The deconstruction of the Falling Stars [PV Artemis]

Première rencontre, Decembre 1982



Londres en hiver, c’était une ville plutôt désagréable ; il y faisait plutôt froid, et l’on avait surtout la très mauvaise surprise d’avoir quasi-constamment un temps pluvieux ou, au mieux, bruineux. La ville n’était recouverte de son manteau neigeux qu’au plus fort de l’hiver, et malheureusement ça ne durait pas très longtemps. La neige était bien vite remplacée par les torrents d’eau et de boue qui charriaient les nombreux déchets des habitants, sorciers, moldus ou autres.

Henri se déplaçait d’un pas rapide et altier, son manteau griffé hermani claquant dans l’air glacé de la ville, en direction d’une certaine adresse ; une adresse qu’on ne pouvait découvrir si l’on avait été mis directement dans la confidence : le 12 square Grimaud, le repère de l’Ordre du Phénix. Il prenait garde à surveiller ses flancs et ses arrières, car il n’aimait pas ce temps ; la bruine favorisait la dissimulation, et il lui serait extrêmement difficile, le cas échéant, de pouvoir repérer un groupe de sorciers aux intentions peu louables. Lui-même était légèrement paranoïaque pour penser qu’on voudrait s’intéresser à un ancien auror qui revenait tout juste d’un pays étranger et dont le dossier officiel ne mentionnait rien d’autre que des banalités ; mais il était prudent et méfiant : c’était déjà bien assez qu’il fût un auror infiltré parmi les mages noirs, il n’avait pas besoin de motivations supplémentaires pour faire attention. Or maintenant il était de plus un membre de l’Ordre du Phénix, et par là même le détenteur d’informations qu’on pourrait chercher à connaître.
Bon, du calme ; à priori on ne le suivait pas, donc pas de raisons particulières de s’alarmer. D’autant qu’il était arrivé.

En pénétrant dans ce qui était le quartier général des défenseurs de la Justice et du Bien (titre ronflant mais il fallait sans doute motiver les troupes), Henri se prit à repenser aux événements qui l’avaient amenés ici. Mais qu’est-ce qu’il fichait là déjà ? En soi ça ne l’intéressait pas à ce point d’aller combattre les mages noires, et notamment les cinq jeunes filles qui étaient à leur tête et qui dirigeaient partiellement leur monde. A part la prise de Poudlard et l’explosion du ministère, on ne pouvait pas vraiment parler de meurtres ou de massacres en série, et si ces maraudeuses tenaient leurs troupes d’une poignée forte il était possible que la société qu’elles proposent tienne la route. Cependant, le grand maître de l’Ordre avait su trouver les mots pour convaincre Henri ; des mangemorts avaient exterminé sa famille, des mangemorts étaient sans doute responsable de la disparition de sa femme. Et derrière les mangemorts, il y avait les maraudeuses, et les maraudeuses représentaient la clé de son énigme personnelle. L’Ordre était le moyen le plus rapide et le plus sur pour lui de parvenir jusqu’à elles, malgré les risques.

Et leur histoire était si extraordinaire…., il avait fallu quelques jours à Henri pour tout comprendre, pour appréhender dans toute sa dimension la vérité ; il avait été coupé du monde lors des événements, et son regard en était resté à une société désormais révolue. Mais maintenant il était prêt, de nouveau prêt à se remettre en chasse et à s’introduire au sein du domaine le plus sacré des maraudeuses ; il était prêt à se rendre à Poudlard…

Le grand maître vient l’accueillir dès son entrée dans la maison. Une fois de plus Henri fut surpris par la force tranquille et l’énergie qui habitait cet homme calme mais résolu. Artemis Fowl envisageait le monde au travers de son regard bleu, bien clair que celui-ci d’Henri mais tout aussi volontaire ; il était plus jeune que lui, mais il était évident qu’il avait au moins autant vécu que lui, et qu’il avait lui aussi son fardeau. C’était étrange, mais Henri ne s’offusquait pas d’être sous les « ordres » d’un sorcier plus jeune que lui ; en fait il n’avait d’ailleurs pas non plus de problèmes à lui reconnaître des qualités, et il était certain qu’il en avait puisqu’il l’avait convaincu de les rejoindre…..
Artmis Fowl serra chaleureusement sa main puis l’entraîna dans le salon où un feu de cheminée brûlait tout en répandant une agréable chaleur ; tandis qu’il s’essayèrent il lui fit un sourire franc et amena son regard à la rencontre des durs yeux au bleu d’acier d’Henri.

« Je suis ravi de vous revoir Monsieur De Hurlevent, ou plutôt Henri. Je suppose donc que vous avez accepté la vérité et votre mission…. »

Henri contempla les flammes quelques instants. Ca n’avait pas été facile de remettre en cause tout ce en quoi il croyait, mais une fois cela fait son choix était devenu limpide. Une année d’infiltration parmi les mangemorts ne lui avait rien rapportée en terme d’informations, et il devait passer à la vitesse supérieure ; et si cela permettait d’aider le camps du « bien » alors…

« Vous savez ce que je recherche Mr Fowl, je cherche la vérité sur ce qui est arrivé à mes proches ; et si la vérité passe par les maraudeuses alors je m’occuperai d’être proche d’elle. » il se tut un instant, puis plonge son regard dans les yeux clairs d’Artemis « J’accepte donc de devenir membre de l’Ordre du Phénix et de combattre les maraudeuses, et pour cela j’infiltrerai donc Poudlard et je me rapprocherai d’elle. Mais mes chances de succès dépendent directement de vous et du soutien de l’Ordre, et j’ai des centaines de questions pour vous. Une fois de plus j’ai besoin que vous me reparliez de vous, et de vous et de l’ordre du phénix »

Ensuite, une fois qu’il aurait définitivement confiance en Artemis, ils pourraient se concentrer sur leur plan d’action ; et sur la chûte des maraudeuses.


Henri De Hurlevent avait compris quelque chose d’important quand il avait appris l’histoire des cinq jeunes filles : si elles avaient été au sommet de leur puissance et de leur domination sur le monde il y a peu elles avaient cependant subi des revers importants. L’ennemi était blessé certes, mais loin d’être abattu et le dragon n’est que plus dangereux dans un tel état. Il comprenait la fébrilité de l’Ordre : ils avaient enfin une occasion de les anéantir.

Ils pouvaient « détruire l’empire des étoiles tombantes », ou faire « the deconstruction of the falling stars », du nom de la chûte d’un empire antique tel qu’on le nommait dans l’histoire.
Et Henri pouvait peut-être être l’un des ces auteurs. (je l'expliquerai mieux au prochain post )

Encore une fois, Artemis était présent au 12 square Grimmaurd, négligeant encore une fois sa fiancée pour aller sauver le monde magique de la menace de la Magie Noire. Mais au moins, une chose avait changé : Serenity était maintenant au courant de ses agissements depuis maintenant près de six mois et avait apparemment accepté le combat d'Artemis contre les Maraudeuses et mieux, tentait même de l'aider. Il avait également mis sous son aile la candidature de Kaitz à l'Ordre du Phénix, ce qui faisait qu'il y avait au moins trois membres de l'Ordre dans un Poudlard gouverné par les Maraudeuses. C'était un nombre particulièrement élevé de partisans de la Magie Blanche dans une école rongée par le Mal. Et c'est justement ce qui inquiétait Artemis : cette déconcertante facilité pour avoir un poste de professeur ou autre dans Poudlard. Le Directeur de Serdaigle ne pensait pas spécialement à l'Ordre du Phénix mais au contraire à leurs adversaires.

En effet, les Mangemorts allaient sûrement avoir autant de facilité que les Membres de l'Ordre. Si les cinq Maraudeuses auraient été présentes comme il avait été le cas quand Artemis, neutre à l'époque, avait été embauché par Mikomi Tenshi la directrice. A cette époque, il n'y avait quasiment aucun membre de l'Ordre à Poudlard à sa connaissance et c'était assez déroutant de voir 3 membres, déjà bien ancrés à Poudlard, qui font partie de l'assciation clandestine de Magie Blanche. En plus, il allait en avoir un quatrième si tout allait bien, et ce quatrième membre de l'Ordre à Poudlard allait bientôt s'entretenir avec le Chef de l'Ordre. Vu ses contacts au Ministère avec Marc Dalite, qui travaillait là-bas. Ce Henri de Hurlevent avait une histoire assez ordinaire mais ce qui avait surtout intéressé Artemis, c'est que sa famille a été tuée par des mages noirs sans qu'il ne sache pourquoi cela était-il arrivé, selon ce rapport.

Une cloche sonna bruyamment et Artemis n'avait qu'à marcher quelques mètres pour aller ouvrir, puisqu'il attendait sa nouvelle recrue dans le grand hall du rez-de-chaussée. le Square Grimmaurd était envahi par la saleté, cette bâtisse incartable et visible seulement à une condition avait été abandonné depuis une bonne dizaine d'années et malgré les efforts des membres de l'Ordre, le 12 Square Grimmaurd était toujours aussi repoussant de saleté mais était aussi le lieu le plus protégé de tout le monde magique. Un homme aussi grand que lui et légèrement plus âgé avec des cheveux d'un blond profond et sombre entra dans le vestibule. Artemis lui serra la main et l'entraîna dans le salon assez miteux mais globalement propre, c'était le principal. En ce mois de Janvier 1983, les flammes ronronnaient dans la cheminée pour donner une impression de chaleur mais c'était inutile puisqu'il servait à tout autre chose. Artemis prit alors la parole d'une voie assez enjouée :

Artemis - Je suis ravi de vous revoir Monsieur De Hurlevent, ou plutôt Henri. Je suppose donc que vous avez accepté la vérité et votre mission…
Henri - Vous savez ce que je recherche Mr Fowl, je cherche la vérité sur ce qui est arrivé à mes proches ; et si la vérité passe par les maraudeuses alors je m’occuperai d’être proche d’elle. J'accepte donc de devenir membre de l’Ordre du Phénix et de combattre les maraudeuses, et pour cela j’infiltrerai donc Poudlard et je me rapprocherai d’elle. Mais mes chances de succès dépendent directement de vous et du soutien de l’Ordre, et j’ai des centaines de questions pour vous. Une fois de plus j’ai besoin que vous me reparliez de vous, et de vous et de l’Ordre du Phénix.

C'était tout à fait logique : lors de son entretien, Henri avait dû répondre à des tas de questions de la part d'Artemis, pour que ce dernier soit sûr de sa motivation à rejoindre le cerle fermé des membres, et émotionnellement, il était prêt à en découdre avec les Mages Noirs. Mais c'est vrai qu'avant toute chose, ce Henri de Hurlevent avait le droit de savoir certaines choses de lui mais il n'allait pas tout dire, c'est sûr...

Artemis - Bien sûr, je comprends très bien monsieur De Hurlevent. Par où pourrais-je commencer ? Eh bien, je suis né dans un hôpital moldu de Cork en Irlande et mes parents sont également des moldus. Seul mon grand-père maternel était un sorcier. Quelques minutes après moi, mon jumeau naissait à son tour mais il a été séparé de moi dès ce moment-là. Je ne savais pas ce qui s'était passé mais je vivais un peu comme tout le monde, sauf que j'ai appris mon appartenance au monde de la sorcellerie par hasard. Mon père est mort quand j'avais 7 ans, il était explorateur, et ma mère est alors tombée dans une profonde folie. Je m'occupais d'elle que je pouvais puis j'ai décidé de m'inscrire dans une école de sorcellerie irlandaise réputé pour être vraiment du côté de la magie Noire. Je ne préfère pas parler de ça car c'était les pires moments de ma vie. Quand j'ai validé ma 5ème année là-bas, j'ai décidé de changer d'école et d'inclure Poudlard où je fus réparti à Serdaigle. Tout se passait bien jusqu'à ce que je découvre que j'avais un frère radicalement différent de moi, extrêmement attiré par la Magie Noire. Je validais mes ASPICS puis je partais à la recherche de ma soeur à l'aide de mon frère, qui m'avait avoué son existence. Après 2 ans et demie de recherches vaines, je suis rentré en Angleterre et Miss Tenshi, qui venait d'attaquer Poudlard, me prit comme Infirmier de l'école. C'est là que j'ai vu tous les ravages qu'avait faites les Maraudeuses et doucement, je me suis opposé à elles. Un an plus tard, j'incluais l'Ordre du Phénix et au même moment, à ma surprise générale, miss Tenshi me nomma professeur de Potions et Directeur de Serdaigle. Il y a six mois, après une dissolution de l'Ordre, je me suis retrouvé à la tête de l'organisation.

Après cette autobiographie improvisée, Artemis pointa sa baguette vers la cuisine et fit venir deux verres à l'aide d'un Accio. Le Directeur de Serdaigle ne buvait pas d'alcool mais adorait comme tout le monde la Bièraubeurre, il attira vers lui également une grosse bouteille de ce liquide. Artemis déboucha la bouteille et versa à un bon niveau dans le verre, le liquide jaune ocre et extrêmement parfumé. Il tendit ensuite le verre à Henri puis se rassit. Il but deux ou trois gorgées puis continua :

Artemis - Voilà en gros le fil de ma vie si je ne passe pas les détails, surtout lors de mon adolescence. Je vous demande de ne pas me poser de questions sur cela, merci d'avance. Vous préférez plutôt un Whisky Pur-Feu ou de l'hydromel ?

2ème rencontre : Avril 1983


Et on recommençait la même procédure : un regard à droite, un regard à gauche, rien devant, rien derrière ; bon très bien, autant qu’il pouvait le dire il n’avait pas été suivi. Devoir quitter Poudlard au beau milieu de la nuit pour rejoindre le quartier secret de l’Ordre mettrait Henri légèrement mal à l’aise ; déjà qu’à la base il était méfiant, mais maintenant il en devenait carrément paranoïaque. Mais depuis bientôt 5 mois qu’il était infiltré à Poudlard il avait fichtrement besoin de voir un bon vieux visage amical avec qui il pourrait se laisser aller et parler sans avoir à réfléchir à tous les mots qu’il allait prononcés. Ce allait lui faire un bien fou de retrouver Artémis dans un environnement où il n’avait pas à le traiter avec suspicion.

Bon, encore un dernier coup d’œil dans les alentours…., ah voilà c’était bon : il prononça le sortilège qui lui permit d’entrer. Comme toujours il se laissa épater par la magie du charme : on avait beau dire mais réussir à dissimuler tout une habitation de cette manière, c’était quand même un sacré tour de force. Ils étaient doués dans l’ordre, en même il fallait bien ça pour « combattre » les maraudeuses ; et vu la situation, ça n’était même pas sur que ça suffirait…
Henri se dirigeait d’un pas rapide vers la cuisine : il commençait à avoir ses petites habitudes et il n’avait rien contre le fait de prendre un bon petit whiksy pur-feu ; c’était agréable d’avoir Artemis Fowl pour chef : il comprenait que de temps en temps on eut besoin d’un remontant. Et Henri avait bien mérité le whisky, c’est qu’en plus la soirée risquait de durer, vu le nombre de sujet à aborder.

Muni de son verre, du seau à glaçons, et de la bouteille, il alla ensuite dans ce qui tenait lieu de salon ; c’était un lieu très confortable, où l’on pouvait trouver des fauteuils moelleux et où on se sentait en confiance, en sécurité. Henri se promettait que si il arrivait à se sortir de toute cette panade, et si, par miracle, il rencontrait également quelqu’un avec qui il eut de nouveau envie d’avoir une maison, il veillerait à ce qu’il y ait un endroit aussi chaleureux et apaisant. Enfin bon, autant éviter de faire trop de rêves chimériques. Toujours est-il qu’il se sentait plutôt bien ici : pour un peu on s’y serait presque senti en vacances ; mais bon, la rêverie aurait lieu une autre fois.

Il trempa ses lèvres dans le whisky, et en avala une gorgée, savourant le fort alcool fruité au gout prononcé. Pas mauvais du tout, on avait bon goût dans l’ordre. Henri sortit ensuite un dossier qu’il déposa sur la petite table devant lui : Artemis serait heureux d’avoir une trace écrite. Normalement c’était un non-sens absolu de coucher par écrit des rapports et de laisser ainsi une preuve de son existence d’espion, mais il avait appris à accorder une certaine confiance au chef de l’Ordre ; cela dit il prenait soin d’enchanter son rapport : si un autre qu’Artemis le consultait, il n’y lirait qu’un recueil de poèmes.
Son rapport détaillait ce qu’il avait pu apprendre jusqu’ici, de même que la manière des cours dispensé ayant un rapport avec la magie noire, ainsi que les relations qu’il avait établi avec certaines maraudeuses telles que Mikomi Tenshi, Kaori Harada ou dans une moindre mesure Yuki Harada. Et puis, il y avait aussi quelques détail important et certaines tentatives de « prévision » sur ce que devenait Poudlard. Et les conclusions n’étaient pas joyeuses-joyeuses.

Tiens, le boss se montrait enfin. Malgré qu’il en avait l’habitude à force de le croiser dans Poudlard, Henri ressentit encore cette impression de force et de calme tranquille qui émergeait d’Artemis Fowl ; difficile de croire qu’il eut pu jamais se mettre en colère, pourtant il n’ignorait en rien que quand c’était le cas il fallait s’attendre à un sacré spectacle….

Henri : « Bonsoir Artemis, ça fait plaisir de tes voir hors du nid des maraudeuses. J’ai commencé le whisky, j’espère que tu ne m’en voudras pas. » un temps d’arrêt, puis il reprit en désignant le rapport « Tout est là-dedans, avec les détails et le précisions ; cependant j’aimerai autant te faire part de mes conclusions et de mes avis personnels. Je suppose que tu en connais la teneur. Tu as des questions précises avant qu’on commence ? »

On le met aux archives ce machin ?

Ouais si ça dérange pas...