La Maison Sur Le Lac

La maison sur le lac avait été bâtie dans les années 30 par l'arrière arrière grand oncle de Jerry. Il l'avait bâti pour sa maîtresse mais par comble de malchance, sa femme avait fini par le découvrir. Folle de rage (et encore, l'expression était faible), elle avait fini par tuer le grand-oncle et l'amante. Tragique. Sans enfants, à sa mort, la maison sur le lac était revenu au grand père de Jérémia. Aujourd'hui, c'était à son tour de la posséder mais il n'y avait jamais mis les pieds. Que pourrait-il bien faire d'une maison isolée dans la région des Grands Lacs, bâtie sur pilotis et aux murs de verre ? Bonjour l'intimité ! Il détestait cette maison, il la trouvait froide et dénuée d'humanité. A l'heure actuelle, elle devait être gardé par un vieil elfe de maison. S'il n'était pas mort de froid dans un coin. Bref, rien de très réjouissant. Mais c'était le seul lieu qui lui était venu à l'esprit un peu plus tôt lorsqu'il avait fait la rencontre d'Ava Taylor.

En quittant Fleury & Bott, il avait aussitôt transplané. Pas de temps à perdre à vrai dire. Il s'était embarqué dans une sacrée galère. Sans aucn doute. Quel imbécile ! Okay, la fille était belle mais en valait-elle la peine ? Il avait certainement commis une erreur. Il n'aurait pas dû tenter le diable, il n'en sortirait jamais indeme. Pourtant... Quand il repensait à Ava, une drôle de sensation lui tiraillait les entrailles. Il revoyait son sourire, son regard malicieux, ses cheveux brillant, son air déterminé. Sans s'en rendre compte, il souriait. Puis il repensa à Marvin. Une idée de dingue ! Marvin, quel horrible prénom. Il n'avait pas vraiment fait fort sur ce coups-là. Pas la peine de s'attarder là dessus, ce qui était fait, était fait.
Donc il transplana et atterit dans le lac. La précision n'était pas son fort.

".........[censuré]............."

Il débita à tout allure un flot de juron incroyable. Ses chaussures étaient trempées et émettaient un grincement strident au fur et à mesure qu'il marchait. Dégoûté, il pénétra dans la maison. Aussitôt un bruit sonore résonna et un elfe de maison se présenta devant Jerry, l'appellant "maître". Jérémia l'ignora. Après tout, ce n'était qu'un elfe ! Il fit le tour de la maison. Une drôle de sensation s'empara de lui. Sans murs véritables, il avait l'impression que des milliers d'yeux étaient braqués sur lui en train de l'observer. La maison avait beau être un chef-d'oeuvre d'architecture, elle n'était pas habitable, tout comme Jerry n'était pas un gars fréquentable. Il constata avecune satisfaction évidente que l'elfe de maison avait particulièrement bien entretenue les lieux. Tant mieux, cela lui ferait du travail en moins. Il avait en tête ce dîner... Non d'une cornemuse ! Il pensa à regret au gratin de macaronis qu'il avait vu s'envoler précédement, horrifié.

"Je reçois une invitée ce soir. Je vais avoir besoin de ton aide !"

Il s'était adressé à son elfe, lui donnant en suivant quelques consignes. Puis il avait transplané une nouvelle fois. Pour se rendre en Chine. Elle voulait manger chinois ? Eh bien elle mangerait chinois ! Mais sur place, Jerry déchanta très vite, voyant son beau stratagème partir en fumée. Il avait atteri à Shangaï, ville étouffée par un sombre brouillard, une odeur de pots d'échappement et un bruit alentours étourdisant. Mais Jerry était perdu. Il avait demandé Shangaï mais il ne connaissait pas la ville, aussi il lui fut difficile de transplaner jusqu'à un lieu précis. Il était très tôt en Chine pourtant les rues grouillaient de monde. Partout il y avait des chinois à byciclettes, des coups de klaxons résonnaient car un embouteillage géant bouché les rues. Après avoir pris ses marques, Jerry s'aperçut qu'autour de lui, il n'y avait rien. Du moins pas de boutiques qui en vaillent la peine. Ce qu'il cherchait ? C'était un traîteur. Il aurait mieux fait de se faire livrer un repas. Intèrieurement, il remercia les génies du fooding. Vive Pizza Huts et McDonald's !

Après plusieurs minutes d'errance, Jerry finit par découvrir une grande artère commerçante où, miracle, il finit par dégôter un restaurant qui faisait de la vente à emporter. Il s'approcha de la carte mais c'était illisible, le tout en chinois. Mince. Il avait oublié deux petites choses : la barrière de la langue et la monnaie... Problèmatique. Il n'allait tout de même pas voler de la nourriture, abusant de son statut de sorcier ? Non, jamais il ne ferait ça... Si ? Mais encore une fois, il se heurta à un mur. Car contrairement aux apparences, le restaurant était fermé pour inventaire. Tant pis.

Il réapparut dans la maison sur le lac quelques heures plus tard, les bras chargés de plats tout fait qu'il n'avait plus qu'à rechauffer au four (à noter que la maîtresse de son arrirère arrière grand oncle était moldue, aussi la maison comporte tous les équipements nécessaires) et d'autres courses alimentaires pour plus tard. Dans quelques heures, il accueillerait Ava. Mais avant, il avait deux ou trois trucs à préparer. Tout d'abord, il mit aux frais les plats durement préparés (pas par lui). Il dressa la table, en plein milieu de la maison, dans la pièce centrale, éclairée par la lueur de faibles bougies. Chose importante : il glissa au frigo une bouteille de champagne. Une soirée sans champagne ça faisait maximale. C'était comme un gâteau sans cerise. Bref. Et lorsqu'il eut fini, il partit se préparer.

Au fur et à mesure que l'heure avançait, il ne tenait plus en place. Plus impatient que jamais. Rarement, il avait éprouvé cette sensation. Ce n'était qu'un dîner après tout. Alors pourquoi se mettait-il dans cet état là ? Lui même ne comprenait pas. Mais Ava lui avait sacrement tapé dans l'oeil. Enfin, il fut l'heure.



Marvin - "Voilà, c'est ici."

Encore une fois il avait transplané mais cette fois en compagnie d'Ava. Jamais Jerry ne regretterait d'avoir passer son examen de transplanage lors de sa dernière année à Poudlard. C'était rudement pratique. Il fit pénétrer Ava dans la maison sur le lac.

Marvin - "Donne-moi ta cape, je vais te débarrasser. Tu es ravissante ce soir. Fait comme chez toi en attendant."

Il lui avait enfin fait un compliment. Il en était avare pourtant. Prenant la cape d'Ava, il disparut dans une pièce adjacente qui se révéla être son bureau. Enfin, il s'en servait comme bureau les rares fois où il venait. De vieux numéros de la Gazette du sorcier traînaient sur le sol. Une vieille machine à écrire poussièreuse était entreposée sur le bureau et, partout, des feuilles volantes. Avant de rejoindre Ava, il passa par la cuisine où il mit à réchauffer les plats chinois - le tout magnifiquement bien présenté dans de larges plats en porcelaine - et attrapa au passage la bouteille de champagne. En la regardant, Jerry songea que cela faisait surfait et un peu cliché. Marvin lui trouvait cela "romantique". Il revint au salon, un grand sourire aux lèvres.

Marvin - " Je te sers ?"

_ Alors ? Raconte, chérie ! Au lieu de nous torturer ainsi !

Ava, Clarence et Luceo venaient de s'assoier au restaurant préféré de la Miss et de son meilleur ami. Tous les midis, ils s'y trouvaient pour partagé un repas en plus de leur journée. Ils étaient toujours ensemble, toujours. Ava savait que le faites que Clarence soit avec Luceo risquerait de mettre entre parenthèses son amitié, en quelques sortes pour sa relation avec l'homme de sa vie. Ava n'avait rien contre, après tout, Clarence avait bien connu ça sur la fin de la relation Ava - Jake alors que Clarence avait rompu quelques mois plutôt. Donc, elle ne pouvait que le soutenir. Puis Luceo semblait être l'homme parfait pour son ami. Elle avait donc, l'esprit tranquille. Luceo lui avait fait bonne impression. Elle le lui avait fait savoir d'un signe du pouce lorsqu'elle l'avait croisé le regard de Clarence alors que Luceo regardait la carte de table.

_ Oh ! T'en as pas marre !
_ Arrêteuh ! Tu me tortures là !
_ Je sais. Mais tu sais que je suis obligé de faire ça ?
_ Ha tiens ? Et tu te laisses faire Clarence ? Interessant !

Ils éclatèrent tous les trois de rires. Ava en pleurait. Qu'est ce qu'ils étaient con ! Enfin, c'est toujours un bon moment dans sa vie ! Si Clarence était amené à mourir, elle ne s'en remettrait jamais. Ava s'essuyant les yeux avec un mouchoir de table vert, reprit, un sourire sur ses lèvres.

_ Oh, ben, je l'ai vu à Fleury et bott...
_ Et ? Les deux la regardaient avec interêt. Comme deux filles lorsqu'elles veulent à tout prix connaître le dernier potin, en cours.
_ C'est un appolon...
_ Oh, mon dieu !
_ Luceo !

Ava échange un regard complice avec Luceo, puis ils rirent avant qu'elle ne reprenne.

_ Il a raison. Tu le verrais, tu lui sauterais dessus. Il est craquant !
_ Il est comment ?
_ Il est sublime, son sourire ferait fondre n'importe quel métal. Et en plus, Il sait faire la cuisine.
_ Demande lui sa main ! Les mecs hétéros qui cuisinent, ça court pas les rues !
_ Connaisseur ?
_ Oh, bah, je l'ai lu dans 1 + 1...
_ Tu lis la presse de 1 + 1 ??? Même en sachant qu'ils sont toujours dans nos pattes pour obtenir les meilleurs photos ? Clarence...
_ Désolé... Mais je voulais à tout prix savoir ce qu'il disait sur l'ex_joueur de Bulgarie qui enseigne à Poudlard.
_ Davis ?
_ Oui... Son regard se perdit dans l'horyzon.
_ Oh, qu'il est beau... Luceo eut le même.
_ Quand vous aurez les yeux en face des trous, on pourra causer, les gars !
_ Les folles ! Enfin, Ava !

Nouvel éclat de rire. Vous comprenez maintenant, pourquoi Ava en est raide dingue de son ami ? Le serveur se pointa. C'était Jimmy. Ava le fusilla du regard comme à l'accoutumé.

_ Toujours pas viré ?
_ Toujours pas d'hommes ?
_ Si ! Jimmy. C'est lui.

Clarence montra Luceo qui comprit instantanément. Etant à côté d'Ava, il avait pu glisser sa main sur celle d'Ava sous la table, et cette dernière avait levé sa main pour lui montrer tout en lui faisant un sourire de vainqueur.

_ Tu vois ?
_ Oui... Sa mine s'était assombris. Clarence et Ava jubilèrent ouvertement, tandis que Luceo souriait d'une façon enthousiaste. Très enjoué.
_ Elle est belle, ma puce, hein ? Et Luceo en rajoutait. Excellent !
_ Oh, arrêtes ! Mon amour ! Il le sait que je suis belle ! N'en rajoute pas, ça sous entendrait trop qu'il n'en reconnaitra pas des comme ça.
_ Mais il a raison !
_ Je suis d'accord avec Clarence, Ava.

Même si c'était un jeu, les deux hommes étaient sincères. Cela s'entendait dans leur voix. Ava eut un sourire radieux, mais Clarence qui l'a connait bien, savait qu'Ava était très ému. Généralement, elle rechignait sur tout, et là. Rien.

_ Bon qu'est ce que je vous sers ?
_ La même chose que d'habitude, Jimmy.
_ Pareil.
_ Moi, un carpachio de boeuf.
_ Tu vas sentir de la bouche !
_ Tu es sadomazochise, je te rappel !
_ Ha oui, c'est vrai !

Le trio rigola de plus belle tandis que Jimmy était écoeuré. Ha... Que c'était bon, pensa Ava. Jimmy partait avec la commande. Clarence reprit, tandis qu'Ava et Luceo retiraient leur main en même temps.

_ Alors ? Tu vas le revoir ?
_ Oui...
_ Quand ?

Smile.

_ Ce soir !
_ Ce soir ? S'exclamèrent les deux homosexuelles d'une voix surprise.
_ Oui... A nouveau, elle eut un sourire.
_ J'ai toujours dis que t'étais la meilleure... Tu lui as fait le numéro de la blonde ?
_ Le numéro de la blonde ? Ha oui, je comprends. Un sourire naquit sur les lèvres de l'espagnol.
_ Non, j'étais naturelle...
_ T'es un ange, Ava !

[...]

_ Voilà, c'est ici.

C'était... Original. Néanmoins, Ava aimait bien ce côté très nature. C'était reposant et idéal pour des vacances. Néanmoins, elle semblait vieille. Mais entrenue. Un bon point pour Jerry. Ava eut un sourire éclatant et elle répondit.

_ C'est merveilleux ! Tu sais qu'elle doit valoir une bonne petite fortune ? C'est extrêmement original. Tu as un ancêtre ingénieux !

Jerry ouvrit la porte de la maison, et Ava entra suivit de Jerry. Cette dernière avait des yeux de partout. Elle observait tout, Tout ! C'était une décoration vieillote mais qui avait du charme. C'était reposant et agréable au regard. Ava aimait beaucoup. Bon, elle ne serait pas contre une bonne touche de modernisation si jamais, il lui en posait la question, mais c'était déjà très beau.

_ Donne-moi ta cape, je vais te débarrasser. Tu es ravissante ce soir. Fait comme chez toi en attendant.
_ Merci ! Dit elle, en lui donnant la cape, un sourire resplendissant aux lèvres. Il lui avait fait un compliment... IL LUI AVAIT FAIT UN COMPLIMENT !!!

Ava entra, donc, dans l'une des pièces de la maison qui se présenta comme étant la salle à manger. Elle avait ce sourire que l'on a, lorsqu'on est chez des amis pour la première fois, ou lorsque l'endroit était impressionnant. Pour Ava, ça l'était. C'était la maison de Jerry, qu'elle connaissait sous le nom de Marvin. Après avoir fait le tour de la pièce qui ressemblait beaucoup à celle que l'on voyait de temps en temps dans les films moldus qu'elle allait voir au cinéma, comme ils appelaient ça, avec Clarence. C'était très romantique, et Ava appréçia ce geste. Il entra dans la pièce quelques instants après.

_ Je te sers ?

Mon dieu que c'était cliché ! Il aurait pu lui proposé un verre de vin de grand cru bien français, mais non. Du champagne ! Néanmoins, elle réfléchissait. Ce dernier était beau, cultivé et en plus, il semblait riche. Excellent ! C'était un bon parti ! Elle n'en fit pas de commentaire, et elle ne laissa pas apparaître quoique ce soit sur son visage magnifique. Elle était sensationnelle. Pas trop maquillé, juste légèrement, ce qu'il fallait. Elle lui avait sortit le grand jeu.

_ Pourquoi pas ? Un nouveau sourrie. Mais cette fois, il était destiné à le faire fondre littéralement. Ca fait longtemps que tu as cette maison en ta possession ?

Elle ne s'était pas plus approchée, histoire de le faire s'approcher. Il devait venir à elle, et non, le contaire. A nouveau, elle eut un sourire.

C’était étrange. Vous connaissez les livres dont vous êtes le héros ? Jerry avait cette impression. Il était le héros, semblable à ceux des comédies romantiques que lisait sa nourrice quand il était enfant. Ces héros qui semblent être si parfaits avec leurs sourires divins, leur brushings impeccables, leurs costumes bien repassés, charismatiques, riches et plein d’audace. Pourtant, Jerry se sentait ailleurs. C’est une impression difficile à expliquer. Il était là en face d’Ava, pourtant ce n’était pas lui mais ce Marvin, rôle dans lequel il se complaisait à rester même s’il le détestait. Il était là, mais c’était comme s’il regardait la scène sans agir, un simple observateur. Pourtant c’étaient bien ses mains qui versaient le champagne à la jeune femme et lui tendaient une coupe. C’étaient bien ses yeux couleur de xérès qui se posaient sur elle. C’était aussi sa voix grave mais chaleureuse qui s’élevait dans l’air. Alors pourquoi se sentait-il si mal ? Si loin, étranger à tout cela ? Bon dieu ! Comme il pouvait se détester et se sentir faible à cet instant précis. C’était bien la première fois qu’il ressentait cela. D’habitude, il se glissait à la perfection dans la peau de son personnage. Et là… Rien, nothing, nada, nient ! Marvin était un illustre inconnu. Il ne le connaissait pas, il n’avait rien à faire là. Jerry n’arrivait pas à ne faire qu’un avec l’Autre et c’était bien la première fois que cela lui arrivait. Mais c’était un peu tard pour regretter, il n’allait pas sortir à Ava : « ah, au fait ! Tant que j’y suis, je t’ai menti ce matin, je m’appelle pas Marvin, quelle horreur ce prénom tu ne trouves pas ? C’est Jérémia, Jerry pour les intimes. Désolé de t’avoir menti ! » Le tout en prenant un ton pompeux ultra sûr de lui, affichant une moue désolée qui, peu à peu, aurait laissé place à un sourire capable de faire fondre un iceberg. Jerry, tu n’es qu’un con. Et plus il était spectateur et plus il détestait ce qu’il voyait : toute cette scène bien mièvre, tout extrêmement bien préparé, le repas chinois qui n’était qu’une imposture cuisant dans le four, la table parfaitement dressée, le champagne, etc. S’il s’était écouté, il aurait envoyé valser le tout et aurait emmené Ava loin de toute cette mascarade. Il avait envie de la connaître. Il voulait apprendre à aimer ce qu’elle aimait. Il voulait lui faire partager ses passions à savoir s’attabler à une terrasse dans n’importe quelle rue de Londres et regarder les gens passer, il aurait aimé lui montrer ce qu’il écrivait, avoir son opinion. Il ne la connaissait que depuis quelques heures et elle était la seule qui avait su lui inspirer de telles envies. A côté d’elle, de son sourire, de ses yeux noisettes et de sa chevelure brillante, toutes les autres femmes semblaient fades. Jerry aurait aimé des tas de choses mais… Il était prisonnier dans ce rôle qu’il s’était fabriqué. Dans ce rôle qui n’était qu’une façade pour masquer sa lâcheté et sa peur de s’attacher à quelqu’un. Il était un peu tard pour regretter.
Il n’avait rien laissé paraître de son trouble. Il cherchait maintenant un sujet pour entamer une discussion. Il aurait pu encore lui faire un compliment mais il en était avare. Terriblement avare, même si chacun était sincère. Plein de sujets lui vinrent à l’esprit : qu’est-ce qu’elle aimait ? Que faisait-elle dans la vie ? Où vivait-elle ? Avait-elle un animal de compagnie ? Un chat ? Un chien ? Un hibou ? Un elfe de maison ? Des questions terriblement banales. Mais cela montrait bien que le jeune homme s’intéressait à Ava et que ses sentiments allaient plus loin qu’un unique rendez-vous. Même si, bien sûr, il ne l’admettrait pas. Un homme un vrai paraît-il, ne ressent rien. Si tel est le cas, alors cet homme n’est certainement pas humain.

« Et donc tu… »

Jerry s’interrompit. Il fronça les sourcils. Quoi ? Mais…

« Tu ne sens pas comme… Une odeur de brûlé ? »

Ses yeux s’agrandirent sous l’horreur. Le merveilleux repas chinois de Marvin était en train de prendre feu et une épaisse fumée noire commençait à gagner le salon. La catastrophe ! D’un geste sec, Jerry abandonna sa flûte de champagne à Ava. D’un geste maîtrisé, presque expert, il arracha la nappe qui recouvrait la table où les deux jeunes gens auraient dû dîner, renversant sur le sol la quasi totalité du service. Jerry se dirigea en courant vers la cuisine. En ouvrant la porte, il inspira malencontreusement la fumée qui, non seulement lui piqua les yeux mais lui irrita la gorge. A bout de bras, il frappa l’air à coup de nappe dans l’espoir d’évacuer un peu de fumée. En moins de deux, il éteignit le four et ouvrit l’unique fenêtre de la petite pièce.

« Nom d’un hippogriffe en furie !!! »

Jerry regagna le salon, refermant derrière lui la porte de la cuisine. Il lui fallait trouver sa baguette magique, ce serait plus efficace qu’une nappe. Son regard croisa celui d’Ava. Il eut un air gêné avant de sourire, reprenant petit à petit espoir. Si elle n’avait pas peur de l’imprévu…

« Macaronis au fromage, ça te dit ? »

Finallement, et si une deuxième chance lui était accordée ?

_ Tu ne sens pas comme… Une odeur de brûlé ?

Ava regarda Marvin avec un regard d'hibou. De quoi il paaarr... Bon dieu ! Mais c'est qu'il avait raison le beau gosse ! Ava porta son index au niveau de son nez, pour éviter de respirer l'odeur. Elle s'approcha instinctivement de Jerry puis, posa sa main sur le torse de Marvin tout en passant son autre bras dans le dos de l'homme. Ava regardait de partout dans l'espoir de voir une quelconque flamme pour savoir quel sortie prendre au cas où. Puis, d'un coup, Jerry se leva d'Ava pour prendre la nape renversant la moitié du service de table, et il courut dans la cuisine, Ava sur les talons. Il ouvrit la porte, de la fumé sortit en masse. Ava recula de quelques pas, le temps que Jerry entre pour aller aéré et eteindre four.

_ Nom d’un hippogriffe en furie !!!

Quand elle le vit sortir, Ava eut un sourire angélique. Genre : Ohw... Mon héro. Vous voyez le genre ? Néanmoins, elle ne dit rien, trop occupé à le contempler. Il les avait sauvé. Il l'avait sauvé du FEU !!! C'était un homme à marié, il n'y avait rien d'autres à dire. Ava se faisait déjà ses films dans sa tête de mariage et tout ça, jusqu'à ce que sa conscience se mette à crier très fort.

_ Macaronis au fromage, ça te dit ?
_ Oui, Marvin. Puis, sortant de son sac à main sa baguette magique, elle lui tendit et elle lui dit. T'en auras peut être besoin pour nettoyer ta bêtise, nan ? Mais avant...

Ava tournoya sa baguette au dessus de sa tête puis, elle enchaîna sur un ensemble de gestes compliqués, puis, elle mumura une incantatation que personne n'entendit et elle cibla la table où la nappe et le service de vaisselle, n'était plus. Aussitôt un plat de macaronie apparut. Elle lui lança un sourire, puis un regard mutin, avant d'ajouter.

_ Bah, oui... J'y ai souvent recours lorsque je suis toute seule chez moi et que je ne fais rien. Bon, c'est rare. Mais bon, ca m'a bien dépanné.

Tandis que l'odeur des pattes grattinés se répendaient dans la pièce et que de la fumée s'échappait du plat, elle lui tendit sa baguette magique.

_ Tiens, Marvin.