Devant Sa tombe...[PV]

C'est pas vraiment difficile, le jeune ne se sent pas menacé, il n'y a donc aucune difficulté à le pister. Et puis bon, il ne lui a pas non plus été difficile de le retrouver, un simple hibou à son père, vantant les talents du fils pour que le père dévoile ce qu'il savait. Et trouver la soeur n'avait pas non plus été difficile, elle était professeur de métamorphose, un simple regard dans le dossier, rien de plus facile.

Oh oui, il l'observe depuis un moment déjà. Il devait se faire une opinion, se forger une certitude. À la fin de l'année scolaire, dans son bulletin, il avait laissé un petit mot à Raven McConnor. « Bavarde un peu trop, mais le style me plaît bien. Maîtrise des sorts utilisés, bon réflexes. Aptitudes au duel incontestable. Revenez me voir lorsque vous aurez du temps à tuer. » Le seul élève à qui il n'avait pas eu le choix de mettre une note presque parfaite. Il avait pourtant chercher des failles, mais à part sa trop grande assurance, il n'en avait pas trouvé. Du moins pour l'expérience qu'il avait. Oui, aptitudes au duel incontestable. C'était d'une évidence. Sitôt que le jeune Serpentard était sorti de l'examen, il avait été un candidat potentiel. Son idée avait germé, il avait planté une graine d'intérêt sur le bulletin du jeune homme et il avait attendu. Oh oui, Kaitz était patient.

« Revenez me voir lorsque vous aurez du temps à tuer. » Visiblement, McConnor n'avait pas eu de temps à tuer... ou alors le message n'avait pas éveiller l'intérêt de Raven. Kaitz avait donc fait toutes ces recherches pour savoir si, au final, Raven McConnor était toujours un candidat potentiel. Ça ne serait pas facile d'en parler... .puisque Kaitz ne pourrait pas en parler... c'était impossible, physiquement et mentalement. Sort de protection oblige. Mais il allait au moins tenter d'éveiller son intérêt tout en en disant le moins possible.

Appuyé contre un mur, dans l'ombre d'un bâtiment, il attend. En espadrille, jeans et manteau à capuchon, il n'a rien d'un sorcier, ni d'un membre du personnel de Poudlard. L'heure approche, il le sait. C'est pareil presque tous les soirs, il le sait, il a vérifié. Ah, finalement, le voilà. Il sort et se met en marche. Kaitz, capuchon rabattu sur la tête, lui emboîte le pas. Il reste discret, mais c'est plus par principe que par nécessité. C'est ce soir ou jamais.

Comme tous les soirs où il l'a suivi, Raven se dirige vers le cimetière. Il sait quels souvenirs il va chercher. Il a vérifié la première fois. Kaitz sait exactement combien de temps il y passera. Mais ce soir, ce sera différent. Si Satine McIllian chronomètre ses absences, il sera chez lui pile à l'heure.

Il ne s'impose pas avant de longues minutes. Il laisse Raven se croire seul encore un moment. Enfin, il ne sait pas si Raven se croit seul. Au début, Kaitz s'efforçait de rester discret, mais à chaque visite, il faisait moins d'efforts. Raven n'a jamais laissé paraître s'il la vu ou non. Peu importe, là il le verra. Oh, Kaitz est patient, mais le moment est venu. Il quitte son poste d'observation, une haute pierre tombale à quelques mètres derrière Raven.

- Vous savez, monsieur McConnor, lorsque je vous ai écrit sur votre bulletin de venir me voir quand vous auriez du temps à tuer, je ne m'attendais pas à ce que vous attendiez de vraiment vous emmerder pour me contacter. Je voulais éveiller un intérêt. J'ai visiblement raté mon coup.

Il parle, mais il reste en retrait, question de respecter la bulle de Raven. Il n'est pas question de le brusquer maintenant. Il le sera bien assez s'il accepte. Visage toujours dissimulé par son capuchon, il tarde à se dévoiler, question de savoir si Raven a au moins prit connaissance de ce qu'il a écrit sur le bulletin.

- Vous savez, monsieur McConnor, lorsque je vous ai écrit sur votre bulletin de venir me voir quand vous auriez du temps à tuer, je ne m'attendais pas à ce que vous attendiez de vraiment vous emmerder pour me contacter. Je voulais éveiller un intérêt. J'ai visiblement raté mon coup.

Et bien, pour le première fois depuis quelques jour, la personne qui le suivait se décidait enfin à faire surface. Raven savait qu’il était suivit, mais pas de qui et tout devenait enfin claire et limpide. « Revenez me voir lorsque vous aurez du temps à tuer. » Rocstone. Alors comme ça il l’avait suivit ? Etait-il si impatient de la visite du jeune homme ? Flateur, mais il fallait dire que Raven n’avait pas vraiment l’humeur à être flatté.

« Monsieur Rocstone, alors comme ça c’était vous qui me suiviez ces dernier jour ? Attendiez-vous ma visite avec tant d’impatience ? »

Répondit-il, sans détourner le regard de « Sa » tombe. Il avait très bien lu ce que Mr Rocstone avait noté sur son bulletin, avec le sourire d’ailleurs, gonflé d’orgueil bien sûr. Mais les évènements de ces derniers mois avaient fait sortir de la tête du jeune homme la petite note au bas de son bulletin.

je ne m'attendais pas à ce que vous attendiez de vraiment vous emmerder pour me contacter.

« S’emmerder ». A bon ? Il croyait qu’il s’emmerdait. Visiblement quand Mr Rocstone suit une personne, il ne se soucie pas de ce qui se passe dans sa vie. Il la suit, tout simplement. La, Raven se retourna vers son interlocuteur, et le regarda bien droit dans les yeux. Ça lui était égal que son ex-professeur de DFCM le voie les larmes aux yeux, peut-être comprendrait-il enfin que si Raven n’était pas venu le voir, c’était parce qu’il avait eu d’autres choses à faire.

« Parce que vous croyez vraiment, Mr Rocstone, que se recueillir devant la tombe de sa mère, c’est s’emmerder ? Vous croyez vraiment que découvrir que votre père vous a caché, 18 ans durant, une sœur que vous n’avez jamais vu, c’est s’emmerder ? Pa…

Il se tut, il avait faillit tout déballer, sous le coup de la colère, quel abruti. Heureusement, rien n’était sortit, il ne saurait rien, ouf.

« Finalement, c’est vous qui êtes venu me voir, cela veut dire que vous avez une proposition à me faire, non ? Et bien allez-y, je vous écoute, puisque nous y sommes. »

- Monsieur Rocstone, alors comme ça c’était vous qui me suiviez ces dernier jour ?

Ah, tiens, il avait remarqué, bien, très bien. Le sourire de l'ex-professeur se fit presque brillant sous le capuchon. Kaitz ne s'était pas trompé.

- Effectivement. Je dirais même que je suis plutôt content que vous l'ayez remarqué. Sans impatience, cependant.

Le brusque excès de colère de Raven le fit sourire de plus bel. Il avait des problèmes, il vivait visiblement un difficile moment. C'était le timing parfait. Il s'arrête cependant avant d'en dire trop. Il y avait d'autre chose, ça ne prenait pas un génie pour le deviner. Raven se ressaisit juste à temps. Décidément, ce jeune homme avait un sale caractère et des tensions à évacuer. La proposition de Kaitz tombait à pic.

- Ouais, j'ai une proposition à vous faire monsieur McConnor. Et je crois bien qu'elle tombe à point.

Restait le plus difficile. Lui dire de quoi il retournait, sans le lui dire... il était bien incapable de lui dire clairement de quoi il était question. Kaitz le dévisage un moment, puis recule de quelques pas et va s'assoit sur le de rebord d'une pierre tombale, l'air décontracté. Il pointe une pierre devant lui et la désigne comme potentiel banc pour Raven.

- Par où commencer... ah oui. Êtes-vous capable de garder un secret, monsieur McConnor ? Même un terrible secret ? Êtes-vous capable de mentir avec aplomb, même aux personnes qui vous sont les plus chères ?

Le questionnaire commençait avec une peu reluisante question, mais il était important que ce soit clair. Et du coup, il était certain d'attiser la curiosité du jeune homme. Question d'être plus accessible au jeune homme, Kaitz retire son capuchon.

« La patience est une vertu, Mr Rocstone, ne l’avez-vous donc jamais appris ? »

Répondit simplement Raven. Mr Rocstone le suivait depuis maintenant quelques jours, mais Raven n’avait jamais réagit, qu’est-ce qui l’aurait poussé à le faire ? La personne qui le suivait était tapie dans l’ombre et ne l’avait jamais attaqué, aucun intérêt. De plus il avait eu mieux à faire ces derniers jours, si son ancien professeur de DCFM n’avait pas aimé ce manque d’attention, il aurait simplement dû se dévoiler plus tôt.

- Ouais, j'ai une proposition à vous faire monsieur McConnor. Et je crois bien qu'elle tombe à point.

Avait répondu Harkaitz Rocstone, lorsque Raven lui avait déclaré qu’il n’avait qu’a à faire sa proposition, vu que c’était sûrement pour cela qu’il s’était déplacé jusqu’ici et qu’il l’avait suivit des jours durant.

« Elle tombe à point, dites-vous ? Et bien voyons voir, qu’avez-vous à me proposer ?

La réponse ne tarda pas à venir, quoique le professeur semblait quelque peux hésitant.

- Par où commencer... ah oui. Êtes-vous capable de garder un secret, monsieur McConnor ? Même un terrible secret ? Êtes-vous capable de mentir avec aplomb, même aux personnes qui vous sont les plus chères ?

« Si cela est vraiment nécessaire pour la survie de ces même personnes, oui. Si non, et bien non je ne le ferait pas, pour moi le temps des mensonges c’est terminé. Mais continuez donc, Mr Rocstone, peut-être que ce que vous avez à dire peut m’intéresser. »

Ce qui était en fait déjà le cas. Le mystère qui entourait ce qu’avait à dire Mr Rocstone intéressait Raven au plus haut point. Car le professeur ne prendrait pas autant de précaution si ce qu’il avait à dire n’était pas important.

- Si cela est vraiment nécessaire pour la survie de ces même personnes, oui. Si non, et bien non je ne le ferait pas, pour moi le temps des mensonges c’est terminé. Mais continuez donc, Mr Rocstone, peut-être que ce que vous avez à dire peut m’intéresser.

Kaitz esquisse une moue de déception et un grognement de mécontentement. S'était-il trompé en croyant que le jeune homme pouvait être intéressé ? Il l'avait cru prompt à jouer sur les limite du permis. Et, durant quelques minutes, il l'avait cru enclin à se rebeller, mais le voilà qui parlait d'un temps de mensonge révolu. Ça tombait bien mal...

Une hésitation contrariée transparaît dans le comportement du directeur de Poufsouffle. Il s'était attendu à plus d'enthousiasme de la part de Raven. Quoique d,un autre côté, le jeune n'avait aucune idée de ce qu'il l'attendait. Qu'il se soit montré méfiant, Kaitz aurait trouvé ça normal, mais un si peu d'enthousiasme le dérangeait un peu. Mais bon, il demande à en savoir plus. Kaitz ne pouvait pas vraiment lui en dire plus, mais peut-être arriverait-il à allumer en lui une lueur apparente d'intérêt. Mais éveiller l'intérêt de quelqu'un sans pouvoir en parler clairement était difficile... il savait déjà qu'il serait sujet à plusieurs hésitations et de blanc de mémoire soudain.

- En fait, la seule personne que vous pourriez risquer, c'est vous-même... et plusieurs centaines d'autres personnes qui ont accepté de mentir avec aplomb pour garder le secret. Il est même possible que vous connaissiez plusieurs personnes qui mentent avec aplomb pour garder ce même secret. Mais probablement que vous ne les reconnaîtriez même pas. Nous sommes plusieurs avec cette même... passion. Je suis certain que vous aurez aussi la piqûre, mais on ne le sait pas vraiment avant d'avoir essayé.

Jusqu'à maintenant, tout allait bien. Les mots et les intentions étaient assez vague. Il fallait poursuivre.

- C'est le même genre de passion que les joueurs de Quidditch ont. Ils y goûtent une fois, ils aiment, puis ils essaient encore et encore et plus ils y mettent du temps, plus ça devient vital. Il a soudainement un air rêveur, léger sourire, yeux mi-clos, puis il jette un regard à Raven. Le mensonge est nécessaire, ne serait-ce que pour trouver des explications plausibles aux nombreuses...

Les lèvres s'entrouvrent, mais aucun mot ne sort. Il essaie de se reprendre, mais plus rien ne semble vouloir franchir ses lèvres, jusqu'à ce qu'il secoue la tête, visiblement contrarié.

- Merde, ça allait trop bien... j'me suis pas méfier... où j'en étais... ah... oui... c'est pour éviter ça que le mensonge est nécessaire. Et aussi pour qu'on ne soit pas embêté par ceux qui n'approuvent pas. C'est comme un... encore une fois, rien ne sort.

Kaitz pousse un soupir agacé. Il est visiblement contrarié par ses hésitations. Il se lève brusquement et fait quelques pas, tournant le dos à Raven, question de remettre ses idées en place.

- Il faut absolument que vous soyez capable de mentir avec aplomb, sinon, vous risquez de vous retrouver avec ces hésitations qui vous rendront encore plus suspect aux yeux des autres. C'est vital.

Il se retourne et revient prendre place près de la pierre tombale où il était installé quelques secondes plutôt, mais ne s'y assoit pas.

- De toute façon, sauf quand vous voudrez... *soupir agacé* eh bien, je découvre l'étendu du... *grognement agacé* eh merde... on... en n'en parle jamais d'habitude... on a trop.... bien apprit à mentir à ce sujet... de toute façon, les seules personnes susceptible de comprendre ne peuvent en parler non plus... sinon... arf...

Agité, Kaitz, à mesure qu'il parle, fait les cent pas devant la tombe, cherchant ses mots, ou plutôt cherchant d'autres mots qu'il puisse utiliser.

Harkaitz semblait contrarié de la réponse de Raven, mais cela ne dérangea pas le moins du monde le jeune McIllian, il s’en était toujours fichu de contrarier quelqu’un, ses choix étaient ses choix, point…

- En fait, la seule personne que vous pourriez risquer, c'est vous-même... et plusieurs centaines d'autres personnes qui ont accepté de mentir avec aplomb pour garder le secret. Il est même possible que vous connaissiez plusieurs personnes qui mentent avec aplomb pour garder ce même secret. Mais probablement que vous ne les reconnaîtriez même pas. Nous sommes plusieurs avec cette même... passion. Je suis certain que vous aurez aussi la piqûre, mais on ne le sait pas vraiment avant d'avoir essayé.

« La piqûre, dites-vous ? Mais si vous me disiez tout simplement de quelle piqûre vous parlez ? Ne serait-ce pas plus simple ?. »

La réponse suivit directement la question mais, la encore, Harkaitz restait vague et imprécis sur le sujet. Pourquoi ? Raven ne le savait pas le moins du monde. L’ex-professeur de DFCM venait lui faire un proposition, sans lui dire de quoi il en retournait exactement, il fallait avouer que tout cela était pour le moins étrange.

- C'est le même genre de passion que les joueurs de Quidditch ont. Ils y goûtent une fois, ils aiment, puis ils essaient encore et encore et plus ils y mettent du temps, plus ça devient vital.

Un air rêveur apparu sur le visage de Mr Rocstone, puis il posa à nouveau son regard sur Raven et recommence son discours.

Le mensonge est nécessaire, ne serait-ce que pour trouver des explications plausibles aux nombreuses...

Il fut comme coupé dans son élan. Il voulait parler, mais plus aucun mot ne sortait de sa bouche, ce que Raven trouvait de plus en plus bizarre mais, en même temps, cela le poussait à vouloir en entendre plus, et aussi à comprendre le pourquoi du fait qu’Harkaitz ne pouvait pas tout lui expliquer.

Harkaitz continua son discours, toujours entrecoupé par moment et marchant nerveusement à travers le cimetière. Raven sourit, la situation était des plus cocasses. Harkaitz Rocstone, son ancien Professeur de Défense Contre les Forces du Mal, venait lui faire une proposition, mais n’avait aucun moyen d’en parler clairement et commençait à s’énerver contre lui-même, à grogner et à soupirer, pour trouver un moyen d’expliquer ce qu’il avait à dire à son ancien élève. Raven ne put se retenir d’éclater de rire.

« Ne vous fatiguez plus, Mr Rocstone, vous avez fait le Serment Inviolable pour ce secret, n’est-ce pas ? Ou alors vous n'en êtes pas le Gardien ? Bon soit, vous avez éveillé ma curiosité et, bien que je n’en sache pas beaucoup plus qu’au départ, j’accepte votre proposition. Ca me procurera un peu de divertissement, j’imagine. »

Ses choix étaient ses choix, point…de suspension.