Souffrance (Premier post pour Claire)

Roy s'appuya sur le pommier.Le pommier.Celui ou lui et Claire avait partagé tant de bons moments...FRIDERICH TA GUEULE!OUBLIES!!!Il sortait d'une heure de colle dû à une engueulade avec Claire Storm.Arf.En en sortant il avait ressenti un besoin irrépréssible de sortir prendre l'air.Il ne supportait plus d'être à l'intérieur longtemps.Le blond se plia en deux,il avai effroyablement mal au ventre.Il était méconnaissable.Pâle,ses cheveux sales et décoiffés cachaient ses yeux rouges soulignés par des cernes larges et noires.Il fut secoué par des spasmes et cracha du sang avant de s'effondrer.Son état n'était pas étonnant.Depuis l'engueulade avec Claire, il n'avait presque pas mangé et n'avait pas dormi une minute.Il avait souvent mal au ventre et crachait de plus en plus souvent de sang.Et il refusait de revenir.Impossible.Pas après ce qui c'était passé.Roy se releva, et regarda autour de lui.Le lac était beau la nuit...La lune se reflétait doucement dedans,il n'y avait aucun bruit.Il se sentit apaisé.Puis son regard tomba sur le pommier.Un élan de rage le prit tout à coup.Une rage contre ce temps perdu,contre ce colmatage inutile,contre ces moments qu'il ne méritait pas,contre lui...

- AAAAH!!!

Il frappa de toutes ses faibles forces contre cet arbre que d'habitude il aurait carressé.Et encore.ENCORE!!!Il frappait comme une furie.Peut-être espérait-il faire sortir cette haine de lui?Il frappa encore.Il fut secoué par de violent spasmes et cracha une gerbe de sang.Tomba par terre,sur le dos.Les bras en croix,appuyé sur son sac,un mince filet de sang s'échappant de sa bouche il contemplait la lune.Il ne cessait de voir le visage de Claire,leur moments si vite passés...Puis le meurtre de son père.Tout cela se répétait,comme si il se trouvait dans un manège infernal.Il ferma les yeux.Il voulait dormir...Mais savait qu'il ne trouverait plus jamais le sommeil.Tant mieux,car il ne ferait que des cauchemars...Plus personne ne le cotoyait.Il avait fait dégager ses amis et les autres ne l'approchaient plus.Et il s'en foutait.Totalement.NON!Il avait besoin du contact,besoin de se sentir vivant!Il se haïssait tellement...

- J'en ai marre John...
- Arrêtes de penser à lui. Fais ta vie.

Faire sa vie sans penser à Roy ? C'était comme si Nanard faisait ses clics et ses clacs et se tirait de la maison des Storm. Claire sans Roy, c'était comme le thé sans la tasse, la guitare sans la basse, le bouquet sans les fleurs, l'instant sans le bonheur...

- Je peux pas...
- Tu crois quoi ? Que tu vas passer ta vie avec lui ?

Claire se tut, baissant les yeux. Elle s'était déja demandé comment serait l' "après Roy". Elle n'avait jamais été capable de l'imaginer. Même dans ses rêves où elle était mariée à Paine, Roy était toujours là. Et ces derniers temps, il avait eu tendance à remplacer le brun dans ses rêves...

- T'est amoureuse de lui ?
- Non.
- Tu mens.
- Non je te dis.

Elle n'osa lever les yeux vers John. Par peur qu'il lise la vérité dans son regard. Mais quelle vérité ? Claire elle-même était incapable de décrire ses sentiments. Envers lui, envers eux, envers les évenements actuels... Perdue. Elle était perdue. Et même John semblait y voir plus claire en elle qu'elle même. Sa réponse avait été directe: "non". Parce-que c'est ce qu'elle avait l'habitude de répondre. Parce-que c'était ce que, indirectement, ils s'étaient toujours juré répondre. Une discussion avec Asuka lui revint en tête. Cette dernière avait dit qu'elle ne croyait pas en l'amitié fille-garçon. Elle disait que tôt ou tard, les sentiments finissaient toujours par s'en mêler. Claire avait répondu avec fierté "Non, regarde Roy et moi..." Désormais elle n'etait plus aussi sûre de cela.

Ses pieds se balancant dans le vide, elle fixait le sol de la salle de classe vide, où John et elle discutaient depuis un moment. Elle vit du coin de l'oeil John se lever et se diriger vers la fenêtre. Elle leva les yeux vers lui, qui était de dos. Elle le vit sortir une clope qu'il alluma avant de tirer une taffe, ouvrant la fenêtre et recrachant la fumée dehors. John... elle admirait ce type. Toujours calme. Toujours serein. Rien ne semblait l'atteindre. Elle le regardait, le trouvant plus séduisant que jamais là, au clair de lune. Mais John, c'était hors de question. Parce-que c'était John. Oui, c'est aussi ce qu'elle disait pour Roy... Elle baissa les yeux. John, le regard perdu dans le parc, lâcha:

- Laisses le respirer.
- Il a besoin de moi...
- Alors pourquoi il te jette ?

Le regard qu'il lui lanca la fit taire immédiatement. John, malgré son calme, avait le visage plus dur que d'habitude. Il semblait plus faché contre Roy que contre Claire, bien qu'il soit tout de même neutre dans l'histoire. Toujours neutre John. Une minute de silence, ou on entendit que le souffle de John qui respirait son poison. La rouquine fixait le sol, pensive, l'air triste. Puis, hésitante, elle leva les yeux vers lui.

- ...Il te parle à toi... ?
- Pas vraiment.
- Plus qu'à moi je parie... Et si c'était simplement moi qui le saoulait ? Si il en avait simplement marre de moi... ?

Sa voix se brisa, tandis que sa gorge se nouait. John se retourna, et s'adossa au mur de la fenêtre.

- Peut-être.
- John !
- Je déconne. Tu sais très bien que t'est la personne la plus importante à ses yeux.

Claire sentit un sentiment de culpabilité monter en elle. Elle l'abandonnait alors qu'il allait mal... Non. Non, elle essayait de lui parler, mais c'était lui qui la jettait. Alors quoi, qu'est-ce qu'il voulait à la fin ?

- Et je fais quoi moi ?
- Avance.

... Incroyable comme John pouvait être mûre. Elle le regarda. En fait... il était sage. Il avait toujours raison. Mine de rien... c'était John le moins con d'entre eux...

Il jeta sa clope par la fenêtre, regardant une seconde quelque chose quivisiblement se trouvait en direction du lac, masi que Claire ne pouvait voir d'ici.

- Allez. Sortons de là avant qu'un prof nous tombe dessus...
- Je suis pas fatiguée.
- Va faire un tour dehors. Toi aussi t'a besoin d'air.

Quelques longues minutes après, ils se retrouvèrent dans le hall, après avoir traversé clandestinement presque tout les étages. Il était tard... Si ils se faisaient chopper...
Mais rien n'arriva. Ils se séparèrent dans le hall. John retourna à sa salle commune, tandis que Claire, suivant son conseil, sortait dans le parc...
Elle prit automatiquement le chemin du pommier près du lac. Parce-que c'était leur endroit. Songeuse, elle ne remarqua que tardivement qu'elle n'était pas seule dans l'obscurité du parc. Marchant dans le noir, elle distingua une silhouette allongée près du pommier. Près de son pommier.

- Lumos.

Tant pis, prenant le risque que cela soit un préfet ou un prof, elle s'approcha, éclairant le visage de la personne allongée. Sous leur pommier, était-il possible que ce soit...?

C'était bien un prefet. Mais pas n'importe lequel... en le voyant, son coeur se serra. Il tourna la tête vers elle, attiré par la lumière. Leurs regards se croisèrent deux secondes qui parurent une étérnité à Claire. Mais celle-ci détourna le regard.

- Nox.

Obscurité, de nouveau. Désormais seulement éclairée par la lune, Claire passa à côté de Roy, reprenant sa marche, le ventre serré. Elle descendit quelques mètres pour atteindre le bord du lac et s'y assit. Ramenant ses jambes contre sa poitrine, posant ses bras sur ses genoux, elle enfouit sa tête entre ses bras. Ils n'avaient pas dit un mot.

- Tu serais pas un peu con des fois? C'est la seule qui sache t'aider et tu l'envoies bouler. T'es vraiment une grosse merde pour draguer...

- T'as bien vu comment elle a réagi! Si ça repète, comment on fera? Il faut trancher net avant que ça dégénère vraiment...

- Donc t'es prêt à sacrifier une vie de bonheur à cause d'une engueulade? La seule que t'ai jamais eu?!

- Qui est le connard qui a créé la conscience?

Super intéressantes les pensées d'un blond... Une lumière éclaira le visage du Friderich déprimé. Il tourna la tête. Il se foutait royalement de la personne qui troublait l'obscurité de ce soir de pleine lune. Roy finissait par se foutre de tout. Rien n'était intérressant. Même ce pommier reluisant était chiant à regarder. Il croisa le regard de la personne qui venait troubler ses pensées. Et merde. Elle. La dernière personne qu'il aurait voulu voir. Ils se regardèrent fixement. Roy se souvenait qu'il arrivait souvent que l'un devine les pensées de l'autre avant. Là il ne devinait rien; il voyait juste la souffrance dans le regard de la rousse. Sa respiration s'accéléra. En conflit avec lui-même, il se sentait fragile d'un coup. Quel salopard il faisait.

L'obscurité revint. Son âme soeur s'éloigna. Sa respiration ne cessa de s'accélérer. Il avait peur. Il ne s'était jamais rendu compte à quel point elle était devenue une drogue pour lui.

Il se leva et se mit à marcher. Sa fatigue, sa faim, ses maux de têtes et de ventre, tout s'était envolé d'un coup. Il réalisait, il réalisaitsa connerie monumentale. "Le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder...". Le blond saisissait le sens de ces paroles. S'étant laissé tenté par des stupides rêves de vengeance inutile, il avait perdu son carburant en cours de route. Maintenant qu'il avait réalisé cela, était-il possible de revenir en arrière? Pas sûr, après tout ce qu'il avait fait... Et peut-être était-ce juste un instant de lucidité. Il s'assit à un mètre d'elle, plongeant son regard dans les eaux troubles du lac. Il ne savait pas ce qu'il devait faire. Il se mettait à transpirer, son coeur s'emballait, sans raison. Il avait l'impression de redécouvrir cette sensation. Le stress. Son moteur. Il tenta de parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Mais qu'est-ce qui lui arrivait??? D'habitude, toutes ses paroles étaient si claires et innées... Il jeta un regard à Claire. Elle avait la tête dans les bras, ses genoux étaient plaqués contre sa poitrine. Ses cheveux en broussaille recouvraient ses fines épaules. Roy sentit son coeur s'emballer encore plus, l'étape suivante devait être la crise cardiaque. Serait-il possible que... Impensable non? Et pourtant... Il perdait totalement le contrôle de lui-même.

- John a toujours raison. C'est un peu chiant à force.

Johnny Dean Corso. Un sujet qui n'avait strictement rien à voir apparement. Mais Roy n'avait jamais joué sur les apparences. Il pensait de façon absurde pour trouver les solutions à ses problèmes. Bien entendu, il ne se trompait jamais. Comme John. Mature d'une force effroyable, c'était un gars vraiment intelligent.

- Ou c'est qu'il réussit à convaincre les gens. Sur mon cas il avait raison au final.

Oui. John n'avait cessé de taquiner Roy et Claire au sujet d'une pseudo relation entre eux. Et là... Roy finissait par croire qu'il était devin. Une sensation inconnue s'emparait peu à peu de lui, une sensation qui lui hurlait d'embrasser la rouquine. Mais il ne bougeait pas. Ethique personnelle ou peur du bide? Peut-être les deux. Il ne cessait de la regarder. En temps normal, il lui aurait affiché un magnifique sourire. Mais là non. Inexpressif, une teinte de peur dans les yeux, il avait l'impression de se trouver face à un ange.

Sensible
J'ai le cœur qui s'emballe
Il envahit mon âme
Je me croyais plus fort
Même si ça m'est égal
Si la vie est un jeu
Lequel de nous deux
Est celui qui chante


Le réel n'existait plus. Roy, comme un fou, abandonnait tous ses préjugés et autres préceptes du monde. Seul une rousse existait à ses yeux. Suivant le regard de la jeune française, droit dans les étoiles, Roy souria faiblement. La rousse croyait que les morts devenaient des étoiles. Et il ne la contredisait jamais car lui aussi aurait aimé y croire. Il aurait aimé pouvoir rêver, être moins rationnel...
Une voix qu'il connaissait par coeur, mais qui ce soir était faible et éteinte, le sortit de ses pensées.

- ...C'est quoi ton cas Roy ?

Sourire. Comment répondre à cette question, alors que lui-même n'était pas en mesure de le décrire? Claire était allongée sur l'herbe humidifiée par la rosée qui s'installait peu à peu. Il pouvait voir ses yeux humidifiés par des larmes... Il ferait n'importe quoi pour la réconforter...

Le blond rampa jusqu'à elle, avec peine car ses maux de ventre avaient repris de plus belle. Mais il redoublait d'efforts pour paraitre impassible, pour ne pas recracher de sang, pour que rien ne trouble cet instant magique... Car il avait besoin d'elle. Sans elle, le plaisir n'existait plus, la vie n'avait plus de saveur.

Si on s'éclipse ce soir
On le sait tous les deux
On se laissera porter
Comme dans nos rêves
Sur cette mélodie
Elle nous suffit ce soir
À se croire immortel
Comme la vie


Arrivé à côté d'elle, sa tête au-dessus d'elle, ses yeux plongeant dans les siens, sa voix qu'il n'avait pas utilisé depuis si longtemps, sa voix de français provenant tout simplement de son coeur s'exprima...

- Mon cas... Je sais pas comment expliquer...

Baissant de plus en plus sa tête vers celle de la rouquine, à l'endroit où l'air expiré de l'un devenait l'air inspiré de l'autre... Et doucement, sans s'en rendre compte, il s'éclipsa...

- Peut-être... Comme ceci...

Ses lèvres se rapprochèrent doucement de cellesde Claire Storm, i inclina la tête. Il avait comme une boule dans la gorge. Leurs lèvres se touchèrent. Se séparèrent. S'unirent de nouveau. La boule disparut. Il caressa son visage, ses cheveux... Elle lui avait si manqué! Il voulait rester ensemble même après la mort, même si ça impliquait de devenir une étoile, même si c'était dans une autre vie dans un autre monde, plus rien ne pourrait les séparer désormais...