All You Need is Love [PV Tania]

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[Apparence d'Owen durant le Flash-Back; Apparence d'Owen dans Poudlard]

Poudlard, cela faisait bien longtemps qu'Owen n'y avait pas mis les pieds, peut-être même trop longtemps. Son jardin immense, ses serres où se déroulaient les cours de botanique, le seul cours durant lequel Owen rapporta quelques points à sa maison, son château somptueux, sa forêt interdite aux élèves mais où Owen et son frère n'hésitèrent pas à organiser diverses ballades plus dangereuses les unes que les autres, et son lac, le grand lac noir. Owen n'avait pas eu l'occasion de revoir Poudlard depuis si longtemps, mais la raison pour laquelle il s'y trouvait n'était pas vraiment glorieuse, car le métamorphomage avait une fois de plus terminé la soirée de la veille ivre et s'était réveillé à Pré-au-lard, couché dans une ruelle sombre, en plein après-midi.

~ Flash-Back de la journée ~

Owen se réveilla difficilement, allongé sur un sol dur et humide, dans ce qui semblait être la ruelle d'une petite ville. Le métamorphomage n'avait aucune idée d'où il était exactement, tout ce qu'il savait, c'est que la journée était déjà commencée depuis un moment sans doute, d'après le soleil qu'il aperçevait et qui innondait la rue voisine, et qu'il devait être l'attraction du coin car plusieurs personnes l'observaient depuis la rue, se demandant sans doute s'il était toujours saoul ou non. Owen se leva sans difficulté apparente, puis il se mit à marcher avant de se rendre compte qu'il était à Pré-au-lard, bien qu'il n'avait aucune idée de la manière dont il avait atterri dans le village de sorciers. La soirée de la veille devait y être pour quelque chose, mais Owen n'arrivait pas à se la remémorer. Ces nuits emplies de bièrres moldues et sorcières ainsi que de fêtes sans fin n'étaient qu'une longue suite, et la famille d'Owen commençait à se demander quand elle se terminerait...

Mais Owen s'en contrefichait, il vivait et profitait, ses amis et sa famille continuaient à avoir de bonnes relations avec lui malgré la vie qu'il menait, et c'était le plus important pour lui. Côté coeur, le néant l'emportait largement, mais cela n'inquiétait pas l'ex-Poufsouffle, il ne voulait pas encore de relation sérieuse, n'avait pas encore trouvé celle qui volerait son coeur. Owen profita de la fin de journée qui l'attendait pour se ballader dans la ville magicienne et se divertir dans les magasins. Il acheta quelques bonbons à Honeydukes, puis but un jus de citrouille au Trois balais, où le patron du bar lui rendit sa cape, qu'il avait apparemment laissé trainer la veille. Puis Owen discuta avec quelques sorciers de divers sujets qui n'avaient aucune importance particulière comme le quidditch ou la vie politique avant que l'établissement ne ferme.

Le magicien se retrouva dehors, il était déjà vingt heures et il n'avait aucune envie de rentrer chez lui, personne ne l'y attendait. Pas l'envie de sortir faire la fête non plus, il y a des soirs comme cela où l'on veut changer ses habitudes. Owen avait seulement besoin de chaleur humaine, la chaleur du corps d'une femme qui l'étreint, seulement cela, rien de plus. Ses pas l'avaient emmené hors du village de sorcier, le froid se faisait sentir de plus en plus, les lueurs du soleil perdaient en intensité et les pas du sorcier commençaient à se faire lourd, peut-être un léger effet des soirées à répétitions qui donnaient des effets néfastes à Owen. Tant mieux, ce soir, il ne boirait pas.

Le métamorphomage se rendit compte que sa lente marche dans la soirée fraiche le guidait vers Poudlard, l'école de sorcellerie. Il décida de continuer, cela faisait trop longtemps qu'il n'y avait pas mis les pieds, il avait besoin d'un plein de souvenirs, les souvenirs de ces vieilles années passées à s'amuser et profiter du bon temps, avec son frère Will à faire toutes les blagues possibles et imaginables dans les couloirs du château, à inventer de nouvelles excuses pour ne pas avoir fait ses devoirs, à se métamorphoser afin de passer pour un autre élève et faire perdre les points des autres maisons que Poufsouffle. Mais même en faisant cela, Owen trouvait le moyen de faire perdre plus de points à Poufsouffle qu'il n'en faisait perdre aux autres maisons, comme quoi il n'avait pas changé, il était toujours le même intérieurement.

~ Fin du Flash-Back ~

Owen pénétra dans l'enceinte de l'école et décida de changer son allure. Si quelqu'un le voyait, dans le pire des cas, il se ferait passer pour un ancien élève qui se ballade en une belle soirée d'hiver. Mais également froide, à un tel point qu'Owen resserra sa cape contre lui, afin de se protéger de la morsure glaciale de la nuit qui s'annonçait. L'ex-Poufsouffle ne savait pas où aller, avant d'apercevoir les derniers rayons de soleil se refléter sur le grand lac noir, et dessiner une petite silhouette fine assise sur un banc. Par curiosité, Owen s'approcha, il se demandait ce que faisait une élève seule devant le lac alors que les autres devaient tous être dans la grande salle en train de dîner.

Ses pas devinrent légers et l'amenèrent rapidement près de la jeune fille, une Serdaigle d'après sa tunique, qui regardait le lac avec une mine triste. La vue de son visage suffit à faire sourire Owen, elle était belle, peut-être même la plus belle qu'il n'avait jamais vu, et la voir triste l'attristait également, comment pouvait-on rendre une si belle fille triste? Un coup de vent frais balaya le contour du lac, faisant frissoner la jolie Serdaigle. Owen réagit aussitôt, il ôta sa cape et s'approcha de la jeune fille pour déposer son vêtement qu'il avait déjà réchauffé sur les fines épaules de l'étudiante. Elle ne l'avait pas remarqué jusqu'alors et sembla surprise par son geste.

Owen vint alors s'asseoir à sa gauche sans un mot, un petit sourire aux lèvres, puis il se rapprocha petit à petit d'elle, cherchant à être collé contre elle. Il avait besoin de chaleur, de sa chaleur, le vent le faisait frissonner, le froid était encore pire sans sa cape, et il avait besoin d'être serré à cette inconnue, il ressentait le besoin de l'embrasser, de l'aimer. La jeune fille frissonna à nouveau et Owen posa sa main droite sur l'épaule droite de la Serdaigle puis il commenca à la frictionner en douceur pour lui amener un peu de chaleur. L'étudiante baissa alors les yeux, comme si elle était gênée, et Owen suivit ses envies et déposa tendrement ses lèvres sur la peau de la jeune fille, pas tout à fait sur la joue, pas tout à fait sur la bouche, un peu entre les deux...

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19h30, la majorité des élèves de Poudlard étaient tous réunis dans la Grande Salle, à partager le dîner soigneusement préparé par les elfes du château. Tania parmi les autres, riant aux bêtises de ses camarades enjoués, laissant sa joie de vivre et sa spontanéité parler avant tout. Rien ne laissait présager que cette soirée n'allait pas être comme les autres. Arriva le dessert, et la jeune Russe se servit du crumble aux pommes tant adoré de la Serdaigle, bien qu'il s'agissait plus de gourmandise que de remplir son ventre déjà plein.

19h45, l'agitation régnait, chacun savait qu'il était bientôt l'heure de finir le dîner, et que les derniers hiboux devaient livrer le courrier avant de repartir dans leur volière. N'attendant aucune lettre, Tania commença à mettre sa besace sur son épaule, et y enfouit son reste de crumble bien soigneusement roulé dans un papier. Alors que l'un de ses camarades, pour la taquiner, commença à vouloir lui piquer sa firandise, la Serdaigle lui donna une claque sur la main.

|| Tiek || Hep, pas touche Jason, le crumble c'est sacré...

La jeune Russe ramena ses longs cheveux d'ébène en arrière, prête à se lever et rejoindre tranquillement son livre et le confort douillet du canapé près du feu, quand alors...

|| Mary || Tiek ! Attends bouge pas, ton hibou est là !

Tania regarda Puck, son hibou grisâtre posé sur la table, d'un air plus qu'étonné. D'habitude ses parents ne lui envoyaient que leur courrier le matin, jamais le soir, puisque le père de la jeune fille ne pouvait se permettre de lui envoyer le hibou familial que le matin du fait de son travail, et que la mère de la Serdaigle étant une moldue, n'avait absolumment aucune idée de la manière dont fonctionnait la poste magique. Tania s'approcha de Puck et lui débarassa de sa missive, laissant ensuite le volatile partir dans un grand bruissement d'ailes. Sans une once d'appréhension, Tania déroula le parchemin, un sourire aux lèvres qui s'effaçait au fur et à mesure de sa lecture. Ses yeux affolés parcouraient de droite à gauche la lettre griffonée avec une écriture hasardeuse, quelques perles humides ici et là venant prouver que quelques larmes s'étaient glissées dans cette nouvelle de malheur. Son père avait dû écrire cette terrible lettre en pleurs.

La Serdaigle elle même sentit le sol lui dérober sous ses pieds, c'était impossible. Plusieurs fois, Tania hocha la tête d'un signe négatif, répétant à outrance "Non, impossible, non..." d'une voix si faible qu'elle s'en faisait murmure. Tout son être tremblait, elle se sentait si mal. Son grand frère, Dimitri, était atteint d'une grave maladie d'après ses parents... Impossible, son frère était intouchable, il avait en lui ce désir de vivre au moins aussi fort que celui de Tania. Et puis d'abord, ça voulait dire quoi, tuberculose pulmonnaire ? Rien que des mots, des mots que les médecins moldus ou sorciers mettaient sur une maladie, rien de plus.

|| Jason || Tiek.... Ca va ?

Tania hocha la tête brièvement, ses yeux toujours rivés sur le parchemin, les mains tremblantes. Le noeud qui s'était noué dans sa gorge l'empêchait de prononcer le moindre son, même avec toute la volonté du monde Tania n'aurait pu sortir un mot. Afin de rassurer ses camarades, la jeune Russe leur adressa un sourire forcé, et sortit tel un zombie de la Grande Salle. Comprenant qu'elle désirait être seule, ses camarades Serdaigle ne la suivèrent pas.

Soupir... L'ancienne pétillante Tania venait de disparaître au profit d'une jeune fille à l'âme en peine. La seule chose qu'elle désirait en ce moment, était de partir de Poudlard afin de se rendre auprès de son frère adoré. Elle passa le seuil de l'immense porte d'entrée, les yeux rivés au sol, qu'elle daigna néanmoins lever vers le ciel lorsqu'elle sentit cette bouffée d'air frais envahir ses poumons. Elle se sentait vivre, elle était en vie, et son frère l'était toujours lui aussi, rien n'était perdu. Tania se sentait mieux, et décida de continuer sa promenade, la tristesse ne la quittant pas néanmoins, telle une ombre.

Ses pas la guidèrent vers le lac, et la jeune fille alla s'assoir sur le banc de pierre qui lui faisait face, sans se poser de question. Elle ne pensait plus à rien, ne se sentait plus être, alors que quelques minutes auparavant elle avait senti ce souffle de vie en elle. Et c'est alors qu'une larme vint couler sur sa joue, puis deux , puis trois, et voilà que la pétillante Tania éclatait en petits sanglots réguliers,tels des petits soupirs discrets mais dont les larmes ruisselantes venaient trahir son état d'âme.

Il y avait trop longtemps qu'elle avait cette éternelle joie de vivre, c'est ainsi que Dame Tristesse avait frappé à la porte pour demander de sortir, et que Tania fit non sans soulagement. Cela faisait du bien de pleurer, tellement... De temps à autres, la jeune Russe tentait de se calmer, happant l'air autour d'elle, sentant le froid se glisser dans son dos et frôlant sa nuque. La jeune fille eut alors un faible frisson, mais sentit immédiatement la chaleur l'envahir, quelqu'un était près d'elle, la réchauffant, et avait posé un vêtement sur ses épaules.

Les larmes et les sombres pensées de Tania l'empêchaient d'y voir clair, elle y voyait flou, peu apte à se poser des questions pertinentes. Elle savait seulement qu'elle avait besoin d'évacuer son stress, et posa une main sur celle de cette personne qui lui avait posé la sienne sur son épaule, lui apportant un doux réconfort. Peu à peu Tania se calma, ses larmes ne ruisselaient plus, il n'y restait que ces petites étoiles au fond des yeux. Puis elle sentit cette personne s'approcher de plus en plus, lui déposant un baiser à la limite des lèvres. Tania en fut surprise, mais n'en dit mot, partagée entre cette surprise et cette agréable sensation. Ne sachant que faire elle baissa les yeux, légèrement gênée.

Enfin elle finit par tourner la tête vers ce jeune homme, jeune homme qu'elle ne connaissait pas. Le sourire de Tania revint, il était rare de la voir pleurer plus de quelques minutes, sa bonne humeur revenant toujours au galop. Bien qu'elle ne connaissait pas cet élève, elle fut touchée par ses attentions, certes peu conventionnelles. Ses dernières larmes se mêlèrent à son sourire sincère, quand enfin le noeud de sa gorge se défit, et qu'elle put prononcer quelques mots.

|| Tiek || C'est la nouvelle mode en Grande-Bretagne pour dire bonjour ? C'est pas mal, je devrais lancer la tendance dans mon pays.

Tania garda son sourire et le dévisagea brièvement. Qu'il était étrange, ce sentiment... Une émotion mêlée de tristesse, d'étonnement, et de bien être, sans compter ce coeur qui avait fait un bond énorme dans sa poitrine lorsque le jeune garçon vint lui déposer un baiser. Afin de balayer sa gêne, Tania s'engagea dans une discussion des plus conventionnelles.

|| Tiek || Je ne t'ai jamais vu ici... Pourtant tu n'as pas l'air plus âgé que moi.

De nouveau Tania lui fit un sourire, ce qu'elle pensa intérieurement, soit : -parce que si on s'était déjà croisé crois moi que je me souviendrai de toi étant donné ton superbe sourire-, la jeune russe le garda pour elle, caché derrière un beau sourire.

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|| Tiek || C'est la nouvelle mode en Grande-Bretagne pour dire bonjour ? C'est pas mal, je devrais lancer la tendance dans mon pays.

La voix de la jeune fille était douce, semblable à une chaleureuse mélodie, et sonnait aux oreilles d'Owen comme un chant envoûtant. Le métamorphomage ne savait pas ce qui lui arrivait, il était attiré par cette fille, et il ne pouvait pas le nier. Il avait l'impression de ne soudainement vivre plus que pour elle, que sa vie dépendait de celle de cette inconnue. C'était impossible, après avoir passé toute son existence à vivre d'une aventure à l'autre sans se soucier du lendemain, il ne pouvait pas être amoureux d'elle, il ne la connaissait pas, pourtant il ressentait le besoin de la serrer dans ses bras, de l'embrasser, d'être à ses côtés, de l'aimer. Une vie sans amour est terrible, Owen en ressentait maintenant les effets... Il répondit à la jeune fille, en fixant ses magnifiques yeux de jais.

|| Owen || Je voulais simplement faire cesser ces larmes qui coulaient et dire à quel point je te trouve belle...

Au moins, Owen avait été franc, il la trouvait belle, c'était même la première fois qu'il voyait une jeune femme aussi ravissante, peut-être la plus belle qu'il n'avait jamais vu auparavant. Certes les rayons du soleil étaient à présent très rares mais les rayons de la lune ne mentaient pas, ils révélaient à merveille la perfection du visage de la jeune Serdaigle, et Owen n'avait qu'une envie, se blottir dans ses bras et s'y endormir pour l'éternité.

Le coup de foudre, voilà la seule explication qu'Owen pouvait donner à ce qui lui arrivait. Jamais il n'avait été attiré par une femme autant qu'il ne l'était actuellement, il avait besoin de tendresse, besoin d'amour, était-ce vraiment le hasard s'il rencontrait cette fille ce soir-là? Il savait bien qu'elle n'était qu'une étudiante, et lui un minable serveur de trente ans, sans perspective d'un véritable avenir professionnel, pas spécialement attirant sous sa véritable apparence et qui en plus se métamorphosait sans cesse selon ses envies. Owen savait déjà que s'il souhaitait engager une relation avec cette fille, il aurait à se créer une identité et à se faire passer pour quequ'un d'autre, mais qu'importe, il était doué pour cela et avait besoin de cette fille. Sa belle voix lui dit alors.

|| Tiek || Je ne t'ai jamais vu ici... Pourtant tu n'as pas l'air plus âgé que moi.

C'était le moment de se jeter, de réinventer son identité, d'entrer dans la peau de son nouveau personnage, il avait déjà le nom, Mike Hanigan. C'était l'un des noms qu'il utilisait le plus souvent, banal, qui ne pouvait pas éveiller de soupçons. Et maintenant il lui fallait un âge, une histoire, plein de détails inutiles mais qui le rendraient crédible. Les idées fusèrent dans son esprit, Owen les sélectionna tour à tour pour voir si elles étaient bonnes ou non, tout cela à une vitesse extraordinaire. Il continuait cependant de regarder la jeune fille, qui lui offrait un sourire radieux, rendant le métamorphomage encore plus heureux. Il se décida alors à répondre.

|| Owen || Je viens d'arriver en Angleterre il y a quelques jours, je me nomme Mike Hanigan, je viens des Etats-Unis, j'ai tout juste terminé mes études...

¤ Mike Hanigan, jeune américain de dix-huit ans qui vient de New-York et qui a décidé d'aller vivre en Angleterre pour commencer une nouvelle vie après l'échec de ses études. Ses parents tiennent une boutique de bonbons magiques aux Etats-Unis, il a une petite soeur de dix ans qui va commencer ses études. C'est un passionné de quidditch qui veut essayer de percer dans ce sport et veut tenter sa chance dans une des équipes du championnat anglais. ¤

En quelques secondes, Owen avait trouvé les principaux points de son personnage, sa vie, ainsi que quelques anecdotes qui lui permettraient de répondre si la jeune élève lui posait d'autres questions. Mais ce Mike n'était qu'une façade, seule l'histoire et le physique changeaient, la même personne se trouvait derrière ce personnage, Owen Tyler, un homme drôle et sympathique, qui n'avait jamais eu de relation qui dure plus d'une semaine avec une fille, et qui ne rêvait que de faire sa vie aux côtés de cette fille dont il ne connaissait même pas le nom...

|| Owen || Mais tu ne m'a pas dit, comment t'appelles-tu?

La main d'Owen était toujours posée sur l'épaule de la magnifique Serdaigle, son regard ne pouvait plus se détourner d'elle. Les derniers rayons de soleil illuminaient en beauté le visage ravissant de cette jolie étudiante, ses yeux, son nez, ses lèvres, ses joues, Owen voulait l'embrasser à nouveau, mais il se retint, il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un fou, il voulait simplement qu'elle l'aime. Il déplaça alors sa main sur le dos de la jeune fille puis se remit à frictionner son dos pour la réchauffer, car de nouveau le vent hivernal faisait des siennes.

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C'est qu'elle était d'habitude peu prompte à rougir, la petite Tania. Toujours très pétillante, pas assez sûre d'elle pour avoir confiance en ses capacités, mais assez tolérante d'esprit pour se fichtre éperduement de ce que les autres pouvaient penser d'elle. Le compliment du jeune garçon lui arracha de nouveau un sourire, car même dans la détresse elle ne pouvait laisser la tristesse s'emparer de sa joie de vivre continuelle. Elle, jolie ? Tania tenta un bref regard vers la surface du lac, essayant d'attraper au vol son reflet mais qui refusait de se montrer avec l'obscurité naissante. C'était étrange tout de même, un inconnu venait l'embrasser, lui faisant par la suite des compliments, et elle se sentait bien. Après tout, il pouvait aussi bien s'agir d'une farce qu'autre chose, mais Tania ne croyait pas au fond mauvais des êtres humains. Non, cet élève avait tout simplement besoin de chaleur humaine, après tout avait-on besoin d'une raison pour serrer quelqu'un dans ses bras ?

Tania le fixa de nouveau quelques instants, c'était impressionant de voir comment il soutenait le regard de la Serdaigle, dans une lueur qui témoignait presque d'une recherche de tendresse. La jeune fille lui sourit faiblement, le poids de la triste nouvelle lui pesant sur le coeur, et la fatigue procurée par ses larmes lui ayant ôté toute vitalité. Depuis combien de temps ne s'était-elle pas retrouvée seule avec un garçon, côte à côte, blottie contre une chaleur apaisante ? Peut être près de deux ans, la jeune Russe était peu propice au terrain des amourettes qui pourtant était du domaine des adolescents de son âge. Plutôt que de regarder les garçons tout comme ses amies, elle préférait observer ce qui se passait autour d'elle. Un rayon de soleil, un flocon de neige, une rose, tout était propice à l'émerveillement pour Tania. Elle aimait les choses simples de la vie, tout simplement, et de surcroit elle voyait en chaque garçon de son âge quelqu'un qui souhaitait vivre une expérience amoureuse comme un rituel initiatique. Je compte fleurette, je courtise, j'aime, je fais souffrir... Ah les joies adolescentes...

Mike Hanigan, c'était son nom. Lorsqu'il lui affirma qu'il venait d'arriver en Angleterre, les yeux de Tania s'illuminèrent. Elle voyait en cet élève une sorte d'allié ou de compagnon de fortune fraichement débarqué dans un pays étranger, tout comme elle plusieurs années auparavant. La jeune fille se redressa dans un sourire, brûlant intérieurement de lui parler de sa Russie natale, trépignant avec impatience de lui dire qu'elle non plus n'était pas de ce pays, quoique cela devait s'entendre à son léger accent. Néanmoins, et bien qu'elle était réputée bavarde, elle laissa poliment Mike finir sa phrase.

|| Tiek || Moi c'est Tania, Tania Svatanoff, rajouta-t-elle lorsque elle se souvint que ce jeune garçon avait prononcé son nom de famille. Mais mes amis m'appellent Tiek. Je viens de Russie... Mais je suis ici parce que en fait mon père travaille au Ministère de mon pays, et donc il a pu m'envoyer ici...

Tania se stoppa net, elle commençait déjà à parler trop. Elle ferma les yeux avant de les rouvrir aussitôt, tentant de reprendre un débit de paroles normal. La jeune fille afficha alors un regard gêné envers Mike, mais après tout celui-ci l'avait bien embrassé à la limite des lèvres alors qu'ils ne se connaissaient pas. A vrai dire elle avait trouvé l'anecdote marrante, et sa spontanéité reprit le dessus. Tania se pencha rapidement vers Owen afin de lui déposer un bref baiser sur sa joue droite.

|| Tiek || Chez nous on dit bonjour comme ça, dit-elle dans un sourire amusé

La jeune fille fut parcourue d'un frisson, pas seulement parce qu'il faisait froid, mais parce que le parfum de la peau du jeune garçon était celui non pas d'un adolescent mais d'un homme, qui ne semblait éprouver que tendresse sur le moment. Néanmoins Tania se ressaisit et reprit son sourire habituel, ainsi que ses questions.

|| Tiek || Qu'est-ce qui t'amènes à Poudlard alors, si tu as finis tes études?

Bien sûr qu'elle posait beaucoup de questions, sans doute dérangeantes, mais on ne pouvait demander à un curieux de ne plus l'être. Sans compter que ce garçon l'intrigait. Il était venu la réchauffer, lui faire sécher ses larmes sans même un mot, mais seulement avec des gestes tendres et irréfléchis. Personne à cette époque du chacun pour soit n'agissait ainsi. Voilà pourquoi dans toute sa pétillance, sa naïveté et sa bonne humeur, Tania ne put s'empêcher de lui poser une autre question que Mike ne comprendrait sans doute pas.

|| Tiek || T'es un ange ou quoi ?

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|| Tiek || Moi c'est Tania, Tania Svatanoff, mais mes amis m'appellent Tiek. Je viens de Russie... Mais je suis ici parce que en fait mon père travaille au Ministère de mon pays, et donc il a pu m'envoyer ici...

Tania, Owen n'avait jamais rencontré aucune personne qui portait un tel prénom, mais il était obligé d'admettre que celui-ci était magnifique, tout autant que la personne qui le portait. La jeune fille semblait très bavarde, ce qui fit sourire le métamorphomage, car il voyait bien qu'elle se retenait de parler, pour ne pas donner une mauvaise impression au jeune homme qui lui faisait face sans doute.

Ainsi, elle venait de Russie. Owen n'y était jamais allé, il n'avait pas vraiment voyagé, mis à part quelques pays d'Europe où il s'était retrouvé quelques fois, le plus souvent par un total hasard, lors de soirées qui commencent par une fête dans un lieu précis et qui finissent dans une maison de campagne, située un endroit totalement inconnu, au milieu de deux filles voire plus. Owen se rendit soudainement compte à quel point ce qu'il vivait n'était pas une vraie vie. Certes il passait son temps à s'amuser, mais il vit à quel point il avait tout faux, il se rendit compte que ce simple moment passé aux côtés de Tania lui apportait beaucoup plus de bonheur que toutes les nuits de fêtes qu'il avait connues réunies... La jeune Serdaigle s'approcha alors qu'il ne s'y attendait pas et déposa un rapide baiser sur la joue du métamorphomage puis elle lui dit en souriant.

|| Tiek || Chez nous on dit bonjour comme ça.

Le sensation des lèvres de Tania contre sa peau transporta Owen à des kilomètres au-dessus des nuages, le laissant rêveur. Jamais il n'avait ressenti autant de bonheur par un simple baiser sur la joue. Comment se faisait-il que cette fille, qu'il ne connaissait que depuis cinq minutes, lui faisait autant d'effet? Owen se demanda si ce n'était pas ce que les gens appelaient le coup de foudre. Lui ne l'avait jamais connu, ne s'était jamais attaché à une femme au point d'éprouver du remord en la quittant ou encore de la tristesse. Il n'avait jamais éprouvé le besoin d'être près de l'une de ces femmes qu'il avait rencontré, ni l'envie de faire un bout de sa vie avec, et pourtant il éprouvait cette sensation avec Tania, alors qu'il ne la connaissait même pas... Owen rendit son sourire à la jeune Serdaigle qui lui demanda.

|| Tiek || Qu'est-ce qui t'amènes à Poudlard alors, si tu as finis tes études?

La curiosité de Tania aurait pu être très dérangeante pour le métamorphomage si celui-ci n'avait pas des années de mensonges qui le précédait. Certes, cela le gênait de ne pas pouvoir raconter la vérité à la jeune fille mais il ne voulait pas qu'elle le rejette, et il le souhaitait encore moins en cet instant, il avait besoin d'elle, d'elle et de ses petits gestes tendres qu'elle faisait sans se rendre compte. Owen retira sa main du dos de Tania et la posa sans faire attention sur sa cuisse, en se rapprochant le plus près possible de la jolie Serdaigle. Il était à présent collé contre elle, il lui suffisait de se pencher pour pouvoir l'embrasser. Certes, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, et il l'aurait d'ailleurs fait en temps normal mais il n'était pas en temps normal, cette fois-ci, la jeune fille comptait pour lui, énormément, et il ne voulait pas qu'elle prenne peur et s'enfuit. Il lui répondit alors, en fixant ses yeux amoureusement.

|| Owen || C'est le hasard qui m'a amené ici. Comme je suis arrivé il y a seulement quelques jours, j'ai voulu visiter les lieux les plus connus de la Grande-Bretagne magique et j'ai entendu parler de Pré-au-Lard donc je m'y suis rendu, puis quand les magasins se sont fermés, j'ai voulu marcher un peu et je me suis retrouvé sans le vouloir devant l'entrée de Poudlard alors je suis entré pour y jeter un coup d'oeil. Et quand j'ai aperçu une magnifique jeune fille triste près du lac, j'ai voulu sécher ses larmes et me retrouver près d'elle, car sa présence ne m'apporte que du bonheur...

Owen venait de parler avec une sincérité que personne ne lui connaissait. Il ne cherchait même pas à séduire Tania, seulement à être sincère avec elle, lui faire comprendre que malgré les courtes minutes qu'ils venaient de passer ensemble, elle lui plaisait, plus que cela même, il en était fou amoureux. Il ne pouvait pas détacher ses yeux de ceux de la jeune Serdaigle, ne voulait pas enlever sa main de la cuisse de Tania, il ne souhaitait qu'une chose, se blottir dans ses bras et l'embrasser tendrement. Mais d'où pouvait bien lui venir cette sensibilité qu'il n'avait jamais connue?! Un tel changement de personnalité en une soirée, aucun mot ne pouvait qualifier cela. C'est alors que la douce Tania lui demanda une chose à laquelle il ne s'attendait pas.

|| Tiek || T'es un ange ou quoi ?

Owen ne sut pas quoi répondre. Cette question était, pour ainsi dire, étrange. Comment l'ex-Poufsouffle devait-il intérprêter cette interrogation, il n'en avait aucune idée, mais si Tania lui posait cette question, cela signifiait sans doute qu'elle l'appréciait, en tout cas Owen le pensait. Il lui sourit affectueusement et se laissa emporter dans les nuages par la beauté de la jeune femme. Lui, un ange? Non, c'était elle qui lui donnait des ailes pour s'envoler. Le jeune homme suivit alors ses envies. Il se pencha légèrement en avant et déposa en douceur ses lèvres contre celles de Tania afin de l'embrasser. Il perdit alors toute notion de temps, il était en train d'embrasser une déesse, pourvu que cela ne s'arrête pas et que le rêve s'éternise...

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Contrairement à Tania, Mike n'était pas de nature bavarde, il se contentait de répondre à ses questions et de lui offrir un sourire de temps à autres de ses réponses. Cela n'offusqua pas la jeune fille, encore heureux que sur cette terre, chaque personne n'avait pas un débit de paroles aussi impressionnant qu'elle même. Et à chaque phrase qu'elle sortait, le jeune garçon semblait se rapprocher de plus en plus, sans même que Tania ne s'en aperçoive, trop absorbée par ce qu'elle pouvait raconter. Mais soudain elle sentit cette chaleur humaine, et le parfum enivrant du jeune homme, comme si elle venait de sortir de son petit monde. La jeune fille posa ses yeux à terre, dans une gêne qu'elle tentait de dissimuler et afin de cacher de ses longs cheveux ses joues rougissantes. Si elle n'était pas douée pour les jeux amoureux, Mike lui, semblait être un habitué. Voilà pourquoi quelques questions fusèrent dans l'esprit de Tania : est-ce qu'il ne tentait que de l'amadouer pour mieux la laisser tomber ensuite, ou était-il sincère ?

Ces questions ne lui restèrent pas longtemps en tête, à vrai dire Tania n'était pas de ces personnes qui se compliquaient la vie. Cependant elle n'était pas de ceux non plus qui jouaient avec l'amour, pour la jeune fille c'était un domaine quasi sacré, quelque chose de magique et de transportant, peut être était-ce pour cela qu'elle se refusait à aller séduire ici et là quelques garçons de l'école, comme le faisaient tout adolescent de son âge. Sans pour autant chercher le grand Amour, Tania était persuadée qu'un jour ou l'autre elle tomberait dessus. Elle sentit alors le regard insistant de Mike glisser sur elle tel une caresse, sans même le regarder. Parfois, le temps n'était en rien dans une idylle amoureuse. Ce n'était pas parce qu'elle le connaissait à peine qu'elle devait se dire que ce garçon n'était pas sincère. Après tout le coup de foudre existait, elle en était certaine. Est-ce que cette frappe amoureuse soudaine ne touchait pas Tania ? A vrai dire, si, mais pour la jeune fille cela fonctionnait différement. Le regard innocent et naïf qu'elle avait sur le Monde, faisait que les flèches de Cupidon avaient du mal à bien laisser couler le feu ardent de l'Amour dans ses veines. Cela prenait effet, néanmoins il lui fallait du temps.

Pourtant, le jeune garçon lui plaisait, et ça Tania le savait, auquel cas elle aurait continué de parler encore et encore, n'aurait pas senti ce trouble en elle, et aurait encore moins rougi. Et cette main sur sa cuisse... En temps normal elle se serait contentée de sortir une petite phrase polie pour lui demander de l'ôter, mais avec Mike elle se sentit tout autre. Peut être pour l'une des premières fois de sa vie, Tania perdait de son emportement naturel, elle était calme, posée...et rougissante. Lorsque Mike reprit la parole, la jeune fille n'osa pas lever les yeux vers lui, sachant pertinnemment qu'ils étaient à présent si proches l'un de l'autre qu'il suffisait de se pencher pour lui déposer un baiser. D'ailleurs, était-ce cela qu'il attendait ? Tania chassa vite cette idée de son esprit, non pas que cela lui déplaisait, bien au contraire, mais elle devait bien admettre que cela la faisait angoisser... A vrai dire elle n'avait jamais vraiment vécu d'idylle, les garçons étant loin d'être sa préoccupation première avant de rencontrer Mike.

Puis les compliements du garçon fusèrent de nouveau, mais la Serdaigle perçut cette once de sincérité dans sa voix. Elle sourit alors, le regard fixé sur le lac, mais lorsqu'elle n'entendit de réponse quant à sa question, certes peut être étrange, s'il s'agissait d'un ange, son premier réflexe fut de lever la tête. Tania se laissa plonger dans le regard envoûtant de l'Américain, qui alors se pencha pour lui offrir un baiser. Un vrai cette fois-ci, celui que reçoit la princesse dans les contes de fées, un qu'elle n'avait jamais reçu. D'abord surprise, Tania eut un petit mouvement de recul, mais elle finit par se laisser porter par ce moment agréable et ferma les yeux sur cet instant magique. Lorsque Mike eut déposer son baiser, sa première pensée fut de se pencher afin de lui en donner à son tour, néanmoins, au vu de sa faible expérience, Tania n'osa pas se jeter à l'eau, et se contenta de le regarder dans un sourire, baissant les yeux de temps à autres.

|| Tiek || Vous avez l'air d'être directs, vous les Américains...

Tania ne pouvait pas le laisser la séduire ainsi, sans même lui rendre en retour une petit indice lui indiquant que lui aussi lui plaisait, ou bien elle aurait des remords le restant de sa vie d'adolescente. Et les remords, Tania avait tout fait durant ces dix-sept dernières années pour ne pas en avoir, cela ne pouvait commencer maintenant.

|| Tiek || Ecoute je sais qu'on ne se connait que depuis peu et ...

Non elle ne trouvait pas les mots, qu'allait-elle dire ? "Mais ta présence m'est agréable", "mais j'aimerai t'embrasser de nouveau" ? Et puis mince, au diable cette timidité qui en temps normal ne faisait pas partie de Tania, la jeune fille se pencha et déposa à nouveau un baiser sur les lèvres de Mike. Peut être un peu moins long, au vu de sa faible expérience, peut être un peu plus hésitant, mais qui traduisait tout son état d'esprit. Non en fait, il n'était pas un ange... Mais un prince.

La jeune fille, lorsqu'elle eut déposer son baiser, se leva alors du banc, et se tourna vers le lac vers lequel elle fit quelques pas, jouant avec nervosité avec ses mains. Un inconnu, elle avait embrassé un inconnu ! Oh mais qu'importe, les flèches de Cupidon avaient déjà fait leur effet...Déjà....Néanmoins Tania fut prise soudain d'une once de remords, son frère Dimitri venait d'être atteint d'une maladie quasi incurable, et elle était là dans ce parc à offrir des baisers à un garçon de son âge, comme si aucune nouvelle ne lui était parvenue.

» Tania Svatanoff
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