'elle se retourne et te mordre.

Halewyn.


Un instant, avec la vitesse de l'habitude, il pivote et intercepte la bourse. Il n'y a rien à dire, il n'est pas sa marionnette.

Je n'en veux pas... Je ne peux pas garder ça ici. Et je n'en ai pas besoin. Garde-le.

Il balance la bourse dans un coin, sur une table. Et finit de ramasser ses trucs. Un réducto sur sa malle et elle suit le chemin dans son sac noir. Il va ensuite dans ses tiroirs, ou plutôt son tiroir, Il tire ses 3 pantalons de cuirs et ses trois tee-shirts noirs et les balance sur le lit.

Une dague à la lame rouge est déposée sur le bureau. Ignorant superbement Xoramen, il continue ses trucs, manifestement tendu comme une peau de tambour

Il l'ignore. IL L'IGNORE ! Il peut tout faire, mais pas l'ignorer ! SUOTOUT PAS L'IGNORER ! Ça, c'était pire que tout.

En plus, il ramase ses trucs. Il plie bagage. Il s'en va quoi. Il ne laisse rien, il vide tout.

Il ne peut pas partir comme ça. Non, non, non ! S'il part...

Elle reste dans les limites de la porte, n'osant s'aventurer plus loin. Elle le pointe d'une doigt menaçant et le ton de voix n'en est pas moins une menace.

- Si tu choisis de tout remballer et de partir, Halewyn, tu ne reviendras pas. Jamais.

Un flottement, une hésitation. Il porte la main à son médaillon, le sort de sous son chandail.

D'une chiquenette, il sépare les quatres pendentifs. La chèvre, lui, la lionne et le serpent.

Une formidable bouffée d'odeur de cendres attaque Xoramen en plein nez tandis qu'il dépose le tout avec reluctance sur le bureau. Ses cheveux blancs lui couvre le haut du visage, mais tout son corp crie qu'il fait ce choix contre lui-même. Il s'est attaché... Ce qu'il avait promis de ne jamais faire.

C'est mieux ainsi...

Epaisse.

Renchérit le Phoenix Noir, victorieux.

Tu va la fermer ta gueule? J't'ai assez entendu. Tu la ramène encore une fois, une seule fois aujourd'hui et j'nous arrache la langue.

Dans l'état qu'il est, il le ferait sans hésiter. Son index appuit sur le médaillon de la chèvre, comme s'il voulait l'imprimer sur le bureau.

Pour les chimériens, les choix guidaient leur vie personnelle et la survie du groupe. Le moindre choix pouvait être fatal, d'un côté comme de l'autre. Fallait toujours soigneusement peser ses choix. C'était vital.

- C'est mieux ainsi...
- Epaisse.

Mieux ainsi ? Elle fait totalement abstraction à Phoenix.

- Tu va la fermer ta gueule? J't'ai assez entendu. Tu la ramène encore une fois, une seule fois aujourd'hui et j'nous arrache la langue.

L'affrontement est palpable entre l'intérieur et l'extérieur d'Halewyn. Visiblement, il ne s'entendait ni avec elle, ni avec Phoenix pour le moment. Il s'enfuyait. Pourquoi ? Parce qu'elle avait tabasser des contacts ? C'était bien peu probable. C'était une autre agitation, bien plus profonde. Peut-être pas au départ, mais maintenant si.

Il voulait partir, et bien elle n'allait pas le retenir. Les chimériens ne retenaient personne. Mais ils ne prenaient pas de risques inutiles. De toute façon, lui comme elle ne se laisseraient pas retenir de force, même si l'envie y est.

Mais pour la forme, fallait insister.

- Tu pars, c'est ça ? C'est mieux pour qui, hein ? Et après, c'est moi qu'on traite d'égocentrique et de ne penser qu'à moi !

Tu pars, c'est ça ? C'est mieux pour qui, hein ? Et après, c'est moi qu'on traite d'égocentrique et de ne penser qu'à moi !

Il lève le doigt de sur le médaillon et regarde celui-ci un court instant. Violemment, du plat de la main, il frappe les pendentifs, comme pour les faire entrer dans le meuble.

Je ne suis qu'un pantin pour toi, j'aime mieux me casser avant de commettre l'Irréparable. J't'ai toujours dit d'arrêter de jouer au yoyo avec moi.

Il penche soudainement la tête de côté, les yeux plissés. Sortant Meurtrière, il commence à la triturer pendant qu'il fait les cents pas nerveusement, rageusement, dans la chambre. Son regard est terne. Manifestement le rival de Xoramen n'a pas dit son dernier mot. Tour à tour, phénomène bizarre pour la gitane, les odeurs de cendres et l'odeur naturelle musquée d'Halewyn lui parvient aux narines.

A force de manipuler la lame, ses doigts deviennent ensanglanté, mais il ne s'en apercoit pas. Il continue ses cents pas.

Perdu dans leur monde ravagé, ils ignorent superbement la gitane. Manifestement, rien ne va plus là dedans. POur la deuxième fois de sa vie, Halewyn va contre la volonté de Phoenix. Pour la seconde fois, c'est encore Xoramen qui est la source de ce conflit. Rien ne va plus et ca parait. La cendre et le musc se mêlent, s'affrontent apparamment.

Meurtrière se fiche dans le cadrage de porte, à 5 cm de la poitrine de Xoramen.

J'en ai pas fini avec toi...

Clame une voix abbyssale. Les yeux soudainements rougeoyants et un sourire dantesque. Une suspension dans l'air , les prunelles redeviennent grises. Le visage contorsionné par la colère, il lui hurle au visage, révélant la raison de pourquoi il veut partir. La crainte de lui faire un jour du mal est omniprésente. Même s'il préférerait se faire torturer à mort que de l'admettre.

DÉGAGE! VA T'EN!

Il la pousse dehors et referme la porte violemment.

Un hurlement reflétant son combat intérieur contre son alter ego ébranle les murs de la roulotte. Ca sera sanglant.

Il vient de lui claquer la porte au nez. IL VIENT DE LUI FERMER LA PORTE AU NEZ !!! COMMENT OSE-T-IL CETTE SALETÉ D'OISEAU ? Et puis, il se trompait. Il se trompait terriblement.

Elle ne jouait pas avec lui. Si elle avait joué avec lui, elle ne l'aurait pas reconnu comme étant le père de sa fille. Toutes les chimériennes pouvaient être catégorique là-dessus. On ne reconnaissait pas ses jouets, c'était primordial. Autrement, c'était comme s'attacher aux moutons qu'on élevait pour nourrir les chimères. Inutile, puisqu'on finissait par les offrir en pâture.

Elle n'avait pas l'intention d'offrir Halewyn en pâture... ni à l'offrir tout court d'ailleurs. Mais elle détestait l'oiseau. Vraiment détester. Le genre de haine qu'elle aurait sans doute éradiqué depuis le début si elle avait été certaine que ça n'affecterait pas Halewyn. Mais ça elle n'était pas prête à le risquer. Elle détestait aussi Halewyn à ce moment. Elle le détestait tellement qu'elle a l'idée de disparaître, elle et sa fille, pour qu'il ne puisse plus jamais les voir. Mais elle n'y survivrait sans doute pas.

Il lui a fermé la porte au nez. Elle devrait être furieuse, tourner les talons et piquer une crise infernale. Mais étrangement, cette fois, elle reste plantée devant la porte, écoutant les bruits de ce qui se passe à l'intérieur, incapable de prendre le risque de se déplacer. Elle est attentive à ce qui se passe, guettant une accalmie.

C'est long, très long. deux nuits et trois jours approximativement. De bruit de carnage et de hurlement de rage non stop. On s'y habitue... Mais penser qu'il a pu tenir ce rythme et cette intensité de folie rageuse pendant 4 ans c'est inquiétant.

Soudainement, plus rien. Un silence pesant tombe sur la roulotte comme une chape de plomb.

Une heure passe, puis deux. Ca semble durer. Quand Xoramen va se décider à entrer, le carnage va se révéler à elle. Après qu'elle se soit battue avec la porte qui a recu un collaporta.

Halewyn qui est toujours méthodique et ordonné, n,est à priori visible nul part. Il a allumé un feu, la chaleur dans la pièce est étouffante et dans la pénombre du soir, elle est la seule source de lumière de la pièce.

De la commode enchantée, il ne reste qu'un tas de morceaux. On entend de sa sallede bain la douche brisée qui laisse échapper un jet continu d'eau à pleine pression, le petit lavabo sur pied a été arraché et fracassé à mainte reprises dans la dite douche, avant d'être laissé là. La pharmacie a été démolie avec un bout de la commode qui gît au sol.

Dansla chambre, les murs ont été lacérés, arrachés, défoncés, Le lit a été éventré sans vergogne n'est plus que pile de charpie et morceaux de couvertures.... Les tables de chevet ayant rejoint et s'étant fracassées contre les murs. Les choses de son sac sont éparpillés sans vergogne partout. Son matériel faisant tapis de mort.

Ce qu'il y a de rassurant, cest que les traces de sang sont sommes toutes minimes. Moins rassurant, il n'est visible nul part. Nul part?

Il y a un soubresaut dans ce qui ressemble plus à un nid qu'à un lit. Un grondement sauvage... Mais Halewyn ne se réeveille pas. Epuisés, ils dorment profondément. Et qui dit dormir profondément pour Halewyn veut dire cauchemard.

Masi lui et son alter ego sont trops épuisés pour même se réveiller comme il l'aurait fait habituellement envers quiconque traverse cette porte.

Elle a finalement dû se résigner à délaisser la porte. Tant qu'elle entend du bruit, elle se dit que ça va relativement bien. Elle reste plusieurs heures dnas le noir, à attendre que ça se calme, mais non, ça ne se calme pas. Hiep demande à entrer, elle refuse catégoriquement. Elle lui demande plutôt de demander à Belen de garder Elthiriel jusqu'à ce que ça se calme. Elle n'en dit pas plus et elle n'en dira pas plus. Comme elle faisait lorsque Jali lui demandait de veiller sur elle quand la vieille décidait de méditer, elle s'assoit en tailleur devant la porte et attend. Jali pouvait méditer 24h d'affilée tandis que Xoramen testait sa patience et sa résistance à l'ennuie.

Durant tout ce temps, elle s'efforce de ne penser à rien et de ne surtout pas s'endormir. S'endormir serait un échec. De toute façon, elle aurait été incapable de dormir. Même qu'après quelques heures, elle a insonorisé la roulotte, question de ne pas ameuter toute la Chimera durant la nuit.

Trois jours, elle bat son propre records. Ça fait presque 5h qu'elle n'a rien entendu. Elle se relève et s'étire, question de dénouer ses muscles. elle est cernée jusqu'au menton, mais elle s'en fout.

En approchant de la porte et en essayant de l'ouvrir, elle n'a pas peur. Dans le meilleur des cas, il est salement amoché. Dans le pire, il est mort. Donc pas vraiment dangereux. Elle est épuisée, mais elle n'a rien à perdre de toute façon.

Elle perd patience contre la porte et la fait tout bonnement éclater. Un peu plus un peu moins, vu l'état de de la chambre, c'est le moindre de ses soucis. Elle fait un tour rapide et coupe l'eau... (pas de gaspillage) magiquement parlant, puisqu'il n'y a rien d'autre. Elle met un moment à trouver Halewyn. Elle croit presqu'il s'est poussé. Mais elle le trouve dans un coin parce qu'il est là (la caliss de vérité ou vérité de la palisse, c'est pareil). Elle approche délicatement du "nid" d'Halewyn et s'agenouille tout près.

Il n'a pas l'air si amoché, du moins physiquement. Il respire pas très régulièrement, mais c'est pas inquiétant. Il rêve... ça doit pas être joli. elle se demande si à rêver comme ça, s'il va se rétablir rapidement. Non, il n'y arrivera pas... on ne peut pas se reposer quand on fait des cauchemars. Elle le sait bien. Et si le Phoenix se réveillait en premier et qu,il terminait ce qu'ils ont commencé ? Non, elle ne peut pas le laisser faire. Elle ne dort pas, elle. Elle veille, elle. Elle est fatiguée, mais elle va le faire.

Elle s'allonge sur le plancher, les bras de chaque côté du corps et ferme les yeux. Mais ce n'est pas pour dormir. Elle appelle la Chèvre, celle qui vit en elle. Celle qu'elle a partagé avec lui et qui l'a sauvé il n'y a pas si longtemps. La Chèvre si sombre. Xoramen murmure la mélopée pour attirer la Chèvre et la Chèvre quitte Xoramen pour venir investir les ruines d'Halewyn. C'est déjà plus facile cette fois, puisqu'elle y a déjà séjourné. Elle connaît les lieux. Elle retrouve rapidement la forteresse, qui semble beaucoup plus en ruines qu'à son dernier passage. La Chèvre ne restera pas longtemps. Elle sait ce qu'elle doit faire. Les illusions des chimériens sont tenaces et perdurent dans le temps. C,est ce qui les avait gardé en vie jusqu'à maintenant. Ça et le fait qu'ils avaient le Mauvais Oeil facile. Une cage d'ambre pour le Phoenix Noir, suspendu à sa branche, une cage qui le garderait endormi pour quelque temps. Jusqu'à ce qu'elle décide de rompre le charme.

La Chèvre rebrousse chemin et retourne chez elle. Xoramen ouvre les yeux et se lève péniblement. elle porterait une camisole de plomb, elle serait sans doute aussi lourde. Elle réussit à sa traîner jusqu'au canapé où elle se laisse tomber, puis sombre dans le sommeil. Tout va relativement bien... enfin... mieux disons.

plusieurs heures plus tard.

Deux yeux ternes s'ouvrent subitement. Halewyn se redresse, lentement. Se tâte... Il ne sent rien... Ne ressent rien.

Il y a un vide à l'intérieur de lui, là ou le phoenix niche habituelllement. Il n'est pas là. Ca devrait le paniquer, ou tout du moins lui donner une impression de soulagement. Non, que des abysses.

Pour donner un exemple, sans le Phoenix Noir, son esprit saccagé s'aplanit, devient désert stérile. La forteresse noire représentant la part saine de son esprit est ensevelie sous un banc de sable.

PLus de rage, plus de haine, plus de désirs. Plus de faim... Plus rien. Il ne sait pas ce qui se passe. N'a plus aucun souvenir.

Xoramen, en emprisonnant le Phoenix Noir, a fait d'Halewyn une coquille vide. Combien de fois lui a t il dit qu'ils étaient un? En fait, Halewyn parcoure le désert à la recherche de son alter ego... Délaissant le dehors. Mais la Chimérienne a bien emprisonné le volatile. Il ne trouve pas, erre dans le désert, sans rien ressentir.

Il est vide et ca ne le dérange pas. Il se lève et va pisser, avant d'aller regarder le ciel bleu par la fenêtre du salon, couvert de coupures séchées, puant et imprésentable, ce qu'il ne tolérerait pas en temp normal.

Mais il n'est plus rien... Le Vide engouffre tout.

Plusieurs jours plus tard...

Ce qu'elle avait voulu, au départ, c'était de donner à Halewyn, un chance de se rétablir, seul, pour éviter que le Phoenix Noir ne termine ce qu'il avait entreprit avec Halewyn pendant que celui-ci était encore affaiblie par leur dernière querelle. Mais Halewyn était loin de s'être rétabli. C'était même pire. Oui, les plaies sur son corps avaient guéri, ou presque, il dormait beaucoup, mais... ce n'était plus Halewyn.

Xoramen savait très bien qu'elle avait fait une gaffe, une gaffe monumentale, autant contre Phoenix que contre Halewyn. Contre Phoenix, elle s'en foutait. Contre Halewyn, par contre, c'était impardonnable. Du moins elle ne se le pardonnait pas elle-même. Elle était convaincue que si elle brisait le charme sur Phoenix, Halewyn allait être furieux contre elle. Ça ne serait pas la première fois certes, mais les autres fois, elle n'avait pas agit contre lui vraiment... elle avait merdé grave et elle avait peur de ce qui pouvait arriver.

Elle n'aurait pas du enfermer le Phoenix... elle aurait dû amener Halewyn à la Source... Halewyn aurait pu se rétablir sans le Phoenix... mais c'était trop tard...

Elle occupait tout son temps à la recherche de Luo Vicente. Elle dormait à peine, mangeait à peine. Personne ne venait les voir, elle ne parlait plus à personne. Belen gardait presque toujours Elthiriel. Xoramen supportait à peine sa propre fille. Elle ne se supportait pas elle-même et supportait encore moins la vue d'Halewyn devant la fenêtre.

Au bout de plusieurs jours, elle a sa première réaction positive. Un sourire, à peine esquissé, mais c'est un sourire.

Elle a retrouvé Luo.

C'est toujours délicat et difficile de dire ce qui peut se passer dans la tête d'un autre. Nous imageons cela pour la facilité de lecture, mais gardez toujours en tête que c'est un esprit.

En Halewyn.

Depuis combien de temp qu'il le cherche? Halewyn ne le sait pas. Comme lorsqu'il est en chasse, il n'a pas la notion du temp. Il entend parfois en surimpression une voix délicate, la voix de Xoramen qui lui ordonne des trucs du genre va te laver, viens manger, va te coucher. Au nombres de fois qu'il l'a entendue, il évalue à environ une semaine le temp de son retrait.

Mais à perte de vue devant lui, dus able d'une étrange teinte beige écarlate, comme gorgée du sang de ceux qui ont tombés par ces soins. Au dessus de lui, un ciel vide. D'un noir absolu, qui semblerait menacant pour n'importe qui sauf lui.

Il n'a pas peur du vide. Il n'A pas peur du Néant. Il sait que son alter ego a besoin lui et qu'il a besoin de son alter ego. Ils ont partagé le même corp depuis trop longtemp. Et même si l'oiseau fait parfois des écarts, il (Halewyn) n'en reste pas moins le boss de la place.

Ne lui demandez pas d'expliquer tout ca, il n'est pas familier avec de telles abstractions mais il accepte le tout comme c'est.

Tout à sa recherche, il trébuche sur un bloc d'Ambre... Pris d'un doute, il commence à creuser. Enchassé dans l'ambre foncée, une tête de volatile d'un ébène absolu.

Soupirant, il pose le front contre la paroie lisse et fraîche.


Dans la roulotte.

Un bruit de vaisselle cassée dans le salon. La théière jadis gagnée par feue Jitanjali n'a pas survécue. Halewyn n'a apparamment pas bougé, mais il serre quelque chose dans sa main. Et tellement fort que ses jointures en blanchissent et que le sang goutte au sol.

Mais il garde la même expression absente. La même posture.... Aucune réaction.

Luo dévisage Xoramen. Elle semble vexée et tiraillait du regard le jeune espagnol. Il avait connu Xoramen plus indulgente, lui qui venait de retrouver la mémoire après plusieurs années sombres dans son esprit. Lui qui venait de découvrir des vérités effrayantes, lui qui venait de se faire scarifier à vif, il pensait avoir le droit d'être perdu et de ne pas choisir les mots qu'il faut. Il était perdu au sujet de beaucoup de chose, notamment au sujet de Xoramen et des sentiments qu'il avait pour elle. Il ne se rappel plus si cela faisait partie de la vérité où de la manipulation. Il ne savait plus rien et pourtant une partie en lui savait tout.

-T'as une semaine, jour pour jour, à minuit, dans mon appartement de Londres. Hiep viendra te chercher. Ne sois pas en retard.

Elle prend la direction de la porte et transplane. Rien de plus, elle s'en est allée. Luo ne bouge pas. Il reste scotché, les yeux d'ébène fixent la porte. Il sent une colère monté en lui, il ne savait pas d'où il venait, il n'était pas en mesure de l'expliquer. Ses yeux d'ébène virèrent petit à petit au noir absolu. Le blanc de ses yeux s'assombrit comme un ciel annonçant l'orage. Sa respiration se fait haletante, son visage se crispe de fureur. Son coeur bat la chamade et sa scarification tend vers un noir lui aussi plus absolu. Luo, de son regard maintenant entièrement noir, regarde ses mains, elles tremblent, il ne sait pas pourquoi. Sa respiration devient saccadée, il tombe a genoux.

La fureur ne fait que grandir et bientôt il est obligé de l'extérioriser.

-HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!

Il hurle relevant la tête vers le plafond. Les meubles, qui avaient déjà été bousculés par les effets de la clef et qui à présent ressemblaient plus à des débris, s'élevèrent du sol durant tout le temps où Luo hurla avant de retomber lourdement. A quatre pattes sur le sol de sa roulotte, il se relève difficilement. Il se dirige vers la salle de bain, se retrouve en face d'un miroir. Il se regarde.

-Qui es-tu ? ... QUI ES-TU ?!!!

Le miroir explose en milles morceaux. Le chef andalous pose ses mains sur le bord du lavabo et essaye de reprendre son souffle. Il devait résister à ses pulsions. Après de longues minutes, se yeux reprennent leur couleur d'ébène normale. Tout semblait tourner autour de ce regard. Xoramen était partit, Luo était contrarié, sa contrarié s'était transformé en fureur. c'était comme si ses émotions et sentiments étaient décuplés. Le Guérisseur expert ne pouvait rien face à cela, le psychologue non plus. Serket sous sa forme du scorpion rôde. Son venin se répand de temps à autre, dans ses moments là il se sent à la fois fort et incontrôlable.

Sept jours plus tard...

-Tu ne peux pas partir Luo... Tu...
-Maman, c'est déjà assez difficile comme ça...
-Reste.
-...

Luo était en train de faire ses bagages. C'était le dernier jour lancé par l'ultimatum de Xoramen. Sa mère était avec lui dans sa roulotte.

-Luo... Pourquoi ?
-Reste en dehors de ça Maman, ne cherche jamais à me retrouver. J'ai donné des instructions, la famille des Vicente a échoué dans son rôle de guide, une autre famille va prendre la tête de la Emenida. Elle veillera sur toi comme sur leur trésor leur plus précieux.
-Luo... Tu sais qu'un chef ne peut démissionner de la sorte...
-Les choses changent et nous devons évoluer avec.

Luo s'approcha de sa mère et la regarda avec son regard d'ébène. Elle avait les yeux humides. Il essuya de son pouce quelques larmes s'écoulant sur les joues de sa mère. Il la serra dans ses bras avant de se détacher d'elle et d'aller chercher ses affaires, un sac, juste un sac.

-Tu dois être forte. Ca doit arriver.

Il la prend par le bras et l'amène à l'extérieur. La tribu est là, en demi-cercle, comme en deuil. Personne ne dit rien et ce n'est pas Luo qui va briser ce silence. Maintenant le rituel d'adieu à un Emenido devait avoir lieu. Les vielles femmes de la tribu s'approchèrent péniblement de la roulotte, regardèrent Luo qui leur fit un signe de tête affirmatif puis elle dirigèrent leur baguette vers la roulotte du jeune espagnol. Des sorts violents mirent le feu à la roulotte, c'était ainsi lorsqu'un membre de la tribu partait, on brûlait sa roulotte et on laissait les restes sur place. Maintenant vint la suite du rituel alors que plusieurs personnes fondirent en larme. La tribu devait partir, chacune famille rejoignait sa roulotte et après quelques minutes on pouvait voir les premiers chevaux s'en aller dans les plaines arides andalouses.

Luo entraîne sa mère dans la dernière roulotte qui partait. Il ne montre aucun sentiment comme d'habitude mais elle pleure sans pouvoir s'arrêter. Luo voit s'éloigner au loin la grande caravane des gitans andalous, les siens. Il se retrouve seul, avec son sac au milieu d'un espace semi-désertique à perte de vue. le rituel veut qu'il regarde sa roulotte cramer jusqu'à la dernière braise. Il s'assoit donc sur son sac et attend. Les flammes dansent et la consument doucement, certaines charpentes s'écroulent par moment provoquant des flammes plus impressionnantes. La nuit commence à tomber, la roulotte a presque disparu, les flammes, magiques bien sûr, avaient tout brûlé. Le grand tas de cendre est encore ardent et rouge. Luo se relève après plusieurs heures passées tantôt allongé, tantôt debout, tantôt assit. Il se décide à partir lorsque...

Les cendres se ravivent en un gigantesque feu, il n'y avait plus rien à brûler pourtant. Luo ne met pas longtemps à comprendre, les divinités gitanes ne le laisseront pas partir. La brasier prend la forme d'une femme enflammée, aux grandes ailes et aux serpents pour cheveux. Elle a dans une main un fouet et dans l'autre une torche, du sang semble couler de ses yeux. Luo recule devant cette apparition et se prend les pieds dans son sac puis bascule en arrière. La femme enflammée s'avance vers lui de manière plus que menaçante. Luo avait déshonoré la Emenida, il allait en payer les conséquences. Luo se relève difficilement et se jette sur le côté pour éviter le fouet enflammé qui vient de s'abattre à quelques centimètres de lui. Il essaye tant bien que mal d'esquiver et ne peut même pas sortir sa baguette. De toutes les façons ça n'aurait aucun effet, il était perdu.

Alors qu'il restait allongé sur le sol, ne trouvant plus la force de se relever, il entendit la femme de flamme se rapprocher. Au plus profond de lui il se sentait échouer, puis soudain une force qui n'émanait pas de lui le fit rouler sur le côté afin d'éviter une nouvelle fois d'être réduit en cendre. La même force indescriptible le fit se relever. Ses yeux virèrent au noir absolu, son coeur se mit à battre pour deux. Il se retourna alors que la furie enflammée allait s'abattre sur lui. Le tors de Luo, où se trouvait la scarification, émit une intense lumière noire qui transperça l'entité magique. Elle se mit à pousser des cries stridents, les serpents qu'elle avait sur la tête se tordait dans tous les sens, elle ne tarda pas à se dissiper.

Quelques heures plus tard...

Luo apparut à Londres dans un crack sonore dans une petite ruelle noire. Il sera minuit dans quelques minutes. Il devait retrouver l'appartement de Xo. Il courait dans quelques ruelles, son sac sur le dos. Il le retrouva enfin et y entra. Les douze coups de minuit sonnèrent. A peine rentré qu'un oiseau fondit sur lui... Quelques minutes plus tard il était dans un endroit différent. Une nouvelle fois au milieu de multitudes de roulotte. Il sent une atmosphère qu'il reconnaît. Il fait nuit, les lumières des fenêtres rayonnent. Il se dirige vers celle où Hiep s'est posé et frappe à trois reprises.

Assise à sa place dans la cuisinette, la main levée au niveau des épaules, un pendule oscille paresseusement au-dessus de divers osselets. Xoramen travaille fort et elle est très concentrée. Elle tourne soudainement les yeux vers le salon. Était-ce un bruit de verre brisé qu'elle vient d'entendre ? Elle écoute, tout est maintenant silencieux. Mais ce n'est rien pour la rassurer.

Elle se lève et entend clairement les serres de Hiep sur le toît. Il est revenu. Luo doit être là. Enfin, ça fera un peu de vie.

Une semaine que Halewyn et elle évolue comme des fantômes dans la roulotte. Presque aucun échange, presque pas un mot et elle ne dort pas. Lui, il semble somnoler sans arrêt. Elle est cernée, sombre, elle mange peu, puisque les Sorrenze ne mangent presque pas.

Elle va voir au salon, Halewyn est devant la fenêtre, comme toujours. Il regarde dehors. Elle se demande bien ce qu'il regarde comme ça. Elle aimerait bien le savoir. Peut-être qu'elle pourrait sombrer elle aussi dans une léthargie et ne se rendre compte de rien. Ça doit pas être si désagréable.

Elle en est à cette pensée quand elle remarque les gouttes de sang sur le sol. Le temps d'en trouver l'origine, elle s'approche et constate.

- Merde, Halewyn... donne. Donne. Allez, donne !

On frappe trois fois à la porte. Elle lève la tête et abandonne la lutte contre Halewyn. S'il fait de l'infection, on lui coupera la main, c'est tout, pense-t-elle sans sincérité, même envers elle.

Elle a cherché, mais elle n'a pas de réponses à fournir à Luo. Elle a cherché, cette semaine, pour comprendre le fondement de la Malédiction, mais en vain. Elle n'existait pas avant.

Ils ne sont que deux à la roulotte. Halewyn et Xoramen. Elthiriel est chez Belen. Morayeel aussi.

La porte de la roulotte s'ouvre sur Xoramen. Voyant que c'est effectivement Luo, elle esquisse un faible sourire.

Dans son esprit.

Merde, Halewyn... donne. Donne. Allez, donne !

Une brise, un écho... Il est là, il n, pas bougé d'un poil, le front contre l'ambre poli. Le phoenix est là, dans sa prison de résine. (l'ambre, on le sait, c'est de la résine fossilisée.

Il relève la tête, contemple le Néant de son ciel. Refait surface un bref instant.

Ne perd pas ton temp avec ca.

A peine cette réflexion faite, il est réaspiré dans le désert stérile qu'est rendu son âme. Il se met donc en frais de creuser à main nue pour déloger l'Intégralité du bloc d'ambre.

Dans un silence absolu. Il n'a plus de temp à perdre avec la gitane. Ses forces sont concentrées sur un unique but. libérer Phoenix Noir ou crever en essayant.

Le Réel

Une brève mais fulgurante bouffée, flambée de colère le fait reprendre conscience un bref instant. Si la théière a été brisée inconsciemment, le morceau de porcelaine ensanglanté qui manque de très peu le dos de Xoramen est tout ce qu'il y a de plus calculé. Seul l'écart qu'elle fait en quittant la pièce l'a épargnée.

Une seconde plus tard, il retombe en catatonie.

Visiblement, Luo est alerte. Il remarque Halewyn au premier coup d'oeil. Xoramen esquisse un moue boudeuse et s'efface pour le laisser entrer. Ça la rassure de revoir Luo. Au moins elle se sentira moins seule. Malédiction ou pas, elle va bien trouver quelque chose pour la contrer.

Hiep entre en même temps que Luo, prenant appui son son épaule pour se donner un élan pour entrer avant lui. Il va se poser sur le dossier de la chaise de Xoramen et entreprend une minutieuse toilette. D'un geste absent, Xoramen lui caresse les plumes.

- Le voyage n'a pas été trop pénible ?
- Comme d'habitude. Y a des ces courants d'air ces derniers temps.
- Je parlais à Luo.
- J'sais. Il a pas bougé lui ?
- Non.
- Tant mieux. C'est plaisant de le voir la tête dans le sable.

Xoramen grimace et jette un bref coup d'oeil à Halewyn. Puis elle désigne un porte.

- Ta chambre, Luo. Tu me dis si tu as besoin de quelque chose. J'ai rien trouvé pour Serket. Mais je chercher encore. De ton côté ?

Xoramen se gratte nerveusement la paume de la main. Revoir Luo dans la roulotte, les souvenirs que ça fait remonter, voir Halewyn dans cet état et avoir peur de faire marche arrière, la fatigue, la crainte, le remord. Ça joue sur les nerfs.

Luo a l'air relativement bien. Relativement, parce que s'il a l'air impassible, son regard, bien que toujours aussi insondable se promène dnas la roulotte à la recherche de réponses. Elle le remarque aussi à sa respiration un peu accélérée. Luo aussi doit se remémorer ce qui s'est pasé ici et qu'il a oublié durant quelques mois.

- Moi, je t'offre du thé, dit-elle, léger sourire en coin, faisant nettement allusion au fait que lui, lui avait offert de l'eau.

Un autre volatile est entré en même temp que Hiep, sauf qu'il est passé tellement vite que personne ne l'a vu passer, ventre jaune sur plafond de miel.

Connaissant parfaitement les lieux, le Loriquet va se percher sur l'épaule de Hale pour une fois et lui marmonne à toute vitesse des trucs inintelligible... Mais il s'arrête soudainement, lui mordille les couettes et l'oreille.

Pas de réaction.

Perplexe, il lui mord le lobe au sang.

Pas de réaction.

Excité au cube, il retourne dans la cuisine en caquetant à tue tête des trucs sans queue ni tête. Se faisant, il veut aller sur son perchoir, mais rate son coup et percute Hiep de plein fouet.

C'est comme si une Lada percutait une caravane... Ca ébranle, mais sans plus.

Xoramen, il a quoi Halewyn? Quand j'lai laissé il allait hypra super bien!