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 Archives Rocstone

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Harkaitz Rocstone

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MessageSujet: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyMar 24 Oct 2006 - 2:35

Une bibliothèque dans le fin fond d'une minuscule cave du domaine Rocstone. Poussière, saleté, toiles d'araignées, tout pour rendre l'endroit inhospitalier. Pourtant, dans les traces de poussière on peut, si on est attentifs, remarquer une superposition des couches de poussières. Non, le ménage n'est pas fait ici, mais les passages sont fréquents.

Des piles et des piles de vieux souvenirs, des albums photos, des lettres, des journaux, bref, tout ce qui touche de près ou de loin aux Rocstone et ce, depuis des siècles.


Dernière édition par le Dim 20 Mai 2007 - 2:28, édité 1 fois
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Harkaitz Rocstone

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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyMar 24 Oct 2006 - 2:36

- Chers amis, nous sommes réunis aujourd'hui pour unir, dans l'amour et la joie, la destinée de deux jeunes personnes...
- J'aurais du me trouver dans les premiers banc aujourd'hui, pas ici.

Kaitz baisse la tête et jette un regard interrogateur à son père. La mère de Kaitz se fait voir et leur adresse à chacun un regard noir et un « chut » silencieux. Les deux hommes se redressent et se taisent. Entre les rangs des demoiselles d'honneur, Samuelle, dans une robe de soie moirée orange leur envoie la main impertinement tout en souriant de son habituel sourire en tranche de courge. Ils écoutent la cérémonie encore un moment, quand Sir Walter Rocstone émet un autre commentaire.

- Non, c'est pas ici que j'aurais du me trouver, murmure-t-il, l'air de rien.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ? Vous voulez aller où ?
- Chuuuuut, je veux entendre ce qu'ils racontent.
- Excuse-moi, Judith. Je me tais...

Kaitz ne saisit pas exactement ce que son père veut dire. Il aime bien Less, pourtant. Pourquoi voudrait-il être ailleurs ?

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°



- Toutes mes félicitations, Lareless. Monsieur Seluj, vous avez de la chance.
- Merci, Monsieur Rocstone.
- C'était une cérémonie touchante et magnifique. Vous êtes magnifique, Less !
- Ma mère a raison. Less, tu es la plus belle ici aujourd'hui.

Kaitz reçoit un petit coup de coude de sa mère dans les côtes... enfin, plutôt au niveau du bassin, sa mère étant nettement plus petite que lui et son mari.

- Oh, mais bien sûr, gros bêta, c'est la mariée et la mariée est toujours la plus belle.
- Vous êtes très belles aussi, Judith.
- Oh, mais ce n'est pas ma journée, c'est la vôtre, réplique madame Rocstone en rougissant C'est votre journée à tous les deux, poursuit-telle en prenant les mains des deux mariés et en les posant l'une sur l'autre.
- C'est un honneur pour nous de vous avoir avec nous pour ce moment, madame Rocstone.
- Judith.
- Judith.
- Oh, monsieur Seluj, je crois que votre mère vous réclame.
- Lucius.
- Lucius, se reprend la Dame Rocstone en adressant un clin d'oeil à Lucius.
- Oh, Judith, vous n'avez pas honte de courtiser le marié devant son épouse ?
- Oh, Kaitz, lui reproche-t-elle, l'air grave, ne dis pas de telles sottises !

La mère d'Harkaitz rougit pourtant, sous le rire amusé de son époux. Lucius s'excuse et s'éloigne, laissant la mariée avec les Rocstone. Monsieur Rocstone invite son épouse à danser, elle refuse gentimment.

- Lareless, vous voulez bien accorder une danse à un vieil homme ?
- Avec plaisir, Monsieur Rocstone.
- Visiblement, mes parents sont de vils courtiseurs. Ma mère flirt avec le marié et mon père drague la mariée.
- Tu devras te contenter des demoiselles d'honneurs, Kaitz.

Ils éclatent de rire, mais Kaitz, au lieu d'aller vers les demoiselles d'honneurs tend plutôt la main à sa mère pour la danse, qui accepte sans hésiter.

- Je suis visiblement trop vieux pour ta mère, Kaitz.
- Nan, c'est pas l'âge, c'est le charme naturel.
- Et de qui tu le tient ce charme tu crois ?
- De ma mère, évidemment !

La sourire de Kaitz est moqueur, mais monsieur Rocstone la trouve bien drôle.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°



Beaucoup plus tard, Kaitz se retrouve un moment à l'écart, avec son père. Les mariés ont quitté depuis longtemps. Sir Rocstone s'assoit près de son fils, un verre de rhum dans chaque main. Il en glisse un vers Kaitz. À sa posture, Kaitz devine qu'il a quelque chose à lui dire.

- Maman va bien ?
- Oui, évidemment, elle discute dentelle avec la mère de Lareless.
- Ah... bien.

Un long silence persiste un moment, puis Walter se remet à parler.

- Tu ne devrais pas être ici ce soir.
- Pourquoi ? Je ne pouvais pas manquer ça, c'est le mariage de Less.
- Je ne dis pas que tu n'aurais pas du venir, je dis que tu ne devrais pas être là ce soir.

Kaitz fronce les sourcils et dévisage son père. Décidémment, Walter est bien mystérieux.

- Si vous me disiez où vous voulez en venir ?

Walter hésite. Visiblement, il n'est pas très à l'aise. Ce doit être important, Kaitz et son père ont toujours été très proche.

- Allez. Dites ce à quoi vous pensez.
- Tu ne vois vraiment pas où je veux en venir, Kaitz ?
- Franchement, pas du tout.

Walter observe Kaitz, voir s'il lui dit la vérité ou non. Son fils semble sincère, il ne semble pas du tout comprendre.

- Kaitz, tu ne devrais pas être ici ce soir. Comme je n'aurais pas dû être dans la quatrième rangée de bancs avec ta mère.

Kaitz dévisage son père. Ça devient de plus en plus flou... il se demande si son père ne sombre pas dans la même tangente que son épouse. Walter soupire et poursuit.

- Tu devrais être avec Lareless, ce soir, et ta mère et moi nous aurions dû être dans le premier banc.

Kaitz dévisage son père, abasourdi par une telle déclaration. Il vient de tout comprendre d'un coup. C'est pour ça que son père a agit si étrangement toute la journée. Déjà dans la matinée il lui avait glissé quelques paraphrase à propos d'un possible mariage. Kaitz savait que son père et sa mère affectionnaient Less, mais pas à ce point. Ça ne lui était même jamais venu à l'esprit.

- Vous savez, Less et moi, ça n'aurait pas été bénéfique. Je l'adore, vraiment, mais c'était trop... comment dire...
- Dangereux ?
- Oui, exactement, nous aurions finit pas nous blesser mutuellement. Ça aurait été terrible.
- Tu en es certain ?
- Non... mais Lucius est un type bien, très bien. Il la rendra heureuse, je le sais. Il sont fait l'un pour l'autre.
- Et toi ?
- Moi ?

Kaitz dévisage son père, perplexe. Lui ? Il n'en sait rien. Il le saura un jour. C’est ce moment que choisi Samuelle pour venir se faufiler entre eux, très à l'aise, à peine ivre, les ensevelissant de froufrou orange.

-Alors, qu’est-ce que vous complotez vous deux? Fit-elle en les prenant chacun par une épaule pour les serrer contre elle.

Samuelle était la seule personne dont Sir Walter Rocstone tolérait tant de familiarité. Elle les dévisagea alternativement de ses yeux d’or, et avisant leur verre, piqua celui de Walter pour le vider d’un trait…

-Mademoiselle Daee, c’était mon verre…
-T’en fait pas, MONsieur Rocstone, dit-elle en produisant devant ses yeux une bouteille de rhum largement entamée, j’ai de quoi te ravitailler!
-Oh miséricorde, que dirait votre famille s’ils vous voyaient dans cet état… soupira-t-il en lui tendant son verre…
-Mon père aurait certainement une attaque s'il me voyait dans cette robe, c'est un fait! Gloussa-t-elle, ravie, tout en sachant pertinemment qu’il ne faisait pas référence à sa tenue. Puis elle lui plaqua un baiser sur la joue pour le remercier. Je l’ai mise pour faire plaisir à Less… Elle va m’en devoir une!
-C’est vrai que je ne t’avais jamais vu si jolie…
-Ça ne risque pas de se reproduire, mon grand… Baaa je ferai peut-être une exception pour mon propre mariage…
-Et ce jour là, je serai heureux de vous conduire à l’autel, ma chère enfant!
-Ouais, encore faudrait-il trouver qqn qui veuille de moi…
-Kaitz? suggéra-t-il...

Un grand éclat de rire interminable les secoua.
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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyMar 24 Oct 2006 - 2:37

Fin Septembre 68


Leur première rencontre fut fortuite. Leurs premiers mots insipides. Leur première révélation troublante.

C'est au détour d'un couloir, la tête plein d'appréhension à la pensée du premier cours de potion qu'il déteste, que Kaitz lui adresse quelques mots pour la première fois. La tête ailleurs, il n'a pas entendu les cliquetis caractéristiques de la gitane. Chacun prit par ses pensées, leur premier contact est percutant.

- Arg !
- Ish !
- Narf !
- Toutes mes excuses ! Je ne t'ai pas entendu.
- Je ne fais pas assez de bruit quand je marche ?
- Oh... euh... si... je... j'étais...
- Oui, oui, ailleurs, je sais, c'est la défaite la moins originale et la plus passe-partout, clame la première année en regardant autour d'elle, l'air de chercher.
- Je ne t'ai pas fait mal, visiblement. Tu cherches quelque chose ?
- Ouais, le cours de DCFM... saleté d'escaliers... j'étais convaincue l'avoir vu ici hier...
- Les escaliers sont plus que détestables. Lorsqu'ils ont choisit une victime, ils s'amusent. Je peux t'y conduire.
- Nous n'allions pas dans la même direction.
- Peu importe... c'est un cours de potion, grimace-t-il. Je peux t'aider à porter tes trucs ?

La première année le dévisage de son oeil sombre, puis lui tend la pile de livres qu'elle porte. Elle s'est toujours méfié des garçons galants, mais le regard bleu semble sincère. Elle le charge donc de tout ses volumes. Le quatrième année n'est pas désagréable. Il parle beaucoup trop, mais elle se surprend à rigoler une ou deux fois le temps d'arriver au cours de DCFM. Il désigne l'entrée de la tête.

- Alors c'est là. Tu verras, c'est très bien comme cours. Le professeur est pas mal. Bon, évidemment, en première année, y a beaucoup de théorie, peu de pratique, mais plus les années passent, mieux c'est. Alors ne te décourage pas maintenant, le meilleur s'en vient.
- Je tâcherai de m'en souvenir. Merci. Je peux ?
- Hum ? Tu peux ?
- Reprendre mes livres... c'est toi qui les a...
- Ah, oui, bien sûr... évidemment. Il lui tend ses livres qu'elle reprend. Moi c'est Harkaitz Rocstone.
- Moi...
- Xoramen Malacci. Je sais... tu... tu es remarquable, disons, il lui tend la main.

Le sourire de la première année est loin d'être discret. C'est exactement ce qu'elle veut, être remarquée. Elle est différente des autres et elle veut que ça se sache.

- Enchantée, vraiment, et elle prend la main tendue.

Au contact, Xoramen se fige et son regard noir se voile de blanc. Des images en stroboscope défilent devant ses yeux, puis tout s'arrête. Elle sent un contact sur son épaule. Le regard bleu devant elle semble inquiet.

- Tout va bien ?
- Je.. euh... oui. Oui, bien sûr.
- J'ai cru un moment que...
- Tout va bien, tout va très bien.
- Ah... bon... d'accord... enfin... je vais aller en cours...
- Oui. Merci... oh... Harkaitz ?
- Oui ?
- Je ne suis pas certaine de ce que je vais te dire, mais... ne laisse pas la fée partir seule à bicyclette... surtout pas lorsque le temps est couvert...

Ils se dévisagent tous les deux, de longues secondes, chacun de son côté essayant d'interpréter la phrase. Xoramen baisse les yeux. Harkaitz hoche la tête.

- Je m'en souviendrai... et essayer d'y trouver une explication.
- Il n'y a peut-être pas d'explication... il n'y a peut-être même pas de solutions...
- Je ferai mon possible alors.
- Oui... merci...

Elle disparaît dans la salle de classe.



Début Octobre 68



Kaitz, n'avait que 14 ans. Sa quatrième année à peine entamée qu'il était de retour à la maison, pour une fin de semaine. Sir Walter Rocstone avait une soirée de prévue le vendredi soir et il était IM-PEN-SA-BLE que son fils n'y soit pas. La soirée avait été magnifique, la fête merveilleuse. Les invités avaient été logés pour plusieurs et ils étaient reparti dans la matinée. Tard dans la matinée, Kaitz et ses deux amis moldus, Linus et Simon, s'étaient éveillés. Passé l'après-midi à s'ébattre sur l'immense domaine des Rocstone, puis vers la fin de l'après-midi, ils rentraient, bien décidé à se la couler douce dans l'un des salons. Lorsque Judith, la mère de Kaitz les invita à venir se balader avec elle, ils refusèrent, préférant le confort des canapés. Elle les traîta de vils paresseux en riant et leur dit que la journée était trop belle pour restée enfermer. Ils plaidèrent qu'ils avaient passé toute la journée à l'extérieur et elle n'insista pas plus.

Beaucoup plus tard, monsieur Rocstone fit irruption dans le salon qu'occupaient les trois jeunes hommes.

- Les garçons, vous savez où est Judith ?
- Elle est allée se balader dehors. Elle a dit que la journée était merveilleuse.
- Il y a longtemps ?
- Ouais, pas mal longtemps.
- Bon, alors elle devrait rentrer bientôt, le temps se couvre. Je vous laisse donc à vos jeux.
- On ne joue pas, monsieur Rocstone, on prépare le monde adulte à notre arrivée.
- Que Dieu en soit témoin, retardez ce jour le plus longtemps possible, fait monsieur Rocstone en rigolant.

Il referme la porte et les délaisse. Étrangement, la situation l'inquiète. Kaitz a soudainement perdu un peu de son entrain. Il reçoit un coussin en pleine tête.

- La terre appelle la lune, Kaitz, t'es où ?
- Oh, désolé, les gars... je... enfin, c'est étrange, ma mère est partie depuis longtemps.
- Oh, c'est pas grave, elle a dû aller plus loin que prévu. Tu sais ce que c'est les balades à vélo, hein ? On roule on roule, puis on est rendu très loin.

Un déclic se fait dans la tête d'Harkaitz. Il bondit de son canapé.

- VÉLO ! Comment ça vélo ?
- Bah oui, je l'ai vu par la fenêtre, elle est partie à vélo.
- Pourquoi tu ne l'a pas dit tout de suite !?
- Je savais pas que c'était important... qu'est-ce qui lui prend ?

Kaitz a déjà quitté le salon et retrouve son père. Les deux amis le suivent.

- Elle est partie à vélo !
- C'est ce que Berthe vient de me dire.
- Il faut la retrouver !
- Mais oui, elle reviendra, mais qu'est-ce que tu as ?
- Il faut la retrouver, pas attendre qu'elle revienne !
- Bon, allez, calme-toi, je vais aller la chercher.
- Je viens avec vous.
- Il n'en est pas question, tu restes ici, tu es beaucoup trop agité. Berthe, faites préparer une collation pour les jeunes. Je vais aller chercher Judith, il ne tardera pas à pleuvoir.
- Bien monsieur, je ferai aussi préparer le thé à monsieur et madame.
- Excellente idée, Berthe.
- Allez, venez messieurs. Je vais vous préparer un en-cas spécial !
- Gâteaux avec le chocolat fondant ?
- Avec le chocolat chaud avec des nuages ?
- Ouais, comme quand on était gamins ! se réjouie Linus, comme s'ils n'étaient plus des gamins.

Ils suivent Berthe, mais Kaitz reste inquiet. Sa mère est partie à vélo, le temps est couvert... quelque chose de mal va arriver, il le sait... Xoramen le lui a dit... longtemps après, Walter revient bredouille. Il pleut à boire debout, le temps est mauvais. Pourtant, Walter tente de rassurer les garçons, surtout Kaitz, en disant qu'elle a sans doute trouvé refuge quelque part en attendant la fin de la pluie. Qu'il n'y a pas lieux de trop s'inquiéter, que tout ira bien. Mais même dans la voix de Walter, l'inquiétude perce. Il repart tout de même, avec quelques domestiques, pour la chercher.

Toute la nuit, les trois garçons ne dorment pas. Dans la chambre de Kaitz, ils bavardent, la mine sombre. Kaitz, lui, est à la fenêtre et attend de voir la lumière des phares de la voiture de son père au bout de l'allée. La pluie qui s'abat contre la fenêtre ne lui prédit rien de bon...

Aussitôt que le soleil se lève, il réveille ses amis et ils descendent au rez-de-chaussée, prenant d'assaut le salon juxtaposé au hall d'entré. Puis soudainement, les deux grandes portes s'ouvrent avec fracas. Deux amis de longues dates de Walter, que Kaitz sait sorciers, sont avec lui. Dans les bras de son père se trouve sa mère, inconsciente et boueuse... il se lève d'un bond et se précipite devant eux, mais son père lui ordonne sèchement de rester derrière, qu'il l'appellera quand ce sera le moment. L'un des amis de son père doit le retenir. Kaitz ne se calme que lorsque celui-ci lui dit que la femme avec eux, madame Sitachenko, est guérisseuse à Ste-Mangouste.

Encore des heures à attendre, des heures à tourner en rond. Mais il n'est plus dans le salon, il tourne en rond devant la porte de la chambre de sa mère. Linus et Simon ce sont vu offert un retour chez eux, mais ils ont décliné, prétextant qu'ils préféraient rester avec leur ami. Kaitz en fut reconnaissant, même s'il ne prit pas grand soin d'eux. Par chance, Berthe était aux petits oignons.

Les portes s'ouvrirent enfin et Walter laissa entrer son fils. Kaitz se précipite au chevet de sa mère. Elle semble dormir, mais ses joues sont creuses, ses yeux cernés. Elle a des ecchymoses un peu partout, dont une immense sur le côté de la tête, ses cheveux sont emmêlés, mais elle n'est plus boueuse.

- Qu'est-ce... qu'est-ce qui s'est passé ? Elle a été attaquée ?
- Nous n'en savons rien, Kaitz... Shaw l'a trouvé dans le fossé... elle a peut-être seulement perdu le contrôle du vélo. Mais elle est vivante. Mais elle ne s'est pas réveillée encore...

Harkaitz écoute ce que son père dit, mais il veut savoir ce qu'elle a. Walter n'en sait rien, la guérisseuse prend le relais. Elle est douce et sa voix est rassurante.

- Elle a eu froid, un peu trop froid, monsieur Harkaitz. Son corps a sombré dans l'inconscience pour se protéger. Maintenant, elle a retrouvé sa chaleur, mais elle a mal, alors elle ne se réveille pas. Quand elle aura moins mal, elle va reprendre conscience. Je ne sais pas quand, mais elle se réveillera. Elle n'est plus en danger, elle ne mourra pas.
- Merci, madame Sitachenko.
- Maintenant, tu devrais sortir et laisser travailler madame Sitachenko.
- Vous allez me prévenir dès qu'elle se réveillera ?
- Promis, Kaitz.


Dernière édition par le Mar 12 Déc 2006 - 5:33, édité 1 fois
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Harkaitz Rocstone

Harkaitz Rocstone


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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyMar 12 Déc 2006 - 5:31

En provenance de : https://mefaits-accomplis.forumactif.fr/viewtopic.forum?p=61854#61854

Décembre 81


Kaitz entre vivement dans le bureau de Mikomi. Il sait qu'elle est là, il a vu la lumière... et un joyeux gazouillis de Naïa.

- Bon matin, lance-t-il sur un ton chantant. Quand le professeur de Magie Noire a donné sa démission, je vous ai dit que je vous trouverai un remplaçant, et bien c'est fait.

Il tend un formulaire à Mikomi. Celle-ci commence à le lire, mais s'arrête aussitôt qu'elle tombe sur les deux noms. Ca oui, il y a deux noms. Elle relève la tête et dévisage Kaitz.

- Le fantôme et toi ?
- Samuelle. Elle est aussi bien placée que moi, et même plus, pour enseigner cet art, même si elle ne l'avouera jamais.
- Elle refusera donc, alors.
- Elle a déjà accepté... par défaut...
- Comment t'as fait ?
- La Magie Noire n'est-elle pas la possibilité d'avoir une emprise sur les autres ?

Kaitz sourit, mais il n'en dira pas plus. D'ailleurs, c'est pas exactement ce qui s'est passé, mais bon... il change même de sujet, ou presque.

- Et vous excellez dans ce domaine, et vous le savez.

L'oeil bleu pétille un moment et détaille Mikomi avec avidité.

- Certains donneraient n'importe quoi pour tomber sous votre emprise, Mikomi.

Bon, il ne parle pas nécessairement de Magie Noire au sens propre du terme, mais l'idée est là. Mikomi n'a qu'un petite geste, la plus subtile des invitation pour que...


°°°°°°°°°°


Kaitz est penché au-dessus d'un parchemin particulièrement bien détaillé. C'est le plan de cours du professeur de Magie Noire. La relève est assurée, mais faut savoir où commencer. La base des rituels de Magie Noire, mais selon le ministère... hum... ça ne serait pas si facile que ça de reprendre le cours...

- Hum... nan, ça va pas, ça... faut tout reprendre à zéro ! TOUT ! C'est pas assez réel... tout est structuré, rien n'est ambiguë ! Ça va pas, ça !

Kaitz, dans un élan de contrariété chiffonne le parchemin et le lance derrière son épaule.

- Avec ça, jamais ils ne pourront être paré à la vraie vie ! Muelle, faudra tout reprendre du début et on a que cinq mois.

Samuelle, fidèle à elle-même, laissait Kaitz faire le boulot… Évachée sur son siège, sa tête était posée à même le bureau, ses yeux fixant les mouvements d’une toupie comme un chat épie sa proie. Seul signe de vie, entre ses paupières mi-closes brillait l’or en fusion de ses pupilles.

- MUelle ? T'as perdu ton pari, chantonne-t-il, Et je vais pas tout me taper tout seul, t'es obligée de m'aider, t'as perdu !

Le sourire de Kaitz est éloquent.
- T’as triché… bougonna-t-elle avec un reniflement désabusé.
- J’ai pas triché plus que toi…
- C’était quand même amoral! Je suis la méchante, tu es le gentil, tu te souviens?

Il allait falloir prendre les grands moyens…

- Tu veux pas m'aider, hein ? Soit, vas-t-en ! J'vais tout faire moi-même ! Pffffff. Non, non, non, laisse-moi travailler, maintenant !-
- Tu penses quand même pas que cette vieille astuce va marcher ? fit la fantôme en relevant la tête. Mais Kaitz observait un silence éloquent, gribouillant ses notes sur un parchemin.

Après un moment, malgré elle, Samuelle y lu le titre du rituel qu’il décrivait…

- Tu as vraiment l’intention d’utiliser tout cet encens ? -
- Oui…
- Oh…
- Oh quoi ?
- Rien… tu neveux pas de mon aide… fit perfidement la fantôme.

Ils se mesurèrent du regard… Samuelle soupira et expliqua :

- Les pentagrammes, les bougies et l’encens c’est pas vraiment nécessaire… Ce rituel, tu peux le faire avec 3 baguettes et un dé à coudre de sang de souris… Ou même avec 2 baguettes et un œuf frais… Si vraiment tu préfères l’approche traditionnelle, tu vas complètement enfumer Poudlard : il va y avoir tellement d’encens brûlés dans cette classe que même moi je ne m’y retrouverai plus… Sans compter les crises d’asthme et l’œdème aigu du poumon… Tu sais il y a des gens mortels ici, même âgé… Faut faire gaffe et mesurer les risques…
- Oh, tu crois ?
- Ouais.

Un sourire en coin paraît sur les lèvres de Kaitz. Du coin de l'oeil, ils se jettent un rapide regard, puis chacun prend son air le plus innocent possible.
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Samuelle Daee

Samuelle Daee


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Qui fait quoi ?
Fonction HRP: Joueur Heureux
Facultés Spéciales: //

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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyMer 3 Jan 2007 - 8:11

Lareless tourna la clef dans la serrure et poussa la porte… Par dessus son épaule, Sam regardait… Elles lui avaient piqué ses clefs dans la matinée… Avec la taille du trousseau ce n'était pas facile.

- On est où là?
- C’est un placard… Essai une autre clef… Oh! Attend, je reconnais cette jarre à biscuit… fit Sam avec gourmandise…
Less referma la porte et choisie une autre clef… Elle avait insisté pour adopter une approche systématique, sélectionnant les clefs les unes à la suite des autres sur le trousseau…
- T’es certaine que Silence va l’occuper assez longtemps?
- Évidemment, c’est un baratineur né… Il baratine même quand il ne baratine pas… Et dans le meilleur des cas, sa conversation a un effet soporifique… Ait confiance…
La porte s’ouvrit cette fois dans le noir…
- Fait noir comme dans le cul d’un ours ici… Et ça sent la cave… c’est pas ici… Referme la porte…
La porte s’ouvrit sur une chambre… Manifestement une chambre de garçon…
- Ouf, ça sent le fauve…
- C’est ici?
Les filles firent quelques pas dans la pièce… Échangèrent un regard… Secouèrent la tête de concert… Et d’un même mouvement, entreprirent de fouiller dans la commode… Tiroir du centre, Less en extirpa une pile de pyjama, tous semblables en soie noire, ourlé de noir, avec le blason Rocstone délicatement brodé sur la poitrine… Samuelle gloussa :
- Tu sais que Walt porte exactement les mêmes? Est-ce que c’est pas mignon??
- Comment tu sais ça?
Samuelle s’abstient de répondre et enchaîna rapidement…
- Allez, tiens les debout, à côté de toi pour ne pas être éclaboussée.
- C’est pas dangereux ce sortilège, non? T’es c-e-r-t-a-i-n-e?
- Ça part au lavage... fit Sam en sortant sa baguette de son gilet…
- Et comment on les fait entrer dans la machine à laver…
- Avec de la conviction? Écoute, faut quand même pas que ce soit trop facile… Puis t’as dit qu’il avait besoin de fantaisie… ajouta-t-elle en retroussant ses manches… Prête?
- Ouais…
Samuelle suspendit son geste, fronça les sourcils en proie à une hésitation.
- Tu sais que ça fait tout drôle de se liguer avec toi contre Kaitz? Je me demande si c’est moralement acceptable…
- Ce qui n’est pas moralement acceptable c’est ces pyjamas… Allez, comment ça marche?
- Le sortilège passe par ce catalyseur… expliqua Sam en agitant un flacon glougloutant sorti de ses poches… La chanson sera dans le catalyseur… Le sortilège va me permettre de vaporiser le catalyseur sur le pyjama et de l’animer… Ensuite tu replies les pyjamas humides et… Ben tu vois, le sortilège ne sera « effectif » que lorsque ce sera sec… Quand ce sera sec, le moindre mouvement, genre quand il va faire coulisser le tiroir, va provoquer l’activation… Alors, t’as choisi la chanson et la danse? Folklorique? En couple? Tango?

Lareless se tapotait la joue avec la soie noire. Puis étendit le haut de pyjama à côté d'elle d'un air décidé.

Un tango langoureux, il adore ça
- [color=yellow]Arf, c’est terrible ça… Sans doute la mauvaise influence de ses fréquentations…

- C’est principalement moi qu’il fréquente!
- Justement…
- On va lui en donner pour son argent. Humidifie le dernier un peu plus, on va lui mettre sur le dessus de la pile, quand il le mettra il sera pas totalement sec et...

Le regard de Less croise celui de Samuelle, elles se comprennent parfaitement.

Hochant la tête, les deux jeunes filles se mettent au travail.

*********************************************

Un Kaitz passablement épuisé ouvre la porte de sa chambre. Silence s'est surpassé ce soir, assommant comme jamais. Se grattant le fond de la tête en baillant il se dirige vers la commode sort et enfile son pyjama. Le temps qu'il se rende compte que le pyjama est humide, il a déjà fait la moitié du chemin jusqu'à son lit.

Berk ! Elle a oublié de le sécher ou quoi? Arf, c'est froid... errrrr...

Rebroussant chemin, il retourne s'en chercher un autre. Rouvrant le tiroir de la commode, il se fige, son pyjama a bougé!

Une musique se fait entendre tandis que sous l’œil craintif de l'adolescent, les pyjamas sortent les uns après les autres du tiroir, comme une armée d'hommes invisibles. Les couples se forment, la musique prend de la force, du rythme. Kaitz esquisse une retraite prudente, les yeux rivés sur les pyjamas qu'il possède depuis longtemps. Il croyait pourtant bien les connaître. Un de ses pyjamas le prend dans ses manches et le cambre comme une cavalière de tango.

C'est alors que le dernier pyjama s'anime, emprisonnant Kaitz dans ses replis soyeux, l'entraînant du côté de la cavalière, lui faisant danser le tango d'une façon qu'il n'aurait jamais cru.

La musique s'éternise au même rythme que la panique de Kaitz monte, il est piégé! 30 minutes de danse intense, prisonnier des replis de son vêtement. Il a hurlé « à l'aide! » les premières minutes, mais la danse étant ce qu'elle est, il a rapidement manqué de souffle et pour éviter la perte de connaissance, il a cessé de crier. Passant proche de la table de chevet, il réussit à se saisir de sa baguette.

Au rythme des arabesques et figures de tango, il déchiquette les pyjamas les uns après les autres. Le plus compliqué est d'arrêter le sien de danser, Dans la chambre de Kaitz, un combat épique se déroule alors entre un jeune homme et son pyjama.


***************************************

- J'aimerais voir ça.

Dit Lareless en feuilletant distraitement un magazine de sorcière hebdo, y cherchant des idées de fringues. De son côté de la chambre, tout est en ordre, propre et bien rangé, une ligne nette dans le milieu de la chambre laisse voir l'envers de la médaille, le capharnaüm de Samuelle, ou le plancher disparaît sous l'épaisseur de vêtement et cochonneries diverses. Sam, vautrée par terre, joue avec une mouche en lui jetant des sortilèges…

On cogne discrètement à la porte, avant qu’elle ne s’entrouvre timidement sur un Kaitz portant un pyjama en lambeaux. Lareless plonge le nez dans son magazine, ses épaules tressautant de rire.

- Tu t'es battu? demanda ingénument Samuelle tout en fourrant sa baguette dans son gilet comme pour faire disparaître l’arme du crime.
- Ouais, disons. C'était presque ça. C'était horrible. Heu... Les filles, vous auriez un pyjama à me prêter? Les miens ont perdu la boule.
- Avec une allure pareille, être un pyjama moi aussi je perdrais la boule.[color] Kaitz lui adresse un sourire ravi, mais la suite le lui fait perdre.[color=violet]Je reviens, j'en ai juste un qui pourrait te faire.

Less ne lui laisse pas le choix, 10 minutes plus tard, il est devant la glace, vêtu d'un déshabillé en dentelle de Less. Il moule ses formes masculines avec on ne peut plus d'efficacité, le mini short lui entrant dans la raie des fesses. Lareless s'écroule de rire, se tenant les côtes. Il faut dire que Kaitz a plus de coffre que Less.

- Tout à fait toi. Au moins ça change de tes pyjama de grand-père.
- Ils étaient très bien ces pyjamas !
- Bon ça va, assez de torture… fit Sam en lui lançant un vêtement. Mets le mien, ça t’ira mieux sous tous les aspects…

Kaitz attrappe le vêtement et le tend devant lui.
- NON ! Non... pas nécessaire... je commence à prendre goût au pyjama de Less... manque que les talons aiguilles et un boa rose et je pourrais faire une splendide Drag-Queen, non ?

Il fait quelques petits pas, puis, une main sur la hanche, l'autre remontée sur son épaule, paume vers le sol. Ses paupières papillotent à quelques reprises et d'une voix beaucoup plus claire qu'à son habitude.

Je suis divin, n'est-ce pas ?

Il adresse un sourire dévastateur à son reflet, puis fronce les sourcils. Un léger vent de panique glisse sur sa peau et il regarde le reflet de Less et Muelle. Pointant à leur image un doigt menaçant, il les prévient.

- Si vous osez raconter ça à qui que ce soit, je ne vous parle plus JA-MAIS !

Et ainsi va la vie qui va, Harkaitz Rocstone n'a jamais remis l'un de ses pyjamas familials. Quand son père lui en demanda la raison, il affirma avec un regard grave que ces pyjamas étaient dangereux pour lui et que rien ou un simple boxer faisait tout aussi bien l'affaire. Walter n'insista pas... bien que perplexe.
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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptySam 13 Jan 2007 - 8:27

Printemps 77


*taptaptaptap- taptaptaptap- taptaptaptap*

Lareless consulte nerveusement sa montre pour la centième fois : assise à la terrasse d’un petit café où ils s’étaient donnés rendez-vous, ses doigts battent la mesure. Elle est entourée de son amoureux, Lucius, et de Samuelle. Cette dernière est arrivée depuis longtemps et devise gaiement autour d'une bonne bière fraîche, mais il manque quelqu’un au tableau. Au début, Less participait à la conversation, s'en faisant peu à propos de Kaitz, mais il a maintenant 3 heures de retard. Il savait pourtant qu'elle tient à cette rencontre. Il avait promis qu'il y serait. La soirée est chaude et claire, la rue achalandée. Le temps est idéal, les jupes rasent les fesses et les décolletés se font plus plongeant. Bref, c'est le printemps, et Lareless sait très bien ce que signifie le printemps pour Rocstone. Elle a elle-même revêtu une petite robe verte en macramé, la robe préférée de Lucius et laissé ses cheveux libres, pour une rare fois, dans le but de lui plaire.

- Je vais voir à l’intérieur, il est peut-être entré par la porte donnant sur l’autre rue, fit Less en se levant pour s’engouffrer à l’intérieur.

Aussitôt Less hors de vue, le silence se fit entre Lucius et Muelle. Un silence éloquent, sans le moindre malaise. Ils se regardent dans les yeux, sans ciller, fixement. Lucius sourit lentement, avec une gravité qui n’était pas dans le ton de la soirée…

- Ça va ?
- Oui…
Samuelle, lentement sourit à son tour d’un sourire qui ne lui était pas commun…
- Ça va?
- Oui… Alors, Chérie, pas à l’intérieur non plus ?
- Kaitz et ses promesses ! grommelle-t-elle tout en terminant sa bière.

L’œil vert est sombre, reflétant la tempête bouillonnante en l'italienne. Elle est extrêmement déçue, voulant au moins que son meilleur ami lui dise ce qu'il pense sur son petit ami. Elle consulte sa montre pour l’énième fois. Lucius le remarque et en blague.

- Voyons Lareless(contrairement aux autres, il ne l'appelle jamais Less), il doit s'être perdu en chemin.
- Perdu dans des draps, tu veux dire... C’est du tout lui ça. Boude la jeune femme.

Lucius échange un regard étrange avec Muelle. Toute la soirée, la sorcière canadienne avait montré sa réserve d’antan : peu loquace… Elle avait après tout peu de chose à dire… Lucius était un ami, elle approuverait donc cette union par défaut. Le jeune homme se lève et règle l'addition en y ajoutant, selon son habitude, un généreux pourboire. Sa blondeur et sa petite barbe est soulignée par une chemise blanche décontractée et une paire de jeans

- On reviendra voir tout à l'heure. Venez les filles, profitons au moins de cette soirée. Si nous allions nous promener un peu?


************************************************


Dans la rue achalandée, sa promise au bras, Muelle déambulant quelques pas derrière, Lucius les mène au travers de la foule, calme et affable, souriant et rigolant. Il réussit même à faire retrouver sa bonne humeur à Lareless. Ils se laissent attirer par les boutiques, les sacs s'amoncellent, Less et Lucius portant leur achat alors que Muelle leur a confié les siens prétextant avoir les bras morts.

L'italienne s'arrête brusquement, et fixe la vitrine d'une bijouterie. Au-delà du verre, une magnifique montre de poche, argentée et dorée, au mécanisme suisse avec un couvercle sculpté délicatement. Une pure merveille.

Lareless se colle littéralement le nez à la vitre, occupant tout l’espace...

- Regarde la montre Samuelle! Il n'aurait plus d'excuse pour ses retards et il ne pourra pas refuser de la porter celle la!

Samuelle et Lucius se penchèrent par dessus son épaule pour voir l’objet de sa convoitise. Un grand sourire en tranche de courge se dessina sur le visage de Muelle.

- Depuis quand faut-il une excuse pour être en retard ? fit-elle en prenant Lucius à témoin. C'est pas un bijou de fille?

Lucius rit de bon cœur, sa voix de baryton faisant se détourner quelques damoiselles. Lareless sourit, elle aussi, réprimandant Muelle pour la forme:

- C'est une montre de poche andouille. C'est une montre de mec. Monsieur Rocstone en a une...
- Ouaip, j'sais... J'ai toujours trouvé que Tonton Walt était pas net... chuchota-t-elle.

Lareless roula des yeux.

- C'est de son rang...
- D’être louche tu veux dire ? C’est bien possible…

Lucius les interrompit, sentant la nécessité d’en rester là... Se penchant vers la vitrine et en plissant les yeux pour mieux voir les détails sous l'éclairage cru.

- Elle est très belle en effet, mais certainement pas donnée hein?

Samuelle proteste qu'elle n'a pas un sou. Sans en tenir compte, L'italienne se tourne vers son compagnon.

- Elle est combien Lucius? Tu es plus grand, j’arrive pas à lire moi.
- On est de la même taille Lareless.
- Mais j’aime te voir penché Lucius... Ça met tes fesses en valeur!

Lucius, flatté, rit à nouveau avant d’émettre un sifflement impressionné de mauvaise augure.

- En effet, y'a qu'un Rocstone pour se payer ça!
- Combien? commence à s'impatienter Less...

Le jeune homme hésita. Il finit par dire le prix, 200 livres sterlings. Les deux femmes ouvrent de grands yeux. Lareless perd son sourire, devient songeuse... Elle calcule mentalement les économies qu'elle a et les sacrifices qu'elle devra faire. Elle dit d'un ton hésitant. Après tout, Kaitz est Kaitz et il mérite ce qu'il y a de mieux

- Je pourrais en fournir 100 livres, 150 au max... Muelle? Tu pourrais fournir combien?

Samuelle, c’était connu, n’avait généralement pas en poche de quoi se payer un café… Elle vivait dans le dénuement, squattant tout ce dont elle avait besoin comme si elle dépendait effectivement des autres… La réalité était tout autre. Si Less ignorait à quel point, Lucius n’en ignorait rien… 200L, c’était une peccadille pour la fortune Daee… Au-dessus de l’épaule de Less, le jeune homme interrogeait Samuelle du regard. L’expression de celle-ci changea imperceptiblement selon un très ancien code établit entre eux.

- Je paierai sa part… Mieux ! fit Lucius en se redressant, Je vous en fais cadeau, les filles… Un cadeau extravagant pour le meilleur ami, que je ne connais toujours pas, de ma future épouse !
- C’est hors de question, je paye ma part ! Et Muelle aussi ! s’insurgea l’italienne…
- Ce qui est offert de bon coeur, se doit d’être accepté de bon coeur. Librement donné, fit Sam d’une voix calme en tendant la main au sorcier, librement accepté ! Top là ! intervint-elle avec bonne humeur…
- Alors c’est dit !

Et se dégageant de sa future épouse qui tentait de le retenir, il entra dans la boutique faire ses emplettes… La facture, irait évidemment se joindre au courrier de Pierre Daee, administrateur de la fortune Daee. Lareless se retourne vers Samuelle.

- Et toi tu l'encourage! Bon, je vais faire ma part... J'insiste au moins. Vu qu'on ne sait pas quand on va le revoir...
- Quand c’est topé, c’est topé.

Elle attend, tirant légèrement sur sa robe. Une fois que Lucius fut reparu, elle l'embrasse tendrement, émue. La voix rauque :

- Tu n'étais pas obligé. Surtout que tu ne le connais pas du tout! Je t'adore tellement tu sais.

L'embrassant de nouveau, elle lui dérobe le paquet de la montre tel un pickpocket. Puis se dirige vers le fleuriste en face à grands pas tout en riant aux éclats et en tirant son amoureux par la main.

Ensembles, ils choisissent une douzaine de roses de couleurs variées. Pendant que Muelle attire l'attention de la fleuriste et que Lucius fait le guet, Lareless enchante un bouton de rose jaune aux rebords oranges. Elle y cache la montre et la referme d'un effleurement de baguette.

- Nous prendrions une carte... Celle-là, oui, ça sera parfait.

Elle n'y écrit qu'un petit mot : « Pour que tu ne sois plus jamais en retard. »

- On devrait signer vous croyez?
- Évidemment, j’ai assez contribué après tout ! fit Sam en lui arrachant le crayon des mains.

Pendant que les deux autres se décident, elle donne l'adresse de Kaitz au livreur.

- Dans les plus brefs délais. C'est urgent, dit elle d’un ton impérieux tout en laissant un généreux pourboire.

************************************************

(suite post suivant)


Dernière édition par le Sam 13 Jan 2007 - 8:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptySam 13 Jan 2007 - 8:28

Plus loin et plus tard, à Londres, dans le quartier branché le livreur se présente à la porte d'un chic appartement. Quelques coups frappés à la porte, il attends de longues secondes avant de frapper à nouveau. Encore de longues secondes qui passent, puis au moment ou il veut frapper une troisième fois, il entend un mouvement à l'intérieur.

La porte s'ouvre sur une sublime rousse échevelés, vêtue seulement d'un drap vert forêt, ce qui accentue le vert de ses yeux, sans parler du mascara qui a joyeusement débordé des limites du conventionnel.

- Oui ?
- ...
- Vous allez bien ? Vous êtes tout rouge...
- Euh... livraison... pour... euh... Rocstone... Harka... Harkai... fait-il en tendant le crayon et le bordereau de réception.
- Harkaitz, oui, bien sûr.

Sans attendre, elle signe le papier et il lui donne le bouquet de roses multicolores. Un dernier sourire et elle referme la porte, au grand dam du livreur. Elle revient lentement vers la chambre, laissant glisser le drap sur le plancher, comme une traîne. Ann Milford se doute bien que ça ne lui est pas destiné, elle n'est que de passage ici. Pourtant, elle ose ouvrir la petite carte et au moins savoir de qui ça vient. Non pas que ça ait une quelconque importance, mais par simple curiosité.

- c'était pour toi, Rocstone.
- Humpf... fait le Rocstone en question avant de se cacher sous les draps.

- Nan, c'est vrai, de jolies roses, de toutes les couleurs et un petit mot.
- Hum ?

Un long soupir d'éveil et il rabat à peine les draps pour mieux respirer. Ann pince les lèvres et tire brusquement sur les draps, dénudant complètement son amant.

- Argl, Milford !
- Mais j'te parle, écoute-moi ! proteste-t-elle en lui balançant un coussin.
- Mais j't'écoute, j't'écoute ! Fait froid ! geint-il en tatant le matelas à la recherche d'une couverture.
- Tu as reçu un bouquet de roses de toutes les couleurs et y'a même un message pour toi. C'est écrit « pour que tu ne sois plus jamais en retard ». Et y a 3 signatures. Je pense que ce sont tes copines. Tsé la jolie Less ? T'es en retard, toi ?

Ça prend quelques secondes avant que les paroles deviennent des informations qui sonnent une cloche dans la petite tête de l'endormi. Il s'assoit péniblement dans le lit et semble confus, il jette un regard par la fenêtre. Il fait nuit.

- Mon pauvre chou, j'ai été dure avec toi, hein ?
- Quelle heure il est ?
- Hum, 21h passé, pourquoi ?
- 21 HEURE ? s'exclame Kaitz, maintenant réveillé.
- Bah ouais... pourquoi ?
- Ah merde, j'devais souper avec Less et Muelle !
- Ah, et c'est maintenant que tu le dis ? Rho, avec ce message, doivent t'attendre depuis un moment, déjà.

Kaitz est déjà levé, mais sous la panique et le fait qu'il ne soit pas totalement réveillé, il tourne un peu en rond.

- J'devais les rejoindre à 17h, Less voulait me présenter son amoureux... merde !
- Oh, oh...

Le voyant dans cet état, Ann le pousse doucement mais fermement vers la sortie de la chambre.

- Allez, va prendre un verre de jus d'orange, moi j'vais sous la douche. Viens me rejoindre quand t'auras prit ton jus d'orange, j'vais te réveiller à ma manière, lui dit-elle d'un oeil coquin en se dirigeant vers la salle de bain.

Après un réveil records sous l'eau chaude, ils sautent dans leurs vêtements et Kaitz trépigne depuis quelques secondes à peine, la porte ouverte, attendant de sortir, mais Ann tarde. Postée devant le miroir à l'entrée, elle applique avec un soin méticuleux une épaisse ligne de mascara.

- Milford, j'suis déjà en retard !
- Du calme, Rocstone, sans moi, tu tournerais sans doute encore en rond près du lit. Quelques minutes de plus ou de moins va pas les tuer, et toi non plus. Même que, dit-elle en rangeant son maquillage dans son sac, j'crois bien que j'devrais conduire, t'es beaucoup trop paniqué.
- Pas question que tu prenne le volant, c'est MA voiture ! dit-il en cachant ses clés.
- Pffff, macho...
- N'importe quoi. Allez.

Quelques minutes plus tard, la Buick jaune fonce sur la route, la musique au fond. Ann, le bouquet sur les genoux Ann admire candidement les fleurs.

- Elles sont superbes ces fleurs. Y'en a même une qui n'est pas encore ouverte. Le bouton est énorme, elle sera magnifique cette rose. Un superbe jaune, et elle est veinée de rose... ou orange... j'vois pas bien à cause de la noirceur.
- Ah oui, superbe...

Il tourne la tête quelques secondes, question de porter une attention convenable à Ann, mais ce n'est pas ce qui occupe son attention.

- Le feu Rouge ! Rocstone bordel, espèce de con, t'es certain que j'suis pas mieux de prendre le volant ?

Ce fut juste, mais le nez de la Buick s'arrête pile poil au feu, non sans émettre un crissement de pneus sonore. Petite frayeur qui se change en petite colère, Ann peste contre Kaitz et lui colle quelques claques en l'arrosant copieusement d,interjections pas toutes très gentilles.

- Ok, ok, j'ai compris, arrête ! Aïe !
- J'vais finir par t'en coller une solide Rocstone ! Oh, t'as vu ?

La colère passée, Ann a maintenant l'attention porté ailleurs. Du bouton de la rose jaune veinée d'orange, une chaînette dorée s'échappe.

- Oh, mais...
- Touche pas !

Relevant les mains, Ann obéit docilement. Le Buick roule, plus lentement jusqu'au feu rouge suivant. Kaitz stoppe et porte une attention particulière au bouton jaune. Il l'effleure délicatement et la rose jaune au rebord orange s'épanouit pour laisser apparaître le cadran d'une montre.

- Oh, Waw... c'est joli, ça.

Les yeux et sur la route, et sur la montre, Kaitz la prend et la ramène devant lui. Elle est lourde et à la bonne heure. Il n'a pas trop le temps de la détailler, mais de ce qu'il en a vu, c'est de qualité.

- Ça doit pas être donné, ça... oh, tiens, les voilà, non ?

Un autre crissement de pneus et la Buick jaune s'arrête en plein milieu de la rue, puis se range brusquement sur le côté. Effectivement, Ann a raison, ce sont eux... elles plutôt... il n'y a que Less et Muelle.

Il s'éjecte de la voiture et se précipite vers elles, montre à la main. Il se jette littéralement sur Less qui disparaît presque dans son blouson de cuir usé.

- Excuse-moi, Less, j'me suis endormi, vraiment navré, j'aurais pas raté ça, excuse-moi...
- Rocstone ! Y a les flics, tu va te faire coller une contravention !
- Merde !
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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyMar 17 Avr 2007 - 14:04

Octobre 65

Poudlard ! Un mois déjà ! C'que le temps passait rapidement quand on avait des tas de gens à rencontrer. Il connaissait déjà presque tout le monde, mais personne de vraiment intéressant. Enfin, intéressant n'était pas exactement le mot. Il avait connaissance avec des élèves intéressant, mais... comment dire... aucun d'entre eux n'était spécial, rien n'avait réussit à capter son attention. En fait la plupart avaient l'air dépressif. Bon, c'est vrai que c'était la première fois que la plupart quittaient leurs parents pour si longtemps, ils avaient presque tous laissés derrière des amis et se retrouvaient dans un contexte stricte et sévère. C'était son cas à lui aussi, ses deux meilleurs amis étaient moldus et il devait presque leur mentir sur sa présence ici... mais bon, c'était pas une raison pour avoir la mine sombre... pour combattre ce phénomène, Harkaitz Rocstone avait décidé d'afficher une mine joyeuse et une attitude positive.

Seul, il marchait vers le cours dont il avait horreur... Potions... erk... c'était pour lui une torture... ennuyant à souhait... oh tiens...

Un peu plus loin, appuyée sur une balustrade, une Gryffondor, si son souvenir était exacte. Elle fixait l'horizon d'un oeil sombre, vers le soleil caché derrière un rideau de nuages gris. Il s'approche et fait mine de chercher ce qu'elle regarde. Elle tourne la tête et le dévisage. Il la regarde aussi et sa mine interrogative se transforme en un sourire rassurant.

- Oh, excuse-moi. J'essayais de voir ce que tu fixais avec tant d'intensité.

Quelqu'un de normal aurait clos ainsi le sujet ou aurait tenté de poser une question pour engager une discussion, mais pas Kaitz. Oh non, non, non. Il pose son chaudron sur le sol et s'appuie dos sur la balustrade, les mains bien appuyé, l'air innocent (notez ici que l'attitude candide de Kaitz est profondémment ancrée en lui depuis sa naissance et perdure encore à ce jour), il fixe Less.

- Quoi ?
- Rien. Enfin, si. Qu'est-ce que tu cherches au juste ?
- Rien.
- Ah. C'est vrai que c'est un joli paysage. Une très belle vue.

Il n'ajoute rien, laissant s'égrainer les secondes.

- Il fait soleil des fois ? questionne-t-elle. Son accent tranchant contraste avec l'anglais fluide du garçon.
- Euh... ouais, des fois... le plus souvent c'est nuageux.

Elle émet un petit grognement de dépit, presque de déception. Encore quelques secondes passent, puis Kaitz déclare, une pointe moqueuse dans la voix :

- Si tu veux voir le soleil, t'as qu'à me regarder, dit-il en écartant les bras pour se désigner.

Le sourire devient rayonnant et semble illuminer le couloir sombre. Se sachant fort prétentieux de faire une telle déclaration, il rigole, question d'amoindrir ses propos. Gentleman, il lui tend la main, protocole officiel de présentation oblige.

- Harkaitz Yann Rocstone.
- Lareless Mainella, répond-elle sans lui tendre la main et en le dévisageant étrangement.
- Less, décide-t-il spontanémment, tout en retirant sa main, un brin mal-à-l'aise.
- Kaitz, réplique-t-elle, comme un coup de fouet, ayant visiblement saisit le jeu.

Le bleu et le vert se jaugent quelques secondes, le sourire rayonnant du garçon illumine encore une fois le couloir.
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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyLun 30 Avr 2007 - 1:51

Holà! Holà! Ô la décadence!
Ouf! Quand j'y pense
Holà! Holà! Ô la décadence!
Le démon nous envahit, il nous fait vibrer d'envie
Estoy mui bien y tu como va

Premier pas dans le bar, premier tour de radar
Afin de trouver les complices de cette nuit d'ivresse
Quelques vampires, quelques âmes en détresse
Ils sont là, je le sens, c'est trop tard
Noyons-nous dans l'interdit et oublions la décence

Holà! Holà! Ô la décadence!
Ouf! Quand j'y pense
Holà! Holà! Ô la décadence!
Quel bordel ici la nuit, il sera bientôt midi
Estoy hui bien y tu como va

Regardez un peu les femmes qui se déchaînent
Duel au bar, elles dégainent
1,2,3 ouille, elles se sentent belles
Plus elles bougent, plus je trippe, plus la raison me quitte
Elles deviennent le point de mire, la cible de mes désirs

Holà! Holà! Ô la décadence!
Ouf! Quand j'y pense
Holà! Holà! Ô la décadence!
Un ange nous sourit, nous voilà à sa merci

Oui, nous voyons donc notre héros s'approcher de la victime d'un pas lent, mais décidé quand même. Un dernier ajustement, les vêtements, tout va bien, oui, la braguette, on la referme. Il s'approche de la dame, un croisement de regards, il parle, il parle et il lui dit :

Je te promets d'être tendre
Comme l'ont promis avant moi
Ceux qui n'ont pas su attendre
Et que tu ne revis pas

Me dirais-tu la manière
Pour apprivoiser ton corps
Quel parfum, quelle lanière
Te fera gémir encore

Je ne sais pas qui tu es
J'te dis pas que je t'aime
Je ne prends pas ta main
Mais j'te tendrais bien la mienne

Il y a façon de parler
Y a aussi façon d'agir
Un peu de laisser-aller
Pour le meilleur du plaisir

Holà! Holà! Ô la décadence!
Ouf! Quand j'y pense
Holà! Holà! Ô la décadence!
Quel bordel ici la nuit, il sera bientôt midi

Holà! Holà! Ô la décadence!

Hôla la Décadence
Les Respectable
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MessageSujet: Re: Archives Rocstone   Archives Rocstone EmptyDim 20 Mai 2007 - 3:31

Juin 81
Par un bel après-midi ensoleillé.



Une discussion d'homme à homme, de père à fils, de tout et de rien, dans le plus beau des jardins d'Angleterre. Un peu plus loin, assise dans l'herbe, Dame Rocstone fait face à un rosier et en caresse délicatement les pétales en fredonnant doucement.

Cognac à la main, boisson favorite de Rocstone Senior oblige, ils le sirotent tranquillement en bavardant tranquillement. Mais depuis quelques minutes, ils observent attentivement Judith qui rigole toute seule.

- Comment vous faites pour supporter ça jour après jours ? Elle rigole toute seule à fixer le rosier...
- Tu faisais pareil quand tu était petit.
- Je peux comprendre quand on a trois ans, mais merde, c'est ma mère !
- Ne sois pas si vulgaire, c'est de ta mère que tu parles. Et puis, elle n'est pas toujours comme ça.
- Elle est souvent "normale".
- Non, doit concéder Walter.

Un silence plane entre les deux hommes, entre le père et le fils. Le silence dure quelques minutes, quand soudain la question fuse.

- Vous avez une maîtresse ?
- Comment oses-tu prétendre un truc pareil ! s'emporte Walter.
- J'ai dit ça comme ça... je ne voulais pas vous froisser.
- Humpf...

Kaitz abandonne la partie, c'était peut-être pas une bonne idée d'aller sur ce terrain glissant. Il reporte son attention sur sa mère, qui "discute" avec le rosier. Un ange passe.

- Non, jamais. Et il n'en est pas question.

Kaitz tourne la tête et regarde son père. Celui-ci a le regard rivé sur Judith et ne cille pas. Il brille dans le regard ciel d'été dont il a hérité une étincelle qui différencie les amoureux des passionnés. C'est une étincelle dans le regard que Kaitz a toujours su détecter. Pratique de savoir le détecter pour éviter de briser des vies... surtout dans la pénombre d'un bar. Il se demande ce que ça fait de poser ce regard sur quelqu'un. À voir son père, ça doit être merveilleux.

- Comment vous faites ?
- Comment je fais quoi ? demande-t-il en détachant le regard, presque à regrets.
- Pour voir mère dans cet état et ne pas avoir envie d'aller voir ailleurs.
- Pourquoi j'irais voir ailleurs ? J'ai ta mère.
- Oui, mais elle est... elle est...
- Folle ?
- Non, cest pas ce que je voulais dire, je...
- Cliniquement, elle est folle.

Kaitz hoche la tête, effectivement, elle est folle... quelqu'un de normal ne bavarde pas avec les rosiers... un autre silence gêné s'installe. Walter et Harkaitz avaient rarement des discussions si émotive. Kaitz se plonge dans son verre de cognac, tentant de noyer ces question qui le titillent depuis un moment. Encore une fois, c'est son père qui brise le silence.

- Tu n'es pas le seul à penser ainsi. Même que la plupart de mes amis m'ont laissé entendre que je devrais la faire enfermer à Ste-Mangouste ou dnas une aile du manoir et me trouver des maîtresses, comme tu dis et bla bla bla...

Walter se tait et prend la bouteille et la désigne à son fils, question de remplir son verre, ce que le fils s'empresse de faire. Une fois les deux verres remplis, Walter poursuit.

- J'avoue y avoir songé sérieusement. Je m'était même procuré tous les papiers. Mais j'les ai jeté au feu.

Kaitz, étonné, dévisage son père dont le regard est amoureusement posé sur son épouse. Kaitz croit y déceler une lueur de regrets.

- Je n'ai pas pu me résoudre à le faire. Comment je pourrais le faire ? Kaitz ne parle pas, gêné par l'ouverture si rare de son père. Walter se retourne brusquement vers son fils et le dévisage à son tour. Pourquoi tu m'as posé cette question ?
- J'en sais rien... ça m'est venu tout seul... j'aurais pas dû... dit Kaitz, ne sachant plus trop où regarder.
- Non, tu as bien fait... j'ai la réponse, tu sais.
- Quelle réponse à quelle question ?
- Tu m'as demandé pourquoi je n'allais pas voir ailleurs, même si elle est folle et probablement plus vraiment ce que doit être une épouse. Tu veux savoir ce qui me pousse à rester ici, avec elle, même si elle te prend pour moi et qu'elle me considère comme le gentil monsieur qui l'héberge la plupart du temps.
- Non, c'est pas ce que j'ai posé comme question.
- Je sais, mais c'est ce que tu veux savoir, n'est-ce pas ?
- C'est vrai que...
- Parce que je lui ai juré.
- ...
- Oui, le mariage, les phrases du rituel qui est pratiquement le même dans toutes les civilisation, les pays, les religions. Je lui ai juré de l'aimer, de la protéger et de l'aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare.
- Ah oui, c'est un serment... mais rare sont ceux qui l'observent jusqu'au bout...
- Ce n'est pas l'unique raison, Harkaitz... quand j'ai réfléchit à la possibilité de la placer... je me suis rendu compte que de la savoir près de moi, peu importe son état est vital pour moi. Je me suis imaginé sans elle et j'ai étouffé. Vraiment, j'ai cru mourir. Nous sommes mariés depuis plus de 30 ans et je lai vu la première fois il y a près de 40 ans. J'avais 11 ans, à notre entrée à Poudlard. J'avais 11 ans Harkaitz et j'me me souviens avoir pensé que c'était avec elle que je passerais ma vie. À côté d'elle, toutes les autres avaient des défauts. Oh, j'en ai croisé de très belles femmes, certaines sont probablement plus parfaites que Judith, mais elles ne possédaient pas tout ce que Judith possède. L'une n'avait pas son sourire, l'autre n'avait pas son regard, une autre n'avait pas sa démarche, ni ses cuisses. Et je n'en ai jamais douté avant d'aller chercher ses maudits papiers. Juste imaginer la vie sans elle me rend malade. Elle est mon souffle e vie, ma raison de vivre, mon étincelle de vie, la flamme qui m'allume. Sans elle je m'éteinds, j'étouffe.

Un autre silence. Walter a un subtile reniflement qu'il tente de masquer en un toussotement. Il boit une gorgée de son cognac, le bleu ciel légèrement embué.

- Tu sais, Harkaitz, tu verras que quand tu trouveras la tienne, tu aura beau regarder toutes les autres et les trouver superbes, avec tout plein de qualités exceptionnelles, mais aucune ne les aura toutes, ni aucune n'aura tous ses défauts. Elle ne sera probablement pas une perfection, mais elle sera ton idéal. Et j'aurai enfin un petit-fils, conclue Walter avec un grand sourire.

Harkaitz sourit et rigole. Judith quitte son rosier, non sans lui dire aurevoir et avance vers eux, souriante.

- Faudrait d'abord trouver la femme, ensuite j'aurai peut-être la chance d'avoir des enfants.
- De la chance ? Tu as eu ta chance. La prochaine fois, faudra que tu choisisses, lance Judith d'un ton joyeux en passant près d'eux et en s'éloignant d'un pas léger.

Walter et Harkaitz se regardent, puis Walter secoue la tête dnas un haussement d'épaule d'une totale incompréhension.
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