Londre... côté moldu

Samuelle écrivait de droite à gauche et de haut en bas, selon un alphabet et un code qui lui était propre… Elle avait commencé cette preuve de son vivant, il y avait près de 5 ans, en petit, sur un mur aveugle d’une ruelle… Vandalisme. Elle utilisait de petits crayons cireux toutes surfaces, cheap, fabriqués en chine… Il était virtuellement impossible de les effacer, surtout sur une surface poreuse comme de la brique…

Le raisonnement mathématique faisait actuellement 20’ de large et dépassait largement la hauteur d’une personne… Même quand la personne fait la taille de Samuelle… Mais Sam avait bien choisi sa ruelle… Un escalier de secours en métal lui servait opportunément d’escabeau.

Elle tentait de reprendre sa vie où elle l'avait laissé. Now i see the darkness...

Une ombre passe par els toits. Souplement et silencieusement, quelqu'un passe dans ce quartier minables. Ceux qui lèvent la tête ne voient qu'une ombre fugace. Une chauve suris probablement.

En fait, l'homme fait plutôt un croche vers un appartement inoccupé en ce moment. Ce qu'il a à y faire ne regarde que lui et lui seul.

Quoi qu'il en soit, il doit passer par cette ruelle, y descendre pour traverser le boulevard et remonter de l'autre côté. Il pourrait transplaner, mais c'est trop bruyant pour cette heure tardive.

Sur le bord du toit, il regarde en bas, vois la silhouette à ses calculs mathématiques. Ca lui dit quelque chose.

Dans le fond de la ruelle, les ombres s'épaississent avant de laisser passer une silhouette qu'elle connait. A part un détail. Il a blanchit depuis la dernière fois.

Les mains dans les poches de son lourd manteau, il regarde les écrits d'un air neutre. Puis porte son attention sur Muelle.

Toi, t'es soit un clone soit la jumelle d'une morte.

Il lève le nez légèrement, hume doucement...

Vivante. Un cœur qui bat, du sang qui circule. Une odeur de poussière, de vieux bois, et de cire, à laquelle se superpose celle du savon bon marché et de la nourriture. Tellement vivante…

Samuelle reconnu la voix à ses intonations. Elle jeta un regard en bas pour s’en assurer : Mère-grand. Aucune émotion n’altéra ses traits. Elle termina son calcul posément, prit un instant pour se relire, et rangea son crayon dans la doublure de sa veste.

Là haut, avec peu de geste, une haute silhouette se déploie et se penche par-dessus la rampe de métal… Dans l’ombre de la ruelle, il est impossible de distinguer ses traits. Il était de toute façon trop tard pour lui échapper. Le calme de la vandale transpire de tous ses gestes alors qu’elle descend de son perchoir. Doucement, elle tâtonne, touchant à tout comme si elle en éprouvait la solidité. Samuelle enjamba finalement le dernier palier et se laissa pendre dans le vide, se retenant par les mains…

« Alors, mère-grand, tu n’as pas l’intention de me tuer, j’espère? » demanda-t-elle avec une politesse qui ne lui ressemblait pas…

Samuelle portait un épais pull-over de grosse laine du pays, des jeans qui avaient beaucoup d’usage et des espadrilles cheap, des converses en toile, pleine de trou, dont la semelle était mince comme une feuille de papier. Elle était inhabituellement ébouriffée, son t-shirt ne semblait pas de première fraîcheur... Sam se laissa tomber devant son ancien adversaire. Elle le dévisagea froidement et mu par une impulsion subite, lui déclara : « Peut-être que je n’étais pas aussi morte que tu l’as cru jadis… C’est une perspective effrayante, non? Tu as toujours la pierre? »

Alors, mère-grand, tu n’as pas l’intention de me tuer, j’espère?

C'est bien elle, l'intonation chantante, cet air baveux... Ca le rend curieux, quel genre de magie cela peut il être. Ca intéresserait Xo... Ou pas... Il y a à monnayer cette information.

Ta valeur en tant que truc vivant est plus importante qu'en tant que truc mort.

Il la regarde descendre, prenant volontairement son temp.

Peut-être que je n’étais pas aussi morte que tu l’as cru jadis… C’est une perspective effrayante, non? Tu as toujours la pierre?

Les prunelles d'acier ne lâchent pas l'or en un duel de volonté. Vivante ou morte, elle ne fait pas le poid contre lui. Elle le sait et lui aussi.

Il sort les mains de ses poches, d'un effleurement léger s'assure qu'il a encore dague et baguette... l'habitude. Puis il s'accroupit dans les escaliers.

Non, pas vraiment... Répond il d'un air neutre à sa première question. Et oui je l'ai.

Les prunelles la détaillent de bas en haut, de haut en bas et sur le travers. Pas un regard de perversité, mais une analyse scientifique poussée de sa personne.

J'savais qu'il y avait des moyens de revenir. Mais d'habitude le prix en vies humaines rebutent... T'a réussis comment?

Samuelle gloussa lorsque l’assassin évoqua sa valeur. Hale avait toujours ignoré la valeur de Samuelle… Tout comme il ignorait celle de la pierre qu’il détenait. Elle n’allait certainement pas le détromper, ce serait utile lorsque le moment sera venu de le flouer.

Elle le laissa l’observer. Il était plus fort qu’elle. Moins vicieux, mais plus fort. Autant négocier.

« J’ai fait payer le prix à qqn d’autre… » rétorqua-t-elle franchement, montrant le peu de cas qu’elle faisait de ce prix. Elle avait toujours voulu vivre. Elle était morte et ce qui l’avait retenu dans ce monde, c’était son désir de vivre.

« Ce sont les soucis qui t'ont donné tout ces cheveux blancs? »

J’ai fait payer le prix à qqn d’autre…

Logique... Il se demande si ce quelqu'un d'autre était prêt à payer la facture.

Ce sont les soucis qui t'ont donné tout ces cheveux blancs?

Il a un mince sourire, elle essaie de détourner la conversation. Mais Halewyn n'a que faire de revenir aprèes avoir crevé. Danser avec la Mort n'a rien d'effrayant pour lui. En fait, il en languis mais a un trop grand instinct de conservation.

L'intérêt marqué de la métisse pour ses cheveux le font marrer un peu.

Non, j'ai décidé de changer de look... Pour faire honneur a mère-grand.

Dit il, pince sans rire. Puis, il rechange de sujet, passe à l'attaque, sans détour.

Tu pense vivre combien de temp? D'après moi, s'ils l'apprennent, et ils l'apprendront, ils voudront de nouveau ta peau... En descente de lit de préférence.

Samuelle encaissa la menace sans sourciller. « Je suppose que le motif de mon meurtre est effectivement toujours d’actualité. Cependant, celle qui a jadis commandé mon meurtre a déjà trépassé et celle qui la remplace sait déjà tout de mes crimes et elle ne tardera pas, en effet, à en connaître l’objectif. » Il fricotait avec la chimèra… Il fricotait avec Xo. Xoramen qui l’exécrait et la craignait.

Une impulsion viscérale lui commandait de se sauver. Pourtant la jeune femme restait stoïque, ferme et calme devant l’assassin. Ne pas réveiller son instinct de chasseur. Elle se tenait devant lui, tellement vivante, tangible, petite flamme insolente. « T’as l’intention de te prévaloir du contrat? »

Je suppose que le motif de mon meurtre est effectivement toujours d’actualité. Cependant, celle qui a jadis commandé mon meurtre a déjà trépassé et celle qui la remplace sait déjà tout de mes crimes et elle ne tardera pas, en effet, à en connaître l’objectif.

Probablement... Mais ce qu'elle ne sait pas c'est ce qui se passe... Il ne le dira pas si on ne le lui demande pas. Elle ne sait pas ce qui se passe aux roulottes. Aussi bien.

T’as l’intention de te prévaloir du contrat?

Il fait exprès, il sens sa terreur d'ici même si elle fait front avec un aplomb étonnant. Un gibier de valeur. Elle ne jouerais certainement pas comme une biche, mais se battrait férocement comme un carcajou, il en est sûr.

Il prends une mine songeuse. Puis un fin sourire baveux effleure ses traits.

Je sais pas, je devrais? T'en pense quoi?

Il joue au chat et à la souris. Elle refuse de lui tourner le dos… Elle refuse également de croiser son chemin… Elle reste devant lui à une distance de quelques mètres. Eh meeeerde…« On m’a déjà tué une fois… Ce n’était pas un artiste de ta sorte, mais je n’ai pas l’orgueil de croire que j’en réchapperais d’avantage. » À peine flateuse, consciente de ses possibilités, elle n’a même pas de baguette sur elle…

« Tu fricotes toujours avec la Chimera? »

On m’a déjà tué une fois… Ce n’était pas un artiste de ta sorte, mais je n’ai pas l’orgueil de croire que j’en réchapperais d’avantage.

Maligne, saleté d'agace. Aussi coulante qu'une anguille. Il aime ce duel verbal, esquives, feintes et attaques brèves, pour jauger l'autre.

il voit bien le conflit qui anime cette physionomie. Fuir ou attaquer... Là est la question.

Les yeux gris s'étrécissent comme ceux d'un chat devant un aquarium, occupé à examiner son prochain festin. Le sourire baveux s,élargit à peine un poil. Peut-être est ce un effet d'optique?

Tu fricotes toujours avec la Chimera?

Et toi,tu fricote toujours avec tes cailloux? Elude pas la question mignonnette... Je devrais te chasser?

Le rapport de force n’était pas en sa faveur. Samuelle ne voulait pas exciter inutilement un tel adversaire. Les yeux jaunes de la métisse brûlèrent d’un éclat incandescent comme de l’or en fusion dans l’ombre de la ruelle. Les pierres Daee sont un secret bien gardé. « Je ne peux pas faire autrement que de fricoter avec les cailloux, comme tu dis. » grinça-t-elle entre ses dents. Comme si elle avait le choix, elle était la gardienne du secret! Elle seule savait l’emplacement des pierres de garde qui balise la sombre sente menant aux jardins de pierre.

« En ce qui concerne ta seconde question, elle est étroitement liée à celle à laquelle tu as négligé de répondre. Tu fricotes toujours avec la Chimera? Si tu ne m’as pas encore tuée, c’est que tu n’as pas de raison de le faire… Alors je suppose que l’heure de la chasse n’a pas encore sonné, non. »

En ce qui concerne ta seconde question, elle est étroitement liée à celle à laquelle tu as négligé de répondre. Tu fricotes toujours avec la Chimera? Si tu ne m’as pas encore tuée, c’est que tu n’as pas de raison de le faire… Alors je suppose que l’heure de la chasse n’a pas encore sonné, non

Il se déplie tranquillement, s'étire voluptueusement. Une fraction de seconde, elle peut voir un volatile d'un noir absolu déployer ses ailes en la fixant de ses yeux de braises.

Ca ne dure qu'une fraction de seconde.
Pourquoi j'perdrais mon temp à te répondre? Je vais te laisser profiter du sursis que tu a gagné, mais ta place est de l'autre côté, avec Les Chanteurs.


Il s'avance vers elle, relax. Et toujours ce sourire et cette satané lueur dans l'oeil.

Il avait toujours empesté la cendre, bien que sa nouvelle vie ne lui permit pas d’en sentir les nuances. La jeune femme étrécit les yeux, suspicieuse, observant attentivement la transformation qui s’exécuta sous ses yeux l’espace d’une seconde… Il devait bien y avoir qqpart une pierre à ce sujet… Un avantage à tirer? Il allait cependant falloir survivre assez longtemps pour faire ses recherches.

Samuelle fit preuve d’un cran tout à fait hors du commun : Elle résista à l’envie de s’enfuir, de hurler, se contentant de suivre chacun de ses mouvements d’un œil doré lorsqu’il s’approcha d’elle, ses bras se serrant inconsciemment le long de son corps, tendue comme une corde de violon. Elle ne comprit pas l’allusion aux chanteurs. Il ne parlait quand même pas des anges? Inutile de poser la question pour le voir s’attarder… Dieu qu’elle n’aimait pas ce sourire. Un sourire de chat qui a de la crème sur les moustaches… Qu’il parte, qu’il parte vite, qu’il ne la touche pas surtout, et qu’il parte!

Sam reporta tout son poids sur son pied droit, prête à esquive le premier geste qu'il ferait dans sa direction.

Oh qu'il le fait exprès. Il le fait putamment exprès.

Un pas, et puis plus rien. Il n'est tout simplement plus là. Ou si?

La ruelle est silencieuse, tranquille. Les papiers qui la jonchent ne bougent pas. Un chat qui se lèche non loin s'arrête et fixe la jeune fille de ses prunelles réfléchissantes. Quelque part, un couple de polonais s'engueule, la vaisselle se brise.

Mais ou peut-il être? Peut être justement qu'il a décidé de s'en aller.

Un souffle chaud dans ses cheveux plumeux. Un souffle qui sent la canelle et un truc de plus chaud, indéfinissable. Une main se pose sur l'épaule de la nouvelle re-vivante.

Bouh!

Et puis plus rien, si ca ne serait que de la brume qui se lève dans la ruelle. Froide, glacée... Irréelle...

« ARGL!!! » sursauta la vivante en faisant volte-face, le tranchant de sa main coupant la brume à hauteur de clavicule. Geste de défense désespérée, c’en est trop pour Samuelle. Ses yeux d’or s’agrandirent de stupeur, Oh putain, qu’est-ce que c’était que cette sorte de magie…

Une masse de brume indéfinie se déployait devant elle, s’étalant de plus en plus, grandissant, remplissant l’espace autour d’elle. Quand on meurt noyé une fois, on devient parfois légèrement claustrophobe… Samuelle plongea dans le nuage, son passage le dissipant un peu d’avantage. Elle fonça au travers de la ruelle, parfaitement consciente qu’il pouvait facilement la rattraper, mais incapable d’en supporter plus.

L’impact fut formidable…

Ils avaient rendez-vous. Ça lui avait paru étrange que Samuelle Daee lui donne rendez-vous, quand durant plusieurs années, elle s'était contentée d'arriver à l'improviste et particulièrement lorsqu'il était très occupé. Bref, elle n'était jamais arrivée dans le bon temps, mais cette fois, elle lui avait donné rendez-vous. Son état de fantôme avait-il changé ses manières ? Où alors c'était plus grave qu'il ne le croyait.

Il avait tout de même préparé ce qu'elle lui avait demandé, avec un extra personnalisé. Ça avait eu du bon son exil dans le nord du Canada.

Et une ruelle... dans un quartier moldu... quelle idée... elle n'aurait pas pu choisir un petit pub enfumé et discret plutôt qu'une ruelle sombre et déserte ? Arf...

Un bruit de course effrénée, il a à peine le temps de constater et de se raidir qu'il se retrouve projeté contre le sol, alourdi d'une masse qui lui pèse sur les côtes. Le souffle court, il met quelques secondes, le temps que sa vision se replace.

- Grands dieux... souffle-t-il.

Il est étourdi un brin... on le serait à moins. Il se redresse un peu et jette un oeil à ce qui l'a frappé. Il fronce les sourcils, croyant tout à d'abord à une hallucination, puis répète :

- Grands dieux ! Samuelle !

« HUMPF!! » Dur retour à la vie, putain, ça fait mal! Samuelle, à califourchon sur son ami, le clouant au sol sous son poids, l’identifia abruptement : « NIGEL! » Sans s’embarrasser de nuance et sans aucun respect pour le petit côté guindé du professeur, elle entreprit de le fouiller. « Une baguette! Donnes-moi ta baguette! Viiiite! » fit-elle en jetant des regards inquiets par dessus son épaule…

pendant ce temp...

Ca prends un peu de temp justement, mais Halewyn repasse au tangible. Sourcil froncé, il se tâte frénétiquement. Il me manque des morceaux?

Pas sûr d'avoir aimé l'expérience. Ne rien voir, entendre à peine, se sentir évanouit... Frisson d'horreur. Par tout les démons de tout les plans, faites que ca ne se reproduise plus jamais.

Là-bas, au loin, il entend une voix paniquée.

Une baguette! Donnes-moi ta baguette! Viiiite!

Ah, son loisir semble paniquée. Ca amène un sourire sur sa sale gueule. Se concentrant, il décide de transplaner. Il y a l'apparition d'une variable inconnue et ca ne lui tente pas de se ramasser en position d'infériorité.

Un crac sonore provenant du fond de la ruelle. Il n'est plus là.

- NIGEL!

Bonne nouvelle, elle l'avait reconnue. La moins bonne nouvelle, c'était qu'elle semblait paniquée. Elle se met même à le fouiller frénétiquement, froissant d'avantage la soie de sa chemise.

- Une baguette! Donnes-moi ta baguette! Viiiite!

Il fait quelques tentatives de protestation, puis lâche soudaineemnt, excédé ;

- Ce n'est pas là que je la cache ma baguette et descendez je vous prie !

Un craquement sec se fait entendre, tandis que Nigel tente de saisir les poignets de Samuelle Daee. Il réussit tant bien que mal à la restreindre dans ses mouvements.

- ÇA SUFFIT SAMUELLE ! Ce qui vous effraie a manifestement transplanné, alors veuillez descendre que l'on puisse converser dans une position plus décente !

Non, Nigel n'aimait pas le n'importe quoi, ni le désorder, ni la soie froissée et surtout pas la panique.

Samuelle aussi avait entendu le claquement du transplannage… Sa peur baissa d’un cran… Elle inspira profondément pour se calmer puis concentra toute son attention sur Nigel. La vivante lui dédia un sourire désarmant.

Samuelle avait un sens aigu de l’opportunité… Nigel se trouvait dessous, immobilisé et globalement à sa merci.

Elle s’accouda sur sa poitrine, ses bras plongeant dans les dentelles de soie : « Tu sais que je pourrais te chatouiller à mort, juste là, pour le plaisir? » questionna-t-elle avant d’éclater de rire. Nigel avait définitivement un petit quelque chose de guindé.

En 2 temps 3 mouvements, elle fut debout, le dominant de toute sa haute taille, lui tendant une main secourable pour l’aider à se relever. « Allez gros malin, où est-ce que tu planque ta baguette? Et plus intéressant encore… T’as emporté ce que je t’avais demandé? »

La vivante restait aux aguets, nerveuse, vive, attentive aux moindres bruits, aux moindres mouvement hantant la ruelle...

Samuelle, visiblement rassurée par le son caractéristique du transplannage se calme. Mais elle pousse l'audace à... de l'audace très déplacée !

- Tu sais que je pourrais te chatouiller à mort, juste là, pour le plaisir?
- Ce serait de très mauvais goût, rélpique-t-il, la mine sévère... du moins le plus sévèrement possible dans sa situation.

Feignant une hésitation par convention, il accepte la main tendue et il se relève. Il se met à épousseter soigneuseemnt sa redingote et à tenter de défroisser la soie.

- Allez gros malin, où est-ce que tu planque ta baguette? Et plus intéressant encore… T’as emporté ce que je t’avais demandé?

Bon, pour la poussière sur la redingote, ça va... la soie froissée, c'était moins évident à replacer. Nigel est visiblement contrarié. Il replace la soie, la dentelle, son col de chemise, son col de redingote.

- Vous savez, Samuelle, je me suis demandé pourquoi vous m'aviez donné rendez-vous ici. Vous étiez morte la dernière fois et je ne croyais pas que cet... état avait changé. Ça change un peu ce que j'avais préparé.

Elle lui avait demandé des trucs. Et avec les donnés qu'il avait à ce moment là, il avait planifié avec elles. Mais là, ça changeait la donne, tiens.

- Et puis, un poil de Windigo ne se trouve pas n'importe où. C'est très rare Samuelle, ça ne se trouve qu'à très fort prix chez Barjow et Beurk. Et même que "très fort prix" est très loin du compte encore.

Le ton professoral, distingué, comme il l'a toujours eu, Nigel s'est remis de la collision de manière très élégante. Presque plus rien n'y parait, sauf peut-être la soie encore un peu trop froissé à son goût. Mais bon...

Il dévisage Samuelle, l'air boudeur.. ou contrarié... sévère ? Peut-être un peu des trois. Elle est vivante... il ne peut pas le nier, il a senti tout le poids de sa vie comme preuve. La soie aussi l'a ressenti. Il hésite. Puis il hoche la tête et fouille dans la poche intérieur de sa redingote.

- Mais il se trouve que durant mes vacances forcées, je suis allé au Canada...

Et il tire de sa poche un petit flacon, dans lequel se trouve une touffe de poils drus...

ARGL!!!! Il en avait un!!! Samuelle se jeta sur Nigel en lui passant les bras autour du cou pour lui coller sur la joue un gros baisé mouillé : « YEEPEE!!! » hurla-t-elle en dansant autour de lui dans une ronde endiablée. « Je savais que tu en trouverais! Nigel! T’es le meilleur! » Elle tendit la main sagement pour recevoir son du. « Tu sais que tu me sauve la vie? » elle attendit docilement, sisi c’est possible, que son ami lui remette la bouteille et s’empressa d’examiner le précieux poils en le faisant miroiter dans un rayon de soleil.

« Sur quel spécimen tu as échantillonné? » se renseigna-t-elle cliniquement. « Ils ne donnent pas tous la même puissance… Tu sais que tu as encore les fesses pleines de poussière? »L’informa-t-elle, tout à ses évaluations.

Quelle effusion d'amour. S'en était gênant... par réflèxe, Nigel se raidit sous l'étreinte et se dégage aussitôt qu'il peut, Lissant chemise et redingote. Non, mais elle faisait exprès ? Sûrement...

- Je savais que tu en trouverais! Nigel! T’es le meilleur! Tu sais que tu me sauve la vie?
- Oui, oui, c'est ce qu'on me disait aussi. Mais votre vie semble se porter à merveille. Mieux que je le croyais en fait.
- Sur quel spécimen tu as échantillonné ? Ils ne donnent pas tous la même puissance…
- Je sais, Samuelle. Bien sûr qu'il le sait. Il hoche la tête.
- Tu sais que tu as encore les fesses pleines de poussière?

Si elle voulait des réponses immédiatement, c'est raté. On ne pouvait pa être crédible si on était négligé. Fallait dépoussiérer tout ça avant de faire quoique ce soit. C'était nécessaire et sans répliques. Il entreprend de siogneusement se défaire de la poussière qui lui macule les fesses.

Du coin de l’œil, elle guette sa réaction. Nigel est le seul guin*prétencieux*dé qu’elle supporte. Peut-être un peu parce que le torturer est si facile… voir l’homme guindé se frotter dignement le derrière est presque jouissif. Dieu que c’est bien d’être vivant.

« Bois flotté! Qu’est-ce que tu en penses? Ma reconnaissance éternelle accompagne ta rétribution, là haut, sur le mur. C'est un sortilège de... Tu m’écoutes? Arf »

Tant qu’à le voir se trémousser, autant le voir se trémousser pour quelque chose… « Attend, je vais t’aider… » proposa-t-elle en joignant le geste à la parole.

- Bois flotté! Qu’est-ce que tu en penses?
- Hum...
- Ma reconnaissance éternelle accompagne ta rétribution, là haut, sur le mur. C'est un sortilège de... Tu m’écoutes? Arf

Oui, oui, il l'écoute, mais toute cette poussière... indigne... pas du tout respectable... faut corriger ça.

- Attend, je vais t’aider…

Et comble de l'histoire, elle vient lui donner un... coup de main. ARGL ! INDIGNE ! TOUT À FAIT INDÉCENT !

- Non ! Assez ! Non ! Samuelle ! Usant de stratégie, il arrive à lui saisir les poignets et il use de son derniers recours dans un cas pareil. Ça suffit mademoiselle Daee !

Nigel se refsait constamment à la moindre marque da familiarité, surtout lorsque la marque en question était tactile. La proximité physique le dérangeait et il la fuyait le plus possible.