~¤ Every song is a cry for love ¤~ [libre]

Invité

Les élèves de Poudlard dormaient paisiblement, ainsi que la plupart des membres du personnels et le parc était plongé dans une semi-obscurité que seule la Lune pleine venait éclairer. Tout était silencieux en cette fraîche nuit... Tout ? Non, pas tout à fait... Dans le vent, on pouvait entendre un doux refrain, une musique lente et peu rythmée qui s'élevait au-dessus des arbres en une déchirante plainte... Une berceuse sans doute...

Khal', vêtue d'une longue robe rouge, était debout au beau milieu du parc, ayant choisi de se placer dans une tahce de lumière que formait la Lune comme elle aurait pu le faire sous un projecteur. Ce soir, le parc était sa scène et l'astre lunaire était son éclairage, pour seul public, elle se contentait de la nuit environnante. Ses doigts couraient sur les cordes de son violon tandis que ceux de son autre main actionnait l'archer qui, grâce à son frottement produisait ces sons. Et plus la musique se déroulait, plus Khal' repensait à son passé.

Ce violon qu'elle possédait depuis sa plus tendre adolescence lorsqu'elle avait insisté tous les jours pour que ses parents lui en achètent un, prétendant qu'elle DEVAIT apprendre à jouer de la musique. Et bien sûr, ses parents avaient cédé à son caprice... Assidue, elle avait appris vite, très vite... La dernière note résonna dans le silence nocturne qu'elle avait brisé et elle soupira. Elle se laissa tomber sur l'herbe verte, fatiguée par sa journée, et elle s'assit, les bras repliés autour de ses genoux. Elle avait posé l'instrument à côté d'elle et ses yeux étaient à présent levés vers la voûte étoilée...

Invité

Une Ombre avançait lentement sur un long chemin de terre, qui serpentait parmi les collines multiples, et cette Ombre avançait en silence, comme sous l'emprise d'un Sort, qui lui aurait incombé de marcher ainsi, sans cesser. Cependant, alors qu'au loin se dessinait l'immense chateau, Académie de Poudlard, très réputée en Angleterre, la silhouette apparut soudain au Clair de Lune : c'était un beau jeune homme, de vingt ans environ. Ses cheveux blonds tombaient autour de son visage, sans vraiment d'ordre, avec une nonchalance agréable, et ses yeux bleus brillaient fortement. Etincelaient presque. Il s'approchait du Chateau, et, malgré la nuit qui l'environnait, il se sentait à l'aise dans ce monde qu'il avait déjà tant visité, lorsqu'il était encore élève. Ses pas étaient silencieux, ses gestes sveltes, et, une dizaine de minutes après, il parvint aux Grandes Portes du Chateau, qu'il passa sans difficulté, une fois que le Garde-Chasse l'eût reconnu. Il lui dit quelques mots avec un léger sourire - des retrouvailles en quelque sorte - mais il continua bien vite son chemin.

Il savait parfaitement où il allait, et ça se voyait dans son allure, dans sa démarche. Au bout de quelques instants encore, les silhouettes de la Forêt Interdite s'estompèrent derrière lui, et le Chateau à sa droite apparut. Mais lui tourna à gauche, plongeant ainsi dans le Parc, réservé aux élèves, mais que les Anciens Elèves, et Adultes du Chateau pouvaient aussi "visiter". Il parcourut le chemin pierreux, puis s'enfonça plutôt dans les arbres.

C'est alors qu'il entendit une mélodie, d'abord douce, puis qui croissait dans son esprit. C'était un violon ; dès qu'il eût fermé les yeux, il le sut. Un bel instrument, peut-être vieux, mais encore très bon. Il aurait voulu le voir, lui, le musicien, et resta ainsi les yeux fermés, jusqu'à trouver d'où la musique provenait. Il se remit alors à marcher, toujours d'un pas lent, mais s'arrêtant quelques fois pour vérifier que la mélodie ne s'était pas arrêtée. Il parvint à l'orée de quelques arbres, qui menaient à une clairière, et, là, une femme, en robe rouge, jouait silencieusement du piano, éclairée par le Seul Clair de Lune. Enfin, la Mélodie s'arrêta, elle posa l'instrument à ses côtés, et lui récupéra peu à peu son souffle, qu'il avait quasiment arrêté pour écouter chaque note précisément. Il s'avança alors légèrement, et, toujours debout, il apparut aux côtés de la femme.

"Bonsoir, dit-il en un murmure. C'était beau... Merci."

Il hochait de la tête, tout en parlant, et sa voix était belle, profonde, mais il tentait de l'apaiser pour ne pas plus brusquer le silence sublime qui s'était fait après la Mélodie jouée au Violon. Il jeta un coup d'oeil à l'instrument avec envie, puis son regard vira sur la Femme. Il attendait une réaction de sa part, sans savoir ce qu'elle répondrait. Les Femmes avaient toujours été un mystère pour lui.

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Khalina regardait l'étendue verte qui s'étendait devant elle : de l'herbe et des arbustes à perte de vue. Le vent frais balayait avec douceur les végétaux qui semblaient danser sous sa caresse et la jeune femme ferma les yeux avec lenteur pour mieux ressentir à son tour le souffle frais de la brise sur sa peau. Machinalement, elle tendit la main vers son violon qu'elle avait posé sur l'herbe à côté d'elle, et elle l'effleura plusieurs fois de ses doigts fins. C'était une manière de se distraire, de se calmer et de vérifier que son instrument qui lui était si précieux était toujours là... Elle sentait le bois qui semblait presque frémir à son contact, et elle eut un léger sourire... Elle se sentait bien...

Cela lui rappellait ces longues journées d'école buissonnière, lorsqu'elle vivait encore au Japon et que, petite fille, elle avait décrété que l'école était "d'inutilité publique". Elle se souvenait encore de la tête de ses parents : pour deux diplomates qui avaient passé leur vie à étudier pour en arriver où ils en étaient, ils avaient pris la chose de façon plutôt positive. Ils l'avaient laissée faire et elle avait passé quelques jours à ne rien faire à part dessiner, se gaver de chocolat et autres jeux de son age mais elle s'était ennuyée bien vite. Tous ses petits camarades étaient à l'école et elle demeurait seule, errant dans sa grande maison vide comme une ame en peine. Finalement, elle avait fini par s'avouer vaincue et elle était retournée à l'école de bon coeur. Cependant, ces quelques journées de liberté et d'indépendance totales étaient restés gravés dans sa mémoire comme autant de souvenirs agréables.

Elle en était là de ses souvenirs lorsqu'elle entendit une voix masculine murmurer quelque chose près d'elle. Elle crut comprendre qu'il la complimentait sur sa musique et elle s'apprêtait à répondre "merci" quand elle se rendit compte qu'elle se trouvait en présence d'un inconnu. Son coeur se serra aussitôt et elle, toujours assise, regarda les pieds de l'homme avant de remonter lentement jusqu'au visage de celui-ci. Il n'avait pas l'air mauvais mais la jeune femme était quelqu'un de très sauvage et elle avait souvent des comportements de bête traquée, se méfiant de tout et de tous. Elle le regarda dans les yeux quelques secondes avant de se relever brusquement et de reculer de quelques pas, laissant le violon là où elle l'avait posé. Elle mit ses mains derrière son dos, comme une enfant trop sage et elle murmura :

Bonsoir... Je vous remercie du compliment...

Elle parvint à esquisser un sourire et elle demanda au jeune homme ce qui l'amenait par ici.

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Il y eut un plutôt long silence, pendant lequel la Belle Inconnue remontait des yeux l'entière silhouette de Sean - qui comprit aussiôt l'expression se sentir analysé à la place de regarder - mais il ne laissa rien voir, et garda un visage impassible, seulement parsemé de ce beau léger sourire, empli d'un mystère accentué par l'obscurité, atténuée tout de même par le Clair de Lune. Les feuillages semblaient murmurer, comme se chuchoter des choses, et la Nature faisait son affaire de toutes ses discussions secrètes, presque muettes, qui faisaient la mélodie, et le Charme des Soirées sous les Etoiles : cette Chanson qui retentissait comme l'accompagnement du Violon. D'ailleurs, celui-ci était toujours posé aux côtés de l'Inconnue : avec une forme somptueuse, il était délicatement vernis en bois, et paraissait réellement bon ; Sean se demanda quelques instants si elle l'avait acheté en Italie, ou si en tout cas il en provenait, car il ne connaissait que la qualité innomable des violons italiens. Il sortit de ses pensées lorsque retentit enfin, comme venue d'un autre univers, la voix soyeuse, mais encore distante, de l'Inconnue, qui portait une Belle robe Rouge. Il la dévisagea quelques instants avec ce même sourire puis reprit.

"J'aime en faire, répondit-il d'une voix profonde, lorsque je les pense. Or, là, j'ai eu du plaisir à vous le faire. Déduisez de vous même..."

Il lui fit un petit signe de la tête amusé, car ses mots étaient ambigus, et pleins de sous-entendus, mais prouvaient surtout l'honnêteté de son compliment, et il s'amusait de cette rencontre imprévue avec une si belle musicienne. Il se baissa légèrement, s'agenouillant presque.

"Au fait, ajouta-t-il, je m'appelle Sean. Ravi de vous... rencontrer."

Autre signe de tête. Courtois. Presque respectueux. Sincère.

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Khal', toujours debout, observait son interlocuteur avec un intérêt non dissimulé. En effet, elle ne l'avait jamais vu par ici et doutait donc qu'il apartienne au personnel de Poudlard, ou alors il s'était vraiment fait très discret. Dans tous les cas, il semblait calme et posée, chose que Khâlina appréciait grandement car cela lui évitait d'avoir des frayeurs, elle si inquiète dès qu'un visage inconnu se glissait parmi la multitude de ses connaissances. Elle esquissa une révérence ravie lorsqu'il lui expliqua son point de vue sur les compliments car elle avait fini par prendre cette explication comme la suite du compliment précédent. Elle se redressa lentement et dirigea son regard vers le ciel parsemé de petits points d'argent qui faisaient comme un collier de lumière à la robe noire bleutée de la nuit. Quant à la lune, elle n'étincelait pas moins que ces diamants-là. Une faible brise du soir vint caresser le visage de la jeune femme qui ferma les yeux pour mieux en apprécier la douceur.

Elle rouvrit enfin les paupière, légère, presque éthérée et altérée par la beauté époustouflante de cette nuit : l'éther somptueux, la sylve murmurante comme une cascade, les étoiles et la lune lumineuses, tout y était... Elle écouta le nom du jeune homme et elle lui sourit avec sympathie : lui aussi semblait touché par la splendeur de cette nuit tandis que Khal' en était presque transfigurée. C'est dans ces moments-là qu'elle se sentait si proche du Nirvana dont son maître, moine bouddhiste, lui avait si souvent parlé. Elle sortit un ruban bordeaux et moiré de sa poche et d'un geste assuré, elle attacha la masse sombre de ses cheveux avec le morceau de taffetas. Les cheveux ainsi relevés découvraient sensiblement ses épaules et sa peau pâle semblait presque opalescente sous la lumière frigide de la lune. Elle se présenta alors à son tour à son interlocuteur mystérieux :

Quant à moi, je suis Khâlina... Ravissement partagé...

Toujours en l'observant du coin de l'oeil (il avait beau paraitre gentil, les gens sont désormais bons comédiens), elle s'assit à nouveau à côté de son violon et elle caressa l'archet du bout des doigts. Repliant ses jambes sous elle, elle reprit l'instrument, le plaça à la limite de son cou et d'un geste gracieux elle frotta les cordes avec l'archet, les doigts parcourant habilement l'instrument et produisant des notes longues et plaintives. Lorsque la dernière note se fut éteinte dans les murmures de la fôret, elle se tourna vers le jeune homme et questionna :

Loin de moi l'idée d'être indiscrète mais... Que faites-vous ici ?

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~*¤ Every song is a cry for love ¤*~ [libre]

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