Le châtiment du pilleur (LIBRE)

Nombre de messages : 46 Age du Perso : 40 ans Date d'inscription : 04/01/2008

Le cimetière… existait il un lieu plus lugubre et plus morbide que celui ci ? C’était un pont entre les morts et les vivants, un lieu où ceux qui avaient quitté le monde normal reposaient, physiquement sous forme de cadavres puis d’ossements. C’était également un pont, un pont qu’empruntaient les vivants pour rejoindre l’au-delà en passant par la terre. Bref, c’était un lieu de réflexion profonde et empreint de philosophie. Du moins c’était ce que se disait Charles Oxenford, nonchalamment assis sur une haute branche, d’un saule pleureur d’une taille anormalement élevée. A le voir, dans son vêtement de soie brodé d’argent, sortant tout droit du tailleur magique le plus réputé, Alexandre Grierspec, nul ne pouvait se douter des sombres pensées qui tournoyaient dans l’esprit d’un homme, apparemment riche et sans soucis, et pourtant des soucis Charles en avait. La plupart étaient violentes, sombres. Mais pour une fois il y avait une nuance de regret et de mélancolie parmi celles ci. Quiconque le connaissant, même un peu, comprendrait ce que cette idée avait d’exceptionnelle, en effet Oxenford ne regrettait jamais rien… ni personne, le trépas d’autrui lui était aussi indifférent que le sort des vers de terre qui grouillaient sous son perchoir de bois. Sauf qu’il y avait eu une exception, tout récemment. Milie Lordness, une de ses sbires les plus fidèles… mais aussi un peu plus qu’un pion. C’était une des rares mangemorts qu’Oxenford considérait comme ayant de la valeur, ses pics sardoniques et ses sarcasmes perpétuels l’amusaient au lieu de le vexer ou de l’énerver. Chose rare, encore une fois. Et maintenant elle était morte et Charles était contrarié. Contrarié par la mort d’un tiers… les « élus » qu’Oxenford trouvaient digne d’estime se faisaient rarement tuer, grâce à leur puissance, à leur habileté… Mais cette fois ci rien n’avait pu éviter la mort de Milie…

Flash Back

Saoul Gredjys était nerveux, appuyé contre un lourd fauteuil rustique et de facture moyenne voire mauvaise. En temps normal jamais il n’aurait toléré un tel inconfort… Sauf qu’il n’avait pas vraiment le choix : il devait fuir, se cacher, se terrer dans les hôtels les plus miteux, dans les réduits les plus obscurs. C’était étonnant pour un spécialiste de l’histoire magique, c’était une profession relativement tranquille et les échanges de maléfices y étaient inexistants – et pour cause les criminels préféraient s’attaquer à des cibles lucratives rapportant des gallions sonnants et trébuchants. C’était pour ces raisons que Saoul avait choisi ce métier, depuis tout petit il était douillet et peu courageux, pas réellement froussard mais peu prompt à s’engager… Pourtant il y avait été contraint à la suite de la découverte d’un mystérieux cadavre, caché dans des ruines prétendument abandonnées, sa perplexité avait augmentée quand il avait reconnu dans les chairs pourries la tête d’un homme politique du Ministère de la Magie anglais. Donc la question, bien naturelle qui lui était venu à l’esprit était, bien sûr : que faisait un homme politique anglais enterré dans des ruines du désert de Syrie ? Au bout d’une enquête rapide sur InfoMagic il avait compris que l’homme politique s’appelait Brad O’Connor disparu lors d’un voyage en Syrie. Et c’est par la suite que tout avait mal tourné, on avait tenté de l’assassiner et les assaillants y étaient presque parvenus. Alors il avait dû fuir… Il avait parcouru l’Angleterre de long en large et pensait être tranquille dans le « Bluckberry », un petit motel sorcier qui n’était répertorié nul part et qui était au bord de la faillite. Il se trompait…

Des silhouettes progressaient doucement dans la cour ravagée pleine de mauvaises herbes du Bluckberry. Disposées en triangle elles portaient des masques en forme de tête de mort et ne faisaient aucun bruit en écrasant les feuilles et les hautes herbes, comme si leurs pieds ne touchaient pas terre. Mais cette grâce dissimulait autre chose, leur nature meurtrière et la colère qui émanaient d’eux. Colère tout à fait justifiée, jugez plutôt : trois tueurs expérimentés échouaient dans la simple tâche de tuer un gratte papier archéomage. Surtout que ces tueurs avaient un chef qui n’était pas content – réellement furieux pour tout dire – et qui, dans ces cas là, avaient tendance à éliminer les responsables de son mécontentement d’un coup d’éclair vert. Heureusement pour eux ils n’avaient pas fait leur rapport de vive voix, seulement par hiboux protégés des fuites par le sceau « confidentiel » du ministère ce qui leur avait permis d’échapper à la fureur de Charles Oxenford. Néanmoins ils savaient que la distance ne les protégeraient pas si ils devaient échouer à nouveau…

Saoul était en train de s’allonger quand soudain les vitres sa chambre éclatèrent sous la pression d’un vent noir et sombre, celui ci se matérialisa sans la chambre, laissant apparaître trois humains. Soudain une explosion, très violente, un piège… La belle femme aux cheveux blonds qui dirigeaient le groupe perd son masque, laissant apparaître une expression d’horreur pure, le temps reste suspendu un instant… puis elle disparaît par la fenêtre en hurlant, avant de se rompre le cou sur la terre de l’hôtel. Sa dernière pensée fut qu’il était étrange qu’un archéomage soit assez ingénieux pour piéger ceux qui le traquaient, alors que, théoriquement, il n’avait aucune expérience du combat. Voyant leur chef mourir les deux tueurs restants, qui s’étaient mis hors de portée juste à temps, envoient un regard de haine pure sous leur masque, un double éclair vert frappe Saoul. Il est mort. Ils sont soulagés car ils vont pouvoir faire un rapport positif.

Fin du Flash Back

Oxenford chassa les pensées qui l’insupportaient et s’apprêta à partir du cimetière. Il avait été à l’enterrement, avait fureté quelques temps, c’était suffisant. Soudain un craquement retentit. La nature cruelle de Charles reprit le dessus aussi vite qu’elle s’était éclipsée et il se tapit dans l’ombre, espérant assister à une scène de désespoir de la part d’un quidam ayant perdu un proche. Le quidam en question apparut, sa démarche était étrange, furtive même, il portait une pelle – ce que nota Oxenford avec surprise – et s’arrêta au milieu des tombes… Le visage de Charles prit une expression de curiosité, il savait ce qui allait suivre et espérait en apprendre plus. Mais… quoi !? Il se dirigeait vers la tombe de Milie… Oxenford saisit sa baguette, si l’autre faisait ce qu’il pensait qu’il allait faire… Le chien ! Milie avait été enterrée avec des superbes parures et l’autre l’avait sans doute vu, maintenant il s’employait à les piller, en commençant par casser la tombe à coup de pelle – dirigés par sa baguette magique - pour pouvoir déterrer le corps. Il n’eut pas le loisir de porter plus d’un coup. Tout se passa très vite, en une fraction de seconde le pilleur se tombe se retrouvait à genoux devant un avatar de furie, Oxenford. Celui ci brandit sa baguette et utilisa l’endoloris pendant quelques minutes, se souciant peu des cris de sa victime – nul ne l’entendrait, il faisait nuit et les tombes étaient à des kilomètres de la maison la plus proche. Il afficha une expression de mépris quand le pilleur de tombe supplia, arguant que sa famille était à la rue, qu’il devait la nourrir… pathétique. Oxenford leva sa baguette, s’apprêtant à infliger le sortilège mortel quand, soudain, il entendit des pas et vit une silhouette se profiler… Incroyable ! Il y avait bien quelqu’un dans le cimetière ce soir ! Tant pis, prudent avant tout il assomma le pilleur d’un violent coup de pied – qu’il ne puisse pas se plaindre de l’endoloris. Positionna sa baguette au dessus du corps inanimé, puis il prit une expression affairée, mais du devoir accompli, tel un bon citoyen venant d’arrêter un dangereux criminel. Oxenford était prêt à recevoir le visiteur nocturne…

Le cimetière... Quoi de mieux pour fêter son "retour" en toute tranquilité? Des morts, des tombes, de la brumes... Une atmosphère qu'elle trouvait apaisante contrairement à la majorité qui la trouvait glauque. Elle s'en foutait. Elle avait toujours adoré se ballader dans cet endroit. Malgré les mangemorts, malgré... n'importe quoi. Tout ce qui l'intéressait, c'était cette atmosphère qui restait inchangée malgré toutes les batailles, tous les actes de barbarie qu'il y avait eut à cause des hommes. Enfin, pas à cause de tous. A cause des mangemorts... ces idiots qui se pensaient forts et qui oeuvraient pour un "idéal"... Ideal qui se trouvait magnifiquement représenté par un fou de première incapable de se débrouiller par lui même pour faire quelque chose de ses dix doigts. Mais bon. Un incapable plus des incapables, ça donnait un groupe de fous... dangeureux oui... mais pas vraiment à craindre.

Enfin bref... les Tombes... Elles étaient ravagées. Ca au moins, ça n'avait pas changé. Mais il n'y avait plus son arbre sous lequel elle aimait bien s'asseoir pour écouter la nuit. Quel avait été l'imbécile qui l'avait détruit? Pfff... Du n'importe quoi. Enveloppée dans sa cape noire, sa capuche soigneusement posée sur sa tête pour qu'elle dissimule une bonne partie de son visage et ses cheveux à la couleur si particulière, elle avançait, slalomant entre les tombes. Enfin, celle qu'elle cherchait. Une tombe "perdue". Pas tellement perdue puisqu'un magnifique massif de lys noirs y poussait. Sourire. L'une de ses fleurs favorites. Elle savait où en trouver. Elle en cueillit une paire, se fichant littéralement de la sève couleur sang qui coulait sur ses mains blanches. Elle y plongea le nez un instant avant de faire en sorte que la sève cesse de couler et disparaisse de ses mains.

Avec les idiots qui se traînaient partout, on était jamais trop prudent. Et puis... autre prudence: retirer l'odeur de sang. Avoir fréquenté un tueur à gages pendant un moment lui avait quand même apprit deux trois trucs. Elle allait pour dégager un peu la tombe quand des hurlements retentirent. Merlin... Manque de discrétion flagrant. Ok, pas de maisons à des kilomètres à la ronde mais vu comment l'homme hurlait, nul doute que ceux qui habitaient les maisons allaient l'entendre. Surtout qu'il n'y avait aucun bruit. Nuit d'hiver, quand tu nous aimes. Sourire. Elle se redressa tout en changeant de forme. Pendant qu'on y était... Question sécurité, c'était le mieux. La chevelure rouge sang devint d'un blanc éclatant - hommage à Halewyn - et ses yeux d'un noir profond -hommage plus personnel cette fois ci Pas la peine de changer la peau, elle était suffisamment blanche. Mais le visage changea de forme tout comme le corps et les yeux qui devinrent plus ronds. Elle réajusta ses vêtements et sa cape qui étaient devenus trop grands, puisqu'elle venait de perdre quelques centimètres pour la peine.

Bon, plus que l'aura... Encore merci Hale... Et hop, ce n'était plus Iranoe Sayuri qui se balladait dans le cimetière mais une jeune fille... répondant au prénom de Jacinda Swort. Elle chemina tranquillement, dans sa cape devenue rouge bordeau. Celle ci dissimulait allègrement la baguette qu'elle tenait dans sa main...droite évidemment. Le bonheur d'être ambidextre. Quelques minutes plus tard, elle s'immobilisait à plusieurs mètres de lui. Silence. Elle examinait la scène... Malin de vouloir faire passer un doloris pour un simple étourdissement... Silence, encore. Le laisser parler.

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L’information. Une denrée on ne peut plus vitale dans le monde des sorciers, bien plus que dans celui des moldus. C’est assez paradoxal puisqu’il y bien plus de moldus que de sorciers, plus de mauvaise herbe que de bonnes pousses, plus de crasse que de pureté. Néanmoins cela s’explique d’une façon simple : là ou les moldus peuvent aisément parler entre eux sur de longues distances, les sorciers, eux, doivent avoir recours à des moyens magiques contraignants – tête dans la cheminée, patronus – ou à des hiboux qui sont relativement lents à effectuer leur trajet, bref seule une presse de qualité pouvait tenir la masse bien informée. Comme on le sait, la gazette du sorcier n’est pas un modèle de probité ou d’efficacité, surtout ces derniers temps, depuis l’accession au pouvoir des mangemorts et de leurs sbires représentés par une ministre croisée plante verte, selon Oxenford. Mais il y avait d’autres personnes à tenir au courant que le citoyen lambda, des personnes jugées plus importantes, plus intéressantes, plus dangereuses aussi. Charles Oxenford, directeur du département de Contrôle et de Surveillance des populations magiques était l’un d’eux. En fait étant donné son autre activité principale, chef des mangemorts, c’était un personnage qu’il convenait de tenir informé absolument et en toute circonstance, ainsi il avait tout un réseau d’informateurs, d’espions, de sbires, en plus de ses mangemorts qui lui rapportaient le moindre geste de ses ennemis – et nul doute qu’il en avait. Bien sûr ce n’était jamais parfait, si il avait pu prévoir avec une absolue certitude les mouvements et les actions de l’Ordre du Phénix – ou de l’autruche peureuse comme l’appelait les mangemorts - celui-ci n’aurait jamais pu arriver à gêner autant les opérations des tueurs encagoulés. Toutefois Charles pouvait être satisfait de l’efficacité de ses contacts, qui avaient tissés une toile épaisse dans toute l’Angleterre sorcière, et même moldue.

Il y avait en revanche un échec qu’il ne supportait guère : Poudlard, ce fief du monde sorcier, cette institution sacrée qui formait les sorciers et sorcières d’Angleterre et d’ailleurs avait une importance cruciale pour moult raisons, d’une part, évidemment, le symbolisme, celui qui tenait Poudlard tenait les idées, tenait la flamme de l’espoir et de la liberté de pensée, ensuite il y avait un aspect plus pratique : l’endoctrinement qu’on pouvait y dispenser assez simplement. En effet quand des premières années de onze ans, pour la plupart n’ayant aucune ou peu de notions sur la politique et les différents groupes entraient à Poudlard et qu’on leur inculquait des idées celles-ci dictaient leur façon de pensée. Evidemment pour cela il fallait les enseignants adéquats, des enseignants sans scrupules acquis à une cause – de préférence à celle des mangemorts et d’Oxenford. Poudlard est donc d’une importance capitale, mais, malgré tout ceci, malgré l’évident intérêt que portent les mangemorts à Poudlard, ceux-ci avaient fait chou blanc. Aucun renseignement n’avait pu être collecté sur les nouveaux dirigeants, sur ceux qui tenaient les rênes après la fuite des maraudeuses. Cela mettait Charles Oxenford dans une rage telle qu’il avait tendance à tuer ses espions juste après leur rapport, tendance qu’il avait dû réfréner puisque les bons espions étaient rare – et qu’il pouvait se rattraper en pendant par les entrailles quelques dissidents et autres infâmes personnages qui s’opposaient à lui.

Charles pensait à tout cela en même temps qu’il s’efforçait de dissimuler l’endoloris qu’il avait fait subir au pilleur de tombe. Il attendait que l’autre se montre. Mais il était relativement troublé : pour la première fois depuis un temps considérable il avait agi pour venger autrui. Oh il agissait au quotidien pour venger son ancien maître, Heinrish Mustang pour qui il avait éprouvé ce qui ressemblait le plus à du respect de l’admiration mais c’est tout. Jamais depuis qu’il était sorti de Poudlard Charles n’avait cru bon de se déchaîner contre autrui, sous prétexte qu’il ou elle avait fait quelque chose à une de ses connaissances – surtout que dans son esprit, en général, connaissance est égal à serviteur. D’autant plus que maintenant qu’il y réfléchissait ce pilleur, ce vandale, n’avait même pas commis un acte contre la personne de Milie à proprement parler. Décidément tout cela exaspérait Charles qui ne comprenait pas ses propres motivations, ses propres raisons d’agir. Etait il possible qu’il éprouve de l’amitié pour sa « sœur » tombée au combat ? Oui sans doute. Ce n’était pas ça qui allait contrarier ses projets mais le Maître était tout de même en colère contre lui-même. Si maintenant il se mettait à devenir sentimental ou allaient les mangemorts ! Heureusement il était à peu près certain que nul ne s’en apercevrait parmi les siens. Il avait laissé entendre auprès de ses favoris qu’il allait voir la ministre pour lui donner de nouveaux ordres. Il savait bien qu’il avait suscité quelques plaisanteries grivoises parmi ses mangemorts les plus frustres mais peu importe, de temps en temps les amusements, même vulgaires, étaient très utile pour maintenir la cohésion du groupe.

Puis l’intrus, en l’occurrence l’intruse, arriva devant Oxenford. Celui-ci la détailla sans aucune gêne, il n’avait rien à craindre après tout. La femme avait le visage dissimulé par une capuche et le chef des mangemorts pouvait difficilement la détailler. Elle n’avait pas du tout l’air dangereuse mais pourtant le Maître se sentait un peu nerveux. Il s’admonesta intérieurement. Pourquoi diable était il gêné ? Sa réaction était stupide, qui que ce soit il était sûr de pouvoir l’écraser en combat… n’est ce pas ? Et même si elle était une sorcière – ce qui n’était pas si évident – et qu’elle avait compris que l’homme recroquevillé comme une larve avait subi un doloris et qu’elle dénonçait Charles que craignait il ? D’une part son visage était peu connu donc elle ne risquait pas de le reconnaître sauf si elle travaillait au ministère, et même si par une malchance extraordinaire elle savait qui était Charles ce dernier pouvait faire enterrer l’enquête d’un simple geste. Et si elle rendait tout cela publique elle mourrait, tout simplement. Décidément il s’était conduit stupidement. Tenter de dissimuler quelque chose qui pouvait être tout à fait assumé était une erreur monumentale que Charles comptait bien réparer. Il s’avança vers sa victime du soir et, sans un seul regard pour la femme qui l’avait interrompu, lança l’éclair vert synonyme de mort. En effet le pilleur de tombe mourut immédiatement après avoir été percuté par l’éclair. Puis Oxenford se tourna, baguette à la main, vers la femme. Comme d’habitude sa voix était glacée et sinistre quand il prit la parole.

- Vous devriez partir Miss. Ce n’est pas un endroit pour vous, et surtout pas à cette heure avancée de la nuit. En plus… les accidents sont si fréquents dans le coin.

Charles Oxenford avait volontairement employé des mots simples car il ignorait à quelle classe sociale appartenait son interlocutrice, bien que ses vêtements ne soient pas négligés pour un sou. En prononçant sa dernière phrase il avait jeté un regard éloquent sur le cadavre.

Bon et bien... On y était. Immobile, silencieuse comme une ombre, elle se contentait d'observer l'étrange couple à quelques pas d'elle. D'un simple regard, elle avait analysé la situation. Un pilleur de tombe vautré sur le sol et tentant de retrouver un semblant de souffle après avoir subit l'un des pires sorts de torture et un homme, visiblement sûr de lui, qui tentait malgré tout de dissimuler le doloris. Enfin... Il finit quand même par réaliser que c'était inutile. L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres pâles alors qu'il se dirigeait vers le blessé. Elle ne broncha pas quand il lança le sort de mort. De toute manière, elle n'avait pas vraiment l'âme d'un scout alors... Néanmoins, elle ne pu s'empêcher de noter ce détail: l'homme était suffisamment sûr de lui pour ne pas dissimuler son visage et encore moins se cacher pour lancer l'un des sorts interdits. Alors de deux choses l'une. Soit c'était un idiot patenté, soit il était suffisamment important au ministère pour pouvoir balayer une quelconque enquête... ou peut être les deux.

Mais il était un peu trop tôt pour en juger vraiment. Alors qu'il se tournait vers elle, elle se contenta d'abaisser enfin sa capuche, dévoilant ses cheveux couleur neige et son visage. Elle ferma les yeux à demi durant un court instant.

Charles - Vous devriez partir Miss. Ce n’est pas un endroit pour vous, et surtout pas à cette heure avancée de la nuit. En plus… les accidents sont si fréquents dans le coin.

Voix glacée. Lentement, elle posa son regard noir sur lui. Son visage était la neutralité même... tout comme son regard. Il était difficile de savoir ce qu'elle pensait réellement à cet instant précis.

Iranoe -En effet... Comme celui qui vient de frapper ce malheureux, n'est ce pas?

Elle eut un sourire rapide, indéchiffrable. Contrôlant le moindre de ses gestes, elle pencha légèrement la tête sur le côté.

Iranoe -Dois je prendre vos paroles comme un conseil ou comme une menace? Après tout... Ce n'est pas moi qui tient ma baguette à la main... Auriez vous... peur?

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