Draco Dormiens Nunquam Titillandus {libre}

Mauvaise journée... Ou non plutôt, mauvaise humeur, pour changer... Le professeur de métamorphose n'avait pas jugé mieux que de donner aux cinquième années un devoir de trois rouleaux pour la semaine suivante, ce qui sans doute lui prendrait toute la journée. Tant pis, elle trouvera bien quelqu'un à qui le donner pour le faire... La jeune fille marchait dans le couloir de son air toujours sûr d'elle, la démarche rapide, donnant quelques coups d'épaules à ceux qui se trouvaient sur son passage. Et bien quoi, il fallait bien passer sa mauvaise humeur ! Trois rouleaux ! Bon sang mais on voulait les achever ou seulement les torturer ? Trois rouleaux cela correspondait à...faisons le calcul...au moins deux bouquins de métamorphose à lire, si ce n'est plus pour espérer avoir la moyenne. La jeune fille accélérait le pas, plus vite elle sortirait de ce couloir bondé d'élèves, plus vite elle se calmera. Quoique pas si sûr...

- Autumn ! ... Autumn attends !

Cette voix masculine et légèrement aiguë, elle ne la connaissait que trop bien. La jeune fille se tourna dans un soupir désespéré, levant les yeux au ciel, avant de demander d'un air de mépris au jeune homme de Serdaigle en face d'elle.

- Qu'est-ce que tu me veux encore, Colin?
- Ben je... je me demandais...Si tu voulais qu'on fasse un tour ensemble dehors...
-Il pleut des cordes dehors, dit-elle froidement sans un regard vers la fenêtre.
- Heu...Non il y a un grand soleil, répondit Colin d'une voix hésitante.
- J'aime pas le soleil...

La jeune fille se retourna et reprit sa marche certaine. Ironie pure, elle se dirigeait vers le Grand Hall afin de prendre l'air. Le jeune Serdaigle n'abandonna pas là et reprit sa course vers Autumn.

- Ecoute, ça me ferait très plaisir...S'il te plait...?
- Laisse moi réfléchir... Hmmm...Non !

Autumn continuait de marcher tandis que le Serdaigle ne lui demandait qu'une seule balade. Colin était un garçon très gentil, mais légèrement trop insistant sur les bords, surtout que ce n'était pas le moment de venir accoster Autumn. Mais soudain la Serpentard s'arrêta net, se retourna dans un grand sourire, et s'avança vers le Serdaigle avant de sortir un parchemin vierge de son sac en bandoulière.

- Faisons un marché... Tu me fais le devoir de métamo', et j'accepte une balade avec toi. Ca marche ?
- Oui oui très bien, répondit le Serdaigle enchanté.
- Tant mieux, tu n'aurais pas eu le choix de toutes façons...Et n'oublie pas, trois rouleaux ! dit-elle en s'éloignant de Colin.

Le jeune garçon rebroussa chemin d'un air satisfait, tandis que Autumn continuait sa marche d'un air las vers le grand hall. La jeune fille poussa un bref soupir, le regard perdu à terre, les quelques bouquins de cours usés serrés contre sa poitrine. Ce n'était pas elle, elle n'était pas aussi froide d'habitude. Mais il y avait tous ces petits détails : le devoir à rendre -qu'elle avait réussi à marchander malgré sa mauvaise conscience qui lui pesait- , parce qu'elle était en froid avec l'une de ses plus proches amies, pour des raisons assez obscures, le genre de raisons qui ne prennent la tête qu'aux filles, et puis parce qu'elle était lunatique. Point.

Le dragon qui dormait en Autumn semblait s'être réveillé, pour peu de temps espérons-le. C'était juste de la colère prête à imploser, comme une bombe à retardement. Dans un soupir, la jeune fille tourna au dernier moment vers la porte qui menait aux toilettes de Mimi Geignarde, et y entra afin de se passer un peu d'eau fraîche sur le visage. La jeune fille posa ses mains sur le rebord du lavabo, bras tendu, les yeux posés sur le miroir sans vraiment prêter attention à son reflet.

- Oh oh, comme ça on veut se refaire une beauté ? Si j'étais toi je...
- La ferme Mimi...

Autumn reprit les livres de potions qu'elle avait posé sur le rebord, et sortit des toilettes sans un regard pour le fantôme poussant des cris aigus. Non c'était vraiment pas le moment de lui faire des remarques... Il fallait qu'elle se calme, qu'elle prenne l'air. Enfin arrivée dans le Grand Hall, le regard posé au sol, Autumn accéléra le pas, lorsqu'elle heurta quelqu'un au détour d'un couloir, faisant alors tomber les livres qu'elle avait contre elle dans un bruit lourd.

- Dis, tu pourrais faire attention. Le hall fait deux cent pieds de long et il faut que tu me rentres dedans...J'y crois pas...

Elle s'était emportée, c'était rien de le dire. D'habitude Autumn n'était pas aussi virulente, mais allez savoir, peut-être avait-elle mangé du Magyar à pointe le matin. Elle se baissa dans un soupir et commença à ramasser ses livres.

Cette école était un sacré labyrinthe. N'étant pas habitué de circuler parmi une foule, ça devenait encore plus complexe parmi la foule quand il ne savait pas trop où il allait. Enfin, si, il savait où il allait, mais c'était le comment s'y rendre qui lui causait problème. Par chance, monsieur Rocstone lui avait fourni un plan sommaire de l'école et avec le sortilège qu'il lui avait lancé, il arrivait relativement bien à s'orienter. Seul hic, la vue.

Concentré sur la carte, il se cherche des points de repère visuels lorsqu'il ne regarde pas la carte. Il avance relativement lentement, question d'avoir bien le temps d'assimiler le trajet. Il n'a pas de cours avant une heure, mais il s'amuse plutôt à arpenter les couloirs pour se retrouver plus facilement. Mais ça ne semble pas être le cas pour tout le monde, parce qu'en tournant un coin, il est heurté de plein fouet par ce qui semble être une fille, vu de si près, mais surtout par le parfum pas vraiment masculin. Y a la voix, aussi, à moins d'être tombé sur un soprano. Mais bon, avec un peu de recul, sa première impression était la bonne. Une fille. Exaspéré semble-t-il.

Galant, il se baisse aussi, pour l'aider à récupérer ses livres, ne pas le faire aurait été un manque total de savoir vivre. Il les lui tends, sans un sourire, non sans remarquer que ce sont des livres de potions.

- Vous avez raison, je ne regardais pas où j'allais. Je ne vous ai pas fait mal, jespère, demande-t-il, attentionné

Évidemment, il serait totalement de mauvais goût de lui répliquer qu'elle ne regardait pas non plus où elle allait et qu'en plus, elle n'était pas loin de courir dans l'école, ce qui était évidemment proscrit. Ce furent quelqeus pensées qui effleurèrent l'esprit du garçon, mais qui ne franchirent pas ce cap.

Le regard noisette rivé sur la jeune femme, il défroisse sa robe de sorcier et replace son noeud de cravate à la perfection. Pas de négligeance, surtout pas lorsqu'on s'excuse.

Bon point, il l'aidait à ramasser ses bouquins. il était évident que s'il était resté là la regarder, excuse ou non, Autumn aurait été obligée de le descendre sur place. Oui mais le jeune garçon était Poufsouffle, et non Serpentard, forcemment il y avait de la marge, et jamais il ne se serait permis un comportement puéril. Elle se releva dans un soupir, exaspérée, bien sûr qu'elle y était pour quelque chose dans cette bousculade, mais plutôt avaler du pus de bulbobulbe plutôt que d'avouer une telle chose. Le jeune garçon présenta ses excuses, tandis qu'à moitié attentive la jeune blonde épousseta ses vêtements et réajusta son sac sur l'épaule, tenant ses livres dans l'autre main. "Je ne regardais pas où j'allais" Cette phrase lui fit comme un électrochoc dans son esprit, et la fit réagir au quart de tour.

- C'est pas de ta faute si vous les Poufsouffle vous êtes toujours ailleurs. Pas étonnant que vous encombrez l'infirmerie, à force de vous prendre les murs forcemment...

Haussement d'épaules et bref soupir. Encore une fois elle n'avait pas pu céder à la tentation de sortir une critique gratuite. Le comble était qu'Autumn ne pensait pas forcemment ce qu'elle pensait, elle le regrettait même parfois lorsqu'elle voyait que cela blessait l'interlocuteur, mais n'allait jamais s'excuser. Et déjà sa culpabilité la rongeait. Autumn lança un bref regard sur la carte qu'il avait entre les mains, serrant un peu plus ses livres contre elle.

- Quoi, une carte pour te repérer ? T'es si nul que ça en orientation ?... Enfin je veux dire...

La Serpentard se redressa, un ton déjà un peu plus doux dans la voix, il était inutile d'en rajouter. Surtout que le château était si immense que même les septième années ne pouvaient se vanter d'en connaitre es moindres recoins.

- Tu cherches quoi exactement ?

Très peu commun avec les us et coutumes de l'école, comprenant encore moins les rivalités entre Maisons, il ne relève pas le commentaire à propos des Poufsouffle en général, mais prend plutôt le commentaire pour lui-même.

- En fait, je n'étais pas ailleurs, mais j'ai été déconcentré pour aller ailleurs. Mais c'est vrai qu'il est possible que j'aille encombrer l'infirmerie. Mais ce sera bien malgré moi, je puis vous l'assurer.

Elle ne s'excuse pas en retour, ce qui est bien malpoli à son avis, mais bon, il ne peut pas le lui signaler sans manquer de respect. Le visage indéchiffrable, il ne laisse rien paraître de la moindre pensée qu'il peu avoir à ce moment. Non pas qu,il soit idiot au point de ne pas remarquer que ce qu'elle désait était pour le moins désobligeant, mais Linus n'était pas du genre à se soucier d'un commentaire général, surtout porté lors d'une première rencontre.

Un plissement au coin des yeux pourrait faire presque croire à un sourire, mais comme la bouche reste d'un sérieux affligeant, on pourrait en douter, mais ce serait à tort. Le ton de voix change, prenant une intonation plus joyeuse, mais évidemment, le sourire n'y est pas.

- Nul, non, pas tant que ça, mais disons qu'étant ici pour la première fois, mon orgueil de grand me pousse à apprendre à me retrouver plus rapidement que les première années, donc je prend un peu d'avance. Quelques heures à me rendre d'une classe à l'autre et je devrais réussir à ne plus en avoir de besoin. Pour l'instant, je tente de me rendre dans la classe de DCFM en partant de ma Salle commune. Si j'ai bien compris, je dois monter un étage par cet escalier et je devrais y être.

Il pointe la carte, puis les escaliers. Il avait bien saisit la carte, visiblement, mais bon, on lui avait posé une question, il n'était pas vraiment perdu, mais Linus K. Sickert était très méthodique et il n'aimait pas être embrouillé. Il pouvait par contre supporter être embrouillé pendant qu,il cherchait, mais une fois trouvé, il ne se ferait plus reprendre.

Ce qui était frappant était son sens dépourvu de toute envie de répondre aux provocations. Le plus destabilisant pour une Serpentard de la trempe d'Autumn était qu'il n'était pas pour autant complétement idiot au point de ne pas comprendre ses propos désobligeants, c'était comme si la jeune fille parlait à un mur filtrant les langues de vipère. Pas mal. Faudrait qu'il lui dise comment il fait un de ces jours. Elle hocha discrètement la tête, dans un signe d'approbation de son attitude, avant de froncer les sourcils. "Vous", il avait bien dit "vous" ? Cela faisait au moins depuis le début de leur rencontre électrique qu'il l'a tutoyait et elle venait de s'en rendre compte, son sens de l'observation et de l'analyse endormi par sa colère qui faisait office d'opium pour ses autres sens.

- Hey attends ... Me tutoie pas, c'est pas la peine... C'est que c'est gênant.

Haussement de sourcil et légère moue sur le visage. Nope, c'était pas une vieille non plus... Autumn posa un regard sur elle même, tirant un peu sur sa chemise, sa tête se tournant légèrement pour observer sa jupe. Elle faisait si vieille que cela ? Objectif premier en arrivant à la salle commune, s'arranger devant miroir. Le flux d'élèves se faisait de plus en plus dense, c'était l'appel du ventre criant famine et qui les dirigeait tout droit vers la Grande Salle. Sentant des frôlements des autres élèves peu attentif à Autumn et à Linus plantés là, la jeune fille se redressa de tout son haut et jeta des éclairs de son regard bleu électrique en direction de l'immense escalier d'où venaient la plupart des élèves passant sur leur chemin. Le premier qui la bousculerait, Autumn le fusillerait sur place, sans autre forme de procès. A croire que son regard en disait long car d'un seul coup les élèves placèrent d'eux même un périmètre de sécurité entre eux et la Serpentard et le Poufsouffle. Certains verts et argent, sortant de l'antre des cachots, fixaient d'un air amusé Autumn en compagnie de Linus. Ce fut à ses compères qu'elle adressa cette fois un regard noir.

- Hé Sullivan, tu vas manger à la table des Pouffy ? T'es tombé si bas ?
- La ferme O'Connel ou je te fais bouffer ta cravate !

Si les autres Maisons pouvaient faire en leur sein preuve d'élèves soudés, celle de Serpentard était toute autre. L'apparence primait sur le reste, et si on n'entrait pas dans le moule, on pouvait dire adieu à la solidarité serpentarde. Si de surcroit on n'avait aucune répartie, on devenait tête de turc. Il fallait montrer les crocs sans cesse pour se faire respecter dans cette Maison. Fatigant. Autumn se retourna vers Linus, et lui adressa un regard presque de gêne.

- On s'aime pas trop, dit-elle en plissant brièvement son nez, accompagné d'un faible sourire. Puis de nouveau, sur les paroles du quatrième année elle se tourna vers l'escalier. Ah oui, c'est au premier étage, mais je te conseille de faire attention aux escaliers, ils n'en font qu'à leur tête. T'es nouveau donc ? Dans quelle école tu étais avant, Durmstrang ?

L'école de magie noire par excellence, en concurence avec Poudlard. Néanmoins Autumn aurait aimé y mettre les pieds ne serait-ce qu'une fois. Ses yeux brillaient soudain d'une curiosité avide, bien qu'elle pouvait tout autant se faire des idées.

Attentif, mais quand même un peu préoccupé avec le mouvement de foule autour d'eux, Linus suis avec attention le chemin de pensée de la fille, mais aussi un peu la synergie entre les élèves. Il avait des tas de choses à apprendre et il finirait bien par ne plus être une exception. Mais bon, les informations utiles arrivaient souvent en masse informe et désordonnée, mais il parvenait à les préciser. Déjà, quelques trucs lui semblaient plus clair.

Premièrement, ne pas vouvoyer cette demoiselle, dont il ne savait pas le nom, faudrait qu'il le lui demande. Elle lui avait permis une familiarité, il saurait en faire bon usage.
Deuxièmement, Poufsouffle semblait avoir une réputation plutôt décevante, ce qui l'étonnait puisque Monsieur Rocstone y était directeur et que jusqu'à maintenant, il s'y sentait plutôt à l'aise. Et il ne pouvait envier qui que ce soit dans cette école, bien que probablement aucun ne sache de quel prestige il jouissait.
Le reste, il le découvrirait bien à mesure.

Un subtile plissement au coin des yeux, on pourrait presque croire qu'il va sourire... brusquement interrompu par une boutade plus que puérile. Le Poufsouffle hausse un sourcil et dévisage de Serpentard d'un air presque hautain.

Elle réplique vertement au dénommé O'connel et par une simple phrase explicative, semble excuser son camarade vert. Linus hoche gravement la tête, comme si ces simples mots expliquaient tout.

Elle le prévient contre les escaliers, conseil qu'il a aussi eu du directeur de Poufsouffle, mais il ne le dit pas.

- Effectivement, je suis nouveau de cette année. Mais je n'ai pas fréquenté Durmstrang. J'y ai fait un bref séjour d'un mois il y a deux ans, mais sans plus. En fait, c'est la première fois que je fréquente un établissement scolaire de cette envergure. Je dois avouer que j'ai rarement vu autant de jeunes dans un même espace...

Il jette un regard circulaire autour de lui, content que la foule s'écarte en les voyant. Il revient sur la fille et semble soudainement se rappeler.

- J'essaierai de ne plus vous vouvoyez uniquement si je puis vous appeler par votre prénom. Je suis Linus K. Sickert.

Il lui ttend la main, soucieux des bonnes manières.

elle alaitpartir. Peut-être qu'il aurait dû arrêter la conversation ici, mais les deux actions ont été posés en même temps et bon, ce qui est fait est fait. Elle change de direction et lui fait face une autre fois. À son air, il se demande si ça l'ennuie. Peut-être qu,il la retient contre son gré, mais qu'elle est trop courtoise pour se pousser. Mais tout de même, elle lui tend la main. La poignée est courtoise, mais sans plus. Il ne s'attendait pas à plus de toute façon. Elle se présente de manière fort simple, mais il n'est pas non plus allé dans les fioritures.

- Jolie saison, commente-t-il, sans vraiment y réfléchir.

Auto-jugeant le commentaire de vaseux, il ne peut réprimer une légère moue de contrariété. C'était bien le temps de faire le comique... surtout que c'était moche. L'idée est de lui faire oublier immédiatement cet accroc, il enchaîne donc immédiatement avec la réponse à la question qu'elle pose.

- Non, je ne me suis jamais ennuyé, j'ai toujours eu quelque chose à faire. Cambridge n'est pas exactement la campagne, mais ça ne se compare pas à Londres, évidemment.

C'était une conversation banale, sans envergure, mais la fille était plutôt jolie et pas bien méchante. Il n'avait donc pas de scrupules à lui tenir compagnie, bien que ce soit plus probablement le contraire. Elle lui propose de l'escorter, en quelque sorte, vers la classe qu'il cherche. Il suit son regard lorsqu'elle regarde vers l'escalier et revient sur elle lorsqu'elle lui conseille de ne pas se fier aux apparences.

- Je tâcherai de m'en souvenir, bien que ça ne soit pas dans ma nature de me fier à la façade.

Il jette un autre coup d'oeil vers le haut de l'escalier central. C'est gentil de se proposer pour l'aider à trouver la classe qu'il cherche, mais comme il prend de l'avance, il lui reste un bon 15 minutesavant le début du cours.

- À vrai dire, j'ai encore du temps pour la trouver, mais si vous... si tu n'as rien contre porter secours à un Poufsouffle en détresse, j'accepte volontiers.

Aucun sourire, mais quand même aucune animosité, on pourrait presque croire qu'il n'y prend aucune plaisir, mais ce serait mal juger le garçon. Il était seulement d'un sérieux accablant.

- Jolie saison.

Le commentaire de Linus lui arracha un rire amusé. Non pas qu'Autumn ne connaissait pas ce genre de réplique, elle était passée par à peu près toutes les blagues vaseuses de l'école, mais le fait que le jeune garçon sorte ces mots d'un air à moitié convaincu, de son air contrarié, ajouta enfin une pointe de véritable humour dans une réplique qu'elle avait entendu mille fois, mais à laquelle elle répondait généralement "Tu sais quoi ? Va te faire voir" A la place de cela la jeune fille esquissa un sourire, enfouit ses mains dans les poches tout en tournant le tête vers la porte donnant sur la grande salle, et se balançait de haut en bas sur la pointe des pieds.

- J'aurai bien intenté un procès à mes parents pour ce prénom stupide, mais étant donné qu'ils n'ont pas de blé j'aurais pas gagné grand chose... Sauf le droit de prendre mon second prénom... Doroty...

Un frisson lui parcourut l'échine, et Autumn haussa rapidement les épaules. Mieux valait porter le nom d'une saison finalement. Elle se tourna vers Linus avec un sourire et un haussement de sourcils voulant dire "je sais donc vaut mieux pas tenter le procès". Linus reprit la conversation, évoquant Cambridge. Comment ne pas connaitre cette ville, là où résidait tout simplement l'université la plus mondialement connue. Il n'y avait pas que les moldus qui fréquentaient les bancs de la fac après tout.

- Effectivement, j'appellerai pas ça la campagne. En parlant de ça, dit-elle alors qu'ils évoquaient les tromperies des apparences, méfie toi de la directrice des Serpentards, elle est prof de botanique aussi. Liimatainen. Son petit frère est sympa, mais elle... Ne lui fais pas confiance.

Pourquoi ? Aucune idée. Autumn était tout simplement amie avec le frère de la professeur de botanique, Pawel, et savait seulement qu'ils ne pouvaient pas se voir. Après, objectivement parlant, elle n'avait rien contre cette prof. Les deux jeunes gens se mirent en marche, après qu' Autumn ne lui réponde un bref "j'accepte de te sortir de ta détresse", et prirent la direction de l'escalier.

- Attention à la vingt troisième marche, elle est cassée, donc si tu veux pas te retrouver avec une jambe coincée...

Et la jeune fille enjamba alors la marche de bois légèrement bancale. Elle tentait de parler un minimum, afin que le jeune Poufsouffle puisse se repérer, mais la tentation était trop grande.

- Donc.... T'as fait tes études dans quelle école avant de venir ici ?

- Mais c'est très joli Autumn.

Il n'insiste pas, hochant gravement la tête lorsqu'elle dévoile son second prénom. Autumn était nettement plus musicalement agréable à l'oreille. La carte en main, il avait presque envie de la replier, mais bon, ça lui ferait perdre du temps.

Elle l'avise de se méfier de la directrice de Serpentard. Il ne peut s'empêcher de jeter un oeil à son écusson aux couleurs de Serpentard justement. Il fronce les sourcils, mais ne relève pas le drôle d'effet que ça lui laisse. C'est vrai qu,ici, les Directeurs de Maisons ne jouaient peut-être pas le rôle de son tuteur, même si c'était Rocstone qui répondait de lui et Liimatainen qui répondait de Autumn. Devait-il lui spécifier que pas plus que les façade, il ne se souciait guère des rumeurs ? Non. Ça ne risquait que de la froisser et ne lui donnait aucune avantage ou valeur quelconque.

Elle accepte de lui rendre service et ils se dirigent vers l'escalier. Il a une brève hésitation avant de monter la première marche. Il se doit d'être prudent et de ne pas monter trop rapidement. Affichant l'air de celui qui a tout son temps, il gravit les marches tranquillement, sans se presser, même si elle le devance de quelques marches. Elle le prévient que la 23e marche n'est pas très solide, il l'évite soigneusement lorsque vient son tour. Il ne dit rien, gardant son souffle pour monter, une marche à la fois, tranquillement.

- Donc.... T'as fait tes études dans quelle école avant de venir ici ?

Oh non, il devait parler et monter... c'était risqué, mais il n'aurait qu'à ralentir le pas si ça devenait trop fastidieux.

- Aucune école, dit-il d'une voix lente, détachant chacun des mots, j'ai eu la plupart du temps des professeurs privés. Une pause, il jette un oeil à Autumn. Le dire, c'était avouer qu,il était assez fortuné, ce qui tout de suite, marquait une différence avec elle qui venait tout juste de dire que ses parents étaient fauchés... il gravit deux marches avant de poursuivre. Tout d'abord à la maison, ensuite avec quelques autre garçon dans un pavillon isolé de... de Cambridge.

Il commençait à s'essouffler, ce qui n'était pas bon signe. Il devait faire attention. Il ralentit à peine le pas, mais il ne doit plus parler. Pour camoufler le tout, il lui pose alors une question, essayant de ne pas paraître essouffler.

- Et toi, tu n'es allée qu'à Poudlard ?

La question était courte. C'était le mieux qu'il pouvait faire pour le moment. Il espérait de tout coeur (le cas de le dire) qu'elle ne se contenterait pas de répondre par un oui ou un non. Il avait besoin de temps pour monter les marches, garder son souffle avant de se remettre à parler sans risques.

HJ: Je m’excuse sincèrement de mon retard.


Des professeurs privés ? Mais c’était qui ce gars, le fils caché de la dirlo ? Autumn ravala sa tirade bourrue, qui aurait était indélicate et mal placée, du style : « alors qu’est-ce que t’attends pour faire des dons à l’équipe de Quidditch des Serpentards ?» Non seulement ce que la jeune fille aurait pris pour une petite blague était de mauvais goût, mais en plus il n’était même pas chez les verts et argent. Si elle avait été de ces personnes opportunistes et sans grande morale, la jeune fille se serait probablement forcée à lui faire de grands sourires, de grands compliments, de belles propositions amicales telles que « je te fais visiter toute l’école ? » ou bien « On mange ensemble demain ? » afin de s’attirer ses bonnes grâces. Un ami fortuné, ça pouvait avoir ses avantages. Mais soit, Linus croiserait sans aucun doute bien assez de personnes de ce genre là…. Enfin peut-être pas à Poufsouffle. Et elle… Ouais elle n’était allée qu’à Poudlard. Ce qu’elle aurait donné pour sortir quelque chose du genre : « Nan, j’ai fréquenté Durmstrang ou Beauxbatons » , rien que pour sortir de l’ordinaire quoi… enfin, son prénom s’en chargeait déjà , pas la peine d’en demander trop non plus.

- Ouais, qu’à Poudlard…. Tu t’y fais, de toutes façons y a pas de routine, les profs ici sont tous imprévisibles…. Enfin disons plutôt que les tensions dans le château sont tendues…

Elles pouvaient l’être… Entre des professeurs rangés en faveur de la directrice, et d’autres contre, sans compter les fureuteuses chargées d’épier les élèves, il y avait de quoi. D’ailleurs, Linus était-il au courant, faisait-il parti des élèves dont il fallait se méfier ? Ah, sacrée paranoïa….

- Et tes parents font quoi dans la vie ? Pourquoi ils t’ont envoyé ici d’un coup ?

Le tout était de ne pas trop se montrer suspicieuse, évitant soigneusement les regards soit amicaux soit méfiants ou méprisants des élèves qu’ils croisaient. Rares étaient les œillades indifférentes, les fureuteuses étaient souvent soigneusement évitées.

[ C'est pas grave ]

- Ouais, qu’à Poudlard…. Tu t’y fais, de toutes façons y a pas de routine, les profs ici sont tous imprévisibles…. Enfin disons plutôt que les tensions dans le château sont tendues…

Linus hoche la tête. Ouais, c'était pareil avec les prof privés... mais à l'inverse... ça commençait bien puis, y'avait la tourine et on finissait par s'emmerder royalement... d'où l'envie d'aller à l'école avec les vrais élèves et pas ces fils de riches qui n'avaient aucun intérêt à part dominer le monde... et encore, c'était des anti-social pour la plupart... domment dominer le monde quand on était trop con pour savoir parler en publique. Des génies dnas leur genre certes, mais ça leur servait à rien du tout.

- Et tes parents font quoi dans la vie ? Pourquoi ils t’ont envoyé ici d’un coup ?

Oulà, la question qui tue... que font tes parents dans la vie... Son père, c'était ok, sa mère, ça allait le mettre dans l'embarras. Il gravit encore quelques marches, lentement, prenant bien soin de respirer à fond.

- Mon père est langue-de-plomb... ma mère est en... politique.

Pas la peine de s'étaler en détails, elle ne lui avait rien demandé de plus précis. De toute façon, même en cherchant en politique, elle ne trouverait rien du nom de Sickert. C'était sa chance.

- Et pour... ma venue ici... eh bien... bah... c'était mon choix.

C'était vrai, il avait tout bonnement annoncé à ses parents qu,il souhaitait aller à Poudlard. Un rien de discussions et elle avait accepté et fait des pieds et des mains pour qu'il ait ce qu'il voulait. Gentille maman.