Visite involontaire (nocturne hu hu)

Invité

Un fine silouhette se glissa dans le passage secret menant hors de la salle commune des Serpentards. Dans les sous sols de Poudlard résonnaient à présent de faibles pas, lents et discrets. Aucun bruit à part cette présence et quelques gouttes d'humidité qui suintaient les murs de pierre, provoquant un plic désagréable toutes les quelques minutes. Il n'y avait évidemment personne à cette heure de la nuit : vers trois heures du matin, tous étaient généralement installés bien au chaud en ronflant bruyamment dans un lit douillet. Tous, hormis cette petite silouhette qui avançait sans bruit, dont on entendait à peine la respiration lente et régulière. Malgré le froid et l'humidité qui régnait dans les profondeurs du château, la présence, qui -si on en distinguait les traits- semblait être une jeune fille, ne frissonnait ni n'émettait aucun signe de gêne.

Environ un quart d'heure après qu'elle ai franchi la limite de la demeure des Serpentard, la jeune fille qui, quand on la voyait éclairée par la torche du couloir, s'avérait n'être vêtue que d'une simple chemise de nuit bleu ciel en laine (XD), traversait maintenant les multiples couloirs du château, toujours sans aucun bruit. Les bras collés le long du corps, on ne pouvait distinguer les traits de son visage, malgré la faible lueur qui apparaissait tout les quelques mètres. Remarque, cela n'avait aucune importance vu qu'il n'y avait personne. Mais qu'il y ait quelqu'un ou non, la jeune fille ne semblait absolument pas s'en soucier : seule comptait sa déambulation lente et monotone. Jamais elle ne rencontra d'obstacle, chose étrange car elle marchait sans rien éviter, droite, parfois légèrement vacillante. Sur son passage, les tableau accrochés au mur s'agitaient parfois; un homme grassouillet au chapeau melon verdâtre marmonna quelques quolibets et des jeunes filles en haillons la montrèrent du doigt sans qu'elle s'en offusque.

Elle bifurqua sans peine pour s'engouffrer dans des escaliers montants, tel un automate, et les gravit marche par marche, lentement, presque précautionieusement, sans trébucher ni s'accrocher à la rampe lors des mouvements des escaliers réputés pour être de vrais rebelles. N'importe qui se serait inquièté de se trouver ainsi balloté plusieurs mètres au dessus du dallage du rez de chaussé ; mais visiblement, elle s'en souciait comme d'une guigne. Au bout d'un long moment de ce voyage hasardeux, elle déboucha sur un large corridor dans lequel elle avança calmement, le même pas lent et provoquant à présent une sorte "schwiiitz" sur le dallage de marbre. Ce corridor était sombre, sans aucune torche, mais au loin on entendait une sorte de grattement rapide très léger, et c'est vers ce grattement que Noémie se dirigeait.

Elle buta pour la première fois depuis le début de sa promenade nocturne, et un bruyant "bong" retentit dans le silence du corridor. Comme une aveugle, ses mains tatèrent la matière dure contre laquelle elle s'était heurtée. Ses doigts détectèrent une surface rugueuse et grumeleuse, changeante et d'une manière générale, arrondie. Si elle avait été dans son état normal, elle aurait comprit que c'était de la pierre et plus précisemment une gargouille, mais elle ne put qu'en déduire que c'était extrémement désagréable à toucher et à percuter. Elle tenta donc de contourner l'obstacle ; mais le chemin s'arrêtait là et elle s'immobilisa, hésitante. Ce qu'il faut prendre en compte, c'est que Noémie était comme elle aurait du l'être en ce moment : endormie. Ses paupières serrées tremblotaient comme des papillons hésitants, luttant contre le reveil qui s'emparait d'elle depuis le choc.

Dans un léger sursaut, elle ouvrit enfin les yeux. Elle les fit cligner un instant, puis sembla sur le point de crier. Elle faillit tomber en arrière, se raccrocha à la gargouille grimaçante, et resta accroupie, haletante, jetant des regards éberlués autour d'elle. D'un geste stressé, elle ramena à elle une mèche brune et calma sa respiration saccadée. D'une voix gémissante elle parla dans le vide, ne semblant pas se rendre compte de la situation :

-" Qu... le sinistros... non... un-n chhhat... noir..."

Visiblement, elle ressassait son rêve à voix haute. Au moment ou elle allait pousser un profond soupir, la gargouilla émit un grincement et Noémie se trouva soudain projetée contre des escaliers de pierre. Terrorisée, ne comprenant décidement plus rien à ce qui lui arrivait, elle gravit rapidement les marches, presque à quatres pattes. Le souffle rauque, elle s'adossa contre une porte en bois poli, sans se demander ou elle se trouvait. Elle ne remarqua pas que le grattement s'était fortement intensifié, ni que de légers soupirs s'échappaient de la pièce voisine. Ce n'est pas sans raison qu'il ne faut pas reveiller un somnanbule : Noémie était totalement paniquée et désemparée, et dépourvue de ses sens qui plus est. La porte coulissa soudain et la jeune fille se trouva une nouvelle fois fesses à terre, bien que ce fut cette fois sur un chic tapis émeraude. Les yeux grands ouverts, elle se retourna, retrouvant tout d'un coup sa lucidité. Le bureau de la directrice...

Miki était affairée dans son bureau. Elle avait énormément de travail ces derniers temps et avait du mal à s'en sortir. Elle ne pensait pas qu'être directrice représenterait autant de responsabilités. Elle travaillait surtout la nuit, car c'était là qu'elle se sentait le mieux. Ce n'était pas seulement du au fait qu'elle était animagus chat, car c'était déjà le cas avant de le devenir. Peut-être était-ce pour ça en partie qu'elle avait choisi cet animal.

Lorsque l'on regardait le bureau de la jeune fille, on s'apercevait de suite qu'un chat était présent. Il y avait des traces de griffures un peu partout et Miki avait fait protéger les pieds des meubles précieux avec des housses spéciales pour permettre aux chats de faire leurs griffes. Lorsqu'elle était sous forme animale, elle contrôlait difficilement son instinct et se laissait aller à des actions purement félines,même si elle savait que ce n'était pas forcément bien, comme tuer des oiseaux ou faire ses griffes sur des meubles coûteux. Les gens qui venaient dans son bureau pensaient toujours qu'elle avait un chat, alors que le chat, c'était elle. Ils ne s'étaient jamais étonné de ne pas avoir vu ce chat d'ailleurs. Ca la faisait sourire.

Elle sortit de nouveaux dossiers, ceux des anciens professeurs d'étude des moldus et de divination. La première avait été renvoyée, l'autre avait démissionné. Deux pertes pour l'école, mais elle allait certainement recevoir de nouvelles candidatures. D'ailleurs, c'était déjà chose faite pour le professeur d'étude des moldus. Une jeune femme s'était présentée. Elle sortit son dossier de candidature et l'examina. Tout était correcte, et la jeune femmeavait fait bonne impression à Miki quand elle l'avait rencontré. Elle ferait une parfaite professeur. C'était décidé, elle allait l'accepter. Elle marqué le dossier du sceau de l'école et le rangea dans son bureau. Elle sortit un parchemin et écrivit quelque chose dessus, puis le roula et se leva. Elle se dirigea vers Fumseck et accrocha le parchemin à sa patte. Celui-ci s'envola rapidement par la fenêtre.

Elle revint à son bureau mais avant de s'asseoir, réflechit quelques instants et se dirigea vers sa pensine. Trop de choses se battaient dans sa tête et elle commençait à avoir du mal à se concentrer. Elle prit sa baguette, la colla contre sa tempe, se concentra et l'écarta petit à petit, entrainant avec elle un mince filet argenté, qu'elle déposa dans la pensine. Ele recommença l'opération trois fois, puis retourna s'asseoir à son bureau. Elle se sentait plus prompte à travailler, son esprit libéré.

Mais alors qu'elle ouvrait l'un des dossier, la porte de son bureau s'ouvritd'uncoup et une jeune fille tomba assise sur le sol. Miki sursauta et se releva brusquement. Qu'est-ce que c'était que cette intrusion soudaine? Elle s'avança rapidement vers l'inconnue. Une élève, visiblement. Elle était toujours en pyjama, elle venait certainement de se lever. Que venait-elle faire ici à une heure pareille et pourquoi était-elle tombée sur le sol? Elle l'aida à se relever mais lui lança un regard glacial.

"Nom prénom, maison, année et raison de votre venue ici, rapidement."

Elle avait parlé d'une voix sèche, ne lui offrantmême pas de s'asseoir. Elle n'aimait pas trop être perturbée en pleine nuit, et encore moins quand c'était pas un élève qui n'avait rien à faire debout à une heure pareille. Alors qu'elle avait enfinretrouvé sa concentration, voilà qu'on la dérangeait. Vraiment, les élèves ne savait pas se tenir. Combien de fois elle en avait surprit dehors après le couvre-feu? Elle ne les comptait plus, mais ne manquait pas de les punir à chaque fois. Et cette élève risquait fort de subir le même sort, sauf si elle avait une excellente excuse.

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