I will only complicate you (Shu Tenshi+Liz Palmer)

Matin d'Octobre.
Liz se réveilla au son de ce qu'elle croyait être l'intrusion d'un tourbillon dans le dortoir des filles de Poufsouffle. Un oeil jeté au dessus de la couverture, lui révéla que c'était Claire, une de ses camarades; une amie? Hum.. Aurait elle été jusqu'à dire cela? Une amie de son demi frère. Bref, Claire avait l'air de vouloir délibérement réveiller tous les dortoirs de Poufsouffle. Elle rangeait avec une énergie surprenante des affaires hétéroclites dans son sac, frappait bruyamment le sol de ses pieds, donner des coups dans tout ce qui se trouvait malencontreusement sur son passage.
Liz eut un soupir incontrôlé. Ce n'était pas le moment de l'exaspérer, c'était le genre de situation ou elle arrivait à s'en prendre plein la figure. Elle se racla timidement la gorge:
-Qu'est ce qu'il y a..?

La jeune poufsouffle lui jeta un regard énervé et lui rappela que c'était la sortie Pré-au-lard.
Oui, elle avait oublié. C'était la première sortie de l'année à Pré-au-lard. Son ventre se noua. John lui en avait vaguement parlé. Les élèves étaient surexités et affichaient tous un air de contentement bêta sur le visage. Enfin la crédibilité qu'elle pouvait donner aux propos de son demi-frère était limitée...
Elle rabatti la couverture sur son visage, ce n'était pas une journée où il faisait bon sortir du lit. Un coin chaud, tranquille, loin de toutes préoccupations... mais c'était sans compté Claire. Corso lui avait dit qu'il aimerait voir Liz avant de partir pour Pré-au-lard.
Décidement. Elle se retint de manifester son mécontentement à Claire, le sien emplissait suffisamment l'espace. Elle se leva, endormie, provoquant les miaulements offensés de son chat bleu et blanc; délogé du lit. Ouai dans le dortoir des poufsouffle c'était pas la journée de la joie de vivre. Elle enfila son vieux jean, un sweatshirt gris à capuche, glissa ses pieds nus dans ses baskets élargies et passa sa cape; préssée de quitter l'atmosphère pesante qui régnait dans la pièce. Elle fourra dans son sac un livre sur les hypogriffes, (on ne se refait pas) , quelques pièces et les photos qui ne la quittaient plus. Une touche de maquillage et elle était dehors, descendant rapidement les marches.
Elle constata bientôt l'euphorie qui régnait parmi les élèves. Baissant un peu plus la tête, elle se dirigea vers la table de Poufsouffle et abrégea son petit déjeuner. Elle aperçu John Corso qui se dirigeait vers la sortie, quelques petites filles gloussant à son passage. Pressant le pas pour rejoindre son demi frère elle frissonna. L'air était frais, vivifiant dans le parc.
Elle se plaça devant John et eut un très leger sourire. C'était son Bonjour.
Elle le laissa parler.. Elle encaissa la nouvelle: Il ne pouvait plus l'accompagner à Pré-au-lard.Il compléta avec un clin d'oeil de connivence.
L' expression de Liz resta imperturbable, son regard franc. Depuis son enfance elle avait travaillé à ne pas laisser transparaître ses émotions. Elle y mettait un point d'honneur. Sa déception si importante qu'elle fut, ne fut pas perçue par son demi frère. Il lui avait dit qu'il l'emmenerait. Qu'ils passeraient un bon moment, rien que tous les deux, l'occasion s'était si peu présentée depuis la rentrée... Elle était si naïve! Elle ne devait rien attendre. De personne. De cette façon elle ne serait pas bléssée, ni même déçue. Par personne.
Elle hocha vaguement de la tête. Il n'y avait rien de plus à dire; il pouvait aller faire ses petites affaires sans elle. Il resta quelques secondes puis s'avança pour partir.A la surprise de Liz, il revint sur ses pas et attrapa le bras de Liz. Avant qu'elle n'ait eu le temps d'essayer de se dégager, il lui ordonna de ne pas aller vers la cabane hurlante.
Elle acquieça sans réfléchir. Puis, sans détourner le regard, dégagea son bras et partit d'un pas décidé vers ce qu'elle supposait être pré-au-lard. En réalité elle suivait la masse des élèves joyeux.
Elle accelera le pas.
Ainsi il se permettait de lui interdire d'aller ici ou là, lui qui ne prenait même pas une journée pour passer un peu de temps avec sa soeur. Ce n'était pas qu'elle avait rêvé de ça, bien sûr que non. Rien que l'idée d'être si dépendante de quelques choses lui provoqua un petit rire ironique. Non, mais elle aurait apprécié être avec lui, voilà tout. Elle tira dans un caillou sur le chemin.
Sans s'en rendre compte elle s'était détournée du chemin principal et avait suivi deux jeunes filles. Serpentard apparemment. Elle était à quelques mètres devant elle et semblaient absorbées dans leur discussion.

Alors comment c’était ? - . . . la cabane hurlante ?

Liz stoppa net. Ainsi c'était par là... Et elle avait trouvé toute seule. Un frisson la parcouru. Devait elle désobeir aux recommendations de son demi frère? Lui l'avait bien laissé à elle même... D'accord sa réaction était un poil puérile. Elle devrait rejoindre le chemin principal. Ses pieds reprirent leur rythme.
Bon elle était toujours sur le chemin de la cabane hurlante, à une trentaine de mètres des deux filles. Encore plus avant elle pouvait distinguer deux élèves. A quoi elle se risquait, elle pouvait... aller voir juste non? Elle ôta ses chaussures. Elle marchait mieux pieds nus.
Les filles devant elles s'étaient arrêtées au niveau des deux élèves. Des poufsouffles. Elle fronça ses sourcils.
Inconsciemment, elle allegea son pas, rendant sa progression silencieuse. Les deux élèves, elle les connaissait. Elle chercha dans sa mémoire. Ils lui avaient demandé la signification de mots dans un livre sur la magie la veille au soir... De gentils garçons. Arrivée à une dizaine de mètres des quatres élèves elle s'arrêta. Immobile et silencieuse, elle n'eut pas le temps de faire un pas quand une des deux filles de serpentard brûla un objet qu'elle tenait. Les deux jeune poufsouffle avaient l'air si desespérés...
Liz plaqua sa main contre sa bouche. Que pouvait elle faire? Elle avait un niveau peu enviable en magie, et en combat elle emmelait les sorts. Qu'importe. Elle se précipita au devant des garçons. La stupéfaction succeda à la crainte sur leurs visages.

Aguamento!

Au moins un sort qu'elle maitrisait. C'était le livre. Le livre de magie des petits poufsouffle! Les deux serpentard leur avaient brûlé leur livre. Elle serra les dents, et ses jointures blanchirent autour de sa baguette. Une rage froide monta dans ses veines, faisant battre le sang dans ses tempes. Elle reporta lentement son regard sur les deux serpentards. Elles avaient l'air plus âgées qu'elle. Des septièmes années.
Elle déglutit difficilement. Elle n'aurait pas fait le poid même si ses deux adversaires avaient été désarmées. Mais la détermination et l'aplomb ne lui manquaient pas. Elle serra les dents et se plaça face aux serpentards, légèrement devant les deux garçons, essayant de les rassurer par sa présence. Elle haussa légèrement un sourcil. Elle rendit son regard aussi froid que la pierre. Si elle était douée pour quelque chose, c'était pour la maitrise de ses attitudes.

-Nous n'avons pas été présenté je crois...

Aux yeux de tous, elle était une fille sûre d'elle et de ses capacités. Intérieurement, elle se maudissait. Si elle était aussi insensible aux situations des autres qu'elle le souhaitait; elle n'aurait pas eu à se fourrer dans des situations aussi dangeureuses.

Elle savait qu'elle aurait dû rester au lit.

Liz - Nous n'avons pas été présenté je crois . . .

Liz faisait face aux deux serpentard qui se remettaient instantanément de l'effet de surprise qu'elle avait produit. Les deux jeunes filles ricanèrent. C'était la marque des serpentard ça, le ricanement. Presque sadique. Un frisson bref parcouru la colonne vertébrale de la poufsouffle quand le regard de la jeune femme blonde glissa vers le blason de sa cape. Elle portait des traces de poussières et de boue, et était un peu décousue à quelques endroits ; elle laissait l’obsession du soin méticuleux des vêtements à d’autres ; mais le blason des poufsouffle était parfaitement visible. Liz eut un léger soupir amer. Qu'elle soit de poufsouffle n'allait pas arranger la situation déjà critique. Les serpentard avaient l'air de prendre un malin plaisir à faire souffrir les jaune et noir.
La vert et argent se détourna un instant du rang des poufsouffle pour adresser un sourire de connivence à sa camarade.
Liz resta impassible. Elle s'était fourrée dans une sale situation, maintenant elle assumait et prenait ses responsabilités. Pourrait elle se respecter si à la moindre occasion elle agissait comme une pauvre lâche?

Shaylee - Non mais ils poussent comme les mauvaises herbes ?

La simple phrase énoncée d'un ton moqueur de la serpentard raviva les flammes de colère qui brûlaient en Liz. La crainte avait atténuer leur force mais n'avait rien éteint. Elle soutint à nouveau le regard froid de la jeune femme blonde qui faisait jouer sa baguette entre ses doigts comme elle l'aurait fait d'un crayon. Elle mettait toute son attention à ne pas baisser les yeux devant les regards suspicieux des deux septième années. Elle ne se soumettrait pas si facilement.
La jeune serpentard haussa les sourcils en reportant son attention sur Liz, qui n’avait pas bougée d’un centimètre.

Shaylee - Effectivement nous n’avons pas été présenté mais je ne crois pas vraiment que cela soit nécessaire….
D’ailleurs je ne comprends pas pourquoi tu viens fourrer ton nez ici…

Liz n'avait cessé de se le demander. Elle sourit imperceptiblement en pensant que même dans les pires situations son esprit restait le même. Ironique, aiguisé, fiable.

Ca doit être cet instinct de sauvetage qu’on les faibles…

La vert et argent la provoquait. Pure et simple provocation. Liz en avait parfaitement conscience. Pourtant une bouffée de colère l’envahi. Elle était sensible, bien trop malgré tous les efforts qu’elle faisait pour camoufler ce trait de caractère. Elle ne supportait facilement aucune parole inconsidérée, aucune agression ni provocation. Une mauvaise énergie coula dans ses veines, des fourmillements au bout des doigts, ses yeux se mirent à briller. Elle leva sa baguette droit sur la serpentard. C’était sans doute ce qu’elle attendait car elle réagit en une demi seconde.

Levicorpus

Liz sentit ses pieds décoller de terre. En un instant elle se retrouva suspendue entre terre et ciel, tenant toujours sa baguette serrée dans sa main gauche. Elle se débattait avec violence, essayant de riposter, de se dégager de l’emprise du sort lancé par la serpentard. Impuissance. Elle devait ressembler à un chat sauvage pris au piège. Libre, déliée de toutes attaches, de tous fers et barreaux elle se sentait maîtresse d’elle-même. Piégée, livrée au bon vouloir d’autres personnes, dont elle soupçonnait des intentions douteuses, elle se battait avec toute son énergie. Mais ça ne donna aucun résultat.
Flash. Un souvenir lointain. La cime d'un arbre. Chute.
Si désespérément humaine...
Elle retint un gémissement d’impuissance. Son agresseur se trouvait au dessous d’elle et riait de bon cœur avec son amie. Liz la fusilla du regard. Si elle avait été au sol elle l’aurait sans doute étranglée de ses propres mains. En tout cas c’était tout ce qu’elle lui souhaitait à ce moment, suspendue à plusieurs mètres du sol. Elle siffla entre ses dents et mis toute sa rage dans ses paroles :

Fais moi redescendre, espèce de…

Elle s’arrêta net. Elle ne bougeait plus. Son cœur s’accélérait, un trouble, une ombre inquiétante l’enserrait. Un battement frêle de papillon. Un silence. Changement imperceptible d’atmosphère. Tous ses sens se tenaient en alerte. L’attitude d’un chien de chasse à l’affût. Elle écoutait. Son regard vif balayait son champ de vision. Elle oublia un instant sa position inconfortable pour être tout entière dans l’attente de quelque chose. Elle ne savait pas quoi et cela faisait grandir l’inquiétude qui gagnait son cœur.

Alors on rigole moins maintenant…

Chut ! Ne fais pas de..

CRAC CRAC CRAC CRAC. Une seconde. Quatre formes humaines. La débâcle. Dans la panique, Liz distinguait mal ce qui se passait au dessous d’elle. Des cris, les filles se débattaient. En quelques secondes la jeune fille au cheveux noirs disparue avec un homme, puis deux hommes maîtrisaient l'autre, qui disparue. Instantanément Liz retomba dans un bruit sourd sur le sol aussi dur que de la pierre. Elle hurla. Un homme l’agrippa violemment malgré ses efforts pour se dégager de son emprise. Elle était mal retombée, son pied gauche diffusait des vagues de souffrance dans tout son corps. Elle sentit malgré la douleur qu’elle quittait une nouvelle fois la terre. Elle pressa ses paupières et se mordit la lèvre inférieure pour ne pas crier une nouvelle fois. Elle se concentra sur la douleur.

Si tu souffres c’est que tu vis.

CRAC

Le sol. Plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé. Elle n'avait plus le temps de penser d'ailleurs. Tout était si effroyablement inimaginable qu'elle préférait sans doute, inconsciemment, ne pas y penser. Elle eut une brève vision de cimes de sapins élancés vers le ciel. Elle se crut presque une seconde étrangère à la scène cauchemardesque dont elle devenait, contre sa volonté, un personnage.
Son visage heurta violemment un sol glacé, ni dur ni réellement mou; presque de la boue. Elle retint pour une énième fois un hurlement de souffrance instinctif. Elle ramassa ses jambes plus près de son corp. Son pied, nu, lui faisait souffrir le martyr. La souffrance atteignait un niveau qu'elle n'avait jamais connu quand il heurtait quoi que ce soit. Pour la première fois, elle se dit qu'elle n'aurait pas du oter ses chaussures sur le chemin de pré-au-lard. Pré-au-lard... Qui pouvait dire à quelle distance du monde connu se trouvait elle? Elle ravala des sanglots. A quoi cela servirait maintenant? Le sol sentait bon les épines de sapins, l'odeur entêtante des bois, si pure, si originelle... Elle pouvait aussi discerner une odeur persistante de sang. Son nez saignait. Elle ferma les yeux, laissant une seule larme s'évader, traçant un sillon sur sa joue salie.
Un homme s'approcha pour lui prendre sa baguette, restée serrée entre ses doigts; une intincelle de sécurité, d'espoir qu'on voulait lui enlever. Elle mit tous ses efforts pour la retenir mais un coup de pied à peine retenu eut raison d'elle.

Incarcerem…

Mise debout, elle put se rendre compte du sort des deux autres filles. Elle partageait sûrement avec elle un visage sali, sanglant et traduisant une incompréhension et surprise sans limite. Quatre personnes se tenaient près d'elles. Celles qui les avaient enlevées. Celles qui les avaient ligotées. Trois hommes... Une femme... Tous affichant un air de supériorité mêlé à une expression sadique. Anciens serpentard, Liz en mettait sa main à coupée.. Elle chercha activement dans sa mémoire. Avait elle aperçu ces hommes et cette femme précédemment??Practiquement impossible elle venait d'arriver à Poudlard. Que lui reprochait on alors?
Elle observa les visages de ses compagnes d'infortune. Shu n'avait pas l'air de comprendre ce qui lui arrivait non plus. La jeune femme, très pale et blonde s'avanca vivement et gifla Shaylee. Les yeux de la jeune poufsouffle se plissèrent sous l'affront. Elle se surprit elle même à ressentir un tel élan de protection envers la serpentard. Ne l'avait elle pas suspendue en l'air?... Mais là c'était du sérieux elles devaient se serrer les coudes...
Mais Shaylee semblait si bien connaître leurs agresseurs..
Liz se voyait comme dans une bande dessiné ou tout se déroulait si vite, ou elle était si étrangère à la situation qu'elle ne comprenait rien. Sans aucunes explications ils les entrainèrent rapidement au coeur de la fôret.

Alors Shay…Tu sais que c’était plus facile quand tu traînais toujours seule …

Une lumière éblouissante éclaira son esprit. C'était ni sa faute, ni celle de Shu. Shaylee était la seule cause de la tournure dramatique des évennements.
Liz ne comprit par quel miracle elle ne succomba pas à la douleur. Chaque pas lui faisait monter des larmes aux yeux et le coeur au bord des lèvres. Si elle faisait mine de s'arrêter, l'homme derrière elle la poussait en avant si bien qu'elle trébuchait. Ce qui la faisait encore plus horriblement souffrir. Sans s'en rendre compte, concentrée sur ses pas maladroits, elle pénétra à la suite du groupe dans un chateau. Un frisson lui parcouru l'échine. Son coeur s'emballa. Ô mauvais préssentiment quand tu nous tiens... Instinctivement elle fit un pas en arrière. Ce qui la projeta en avant. Elle dévala une volée de marches à la suite des deux autres filles. Tant qu'elles restaient ensemble c'était ça de gagner.

Elle fut projetée sur le sol pour la troisième fois. Le saignement de son nez repris mais elle n'eut pas le temps de l'étancher qu'un coup de poing s'abatti sur son visage. Elle se renversa sur le sol.

Des étoiles..Ses étoiles... Un leger sourire l'emporta dans une douce inconscience...

- DIT QUELQUE CHOSE !

Un cri de détresse la réveilla en sursaut. Son corps tout entier sans distinction la faisait souffrir. Le moindre mouvement du pied gauche était intolérable. Sa pomette avait gonflée et certainement rougie. Elle avait reçu un coup. Les evennements lui revinrent en mémoire avec violence. Elle embrassa la pièce du regard. Shu était ramassée contre un mur, c'était elle qui avait hurlé. Shaylee n'avait apparemment pas bougé.
Liz se traîna difficilement jusqu'à elle. Sans pousser des gémissements douloureux. Elle s'approcha, cherchant le regard de la jeune femme.

- dis nous que tu n'as rien à voir la dedans... murmura-t-elle.
La serpentard ne releva pas la tête.
- dis nous que ce n'est pas ta faute...
Sa gorge se noua. Elle ferma les yeux. Elle songea à serrer la main de Shaylee dans la sienne. Mais ça n'arrangerait pas la situation.

Elle détourna le visage.

Les minutes s'étiraient, plongeant la sinistre salle dans un silence pesant. Plusieurs minutes s'étaient écoulées sans réactions de la part de Shaylee, mais Liz ne pouvait s'empêcher de fixer son visage, un air désespéré peint sur le sien. Personne n'était capable de lui expliquer pourquoi les évennements avaient pris une tournure dramatique exepté la serpentard. Et elle était résolument décidée à croire jusqu'au bout en une simple explication, une porte de sortie.. Fermer les yeux et croire à un mauvais rêve ne servirait plus à rien à présent. Ses yeux se remplissaient à nouveaux de larmes à mesure que le silence s'étirait. Le visage de Shaylee devint flou mais rien n'aurait pu la dissuader d'espérer encore et encore. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle espérait mais c'était tout ce qui lui restait à présent: l'espoir.
De temps à autre les planches du plafond grinçaient, faisant trembler le corps de Liz un peu plus. Le visage de Shaylee se releva enfin. Elle arrêta son regard sur Shu, recroquevillée, puis sur Liz. Son expression semblait si tranquille, insensible à la situation si catastrophique pour Liz. Avait elle seulement réalisé? Pensait elle qu'il n'y avait plus rien à faire, qu'il fallait accepter leur sort? Et enfin savait elle seulement quel sort leur était réservée?
Elle se rapprocha de Liz. Celle ci déglutit, une sorte d'alarme sonnait inconsciemment dans sa tête. Pouvait elle faire confiance à quelqu'un qui avait provoqué un piège..une serpentard encore... mais l'heure n'était plus à ces considérations, à ce moment elle n'avait plus le choix des personnes de confiance. On le lui imposait. La jeune femme déchira sa cape dans la longueur. Une lueur d'incompréhension et d'inquiètude, traversa le regard de Liz. Un bref mouvement de recul. Un frisson quand les doigts froids de Shaylee commencèrent à enrouler le tissus, serré autour du pied de Liz. Le mot "merci" lui resta dans la gorge. Elle était surprise, mais un soulagement plein de reconnaissance emplit son coeur. Elle n'était pas seule.
Vous expliquez réellement ce qui se passe je ne pourrais pas…Et dire que j’ai quelque chose à avoir la dedans …peut être…
Une courte pause. Elle gardait les yeux fixés sur sa tâche. Liz eut le réflexe de ramener son pied lorsque le tissus se serra mais la main ferme de Shaylee le maintînt.
Oui ils sont venu pour moi…ça paraît clair mais je n’aurais jamais voulu ou imaginer vous embarquez la dedans donc je dirais que j’ai quelque chose a voir mais que ce n’est pas ma faute…
Liz soupira. Elle baissa la tête et s'essuya rapidement les yeux. Elle s'était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Le mauvais endroit avait été avec Shaylee, le mauvais moment: quand des hommes malintentionnés avaient décidé de kidnapper la serpentard. Pouvait elle vraiment lui faire des reproches? Sûrement. Mais seulement quand elles seraient sorties de ce guepier. Si elles en sortaient.

Ne bouge pas pour l’instant…
Shaylee reposa le pied bandé de Liz au sol. Il lui faisait moins mal et il était à présent mieux protégé des chocs. Elle s'éclaircit timidement la voix:
- Merci...

La jeune femme blonde se releva et s'éloigna de quelques pas. Laissant Liz prostrée sur le sol de la salle humide. Elle ne pouvait plus voir ses deux camarades et gardait ses yeux fixés sur un point imaginaire au niveau de son pied. Toute pensée avait déserté son esprit.

Je ne sais pas ce qu’ils me veulent…
Des pas de course dans l'escalier, se rapprochaient, Liz ne respirait plus que par saccades.
Elle eut l'impression que son esprit ne pouvait plus rien supporter et avait décidé seul d’appuyer sur « pause ».
Deux hommes et une femme pénétrèrent lentement à l’intérieur de la pièce, un sourire sadique ; ils n’avaient aucun doute sur leur supériorité. C’était un amusement.
Trent - Alors je vous est manquer ?

Un sifflement méprisant suivit l'annonce de l'homme, venant de derrière elle. Elle ferma les yeux. C'en était fini pour elle si elles adoptaient la stratégie de la provoc'.

Trent - Bon puisque tu y tiens , commençons par toi .

Liz se recula, se traînant sur les fesses à l'aide de ses bras elle recula autant qu'elle put. Son dos cogna le mur dur et humide lui coupant brièvement la respiration. L'homme s'avançait vers Shu. Baguette levée. Elle était atrocement témoin d'une scène qui aurait été digne d'hanter ses cauchemars.

Trent - Sectumsempra

Le hurlement strident de Shu lui vrilla les tympans. Elle se plaqua les paumes sur les oreilles et colla ses genoux contre sa poitrine, oubliant pour la première fois son pied douloureux. Shu hurlait, ne semblant plus reprendre sa respiration. Du sang coulait abondamment et s'échappait de larges entailles sanguinolantes qui se développaient sur ses bras. Elle glissa à terre. C'était trop. Crispant ses paupières pour ne plus rien voir, pressant ses mains sur ses oreilles pour ne rien entendre; Liz se reculait un peu plus dans l'ultime espoir de traverser la paroi de pierre et d'échapper au massacre.
Une poigne brusque, la soulevant du sol par les cheveux lui fit recouvrir tous ses sens. Shu était toujours à terre, au centre d'une mare de liquide rouge tirant sur le noir. Elle tenta de reculer, de s'éloigner encore mais on la poussa avec violence en avant. Elle reconnut le contact froid d'une baguette sur sa joue et sentit le sang perler.
Elle eut l'impression que son esprit se branchait sur une batterie de secours. Un mot lui parvînt de l'intérieur d'elle même. Non. Non elle ne voulait pas. Non. Sa force se décupla pour lancer, dans une ultime tentative de sortir, un coup de coude dans le plexus de son agresseur, lui coupant la respiration. Courbé, il lacha sa baguette en même temps que les cheveux de la jeune fille. Son pied ne la suivit pas. Elle s'écroula et étendit son bras vers la baguette désespérement, tendant tout son corps. Elle la dirigea vivement vers le dénommé "Hent" en lançant le seul sort qu'elle était sûre de reussir.

EXPELLIARMUS

Elle hurla se joignant aux cris de Shu. L'homme derrière elle avait abattu son pied sur le sien, déjà mal en point. Elle sentit le craquement sourd des os qui se brisent. La baguette lui fut rageusement arrachée des mains.

Marilyne-Je pense que tu a compris a quoi on joue petite dinde…

Le coeur de Liz cognait violemment contre sa poitrine. Sa respiration était difficile, l'homme derrière elle lui enserrait trop étroitement la gorge. Elle haletait. Son regard passait sans discontinuer de shaylee à la femme qui la menaçait froidement. Une totale incompréhension la tenaillait, qui, mêlée au desespoir, arrivait presque à lui faire ignorer la douleur qui la transperçait de part en part.
Marilyne-Dis nous ou est le médaillon …on sais que c’est toi qui l’a…
La femme planta violemment son talon dans la main de shaylee. Hurlement. Les yeux de Liz s'équarquillèrent un peu plus. Elle tenta vainement de se dégager de la poigne de l'homme mais ne parvint qu'à s'étrangler un peu plus. Elle tenta de parler mais seulement un filet de voix sortit de sa gorge:

Arrêtez...

Elle aurait tout donner pour pouvoir secourir la serpentard. Elle aurait tout donner pour éviter qu'elle souffre. Elle ne supportait pas la souffrance des autres au point qu'elle en aurait pris sur elle si on le lui avait proposé.

Marilyne-Tu veux encore que du sang soit versé par ta faute ?

La baguette de la femme pointait alternativement Shu, qu'elle n'arrivait pas à apercevoir, et elle. Elle déglutit. Elle ne souhaitait pas mourir maintenant et en de pareilles circonstances. Mourir en ignorant pourquoi était une perspective insupportable. Elle en aurait bien fait part à cette femme ou à shaylee, car son sort semblait être dans d'autres mains que les siennes à présent, mais à ce moment, cela semblerait plutôt ridicule.
Elle se contenta d'un long regard desespéré vers shaylee.

C’est faux …Je en l’ai pas ce stupide collier…D’ailleurs je vois pas ce que je pourrais faire d’un objet dont j’ignore l’utilité…
Marilyne-Il appartenait a ta mère…Je suis certaine que tu le garde comme stupide souvenir de la débile profonde qu’elle était…

La femme cherchait un collier. Le collier de la mère de Shaylee. Pourquoi un simple objet pouvait justifier la mort de plusieurs personnes innocentes? Quelle importance avait il pour déverser tant de souffrance?
Shaylee se degagea, coupant court les pensées de Liz, et frappa son agresseuse avec une violence qui surprit la poufsouffle. Elle fut vite contrôlée.

Trent-Bon bouffonne…On n’a pas tout notre temps...Alors si tu veux pas voir tes deux petite copines finirent en pâté pour chat…
Je vous l’ai déjà dis je ne sais pas …Il a du si bien l'avoir caché que personne le retrouvera jamais...

La femme s'approchait dangeureusement de Shaylee. Ce fut alors que Liz remarqua l'éclat d'une lame entre les doigts de Shaylee. Son coeur s'accelera. Et elle ne put retenir un cri lorsque la serpentard planta profondement la lame du poignard dans la gorge de la femme.

NON!

Elle se degagea vivement, profitant de la stupéfaction générale et se jeta près du cadavre. Les larmes laissaient des traces sur ses joues et ne s'arrêtaient plus. Elle regarda shaylee comme si tout à coup elle ne connaissait plus la jeune femme en face d'elle. Qu'est ce qui justifiait la mort d'un être humain? Si malveillant soit il... Et quel genre de personne étaient celles capables de tuer?

Pourquoi as tu fait ça...?

Sa voix était éraillée et trahissait trop bien son émotion. N'y avait il eu que la solution du meurtre? Pourquoi n'avoir pas tenter de la neutraliser?
Des morts. Tout allait trop loin. C'était la réalité, mais une réalité tellement eloignée de la sienne, de son monde, qu'elle prenait une dimension cauchemardesque.
Explosion.
Fumée. Elle entendit des pas, des cris, des sorts lancés à la veuglette. Elle se baissa, les mains sur les oreilles mais buta contre le corps sans vie de la jeune femme. Instinctivement elle essaya de se mettre debout mais la douleur de son pied, broyé, la rejeta au sol. Elle recula en s'aidant de ses mains, elle ne distinguait toujours rien dans la pièce. Elle cherchait un mur, un repère. Elle sentit la jambe d'une personne contre son dos. Reflexe. Elle enserra de ses bras la jambe d'un être humain; en priant pour que ce ne soit pas une raison valable pour être tuée.