Une visite...

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A la réponse d'Istari, Iranoe éclata de rire avant de lui jeter un regard indiquant clairement au jeune homme qu'elle chercherait et trouverait aisément quelque chose qui pouvait être agaçant pour lui. Elle lui fit un clin d'oeil avant de le laisser l'entraîner jusqu'à l'assensceur... blindé. Iranoe plissa le nez. Elle n'appréçiait pas vraiment de devoir se coller à des personnes inconnues qui généralement ne se gênaient pas pour la tripoter au passage... Lorsqu'Istari fit valoir son autorité, Iranoe lui jeta un rapide regard à la fois étonné et amusé. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il fasse une telle chose mais appréçiait le geste.

La jeune femme se retint de rire avec une certaine difficulté. Elle trouvait les expressions de certaines personnes dans l'assensceur étaient particulièrement drôles... Un mélange d'état de choc et de perplexité. Iranoe finit par reprendre son attitude neutre tandis que les personnes finissiaient par sortir de l'assensceur. Elle ne les regarda pas, préférant se concentrer pour ne pas éclater de rire. Chose qui, au final, ne lui ressemblait pas. En effet, la jeune femme ne plaisantait que rarement et riait encore moins souvent. Un instant, elle se demanda pourquoi et eut tôt fait de comprendre la raison de ce changement qui ne durerait que le temps durant lequel Istari serait près d'elle.

Quelques secondes plus tard, elle regardait l'homme qui s'approchait et parlait avec Istari. D'une voix neutre mais où résonnait sa douceur, elle le remercia et se laissa entraîner dans l'appareil par Istari. Une fois que les portes sur furent refermées sur eux, la jeune femme lui dit doucement.

-Ce n'est pas bien d'user de son autorité, monsieur le ministre.

Elle le taquinait, c'était visible. Elle se déplaca pour lui faire face et se recula suffisamment pour que sa robe le frôle à peine. Elle ajouta.

-Comment vais je devoir t'appeler devant tout le monde, Istari?

C'était une question totalement inutile, elle le savait mais elle avait besoin d'entendre Istari lui donner une réponse.

Invité

A la première remarque de sa bien aimée, il pouffa ouvertement, devinant l'ironie du propos. Iranoe, décidément, avait en plus d'un esprit raffiné un humour taquin qui lui parlait particulièrement, l'intriguant et l'attirant à la fois.

La jeune employée du Magenmagot en vint à parler des dénominations propres au ministre, de celle dont il fallait faire usage en public. Une question assez curieuse, mais qu'il pouvait comprendre. Un rire léger s'imprima à nouveau sur ses lèvres, avant qu'il ne réponde...

"Iranoe... je pense qu'il est déjà grand temps de songer à des raccourcis pour mon nom. N'hésite pas à le condenser... pour ta savoir, quand j'étais à Poudlard, avant mon départ pour Salem, la plupart de mes amis me surnommaient Is'. Ca me convient... "

Par ailleurs, il n'avait toujours pas répondu à la question formulée par sa tendre compagne.

"Pour en revenir à ce qui t'intéresse chérie..." -lui ne lésinait pas sur les appellations en tout genre-

"... la plupart du temps, tu pourras raccourcir, transformer, moduler, extrapoler mon prénom et mon nom d'autant de manières qu'il te fera plaisir! En revanche, il se peut qu'en certaines circonstances, en la présences d'individus d'importances, d'invités de marques, où de haut responsable du gouvernement britannique, il faille user de la triste forme "Monsieur le Ministre", "Sir", et tout ce qui se rattache à la fonction que j'exerce."

Un soupir trahis son embarras.

"Le protocole quoi... "

L'ascenseur stoppa net.

Lorsqu'Istari pouffa, Iranoe lui fit un clin d'oeil. Néanmoins, elle écouta la réponse à sa question avec un intérêt croissant. Quand il lui donna la permission de lui donner n'importe quel surnom, une lueur indéfinissable éclaira son regard. Déjà, elle imaginait tous les surnoms ridicules qu'elle pourrait inventer, rien que pour le taquiner. Par contre, son sourire s'affaissa légèrement quand il lui rappela qu'elle devrait suivre le protocole. Tant pis, elle le suivrait. Quand il eut terminé de parler, la jeune femme dit en même temps que l'assensceur stoppait net.

-Comprit, mon lapin en sucre d'orge, Istarounet...

La jeune femme éclata de rire en même temps que les portes s'ouvraient. Toujours en riant, elle sortit de l'appareil et attendit son compagnon avant de se commencer à avancer. L'endroit était plutôt calme mais cela dissimulait à la perfection l'agitation qu'il pouvait régner dans les bureaux. Le couple dépassa la jeune femme destinée à faire l'acceuil à ce niveau. Un regard glacé d'Iranoe l'empêcha de demander son identité à Istari. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle brisait le silence entre eux.

-Et bien te voilà dans le niveau -2 du ministère de la magie. Dans le coin, il y a les bureaux du Magenmagot, le bureau des Aurors... et tout ce qui a trait à la justice magique.

Elle lui lança un regard et ajouta.

-Ne te fie pas au calme des couloirs. C'est parce que tous les bureaux fonctionnent les uns sans les autres, donc, personne ne va voir personne sauf exception...

Comme pour appuyer ses dires, un jeune Auror fit son apparition au bout du couloir et les dépassa avant de prendre une autre direction. La jeune femme passa une main dans ses cheveux et termina.

-Par quoi veux tu commencer? Sachant que je ne connais que les bureaux du Magenmagot...A moins que tu veuilles voir mon bureau en premier...

Invité

"Honnêtement, ca m'est égal Ira'... , ce qui m'importe le plus, c'est de faire le ..."

Il pivota autour d'Iranoe en riant franchement.

"... tour du propriétaire, connaitre vaguement l'emplacement des différentes cours et intances judiciaires, et bien évidemment, visité un lieu que je vais courir plus que tous les autres, ton bureau!"

De Menessi emmagasinait déjà la disposition des bureaux, l'aménagement des couloirs, brefs, tout les détails possibles et imaginables étant susceptibles de lui servir un jour, d'une quelconque manière.

De plus, pareil exercice se montrait fort utile pour entrainer sa mémoire et la dompter. A l'instar des animaux sauvages, un esprits vif et puissant était certes impresionnant, mais dangereux. Il fallait le connaitre pour l'appréhender, et savoir par quel moyens le prendre au piège.

Is' s'émerveilla devant le marbre qui ornait l'encadrure d'un portique au moins 6X plus grand que celui qui donnait sur son bureau. Une inscription en lettre d'or indiquait... "Haute chambre décisionnelle du Magenmagot, accès réservé au personnel".

C'est là que l'instance judiciaire délibérait, qu'elle choisissait qu'elle verdict appliqué à quel acte. Ca faisait presque froid dans le dos.

Le comte fit sauter sa baguette magique de son étui à ses mains, et il la pointa sur Iranoe, un sourir immense déformant ses traits.

"Tu m'as bien dit... Istarinouchet tout à l'heure, non chérie?!"

Son ton se révèlait bien plus menaçant que de coutûme.

Iranoe lui jeta un regard en coin et murmura pour elle même, comme si elle était exaspérée, ce qui n'était pas le cas.

-Evidemment...

Elle lui fit un sourire amusé tandis qu'elle le regardait faire le tour de l'endroit sans néanmoins entrer dans les bureaux. Pendant ce laps de temps où ils furent silencieux, la jeune femme prit conscience qu'elle appréçiait de plus en plus la compagnie d'Istari. Elle ne se sentait pas prête à lui dire qu'elle en était amoureuse, elle n'en savait rien elle même... Pourtant, il était indéniable qu'elle ressentait quelque chose pour lui. Un sourire emplit de tendresse ne tarda pas à se dessiner sur son visage.

Quand il pointa sa baguette vers elle, elle le regarda, totalement indifférente. Elle avait laissé place à son masque habituel. Il savait qu'il plaisantait, ou du moins en avait l'impression... Mais elle n'avait pas envie qu'il pense qu'elle était faible devant lui. Aussi, elle s'approcha un peu plus de lui, faisant lentement glisser sa baguette dans sa main gauche. Quand le bout de la baguette la toucha, elle la décala délicatement avec sa main droite en disant.

-Tu as une très mauvaise mémoire... Je t'ai appelé, lapin en sucre d'orge mais aussi... Istarounet...

Elle prit un air désolé et murmura d'une voix faussement emplie de sanglots.

-Tu n'aime pas?

Se faisant, elle avait levé la main gauche vers le cou d'Istari et ne lui fit sentir le bout de sa baguette qu'après que celui de ses doigts aient touché la peau du jeune homme. A voix basse, elle demanda alors.

-Tu comptes me faire quoi, Istari?

Invité

L'amusement l'avait fait parlé trop vite... effectivement, Iranoe avait raison en affirmant que sa mémoire était défaillante. Istari avait bel et bien transformer les termes "Istarounet" en un nom ne peut plus lourd "Istarinouchet".

La ressemblance restait évidente, même si cette erreur s'avérait dérangeante pour le jeune homme. Tant pis... ce qui avait été dit ne pouvait être changé.

"Ce que je compte te faire... Pour l'instant, je n'ai pas encore vraiment d'idée, mais laisse moi un moment, je suis sûr que ca va finir par émerger dans mon esprit."

Mentalement, Is' se figurait des incantations, toutes simples. Il fixait d'un regard intense la jeune sorcière, et sa magie opérait, par derrière, sans qu'elle ne puisse s'en douter.

Subitement, une porte s'ouvrit à la volée, un employé jaillit de son bureau, et afficha une mine plus que surprise en voyant un Ministre et sa collègue pointer leur baguettes respectives l'un sur l'autre.

Il parla...

-Iranoe?! Monsieur?!...

Istari sourit, et rangea d 'un geste son arme de 28.7 cm.

-Tututut tu es bien trop long...

Délicatement, elle appuya un peu plus sa baguette sur la peau de son compagnon. Contrairement à lui, elle ne faisait rien, se contentant de soutenir son regard tout en se fiant à son intuition pour comprendre ce qu'il lui jetait dans le dos. Elle retenait un soupire, n'appréciant cela que d'une manière limitée... Mais tant pis, tant que cela ne devenait pas une habitude...

Elle allait lui dire à nouveau quelque chose quand elle entendit une porte non loin d'elle s'ouvrir à la volée. La jeune femme n'avait pas besoin de le regarder pour deviner l'expression de son visage. Quand il lui parla, elle ne broncha pas jusqu'à ce qu'Istari retire sa baguette et la range. Toujours aussi silencieusement, la jeune femme remit sa baguette en place avant de regarder enfin celui qui l'avait interpellé. Quand elle le reconnu, elle plissa le nez. L'homme était le secrétaire particulier de celui sur qui elle s'était amusée à verser de l'encre quelques temps plus tôt. Elle lui fit un sourire à la fois glacé et charmeur tout en lui demandant d'une voix indifférente:

-Oui, Mark?

Invité

-Non.. ca n'est pas Marc...

Le décor s'effaca subitement, Iranoe fut la victime d'un léger déséquilibre, et se retrouva finalement confortablement nichée dans les bras d'Istari, dans une position qu'elle n'imaginait pas la sienne. Ses bras l'enlassait au niveau de la nuque, alors que lui avait ses mains la hauteur des hanches de la demoiselle.

Is' déposa un rapide baiser sur ses lèvres, puis sourit, face à l'air interrogateur de sa compagne.

"Maléfice Illusio, forme informulé. En incantant dans un latin correct, l'utilisateur peut faire voir ce qu'il veut à sa victime, en s'inspirant de ses propres pensées s'il en a envie.

Voilà... ce que je comptais faire, Ira. Juste te surprendre un peu! "

Son acte n'avait rien de malhonnête, Istari avait simplement usé d'un piège pour dérouter un peu la demoiselle, pour l'amener à croire des choses qui n'étaient pas forcément vraies. C'était sans doute également une sorte de mise en garde, une petite démonstration de ses capacités, un prélude à la surprise et à l'étonnement dans tout les cas.

Rien de plus, rien de moins!

"Tu ne m'en veux pas? C'était de bonne guerre, un renvoi d'ascenseur pour le "Istarounet"... "

Il se pencha jusqu'à atteindre son oreille.

"Un moyen de te prouver que... je ne me laisse pas faire..."

Le ministre regagna sa position d'antant, puis, une fois de plus, déposa ses lèvres sur celle de la jeune descendante Sayuri. Il l'embrassa de façon taquine, jouant avec elle, provoquant ses sens, mais non pas par le biais de la magie cette fois-ci!

Quand l'homme lui dit qu'il n'était pas Mark, la jeune femme haussa un sourcil, préssentant vaguement la plaisanterie. Elle n'eut pas le temps de se poser plus de questions qu'elle se retrouvait contre Istari, les bras autour de la nuque de celui ci qui avait les mains délicatement posé sur ses hanches. L'instant ne la dérangeait pas mais elle n'appréçiait que moyennement qu'Istari l'ait berné aussi facilement. Elle dissimula son agacement sous un air interrogateur tandis qu'il déposait un baiser sur ses lèvres. Elle se retint de justesse de lui faire remarquer que s'il voulait jouer avec ses pensées, elle le pouvait parfaitement. Elle se contenta de plisser du nez et de lui répondre un avertissement plus ou moins caché.

-Pour une surprise, c'en est une... Mais t'amuse pas trop à ça, Istari...

Au fin fond de ses yeux dansait une lueur indiquant plus ou moins qu'elle n'avait pas apprécié. Elle détacha une main de la nuque d'Istari pour recaler une mèche derrière son oreille. Quand il lui demanda si elle lui en voulait. Elle eut une moue avant de répondre.[/i]

-Non ça va...

[i]L'instant d'après, elle retenait une grimace. Evidemment, une telle chose cachait le fait qu'il l'avertissait. Un éclat glacé passa dans son regard. Il était visible que la jeune femme se retenait de ne pas dire quelques mots avec son habituelle froideur. Habituellement, elle ne montrait jamais quand elle était agacée... Mais là... Avec Istari, c'était différent.

Invité

Il avait dérangé quelque peu Iranoe, il le savait... le regrettait, et s'en félicitait en même temps. En fait, Istari vivait le plus complet paradoxe qu'il soit possible de ressentir dans une quelconque situation. Le cumul de ces deux sentiments lui procuraient donc une expression neutre. Après un moment un léger sourir naquit une fois de plus sur ses traits.

"Bien, avec plus de sérieux maintenant, tu me fais visiter cet étage Ira'?! Excuse-moi encore pour ce mauvais tour, mais tu sais que je n'avais aucune mauvaise intention en tête..."

Is avait subitement senti le besoin de se faire pardonner. Peut-être n'était-ce même pas nécessaire en fin de compte.

"Je me pose aussi une question Princesse! Toi qui a été impreigné du Japon, est-ce que tu as suivis une iniciation aux techniques de combats strictements physiques?

Je serais dans tout les cas très interessé à l'idée de pouvoir acquérir quelques connaissances dans ce domaine. "

Il s'empressa d'ajouter...

"... si je ne suis pas trop agé bien sûr. Mais à dix neuf-ans, je pense que l'on a encore un potenciel à ce niveau."

Le regard plus ou moins dans le vague, Iranoe faisait le vide dans ses pensées afin de pouvoir se calmer... ou du moins chasser son agacement... Après tout, Istari n'avait pas pensé à mal mais ce brusque rappel de la réalité comme quoi elle était tout de même en danger avec Istari, ne lui plaisait pas. Elle avait connu pendant quelques temps le bonheur de ne plus êtes sur ses gardes et voilà qu'Istari lui remettait en mémoire qu'elle n'était en sécurité nulle part. Encore un peu et la jeune femme en aurait ragé. Elle jeta un regard froid à Istari avant de lui répondre, ne disant pas le fond de sa pensée mais dissimulant ce fait à la perfection.

-Bien évidemment que je te le fais visité, tu es là pour ça, non? Par quoi veux tu commencer?

Sans un mot de plus, la jeune femme se détacha d'Istari qui lui faisait part de sa proposition. Le regard qu'elle lui jeta alors était sans complaisance. Elle le jugeait, c'était clair. Au bout d'un moment, elle finit par répondre.

-Oui j'en ai eut une... Mais le meilleur dans ce domaine là reste mon frère... que je surpasse avec une lame... Chacun ses spécialités...

Elle lui fit un rapide sourire avant d'ajouter.

-Non, tu n'es pas trop âgé mais ne demande pas trop de miracle, Istari...

Elle lui tira la langue avant de commencer à marcher dans les couloirs

Invité

"Ouais..."

finit-il par lâcher, abandonnant ses habituels figures réthoriques, fatiguantes à la longue, et à plus forte raison encore dans le domaine privé. Il s'imaginait bien qu'il fallait des années de pratiques pour espérer déboucher sur des résultats en matière de sport de combat. Souriant, il fit une rapide rétrospective sur la question d'Iranoe.

"Et sinon, pour la visite... je suis assez partant dans l'idée d'aller voir la Haute Cours de Justice, celle où se déroulent les procès d'ampleur. Après... pourquoi pas ton bureau? Tout un programme..."

La grimace de sa petite amie l'amusa plus qu'autre chose, et d'un rapide mouvement, il s'engagea à sa poursuite, atteignant sa hauteur et calquant le rythme de ses pas sur le sien.

"Ton frère et toi... vous avez l'air d'être très proche! C'est la seule personne dans ta famille dont tu m'as déjà parlé. J'ignore tout de tes parents, de ton entourage en général... honnêtement, ca m'intrigue un peu, et j'ai la vague impression d'avoir mis le doigt sur un noeud sérieux.

Je suis peut-être maladroit en t'en parlant maintenant, de la sorte, mais une situation claire éviterait bien des problèmes éventuels.

Ira... il va de soit que si je vais trop loin en te posant ce genre de question, tu as non seulement le droit mais également le devoir de m'arrêter. La curiosité, c'est un défaut qui me ronge. "

Ils atteignirent semble-t-il la salle, aux propotions gargantuesques, qu'Istari tenait absoluement à voir une fois dans sa vie, pour de vraie. Bien évidemment, il l'avait déjà aperçu dans divers quotidien, mais l'impression qu'elle devait dégager dans la réalité était certainement bien plus vive, plus plus grandiloquante.

Enthousiaste, il ne réaborda pas la question qu'il avait posé, préférant laissé Iranoe le faire, ou l'ignorer.

-En effet, tout un programme... Ne t'attend pas à une merveille pour mon bureau...

La jeune femme continua sa route sans l'attendre. Elle tourna quelques fois, entraînant d'un pas sûr et tranquille, son compagnon dans les dédales des couloir du niveau. La jeune femme aurait pu s'y retrouver les yeux fermés, elle avait rapidement prit l'habitude de les parcourir de long en large pour faire telle ou telle chose ou bien pout tout simplement s'éloigner de ses collègues...

Lorsqu'Istari commença à parler de son frère, la jeune femme esquissa un sourire qui s'effaça vite pas la suite. Imperceptiblement, son visage se ferma et son regard se fit indifférent. Elle le laissa parler sans l'interrompre, maudissant sans se retenir sa curiosité. Elle n'aimait pas parler de ses parents, elle pensait le lui avait fait comprendre quelques heures plus tôt, mais visiblement, non. Il fallait qu'il en rajoute. La jeune femme bénit sa maîtrise d'elle même sans laquelle elle aurait probablement tué Istari avant même qu'il ait terminé le mot "parent".

Elle se contenta de lui jeter un regard noir et acéré. Oui, il était allé beaucoup trop loin, et il avait de la chance qu'il soit aussi proche d'elle sinon elle l'aurait saigné à blanc. Elle plissa le nez, sans répondre. Le reste du trajet jusqu'à la salle qu'il voulait voir se fit dans le silence le plus total. Enfin, ils arrivèrent devant une porte à double battant qui était gardée par un sorcier, embauché à ça. Celui ci dégainna sa baguette.

-Halte! Vous n'avez pas le droit de venir ici!

Encore un nouveau. Iranoe se demandait pourquoi ils embauchaient un gus qui ne servait à rien quand on connaissait les sorts qui étaient posés sur ce lieu... La jeune femme s'avança avant de lui dire d'une voix glacée digne d'un iceberg.

-Les membres du Magenmagot et les directeurs de départements ont le droit de venir, alors inutile de nous menacer.

L'homme jeta un rapide regard à Istari puis à la jeune femme. Il écaquilla les yeux en voyant son insigne brodé sur sa robe.

-Désolé...

Sans prendre en compte les excuses de l'homme, la jeune femme le dépassa et ouvrit les portes après avoir murmurer quelques mots en une langue très ancienne et très peu connue. Quelques instants plus tard, elle disait à Istari.

-Voici la Haute Cours de Justice...

Elle s'écarta de lui et l'attendit près de l'entrée sans le quitter du regard. Quand, enfin il revient vers lui, elle répondit à sa question d'une voix coupante et froide.

-Tu n'as besoin de connaître que mon frère. C'est tout ce que tu dois savoir... Autre chose?

Invité

De Menessi abandonna son regard à la contemplation de la salle, immense, qui servait de haute instance judiciaire. Ils venaient d'y entrer, Iranoe et lui, après une brève altercation qui les avaient opposé l'espace d'une seconde, avec un freluquet, prétendu gardien des lieux.

Iranoe avait rapidement remis les choses en place..., d'une façon on ne peut plus directe et posée. Le jeune aristocrate n'arriva pas à retenir une exclamation, qui faisait part à son accompagnatrice de son admiration pour elle et ses manières.

Des allés de sièges s'étendaient de part en part de la cours de Justice, au plus fort de sa fréquentation, la salle devait pouvoir contenir un bon milier de magiciens. Istari n'imaginait pas la scène si impresionnante, même dans ses spéculations les plus fanfaronesques.

Après la zone réservée aux specateurs, un espace vide d'environ 250 mètres carrés avait été aménagé, afin de permettre aux procureux et autres avocats de s'exprimer en bénéficiant du volume de vide, qui portait leur voix au loin, de l'oreille du plus attentif des juges à celle des badauds les moins interessés.

L'architecture ancienne de la pièce témoignait de son âge avancée. Hélas, le savoir qui régissait pareilles constructions était révolu, perdu depuis des années. Ces chefs d'oeuvres d'art architectural constituait des exceptions, des vestiges à entretenir.

Istari savait au ton de sa compagne qu'il n'aurait pas dû chercher à en apprendre plus sur le clan Sayuri, que le fait d'avoir déjà en tête l'existence d'un frère pour la demoiselle constituait un privilège réservé aux amis les plus proches. Le Ministre en fut à la fois touché et déçu. Mais il ne reviendrait pas sur la question, pas aujourd'hui. Le choix de l'employée du Magenmagot avait été claire.

Elle préférait se taire!

*** Le jour où la vérité éclatera au grand jour, de facheuses conséquences découleront de cet après-midi, Ira'... où tu n'as pas voulu m'en dire davantage.

On ne peut faire façon du destin, et la famille d'un être s'immice toujours de quelque façon dans sa destinée. Le monde est cruel, injuste...***

Après ce monologue intérieur, le beau jeune homme ancra de manière définitive sa vision de la pièce dans sa mémoire. Il n'oublierait pas!

Sans un mot, la jeune femme continua à fixer Istari. Sans avoir eut besoin de lire dans ses pensées, elle avait comprit l'idée générale. Istari avait un regard si transparent quand on y prenait la peine à y lire. Un sourire sarcastique se dessina sur ses lèvres. Elle le laissa admirer une dernière fois la salle avant de s'approcher de lui, son regard gris planté dans le sien. Elle fit glisser un doigt sur la joue de son compagnon avant de lui dire doucement, sensuelle.

-Tu veux savoir quoi, compagnon à la curiosité insatiable? Pourquoi ma famille t'intéresse t'elle autant alors que le seul membre qui me soit proche est mon frère? Mon grand père est mort, il n'y a pas longtemps, lui aussi m'était proche...

D'un mouvement gracieux, elle se détourna de lui, ses cheveux volèrent, suivant le mouvement. Elle fit quelques pas dans la salle avant de se tourner vers Istari et ajouter d'une voix redevenue glacée.

-Tu veux comprendre quoi Istari? Que mon père m'a fait subir ce que ton esprit bien trop pensant aura de la peine à concevoir? Que ma mère n'a joué que le rôle de percepteur pour moi et qu'elle n'a jamais été autre chose?

Elle eut un rire cachant parfaitement ce qu'elle ressentait à ce moment là. Elle continua à garder son air froid et intouchable en ajoutant.

-Mon frère et mon grand père sont les seules personnes qui ont été là durant toute ma vie. Alors désolée si la seule connaissance de la personne la plus chère pour moi ne te satisfait pas!

Elle passa une main dans ses cheveux, sembla se radoucir mais cela fut de courte durée.

-Je hais mon père, ma mère m'indiffère, voilà pour les parents. Quant à mon entourage, il est limité. Je ne me suis pas liée avec beaucoup de personnes depuis que je suis ici. Satisfait ou tu as encore des questions? Hésite pas à les poser, tant qu'on y est...

Elle cessa de le regarder. Elle se retenait de lui dire que le jour où son père ferait irruption dans sa vie, elle le tuerait, ainsi qu'elle l'avait promit en quittant le manoir familial. La jeune femme laissa un instant passer, attendant les questions d'Istari.

Invité

La réaction d'Iranoe s'inscrivit dans le registre qu'Istari avait prévu. Il avait vu juste en supposant des tensions familiales, mais là, force était de constater que le problème s'ancrait de manière plus terrible encore dans les vies de ses principaux sujets.

Dans le ton de la jeune femme grondait la colère et le reproche, Is' s'en rendit compte, et il eut été bien bête que de poursuivre sur cette voie. Sa curiosité mal placée attendrait, pour l'heure en tout cas. D'autant plus qu'il venait inconsciemment de mettre le doigt sur la plus grande faiblesse que la sorcière Iranoe Sayuri n'ait jamais eu à supporter: sa haine de son entourage.

Quelqu'un de mal intentionné aurait vite fait de la désarconner en connaissant cet état d'âme, et De Menessi n'en fut que plus troublé encore. Il baissa la tête, fixant le sol de la haute cours, marbré et imposant.

"Je n'aurais pas dû faire ce que j'ai fait. Je savais que ca n'était pas une bonne idée, et je me suis résolu à la mettre en pratique, rien que pour avoir la certitude de ne pas m'être trompé.

Iranoe Sayuri, je te présente mes excuses! "

Le ton solennel du Ministre prouvait qu'il ne plaisantait pas, qu'il était sérieux, sincère aussi.

"Je serais ravi de connaitre ton frère..., et sois sûr que j'en serais honoré et comblé. Si le reste de ton entourage n'est bon qu'à la haine qu'on peut lui vouer, alors... je le haïrai aussi!

Mais je ne peux pas me résoudre à prononcer cette sentence sans connaitre ses personnes."

-Non, en effet, tu n'aurais pas dû, Istari... Mais je présume que c'était inévitable...

Elle ne répondit pas à ses excuses, et ce, de manière tout à fait volontaire. Elle voulait lui faire comprendre que si elle voulait occulter une partie de sa vie ce n'était pas pour qu'il appuit dessus jusqu'à ce qu'elle lui dise tout et que son statut de petit ami ne lui donnait pas tous les droits avec elle tout simplement parce qu'elle se refusait de l'écarter quand il l'agaçait... Elle plissa le nez, se retenant de lui tourner le dos et de sortir.

Silencieuse, elle continua à l'écouter dire combien il serait ravie de connaître son frère... La jeune femme retint un rire. Elle connaissait d'ores et déjà la réaction de son frère qui serait probablement amplifiée avec ce qu'il se passait actuellement. Par contre, elle ne retint pas une exclamation de surprise quand il lui dit qu'il ne pouvait pas haïr ses parents sans les connaître. Elle soupira tout en passant une main dans ses cheveux. Elle laissa un ange passer avant de lui répondre.

-Istari... Tu ne peux pas te contenter de ce que je te donne... Pourquoi?

Elle s'éloigna un peu plus de lui avant d'ajouter.

-Tu n'as pas l'air de comprendre: le seul membre de ma famille que tu vas connaître c'est mon frère. Je ne te demande pas de haïr ma famille parce que je ne l'aime pas.

Elle secoua la tête avant de terminer à voix basse, si basse qu'elle était quasi inaudible pour Istari.

-Tu n'as pas l'air de comprendre que le jour où tu verras mon père, c'est celui où il sera là pour te tuer...

Invité

Effectivement, il ne compris pas ce qu'Iranoe avait fini par dire. Il se rendit à peine compte du mouvement de ses lèvres, et jugeant le moment mal-venu pour lui demander de répêter ce qu'elle avait dit, il l'ignorat simplement.

En revanche, Is' avait écouté avec attention toutes les autres interventions de son amie... Finalement, il se trouva qu'elle lui en voulait plus qu'il ne l'aurait imaginé. Sa première question retentit longuement dans le creux de son oreille.

"L'ambition, ce sentiment qui pourvoit l'Homme de sa grandeur, et de sa petitesse. La condition humaine est ainsi faite de paradoxe. Voilà pourquoi je ne me suis pas contenté de ce que je savais ou même... de ce que je supposais déjà."

Le Ministre s'assit sur un siège réservé au public, lors des procès qui ne se déroulaient pas à huit-clos, et il réhaussa enfin son regard vers la fille aux cheveux pourpres.

Une froide beauté éclairait son visage impassible. Il avait suffit d'un regard vers la jeune femme, et déjà, les yeux du Ministre ne la quittait plus, pris au piège.

"...soit..."

Et ce fut tout.

-Et bien cesse tes ambitions à ce que j'accepte de te dire, Istari. Tu n'as pas l'air de te rendre compte que je te protège de ce que tu veux savoir. Je ne tiens pas à ce que tu remettes ma vie en question dès que ton ambition te pousse à savoir. Cela ne te sert à rien de savoir pourquoi je n'aime pas mon père. Cela ne te sert à rien de savoir que tu ne le connaîtras jamais. Tu me demandes des choses et tu veux les savoir dans la minute même. Tu ne me laisses pas aller à mon rythme, tu ne me laisses pas me confier à toi quand j'en ai envie...

Elle laissa un blanc avant d'ajouter.

-Cela fait à peine quelques heures que l'on est ensembles et déjà tu agis avec moi comme si tu devrais tout savoir de moi. Tu ne respectes même pas le fait que j'ai envie de garder des choses pour moi pour le moment... Je suis un puit de mystère dans lequel tu te jettes avec délice... Certes... Mais quand je n'aurais plus aucun mystère pour toi, quand tu auras toutes les cartes, quand tu sauras tout ce que tu voudras savoir, tu feras quoi? Hein, Istari... Tu feras quoi de moi?

Elle lui jeta un rapide regard.

-Je te laisse entrer dans ma vie parce que je le veux mais tu te conduis comme si tu avais le droit de tout piétinner au nom de ton ambition ou d'autre chose. Tu te fiches de savoir si parler de ma famille et me sentir forcée de le faire me fait mal, tout ce qui importe c'est que tu saches...

Elle soupira. Elle avait encore un tas de chose à lui dire. Mais elle pensait qu'elle en avait suffisamment fait. Elle se détourna de lui et avança dans la salle où ses pas résonnèrent.

Invité

Il resta de marbre, silencieux et froid, comme les pierres qui constituaient toutes ensembles le fabuleux par-terre de la cours. Le regard inexpressif, son esprit se figurait encore les dernières paroles d'Iranoe, celles qui avaient précédées son départ.

"Tu te fiches de savoir si parler de ma famille et me sentir forcée de le faire me fait mal, tout ce qui importe c'est que tu saches..."

Cette dernière affirmation le fasait souffrir plus que toutes les autres, peut-être parce-qu'il n'y avait rien de plus faux.

***Tu te trompes Iranoe... sur ce dernier point, tu te trompes et tu le sais.***

Istari se releva, il avait pourtant compris son tord, il l'avait admis... mieux, ses excuses avaient déjà été prononcées. A partir de là, le garçon n'avait plus cherché à savoir quoi que ce soit.

Le mensonge plus ou moins conscient d'Iranoe, et le fait que son bien-être ait été, des années durant et aujourd'hui encore, sa principale préoccupation le rendait mal à l'aise. Comme si ses délibérations nouvelles filtraient directement au travers de ses pensées pour retombées sur son corps en une multitude d'effets, Is' fut soudain violenté par un mal de tête dont il n'avait connu l'intensité depuis des années.

Préférant rentrer, il lui suffit de tendre une main jusqu' à sa baguette pour enfin disparaitre dans une légère détonnation.

-Tu restes.

L'ordre avait fusé avant même qu'Istari ait le temps de tendre une main vers sa baguette. La voix dévoilait une partie des violentes émotions que la jeune femme ressentait et qu'elle avait caché jusqu'ici. C'était un mélange étrange de colère, de sanglots en plus d'autres, indéfinisssables. Peu à peu la jeune femme revint vers Istari. Son regard brillait étrangement, comme si elle s'était éloignée de lui pour qu'il ne puisse la voir verser quelques larmes... Et c'était ce qu'il s'était passé. A peine lui avait elle tourné le dos qu'une larme avait tracé son chemin sur sa peau blanche. Peu préoccupée par le regard d'Istari sur elle, la jeune femme ajouta.

-Il n'y a que quelques sorts qui sont faisables ici... Sinon tous les accusés pourraient s'évader...

Elle passa une main dans ses cheveux puis leva enfin son regard vers lui. Les barrières qui faisaient de ses yeux avaient disparu. Elle montrait à Istari ce qu'il y avait derrière toutes les barrières qu'elle avait érigé pour se protéger. La jeune femme était dévastée comme un champ de bataille où une tempête semblait s'être levée... provoquée par les questions du jeune homme. Ne voulant pas voir le regard qu'Istari ne manquerait pas de lui jeter, la jeune femme baissa son regard avant d'ajouter.

-Excuse moi si je t'ai blessé... Je voulais te faire comprendre que...

La jeune femme n'acheva pas sa phrase. Elle préféra soupirer... Sa fichue manie de blesser les autres quand ils l'avaient blessé avaient encore fait des ravages. Iranoe hésita à lever le regard sur Istari. C'était à lui maintenant de prendre en main la situation.

Invité

L'injonction d'Iranoe l'avait arrêté au dernier moment, mais de justesse, ce qui n'avait permis au sorcier de conjurer son acte magique que partiellement. Ca expliquait la détonnation qui avait tout de même retentit. De toute manière, son départ par les voies du transplannage n'aurait su être fructueux en aucun cas. La jeune employée du Magenmagot l'avait prévenu à l'instant, bien des principes magiques n'avaient plus cours ici, une mesure de protection, tant pour s'assurer de la passivité du public que pour se préserver des tentatives de fuites des condamnés.

Drainé par son mal de tête, Is' fixait sa jeune accompagnatrice avec un regard vitreux, ce dont elle ne put s'apercevoir puisqu'elle même avait la tête baissée.

Is' lui pris la main, et l'entraina à l'extérieur, avec toute la délicatesse que ses lancées dans la tête lui autorisait.

"Inutile de t'excuser Iranoe-chan, je t'ai déjà pardonnée."

Ils émergèrent enfin de la pièce immense, regagnant des lieux aux proportions moins stupéfiantes. Le gardien n'avait pas bougé d'un poil, il lança un bref regard à Iranoe et Istari, qui ne s'attardèrent pas et s'engagèrent aussitôt en directions des bureaux. Is' y alla à l'instin, peut-être était-il même guidé par celle qu'il aimait, mais toujours est-il qu'ils arrièvrent d'une traite au bureau de la jeune femme.

Le Ministre s'en aperçu en lisant une plaquette dorée, sur laquelle aparaissait le nom de sa petite amie tant aimée. Ils pénètrèrent dans l'office.

La jeune femme fut étonnée de sentir la main d'Istari se glisser doucement sur la sienne. Sans un mot, elle se laissa entraîner à l'exérieur, se demandant vaguement pourquoi il ne disait rien... Question qui trouva rapidement une réponse lorsqu'elle l'entendit dire qu'il lui avait déjà pardonné. Elle eut un sourire à la fois ravi et désabusé. Elle était vannée par ce qu'il vennait de ce passer. Istari avait provoqué pas mal de choses qui lui étaient compliquées de gérer sans tout détruire autour d'elle. Elle serra délicatement la main de son compagnon avant de se mettre à marcher au même rythme que lui.

Elle évita de lui demander où il voulait aller, elle le savait déjà. Elle le guida discrètement jusqu'à son bureau, ignorant royalement les regards de ses collègues sur leur couple. Quelques instants plus tard, ils étaient dans son bureau qui ne ressemblait en rien à celui d'Istari. Lé décoration avait une légère connotation japonaise mais cela s'arrêtait là. La jeune femme invita Istari à s'asseoir avant de lui dire pour s'expliquer.

-Tant que je n'aurais pas une fonction définie, le décor de mon bureau restera sobre... Ordre express de je ne sais qui de plus haut placé que moi...

Elle eut un rire amusé avant de se diriger vers une armoire et de l'ouvrir d'un sort. Les portes dévoilèrent des étagères avec quelques fioles disposées d'une manière qu'un néophyte pouvait juger de totalement farfelue. Au contraire, pour Iranoe, cette disposition était totalement ... logique... La jeune femme tendit la main pour prendre une fiole. Elle en versa quelques goutte dans une coupe et y ajouta de l'eau. Elle revint vers son compagnon et lui tendit la coupe en souriant timmidement.

-Tu pensais que je ne le savais pas... Bois.

Invité

Is' fut pris d'un véritable élan de reconnaissance à l'égard de l'initiative d'Iranoe. Ce geste le soulagerait de violents tourments, qu'il valait toujours mieux ne pas endurer trop longtemps. Sans se faire prier davantage, le jeune homme avala la solution qu'on venait de lui proposer. Le médicament ne tardâ pas à faire effet, le libérant de ses sensations nerveuses, mais l'abrutissant néanmoins quelque peu, pour un temps.

Ses yeux firent rapidement le tour du propriétaire, il découvrit la sobriété, et la grâce qui émanait de l'endroit. Un lieu qu'on ne parvenait à définir que partiellement, un peu à l'instar de sa propriétaire, insaisissable...

"Tu dois te sentir à l'aise ici... "

Finit-il par dire, les traits légèrement crispé par les résidus de douleurs, qui ne tardèrent pas d'ailleurs à s'effacer complètement.

"Je ne t'ai jamais vu à ce point désemparé Ira', tout à l'heure. Je sais que j'ai été blessant, pas directement, et mon intention était tout autre, mais je n'en reste pas moins l'investigateur d'une chose que j'aimerais ne plus jamais voir...

Cet océan de pure détresse, cette peur, cette houle violente qui te secouait. Si d'apparence tu sembles innébramlable, sitôt qu'on te connait, il est évident que ce ne sont là que de facheux à priori. Tu devrais te débarasser de ces démons une bonne fois pour toute, les éradiquer. Peu importe les moyens, mais le jour où tu y seras parvenu, enfin, tu pourras vivre complètement serreine et heureuse."

Il eut un vague sourir, puis passa à autre chose. Ca n'était que des conseils, qu'il donnait en parfait amateur. Il ne connaissait pas la situation exacte, il ne savait pas ce dans quoi il avait mis le pied... Mais aimant Iranoe, Is' savait pertianemment qu'elle ne pourrait trainer un tel fardeau une vie durant, seule. Sans la présence de quelqu'un sur qui elle pourrait se délester... sans la possibilité de jeter à terre tout ces poids, elle dépérirait vite, ou sombrerait dans les ombres de ce monde.

Deux options qu'Istari rejetaient catégoriquement...

Sentant la menace de voir s'effondrer le semblant de calme qu'Iranoe avait réinstaurer en elle, le jeune homme en revint à d'autres délibérations.

"Alors, Iranoe-san..., dis-moi, qu'est-ce que tu fais exactement ici, dans ce bureau, tout les jours?!"

Un sourir bienveillait illuminait ses traits et dissipait la froideur qu'ils s'étaient voué l'un à l'autre l'espace d'un instant, dans la cours de la Haute instance judiciaire du Magenmagot.

-Non pas vraiment, je préfère chez moi...

Elle lui fit tout de même un sourire avant d'aller s'asseoir après avoir refermé l'armoire avec quelques sorts. La jeune femme l'écouta paisiblement. Quand il eut terminé, elle lui expliqua sa situation en quelques mots simples.

-Pour cela, il faut que je tue mon père, Istari... Vivrais tu avec moi en sachant que je l'ai fait?

Elle eut un sourire avant de tapoter le bout de ses doigts sur son bureau.

-Pour l'instant, je ne m'occupe pas de cela, j'ai d'autres choses à faire et à penser.

Elle retint un soupire. Elle était calme et avait presque envie de remercier Istari de lui avoir permit d'éclairer ce point: un jour où l'autre, elle devrait tuer son père... Et elle n'avait pas vraiment le choix. Quand il lui demanda ce qu'elle faisait exactement dans ce bureau, la jeune femme fit une grimace de dégoût.

-Rien. Je lis des résumés d'audience et c'est tout... Et encore, je lis parce que j'ai envie de le faire, sinon, je n'ai rien à faire. On ne me demande rien d'autre que d'être là pour les audiances quand il y en a...

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