Domaine Rocstone

À Alltsigh en Écosse, le Domaine Rocstone est une vaste terre un peu en retrait des berges du Loch Ness qui appartient à la discrète famille Rocstone depuis des siècles. Les Rocstone n'ayant qu'un seul héritier mâle par génération, ils n'ont jamais essuyé de guerre d'héritage.

La fortune des Rocstone est nébuleuse et personne jusqu'à maintenant n'a réussit à établir à combien elle s'élève. Cependant, il est indéniable que les Rocstone n'ont jamais souffert d'un manque quelconque d'argent. Personne non plus ne s'intéresse vraiemnt à découvrir le pourquoi du comment les Rocstone n'ont jamis craint pour leur fortune s'ils ont tous vécu uniquement que de leur fortune. Le fait qu'ils n'attirent pas nécessairement l'attention sur eux peut expliquer ce manque d'informations.



... à suivre...

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Sir Philippe Healthstone 3e du nom chasse dans les fins fonds du domaine Rockstone. Chasse a courre au renard. Sur son pur sang noir, il suit nonchalamment sa meute, le cor à la hanche et la carabine à l'épaule.

Les yeux d'un bleu irréel, les cheveux d'un blanc éclatant, le noble vieillard habillé en vêtements de chasse ne laisse transparaitre nullement son appartenance au monde des sorciers.

Mais l'ombre dans les fourrés, qui le suit depuis son départ à l'heure de midi lui le sait. Il sait que Sir Philippe Healthstone 3e du nom, éminent juge du magenmagot est celui qui l'a condamné a croupir dans cet endroit miteux, condamné a subir attaque sur attaque des détraqueurs. Il l,a condamné à une mort lente, a cause d'une garce rousse qui l'a ensorcelé avant de le tromper sans vergogne.

Le regard d'acier est aussi acéré que des balles de fusils. Il lui faut attendre, les chiens sont un obstacle majeur. Il faut attendre qu'il s'arrête pour la nuit. Pas de magie majeure, il ne veut pas voir la brigade d'intervention rappliquer, un seul sort lui sera nécessaire, un sort mineur. Qu'ils le trouvent donc pourrissant, à moitié mangé par les bêtes sauvages.

Justement, le soir tombe, l'heure du crime sonnera bientôt. Toujours caché dans les buissons, Halewyn suit la progression jusqu'à un pavillon de chasse flanqué d'une minuscule écurie. Il attend encore, le temp que les chiens soient enfermés dans leur chenils, abreuvés et nourris. Et que le cheval soit en train d'être brossé. Il peut voir la haute silhouette du juge se découper par la porte de l'écurie. Les chiens, en train de bouffer, se sont tus voilà longtemp.

Il est temp d'agir.

Sortant de sa cachette, Halewyn se redresse, secoue sa cape un peu pour dégager les feuille, puis se dirige d'un pas décidé vers l'écurie. Fidèle à son caractère, il va droit au but. Dégainant sa baguette d'ébène, il la pointe sur le mage et récite mentalement

Pétrificus totalus!

Et voila le papillon épinglé. Le pauvre juge ne bouge plus. En fait, il ne lui était jamais venu à l'esprit que quelqu'un en veuille à sa vie. A vrai dire, tout ceux qui auraient pu lui en vouloir sont a Azkaban...

tous sauf un.

Halewyn passe a coté du cheval et l'enlève, l'amenant dans son box. Puis il retourne devant le juge. Celui ci a peine à retracer le visage taillé a coup de serpes, il est vrai que quand il l'a envoyé à une mort lente, Halewyn était plutôt grassouillet. La voix grave et rauque sonne doucement. Les ombres causés par la lanterne dansent de facon inquiétante sur le visage de l'homme.

Sir Philippe Healthstone 3e du nom ... Je t'avais promis quelque chose quand tu m'a envoyé pourrir, je viens tenir ma promesse. Te rappelle tu ce soir là?

Je vais t'aider à te rappeler.

Prenant des pinces, il redresse les crochets à selle, les mettant droit comme des clous. Prenant le vieillard qui ne pèse pas plus que trois plumes, il le soulève légèrement et le propulse sur les clous de fortunes ainsi formés. Dans un craquement sonore, ceux ci lui traversent les épaules.

Après, il lui enlève sa baguette ainsi que tout objet pouvant servir d'armes Puis il annule la sort de pétrification. Les chiens, sentant l'odeur du sang se mettent à grogner et à geindre.

Les prunelles bleues du juge rencontrent celles d'acier. Hoquetant de douleur, le juge conserve sa dignité. La voix égale, l'assassin continue.

Je vais te répéter ce que tu m'as dit ce jour là. Peu importe le genre de personne que tu es, la justice est aveugle. Ce n'est pas seulement ta femme et son mari, je te condamne pour toute tes victimes passées.

Halewyn sort sa dague dont la lame étincelle à la lumière de la lanterne. Horrifié et terrifié, le juge ne peut qu'articuler

Coeurd'Acier...

Mwaip bonhomme. Et la justice est aveugle à ce qu'on dit.

Vif comme l'éclair, il lui transperce l'oeil gauche. Le juge oublie toute dignité et pousse un bref cri de douleur.

Alors permet moi d'appliquer la mienne

Halewyn lui transperce l'autre, passant au travers de la paupière résolument fermée. Le sir pousse un autre bref hurlement.

Tu veux quoi? Mes excuses du fric?

Je veux ton coeur mec, j'en ai de besoin. Pis en plus tu me le doit

La caméra se retire quelque peu, laissant Halewyn à son ouvrage. Quand la caméra revient, les cris du juges se sont depuis longtemp tus. Celui-ci, accroché et au bout de son sang, a la cavité abdominale vidée, la lanterne y étant inséré. Au sol, à ses pieds, dessiné en sang, un phoenix noir.

J'espère que ca éclairera ta lanterne mec..

L'assassin a le coeur dans un ziploc. Il accroche le hibou affecté au pavillon et après avoir mis dans une boite une note avec le coeur, il lui donne le petit paquet.

Le directeur d'Azkaban, ou qu'il soit. C'est urgent.

Le volatile cligne des yeux, puis s'envole a tire d'aile, le poid de son coli n'étant pas assez pour qu'il en soit incommodé.

Halewyn libère les chiens. Ils resteront avec leur maitre, il en est sûr. Pour le cheval, il lui flanque une bonne ration de foin. Si le monde est pas con, ils trouveront le juge assez tôt.

Après avoir tout mis en ordre, il s'éclipse dans la nuit.

Dame Rocstone se dit que de si bon matin, c'est propice à une agréable balade à cheval. Le soleil commence à peine à étendre ses rayons au-dessus de l'horizon, mais ce n'est que temporaire. Visiblement, la journée sera sombre. Un lourd plafond nuageux arrive en sens inverse. Pantalon d'équitation, chemise blanche et bombe (casque d'équitation) sous le bras, elle se dirige d'un pas allègre vers les écuries. Elle a bien envie de profiter un peu des rayons du soleil avant qu'ils ne disparaissent au-dessus des nuages.

Le gentil monsieur Rocstone (comprendre Walter) dort encore. Elle aurait bien aimé qu'il l'accompagne, il est si gentil, mais il dort encore. C'est vrai qu'il est tôt. Dommage que Walter (comprendre Kaitz) soit encore absent. Il l'était souvent ces temps-ci. Elle se demandait bien ce qui le retenait ailleurs. Il avait pourtant dit qu'il passerait bientôt. Tout était étrange ces derniers temps. Mais bon, ce matin, il faisait bon. Quoique quelque chose d'étrange flotte dans l'air. Judith remarque que les fées matinales sont absente. Étrange, elles étaient pourtant toujours présentes, sauf lorsque quelque chose de grave se tramait. Mais le matin était si bon...

Lorsqu'elle entre dans l'écurie, l'air est lourd, une étrange odeur y flotte. Elle hausse les épaules, ça ne doit pas être bien grave. Un grondement se fait entendre, elle reconnaît les chiens du monsieur qui est venu dîner il y a deux jours. Il était très gentil, lui aussi. Comme monsieur Rosctone.

- Oh, bonjour les chiens. Mais qu'est-ce que vous faites là. Vous avez l'air énervés. Vous venez vous balader avec moi ?

Les chiens cessent de grogner en entendant sa douce voix, mais restent nerveux. C'est alors que dans la pénombre à l'intérieur de l'écurie, elle remarque une silhouette tenant une lanterne devant elle, croit-elle. La lumière de la lanterne l'empêche de bien voir.

- Oh, je ne vous avais pas vu. Elle met une main devant la lumière pour mieux voir. Ça lui semble étrange... elle s'approche, lentement. Les battements de son coeur s'accélèrent... tout ça la trouble... Monsieur ?

Plus Judith approche, plus elle a peur. Rendue assez près, elle sent quelque chose de collant au bout de sa botte. Elle baisse les yeux, puis voit une traînée rougeâtre, épaisse... sa lèvre tremble, elle croit y voir un oiseau tracé sur le sol. Quelque chose ne vas pas, le monsieur ne bouge pas... elle approche encore un peu, puis petit à petit, elle commence à cerner la scène. C'est affreux, terrible. C'est le juge, l'ami de monsieur Rocstone, celui qui est venu dîner il y a deux jours...

Une larme scintillante coule sur la joue de dame Rocstone. Elle se met à trembler de tous ses membres. Elle s'approche encore un peu, évitant le sang, puis là, elle voit toute l'horreur de la situation.

Un long hurlement, strident résonne dans toute la cour et même à l'intérieur du manoir. Walter se lève d'un bond et regarde par la fenêtre. Il y voir Judith remonter l'allée vers l'entrée du manoir. Une domestique sort du manoir et Dame Rocstone se jette dans ses bras en pointant l'écurie. Le jardinier réagit et se dirige vers l'écurie, suivi de son élève. Rocstone n'en attend pas plus, il enfile sa robe de chambre et descend à toute vitesse.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé, demande-t-il en sortant. Judith abandonne la domestique et se jette dans ses bras.
- Il... ya... le mons... le monsieur.... Healthstone... il est... il... est...

L'élève du jardinier sort en trombe de l'écurie, s'appuie contre le mur et vomi un bon coup. Le jardinier sort peu de temps après, en chancelant. Il ne recrache pas son déjeuner, mais il est pâle. Rocstone réconforte son épouse, puis la confie à la domestique, l'enjoignant de la rentrer à l'intérieur. L'intendant du Domaine Rocstone rejoint rapidement le propriétaire. Tous deux filent vers l'écurie.

- C'est quoi ?
- Je sais pas ce... ce que c'est... mais Healthstone est... mort...
- N'entrez pas... appeler le autorités... c'est horribleeeeeerg...

Le pauvre élève est mal en point. Malgré les protestations du jardinier et de son élève, Rocstone, en digne propriétaire tient absolument à voir ce qui se passe. Pas question de rester ignorant de choses si graves. Il entre donc dans l'écurie, suivi de l'intendant qui ne veut pas être en reste. Ils approchent et constatent rapidement l'horreur qui s'est produite.

L'intendant laisse s'envoler une flopée de jurons indigne d'un intendant. En temps normal, Rocstone l'aurait réprimandé, mais ce n'était pas un temps normal. D'ailleurs, si Sir rocstone avait eu la moindre tendance à jurer, tous les mots qu'il aurait pu connaître lui seraient monté aux lèvres. D'un autre côté, c'était si horrible qu'aucun mot ne pouvait sortir. Il serait probablement encore en train de regarder la scène, pétrifié si l'intendant ne l'avait pas tiré vers la sortie. Une fois à l'air libre, il retrouve la parole.

- Faites appeler les autorités... et faites venir Kaitz...

Rocstone fils ne tarde pas à rappliquer, mais ne cherche aucunement à aller vérifier les dire de son père. Rassurer sa mère et son père tout en prenant les choses en mains, pour épargner ses parents après ce qu'ils viennent de voir. Son père était rarement impressionnable, il gardait toujours son sang froid. Elle le voyant dans cet état, il ne pouvait s'agir que d'une horreur indescriptible. Kaitz console tendrement sa mère qui est aux prise avec des sanglots incessants et incontrôlable.

C'est donc installés dans le salon annexé au hall que les premiers intervenants découvriront les Rocstone.

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---> autres temps...

Dans certaine sphère de la société des sorciers, en particulier auprès des très vieilles familles, Georges Jinx Daee est tout simplement désigné par Jinx. Jeu de mot ou orthographe créative cachant le sobriquet djinn?

Georges Jinx Daee est le chroniqueur de sa génération. Il est dangereux de déplaire à un chroniqueur : ceux qui rédigent l’histoire ont le choix du point de vu. Georges Jinx Daee avait écrit lui-même la nécrologie de la cadette de ses enfants. Il déplorait l’épitaphe qu’elle s’était choisi, gravée dans la pierre :« Excusez-moi pour la poussière… » Ceux qui l’avait vraiment connu, reconnaissait là toute la subtilité du sarcasme : elle ne s’était certainement jamais excusée de quoi que ce soit.

Samuelle était morte. Cela n’aurait pas du être mais c’était inévitable. Georges Jinx Daee avait autorisé et validé le choix de ses enfants lorsqu’ils avaient choisi Samuelle. Il savait alors parfaitement ce qui allait arriver. Il n’avait pas hésité. Que sont empreinte soit restée était cependant inattendu. C’était lui qui avait avisé la Chimera qu’elle était la gardienne du secret des pierres de garde. Puis Samuelle l’avait su… Stupéfiante enfant… Il est toujours difficile de savoir la vérité avec Sam, elle n’est pas complaisante, elle ne se livre pas facilement, c’est une magnifique menteuse. Elle avait menti dès son plus jeune âge, on n’avait jamais pu lui faire confiance, l’admettre dans le cercle, lui faire passer les rites… Plus elle vieillissait plus elle devenait dangereuse… l’avoir laissé assassiné ne l’avait-elle pas rendu encore plus instable? Que sait-on vraiment des ectoplasmes?

George Jinx Daee avait transplanné dans le parc de bon matin. Le petit homme avait les cheveux gris acier, brossé vers l’arrière. Il était vêtu de vêtements taillés très près du corps, comme ajustés pour ne pas entraver ses mouvements. Il marchait, foulant l’herbe sans le moindre plaisir, une canne à pommeau dans la main, la tenant par le milieu parce qu’il n’en avait certainement pas besoin. Il y avait dans son maintient ce petit quelque chose, cette ferveur qu’on les hommes inflexibles, ardents et décidés. George Jinx Daee toqua à la porte et demanda à s’entretenir avec Walter Rocstone.

Un matin comme les autres qui se lève sur le Domaine Rocstone. Dès que le soleil laisse filtrer un rayon, Judith est réveillée et prête pour une autre journée. Habillée, elle descend pour le petit déjeuner. C'était toujours en passant devant la porte de la chambre de Walter qu'elle le réveillait. Il le devinait, même s'il dormait profondémment. Une impression d'un éclat de soleil du côté où le soleil ne pouvait paraître. Il se réveillait alors, prenait son temps pour s'habiller avant d'aller lui aussi déjeuner.

Walter avait aujourd'hui choisit une tenue décontractée... il ne travaillait pas de toute façon. Pantalon de velours noir et chemise sur mesure dans un ton de bleu parfaitement harmonisé au regard bleu et aux cheveux beaucoup plus gris que châtains. Eh oui, pour Rocstone Senior, le pantalon de velours noir est décontracté, surtout parce qu'il n'avait pas de cravate et que le bouton du haut n'était pas boutonné.

Il était d'ailleurs en train de déjeuner lorsque Berthe vint le voir.

- Monsieur Daee est ici. Je l'ai fait patienter dans le premier salon.
- Vous lui avez offert du Cognac ?
- Oui, Monsieur.
- Bien.

Et Walter termine tranquillement son petit déjeuner. Quand on arrivait si tôt, y'avait plus de chances d'attendre que si on arrivait dans le milieu de la matinée. C'était élémentaire. Mais bon, quand même, Walter n'était pas mesquin de nature, il ne fait pas exprès pour allonger le temps. Disons que Jinx peut se permettre d'attendre 15 minutes. C'est donc 15 minutes plus tard que Walter entre dans le premier salon.

- Jinx. Ça faisait un moment déjà. Que me vaut l'honneur de votre visite ?

Avec Jinx, il devait s'attendre à tout. De la bombe à la simple visite de courtoisie, il devait être prêt à tout.

Georges Jinx Daee faisait face à la fenêtre, debout, le verre de cognac plein posé à côté de lui. Il observait le parc se libérant des brumes du matin… C’était là une attitude tellement familière que Walter fit tout de suite le rapprochement : Sam avait aussi cette façon pensive de se tenir à la fenêtre.

« Je n’aime pas attendre, Rocstone… » fit le petit homme d’une voix ne trahissant aucun agacement. C’était un fait, une information froide et répétée. Jinx n’aimait pas attendre… « Je suis venu en tant que légataire testamentaire, régler quelques questions personnelles. La succession de ma fille cadette est sur le point d’être réglée… La famille tient à vous remercier de la sympathie que vous avez montré lors de son décès. » En effet, la nécrologie de Samuelle, surtout parce qu’elle était membre de la famille Daee, avait circulé auprès des vieilles familles. Ainsi Walter Rocstone l’avait-il rapidement apprit.

« Votre famille était proche de ma fille, n’est-ce pas? » dit-il en utilisant une formulation possessive. Votre famille avait-il dit. Ma fille, avait-il dit. Il regardait les photos accrochée au mur. Des photos version sorcier et des photos version moldu… « Samuelle m’a récemment dicté ses dernières volontés… Curieusement elles étaient raisonnables. Vous avez de la place dans vos écuries? L’horrible bête que votre voisin lui a offert, Tambour, fait partie du lot… »

- Je n’aime pas attendre, Rocstone…

Walter hoche la tête, mais ne réplique rien. C'était inutile de toute façon. Lui, il n'aimait pas être dérangé durant son petit déjeuné. Chacun ses lubies.

- Je suis venu en tant que légataire testamentaire, régler quelques questions personnelles. La succession de ma fille cadette est sur le point d’être réglée… La famille tient à vous remercier de la sympathie que vous avez montré lors de son décès.

Walter hoche la tête à nouveau, l'air un peu plus grave, plus solonel. Après presque 3 ans, ça se terminait enfin ? Y'avait des successions plus longues que les autres. Probablement vu la quantité d'enfants, ça devait devenir un casse-tête. L'héritage des Rocstone ne causait que peu de problèmes à la succession. Le fils héritait du père, point. Ça durait ainsi depuis des siècles.

- Votre famille était proche de ma fille, n’est-ce pas?
- Samuelle a toujours été la bienvenue ici, dit-il, aussi naturellement que si on avait parlé d'une toute autre personne que Samuelle Daee.
- Samuelle m’a récemment dicté ses dernières volontés… Curieusement elles étaient raisonnables. Vous avez de la place dans vos écuries? L’horrible bête que votre voisin lui a offert, Tambour, fait partie du lot…
- J'ai de la place. Tambour est le bienvenue. Si vous estimez raisonnables les dernières volontés de Samuelle, je tâcherai de les accomplir.

Restait à savoir si elles étaient vraiment raisonnable, du moins de son point de vue à lui.

Sans la déboutonner, Jinx fouilla dans la poche intérieure de sa veste. Lorsqu’il ressorti sa main, il tenait une mince liasse de papier et un petit sac. Il s’agissait d’un cercle de peau de chevreuil replié et noué par un lacet. « Ce sont ses pierres. Ses pierres personnelles. » fit-il en lançant le sac au travers de la pièce en direction de Walter. « Vous savez ce que sont les pierres des Daee. J’aurais préféré les garder sous mon contrôle, mais Samuelle semble croire que vous seul êtes digne de les garder. Ceci ne doit jamais tomber entre les mains d’un non-initié, pas même votre fils. »

Jinx observa attentivement la réaction de Rocstone… Les pierres personnelles d’un Daee sont sa mémoire, son âme et son cœur. Elles reflètent ce qui importe pour chacun d’eux. Il n’y a pas de pierres plus chères, plus sensibles, plus puissantes.

« Samuelle n’a jamais été la bienvenue nul part. » le contredit Jinx. « J’en sais quelque chose… » affirma-t-il en plissant les yeux suspicieusement. « Qu’est-ce qu’il y avait entre vous? Qu’est-ce que vous lui avez promit pour obtenir autant d’elle? Je me le suis toujours demandé… »

Le regard ciel d'été de Walter observe Jinx, se demandant bien ce que Samuelle a bien pu inventer cette fois. Daee en sort un petit sac pâle et le désigne comme étant les pierres de Samuelle. Et il les lui lance. Walter les attrappe au vol, avec une aisance surprenante pour un homme si placide. Il lève le sac au niveau de ses yeux, sent bien les pierres à l'intérieur, mais n'essaie pas d'ouvrir le sac. Sa mâchoire se serre et il fronce les sourcils.

- Samuelle n’a jamais été la bienvenue nul part. J’en sais quelque chose…

Contre toute attente, il sourit et le regard bleu vient se reposer sur Jinx.

- Qu’est-ce qu’il y avait entre vous? Qu’est-ce que vous lui avez promit pour obtenir autant d’elle? Je me le suis toujours demandé…
- Et si c'était le contraire, Jinx ? Et si c'était Samuelle qui avait promit pour obtenir quelque chose de moi ?

Les doigts de Walter se referment sur le petit sac.

« Si vraiment Samuelle vous a donné sa parole, alors je marquerai ce jour d’une pierre blanche dans nos champs de pierre… » nota Jinx d’un ton sarcastique qui montrait qu’il n’y croyait pas du tout. « Je connais ma fille. Elle n’est pas généreuse, elle ne donne rien d’elle-même, elle garde tout pour elle sans jamais s’engager ou s’exposer. C’était une enfant avide et cruelle qui prenait ce qu’elle désirait. »

« Ma seule hypothèse est que vous aviez quelque chose qu’elle eut désiré, quelque chose qu’elle ne pouvait simplement vous prendre… Quelque chose qu’elle ne pouvait trouver qu’ici… Ce quelque chose vous a permit de la contrôler… » poursuivit-il d’un ton rêveur tout en rejoignant Walter de son côté du petit salon. « C’est remarquable étant donné que nous nous y sommes tous cassés les dents. »

Le ton et l’attitude de Jinx montraient une réelle admiration teintée, peut-être, d’une touche de jalousie. Georges Jinx Daee avec dirigé sa famille d’une main ferme et assuré tout au long de cette génération. Sa fille cadette avait toujours été le grain de sable dans l’engrenage. Encore aujourd’hui elle était imprévisible et impossible à contrôler. Une petite ombre sur son règne… Il aurait tant voulu savoir comment enchaîner Samuelle.

D’un geste sec Jinx interrompit le cour de ses réflexion, tendant une mince liasse de papier à Walter. « Sam ne s’est pas choisi d’héritier… Encore là, elle ne donne r-i-e-n. Toutes ses affaires seront laissées tel quelle dans le hangar à bateau. Il semble cependant que ceci ne soit en sécurité nul part ailleurs qu’entre vos mains… »

Walter ne disait rien, se contentant d'écouter. Le problème avec Jinx, c'était justement son désir de contrôler. On ne pouvait pas contrôler Samuelle. Il fallait laisser aller les choses et être là au bon moment. Lui offrir un verre d'alcool fin et lui proposer une partie d'échec. Rien de plus, rien de moins.

- Sam ne s’est pas choisi d’héritier… Encore là, elle ne donne r-i-e-n. Toutes ses affaires seront laissées tel quelle dans le hangar à bateau. Il semble cependant que ceci ne soit en sécurité nul part ailleurs qu’entre vos mains…

Et Jinx lui tend un petit paquet de feuilles. Walter les prend avec précautions, les examine puis les glisse dans sa poche intérieur de son veston. Le petit sac de pierre les rejoint.

- Tout ceci restera en parfaite sécurité, que Samuelle ne s'en inquiète pas.

Il replace son veston, lissant les plis de manière impeccable, le regard concentré sur son veston, jusqu'à ce qu'il le dirige vers Jinx.

- Si ce sont les dernières volontés de Samuelle, il en sera fait ainsi. Samuelle a toujours été la bienvenue ici et elle l'est toujours.

-J'ignore si ce sont ses "dernières" volontées, mais soit. Je vous ferai mener Tambour d'ici peu de temps. Portez-vous bien, vous et votre femme.

Et sur ces bonnes paroles, Jinx prit la tangeante.

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12 avril 1983


Harkaitz est nerveux. Il surveille l'entrée de dalles de pierres menant à la porte utilisée. Il trépigne en jetant de brefs coups d'oeil au pendule qui égraine les secondes et les minutes avec une lenteur incroyable. Il n'avait pas insisté pour l'escorter jusqu'ici, elle avait dit qu'elle trouverait toute seule. Il se doutait bien qu'elle ne pourrait pas se tromper, il lui avait tout fourni. Seulement, plus le temps passait, plus il se demandait si elle n'avait pas finalement changé d'idée. Elle avait mit tant de temps à se décider... sa main s'agite le long de sa cuisse, nerveusement.

La sonnerie retentit comme un gong dans ses oreilles, vibrant jusqu'à sa moelle épinière. Merde, elle a utilisé la porte principale... il aurait dû s'en douter, bon sang ! Il quitte en vitesse son poste d'observation inutile et se rue vers la porte principale. En tournant le coin, il manque de percuter son père qui arrive pour répondre aussi à la porte. Walter, comme à son habitude même en vacances est d'une élégance sophistiquée dans son pantalon de velours bleu marin et sa chemise trois tons plus pâle, faisant ressortir le bleu translucide de ses yeux. Le père et le fils se rattrapent pour éviter la perte d'équilibre.

- Excusez-moi, j'allais répondre à la porte, dit Kaitz en tentant de se dégager pour aller ouvrir la porte.
- Hé, oh, tout doux, Harkaitz. Tu transpires la nervosité, c'est terrible. Par toutes les entités, tu es plus nerveux qu'un adolescent à son premier bal. Ce n'est pourtant que Lareless qui vient en fin de semaine.
- Oui, mais vous savez, avec ce qui s'est passé...
- Ressaisis-toi, grands dieux. Restes avec ta mère, j'vais aller ouvrir la porte, moi.

Et papa Rocstone pousse son fils vers sa mère qui lui prend le bras et lui sourit chaleureusement. Judith a mis sa très belle robe rose tendre, celle qui se marie si bien avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds aux fins fils argentés. Kaitz, lui, s'est contenté d'un jeans propre et de son habituelle t-shirt orange.

Walter ouvre lui-même la porte, malgré le regard incertain de la domestique.

- Ah, Lareless, c'est un véritable plaisir de vous revoir. Entrez, Berthe s'occupera de vos valises.

Une merveilleuse journée au domaine Rocstone. Il fait un froid de canard, Lareless a été invitée par Harkaitz Rocstone, le professeur de magie noire, à venir passer la fin de semaine seule au domaine pour l'aider à retrouver la mémoire. Elle a réussit à se libérer pour la fin de semaine. Elle est curieuse a vrai dire. Il y a tellement de gens qui lui disent que Rocstone compte beaucoup pour elle.

Depuis son amnésie, elle ne se rappelle pas des souvenirs avant le combat épique dans le bureau de Khalina. Mais bon c'est une autre histoire.

Mais, en ce moment, elle ne se rappelle strictement d'aucun des occupants de cette imposante demeure. Hésitante, elle monte les marches, sa valise à la main, et sonne à la porte.

Ah, Lareless, c'est un véritable plaisir de vous revoir. Entrez, Berthe s'occupera de vos valises.

Less entre timidement, donne sa valise d'un air gêné. Elle se demande si c'est une bonne chose d'être venue ici. Hiro avait peut-être raison en fin de compte de ne pas vouloir la laisser seule avec Rocstone.

- Oh, Lareless, lance Judith, visiblement ravie et lui sautant presque au cou. Ça fait si longtemps que vous êtes venue nous voir ! Oh, vous êtes bien jolie, comme toujours ! Vous avez maigri par contre. Votre santé va bien ?

La jeune femme se fige, avant de rendre l'accolade

- Mère...
- Judith, très chère, laissez Lareless entrer et prendre ses aises avant de lui sauter dessus, rigole Walter.

Hem... trouver quelque chose à dire, à faire... Lareless ne partage pas l'hilarité de Walter. Elle le dévisage soigneusement par contre, frappée par la ressemblance entre le père et le fils. Un vestige de souvenir essaie de se frayer un chemin, mais il ne réussit pas.

C'est charmant chez vous... Je vous remercie de m'acceuillir

- Je suis ravi que tu sois venu...

Le regard émeraude se porte sur le ciel d'été de Kaitz. Elle a une brève pensée sur ce qu'un homme de bientôt trente ans peut faire à habiter encore chez ses parents. Mais elle se rappelle que ca doit être plus pratique, la grande majorité du temp il habite a Poudlard.

Merci...

Dit elle avec un laconisme qui ne lui ressemble pas. En fait, on croirait voir débarquer la jeune étudiante de Poudlard avec l'accent à couper au couteau.

C'est tout... merci... oui, mais... le père et le fils se lancent un bref regard, un peu gêné par la situation. Pourtant Kaitz s'était fait un scénario mental, mais tout s'est évaporé comme glace au soleil. Judith. Belle Judith. Candide, elle récupère encore la situation.

- Oh, Lareless, j'ai fait préparer votre chambre et comme il commence à faire un peu frisquet, je je suis moi-même allée ajouter deux couvertures de laines et la courte-pointe que vous m'avez aidé à faire. J'ai fait ajouter ces couvertures puisque vous dormez toujours les fenêtres ouvertes Judith est tout sourire, sourire qui disparait brusquement. Je vous ferai aussi apporter des biscuits au miel, ajoute Judith en détaillant Less et en fronçant les sourcils.

Judith ne semble pas vraiment apprécier ce qu'elle voit. Elle trouve Lareless beaucoup trop maigre. Elle lui semble malade. elle jetteu n rapide coup d'oeil à Kaitz et Walter, un regard inquiet, mais tous deux secouent subtilement la tête. Judith ravale son côté maternel et se tait.

- Puis-je vous offrir quelque chose à boire, à manger, mademoiselle Mainella ? questionne Berthe, souriante.

Ils sont tous là, à la regarder, silencieux. Judith la couve d'un regard inquiet. Walter laisse paraître son calme rasurant habituel, tandis que Kaitz, lui, semble nerveux, il se dandine d'un pied à l'autre.

Lareless a un vrai sourire cette fois. La fenêtre ouverte, les biscuits au miel. S'ils savent ca c'est qu'elle est dans un endroit ou elle vient souvent et ou elle est en sureté. Elle est en confiance, se remet entre les mains de ces inconnus.

Merci madame Judith...

Puis-je vous offrir quelque chose à boire, à manger, mademoiselle Mainella ?

Peut-être plus tard? Je ne veux pas gâcher le repas à venir, je vous remercie... Mais réservez moi quelques biscuits au miel, je vous en supplie.

Après un souper somme toute fort agréable et un tour de manoir long et un peu, (juste un peu) ennuyant, elle se laisse conduire à sa chambre, y entre doucement. Elle fait le tour mais quand elle se retrouve face au miroir,Less a un moment de pure surprise...puis elle éclate de rire... Un bon grand rire franc qui lui fait couler les larmes sur les joues.

Eh bien, si je ne savais pas vos préférences en matière de vêtement de nuit, maintenant je le sais!

C'est bon signe, Kaitz sourit de plus en plus franchement. Les souvenirs semblent revenir, même si c'est par bribes. Kaitz se demande si c'est bien ce qu'il croit. Il s'invente un masque faussement vexé et réplique.

- C'est pas mon style habituellement. Et puis, c'était votre faute, à Muelle et toi.

Elle hausse les épaules, se reprend. Elle dit d'une voix de velours

Bonne nuit Harkaitz Rocstone, à demain.

Puis, après avoir fermé derrière lui, elle se glisse entre els draps frais et ne tarde pas à trouver le sommeil.

-->juste à temps!

Elle entra dans la chambre de Less… Judith leur assignait toujours les mêmes… La température de la pièce chuta de plusieurs degré malgré la température déjà fraîche du à la fenêtre ouverte… Samuelle, curieuse de voir si l’amnésie avait changé les habitudes de sa meilleure ennemie, fureta un peu partout dans la pièce en sifflant une petite mélodie, soucieuse de ne pas passer inaperçue. Son ectoplasme doré brillait d’une lueur inquiétante…

Un inconfort d'abord passager. Less retraite stratégiquement dans les tièdes profondeurs de ses draps. Mais l'inconfort repasse à l'attaque, sournoisement et pernicieusement, une lumière tamisée qui se promène dans la chambre et passe au travers des couches de tissus, éclairant quelques peu les brumes du sommeil dans lesquelles Lareless se terre.

La température a chutée de quelques degrés supplémentaires, le deuxième réflexe de Lareless est de s'enfoncer encore plus profondément dans els couvertures chaudes et acceuillantes et d'enfouir le visage dans l'oreiller. Mauvaise idée, elle n,a plus d'oxygène pour respirer.

Less ouvre les yeux subitement, le nez gelé. Elle se demande ce qui se passe et qu'elle est cette lueur inquiétante qui illumine la pièce. Tassant les couvertures, elel avise le fantôme. Tiens, elle L'a déjà vu a Poudlard celle là Se recouvrant, elle s'assied en tailleur sur le lit.

Bonne nuit. Les fantômes ont le droit de quitter l'enceinte du château?

Samuelle lui tournait le dos, regardant par la fenêtre ouverte. Elle se retourna à demi, lui présentant son profil et lui dédia un sourire en coin... C'était bien Less... Les règles... Elle suivait toujours les règles... Et elle ne se souvenait pas de Sam car elle aurait su que la fantôme ne les respectait jamais. Samuelle haussa un sourcil : « Le droit ? » releva-t-elle d’un ton narquois laissant deviner qu’elle n’était pas le genre d’individu auquel on dicte ses droits. « Il y a 2 réponses possibles et évidentes à ta question, Lareless, soit les fantômes ont effectivement ce privilège… Ou alors je suis un fantôme qui se moque des droits ou limites qu’on lui impose. »

« La question que tu aurais du te poser, c’est plutôt : « Quel genre de fantôme êtes-vous ? » Mais tu n’as jamais été douée pour poser les bonnes questions… » lui déclara-t-elle avec l’intention de piquer sa fierté d’auror. Après tout, c’était vrai… Lareless n’avait jamais su poser les bonnes questions, à Samuelle…

En un bond la fantôme monta debout au pied du lit, dominant la jeune sorcière. « Par exemple, la question de circonstance, là maintenant, est : « la petite ou la grande cuillère ? » demanda-t-elle avec un sourire du plus mauvais augure.

Le lendemain matin, alors que Less posait des questions aux domestiques à propos d’un fantôme l’ayant empêché de dormir une bonne partie de la nuit, Walter la surpris et la détourna de son interlocuteur en lui faisant un simple avertissement : « Peu importe les histoire qu’on vous racontera sur Samuelle, elle sont certainement en dessous de la réalité…

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10 hres du matin, les draps du lit de Less commencent à bouger. Etirant un bras endormi, elle tourne le cadran vers elle. Si tard? Il lui semple qu'elle n'a pas dormi de la nuit, Satané fantôme... Encore une chance qu'elle a choisi de faire la petite cuiller, ya eu un coté qui a eu chaud au moins.
Et elle est partie avant le matin, toujours ca de gagné.

Néammoins souriante et détendue, elle s'étire longuement dans la tiédeur des draps avant de se motiver à mettre un pied sur le plancher glacé.

Elle enfile un vieux chandail et ses jeans déchirés parce qu'elle a l'impression que c'est ce qu'elle doit porter. A cette heure, la salle à manger est vide. Elle passe en coup de vent dans la cuisine, chipe une tartelette qui était sensé servir de dessert au souper.

Se renseignant rapidement, elle apprend que le jeune maitre est aux écuries.Mais elle en profite pour demander ce que le fantôme de Samuelle faisait ici... Walter la met en garde

Peu importe les histoire qu’on vous racontera sur Samuelle, elle sont certainement en dessous de la réalité

Pensant sur ce que le père Rocstone lui a dit, Elle rejoint Kaitz à l'écurie.


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Ouvrant la porte, la tartelette a moitié dans la bouche, elle regarde la couleur d'un air dubitatif.

Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que blanc ca aurait été mieux non?

Elle prend une bouchée et mastique lentement.

Pendant ce temps…

Le manoir était tel que dans ses souvenirs… Les pierres des vieux bâtiments, même si elles ne sont pas éveillées, absorbent toujours une part de la magie ambiante. La famille Rocstone avait toujours œuvrée dans la vieille magie… Sam l’avait su dès le moment où elle avait reconnu Walter, une connaissance de son père, bien qu’il ignora toujours la nature de leur relation. Sam caressa les pierres du manoir, percevant leurs échos inhabituels et familiers : de la magie sauvage… Pas seulement sur leur terre mais entre les murs… Il y avait de la magie dans l’air chez les Rocstones, quelque chose qui brillait dans la poussière qui dansait dans les rayons de soleil. L’acuité magique de Samuelle s’était accrue depuis sa mort. Quand il ne reste plus que l’empreinte ectoplasmique, on se laisse moins distraire par les considérations vivantes. Sam voyait les choses sous un angle différent : C’était toujours la même chose, et pourtant pas tout à fait.

Sam avait laissé Kaitz et Less en tête à tête. Ils n’avaient pas besoin d’un chaperon pour se retrouver. Elle alla donc retrouver Walt parce qu’elle n’avait jamais dit la vérité, parlé avec franchise, qu’à lui. « Tenez moi compagnie, tonton Walt, je me sens seule depuis que je suis morte. »

Appliqué, il en était au découpage, dnas un coin, pour mettre le moins de peinture possible sur les dalles du sol et les murs de pierre. Fallait un minimum d'esthétisme, les écuries étaient très prisées en temps de courses. Pour éviter toute goutte disgracieuse, il les fait disparaître d'un mouvement vif du t-shirt.

- Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que blanc ca aurait été mieux non ?

Concentré sur sa besogne et ses pensées, il sursaute en entendant Less, manquant de peu de renverser son pot de peinture. Il l'accueille avec un sourire visiblement ravi et se lève, pinceau à la main et la rejoint.

- Les lubies de mon père. Et le blanc, c'est salissant, dit-il en tirant sur son t-shirt blanc maculé de brun, tu vois, prouve-t-il en lui montrant encore son t-shirt. J'ai presque terminé ce panneau là, tu me laisses quelques minutes ? Ensuite j't'amène en balade. Y'en a un autre à qui tu manques ici... hein Ténèbres ?

Un reniflement se fait entendre et l'étalon noir passe la tête par-dessus la porte de son box. Kaitz rayonne.



PNJ Walter Rocstone, au même moment, tout de suite après le petit déjeuner.

Walter était donc assis derrière son imposant bureau d'ébène, délicatement ouvragé aux torsades des plus téméraires. Il note sur un parchemin les différents montants qu'il prend sur de multiples papiers divers. Soigné, les chiffres s'alignent en quelques colonnes parfaitement droites.

- Tenez moi compagnie, tonton Walt, je me sens seule depuis que je suis morte.

Le regard d'été quitte le parchemin et dévisage par-dessus les lunettes le fantôme devant lui. Il ne l'avait pas entendu entrer. Naturellement. Il lui désigne le fauteuil devant son bureau et note quelques mots dans ses papiers, question de se mettre un détail pour savoir où il en est. Il se met en frais de ranger le tout, question d'être très attentif

- Bonjour, Samuelle. Y a longtemps que vous n'étiez venu nous rendre visite.

Tout naturellement, elle va voir l'animal. Elle se rappelle de Ténèbres, il est inoubliable ce canasson. Elle lui caresse le chanfrein, évite un coup de tête par réflexe avant de lui frotter les oreilles assez durement.

C'est bizarre, mais il aime ca ce cheval. Pendant qu'elle souhaite le bonjour à la monture, elle pense à ce que Kaitz lui a dit. Elle ouvre la porte du box et le sort pour aller le brosser. Exceptionnellement docile, l'équidé la suit, tout fier.

S'il y a deux a qui je manque ici... C'est qui le premier?

Demande t elle innocemment en attachant le cheval à la barre pour l'étriller. Lareless cherche ensuite la brosse. Elle voit alors Kaitz penché pour découper une porte de box.

Belles fesses...

Elle sursaute, se demandant pourquoi elle a dit ca. Le rouge aux joues, elle trouve enfin la brosse puis commence à prendre soin de sa bête qui en hennit de contentement.

--> Dans le bureau de Walt, après dejeuné...

Le fauteuil devant le bureau… C’était sa place habituelle… Sa place à elle… Samuelle était restée assise là des heures durant, à l’écouter lui parler tout en réglant les affaires courantes. Plus jeune, elle n’y comprenait rien mais restait fascinée par l’attention patiente qu’il lui portait… La fantôme se laissa lourdement tomber sur le fauteuil et passa au travers… Voilà une chose qui n’était plus pareille… Samuelle se rajusta et répondit méchamment, comme elle l’avait si souvent fait auparavant, adolescente rebelle et révoltée : « Oui, c’est parce que je suis morte… »

Samuelle regretta aussitôt ce qu’elle venait de faire. Elle grimaça et fuie le regard de Walter. Rien n’avait jamais altéré sa patience, elle le savait. Seulement si l’homme s’était toujours montré d’une patience sans faille, il lui avait également patiemment reproché chacun de ses écarts de conduite. Il est difficile, même pour Samuelle Daee, de heurter la dignité d’un pareil Roc. La fantôme s’éclaircit la voix : « Désolée pour ça. »

« Selon l’ordre fantomatique, je devrais hanter des gens et des lieux que j’ai particulièrement aimé… Il m’est cependant difficile de m’y résoudre… Je me sens encore trop vivante, je fais mal la part des choses… » lui révéla-t-elle, étrangement soucieuse de se conformer au moule du parfait petit fantôme en formation. Elle mentait évidemment effrontément… Ils le savaient tous les deux.

Samuelle eut l’air embarrassée, autant que faire se peut, puis dans un long soupir ou un râlement de souffrance particulièrement aiguë, elle se rejeta dans le fauteuil et sans considération pour les oreilles délicates de Rocstone, jura de la plus effroyable des manières…

Et il la laisse renouer connaissance avec Ténèbres. Ce qui semble bien se passer, car elle retrouve ses gestes davant. Si elle ne se souvient plus, les habitudes sont là. Ou alors, elle se souvient... ce qui est vexant pour l'homme... se souvenir du canasson avant lui... mais non, c'est l'habitude, seulement l'habitude... il sourit et se remet au travail. S'il peut clancher ça pour avoir finit au plus vite.

- S'il y a deux à qui je manque ici... C'est qui le premier?

Il ne dit rien, mais tourne la tête l'observe un moment, esquisse de sourire, puis fait une retouche dans le bas de la porte du box.

- Belles fesses...

Elle a vraiment dit ça ? Kaitz se retourne, elle ne le regarde pas. Il la détaille de la tête aux pieds, tout sourire. Ok, il a finit pour le moment. Il ramasse pinceaux et seau de peinture qu'il referme soigneusement. Il rassemble le tout et se dirige vers le lavabo pour laver les pinceaux. Kaitz passe près de Less et la reluque sans retenue, s'assurant qu'elle le voit bien faire. Il lance sur le même ton qu'elle :

- T'as rien à m'envier côté fesses, tu sais. Bien que t'en ait malheureusement perdu un peu ces dernier temps.

Sourire kaitzien et provocateur, il lui adresse un clin d'oeil explicite et se dirige vers le lavabos en riant.


PNJ Walter Rocstone

Oh bien sûr, il ne pouvait pas vraiment comprendre ce que Samuelle vivait... enfin, façon de parler, puisqu'il n'était pas encore mort et il avait nullement l'intention de s'éterniser ici après sa mort. Mais de toute façon, là n'était pas la question, ni le sujet d'ailleurs.

Patient comme pas un, il ne bouge presque pas, écoutant Samuelle, toutes ses réflexions passant par le bleu limpide de son regard. Ça, ça aurait été le bon moment de proposer à Samuelle de sortir l'échéquier et le cognac, mais c'était quand elle était gamine. Les temps changeaient et les méthodes aussi. Et puis, la situation était différente.

Il fronce les sourcils lorsque Muelle lâche un juron à faire blanchir l'ébène. Il secoue la tête, négation de la technique choisie.

- C'est l'une des première belle journée, il y a du soleil. Si nous allions marcher ?

En fait, c'était pas une question. Peut-être même pas une proposition. Il se lève et prend son veston quil a soigneusement posé sur le dossier de sa chaise et l'enfile, l'attache et fait disparaître les plis disgracieux avant de sortir le collet de sa chemise. Il tire un peu sur les manches, pour l'ajuster parfaitement, puis sort à l'air libre.

Etriller Ténèbres est rapide, il l'était déjà. Elle le selle ensuite, pis lui parle encore un moment. Elle a bien l'intention de le monter et de partir longuement dans un galop effréné pour enfin cesser temporairement d'exister ( au sens figuré bien sûr) Elle laisse son hôte nettoyer le pinceau.

Mais quelque chose la chicote réellement. Quel genre de femme elle était avant? Hiro lui a bien répondu, s'est montré d'une patience et d'une compréhension à toute épreuve... Même un peu trop protecteur à son goût. Pfft, pour ce que ca l'a donné. Il l'a trompée... Honteusement odieusement et sans... ARGL!

L'étalon lui donne un rude coup de museau, semblant lui dire :Hey! tu a été absente trop longtemp, alors occupe toi de moi, juste de moi ok?
En réponse, elle commence à lui détresser la crinière, s'émerveillant devant ce crin noir et lustré comme du bois poli et aussi luisant que de la soie. Mais ses pensées continuent à tourbillonner. Elle veut retrouver celle qu'elle était avant. Une tape distraite sur la cuisse de l'étalon, puis elle le laisse là pour le moment, malgré son hennissement d'indignation. Tén`bres ne fera rien. Tant qu'elle sera proche.

Pensive, elle retourne au lavabo et contemple longuement le dos de Rocstone. Les muscles roulants sous le tee-shirt tandis qu'il met la dernière touche au nettoyage de pinceau. Elle se dirige alors directement à côté du lavabo et s'adosse au mur. L'oeil émeraude inquisiteur, elle lui demande de but en blanc.

Dites-moi la nature de nos supposées relations. Je dois savoir... Quel genre de fille étais-je? J'aimerais avoir votre version de l'histoire.

Ne pas savoir qui elle a été, son vécu, la rend folle. Pourquoi elle a une cicatrice dans le bas du dos? c'est quoi ces alliances devant une photo dans un pavillon qu'on lui présente pour le sien? Tant de questions qui lui torture l'esprit. Oh, elle en a recollé quelques bouts, mais il lui semble qu'il manque des détails.

Elle veut en avoir le coeur net. Alors elle mêne une enquête à sa manière