Rendez vous [pv]

Une visite de "routine" pour la jeune femme. Si elle n'était pas aussi têtue, elle n'aurait même pas besoin de se déplacer... A vrai dire, elle ne serait même pas de retour chez elle... L'un des médecins qu'elle avait vu quelques heures après son retour avait été affolé au vu de son état. Elle... Elle n'était pas au courant. Elle ne s'était pas vu dans un miroir et elle n'en ressentait pas vraiment le besoin. Il était inutile qu'elle augmente volontairement les dommages psychologiques qui étaient déjà présents et qu'elle cachait tant bien que mal.

D'ailleurs, en rentrant chez elle, elle avait fait disparaître tous les miroirs et tout ce qui pouvait la refleter... Une sorte de réflexe conditionné. Maintenant, elle marchait dans le couloir, enveloppée dans son éternelle cape noire et à la différence de son ancienne habitude, elle avait gardé la capuche qui cachait son visage. Seule une mèche de cheveux sortait de l'ombre de la capuche et était semblable à un éclair de couleur sur un océan de noir.

Elle avançait d'un pas vif, consciente des regards qu'elle attirait. Mais qui aurait pu la reconnaître. Depuis sa disparition, il y avait presque plus de deux ans, le monde avait changé... et qui se souvenait d'Iranoe Sayuri qui fut préseidente du Magenmagot? Plus personne ne pouvait le dire... Plus personne pour la reconnaître, plus personne pour être là. Elle était seule... Au début, elle en avait été chagrinée, mais au final... Elle ne savait pas si elle aurait supporté la moindre compassion, la moindre pitié.

Elle finit par s'arrêter devant une porte qui indiquait un certain docteur qui était censé être capable de réparer le dégâts qu'avaient subit ses mains. Discrètement, elle consulta l'heure puis soupira. Elle était en avance, ce qui n'était pas vraiment pour l'arranger. Elle recula de quelques pas et s'appuya sur le mur, bien décidée à ne pas utiliser les sièges prévus à cet effet. Elle baissa la tête et attendit patiemment.

Invité

De l'autre côté de la porte devant laquelle se trouvait Iranoe Sayuri reignait une obscurité sans défaut: des ténèbres à l'état pur, de la noirceur, rien que du sombre... Deux voix differentes semblaient dialoguer dans cet univers clos et sans lumière, échangeant des propos avec une fougue peu commune. Deux passionnés exposaient des points de vue opposés portant sur des mêmes faits. Bien qu'engagé, le ton des deux interlocuteurs demeurait stable, il n'y avait pas de colère ou d'exaspération dans les propos des deux hommes. C'était un discours froid et calculé, de la dénotation pure, dépourvue pour l'heure de toute forme d'extrapolation. Les mages se cantonnaient à un parlé franc, objectif. Le plus agé marmonnait quelques mots, impossible néanmoins de savoir quel était l'objet de sa remarque...

- Vous avez donc réussi à l'isoler?C'est prodigieux, une avancée extrême pour nous, médico-mages de pointes. Vous venez de rendre applicable des siècles de théorie, et même si la méthode semble vous importuner, vous aller permettre la guérison d'une multitude de pacients, obligés de rester confiner dans cet hôpital en raison du retard de la magie dans ce domaine très précis. On ne peut que vous remercier, louer votre découverte et souhaiter qu'elle soit approuver par le Ministère dans les plus brefs délais.

Il y eut un profond silence qui sembla épaissir encore une nuit dont on aurait dit qu'elle ne pouvait laisser la place au jour. Un soupir raisonna dans la pièce immense, puis une voix, moins grave et manifestement plus jeune s'imposa peu à peu.

- C'est insensé, vous ne vous rendez pas compte de ce que cette découverte suppose! En laissant couler le sang pour polariser l'enchantement, vous commettez un crime grave, une sorte d'infraction à l'Ethique que suppose la magie... Remarquez, les mages noirs ont souvent recours aux sacrifices, ca leur permet justement d'accéder à de nouvelles formes de magies, malsaines, qu'ils permuttent à leur souhait pour s'erriger en Seigneur de noirceur.

Le calme se fit à nouveau, le temps que l'homme qui avait parlé recentre son propos...

- Vous êtes médico-mage, votre devoir s'est de vous opposer à ce procédé. J'ai été forcé de le développer par ma hiérarchie, mais je pensais qu'un homme comme vous comprendrait mes réticences et les soutiendraient.

La désaprobation fut directe.

- Voyons, ce serait insencé Monsieur de Menessi! Cela reviendrait à renoncer à un tel progrès... c'est... c'est pour moi inconcevable! Je souscrirai à la méthode coûte que coûte, peu m'importe ce qu'en pense son créateur. Le Ministère vous paie pour expérimenter de telles choses dans les tréfonds de votre département. C'est leur bon droit de tirer profit de ce que vous révéler au grand jour! Non?

Il toussota.

- Dans tout les cas...

- NON! Ca suffit... Je mettrai un terme à cette affaire à ma manière, avec ou sans votre appui. Ils m'ont placés sur cette affaire simplement parce-qu'ils savent qu'elle m'intéresse, à cause d'elle aussi, et puis... tout ca c'est lié de toute façon.

Le vieux médico-mage fronça les sourcils. Il rejetta d'un signe de tête invisible les paroles confuses de son interlocuteur.

- Qu'est-ce que ce charabia? Remplacez ces pronoms par des noms pour que ca est du sens! Vous les langes-de-plomb vous avez cette facheuse, odieuse même... manie à toujours parler en énigmes!

Istari laissa échapper un léger rire, plutôt crispé. En fait, cela ne l'amusait pas. Il y eut un bruit de frottement rapide, puis...

- Lumos Maxima!

Le jeune sorcier venait tout juste de faire glisser sa baguette magique hors de ses vêtements. Instantannément, une lueurs vives alla s'accrocher à l'extrémité du morceau de bois, éclairant d'une lumière radieuse les quatres coins de la salle.

Ca et là étaient disposés divers dispositifs étranges, des engins dont seul le département des Mystères pouvait avoir besoin. D'un geste de la main, Istari fit en sorte que le matériel s'empacte.

Ensuite, le sorcier se dirigea d'un pas vif en direction des fenêtres, dont les rideaux, magiquement traités, empêchaient à toute forme de lumière de pénétrer à l'intérieur de la salle. Le jeune homme tira d'un geste fougeux les tissus dans sa direction, de manière à permettre au jour de reprendre ses droits en ce lieu.

La première des deux valises qu'Istari avait emmené avec lui en venant ici se referma dans un bruit sourd. Un objet circulaire minuscule traversa encore la pièce, puis alla se poser dans la seconde valise, qui à son tour fut magiquement bouclée. Les deux encombrants se soulevèrent alors du sol, plannant en direction de la porte. Le cabinet du médico-mage était à nouveau une pièce normal et acceuillante de l'hôpital St-Mangoust. Plus rien à voir avec l'environnement d'une curieuse expérience curative, à penchant obscurs.

- Professeur Ardayn, je crois qu'il est plus que l'heure. J'espère encore que vous changerez d'avis... Nous nous reverrons dans deux semaine lorsque la comission d'examen des expérimentations statuera sur le procédé.

Bonne journée.

Is' cligna d'un oeil en se la jouant, l'air tombeur, ce qui provoqua l'ouverture de la porte du cabinet. La langue-de-plomb eut un dernier regard en direction du médico-mage, puis elle passa le seuil, suivie par ses valises énormes.

A l'extérieur, une jeune femme...

- Bonjour madame... Le Professeur Ardayn va vous recevoir d'un instant à l'autre. Mon rendez-vous aura duré un peu plus longtemps que prévu.

Le sorcier s'excusa d'un signe de tête, puis il prit la direction du couloir, aux teintes verts claires, appaisantes, qui menait à la sortei de l'institution hospitalière sorcière.

Elle ne voulait pas écouter ce qui se passait derrière la porte... du moins, pas vraiment. Une consultation était quelque chose de privé et Merlin sait combien elle aurait été à deux doigts de tuer l'innoportun qui aurait tenté d'écouter le moindre morceau de l'une de ses consultations... Alors pourquoi écoutait elle à cette porte... ? Elle ne le savait pas vraiment... Peut être une intuition... Qui fut confirmée quand elle entendit celui qui était son médecin faire mention d'un "Monsieur de Menessi"...

Elle eut la respiration coupée... A quelques centimètres d'elle, il y avait un Menessi... A sa connaissance, il n'en restait qu'un... Celui qui avait disparu presque en même temps qu'elle... Celui qu'elle n'avait jamais vraiment oublié malgré les ordres de son père. Elle frémit. Elle n'était pas vraiment prête à retrouver ainsi tout un pan de son passé... Et puis... Que dirait il en la voyant? Elle aussi avait disparu sans le moindre mot... et n'était réapparue que récemment...

Elle baissa un peu plus la tête, la respiration hachée. Elle avait envie de le revoir mais elle avait peur... La conversation qui se déroulait à côté ne l'intéressait plus. Seule la présence d'Istari l'intéressait, finalement. Elle ne parvenait pas à arracher ses pensées de cette présence et sursauta presque lorsqu'il passa la porte. Elle ne releva pas la tête et se contenta de répondre d'une voix tranquille.

-Ce n'est rien... Il est assez souvent en retard.

Elle était détruite. Il ne l'avait pas reconnue. Elle resta un instant immobile tandis que le professeur s'avançait vers elle et lui disait.

-Je suis désolé, un petit imprévu... Mais entrez, Miss Sayuri.

-Merci, professeur.

Elle jeta un rapide regard à Istari avant de se redresser et de laisser tomber sa capuche, libérant ainsi le reste de sa chevelure. Elle esquissa un léger sourire à son médecin puis se dirigea vers la salle.

Invité

Dans un murmure continu, régulier et léger, Istari traversait l'allée immense qui le séparait de la sortie. Ses valises l'avaient maintenant devancées, laissant l'être songeur qu'il était ruminé encore un peu ses pensées.

Tout à coup, une sorte de révélation le frappa. La stupeur s'était emparé de lui, il n'avait pas été assez prévoyant, il avait manqué au devoir, négligé la part de son travail qui importait le plus. Comme avait-il pu se laisser tromper par les apparences, ne pas le remarquer plus tôt? C'était évident pourtant, clair comme de l'eau de roche. Sa voix, sa gestuelle, ca ne laissait aucun doute!

***La garce, elle nous a écouté!***

La réaction d'Istari ne se fit pas attendre. Sa main fine et véloce plongea dans sa robe de sorcier, pour en retirer la baguette magique qui déjà avait servie tout à l'heure. Pivotant sur lui même, le magicien s'appliqua à viser la porte du cabinet. Ses lèvres articulèrent distinctement une formule bien connue.

- Bombata maxima!

Une lueur intense et soudaine jaillit de l'extrémité de la baguette magique pour aller se fracasser l'instant d'après contre la porte du bureau, qui vola en éclat sous l'effet du sortilège explosif. Le mur du bureau fut partiellement démoli lui aussi, laissant la place à la stupéfaction du médico-mage et de sa cliente.

Un instant plus tard, Istari avait déjà la baguette rivée sur sa cible. La jeune femme de tout à l'heure s'était jouée de lui, elle avait eut tord.

- INCARCEREM!

Avec la même efficacité que tout à l'heure, le maléfice fusa.

Elle n'avait pas eut le temps... Pas eut le temps de poser la main sur la poignée que la porte explosait devant elle. Sous le choc, elle ne dû sa survie qu'à son médecin qui avait eut le réflexe de jeter un sort de protection sur lui et sa patiente. Iranoe ne mit qu'un instant à se remettre de ce qui venait de se passer. Elle se tourna vers l'origine du sort et sentit à nouveau un pan de son passé tomber sans le moindre bruit. Son regard argenté, habituellement neutre voir indifférente, s'écarquilla en comprennant que c'était elle qu'il attaquait.

Pourquoi, elle ne le comprennait pas vraiment. Elle ne lui avait rien fait... sauf disparaître et n'écouter qu'un morceau de sa conversation avec son médecin. Elle n'en revenait tout simplement pas. Quand il jeta son second sort, elle retrouva ses anciens réflexes. Sa baguette jaillit dans sa main gauche et elle annula le sort avant qu'il ne l'atteigne. Droite et digne, elle leva sa baguette et commenca un mouvement dédié à jeter un sort vers celui qui, d'amant c'était brusquement retrouvé au statut d'aggresseur.

Mais le sort ne partit pas plus loin que le bord de ses lèvres. Elle n'avait pas retrouvé toutes ses forces et encore moins toute sa magie. Elle savait pertinemment que parvenir à annuler le sort qu'il lui avait jeté tenait du miracle pour elle. Elle soupira lentement tandis qu'elle lâchait sa baguette qui quitta sa main bandée. Néanmoins, elle ne cessa pas de le regarder et dit suffisamment fort alors que son médecin s'interposait entre eux.

-Vous êtes complètement fou...

Délicatement, elle écarta le médecin. Elle tenait à être face à celui qui, apparemment tenait tant à la tuer. Elle ajouta d'une voix tranquille, désabusée.

-Et bien... Qu'est ce que tu attends, Istari? Tues moi si ça t'amuse... mais rappelles toi que mon père ne sera pas heureux de savoir que j'ai été tuée avant qu'il ne puisse s'en charger lui même.

Encore vive malgré ses blessures, elle se détourna de lui, se pencha pour ramasser sa baguette. Sans se soucier de la réaction d'Istari, elle se dirigea vers ce qui restait de salle de consultation.

Invité

La stupéfaction céda à la colère, immobilisant provisoirement de Menessi. Les yeux écarquillé, le regard incrédule, il continuait de fixer la sorcière de toute à l'heure... C'était tout bonnement impossible, ces sens devaient l'abusés, on le manipulait... Elle était morte depuis bien longtemps, son retour n'avait pu se concrétiser, malgré des années d'efforts infructueux. Cela ne pouvait être qu'un mensonge. Un doux mensonge auquel Is' aurait véritablement voulu croire. Les muscles de sa bouche furent les premiers à se mettre à nouveau en mouvement!

- Sa... Sayuri ? Iranoe Sayuri ?

Son bras s'était mis à trembler, chose peu commune chez lui. Déstabilisé, Is' s'efforçait de chercher un scénario plausible, à même d'expliquer l'ambiguité de la situation qu'il vivait. Néanmoins, rien ne lui venait à l'esprit, rien n'expliquait véritablement de façon exaustive l'absurde de l'instant présent. Il fallait réagir.

- Impossible, c'est tout bonnement impossible. Qui ose se jouer de moi, quel ennemi s'amuse à creuser ma personnalité pour trouver mes faiblesses, et les exploiter de la sorte?

...

JE VEUX UNE REPONSE!

Habité par un regain d'espoir, Is' se décida à faire marcher arrière pour aller juger par lui même de l'exactitude des propos tenues par la magicienne. Si elle mentait, il révèlerait au monde son vraie visage, et l'abbattrait froidement, sans remord aucun. Il ne fallait plus jouer à ce jeu avec lui, surtout pas en revêtant ses apparences à elle.

Tout ca n'était que pure folie.

- Professeur Ardayn, je suis navré, mais je vous enlève cette paciente pour un temps... Je crains qu'elle ne soit pas ce qu'elle semble-être... et j'ai peur aussi qu'elle ne vous veuille du mal d'une quelconque manière que ce soit. Bref, quoi qu'il en soit je ne vous laisse pas le choix.

Elle a probablement eut vents de quelques secrets du Ministère, dès lors, il faut appliquer la procédure.

ACCIO!

Sa pensée avait désignée la demoiselle, qui fut aussitôt projetée dans la direction d'Istari, à une douzaine de foulées de la porte du cabinet médical.

Une main fine, mais ferme se referma sur le bras de la jeune femme.

- Vous n'êtes manifestement pas en danger de mort, votre état de santé parait même plutôt correct. Dès lors je vous soustrait à ce rendez-vous, le temps que je découvre votre véritable identité, et que je constate quels secrets vous avez découvert.

En attendant, je vous emmène à Londres!

Professeur!

Avec force, il entraina la jeune femme à sa suite, et fit comprendre d'un regard particulièrement effrayant qu'il valait mieux pour le professeur Ardayn qu'il ne s'en mêla point.

Is' fut rapidemenet à nouveau à la hauteur de ses valises. Lui et la demoiselle passèrent devant, puis les males se soulevèrent d'elles même une fois encore, flottant à quelques encablures du sorcier qui en était le propriétaire.

Les deux enchanteurs étaient déjà aux trois quarts de la traversée du couloir qui les séparaient du hall central.

- Qui êtes vous par Merlin?

Elle était purement et simplement indifférente à ce qu'il disait. Elle n'avait même pas frémit quand il l'avait appelé. Aussitôt détournée de lui, elle s'était à nouveau renfermée dans son monde pour oublier... Oublier que lui même l'avait oublié et qu'elle avait passé presque trois ans à être enchaînée à la folie de son père et des autres. Elle avait posé l'une de ses mains contre un morceau de porte qui restait encore debout. Que penser d'un tel déchaînement de violence?

Jamais elle n'avait vu Istari agir de la sorte avec elle. Elle ferma à demi les yeux. Au même moment, il lança un sort contre lequel elle ne songea même pas à se défendre. Ce fut à peine si elle jeta un regard au professeur pour lui interdire de bouger. Elle n'avait pas besoin que quelqu'un se mêle de cette histoire. Elle n'avait pas besoin d'intermédiaire pour subir les remontrances d'Istari. Lorsqu'il posa sa main sur son bras, elle ne pu s'empêcher de sursauter et dû faire appel à une certaine maîtrise pour ne pas s'arracher de cette main. Et de toute manière, cela n'aurait jamais arrangé quoique ce soit.

Elle baissa la tête pendant qu'il lui parlait. Elle ne l'écoutait pas vraiment. Malgré elle, toute son attention était dirigée vers cette main qui lui tenait le bras. Cet attouchement faisait remonter certains souvenirs... des bons... mais aussi des mauvais. Elle frémit à nouveau et s'empêcha de lutter quand il l'entraîna de force dans le couloir. A l'aide de son autre main, elle remit sa capuche en place, dissimulant à nouveau son visage. Quand il lui demanda qui elle était, elle lui répondit froidement.

-Lâche moi. Je ne partirais pas mais lâche moi! Tu n'as pas obligé de me traiter comme un danger public parce que tu ne m'as pas vue pendant des mois! LACHE MOI!

Elle ne s'était pas débattu mais le ton de sa voix avait clairement laissé entendre une nuance indéfinissable, mélange de peur, de nervosité, de tension et d'hystérie. Elle tourna son visage vers lui et ajouta doucement.

-S'il te plaît, lâche moi...

Invité

***C'est ton choix de ne pas me répondre... Ca ne change rien de toute façon, je saurai passer outre tant de réticences. Ca n'est pas un problème!***

Malgré les exortations de la personne qu'il entrainait à sa suite, Istari se refusa à lui accorder la moindre concession. On avait touché la corde sensible, désormais, il ne fallait plus s'étonner des répercussions.

Tout de même embarassé par l'attitude bruyante de son accompagnatrice, la langue de plomb jugea qu'il était temps de lui inculquer la discrétion à laquelle il avait été familiarisé dans le cadre de sa profession. D'une pensée vive, il informula le Petrificus Totalus. Sans baguette magique, le doublet d'Iranoe ne pouvait qu'encaisser les maléfices. Immobilisée de suite, la silouhette de la jeune femme bascula en avant toujours entrainée par le mage au chapeau. Notant que l'apparente demoiselle était bien partie pour s'esclafer la figure sur le sol, Is' lacha prise. Néanmoins, il eut recourt à sa baguette magique, afin de faire léviter la jeune femme, à quelques centimètres du sol seulement. Inextrémis, il l'avait sauvé d'un choc douloureux. Tel un chef d'orchestre, le jeune de Menessi donna ses ordres d'un coup de baguette, invitant la figure figée d'Iranoe à le suivre en lévitant.

Les lieux étant parfaitement désert, Is' risquait tout au plus de croiser un aide-soignant. Si l'en eut été autrement du point de vue de l'occupation de l'hopital, jamais il n'aurait osé s'afficher de la sorte, usant à maintes reprises de sa baguette magique. Un personnage comme lui devait plutôt se fondre dans le décor, devenir ambiance, et passer inaperçu. Enfin, une cheminée, localisé par les architectes de St Mangoust dans un tout petit Hall. De la poudre de cheminette est à la disposition des visiteurs.

Is' savance, saisit une poignée de poudre... Il prends soin d'introduire complètement dans la cheminée le corps de la jeune femme, ainsi que ses deux valises. L'espace est limité, mais tout rentre. Relachant la poudre, le magicien s'excalme:

- Bureau du Directeur Igor R. Lightmyst, Ministère de la Magie Londres!

Dans une tempête de flammes vertes et un violent fracas, les deux individus s'évanouirent tout à fait!

Invité

Et c'est "Dans une tempête de flammes vertes et un violent fracas" que les deux individus se retrouvent soudainement dans la cheminée du bureau du directeur du Département des Mystères, le dénommé Igor R. Lightmyst.

Celui est derrière un paravent, qui cache ses recherches du moment. L'éclat vert et le fracas le font incliner vers l'arrière dnas sa chaise pour voir qui ose troubler ses recherches de manière si cavalières. Ils auraient pu s'annoncer au moins. Donc, ce que Istari et Iranoe peuvent voir lorsqu'il opsent un pied en dehors de la cheminée, c'est la tête trop longue de Lightmyst, renversé dans sa chaise, le corps derrière un paravent et son les yeux à travers les verres épais de ses lunettes rondes lui donnent un air de chouette rachitique.

- Vous emménagez dans mon bureau, De Menessi ?

Ben oui, c'était pas tous les jours qu'on passait la cheminée de son bureau avec ses malles. On les laissait habituellement dans son bureau, mais pas dans le sien.

- Possessions et femme comprises ? C'est un gros déménagement.

Le regard de chouette dévisage le drôle de couple, puis il se lève. Enfin, il se déplie aurait un mot plus approprié. Il se déplaçait un peu comme quelqu'un qui aurait trop d'articulations que la normale, mais en y portant attention, tout semblait se plier au bon endroit, c'est juste qu'il semblait trop se plier. Et puisl tout était dispropoportionnellement long. Des doigts longs et fins, marqués par de visibles brûlures cicatrisées, les mystères étaient parfois réticent à se faire percer. Il tend la main à Iranoe, hésite, puis l'essuie sur son sareau blanc avant de la retendre à Iranoe.

- À qui ai-je l'honneur ?

Mais la femme ne bouge pas. Il hoche la tête et la dévisage de son regard de chouette. Il semble comprendre ce qui la retient.

- Oh, vous aimez les femmes très sages et très tranquille à ce que je vois... dit-il en remontant ses lunettes rondes sur son nez.

Lightmyst avait la voix qui convenait à son métier. Douce comme un murmure, basse comme un secret.

Invité

La cheminée de Lightmyst avait l'immense avantage d'être concidérablement plus volumineuse que celle de St-Mangoust, ce qui suscita naturellement le contentement de De Menessi. Son arrivée à lui et à elle n'en avait été que plus confortable, s'extirper hors de l'âtre s'était également avéré beaucoup plus facile que d'y entrer, à l'autre bout du réseau de cheminée.

A peine étaient-ils arrivés que la voix du Directeur s'était élevé, délicatement, comme un murmure, ironisant sur l'entrée plutôt surprenante du mage, de son accompagnatrice et du matériel qu'il trimballait. Is' pris note de la remarque, époussta son par-dessus pour virer la poussière qui s'y était installé, et ota son chapeau qu'il placa sous son bras gauche, avant de fléchir la tête et de saluer son employeur.

- Bonsoir Monsieur le Directeur... pardonnez cette entrée impromptue, je débarque à l'improviste mais avec de bonnes raisons!

Une deuxième remarque, dans le même registre que la première tinta aux oreilles de la jeune langue de plomb. Is' laissa un sourir s'installer sur ses lèvres, l'amusement décontracter ses traits.

- Exact Monsieur, un déménagement concidérable! Haha... on ne vous contredira pas...

déclara-t-il, d'un ton enjoué, à cheval entre le parlé et le rire. Malgré tout, le jeune homme retrouva rapidement son sérieux.

Il s'approcha de son boss, puis opéra un magnifique mouvement du poignet droit en direction d'Iranoe... Cette dernière reprit alors sa lévitation, virvoltant raz le sol, en direction des deux hommes. Notant rapidement la présence du sortilège d'immobilisation, Lightmyst ne put retenir un nouvel énoncé piquant, le genre de prise de paroles qu'il adorait.

- Si je peux me permettre Monsieur le Directeur, cette personne est une parfaite inconnue qui prétend être Iranoe Sayuri, une brillante sorcière, naguère présidente du Magenmagot, disparue depuis quelques années déjà...

Il marqua une pause, puis enchaina avec assurance:

- L'inconnue en question est aussi une fuine de la pire espèce, qui n'a pas hésité à violer l'intimité du cabinet du Professeur Ardayn, en charge du département de médico-magie sur membres à l'hôpital St-Mangoust, Professeur auquel je faisais part des avancées du département des Mystères à propos de vous-savez-quoi.

De Menessi savait à quel point son interlocuteur était perspicace et soucieux de son travail. Dès lors, il ne faisait aucun doute qu'il avait parfaitement saisi l'allusion de son subordonné. L'atmosphère de la pièce s'était quelque peu alourdie, et la prétendue Iranoe virvoltait toujours proche du sol, glissant comme un détraqueur en direction des deux autres.

- Dès lors, j'ai ramené cette personne ici pour deux raisons Monsieur le Directeur: premièrement, j'ai l'intention de sonder son esprit pour savoir ce qu'elle a entendu et déduit de mon entretien avec le professeur Ardayn, de St Mangoust. Ensuite, j'entends mener des expériences afin d'avérer la véritable identité de cette magicienne.

Elle déclare être Mrs Sayuri, ors j'ai été témoin de la malédiction qui a frappé feu Madame la présidente du Magenmagot. J'ai été témoin et parti prenant à ce tour de magie qui a changé Mrs Sayuri en pierre. Parti prenant dans la mesure où j'ai tenté pendant plusieurs années d'inverser le processus, sans succès. Je peux par conséquent affirmé avec une quasi certitude que cette sorcière n'est pas celle qu'elle prétend être! Dans l'éventualité où je serais en train de me tromper, mes expériences sur elle, bien qu'un peu risquées, révèleront comment il est possible de briser l'ancienne magie celtes des ogames. Une avancée sans précédent en la matière pour le département des Mystères, vous en conviendrez!

J'ai besoin de votre autorisation pour commencer des expériences sur Madame, étant donnée qu'elle est sorcière et par conséquent, soumis au droit sorcier. Cependant, nos statuts nous permette de pratiquer des expériences pour le bien de la communauté magique à condition d'avoir l'accord du Directeur.

Sir Lightmyst, je suis venu réclamer votre approbation!

Istari enfuit une main dans son vêtement, empoignant discrètement sa baguette magique. Il informula le Finite Incantatem, et vit Iranoe retombé sur le sol en même temps que son corps se désengourdissait. Souriant, il adressa un clin d'oeil à la magicienne, provocateur autant qu'il l'avertissait de ne pas chercher à faire du grabuge dans cette pièce.

Invité

Lightmyst eut une secousse de tête réprobatrice lorsque De Menessi se mit à la manipuler de manière peu convenable. Effectivement, Igor était au courant des recherches d'Istari. Lightmyst avait toujours trouvé que ça tournait à l'obsession, amis c'est vrai que les recherches pouvaient s'avérer être une avancée, c'était pour cette raison qu'il le laissait agir.

Le regard de chouette rachitique est fixe sur la langue de plomb et ses grands doigts s'agitent machinalement. Ce sont de nouvelles informations intéressantes. Le cerveau de langue-de-plomb du directeur se met en marche, lentement, mais efficacement.

Lorsque De Menessi a terminé son monologue, qu'il laisse tomber les sortilèges sur la dame et qu'elle s'écrase durement sur le sol, Lightmyst adresse un regard mécontent à son employé.

- En voilà des manières. Je vous croyait plus gentleman, De Menessi.

Les grands doigts et les longs bras du directeur se déplient et s'inclinent pour venir aider la dame à se relever, la soutenant avec soin. Un de ses grands doigts pointe un des fauteuils qui glisse vers eux. Il y assoit soigneusement la supposée Iranoe, le temps qu'elle reprenne totalement le contrôle de son corps.

- Et voilà, mademoiselle.

Si Lightmyst a l'air totalement déphasé par rapport à la bombe que Istari croit avoir posé devant le directeur, c'est parce que sa longue expérience au département des Mystères lui a apprit que certains événements SONT des mystères et que les Mystères adorent n'avoir aucune logique. La question suivante s'impose donc en premier lieux.

- Avant de vous donner une quelconque approbation, vous devez préalablement me fournir un rapport, mais je dois concéder que ce que vous avancer peut être grave. Mais vous devez d'abord m'assurer d'une chose. Voulez-vous du thé, mademoiselle ? J'ai un excellent Earl Gray, propose-t-il, aimable, avant de revenir à Istari. Vous êtes-vous assuré que le corps pétrifiée de Mademoiselle Sayuri, tel que vous l'avez vu la dernière fois se trouve toujours à l'endroit où vous l'avez laissé ?

Lightmyst a un sourire complaisant, sachant pertinnement que, en voyant l'air agité de De Menessi, celui-ci n'avait peut-être pas prit le temps d'aller vérifier.

[HJ : Comme je suis plus ou moins au courant, j'improvise selon ce que je sais ou que je déduis, si y'a pépin, faut me prévenir, hein ? What a Face

]

La réponse d'Istari à sa requête avait été à la fois inattendue et foncièrement humiliante. Figée, elle n'eut pas d'autres choix que de se laisser faire. A peine son corps eut cessé de pouvoir se mouvoir, elle s'était enfermée dans son cocon en se demandant pourquoi elle était sortie de chez elle, pourquoi elle était partie de chez son père, pourquoi elle avait mérité tout cela... Elle en aurait pleuré si elle l'avait pu. Perdue dans son monde, elle ne réalisa qu'elle était parvenue à destination que lorsqu'elle entendit une voix nouvelle. Aussitôt, son attention se focalisa sur ce nouveau venu.

Elle l'oberva autant qu'elle le pu. Il lui disait vaguement quelque chose mais sa mémoire était encore assez brouillée. Elle les écouta parler d'elle tout en se forçant de se concentrer pour garder son calme. Lorsque Istari annula les divers sorts qui agissaient sur elle, elle s'effondra sur le sol. Elle resta un court instant, la tête ballante et la releva juste à temps pour voir le clin d'oeil d'Istari... Ce à quoi elle répondit par un regard glacé et méprisant tandis qu'elle acceptait l'aide que lui offrait le Directeur.

Elle prit place dans le fauteuil avec reconnaissance pour cet homme qui prennait soin d'elle, dans une certaine mesure. Elle murmura.

-Merci, monsieur.

Son regard erra dans la pièce. Elle se sentait littéralement désorientée et avait la désagréable impression d'être dans un piège où les risques n'étaient pas guère plus petits que ceux qu'elle avait courru pendant quelques mois. Lorsque l'homme lui demanda si elle voulait du thé, son regard gris se posa instantanément sur lui. Elle lui répondit tout en tripotant les bandages qui couvraient ses doigts, ses paumes et ses poignets.

-J'en veux bien, merci.

Sans même se soucier d'Istari, elle répondit elle même à la question qui suivait d'une voix à la fois froide et absente.

-Evidemment que non, je n'y suis plus. Cryptos m'a aidé à sortir de là. Jusqu'à dernier ordre, j'étais libre de mes mouvements, que je sache.

Son regard était figé sur celui qui était le supérieur d'Istari qui ajouta.

Allez vérifier, De Menessi. Ce que vous affirmez mérite des vérifications poussées et celle-ci est la première à faire.

Invité

De Menessi avait acquiessé à chacune des remarques de son employeur, avec humilité. Il ne devait pas laissé croire à Ligthmyst qu'il faisait de cette affaire quelquechose de personnel. Lorsqu'il lui adressa sa question, la réponse vint d'elle même, sur le même ton bas et susurrant que celui du Directeur.

- Evidemment Monsieur, j'ai vérifié, et le corps de Mrs Sayuri n'est plus à sa place. L'explication relève du fait que la malédiction ogame en question a plusieurs phases. La première porte sur une dimension physique... la seconde supprime l'aspect matériel et se contente d'agir sur l'esprit de la personne touchée. Il est probable dès lors que si la statue figée de Mrs Sayuri n'est plus en place, c'est tout simplement parce-qu'elle s'est mue en néant.

Doucement, Istari laissa s'échapper un soupir de sa bouche, il observait désormais Lightmyst, tout en écoutant avec attention les paroles de la femme qui déclarait sans détour être Iranoe Sayuri.

Pendant un long moment, il n'eut pas l'occasion d'intervenir. Ce n'est que lorsque la sorcière martela le nom de Cryptos qu'Istari fut profondément ébranlé. Rares étaient les magiciennes et magiciens qui avaient le privilège de le connaitre. Iranoe avait cette chance, ca n'aurait pas été le cas d'un imposteur. Le jeune homme déglutit avec difficulté. Le temps avait eut une trop grande emprise sur lui, mêlé à son désespoir, il l'avait induit en erreur. Qu'avait-il fait au juste?

- Vous connaissez Cryptos? questionna-t-il, à voix haute.

- Monsieur Lightmyst, dans ce cas, il est probable que j'aie fait une grave erreur tout à l'heure... Je retire immédiatement ma demande d'autorisation spéciale pour enquête sur Miss Sayuri, en revanche, je maintiens qu'il faut que je sonde son esprit pour savoir ce qu'elle a appris de ma discussion avec le Professeur Ardayn. Il en va de la sécurité et de la confidentialité de nos recherches. La loi du silence doit être appliqué Monsieur... il faut que je sache. J'éclaircirai l'affaire, comprenez néanmoins que réalisant mon erreur, je suis plus qu'ébranlé par les circonstances de cette affaire.

Je connaissait très bien Madame la présidente du Magenmagot, Madmemoielle devrait-je dire... Et mes relations interfèrent clairement dans cette affaire.

Par Merlin, il faut tout de même que je m'assure des conséquences de son écoute. Monsieur, je vous en conjure, laissez moi sans délai me décharger de cet office qui pèse lourdement sur ma personne!

Sa voix était anormalement grave, il était secoué, il fallait qu'il se ressaisisse immédiatement.

Il tenta un regard vers Iranoe, puis se murra dans un profond silence. Il venait de perdre la face, c'était flagrant. Sa carrière était déjà compromise, lui qui espérait tellement se voir promu, un jour sous-directeur du département des Mystères.

Il pesta intérieurement.

Tout n'était pas perdu, mais il devait impérativement montrer qu'il savait gérer les situations les plus étranges et endurer les plus terribles souffrances.

D'une voix froide et basse, plus proche de sa voix habituelle, il ajouta...

- Monsieur?

Invité

Istari précise qu'il a déjà vérifié, Lightmyst hoche la tête avec approbation. C'était toujours la première chose à faire, s'assurer que tout est à la même place qu'avant le nouveau paramètre. Le langue de plomb poursuit en affirmant que la malédiction pouvait faire disparaître le corps et le réduire è néant, ce qui aurait signifié l'arrêt obligatoire de la recherche. Il vient pour le signaler lorsque la prétendue Sayuri prétend qu'elle a eu l'aide de Cryptos. Sacrosanctus ? En l'appelant par son prénom et le fait que Miss Sayuri et Sacrosanctus ont fait tous deux parti du Magenmagot laissait hors d'un doute raisonnable que ce soit raisonnablement faux.

Istari changea soudainement totalement d'option. La supposée Sayuri était maintenant la véritable Sayuri et il la croyait au simple énoncé d'un nom. Mais il voulait tout de même sonder son esprit. Mais bon, Lightmyst n'était pas du genre à s'emballer pour un rien. De Menessi avait émis des doutes sur un fait et, même s'il réfutait maintenant ses doutes, il fallait s'en assurer du bien fondé ou non, même si on doutait que ce soit utile.

- Vous contacterez Sire Sacrosanctus dans les plus brefs délais et lui poserez les questions adéquates, De Menessi.

C'était un ordre, pas une proposition et surtout pas une demande. Mais il devait avouer que De Menessi avait raison sur un point. Ils devaient savoir ce que Sayuri avait entendu.

- Qu'avez-vous entendu de la discussion entre Monsieur De Menessi et le professeur Ardayn ?

Si De Menessi était capable de sonder la tête de Sayuri, il devait surement être capable de déterminer si elle disait la vérité ou non, c'était la base.

Comme indifférente à ce que les deux hommes pouvaient bien se dire, elle observait tout ce qui se trouvait autour d'elle. La moindre chose lui faisait oublier ce qui se jouait à l'instant même. En d'autres temps, elle se serait repproché d'avoir été aussi bête, de s'être fait avoir comme une débutante. Mais maintenant... C'était bien plus compliqué. Terrée dans un coin perdu de l'Angleterre, elle songeait plutôt à récupérer ses forces plutôt que de penser à redevenir celle qu'elle était. Il serait temps de le redevenir... Si un jour, quelqu'un cessait de croire qu'elle était morte, disparue elle ne savait où.

Que cette affirmation vienne d'Istari la faisait frissonner. Si lui était capable de croire à sa mort, alors sur lequel de ses amis elle pouvait désormais compter? Elle baissa lentement les yeux sur ses bandages avec lesquels elle n'avait cessé de jouer depuis qu'elle était assise. Quelque peu fascinée par sa contemplation, elle répondit avec quelques secondes de retard à la question qu'Istari lui posa. Sa voix fut à la fois douce et absente.

-Oui. Il a été mon collègue au Magenmagot mais c'est avant tout mon mentor... Je crois qu'il me pense morte, lui aussi...

Elle garda un instant le silence. Quand Istari réaffirma qu'il voulait sonder son esprit, elle ajouta, toujours tranquille.

-Vous n'entrerez pas dans mon esprit, Monsieur de Menessi. Je veux bien répondre à vos questions mais en aucun cas, je ne vous laisserais me faire ça.

Le ton avait été identique à celui qu'elle avait utilisé quelques secondes auparavant mais l'on pouvait aisément déceler une touche de détermination. Elle savait que les deux hommes pouvaient penser que c'était parce qu'elle avait entendu leur conversation et qu'elle n'était pas celle pour qui elle voulait se faire soit disant passer. Mais elle ne voulait vraiment pas revivre ce qu'elle tentait d'oublier et qui revenait hanter ses nuits depuis qu'elle s'était enfuie.

Presque aussitôt après, elle reprit son air absent et apparemment totalement déconnecté de la réalité de la discution. Elle continua à jouer avec ses bandages qui ne ressemblaient plus à rien, désormais. Ils laissaient entrevoir quelques parcelles de peau qui était bien trop rouge pour en être réellement. Lorsque Lightmyst lui demanda ce qu'elle a pu entendre, elle releva la tête un peu brusquement, comme si elle était surprise qu'on lui pose une telle question. A vrai dire, malgré ce qu'elle avait dit, elle était quasi persuadée que les deux hommes allaient sonder son esprit malgré son désaccord.

Elle réfléchit pendant quelques secondes. Se remémorer ce qui s'était passé il y avait déjà plusieurs minutes lui demandait un effort qu'elle était obligée de fournir sous peine de ne jamais s'en sortir. Pour la peine, elle arrêta de jouer avec ses bandages. Elle se redressa un peu plus, si cela était possible et répondit d'une voix claire quoiqu'un peu fraîche.

-Il semble que je n'ai entendu que la fin de leur discution. mon rendez vous étant juste après celui de Monsieur de Menessi, je suis arrivée seulement quelques minutes à l'avance. Je n'ai pas vraiment prit note de ce qu'ils se sont dit. D'autant plus que ce n'est que du charabia pour moi. Pendant presque deux ans, je n'ai eut aucune nouvelle du monde, alors comprendre ce que trame mon médecin et votre subordonné, j'avoue que ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse dans la seconde.
J'ai perdu le fil de leur conversation en entendant pronnoncer le nom de Monsieur de Menessi qui, comme il vous l'a dit, m'était proche.

Voilà, elle avait tout dit mais elle avait sciemment oublié de s'excuser pour son indiscrétion. Son regard quitta le directeur puis vola jusqu'à Istari avant de se baisser de nouveau.

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Lorsque la voix du Directeur Lightmyst exigea d'Istari qu'il prenne contact avec Sacrosanctus, celui-là approuva d'un signe de tête bref et énergique, qui témoignait du fait qu'il avait réussi à se reprendre tout à fait. Il agirait, à partir de maintenant, avec toute la froideur et le professionnalisme qu'il avait à coeur d'afficher en toute circonstance. Lentement, la langue de plomb avait gravité autour du bureau de son boss pour disposer d'un angle de vision optimale vis-à-vis d'Iranoe. Il devait être capable de sonder ses yeux pour être réellement efficace. Le reste de la gestuelle d'Iranoe ne serait pas vraiment d'un grand secours, elle était tout excitée, heurtée, désemparée même. Ses jeux sempiternelles avec les bandages marquaient son besoin de fuite, de sollitude. La jeune femme semblait s'être engager sur les sentiers de la perdition, à cheval entre le sain d'esprit et le loufoque, entre la logique et la folie. Elle ne devait pas basculé du mauvais côté, alros que lui devait remplir son office. Il faudrait agir avec précision.

De Menessi eut un sourir à l'adresse de son supérieur lorsqu'il articual sa question, avec la douceur caractéristique de sa voix.

Le même sourir que celui qu'il venait de vouer à Iranoe lorsqu'elle avait répondu à son interrogation... La réponse concordait une fois de plus avec les souvenirs d'Istari, elle contribuait donc à avérer les déclarations de Sayuri. Ainsi, il semblait de plus en plus probable qu'elle en ait réellement réchappé, contre toutes attentes, mêmes celle du vieux fou qu'était Cryptos Sacrosanctus, le célèbre Grand Manitou de la Conférence internationale des Mages et Sorciers.

La jeune femme entamma une nouvelle réponse, qui cette fois-ci satisfait beaucoup moins la langue-de-plomb, dont le regard n'avait pas laché un seul instant la prunelle des yeux sombres de la magicienne.

- Réponse insatisfaisante à bien de niveaux Miss Sayuri! déclara-t-il d'une voix monocorde.

- Nous avons besoin de savoir ce qu'était ce charabia que vous avez mentionné à l'instant, aussi mystérieux soit-il pour vous... Je ne peux pas tolérer des réponses évasives, vous compromettez tout ce département. Vous n'auriez pas dû écouter. Répondez à nouveau je vous prie, et soyez plus claire...

Un temps de pause caractérisa les secondes suivantes.

- Faites appel à votre mémoire, je dois être au fait des mots qui vous ont marqués. Je verrai de la sorte si vous en avez déduit des choses, dans votre psychée, qui pourraient d'une manière ou d'une autre mettre en danger nos institutions.

...

Je ne veux pas voler vos pensées, mais même si vous maitrisez parfaitement l'occlumencie, vous êtes actuellement beaucoup trop fragile pour faire barrage.

...

Je me contenterai de lire en surface... Miss Sayuri, répondez à la question.

Il se tut pour tendre tout à fait son esprit vers celui de la sorcière. Décentrée de sa propre personne, sa pensée effleurait déjà celle de la femme.

***Je vais entrer... je dois entrer! Aie confiance. ***

Elle qui pensait en avoir presque terminé avec cette histoire, sursauta en entendant Istari s'adresser à elle pour lui dire que la réponse n'était pas satisfaisante. Aussitôt, elle posa sur lui un regard paniqué et dans un mouvement presque imperceptible, elle se recula dans le fauteuil. Ses mains se crispèrent sensiblement. Instinctivement, elle venait de se changer sa position pour en prendre une qui la montrait sur la défensive. Elle dû tendre l'oreille pour entendre les derniers mots qui lui adressait.

Elle frémit en constatant qu'il voulait vraiment pénétrer son esprit et qu'il avait raison sur le fait qu'elle était bien trop faible pour constituer l'habituel barrage qui camouflait la moindre de ses pensées. Celui qu'elle avait remit en place ne tiendrait jamais le coup sous ceux d'Istari, elle en était terriblement consciente. Elle baissa les yeux et allait répondre à sa requête quand elle sentit l'esprit d'Istari effleurer le sien. Aussitôt, ses lèvres se refermèrent et son regard se posa sur son ancien compagnon.

Les émotions contenues dans les prunelles grises étaient un véritable tourbillon d'émotions où la peur dominait toutes les autres. Il lui faisait peur, celui qui lui servait de directeur l'effrayait aussi. Elle avait peur de dévoiler ses pensées, peur que ses barrières aussi minces soient elles s'éffondrent en dévoilant le moindre de ses souvenirs, peur de l'endroit où elle était, peur de se retrouver face à ce qu'elle voulait oublier... Concentrée malgré tout, elle répondit à sa sollicitation.

**Non. Pourquoi le devrais je maintenant?**

Toute à sa concentration, elle oublie de répondre pendant un moment. Sa voix finit par se faire entendre.

-Je ne peux pas vous dire mot par mot ce qui vous vous êtes dit. Je peux vous citer ce que j'en ai retenu, oui mais pas le reste.

Elle prit une pause pour déglutir et soupirer. Résister à ce qui n'était pour le moment qu'un effleurement tout en faisant travailler sa mémoire lui demandait bien plus de forces qu'elle en avait en réalité. Néanmoins, elle reprit.

-Vous parliez d'une découverte majeure qui a des applications pour la médicomagie, apparemment. Votre différent avec mon médecin tient du fait qu'il ne voit que l'intérêt de cette découverte et pas de ce qu'elle implique. Il était question de sang que l'on fait couler pour l'enchantement. C'est tout ce que j'ai noté.

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Lightmyst observe Miss Sayuri, non sans adresser quelques regards àa la dérobée à son subalterne. C'était une situation délicate, et mieux valait ne pas prendre de chance, pour éviter toute action malencontreuse. Istari semblait impliqué émotionnellement, bien qu'il tente de le cacher, avec brio certes, mais Lightmyst avait vu mieux comme dissimulation.

- Réponse insatisfaisante à bien de niveaux Miss Sayuri! Nous avons besoin de savoir ce qu'était ce charabia que vous avez mentionné à l'instant, aussi mystérieux soit-il pour vous... Je ne peux pas tolérer des réponses évasives, vous compromettez tout ce département. Vous n'auriez pas dû écouter. Répondez à nouveau je vous prie, et soyez plus claire...

Lightmyst lance un regard sombre au langue-de-plomb lorsu,il lui reproche d'avoir écouté. Ils n'étaient pas là pour faire des reproches et surtout pas des menaces. Ils voulaient savoir ce qu'elle avait entendu. point.

- Vous parliez d'une découverte majeure qui a des applications pour la médicomagie, apparemment. Votre différent avec mon médecin tient du fait qu'il ne voit que l'intérêt de cette découverte et pas de ce qu'elle implique. Il était question de sang que l'on fait couler pour l'enchantement. C'est tout ce que j'ai noté.

Lightmyst hoche la tête. C'était assez précis comme réponse, un peu trop précis d'ailleurs. Il aurait presque préféré quelque chose de plus évasif. Lightmyst toussotte et agite sa baguette d'un geste nerveux, presque inconscient.

- Oh, vous savez, Mademoiselle Sayuri, dit le directeur du département des mystères en esquissant un sourire bienveillant et en lui tapotant délicatement l'épaule, ils n'ont pas parlé de sang qui coule, ni d'enchantement, pas plus que d'une notion de ce genre.

Dans la mémoire d'Iranoe, quelques détails sont rayés, notamment une pensée ayant justement trait à du sang coulé pour un enchantement. Enfin peut-être qu'ils en avaient parlé, mais elle ne les avait pas entendu clairement. De toute façon, elle n'avait pas entendu grand chose, si elle y pensait bien.

- Encore un peu de thé, Mademoiselle ? demande-t-il, aimablement.

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Il était tout bonnement déconcertant de voir avec quelle facilité et quelle indiférence Lightmyst pouvait embobiner l'esprit des autres en usant de sa puissante magie. En quelques secondes, il avait déjà modifié efficacement la mémoire d'Iranoe, une nouvelle qui ne réjouissait pas particulièrement Istari d'ailleurs... Le temps avait été anormalment court, est-ce que ca signifiait tout simplement que ca avait été le choc mental de trop? Quelle avait sombrer pour de bon? A cause de lui indirectement?

***... Je tuerais Lightmyst si ca devait être le cas... Et dire qu'à l'instant, je m'apprêtais à faire pire! Nom d'un phénix à plume bleue, il faut qu'elle se repose...***

De Menessi n'avait pas ignoré le regard brutal de Lightmyst lorsqu'il avait reproché à Iranoe une réponse trop évasive. Néanmoins, ses dires s'étaient avérés vrais, et maintenant, le directeur devait le reconnaitre, elle avait réellement représenté un danger pour les Mystères, aussi infime eut-il été.

Aucune information ne devait filtrer hors du département ou hors de l'une des têtes des langues-de-plomb. C'était un principe immuable.

- Monsieur, je pense que cette affaire est maintenant réglée. Pour le reste, je rammène madame chez elle. Merci d'avoir levé le voile de mystère qui affectait ma vue. Mes sentiments pour quelqu'un ne viendront plus jamais prendre la place de la froide logique.

Monsieur...

Très gentleman, il s'était incliné, en guise de salutations. Lui, ses valises et Iranoe n'allaient pas tarder à repartir! Le jeune homme referma délicatement ses doigts sur l'avant bras droit d'Iranoe, l'invitant à se relever.

- Hey... Ira', le professeur Ardayn a un emploi du temps chargé, on ne va pas l'ennuyé plus longtemps. Rentrons!

Du coup, Lightmyst passait pour le vieux médecin, et son bureau du département des Mystères pour un cabinet médical. Le tout paraissait on ne peut plus plausible, en raison entre autre de la multitude de sens que pouvait revêtir l'avant dernier énoncé de De Menessi.

- On te soignera chez toi Ira... Let's go!

-Euh.... oui, s'il vous plaît.

Son regard était devenu vague, perdu dans on ne sait quelle lymbe. Que faisait elle ici? Elle l'avait plus ou moins oublié. Non loin d'elle, il y avait Istari... Istari... Que faisait il ici? Et elle...? Elle devrait être face au professeur Ardayn qui était censé guérir le reste de ses blessures et notamment, ses mains. Son regard quitta Istari pour errer dans la pièce. Peu à peu, ses idées s'éclairsissaient. Elle secoua lentement la tête. Elle était là parce qu'elle était involontairement arrivée en avance à son rendez vous avec le professeur Ardyn et qu'elle avait plus ou moins entendu une conversation dont le seul mot qu'elle était parvenue à retenir était le nom d'Istari.

Peu à peu, sa tasse de thé à la main, elle remettait le court des évènements. Istari qui ne l'avait pas reconnue, Istari qui l'avait traité comme la dernière des étrangères, Istari qui... De perdu, son regard s'anima pour laisser quelque peu deviner sa colère contre les agissements du dit Istari. Néanmoins, son regard prit rapidement son expression indifférente qui avait toujours dissimulé ce qu'elle pensait réellement. Elle sirota son thé, ignorant superbement ce qu'Istari était en train de raconter à son directeur.

Elle recula son bras quand il y posa ses doigts. D'une voix tremblante qui dissmulait mal sa peur et sa colère, elle murmura.

-Je crois t'avoir déjà dit de me lâcher, Istari.

Elle lui jeta un rapide regard avant de se relever mais avant qu'elle n'ait pu faire un mouvement, une lettre apparu sur ses genoux. Elle haussa un sourcil puis la prit et regarda le sceau qui la cachetait. Elle fronca les sourcils et la rangea soigneusement dans l'une de ses poches avant d'accomplir les mouvements nécéssaires pour qu'elle se retrouve debout. Elle ajouta d'une voix tranquille.

-Ne me prends pas pour une idiote, Istari. Je sais pertinemment à quoi ressemble le professeur Ardayn.

Elle se détourna de lui pour faire face au directeur devant lequel elle inclina légèrement la tête en murmurant.

-Je suis consciente que vous n'avez fait que votre travail, monsieur. Je présume que vous avez voulu sauvegarder votre département comme me sauvegarder moi même. Merci pour votre délicatesse.

Elle lui adressa un faible sourire avant de se tourner vers Istari et de finir avec ce qu'il lui avait dit.

-Je n'habite plus chez moi. Si tu y étais allé récemment, tu saurais que mon "chez moi" a tout bonnement flambé il y a quelques jours, le lendemain de mon "retour" pour être précise. Pour le moment, j'habite chez Miss Mainella.... Et je préfèrerais retourner à Ste Mangouste. Mon rendez vous était important...et je dois récupérer ma baguette.

En guise d'explication, elle leva ses mains dont les bandages étaient fortement endommagés à cause de sa nervosité durant tout l'entretien. Ils laissaient entrevoir l'était de ses mains. Lentement, elle les laissa retomber et les cacha dans ses poches en ajoutant.

-Tu pourras rester si tu veux. Je... Je t'expliquerais tout à ma sortie, si tu en as envie, évidemment.

A son ton, il était évident qu'elle ne pensait pas qu'il accepterait. Elle se rapprocha de lui et attendit patiemment qu'il réponde et l'aide à partir.

Invité

Lightmyst avait l'incroyable qualité d'être méticuleux dans son travail, et cette fois, il avait été méticuleux à un tel point qu'il avait réussi à ne toucher qu'aux souvenirs précis concernant l'entretient à l'hôpital. Il n'avait pas inclu la discussion dans son bureau, ce qu'Istari avait présuposé fait malgré l'absence de mots pour le confirmé. Erreur, Lightmyst n'avait pas jugé nécessaire d'y remédier... Encore une baffe monumentale pour le jeune de Menessi, qui devait maintenant passer pour le dernier des incapables auprès de son boss.

Il règlerait le problème plus tard... pour l'instant, il y avait d'autres chats à fouetter.

- Très bien Sayuri, offre acceptée, nous levons le camp... Ardayn aura certainement eut tout les bons égards nécessaires à la sauvegarde de ta baguette magique.

Il y eut un interlude...

-Monsieur le Directeur, cette fois je me retire définitivement. Mes mensonges n'ont pas pris, malheur à moi. Bonne journée monsieur.

Le garçon frappa les paumes de ses deux mains l'une contre l'autre, engendrant le départ précipité de ses valises vers la cheminée, qui y trouvèrent largement assez de place. Il invita Iranoe à passer devant, un instant avant de la suivre et de s'emparer d'un peu de poudre de cheminette.

- St-Mangouste...

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Le regard humide de chouette rachitique observe les deux personnages, l'air raisonnablement amusé. Il hoche la tête lorsque la jeune femme le remercie, mais elle n'est pas conne, elle sait qu'il n'est pas tout à fait innocent. Il hoche la tête avec respect, mais ne dit pas un mot.

Il écoute la discussion qui suit, attentivement. Y'avait des détails intéressants. Elle finit par inviter Istari de la reconduire.

- Monsieur le Directeur, cette fois je me retire définitivement. Mes mensonges n'ont pas pris, malheur à moi. Bonne journée monsieur.
- Nous en rediscuterons, De Menessi. Assurez-vous qu'elle ne manque de rien et n'essayez pas d'en faire trop. Mes hommages, mademoiselle, ce fut un plaisir de vous rencontrer.

-Merci, Istari.

L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres tandis qu'il saluait son directeur qui semblait amusé. A vrai dire, c'était quasiment le but d'Iranoe. Elle venait de mettre une giffle à Istari de la même manière qu'il lui en avait mit plus d'une depuis qu'il était sortit de chez son médecin. Aux salutations du directeur, elle répondit d'une voix tranquille, comme si toute nervosité s'était effacée alors que c'était loin d'être le cas.

-Le plaisir était partagé, M. le directeur.

L'instant d'après, elle prenait place dans la cheminée puis finit par disparaître après qu'Istari ait lancé le nom de leur destination. Il ne leur fallu que quelques secondes, qui parurent une éternité pour la jeune femme, pour arriver à Ste Mangouste. L'arrivée fut quelque peu mouvement pour Iranoe qui vacilla et retrouva son équilibre en se retenant de justesse à l'un des montants de la cheminée. Se faisant, elle prit appuit sur l'une de ses mains, elle grimaça mais aucun son ne franchit ses lèvres. Son séjour avait au moins eut pour avantage de lui avoir apprit à souffir en silence.

Elle laissa Istari sortir de la cheminée puis suivit le même chemin. Elle était étonemment pâle et semblait au bord du malaise. Elle s'appuya à la cheminée en soupirant et en fermant les yeux, la tête posée contre le marbre. Elle murmura d'une voix hâchée pendant qu'elle luttait contre la perte de conscience qui la menaçait et pour récupérer son souffle.

-Je... suis.. dé..désolée pour tout, Is... Istari. Je...n'aurais pas dû te... parler ainsi... avec Lightmyst à... côté... Quant à mon... "absence"... Je... Je n'ai pas pu... faire... autrement.

Invité

- Revigorem!

Le sortilège fusa de la baguette du jeune homme pour heurter Iranoe en plein ventre. Une douce chaleur traversa alors son corps, un soupçon de couleur embelissait à nouveau sa peau, au teint toujours trop blême.

Istari avait vaguemment visé la belle, de dos, alors qu'il déambulait dans le même couloir que tout à l'heure. C'était le ton haché de la voix d'Iranoe qui lui avait fait comprendre qu'elle avait besoin d'un revigorant, sous peine qu'elle ne s'évanouisse sur le champ. Dès lors, il eut été un monstre de ne pas s'exécuter sur le champ.

Après les quelques secondes de silence qui suivirent l'incantation, il ajouta:

- Oublie ce Lightmyst, c'est un imbécile qui m'insupporte, et un jour je remplacerai ce débri, aussi doué soit-il en matière de magie mentale. C'est bien là son seul talent d'ailleurs.

maugréa De Menessi, qui, malgré les apparences, n'avait absolument aucune estime pour son supérieur, qui ne représentait pour lui qu'un obstacle, horriblement gênant! Dire qu'à l'époque, le Directeur des Mystèrers, c'était lui, à 19 ans seulement... Si Hertz ne s'en était pas mêlé aussi, si Eiri n'avait pas formenté un complot... il y serait toujours, avec une magie intacte.

Non, il avait dû tout reconstruire, tout reprendre à zéro, s'efforcer de se reconstituer une assise et de gommer les défauts de la précédente, dont il n'avait pu que déplorer les conséquences fâcheuses.

- Dépêche toi un peu, veux-tu? Tu emménageras chez moi pour un temps, mais ca ne pourra être que provisoire. Evite aussi de me fourguer des lascars de ton paternel, il se pourrait que j'en tue sans en avoir précisément le droit.

Un sourir mauvais passa sur ses traits, grimace qu'Iranoe ne put déceler, rester en retrait derrière l'homme froid et autoritaire qu'était redevenu de Menessi.

- Pour en revenir à Lightmyst, ce type est un crétin... Il entend homologuer un haut acte de magie intermédiaire à l'usage des médecins. Il veut utiliser la magie noire sur les pacients de Ste-Mangoust... et on le laisse en poste! Un scandale... c'est à cause de lui que j'ai dû mener mes recherches et en présenter les fruits à Ardayn. Certains jours, je hais mon boulot Ira.

Je t'en prie, hates-toi!

Son vigoureux poignet heurta, vif, le heurtoir de la porte du cabinet du Professeur Ardayn.

Le sort la toucha sans qu'elle ait fait un geste pour l'esquiver. Il aurait pu la tuer, elle n'aurait pas bronché. Elle s'immobilisa, laissant le sortilège lui donner suffisamment d'énergie et de force pour continuer à avancer. Ce faisant, elle prit un peu plus de retard sur Istari qui, décidément avançait beaucoup trop vite. Elle le suivit tant bien que mal et parvint à se retrouver suffisamment proche pour entendre ce qu'il lui disait sans même la regarder.

La magie mentale... le seul talent de Lightmyst... Mais lui au moins n'avait pas tenté de pénétrer ses pensées. Elle savait qu'il l'avait sauvée du désastre. Elle n'aurait pu laisser Istari effleurer seulement ses pensées sans mettre sérieusement en danger ses maigres barrières mentales qui renfermaient désormais son propre enfer. Elle soupira en continuant à le suivre. Elle grimaça quand il lui demanda de se dépêcher et qu'il lui dit qu'elle aller habiter chez lui et qu'elle devrait éviter de lui envoyer les hommes de son père.

A cette pensée, un frisson la parcouru tandis qu'elle lui répondait d'une voix plus assurée.

-De Menessi, tu n'es qu'un idiot! Les "lascars" de mon père, sont morts pour la plupart quand je me suis enfuie, il y a quelques jours, tu n'auras pas de souci à te faire.

Son regard avait étincellé mais maintenant, il avait reprit son air absent tandis qu'elle accélérait pour le rejoindre. Elle ne répondit pas quand il lui dit qu'il haïssait son travail. Elle, elle haïssait son père... D'autant plus quand elle voyait ce que son absence avait donné chez Istari. Une ombre passa dans son regard tandis qu'Istari frappait à la porte du professeur Ardayn. Bien qu'elle eut envie de s'appuyer contre le mur, elle resta droite et digne quoiqu'absente, auprès d'Istari. En attendant que la porte s'ouvre, elle murmura.

-J'aimerais que tu viennes avec moi, Istari.

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