La bicoque de Milford

Légèrement en retrait du village de Pré-au-Lard se trouve, juste au bord de la forêt, une petite bicoque qui fut longtemps abandonnée. Achetée pour une bouchée de pain (avec l'aide d'un généreux donnateur dont je tairai ici le nom) avec le terrain l'entourant, elle reprit du mieux avec sa nouvelle propriétaire. Le terrain à l'abandon reprit vie en peu de temps, faisant disparaître mauvaises herbes et plantes mal entretenues. Dans l'arrière cours autrefois laissée à elle-même, un somptueux jardin fit son apparition. En même temps, une horde de chats se mit à roder autour. Jardin magnifique et plantes fournies sont un refuge parfait pour chats, crapauds, couleuvres et une multitudes de rongeurs (au grand plaisir des chats). Une petite serre et un séchoir extérieur ont été construit.

Sa maison est toute petite, une seule pièce au rez-de-chaussée, contenant tout ce qu'il y a à contenir d'essentiel. Une cheminée, un fourneau, une petite table, 4 chaises et un immense fauteuil dans lequel on peut se tenir au moins deux et qui est siiiii confortable. Le reste de l'unique pièce est composé de comptoirs, de tablettes, d'armoires et de séchoires à herbes. Partout pend des bouquets d'herbes et de plantes qui sèchent. Divers bocaux et flacons occupent toutes les tablettes, du moins quand un chat n'y est pas juché.

Un escalier précaire et on accède au second étage. Là aussi c'est pas très grand. Sa chambre, pas beaucoup de place pour y mettre autre chose...

Au début, son terrain n'étant pas cloturé, elle se fait chiper herbes et plantes, ce qui l'agace profondémment, mais son frère aîné, lui ensorcelle une clotûre pour son anniversaire et la fait poser au printemps suivant. La cloture s'avère une barrière très efficace et un redoutable adversaire pour les petits voyous.

Halewyn tourne autour de la bicoque de Milford. Ca lui a pris un délai pour retrouver la jeune apothicaire. Le père a été fou de la laisser aller. PLusieurs poisons qu,il utilise sont exclusif à la flamboyante Milford.

L'assassin se demande si elle se rappellera de lui. a l'époque il était assez grassouillet merci... Trop nourri. Pas à son niveau d'aujourd'hui.

Il fait plusieurs fois le tour du bâtiment, sans se cacher, s'approchant à chaque fois de la clotûre. Mais la Milford l'étonne une fosi de plus par son inventivité.

Quelque chose le happe par le bas de manteau. Par chance, il a délaissé la cape. En avoir eue une, il aurait été étranglé par l'étreinte fougueuse et sauvage de la clotûre.

Avec un jusron silencieux, il se défait du vêtement et recule sous le couvert des sous bois, irrité par cet obstacle inattendu.

Et elle fait tomber trois gouttes de datura dans la fiole de couleur bleue. Elle la bouche et la secoue. La potion bleue tourne au violet profond. Elle pose la fiole sur son support et en prend une autre et fait le même traîtement. elle recommence à 13 reprises, puis elle range le tout. Demain, ce sera prêt, reste que la nuit à la lune.

Elle prend le support et sort à l'extérieur, pour le poser sur la table de pierre au milieu de son jardin.

- Miaw
- Ne touche pas Urko.
- Pshssssit

Elle regarde si la lune risque de se montrer et ça l'ui semble propice, le ciel est clair encore.

- Wroooow !

Un appel inquiet venant de l'énorme chat blanc aux extrémités sombres. Elle tourne la tête et voit la bête blanche à polis long renifles une masse au pied de la clôture. Aussi féline que ses compagnons, elle s'en approche et le ramasse. Elle jette un oeil bicolore dans le sous-bois. Trois des félins viennent se serrer à ses pieds et fixent aussi le sous-bois.

Un léger froissement aux pieds d'Halewyn. Deux yeux de jade le fixent.

- Miarf, semble ricaner le siamois, heureux d'avoir trouvé le suspect.
- Geilis, appelle la rouquine.
- Miarf, répète le chat aux pieds d'halewyn avant de courrir se frotter aux pieds de sa maîtresse.

Milford tient le manteau dans ses mains, se disant que c'est un vêtement de très bonne facture. Elle fait demi-tour, traînant le manteau.

Il la regarde s'avancer, d'une démarche à faire tomber les rois. Mais Halewyn n'est pas roi et il a autre chose en tête en ce moment.

Il l'observe ramasser son manteau, faisant appel à sa mémoire pour identifier positivement l'apothicaire.

Un siamois le tire alors de son observation muette. Hale le fixe, sans aucuns geste hostile...

Miarf, semble ricaner le siamois, heureux d'avoir trouvé le suspect.
- Geilis, appelle la rouquine.
- Miarf, répète le chat aux pieds d'halewyn avant de courrir se frotter aux pieds de sa maîtresse.

Lorsqu'elle fait demi-tour, le manteau dans les mains, il l'appelle tranquillement de son sous-bois.

Le piquet est devenu une belle plante... Je comprends maintenant pourquoi l'allée des Embrumes n'a plus la moitié de ce dont j'ai besoin.

Halewyn sort du sous bois... se révélant aux regards(bon, tu le connais, alors pas besoin de détailler 40 lignes non?)

- Le piquet est devenu une belle plante... Je comprends maintenant pourquoi l'allée des Embrumes n'a plus la moitié de ce dont j'ai besoin.

Non, mais qui osait lui parler de la sorte. Elle se retourne avec la grâce d'une ondulation végétale sous une bourrasque de vent. Elle n'a jamais vu ce type. C'est la première chose qu'elle se dit en le voyant apparaître sous le couvert du boisé. Ou alors elle était vraiment jeune, ça fait donc des années.

- C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu de jardinage. L'Allée des Embrumes n'était pas prête pour ce que je sais faire.

Elle approche de quelques pas, prenant soin de rester hors de porté de l'homme, qui lui doit rester hors de porté de la clôture. Elle plisse les yeux et détaille l'homme. Il lui dit quelque chose, mais en même temps, il ne lui dit rien. Belle pièce d'homme, pourtant.

- Vous n'avez pas eu beaucoup besoin, à ce que je vois. J'ai quitté L'Allée des Embrumes il y a quelques années déjà.

Vous n'avez pas eu beaucoup besoin, à ce que je vois. J'ai quitté L'Allée des Embrumes il y a quelques années déjà.

Je suis revenu dans le coin depuis seulement 1 an et quelque.

Répond il de manière assez courtoise. Il garde une distance de sécurité avec la clôture. Il enchaine tout de suite, direct et franc à sa manière habituelle.

J'ai besoin de Cigue Abysmale... De lavande et de Datura. T'a ca en stock?

Posture neutre et décontractée, mais en alerte à la fois. Un paradoxe ambulant cet homme.

Sous les cheveux blancs, le regard d'acier a une brève lueur rougeoyante.

- Je suis revenu dans le coin depuis seulement 1 an et quelque.

Il ne s'approche pas. Visiblement, il connaît déjà les distances à garder avec Lucille la clôture. Elle hoche la tête, ça peut expliquer bien des choses qu'il ait été ailleurs.

J'ai besoin de Cigue Abysmale... De lavande et de Datura. T'a ca en stock?

Elle le dévisage un moment, sans un sourire, le regard bicolore détaillant ce qu'elle peut. Elle capte le la vague rouge qui lui passe dans l'oeil. elle fronce les sourcils et fait quelque pas de plus en avant. Elle le connaît.

- Si j'avais ça en stock, ma bicoque aurait déjà flambée. Avec moi dedans si possible.

Puis le lien se fait. Eh ben. Il avait changé le monsieur depuis ce temps. Elle semble réfléchir un instant, puis son air sérieux se fend d'un sourire charmeur, perfide.

- Vous avez changé aussi.

Et elle jette le manteau sur la clôture, lui adresse un sourire plus moqueur que perfide, puis fait demi-tour, les félins sur les talons.

Halewyn ne s'essaie même pas près de la clotûre. Elle lui semblait déjà assez dangereuse au premier contact. Comme une bête sauvage, il flaire le danger, on ne l'y reprendra plus.

Il regarde la démarche... assez... heum c'est ca. En temp normal il aurait pris le temp de mater, mais la tension intérieure qu'il combat occupe toute ses pensées en ce moment.

Tu me laisse entrer voir ce que t'a alors? La clotûre est grognonne.

Elle monte les trois marches qui mènent à sa maison, puis s'arrête. Elle ne fait que tourner la tête, le regardant de son oeil acajou.

- Elle est ma seule protection contre le monde extérieur et les méchants sorciers, ricane-t-elle.

Elle caresse délicatement le garde du petit balcon. Le garde semble se soulever pour que la carese soit plus forte. La barrière de la clôture s'ouvre toute grande, mais étrangement, grognement, comme du bois qui craque résonne dans le soir qui tombe.

Mais bon, c'est pas tout à fait vrai. Elle a beaucoup plus de ressources à l'intérieur du périmètre de sa clôture que partout ailleurs. Avant que Hale la rejoigne, elle est déjà à l'intérieur, ayant laissé la porte ouverte.

Partout, des étagères débordant de flacons, des séchoirs pour les herbes. Les odeurs se mélangent dans un cocktails de senteurs des plus variées, rendant difficile d'en saisir toutes les particularités.

- Fermez la porte. J'ai ce que vous avez demander, mais c'est pas la peine d'alerter tout le monde. Elle s'arrête une fois la porte fermée. Elle hoche la tête. Vous avez croisé un incinérateur dernièrement ?

Elle est déjà devant une tablette à examiner un ou deux flacons de couleur bleuâtre. La chatte grise tachetée de noir est déjà montée sur la tablette et tend une patte vers elle.

Il obéit, devenant subitement plus nerveux une fois à l'intérieur. Les plantes partout neutralisent son odorat et il n'aime pas vraiment. Il reste alors près de la porte, au cas où.

Fermez la porte. J'ai ce que vous avez demander, mais c'est pas la peine d'alerter tout le monde.

Il ne réagit pas, fixant la chatte grise et noire, puis tournant subitement la tête vers le matou blanc et noir et le siamois qui le matent.

Vous avez croisé un incinérateur dernièrement ?


On peut dire ca comme ca... Alors, je suis un peu pressé

- On peut dire ca comme ca... Alors, je suis un peu pressé

Le chatte tachetée et la rouquine tournent la tête en même temps. Cette fois, c'est l'iris vert qui dévisage Halewyn. Elle hoche la tête et esquisse une moue boudeuse.

- Vous étiez beaucoup moins pressé du temps où c'est mon père qui vous approvisionnait, dit-elle, presque distraitement en versant une goutte d'un liquide violet dans le flacon bleuâtre. Qu'est-ce qui presse temps ? Si j'étais si pressée, j'aurais de moins bon résultats. Elle rebouche le flacon et le secoue. Il vire au jaune safran. Elle lance la flacon vers Halewyn, sans prévenir. Cigüe Abysmale, prête à la consommation.

Elle va un peu plus loin, fouille dans une armoire et en sort un petit sachet. Elle en vers dans une balance et en mesure une quantté exacte en deux temps trois mouvements.

- Huile, sève, pétales, poudre ? Pour le datura et la lavande.

Il attrappe le flacon d'un réflexe particulièrement rapide, encore plus que le jeune grassouillet de voilà quelques années. Il examine le flacon, l'ouvre et hume le contenu.

Huile, sève, pétales, poudre ? Pour le datura et la lavande

Huile de Datura et poudre de lavande extrafine.

Répond il comme voilà quelques années. Il sort meurtrière de son étui et la trempe dans le flacon. Il porte une seule goutte à sa langue qu'il goûte avant de le recracher aussitôt. Il claque de la langue, satisfait.

Tu t'es améliorée... J'ai une couples de milliers de gallions à dépenser pour les années à venir. A moins que tu préfère que j,aille faire affaire avec ton paternel.

- Huile de Datura et poudre de lavande extrafine.

Elle s'exécute sans dire un mot, pesant et mesurant les quantités qu'elle croit se rappeler, bien que ce fut assez loins dans ses souvenirs. Elle ne s'est pas trompé, c'est bien lui.

- Tu t'es améliorée... J'ai une couples de milliers de gallions à dépenser pour les années à venir. A moins que tu préfère que j'aille faire affaire avec ton paternel.

Elle sourit, flattée par le compliment. Rien de rassurant.

- Mon père a la main moins sûre qu'avant. Chacun a ses exclusivités et je doute que les traîtements contre l'arthrite vous conviennent. Si je me souviens bien, vous préférez les truc un peu plus fort. Elle s'approche, un sachet et un flacon à la main. J'ai peut-être quelque chose qui pourrait vous plaire.

Elle lui tend ses demandes d'une main et quand il les prend, elle le pique avec un de ses couteaux. Une goutte de sang perle, il est déjà trop tard. Elle le regarde, comme si elle allait s'excuser, mais elle sourit plutôt. Un sourire perfide, mesquin, loin d'être rassurant. Tandisque le poison se dirige en trois battement de coeur vers le système nerveux, elle dit :

- Je ne l'avais pas testé encore sur un humain, dit Ann en reculant de deux pas, prudente.
Les trois battements de coeur passé, y a le premier spasme qui surprend, puis le second qui fait vaciller. Le troisième qui fait flancher les genoux. Milford regarde les effets, tout sourire, visiblement ravie de voir sa création évoluer sur un humain.

Aussi vive et sournoise qu'une vipère.(quest ce que je ferais pas endurer a mes pjs pour toi vip)

Il n'a pas un sursaut de surprise, mais le réflexe de sortir son stylet. Une chance que le poison est foudroyant, parce qu'il n'a cependant pas le temp de le lancer.

L'arme tombe au sol avec un bruit sourd.

Il tombe sur les genoux avec un grondement de bête fauve. Son regard rougeoyant lne laissant rien présager de bon pour l'apothicaire. Il encaisse rudement bien, mais ce poison est une bombe et ses forces sont déjà occupées ailleur.

Ses vêtement se mettent à fumer légèrement tandis que l'odeur de flambé se fait plus persistante.

Le regard admiratif, elle regarde l'évolution du poison dans le corps d'Halewyn Coeurd'Acier. C'est vraiment rapide, mais il résiste bien. Il a déjà une endurance supérieur, elle le sait depuis longtemps, mais il ne résistera pas longtemps à ça.

Le poison engourdi, tandis que l'esprit reste intacte. Les milliers de zones tactiles deviennent à fleur de peau et les nerf transmettent la moindre pression au cerveau de manière déculpée.

Le regard bicolore observe l'agonie de l'homme, visiblement ravie, puis elle prend un petit flacon de minuscules granules. Elle pousse l'arme du pied, bien qu'elle se doute que ce soit inutile vu la rapidité avec laquelle elle est apparue, mais ça lui donnera une petite chance.

Précautionneusement, elle fait tomber une seule granule au creux de sa main Elle s'approche d'Halewyn, crispé sur le sol. Elle le détaille un moment, sourire en coin.

- Un véritable chef-d'oeuvre.

Elle s'agenouille près de lui et l'observe encore, tirant sur les paupières pour voir les effets. la simple pression se déculpe dans les nerfs d'Halewyn, transmettant des informations de douleurs intenses au cerveau. Lentement, elle glisse ses doigts sur la joue de l'homme, puis glisse la granule entre ses lèvres, la déposant sous la langue. L'antidote fait effet dans la seconde qui suit.

- Ça va mieux? questionne-t-elle, ironique.

la douleur il connait. Celle là est physique. la douleur physique ne tue pas. C'est lorsque ca arrête de faire mal que c'est dangereux.

Son esprit déjà malmené se fissure. De nouvelles fosses se creusent autours de la forteresse de graphite qui abrite sa raison, l'entourant de douves. Les fosses se rempolissent de sang. Et un chant lancinant envoûtant se fait entendre.

Le Chant des Morts. Les victimes de sa lame... Non pas pour le hanter, mais pour le bercer, l'appeler à une nouvelle chasse sans fin vers la mort.

Mais la douleur reflue par vague. Tranquillement, comme la mer lorsqu'elle est lassée de caresser la terre et se retire pour quelques heures.

Ça va mieux?

Ca va mieux?

Il la tire brusquement par la cheville avant de lui tirer les longs cheveux. Avec un grondement de bête sauvage, il se met en devoir de la maitriser d'une main tandis que l'autre part chercher Meurtrière. Le rouge sang de ses prunelles danse frénétiquement.

Il la saisit par la cheville, elle perd l'équilibre et tombe lourdement sur le plancher de bois.

- Arg !

Il l'attrappe ensuite par sa tignasse rousse et semble chercher quelque chose, probablement la lame. Elle gémit de douleur et lui saisit le bras, question de se défendre un peu, mais ses vêtements résistent à l'assaut de ses ongles et de ses doigts. Tout ce qu'elle arrive à faire, c'est de planter ses ongles dans la peau de la main emmêlée dans ses cheveux.

- Si vous me tuez, vous n'aurez plus ce que vous cherchez ! Et surtout pas la qualité de ce que vous cherchez !

Elle se défend à peine, elle sait que de toute manière, c'est inutile. Ce n'est ni par la force, et surtout pas par magie qu'elle pourra prendre le dessus. D'ailleurs, quel intérêt de prendre le dessus ?

La lame noire apparait. Mais il fait faire un 180 degré à l'arme et c'est plutôt avec le pommeau qu'il frappe. Avec un grondement de plus en plus profond.

2-3-4 fois sur l'épaule jusqu'à ce que l'os craque. Il s'en sert comme point américain pour lui faire mal partout. Elle sait ce que c'est d 'avoir mal? Elle va le savoir. Servir de cobaye... La vipère s'est trompée de proie.

Il avise la lame de l'apothicaire sur une étagère et les granules qui sont encore dans la main de la femme. Un sourire pervers, diabolique, déforme les traits du phoenix noir. L'assassin se relève, la laissant là.

Il prend le couteau d'Ann et revient tranquillement sur la jeune femme. Bien déterminé à lui rendre la pareille. Il lui prend de force la main, la déleste de ses granule et lui entaille la paume. Il ne la pique pas, le poison sur le bout de lame est passé dans son sang à lui. donc celui de côté fera l'affaire.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse aussi rapidement. Elle a à peine le temps de réaliser, de le voit bouger qu'elle sent une cuisante douleur à l'épaule et un craquement qui ne lui dit rien de bon. Elle ne laisse échapper qu'un gémissement de douleur.

Ce qu'il y a de bien avec la douleur, c'est qu'elle agit de manière différente chez chacun. Les effets se ressemblent, mais les pensées qui agitent l'esprit à ce moment font réagir de diverses façons. La douleur lui fait flancher les genoux et elle se traîne jusqu'à une étagère pour s'y réfugier. Le flacon de granules crispé par la douleur dans sa main à l'épaule fracassée, l'autre serrant fortement son épaules pour tenter vainement de diminuer la douleur, elle voit revenir Halewyn avec une crainte non feinte. Elle est peut-être allée trop loin avec lui.

Mais en fait, ce n'est pas tant de voir Halewyn qui revient qui lui fait craindre le pire. C'est plutôt de voir avec quel couteau il revient. Elle essaie vainement de s'y soustraire, mais elle n'a pas la force de résister, surtout que la main qu'il prend est celle amochée par les coups. De l'autre elle essaie de le faire lâcher, mais aussitôt que la lame entaille la peau de sa paume, elle abandonne. Elle regarde le sang s'étendre dans sa main, son regard bicolore rivé sur la plaie.

- 1... 2... 3... dit-elle en comptant les battements de son coeur.

Elle a un sursaut lorsque ses fonctions nerveuses détectent le poison. Elle sent ensuite l'étourdissement qui brouille la vision. Si elle avait été debout, ses jambes ne l'auraient plus supporté, mais comme elle est déjà calée contre l'étagère, elle sent plutôt ses muscles se détendre. Elle continue d'égrainer les battements de coeurs. Sa main valide retombe mollement sur sa cuisse, tandis que l'autre devient plus lourde dans la main d'Halewyn. Un étrange sourire vient glisser sur ses lèvres. Le regard bicolore regarde partout et nul part à la fois, papillote, comme si elle s'assurait de ne rien manquer de ce qu'elle ressent, goûtant avec la folie des inventeurs les effets de sa création. Elle respire encore, un léger son indique qu'elle compte toujours. Son regard devient vide, ses paupières se ferment, mais sa cage thoracique se soulève régulièrement. Elle respire toujours, mais elle ne compte plus... du moins plus de manière visible. Son teint déjà laiteux vire au presque translucide.

Au début, Le phoenix Noir a la ferme intention de la laisser crever. Mais l'ascension fulgurante de cette véritable bombe lui fait réviser sa position.

Il regarde avec un intérêt clinique exponentiellement croissant l'évolution de l'état de l'Apothicaire. Il décide alors de la laisser vivre. C'est vrai qu'elle a quelques exclusivités sans pareil.

Halewyn pose une granule sous la langue d'Ann qui a un teint translucide et il l'oblige à fermer la bouche d'un revers judicieusement placé.

Quand elle ouvre les yeux, il est accroupit à côté d'elle, le regard dur, la mâchoire carrée.

J'en ai tué pour moins que ca... Mais ta bombe, j'en veux.

Elle perd peu à peu contact avec ce qui l'entoure, concentrée sur son propre corps et l'évolution du poison. Sauf qu'elle sent bien la douleur lorsqu'il lui glisse la granule sous la langue et qu'il lui ferme la bouche. Chacune des pressions sur sa peau la traverse comme une lame. Elle met un moment à se rendre compte que l'étrange vague qu'elle ressent après la douleur, c'est l'effet du contre-poison. Mais la douleur due au poison qui disparaît, celle à son épaule n'est que plus présente. Sa plaie à la main se remet à saigner et chaque battement de coeur se répercute dans son crâne comme des roulements de tambours.

Ça ne lui est étrangement pas désagréable. Sa création ne pouvait être plus parfaite. Le contre-poison agit bien... temporairement. Elle recommence à voir tranquillement. Son regard hétérochromique revient luisant et conscient. Elle cligne à quelque reprises pour laisser ses pupilles dilatés trouver le bon focus.

- J'en ai tué pour moins que ca... Mais ta bombe, j'en veux.

Sa lèvre tremble, le temps qu'elle reprenne possession de ses muscles. Elle le regarde sans vraiment le voir, le regard grand ouvert sur une toute nouvelle perspectives. Durant son agonie, son génie inventif a poursuivi son analyse du sa dernière oeuvre et par miracle ça ne sera pas que les dernières pensées d'une apothicaire. elle semble confuse, son regard s'agite un moment et un frisson la parcours, lui redonnant le contrôle de tout son corps. Elle tremble quelques secondes, puis se redresse d'un coup. Comme si elle voyait Hale pour la première fois, elle sursaute et, paniquée, s'agite et s'éloigne rapidement, toujours sur le sol. Elle se cogne contre l'étagère plus loin et se redresse d'un bond, non sans chanceler.

Elle se jette sur un bloc note et attrappe une plume et se met à griffonner avec frénésie. Elle repousses la masse rousse de ses cheveux d'un geste agacé en marmonnant pour elle-même.

- Non... ça manque de... ou... et si.... non non non... plus... et moins... non... c'est impossible... merde... si...

Visiblement, elle a oublié Hale. Sous l'emprise d'une découverte, elle oublie tout le reste. Elle se précipite sur une armoire qu'elle ouvre. Une panoplie de flacons pleins de poudres ou granules et autres sont soigneusement classés selon un ordre précis, mais impossible à déterminer, puisqu'aucune des flacons n'est identifié. elle sort quelques flacons sans noms, grogne quelque chose d'incompréhensible, puis les replace tous. Elle va dans une étagère, fouille dans d'autres flacons sans noms, puis trouve finalement le flacon cherché... vide...

- Merde !

Visiblement, elle l'a oubliée. Halewyn en profite pour utiliser une petite dose de sa cigue à des fins personnelles. Puis il se tasse du chemin, déloge un chat étendu sur une commode avant de s'y jucher.

Il n'est pas agacé par ce contretemp. Non, il regarde le génie de l'apothicaire à l'oeuvre. Hors du chemin, il peut la regarder évoluer pour mettre au point le poison ou l'antidote semble-t-il.

Silencieux... Il est d'une patience infinie, le jeu en vaut la chandelle.

Contrariée par son flacon vide, elle le fracasse sur le sol et va fouiller ailleurs. Ses armoires y passent, ainsi que les étagères et autres placards. Puis elle recule et balaie un paquet d'herbes qui s'emmêle dans ses cheveux. Elle se fige, puis son visage s'illumine. Elle va un peu plus loin, dans un séchoir et en retire une poignée de feuilles qui craquent. Elle revient devant son comptoir et y dépose les feuilles. Elle va à la cuisinette et se lave soigneusement les mains, puis revient. Elle prend une fiole contenant un liquide aux nuances dorées et le tiens devant la lumière. Elle la pose dans un socle et prend une feuille sèche qu'elle émiette entre ses fins doigts avant des le mettre dans un petit mortier. En quelques coups de pilon, elle se retrouve avec une poudre extra fine. Elle sort une balance à plateau et la pose devant elle. Elle n'a pas besoin de poids. Une infime quantité de feuilles broyés dans le plateau et elle a précisément ce qu'elle veut. Elle verse le tout dans la fiole au liquide doré. Elle l'agite, puis observe à nouveau le résultat à la lumière. Les lèvres pincées en une moue de réflexion, le regard acéré et calculateur, elle sourit.

Elle fait une totale abstraction de Halewyn juché sur un de ses comptoirs. Il pourrait tout aussi bien ne pas ête là que ça ne changerait. Il ne fait pas parti de son monde pour l'instant.

- Nekane, dit-elle en tapotant le bord de son comptoir. Le flacon retrouve sa place dans son socle.

La chatte tachetée quitte son poste d'observation et saute sur le comptoir devant sa maîtresse. Milford gratte le dessus de la tête de la chatte qui se met à ronronner sous les caresses. La rousse prend la chatte et la place dos à elle, cans cesser de lui gratter derrière les oreilles. Ann se retrouve avec entre les doigts une sorte de grande aiguille, un peu comme une aiguille à chapeau. Elle le plonge dans la fiole et d'un geste précis, vient piquer le chatte entre les omoplates.

- Miak, sursaute la chatte.

Milford la relâche et observe. Trois battements plus tard, la chatte sursaute, puis chancelle et bascule sur le côté au sixième battement. La chatte ronronne toujours, Milford l'observe attentivement. Les fins doigts de Milford plongent dans la fourure soyeuse du félin, son index se pose délicatement sur la temps de l'animal, attentive aux battements de coeur de l'animal. Elle laisse égrainer les secondes comme les battements de coeur, puis à un moment, sourit. Un sourire victorieux, une terrifiante victoire. Elle caresse le cou de l'animal avant de saisir une pipette, la plonger dans le flacon, puis ouvrir la gueule de la chatte avant de laisser tomber une unique goutte dorée sous sa langue. Son doigt vient effleurer le bout de la pipette et elle se lèche le bout du doigt.

Les battements de coeurs deviennent plus fort, puis après un soubresaut, le ronronnement reprend de plus belle. La pupille dilatée de Nekane se rétracte pour devenir une mince fente. La chatte lève la tête, puis agite les pattes. Elle se donne un élan pour se relever, mais elle n'est pas assez solide. Elle émet un miaulement contrarié, puis fait une seconde tentative. Elle se retrouve couchée sur ses pattes, mais ne se lève pas. Son regard vert cligne et elle se pourlèche les babines.

- Allez, un dernier effort.
- Miarff.

Et la chatte se lève et fait quelque pas un peu chancelant, mais pour un animal qui vient d'être empoisonné, c'est quand même remarquable. Milford l'orbserve, le regard dur. La chatte s'assoit devant elle, puis tend une patte vers sa joue, comme une caresse de velours. Milford sourit, ce qui encourage la chatte qui vient poses se pattes sur son épaule et se frotter la tête contre la joue d'Ann, signe d'une confiance aveugle.

- Brave fille, Nekane.

Et elle prend la chatte dans ses bras. Celle-ci s'installe confortablement sur son épaule, les pattes avant dans le dos de l'apothicaire. Elle avait oublié son épaule un moment, elle se crispe en vuolant soutenir la chatte et elle se souvient alors de l'homme chez elle. Elle le cherche du regard et le trouve assez facilement.

- Oh, vous êtes encore là ?

Le regard péridot de Nekane le fixe, mince fente noire qui le détaille.

Oh, vous êtes encore là ?

L'oeil d'acier ignore complètement le regard péridot, se concentre sur le regard hétérochromique.

j'aurais dû me pousser? J't'ai laissée en vie pour une raison. Ta bombe, j'en veux. J'ai tué pour moins que ce que tu viens de me faire... Ca mérite compensation.

Traduction en language clair, tu m'en donne ou je te bute pour de bon cette fois. Le monsieur n'est vraiment pas de bonne humeur, elle l'a connue il lui semble ce n'était vraiment pas une bonne idée de le prendre comme cobaye.

En réponse à son état d'esprit et aussi pour se moquer du regard à deux couleur de l'Apothicaire, le phoenix noir prend possession d'une prunelle, lui donnant la teinte du sang. L'autre a son gris habituel.

- J'aurais dû me pousser? J't'ai laissée en vie pour une raison. Ta bombe, j'en veux. J'ai tué pour moins que ce que tu viens de me faire... Ca mérite compensation.

La chatte et la rouquine dévisagent Halewyn. Non, mais pour qui il se prend lui ? Elle lui fait l'honneur d'être le premier humain à tester son oeuvre et il ose prétendre qu'il en aura ? Mais quel ingrat !

Elle lui tourne brusquement le dos et prend le flacon pour le mettre dnas une toute petite armoire sur le mur. Elle la referme avec un claquement sec et y pose le doigt. L'ouverture de la porte se scelle dnas un grincement. Merci grand frère.

- Je ne vend aucun produit expérimental, aucun prototype qui ne me satisfait pas pleinement, dit-elle avec une assurance désarmante. Il n'est pour l'instant que testé sur des animaux, ajoute-t-elle avec une insolence provocatrice.