La bicoque de Milford

- Ca tombe bien... J'ai l'imagination très fertile moi aussi. Montre moi ce que tu vaux et je te montrerai ce que je vaux.

Elle n'aura même pas d'efforts particulier à faire, puisque Milford montrait toujours ce qu'elle valait. Puisqu'elle avait d'énormes lacunes sur un point précis, à savoir la magie, elle se devait d'exceller partout ailleurs, c'était une question de crédibilité, de fierté et surtout de survie. Elle ne se sentait bien ni avec les sorciers, ni avec les moldus. Elle avait donc du se créer un semblant de bien-être d'une part et d'autre de ces deux mondes.

L'acajou aussi lumineux que le vert, elle soutient sans peine l'acier, probablement un peu inconsciente de ce qui sommeille en Hale. De toute façon, s'il avait eu à la tuer, il l'aurait fait plutôt et puis le moment n'était pas à de telles pensées, il lui avait fait des promesses prétentieuses et elle comptait bien qu'il les respectes.

- Tu sais déjà ce que je vaux, t'as failli y laisser ta peau, c'est déjà plus que ce qu'on te propose habituellement, non ?

Et déjà l'apothicaire a les doigts infiltrés sous les étoffes et s'acharne à les faire glisser sur le sol. Un souvenir fugace fait briller son regad, tandis qu'elle semble chercher quelque chose.

- Allez, joli volatile, sors de ta cage d'étoffe et vient te rouler dans l'herbes.

Un bref aperçu, il y a quelques mois, chez un ami mal en point,. Il avait disparu.

Allez, joli volatile, sors de ta cage d'étoffe et vient te rouler dans l'herbe.

Halewyn n'est pas en reste... Il se montre à la hauteur, il n'y a aucun doute la dessus. Ses prétention n'étaient pas fanfaronnades. Le seul hic, si s'en est un pour l'apothicaire, c'est qu'il est totalement silencieux, son souffle seulement perceptible.

Il ne lui fait pas perdre sa nuit à la donzelle, loin de là. Il ne s'arrête même pas quelques secondes entre les montées de plaisirs. Et oui, son imagination est exceptionnellement fertile. Parfois il la laisse avoir le dessus, parfois il se fait plaisir à la dominer entièrement sous l'oeil complice des dizaines de chats de la bicoque.

L'aube se pointe, le trouvant encore affairé à ne pas faire regretter à Ann sa nuit gâchée.

Elle goûte avec plaisir ces mains étrangères, ce corps inconnu qui déferle sur elle. Le silence de l'homme est d'un premier abord plutôt gênant, mais elle en trouve rapidement de nets avantages. Elle qui se fie aux manifestations de ses amants pour claquer leur rythme elle a l'agréable surprise de pouvoir laisser libre cours à ses pulsions sans devoir se soucier de son état. Comme il l'a affirmé, il est à la hauteur de ses prétentions et peut-être même d'avantage. Elle a même la profonde satisfaction de découvrir il semble aussi infatiguable qu'elle. Le jeu auquel ils jouent est sans retenue et sans tabou. La douleur et les frissons s'entremêlent et fusionnent pour n'être que plaisir.

Insatiable, elle goûte pour la première fois ou presque aux premiers signes d'épuisement. Mais elle doute que son épuisement ne soit pas plutôt de son sommeil coupé au lieu de cet effort physique. Ouaip, cette idée de l'utiliser comme cobaye n'aura eu que du bon, du moins pour les premières heures de cette délicieuse collaboration. Ils parlaient visiblement le même language corporel, signe qu'ils allaient probablement très bien s'entendre. C'était un signe qui ne mentait pas. Milford était ce que les moldus appelaient une sorcière, adepte de tout ce que la nature offre dans sa grande générosité. Si elle préférait nettement les plantes, tout ce qui entrait dans la confection de potions en tout genre ne lui étaient nullement étranger. Et elle en tirait nombre d'avantage parce qu'elle profitait évidemment de tout les bénéfices que pouvaient lui apporter son grand savoir sur les potions.

- Jusqu'à maintenant, la seule personne qui a réussit à tenir mon rythme était une femme, dit-elle spontanément en le repoussant sans douceur, coupant court à la "caresse" à venir. Te redores le blason des hommes.

Elle lui tourne le dos, lui laissant tout le loisir de voir les ravages qu'il a provoqué sur sa peau blanche et le reflets cuivré de ses cheveux humides de sueur onduler sor son corps, brillants aux premiers rayons du soleil.

- Miaarf, ronronne Nekane sur un comptoir.

Elle reçoit une caresse distraite, mais la chatte ne s'en contente pas. La grise tacheté de noir insiste, tandis que Milford fouille dnas ses trucs pour en tirer une fiole au liquide rosé qu'elle avale dans un geste machinal. À ses pieds, l'immense matou blanc lui renifle soigneusement le mollet avant de lécher sa sueur d'une langue râpeuse. Nekane se frotte contre elle, la queue frétillante et sa tête disparaît sous la masse rousse avant de réapparaître. Milford lui accorde une autre caresse, laissant le matou au sol poursuivre sa besogne, maintenant rendu derrière le genou.

Un quelque chose humide et de frais suivi d'une sensation râpeuse vient érafler la peau du dos d'Halewyn. Une chatte d'espagne au pelage fourni reste sur le qui-vive, mais le goût de sel de la sueur a toujours plut aux chats.

Le retour de milford près de Hale vaut à l'apothicaire un miaulement de protestation de Nekane et du matou blanc. Elle tend un verre à l'homme, tout en lui adressant un regard qui donne à ne pas protester. Elle ne dit pas un mot et va s'assoir pas loin, à portée de vue et de mains, sans aucune pudeur, parfaitement à l'aise.

Jusqu'à maintenant, la seule personne qui a réussit à tenir mon rythme était une femme, dit-elle spontanément en le repoussant sans douceur, coupant court à la "caresse" à venir. Te redores le blason des hommes.

Halewyn ne répond rien. Redorer le blason des hommes? Un autre ramassis de conneries ouais... Ses sens sont apaisés, mais son esprit reste en ébullition. Il n'y a aucun répit là dedans. C'est à rendre dingue.

Elle le laisse contempler les ravages qu'il a causé... Et il ne se gêne pas l'assassin. Oh que non! Une langue râpeuse vient couper court à sa contemplation. Il tourne la tête pour voir la chatte d'Espagne. L'acier se fixe au mordoré un court instant avant que le félin ne reprenne la consciencieuse toilette de l'Homme qui ne bouge pas tant que la chatte ne se sera pas lassée.

Elle s'asseoit un peu plus loin, laissant la lumière baigner ce corp racé. Halewyn n'en apprécie que plus ce spectacle. Jirel, elle, en a assez et saute sur le sol avant de détaler à toute pattes.

Il va jusqu,à ses pantalons et en sort une bourse bien rebondie. Il la jette sur la table basse du salon.

Voilà un acompte... Quand yen aura plus, tu me le dis et je t'en reverserai un autre. Mais je vais vouloir une facture détaillée avec tout les prix des potions. Il y a 1000 Gallions là-dedans.

Il la regarde, une lueur d'approbation dans l'oeil. Il n'y en a qu'une qui surpasse celle là...

Si tu veux remettre ca un de ces 4 c'est quand tu veux. Juste pour le plaisir de la chose...

Été 1983, Juillet en pleine nuit. Le veille du soir suivant.

Il fait sombre. Un dernier tour de la bicoque et elle s'assure que tout va bien. Ses félins dorment ou sont dehors, mais elle ne s'inquiète pas, c'est toujours pareil. Elle monte à sa chambre, se met en robe de nuit et s'endort peu de temps après.

Elle se réveille quelque temps plus tard. Elle ne sait pas trop pourquoi, mais quelque chose l'a réveillé... un bruit peut-être. surement un des chats... elle repose la tête sur l'oreiller et essaie de dormir. Elle n'y arrive pas. Quelque chose la dérange. Elle ne sait pas ce que c'est, mais quelque chose de pas normal se passe. Elle se lève le plus doucement possible et se penche au-dessus de la rembarde qui surplombe le rez-de-chaussée. Rien. Tous ses chats dorment.

Tous ses chats dorment ? Mais... aucun ne lève la tête vers elle. Pourquoi ? C'est pas normal... Ixaï, l'énorme Ragdoll est couchée en boule dans le fauteuil juste sous elle. Elle reste silencieuse et détache la chaîne qu'elle a autour du cou et la laisse tomber sur le chat. Il n'a aucune réaction.

Merde, merde, merde, il se passe vraiment quelque chose. elle recule de quelques pas, puis se fige. Elle a entendu respirer.... juste derrière elle. Il était déjà en haut. Elle se retourne lentement et fait face à la silhouette qui se découpe dans la fenêtre ouverte. Elle était certaine qu'il n'était pas là quand elle s'est réveillée.

- Coeurd'Acier ?, chuchote-t-elle.
- Non, mais on aimerait bien savoir où il est.
- J'en sais rien. Je ne l'ai pas vu depuis plusiurs semaines.
- On sait. On est là pour lui faire un message, dit l'homme en avançant.

Ann recule, mais elle se retrouve bientôt adossée contre la rembarde.

- Quel genre de mess...

Elle n'a pas le temps d'en dire d'avantage qu'elle reçoit un magistrale revers qui la fait chanceler, puis il la pousse dans les escaliers. La descente est douloureuse et elle atteint le plancher du premier en gémissant de douleur. Milford n'est pas taillée pour affronter qui que ce soit, ni par magie, ni par la force. Elle est aussi délicate que le lierre.

L'homme descend l'escalier, lentement. elle se bouge, pour essayer de s'éloigner, mais il la retient par les cheveux et la plaque sur le sol.

- Tu sais, c'est pas contre toi. C'est contre lui.

Et la suite se perd dans une avalanche de coups elle perd rapidement la conscience de ce qui se passe autour, à part quelques bribes. Comment pouvaient-ils savoir qu,ils avaient un quelconque lien. C'était impossible. Elle n'avait rien dit et elle était persuadée que personne ne pouvait suivre Halewyn. C'est donc lui qui avait dû parler.

Il lui semble entendre ces quelques mots.

- Dis-lui que c'est Théodore, lui chuchote-til à l'oreille.

Théodore essaie-t-elle de se rappeler avant de perdre connaisance.

Un double crac. Halewyn relâche Théodore avant de retraiter dans les sous bois. Dans l'Ombre de ceux ci, il observe attentivement la bicoque.

Ses trois tours habituels et silencieux plus tard, il finit par prendre la parole. Tout semble calme, trop calme... mais c'est l'athmosphère habituel qui plane autour de cette maison, Halewyn le sait.

J'te laisse y aller ouvertement. Si c'est elle, on s'en occupe à deux. J'te suis...

Sans faire de chichis, l'assassin disparait. Une br`ve pression sur le bras de Théo lui indique que Hale est là, tout près et prêt à intervenir

Eh dis donc, elle est particulièrement de mauvaise planche la cloture ce soir! Et depuis quand qu'elle a des broches de fer?

Halewyn hésite entre le rire et la perplexité. Dans son cerveau ca cogite fort en regardant Théodore se débattre.

Première constatation, oui Ann est en criss contre lui... La clôture le prouve... Waaaw mec faut être un génie pour s'apercevoir de ca.

Deuxieme constatation, oui, Théodore a vraiment besoin de se faire sortir de là et pas dans cent ans... Réfléchit vieux.

Renard, change de forme. C'est vraiment pas ta journée toi... T'aurais dû rester à la maison.

Et il ne réapparait pas, of course... Ca serait se vendre... En lui même, il grimace pour Théo, surtout lorsque la clotûre lui mord violemment le fond de culotte

Ben ... oui pis non... La clôture m'a toujours fait bon acceuil. Y'a quelque chose qui se passe.

La baguette de Théo s'envole et va se poser aux pieds de l'animagus.

Halewyn réapparait. Il commence à en avoir marre de cette situation stupide. Se départissant de son manteau, il longe la clôture à distance prudente.

La mâchoire carrée, le regard flamboyant, il pointe la baguette et fait exploser une fenêtre d'un sortilège bien placé.

Sort ou on démolis ta piaule.

Double voix, la voix rauque d'Halewyn couplée à une voix profonde, abyssale. Ils sont là, devant le portail, chevelure éclatante sous le pâle éclat de la lune. Sombre, fier et altier, mais en même temp bestial.

Il en a assez et ca se voit. On ne touche pas à ses possessions.

Elle observe l'homme à travers la fenêtre, qui se débat avec la cloture. Il s'en sort plutôt bien, se changer en renard lui a donné une chance. Elle ne prend pas de chance, elle a monté la cloture au maximum de son agressivité et elle compte bien la garder ainsi.

Et Halewyn apparaît. Elle aurait du s'en douter. Son oeil acajou, celui qui n'a pas trop été touché se plisse méchamment. Tout ça c'est de sa faute. Quel salaud...

- Sort ou on démolis ta piaule.

Comment ose-t-il la menacer après ça ?! Et qu'est-ce que'il fout ici d'ailleurs ? Surtout à se dissimuler comme ça ? C'est louche son truc. Elle n'a pourtant pas chercher à le contacter, ni rien. Et elle n'a vu personne, depuis. Non, c'est vraiment trop louche, vraiment. Mais bon, elle ne va pas le laisser démolir sa bicoque pour une question de crainte...

Elle ouvre la porte et sort à peine, laissant la lumière à l'entrée enflammer de reflets rougeoyants son épaisse tignasse bouclée. Elle reste à demi cacher, s'arrangeant pour qu'on ne lui voit pas le visage.

- Qu'est-ce que tu veux ? Fout le camps, Coeurd'Acier. Tu ne respectes pas les règles. Il n'a jamais été question d'une autre personne dans notre entente.

Nekane se glisse entre les jambes de sa maîtresse et s'assoit à ses pieds, protectrice. Le regard vert de la chatte dévisage les deux humains.

Qu'est-ce que tu veux ? Fout le camps, Coeurd'Acier. Tu ne respectes pas les règles. Il n'a jamais été question d'une autre personne dans notre entente.



Les voix d'Halewyn claquent simutanément, comme un coup de fouet, comme s'il serait juste derrière elle. Il est furax et ca se voit.

Fais nous pas chier... Notre entente, tu ne l'a pas respectée non plus.

L'assassin sort la baguette qu'ils ont trouvés chez Théodore. Il la brandit pour qu'elle puisse bien la voir. Le bois de vigne, même de loin, est parfaitement reconnaissable.

T'a pas oublié un truc hier? Genre pas laisser trainer tes cheveux n'importe ou? Nous sommes juste de passage, te ramener ta baguette. Mon pote, ici présent, attends juste de te retourner la politesse de ta visite d'hier. Qui sommes nous pour l'en empêcher?

- T'a pas oublié un truc hier? Genre pas laisser trainer tes cheveux n'importe ou? Nous sommes juste de passage, te ramener ta baguette. Mon pote, ici présent, attends juste de te retourner la politesse de ta visite d'hier. Qui sommes nous pour l'en empêcher?

Mais de quoi il parlait là ? Hé, mais c'est à elle ça. Elle l'avait pourtant enfouie dans le fond d'un tiroir depuis des années sans y toucher.

- JE RESPECTE MES ENTENTES, TOUJOURS !, explose Milford, vexée qu'on mette son intégrité en doute. Ann avait beau flirter avec les poisons et autres décoctions plus ou moins légales, elle respectait toujours sa parole. Politesse ou pas, c'était pas moi. Du moins pas hier. Et si j'ai abîmé l'entente, c'était totalement involontaire. Et puis d'abord, depuis quand je traîne ma baguette quelque part ? Tout le monde sait que j'suis qu'une pauvre cracmol, alors j'vois pas l'intérêt de la laisser traîner quelque part. Et d'ailleurs, pourquoi j'aurais prit le peine de m'en encombrer, pauvre crétin ! Arg, et puis, tu peux bien te la mettre où je pense, pour ce que ça me sert !

Milford furieuse ? Naaaaaaaaaaaaaaaan. Juste avant qu'on puisse répliquer à sa tirade, elle pointe Halewyn dans un élan d'impulsion.

- Et, tu diras à ton copain Théodore qu'il est mieux de se cacher, parce que si je découvre qui c'est, vous allez le retrouver liquéfié à l'intérieur de sa propre peau.

Le ton est tellement incisif, tellement décidé, qu'il n'y a aucun doute à savoir qu'elle sait le faire. Elle tourne les talons et claque la porte à en faire trembler les murs.

...Hem...O-Ouais...

Mais Halewyn ne l'écoute pas. Il toise la femme qui est toujours à contre-lumière... Aucun moyen de savoir qu'elle est amochée. Mais elle est furax l'Apothicaire. Stoïque, mais tendu comme s'il marcherait sur le fil du rasoir. Halewyn contient sa part Phoenix Noir, mais c'est tout juste. Ses yeux ne deviennent que deux minces fentes rougoyantes.

JE RESPECTE MES ENTENTES, TOUJOURS !Politesse ou pas, c'était pas moi. Du moins pas hier. Et si j'ai abîmé l'entente, c'était totalement involontaire. Et puis d'abord, depuis quand je traîne ma baguette quelque part ? Tout le monde sait que j'suis qu'une pauvre cracmol, alors j'vois pas l'intérêt de la laisser traîner quelque part. Et d'ailleurs, pourquoi j'aurais prit le peine de m'en encombrer, pauvre crétin ! Arg, et puis, tu peux bien te la mettre où je pense, pour ce que ça me sert !

Je sais pas moi... T'es ptet une fausse cracmol. Ca c'est déjà vu.

Leur répondent ils, aussi venimeux qu'elle.

Et, tu diras à ton copain Théodore qu'il est mieux de se cacher, parce que si je découvre qui c'est, vous allez le retrouver liquéfié à l'intérieur de sa propre peau.

...Euh...H-Hale...? C'est que...

QUOI?

La voix rauque n'est plus, c'est la voix abyssale qui a pris le relais.

Il tourne la tête tellement brusquement vers Théodore, s'en est hallucinant. Il est plus que mécontant, il est furax. Se pourrait il que ce soit une mise en scène du Chasseur? Son attention tournée vers son compagnon, il donne à Ann la fraction de seconde qu,elle a besoin pour s'embarrer dans sa masure. Et ca ca frustre Phoenix Noir.

Halewyn en doute. Il se retire pour réfléchir dans le tréfond de son esprit. Phoenix noir prends toute la place. Hale semble se ramasser sur lui même, comme un fauve prêt à l'attaque. La posture typique de Phoenix Noir.

...Calme toi, c'était pas elle qui m'a attaqué hier soir...D'ailleurs je sais pas pourquoi elle veux me tuer...C'est la première fois de ma vie que je la vois

Il lève le nez, respire l'odeur de la peur de Théo. Il y a une fraction de seconde ou ca semble batailler dur dans les prunelles. Puis il se redresse, les prunelles reprennent une dominante grise. C'est Halewyn et il ne semble pas moins féroce que son alter ego.

Relaxe, j'te boufferai pas. En fait, j'm'en doutais, elle t'a pas reconnu... Mais là elle nous tape sur les rognons. Ca suffit.

Il pivote et lance un sortilège d'explosion sur la porte. U double crac et il transplane juste à l'intérieur, hors de portée de la clôture. Il repasse presto en mode invisible et se met èa la recherche d'Ann

Une fois à l'intérieur, elle monte à la mezzanine et se dirige tout droit vers la commode où elle avait rangé sa baguette, il y a plusieurs années. Elle vide le tiroir de son contenu, des sous-vêtements délicats, et les jette rageusement sur le sol.

- Saleté, il l'a prit. Il l'a prit ce salaud ! marmonne-t-elle avec rancoeur.

Elle se relève brusquement au moment où sa porte d'entrée explose. Elle sursaute et se colle au mur, de manière à voir en bas, mais qu'on ne puisse pas la voir d'en bas.

Elle ne voit rien, personne n'entre, mais lle connaît bien sa maison et ses chats. Ils ont tous sursauté, la plupart ce sont levés et fixent un point précis. D'où elle est, elle voit bien Nekane, qui sur "son" comptoir suit l'invisible de ses yeux verts.

- Miawrr.
- Fout le camp, Coeurd'Acier, dit-elle d'une voix sinistre, venant du deuxième. Fout le camp, je ne veux pas te voir.

Fout le camp, Coeurd'Acier... Fout le camp, je ne veux pas te voir.

Ca tombe mal, on en n'a pas fini.

Il la suit à la trace. Cette effluve de terreur et de frustration lui est suave, enivrante. Les chats ne sont qu'un inconvénient mineur. Il prends son temp, goûte cette odeur, la fait rouler sur son palais... Oh douce mère des chasseurs... Dame La Mort, laisse moi danser avec toi ce soir.

Une marche craque, il sait qu'elle est en haut. Juste en haut des marches, il apparait. Dans l'obcurité de la mezzanine, il hume l'air, penche la tête à gauche, ça droite, les yeux mi-clos, l'oreille tendue. Par sécurité, il s'éloigne des marches, prêt à toute éventualité.

Les prunelles métalliques trouvent Ann.

Milford ne se cache pas. Elle se dissimule, nuance. Elle l'entend monter, puis il apparait une fois en haut. Il la cherche et il la trouve, mais il ne peut voir que sa silhouette. Elle est plongée dans le noir et la lumière du rez-de-chaussée est trop faible pour bien éclairer l'étage.

- Je t'ai dit de foutre le camp ! Va-t-en ! Je ne veux pas te voir ! insiste-t-elle en restant dans la pénombre. J'te jure que si tu ne pars pas maintenant, je vais te tuer, comme j'ai bien failli le faire la première fois.

Son ton était glacial. Elle ne mentait pas. S'il ne partait pas, elle avait la ferme intention de le tuer, même si elle devait en crever par la suite. Il ne semble pas décidé à obéir. Elle laisse passer quelques secondes, puis avance, sans se mettre à la lumière, bien décidée à lui éclater la fiole de poison qu'elle a entre les doigts contre sa peau.

Oh non, elle ne l'aura pas ce coup ci.

Halewyn va au devant d'elle, vers elle. Quand Ann vient pour fracasser la fiole dessus, une taloche biens placée fait dévier celle ci.

Le récipient tombe en bas de la mezzanine et se fracasse au rez de chaussé, faisant perdre le précieux liquide.

Elle se débat comme une furie,, mais une clef de bras et une main sur la nuque la calme assez vite. Supposons que la douleur est poignante et oblige à ouvrir les oreilles.

Ils sont dans la pénombre et il n'a pas vu son visage encore.

Non mais ca va faire là. J'ai un Théodore à te présenter... C'est comme drôle que tu ne l'ai pas reconnu hein? C'est mon pote en bas.

Par pur caprice, il lui tord le bras encore un peu plus.

Elle a rapidement perdu l'avantage... enfin, elle a aussi perdu la bataille. Elle se débat, mais surtout pour le principe de ne pas se laisser faire, mais elle sait d'avance qu'elle ne l'emportera pas contre lui, du moins pas cette fois-ci.

- Non mais ca va faire là. J'ai un Théodore à te présenter... C'est comme drôle que tu ne l'ai pas reconnu hein? C'est mon pote en bas.

Elle s'en contre fout. Théodore, Roger ou Conrad, elle veut être seule, elle veut qu'il lui foute la pax. Elle ne veut être présentée à personne, surtout pas à un Théodore et surement pas dans cet état. Elle s'assure de ne pas se retourner, pour ne pas qu'il voit son visage où une ecchymose lui bleuit tout le côté droit du visage. Elle s'est fait un cataplasme, mais elle est cracmol, les potions et mixtures sont plus efficaces certes, mais moins rapides.

Il lui tord le bras, elle ne peut retenir un gémissement de douleur et cese de se débattre. Elle a mal. Tout son corps lui fait mal en fait. Être poussée en bas d'un escalier n'était jamais une partie de plaisir, ni s'acharner à lui taper dessus par la suite. Et Ann était aussi délicate que le lierre. Tenace, mais délicate...

...Ça peux aller vous deux?

Halewyn relâche un peu sa prise, permettant à Ann de se relever. Il jongle avec l'idée de demander a Théodore de faire de la boisson, mais connaissant le paquet de trucs ici, vaut mieux ne rien toucher.

Ca va aller si elle se calme. Invoque du thé s'il te plait. On va papoter tout les trois ensemble. Je crois qu'il y a beaucoup à dire. On te rejoins sera pas long.

Il la tourne vers lui brutalement, le visage de Ann face à la lumière provenant d'en bas. Il lui prend la machoire avec une délicatesse relative et expose le côté blessé du visage.

Ta passé une sale journée toi aussi on dirait. J'peux savoir ou tu tiens à te faire martyriser encore un peu?

Son intuition se précise... Il n'y en a qu'une qui a le don de deviner ce qu'il fait sans rien demander.