Visite du notaire Dean.

PNJ A. T. DEAN

C'était pire que prévu. Le testamment stipulaient que les enfants devaient être remis à Brian Carter, le frère de Dorn Carter, alias Mirelha Folayann, s'il elle venait à mourir. C'était établie depuis leur naissance. Le hic, c'est qu'il n'avait pas été mis à jour depuis ce temps. Donc, que Dean découvre que Brian Carter était mort trois ans auparavant venait mettre un obstacle de plus. Petite lueur d'espoir, l'épouse de Brian était elle, toujours vivante. Elle avait hérité de tout ce qui appartenait à son défunt époux... donc, par alliance, elle héritait du testamment de Dorn. Restait à savoir si elle accepterait... parce que légalement, elle pouvait refuser. Et légalement, les enfants pouvaient aussi faire des familles d'accueil jusqu'à leur majorité si l'épouse de Brian ne convenait pas.

Il avait donc contacté Madame Sorrow et il avait demandé à la rencontrer, parce qu'il ne pouvait pas lui expliquer dans une lettre ce qu'il avait à lui dire. Parce que le début de l'annés scolaire approchait et qu'elle commençait à avoir pas mal de boulot, elle l'avait invité à passer à son boulot, à Oxwart. C'était un bon point pour elle. C'était un bon point pour Sorrow, elle avait un bon boulot.

Dean se rend au secrétariat et demande à voir madame Sorrow. On lui dit de patienter. Il laisse les enfants attendre au secrétariat (bah oui, il les avait récupéré depuis qu'il était allé les chercher, puisqu'il ne pouvait pas, légalement, les laisser seuls chez eux... et les voisins n'avaient pas été chaud à l'idée de les héberger un moment.), les enjoignant de ne pas bouger, ni faire de bétises. La secrétaire qui lui a répondu revient et lui demande de la suivre. On l'introduit dans un bureau et il se présente à la dame en question. Elle est très jeune, semble-t-il. Mais les deux Carter avaient une grande différence d'âge, presque 10 ans. C'était donc plausible.

- Bonjour, Madame Sorrow. Je suis Alcide T. Dean, notaire et légataire testamentaire de Dorn Carter.

PNJ A. T. DEAN


- Bonjour, Maître Dean... Que puis je pour vous?
- Ce n'est pas pour moi. C'est pour la défunte, Dorn Carter, commence le notaire en posant sa malette sur le bureau et en l'ouvrant.

Il a cet air sérieux et solonel qu'affichent tous les notaires qui se chargent d'une succession. Il sort des parchemins roulés, des parchemins pliés, puis lui tend une photo qui n'est pas très récente d'une jeune femme portant l'uniforme de Poufsouffle. C'est une photo très officielle et la jeune femme semble s'ennuyer ferme devant l'appareil photo.

- Voici Dorn Carter. Elle a à peine 17 ans sur cette photo. La photo des dernières années de l'année 1958. Il lui laisse à peine le temps d'examiner la photo qu'il lui en tend une seconde. Et là voici un an plus tard avec dans les bras son petit frère qui n'a pas encore un an. Brian Carter. Feu votre époux. Mes plus sincères condoléances.

Il lui reprend aussitôt les photos et se remet à fouiller dans ses papiers. Heureusement, il continue de parler.

- Je sais que c'est probablement une surprise pour vous de savoir que votre époux n'était pas enfant unique comme vous le croyiez, mais ce n'était pas vraiment un mensonge, car elle a été portée disparue quelques mois après le premier anniversaire de Brian. Elle a fugué et aucun membre de sa famille ne l'a revu depuis, ni entendu parler. Et d'ailleurs, personne ne la reverra plus jamais.

Il esquisse un bref sourire, puis reprend son air solonel après cette évidence vaseuse.

- C'est bien possible que monsieur et madame Carter lui aient fait croire qu'elle était morte. Faut pas leur en vouloir, la jeune Dorn était comment dire... plutôt excentrique... c'était pas un cadeau, quoi. Bref, ils l'ont probablement cru morte, et c'est beaucoup mieux comme ça, croyez-moi. Et maintenant, que c'est effectivement le cas, je ne raconterai pas ce qui s'est passé en 23 ans.

Il lui tend ensuite une copie du testament original de Dorn Carter.

- Dorn Carter n'avait de famille que son frère, du moins c'est la seule famille qu'elle reconnaissait. Elle lui lègue tout ce qu'elle possède. Maleureusement, elle ne possède pas grand chose, du moins rien de coûteux. Si je vous ai contacté, madame Sorrow, c'est parce que Dorn Carter ne savait pas que son frère est mort depuis trois ans. Elle est morte avant hier, et elle n'a pas changé son testamment. En tant qu'épouse de Briain Carter, vous héritez par alliance de tout ce qu'elle possèdait en bien matériel. Vous avez donc une toute petite maison dans le Somerset ainsi que les biens qu'elle contient. Vous n'avez qu'à signer ici et c'est réglé.

Il lui indique l'endroit où signer et lui tend une plume.

- Bon, maintenant, passons aux choses plus complexes.

Il farfouille encore une fois dans sa malette et lui tend un petit paquet de photos. Des photos en couleurs, où trois jeunes enfants en bas âges, de 2 à 6 ans peut-être, se tiraillent dans une cours. Sur les photos, il pointe chacun des enfants et les nommes.

- Voici Akilah, la petite dernière. Et là, c'est Elzykor. Et voilà l'aîné, Miozan.

Pour la première fois depuis le début de leur rencontre, il se tait et la laisse observer les photos. Il laisse s'écouler de longues secondes, puis enchaîne brièvement.

- Eh oui, Dorn Carter a eu trois enfants. Sans pères, du moins aucun connu. Les actes de naissance des enfants sont inscrit comme étant de père inconnu et il est impossible d'avoir la moindre idée de qui sont les pères. Vous êtes la seule famille qui leur reste.

Il se tait pour la seconde fois. Le regard insistant posé sur la jeune femme, il lui signifie clairement ce qu'il a en tête.

Notaire -Ce n'est pas pour moi. C'est pour la défunte, Dorn Carter

Maddi -Vous devez faire une erreur... Je ne connais pas de Dorn Carter... Dit elle en secouant la tête.

Mais il s'en moquait. Légèrement perplexe, elle l'observa ouvrir sa malette après avoir noté son air sérieur et solennel. Qu'est ce que cela voulait bien dire? Elle aimerait lui poser des questions, mais il enchaîne, lui montrant une photo... puis une autre. Mais seul le nom de son défun époux lui arrache une réaction. Oui, elle avait toujours pensé qu'il était fils unique... C'était d'ailleurs ce qu'il soutenait dur comme fer... Et c'était pour cela qu'elle n'avait jamais lancé de recherche pour retrouver quelqu'un... Une personne qui aurait pu lui sauver la vie.

Un éclair de haine illumina un instant le regard de Maddisson avant de s'effacer. Le notaire, lui, continuait sans se préoccuper d'elle. Elle le laissa continuer, attrapant ce qu'il lui donnait. Mais elle prit soin de ne pas signer le papier qu'il lui avait tendu. Quelque chose lui disait que ce n'était pas terminé... et elle voulait tout entendre. Posément, elle attrapa la plume puis la posa devant ses mains. Calme elle attendit qu'il reprenne... ce qui ne tarda pas.

A peine eut il le temps de poser la photo qu'elle la regarde, comprennant peu à peu ce qui allait se passer. Inconsciemment, elle nota mentalement les noms qu'il lui donnait.

Notaire -.. Vous êtes la seule famille qui leur reste

Elle plissa le nez et planta son regard dans celui du notaire. Il n'y avait nulle colère, juste un calme impressionnant.

Maddi -Vous êtes en train de me dire qu'ils sont orphelins et que... vous espérez que je les prenne sous mon aile... Je me trompe? Je... ne suis que la femme de leur oncle... Je n'ai même pas une once de sang en commun avec eux. C'est simplement parce que Brian était mon époux que vous voulez que je les prenne avec moi? Qu'en disent ils?

PNJ A. T. DEAN


- Vous êtes en train de me dire qu'ils sont orphelins et que... vous espérez que je les prenne sous mon aile...
- Un espoir, effectivement.
- Je me trompe?
- Pas du tout.
- Je... ne suis que la femme de leur oncle... Je n'ai même pas une once de sang en commun avec eux. C'est simplement parce que Brian était mon époux que vous voulez que je les prenne avec moi? Qu'en disent ils?

Dean lève un regard sérieux sur Madame Carter... ou Sorrow, plutôt. Vous savez, le genre de regard qu,on reçoit d'un vendeur qui vient de nous faire l'énoncé complet des caractéristiques de la dernière pointe de la technologie de télévision plasma 58 pouces, mais qu'on lui avoue qu'on cherchait une petite 13 pouces pour mettre dans le chalet.

- Que vous soyez l'épouse de leur oncle, c'est déjà la plus proche famille qu'ils ont.

Dean affiche l'air de celui qui ne veut pas forcer la main, mais qui montre clairement qu,il a déjà bossé assez fort dans ce dossier pour ne pas vraiment avoir envie qu'on lui mette des bâtons dans les roues par un pur caprice.

- Ce sont des enfants. Dans tous les cas, ils vont se retrouver chez des inconnus, alors pour eux, ça ne change pas grand chose chez vous ou ailleurs. Pour vous par contre, ça va changer les choses. Ce sont les nièces et le neveu de votre défunt mari.

Eh oui.

PNJ A. T. DEAN

Elle va farfouiller dans ses trucs et revient peu de temps après avec une tasse de thé et en pose une devant lui. Pile à l'heure. Une vraie horloge cette femme. Ou alors c'est le hasard et le choc. En tout cas, si elle est disciplinée et ordonnée, ça va lui faire un choc, la pauvre. Mais ça, c'est pas son problème de notaire. Il fait ce qui est demandé dans le testamment, c'est tout.

- Oui... Ils sont mes neveux et nièces... Je sais que vous ne me forcez pas à accepter mais je ne peux pas les laisser... Dois je savoir quelque chose de particulier avant de les voir?
- Oh euh... ils sont en parfaite santé, du moins j'ai rien dans leur bilan qui indique un quelconque problème. Tout le monde les connaît dans leur ville, on les appelle la Fratrie. La plus jeune est très savante pour son jeune âge. La seconde, c'est le type sportif. L'aîné, lui, c'est l'art. Ce sont des enfants, quoi.

elle ne semble pas écouter la réponse, mais il se dit que c'est le choc. C'est vrai que ça en fait beaucoup à encaisser en quelque minutes. Il sourit avec beaucoup de compréhension.

- Vous occuperez vous de la paperasse?
- La paperasse est réglée, à un détail près.

Il tapote les documents qu'il lui a donné quelques minutes plus tôt, juste à l'endroit ou un X a été fait pour apposer la signature. Il sourit, comme tous les notaires qui demandent une signature.