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| Le Saltimbanque et la Directrice | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Le Saltimbanque et la Directrice Jeu 4 Sep 2008 - 12:30 | |
| 1er Septembre 1990
L’année allait reprendre. Molière venait de louper le Poudlard Express. C’était de toute façon prévu que le Professeur d’Histoire rate le train se rendant à Poudlard. Aujourd’hui, il donnait aussi la toute dernière représentation d’une pièce de théâtre. Sa troupe était bien obligée de jouer jusqu’au dernier jour pour gagner un maximum d’argent et ne pas d’endetter. C’est à Londres que la troupe jouait. La seule chance pour Molière de se rendre à Poudlard était de prendre le Magicobus. Par chance celui-ci passait non loin de la salle de théâtre et se rendait directement à Pré-Au-Lard. Le voilà sauvé, prêt à entamer une troisième année à Poudlard en tant que professeur d’histoire de la magie.
Pré-Au-Lard. Un petit village typiquement sorcier. Le Magicobus déposa le Professeur devant les grilles du village. Son gras sac sur le dos, Molière traversa le village à pas rapide. Les regards se tournaient vers lui. Pour tout dire, Molière s’était tellement dépêché pour ne pas rater le Magicobus qu’il en avait gardé ses vêtements de scène (un pantalon et une chemise de couleur dorée, de petit bottillon, et une sorte de bonnet dans lequel ses cheveux étaient emprisonnés). Il avait aussi dû laisser son maquillage qui lui donnait un teint fantomatique aux joues rouges. Les habitants de Pré-Au-Lard étaient certes habitués à voir Molière habillé comme au XVIe et XVIIe siècle, cela ne les empêchait pas aujourd’hui de faire de grands yeux en le voyant passer.
Arrivé à Poudlard, il trouva le hall d’entrée du couloir désert. Seul un petit elfe de maison était assis sur les marches des escaliers. En voyant Molière s’avancer vers lui, l’elfe de maison se redressa tout en s’avançant vers le professeur d’histoire de la magie. D’une voix frêle il prononça :
- Monsieur le Professeur d’Histoire est demandé auprès de Madame la Directrice.
Déjà ? Qu’avait-il pu bien pu faire pour que la Directrice le convoque à peine arrivé ? Molière ne se posa pas de questions et suivit l’elfe comme s’il ne connaissait pas le chemin qui menait au bureau d’Ishitzu. Arrivé devant la statue l’elfe fit une révérence pour laisser passer Molière. En montant l’escalier, les talons de ses bottillons résonnaient sur la pierre. La Directrice devait savoir qu’il était là vu le bruit qu’il faisait. Arrivé devant la porte, Molière frappa trois coups. Trois coups comme au théâtre l’or du lever de rideau. Après avoir eu la permission d’entrer, Molière s’immisça dans le bureau tout en prenant soin de refermer la porte derrière lui. Son sac pesant lourd, il le déposa à l’entrée du bureau. Tout en s’avançant vers la Directrice, il lança :
- Que Madame veuille bien m’excuser pour la tenue dans laquelle je me présente.
C’était une simple question de politesse. Elle avait sûrement dû être étonnée de le voir entrer ainsi habillé dans son bureau. D’ailleurs, il enleva le bonnet de son costume qui libéra sa chevelure brune. Celle-ci descendait jusqu’à ses épaules. Arrivé au devant du bureau, il posa son regard dans celui de sa Directrice et attendit qu’elle le prie de s’asseoir. |
| | | Ishitzu Eloredia
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| Sujet: Re: Le Saltimbanque et la Directrice Lun 8 Sep 2008 - 21:24 | |
| Dans la vie, il y a souvent des périodes durant lesquelles on se sent mal, fragile, impuissante, perdue, abandonnée, seule… Ces périodes qui paraissent longues et interminables, où l’on a pour seul espoir qu’un jour, on arrivera à passer outre cette obstacle et pouvoir continuer à vivre tranquillement sans avoir le poids d’un quelconque chagrin sur les épaules. Pourtant, l’espérance est l’un de ses remèdes qui ne guérissent pas mais qui permettent de souffrir plus longtemps. La souffrance est telle dans ces moments là qu’on ne sait plus quoi faire, que tout notre comportement change. On a l’impression de tomber dans un puits sans fond, de ne plus pouvoir respirer, d’étouffer en somme, de ne plus rien avoir à faire sur cette Terre… C’est durant ces moments là qu’on se demande si notre place n’est pas ailleurs, qu’on cesse d’avoir envie de se battre pour vivre une vie que l’on n’aimerait pas avoir… C’est dans ces moments là que l’amour se transforme en haine, que les joies se transforment en tristesse, que le fond de notre cœur devient noir et qu’on cesse d’éprouver des sentiments. On a plus envie de parler, on a juste envie de pleurer, et nous-mêmes ne savons pas pourquoi… Alors on se crée une façade, une personne que l’on joue sans vraiment l’être et sans vouloir l’être, mais une façade qui nous permet de rester sociable et de vivre en harmonie avec la niaiserie environnante, laissant les tourments du destin, la rage de la vie et la fureur du temps nous emporter… Parce que l’on survit plus que l’on ne vit…
« C’était l’histoire de sa vie, mais également de la mienne… »
Seule face à sa fenêtre, elle regardait au loin le ciel s’assombrir et les premières lueurs de la lune illuminer le paysage, accompagnées des milliers d’éclats d’étoiles apparaissant une à une dans le ciel d’un bleu de jet. Elle se laissait aller, ne savant, au fond, plus quoi faire… Les voix des centaines d’élèves regroupaient dans la grande salle parvenaient jusqu’à ses oreilles, mais elle s’en fichait. Une fois de plus, la foule et le contact humain l’énervait, devant arborer cette façade, cette personnalité qui n’est pas la sienne. Mais elle devrait cependant se résoudre à y retourner, parce qu’elle le doit, parce qu’elle le veut… Elle attendait juste son heure, l’heure à laquelle son arrivée soulèverait les foules, attirerait les regards et ferait tonner les acclamations… L’heure à laquelle la directrice de Poudlard, Ishitzu Eloredia, ferait son apparition dans la salle principale de Poudlard.
On frappa à la porte. Ishitzu, machinalement, dit au visiteur prompt d’entrer. Elle savait qui ce serait pour la simple et bonne raison que personne ne viendrait la voir durant la banquet de début d’année… Si ce n’est ceux qu’elle convoquerait… Et le visiteur du jour devait être le seul qui sache aussi bien qu’elle jouer un personnage…- Que Madame veuille bien m’excuser pour la tenue dans laquelle je me présente. Elle se retourna, ne faisant guère attention à l’accoutrement de spectacle dans lequel Molière se trouvait. Elle savait en effet que, chaque année depuis son arrivée, il était en retard pour cause de prestations, et qu’il arrivait à Poudlard tel qu’il jouait sur scène avant d’aller se changer dans ses appartements pour, enfin, assister au festin. - Bonjour Molière. Asseyez-vous, je vous prie… | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Saltimbanque et la Directrice Mar 9 Sep 2008 - 20:50 | |
| Le regard de Molière parcourut rapidement le bureau de la jeune femme. La décoration était restée la même, rien n’avait changé en peu de temps. C’était bon de retrouver un lieu de vie pendant quelques temps. Passer de villes en villes ne dérangeait absolument pas Molière mais être fixé à un endroit pendant quelques temps le rassurait. Car oui, ne pas savoir où dormir chaque soir était quelque chose de très préoccupant pour un chef de troupe. Allez dire à vos comédiens que vous n’avez pas trouver où loger pour la nuit.
- Bonjour Molière. Asseyez-vous, je vous prie…
Sur ordre de la Directrice, le jeune Professeur prit place sur l’une des deux chaises. Il prit soin de ne pas abimer son costume. Ces vêtements de scène sont très fragiles et le tissu peut facilement se fendre tout comme une couture peut facilement lâcher. L’esprit du jeune homme était encore sur scène. Molière n’était toujours pas revenu à la réalité. Et pourtant il le fallait, demain les cours reprenaient pour lui comme pour les étudiants de Poudlard. Ses yeux se posèrent ensuite sur Ishitzu. Molière aimait les femmes et la Directrice était une femme plaisante. Elle dégageait beaucoup de charme. S’il advenait que la jeune femme convoque Molière pour des raisons non professionnelles, il serait fort possible que celui-ci perde facilement ses moyens. L’homme qui était si sûr de lui sur scène se verrait perturbé face à une jeune femme.
Quelques secondes s’étant écoulées depuis les dernières paroles d’Ishitzu, Molière ouvrit la bouche et prononça :
- Si je puis oser, quelles sont les raisons de ma convocation ?
Lorsque Molière s’adresse à quelqu’un, il ne baisse jamais le regard. Un peu comme lorsqu’il donne la réplique au théâtre. A vrai dire, avoir une discussion c’était effectivement comme réciter son texte et réagir en fonction des paroles de l’interlocuteur. La vie n’est à elle seule qu’une grande pièce de théâtre. Elle peut-être tantôt une tragédie, tantôt une comédie. La vie c’est aussi la seule pièce de théâtre dont la fin n'est pas écrite sur papier et qui peut être modifiée en fonction des actions de son acteur. C’est aussi la pièce qui compte le plus d’acte…. |
| | | Ishitzu Eloredia
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Qui fait quoi ? Fonction HRP: Joueur heureux Facultés Spéciales: //
| Sujet: Re: Le Saltimbanque et la Directrice Mer 10 Sep 2008 - 15:51 | |
| Une fois de plus, tout comme son interlocuteur, Ishitzu allait entrer en scène, jouer le personnage qu’elle affectionnait tant, et ce pour ne laisser paraître aucune trace de destruction immerger. Elle entendait vaguement les paroles de Molière, non pas car elle ne s’en intéressait pas, bien au contraire (elle avait toujours admiré la façon d’être de Molière, y compris sa manière de parler et sa maturité spirituelle), mais parce qu’elle était plongée dans ses pensée, à des kilomètres de là, dans un monde merveilleux et sans ennuie, dans un monde où tout est calme et paisible et où tout le monde s’y plaît : le monde des rêves…
Elle se tourna enfin pour faire face à Molière. Elle le sourit d’un sourire charmeur, ce sourire qui lui était propre, ce sourire qui réconfortait, redonnait confiance et donnait au visage de la directrice un air de jeunesse qu’elle avait un peu perdu lors des derniers mois écoulés. Oh bien sûr, sa puissance magique était inchangé, elle était toujours la puissante sorcière qu’elle était au temps du ministère. Mais physiquement et moralement, elle avait été lourdement affaibli, si bien que même trois années plus tard, des blessures n’ont pas encore été cicatrisées.
- Rien de bien grave, Molière. Ne vous en faites pas, nous arriverons dans la Grande Salle pour la cérémonie de la répartition.
En effet, le sujet abordé aujourd’hui n’était, en soit, ni compliqué, ni enclin au débat. C’était juste une prise d’information de la part d’Ishitzu sur le cours de Molière : en effet, la directrice laissant libre choix des cours et de la manière dont ces derniers sont dispensés, elle ne connaît pas tous les sujets que les professeurs de chaque matière abordent, ce qui n’est pas un problème, ayant une confiance assez importante en ses professeurs.
Seulement, il y a quelques jours de cela, un représentant du ministère est venu à l’aborder en prétextant une demande du ministre Stuart quant à l’instruction des jeunes sorciers vis à vis du ministère. Pour eux, Poudlard ne soutiendrait pas assez les actions du ministère et contribuerait même à son impopularité. C’est pourquoi ils voudraient que les cours d’éducation civique soit plus orientée vers le pro-ministériel que la neutralité… Et elle allait en toucher deux mots au professeur qui, justement, dispensé les cours d’éducation à la citoyenneté…
- Donc, j’ai eu une… disons, discussion avec le ministère et j’aimerais savoir plusieurs choses. Tout d’abord, qu’apprenez vous aux élèves durant vos heures d’éducation civique ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Saltimbanque et la Directrice Mer 10 Sep 2008 - 16:17 | |
| La Directrice semblait fort absente comme plongée dans un monde lointain. Sûrement dans le monde des songes, un monde que Molière visitait lui aussi très souvent. Quoi de mieux que de s’isoler intérieurement pour être face à soi même et pouvoir penser. C’est une méthode que Molière utilisait régulièrement lorsqu’il tentait d’écrire une nouvelle pièce ou encore une farce. Le monde des songes c’était un peu sa source d’inspiration ou du moins, ce pays imaginaire y contribuait.
- Rien de bien grave, Molière. Ne vous en faites pas, nous arriverons dans la Grande Salle pour la cérémonie de la répartition.
Ca ce n’était pas réellement un problème. En réalité Molière se fichait un peu de la Cérémonie de répartition. C’était juste un moyen trouvé pour créer des rivalités entre les élèves et que ceux-ci donnent ainsi le meilleur d’eux-mêmes pour rapporter un maximum de points à leur maison respective. Molière était habitué à cette compétition. Au Collège Clermont, la seule chance de pouvoir réussir était de se battre avec les autres. Poudlard a son système de Maison, Clermont lui avait adopté le système de l’armée Romaine. Chaque année d’étude était divisée par petit groupes d’élèves, le but étant de ramasser les meilleures notes pour avoir le privilège d’être face au tableau et non en bout de classes avec tous les cancres.
- Donc, j’ai eu une… disons, discussion avec le ministère et j’aimerais savoir plusieurs choses. Tout d’abord, qu’apprenez-vous aux élèves durant vos heures d’éducation civique ?
- Et bien Madame, tout dépend de l’âge des mes élèves. Pour tout vous dire, j’apprends au plus jeune ce que signifie « être citoyen ». Je leur explique donc comment cela se déroulait durant l’Antiquité, durant le Moyen Âge, la Renaissance et de nos jours.
Les doigts de Molière caressèrent brièvement sa petite moustache. Les yeux du jeune Professeur étaient plantés dans ceux d’Ishitzu. Son regard était déterminé et rempli d’impatience. Pouvoir sensibiliser les jeunes étudiants de par tous ses thèmes était une chose que Molière appréciait. Cela les faisait des fois mieux réaliser le monde dans lequel ils vivaient.
- Une fois ses bases acquises, je me permets de leur apprendre ce qu’est la Justice. J’aborde ensuite le thème des libertés ou plus particulièrement les droits de l’homme. |
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