Une nuit...

Un fantôme, même déterminé, ne dort pas… Et c’est une réalité affligeante, les insomniaques de bonne compagnie étaient rares parmi les gamins fréquentant Poudlard… Aussi Samuelle rôdait-elle toute la nuit, impatiente de voir quelqu’un s’éveiller sur qui elle pourrait passer sa frustration d’avoir du se tenir tranquille 8h durant. Attirée par les bruits, la fantôme gravit les escaliers en direction du bureau de son vieil ami et passa sans cérémonie au travers de la porte.

« Oulala, quel joyeux bordel! » fit-elle avec un sifflement admiratif! Un hibou surexcité et l’air passablement sonné voletait comme un fou dans la pièce obscure, Samuelle se pencha pour l’éviter, vieux réflexe humain. La fantôme passa au travers de la porte attenante au bureau, donnant dans les appartements du directeur. Posément, elle alla s’asseoir sur l’estomac du dormeur, se pencha vers lui nez à nez et hurla avec une joie sauvage : « KAITZ!! »

Lorsque la fantôme fut bien certaine d’avoir attiré l’attention de son ami, elle l’avisa : « Il y a un hibou dans ton bureau de l’autre côté qui a fait provoqué une carnage très artistique!! J’te dis pas!! » insista-t-elle d’un ton admiratif. Et parce qu’elle n’avait eu si souvent la conscience tranquille, elle ajouta, avant même de réfléchir : « Et je t’assure que je n’y suis pour r-i-e-n!! »

C'était un paisible sommeil. Sans rêve, mais si précieux. Sur le dos, les bras remontés de chaque côté de la tête, il affectionnait particulièrement cette position enfantine... seulement lorsqu'il était seul. La bouche entrouverte pour respirer, il a le sommeil profond. À gager que rien ne pourrait le réveiller, même cette impression de froid qui lui refroidit la poitrine n'arriverait pas à le réveiller. Rien.

- KAITZ !

Enfin, presque rien... Le regard bleu s'ouvre soudainement, très grand. Il bondit du lit, se prend les pieds dans son drap et s'étale dans un bruit sourd. De l'autre côté du lit, on entend un faible râle de douleur. Puis la tignasse échevelée de Kaitz apparaît au-dessus du matelas.

- Muelle ! grogne-t-il avec mauvaise humeur.

Elle ne lui laisse pas le temps de manifester plus que ça sa mauvaise humeur. Elle se met à raconter un truc à propos d'un hibou artistique dans son bureau. Kaitz affiche manifestement l'air de celui qui n'a rien, mis R-I-E-N compris.

- Hein ?

Toujours de l'autre côté du matelas, il se relève, l'air encore endormi, puis jette un oeil à l'horloge. Il émet un grognement contrarié de l'heure incongrue à se faire réveiller de cette manière si particulière à Muelle. La nuit n'était si avancée, ça ne devait pas faire plus d'une heure qu'il dormait.

- Arf...

Bon, c'était pas une conversation des plus brillante, mais quand on vient de se faire réveiller ainsi, on met quelques minutes à remettre la machine en route... enfin, dans le cas de Kaitz, c'était ainsi... il réussit tout de même à faire une phrase complète, pas très complexe, mais complète.

- Qu'est-ce que tu racontes... demande-t-il en se dirigeant vers la porte qui fait le lien entre sa chambre et son bureau.
- À ta place, j'me couvrirais... avec le bruit que ça fait, y a des curieux qui vont rappliquer, fait Muelle, d'un air candide en pointant la légère tenue... ou plutôt l'absence de tenue de Kaitz.
- Quel bruit ? demande-t-il naïvement en ouvrant la porte.
-WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ROOOOOOOOOOOOOOOORRRRRRRAAAAASSSSSSSHHHHHHHHHHH YYYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA WUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII NYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRAAAAAGHHHHHHSSSSSAAAAAGL SOUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISSSSSSSSH RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAGH !!!

Un autre hurlement. Kaitz referme la porte brusquement, la respiration haletante. Quelques secondes pour s'en remettre, puis il file enfiler son jeans de la veille, non sans escamoter habillement dans un grognement quelques jurons.

- Ne viens pas dire que j't'ai pas prévenu du bruit ! fait Muelle, les mains sur les hanches.

Kaitz, revient et ouvre à nouveau la porte, mais cette fois, il s'attend au bruit. Et d'un coup, il comprend ce que Muelle voulait dire par un hibou artistique dans son bureau. Y'a un bordel terrible, mais Kaitz décide tout d'abord d'enrayer la source de cet horrible hurlement. N'importe quel sorcier aurait tout d'abord lancé un « silencio » et ensuite chercher à fermer le bouquin, mais Kaitz, probablement à cause de ses mauvaises fréquentations avec une présentement fantomatique amie, choisit une manière plus qu'expéditive. D'une brusque poussée du pied, il expédie le bouquin hurleur directement dans le mur, puis se jette littéralement dessus pour le fermer. Il réussit après quelques secondes de combat acharné, puis il le pose avec mauvaise humeur sur son bureau. Il jette un regard dans son bureau. Il est parfaitement réveillé maintenant.

- Si j'attrape celui qui a fait ça, il va passer un sale quart d'heure J'te le dis ! Arg !

Le hibou fait un vol plané, lui rasant la tête et se posant un peu plus loin, sans cesser de pousser son cri de panique.

- Stupéfix, grogne-t-il.

Le hibou se fige, cessant du même coup de hululer. Kaitz adresse alors à qui conque pourrait écouter une suite interminable de jurons des plus originaux que je tairai ici pour préserver les chastes oreilles.

- [censuré]

À bout de souffle, et se rendant compte qu'à part le défouler, ça ne donnera rien de mieux, il se tait, en poussant un bref soupir. Il adresse un regard à Samuelle qui le dévisage d'un air amusé.

- Ça va. J'ai terminé. Ouf...

Samuelle, complice de tous les temps affiche un sourire asymétrique vulpin particulièrement éblouissant, un sourcil plus élevé que l’autre dans une attitude sarcastique qui signifie : « ah oui? C’est vrai? Tant que ça? » Puis, alors que Kaitz admire le bureau, Samuelle apperçoit l’enfant. Elle flanqua un coup de coude à Kaitz : « Kaitz, une élève… » fit-elle en la pointant du menton. « Surveille ton langage… »

La fantôme se pencha vers l’enfant, le sourire crétin : « Et bien, il en pousse partout des comme toi, hein! » minauda-t-elle. En effet Samuelle n’avait eu que très peu de contact avec les enfants avant d’arriver à Poudlard… Elle avait un peu de mal à trouver ses marques dans les méandres d’une conversation adulte-enfant… « Même hors des dortoirs en plein milieu de la nuit… » D’expérience, la fantôme savait qu’il fallait être particulièrement stupide pour rester ainsi les bras ballants sur les lieux du crime, ou alors d’une innocence crasse… Samuelle inspira en sifflant, signe que ça augurait mal pour la petite : « Je sens que les Serdaigles vont perdent pas mal de point cette nuit! » prédit-elle en lançant un clin d’œil au directeur de Poufsouffle.

Rocstone se retourne et dévisage la Serdaigle.

- Eh bien Miss Dalite, on se croise souvent ces temps-ci. Vous me suivez ?

Il émet un petit rire sarcastique, pour bien signifier qu'il blague évidemment. Elle lui demande quelle est la cause du bruit, il répond franchement.

- Bof, rien d'inquiétant, un simple livre hurleur. Si c'était que ça, ce serait qu,une bonne blague. Mais ça, fait-il en désignant l'espace ravagé de son bureau, c'est un acte de vandalisme intolérable.

Kaitz n'était pas vraiment porté sur les réprimandes. Il préférait en temps normal, flanquer une retenue et, la plupart du temps, ça finissait en une franche discussion et un truc amusant. Ne sévissait vraiment que si c'était un truc terrible. Et foutre le bordel dans son bureau, ça c'était terrible. Surtout que c'était un GROS bordel, pas juste un peu. Le pire, ce n'était pas le désordre, non, juste un désordre ne l'aurait pas autant mis en colère. Ce qui le frustrait au plus haut point, c'était le vandalisme mesquin. On avait déchirer des dossiers, briser ses plumes... fracasser ses photos... il ramasse les deux photos, celle ou on le voit lui et ses amis, et l'autre ou il est avec ses parents.

- Si je coince celui ou celle qui a fait ça, il va passer un sale quart d'heure... vous n'êtes pas au courant de rien, n'est-ce pas Miss Dalite ? Vous êtes arrivée comme ça, tout bonnement, par hasard et avez entendu hurler ?

Kaitz n'aime pas son propre ton. Il est hargneux, ça ne lui ressemble pas. Il était frustré par ce truc qui lui arrivait à lui, sans raison apparente. Il n'avait pas connaissance que quelqu'un lui en veuille pour quoi que ce soit. Il ne se souvenait pas avoir eu une altercation agressive avec un professeur ou un élève. C'était sans explication de sa part.

- Et d'ailleurs, vous faites quoi dans les couloirs à cette heure ? Le couvre-feu est largement dépassé et je doute que Mademoiselle Harada apprécie qu'une de ses élèves se balade dans les couloirs la nuit.

Son expression change cependant. Kaitz lance un regard torve à Muelle et s'approche de la Serdaigle.

- Cependant, si vous me dites que vous avez des informations sur l'auteur de ce vandalisme ou des indices quelconques pour le retrouver, je veux bien passer l'éponge. Sinon, je n'aurai pas le choix. Hep... c'est comme ça.

Complice, il adresse un regard à Samuelle et hausse les épaules.

- Et Miss Harada est... enfin... vous le découvrirez.

« Vandalisme intolérable? » La fantôme avait un air sincèrement ahuri. « Ben voyons Kaitz, exagère pas… Y’a une époque où ton dortoir était bien pire que ça… » fit-elle en prenant l’élève à témoin… « Et je me souviens, quant à moi, d’une époque où Less avait qualifié ton bordel de catastrophe naturelle! » rétorqua le directeur piqué au vif.

« Pfffff » fit Samuelle en furetant un peu partout pendant que son ami discutait avec la petite miss Dalite. Animée d’une curiosité naturelle, Samuelle semblait ravie de voir étalée là toutes les affaires du directeur. Son indiscrétion satisfaite, elle émit quelques hypothèses : « Regarde donc si c’est un livre de la bibliothèque… On pourra accuser Miss Dalite, avec le livre volé d’untel, dans le bureau du directeur de Poufsouffle! » ricana la fantôme en parodiant Clue… « Manque juste la victime! » s’enthousiasma-t-elle! « Ah-AH, c’est le hibou! » fit-elle en riant de bon cœur.

La fantôme semblait oublier ses menaces de revoir les points de Serdaigle à la baisse… Elle s’amusait beaucoup trop! Pour une fois qu’il se passait qqchose la nuit pour tromper son ennui! Tout en auscultant la fenêtre brisée avec un professionnalisme de détective caricatural, la fantôme jeta un coup d’œil à l’extérieur dans le parc, près du lac… Il faisait nuit noire, mais on distinguait quand même quelques silhouettes sombres en bas et un éclat, un franc éclat de lumière sur du métal…

« KAITZ!!! » hurla Samuelle.

C'était pas pareil. C'était SON bureau, pas une pièce commune ou tout le monde pouvait aller. Quelqu'un s'était introduit dans SON bureau, là était toute la différence.

- Et je me souviens, quant à moi, d’une époque où Less avait qualifié ton bordel de catastrophe naturelle !

Kaitz esquisse une moue boudeuse, un peu pincée. Samuelle avait le don de lui balancer un truc inopiné quand il s'y attendait le moins. Ça avait le chic pour l'agacer. Mais Muelle était Muelle, et elle était comme ça depuis toujours. La plupart du temps, les répliques de Kaitz avaient plus de punch, mais là, il n'avait rien trouvé de mieux. Ça suffirait... pour le moment. Quoique d'un autre côté, il n'avait personne à charmer, si ce n'est qu'une élève, mais même dans ce cas Muelle venait de lui faire perdre un minime degré de crédibilité.

Mais bon, sa fantomatique amie s'était trouvé une autre activité, plus utile à ses yeux que de le narguer. Kaitz était persuadé qu'ils ne trouveraient rien, ou du moins, eux n'arriveraient pas à en déduire quoi que ce soit. Elle le charge pourtant de vérifier si le livre hurleur provient de la bibliothèque. Kaitz le soulève avec précaution, et veille à ne surtout pas l'entrouvrir. Il ricane.

- Ouais, la bibliothèque, la réserve. Pas étonnant. Moi au moins j'avais eu la bonne idée d'en prendre un qui ne provenait pas de la bibliothèque... moins facile à retracer. Mon père le cherche toujours d'ailleurs...
- KAITZ !

C'était la deuxième fois en très peu de temps que Kaitz entendait crier son nom et ce de la même personne. Mais vu l'air que Muelle affiche, le cri n'a pas la même raison d'être. Il se précipite vers la fenêtre et Muelle pointe près du lac. Il n'a rien vu de la scène, mais voir une possible silhouette étendue et une forme plus sombre se sauver en courant, il n'était pas nécessaire d'extrapoler en longues explications pour bien saisir le principe de l'attaque en pleine nuit. Kaitz prend deux secondes pour analyser la trajectoire et quitte la fenêtre en courant.

- Il revient vers l'école, j'ai une chance de le prendre de revers.

Et voilà, c'était parti pour une course à travers les quelques couloirs et les escaliers, en pleine nuit, à la poursuit d'une sombre silhouette. Il devait attraper cette ombre, la frustration dûe à l'état de son bureau lui avait donné une folle envie de taper sur quelque chose... ou quelqu'un....


-----> Vers le Lac

Samuelle était scotchée au montant de la fenêtre, hypnotisée par le drame qui se jouait en bas. Puis, soudainement, au moment où Kaitz franchissait le seuil de son bureau alors que l’élève lui cédait le passage, la fantôme réagit. Terrorisée mais décidée, elle bondit, fit trois pas et se figea dans une envolée de pantoufle et de cheveux noir.

Horreur et damnation! « Ce crétin a oublié sa baguette!!!! » fit-elle d'une voix stridente en se jetant dessus pour la saisir. En effet, Harkaitz avait posé sa baguette sur son bureau pour examiner le livre… La main ectoplasmique de la fantôme passa joyeusement au travers. « TOI!!! » fit-elle en pointant impérieusement la petite Serdaigle du doigt « APPORTE LA BAGUETTE!!! » lui lâcha-t-elle avec une brutalité toute Daeesque… Avant même que l’enfant ait esquissé un mouvement, la fantôme lui avait passé au travers au pas de course. Samuelle l’attendait sur le palier : « G-R-O-U-I-L-L-E!!! Faut le rattraper!!! »

Quand la main du fantôme passa au travers de la baguette, Morgane se retint d'éclater de rire. Un petit peu crétin ce fantôme ! Enfin bref, quand elle lui ordonna, en forcant bien le mot ordonner, Morgane pris un air indigné.

" Tu crois que je suis ta bonne peut-être ? dit-elle les sourcils froncés. "

Elle sentit un froid ectoplasmique la saisir quand elle lui passa au travers. Morgane frissona, puis grogna quelque chose qui ressemblait bien à un truc du genre " Imbécile de fantôme ", puis elle saisit rapidement la baguette qui était posée sur le burau, qui était d'ailleur en très grand désordre. Elle ouvrit à volé la porte en face, que le fantôme venait de traverser.

" Oui je me grouille, mais MOI, au cas ou tu ne l'aurait pas remarqué, je ne traverse pas les murs, envoya-elle avant de se lancer vivement à la suite de Samuelle dans les escaliers "

[Rp court Suite au lac]