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| *~ Stars in Lake ~* (Pv Satine) | |
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Lord Ulf Invité
| Sujet: *~ Stars in Lake ~* (Pv Satine) Ven 11 Aoû 2006 - 22:29 | |
| "Il est pour la pensée une heure ...Une heure sainte ..." (Lamartine)Une heure particulièrement propice aux réflexions et méditations poétiques, l'heure à laquelle l'Homme abandonne les soucis et contraintes de son monde physique pour rejoindre l'univers métaphysique. Les problèmes s'oublient alors pour quelques instants de répit, et c'est à ce moment que viennent les questions sans réponse, des phrases sans aucun sens particulier, mais qui semblent pourtant si pleines de véracité. Quel mortel ne s'est jamais posé la question du "pourquoi" de sa naissance, son existence ou sa présence? Cet instant si précieux et rare varie chez les spécimens de l'humaine nature, et peut survenir à tout moment de la journée ...Une heure plus communément appelée "Rêverie", "absence" ou parfois "prière", les appellations ne manquant pas ... Heureux ceux qui parviennent à cet état "d'ébriété", de "transe", ou au contraire, de "conscience supérieure", car ils échappent alors aux règles imposées par la réalité ...
Il n'était par conséquent nullement étonnant que cette heure soit également celle que Ulferic préférait et guettait avec une impatience compréhensible. Mais rien ne transparaissait jamais derrière ce calme olympien, alors qu'on aurait pu comparer cette attente à celle d'un fidèle compagnon envers son maître parti pour quelques minutes, ou celle d'un amant se languissant de l'absence de son aimée ... Pour le poète, comme pour nombre de ses frères et soeurs de condition, cette heure marquait aussi l'agonie quotidienne de l'astre du jour, "... Alors que, s'enfuyant de la céleste enceinte, De l'absence du jour pour consoler les cieux, Le crépuscule aux monts prolonge ses adieux"(Lamartine)Dès lors, trouver un endroit approprié à l'écoute des épanchements de son âme, tendre et douce moitié, reposer ses sens agressés par une rude journée, et s'abandonner à la plus belle des mélodies devenait l'unique et vitale préoccupation ... Ulferic se trouvait donc au bord du magnifique Lac de Poudlard (était-il nécessaire de le préciser?), dont la taille était à l'échelle de la propriété. La Nuit et la nouvelle Lune étaient au rendez-vous (des nouvelles d'une exclusivité exceptionnelle ...), et comme presque habituellement, se livraient à un jeu subtil d'ombre et de lumière, la première baignant le paysage dans une obscurité grandissante, tandis que la deuxième éclairait de sa pâle lueur ce même paysage. La lande se trouvant gagnée par les Ténèbres et par la Lumière tout à la fois par un phénomène étrange que seul(e)s les habitué(e)s pouvaient appréhender et apprécier à sa juste mesure.
Si les raisons de la venue du chevalier en ce lieu précis plutôt qu'un autre demeuraient obscures, il n'était pas difficile de comprendre comment il avait réussi à s'introduire dans un endroit aussi protégé et magique que Poudlard à la réputation d'inviolabilité. Si à une certaine époque, le Château et ses environs avaient été l'un des lieux les plus protégés qui soient, au point que Lord Voldemort lui-même n'avait pu y triompher, cette époque était révolue depuis l'arrivée de mystérieuses jeunes filles, plus connues sous le nom de Maraudeuses ...Le Mal s'emparant du pouvoir, réussissant là où même Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait échoué, et s'infiltrant jusqu'au Ministère de la magie ...Même pour un partisan de la Neutralité tel que Ulferic, cela restait un exploit qui suscitait l'admiration. Des années plus tard, on parlait encore dans les deux camps du déroulement de la prise de Poudlard, comment les sortilèges de protection faisant partie des plus efficaces qui soient dans le monde magique avaient été neutralisés comme un simple cadenas (système de verrouillage moldu). Mieux encore, les Maraudeuses ne s'étaient pas contentées de s'emparer du Château, elles en avaient fait le siège de la formation de nouveaux mages noirs. Une véritable "réalité alternative" ... Le sorcier se rappelait les années insouciantes qu'il avait passé dans l'enceinte, les cours soporifiques des professeurs sévères, leurs réprimandes, les interdictions bravées ...Tout avait changé ...excepté la beauté plusieurs fois séculaire du domaine. Le Lac en particulier gardait cette magnificence légendaire à travers les multitudes d'évènements dont il avait été témoin. Ses eaux conservaient toujours un éclat irisé la journée, lorsque le Soleil s'y regardait, et le reflet argenté de la Lune y demeurait le soir, doux et caressant ... Les mots ne suffisaient à exprimer les vertus apaisantes de sa contemplation ...Et ainsi qu'on le dit parfois, il y a des moments où il vaudrait mieux être peintre que poète ..."I would like to be a painter to draw the stars which shine in your eyes, I would like to be a drawer to paint the golden suns in your hairs, I would like to be each things which touch your skin ... But I am just myself, a poet with his meaningless words ..."Tout poète et rêveur qu'il était, Ulferic n'en restait pas moins réaliste. Il était parfaitement conscient de ce qui arriverait probablement si jamais un membre du personnel de Poudlard le trouvait aux abords du Lac, le regard rivé sur les ondes parcourant ses eaux profondes. Dans le meilleur des cas, il se ferait jeter dehors les épaules devant; dans le pire, des mangemorts seraient du rendez-vous ...Mais pour l'heure, aucun signe d'un "accueil spécial", et le poète ne songeait qu'à profiter de ces quelques instants de grâce. Qu'importe ce qui viendrait dans quelques heures, tant qu'on ne vienne le déranger dans ses méditations. Et si le cas se présentait, il avait toujours sa baguette sur lui, prête à servir au même titre que sa magie. Cependant, si le sorcier avait été un duelliste de talent durant sa scolarité, acceptant quelques défis intéressants et s'en sortant bien la plupart du temps, il ne s'était plus servi "sérieusement" de la magie à des fins vindicatives depuis quelques temps, et nul doute qu'il ne pourrait tenir longtemps contre un groupe de mangemorts, considérée comme "l'élite" des mages noirs ...Tu m'as toujours moi, ne l'oublie pas frérot ...La voix avait surgit des tréfonds de son être, résonnant dans son esprit comme une épée frappant contre un bouclier. Bien qu'affectueuse en ce moment, la voix de Dace gardait ses accents métalliques et le sifflement d'une lame avide de sang jaillissant d'un fourreau. Le genre de timbre qui ne favorise guère les conversations, mais Ulferic l'accueillit avec chaleur.Tu as raison Dace ...Tu as toujours été là pour moi, et tu le seras à jamais ..."Car nous n'aurons plus que nous-mêmes l'un pour l'autre à la toute fin ..."Il est vrai que si Ulferic n'avait jamais été taillé pour le combat, tant physiquement que moralement, il en était autrement pour sa moitié opposée. Par un phénomène étrange, Ulferic ou Dace, ou bien l'être à l'origine des deux personnages, présentait une dissociation tellement absolue qu'il en résultait une "créature" d'un lunatisme parfait. Tout était noir ou blanc pour ces deux âmes liées pour l'éternité ... Nul ne savait comment ni pourquoi cette caractéristique était apparue, mais il semblait qu'elle était survenue très précisément suite à un accident ... Dace était fait pour les mener batailles enragées, livrer des guerres sanglantes. Tout son être n'était que haine et violence, chacun de ses muscles ne se contractait que dans la furie, le feu qui coulait dans chaque vaisseau ne battait que dans la géhenne, et chaque infime parcelle de son corps ne vivait que pour cela: la Guerre. Il faisait partie de ces "héros" qui étaient capables de mettre en déroute une armée en charge, trancher le corps de plusieurs adversaires d'un seul geste, déposséder des centaines de valeureux soldats de leur pensée sans blessure, et danser avec les morts ...Le Vent de la Mort se levait et charriait l'odeur des trépassés à venir sur son passage. Le "héros aux deux épées" ...comme si on pouvait appeler un tueur "héros" ...Mais au moins, les dons de Dace combinés à la Magie de Ulferic parviendraient à repousser la plupart des opposants, tant que la grande cavalerie ne venait pas en renfort ...Rassuré mais peu apaisé par ces images, Ulferic tenta de se changer les idées en fixant le mouvement hypnotique des minuscules vagues qui se jetaient sur la rive, avant de se retirer dans l'immensité liquide. Malgré le va-et-vient incessant de ces vagues, aucune ride ne troublait le centre du Lac, et les étoiles étaient aussi visibles dans ce miroir que dans les Cieux. C'est alors que sous la brise nocturne, le parfum des fleurs embaumant l'air du soir, de nouvelles invitées firent leur apparition."[...] Ces globes d'or, ces îles de lumière, Que cherche par instinct la rêveuse paupière, Jaillissent par milliers de l'ombre qui s'enfuit Comme une poudre d'or sur les pas de la nuit; Et le souffle du soir qui vole sur sa trace, Les sèmes en tourbillons dans le brillant espace. [...]"(Lamartine)Les lucioles, surgissant de l'ombre des arbres et des buissons s'allumèrent en autant de lampions phosphorescents. Dérivant sur la surface du Lac, des milliers de lanternes miniatures projetaient leur lumière verte, mais aussi bleue et fushia, cyan et mauve, dans un spectacle sublime de couleurs et de lumière propres à la faune et la flore du monde magique de Poudlard. Les lucioles prenaient possession du Lac et de ses alentours, conquérant tout espace par la lueur de leurs ballets multicolores. Un paysage enchanteur se dévoilaient aux yeux sombres d'Ulferic, qui dans sa mélancolie, laissa errer son regard sur ses fées ...Oui, des fées dansant sur les eaux du Lac ...Here we go, petite fée ^^ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: *~ Stars in Lake ~* (Pv Satine) Dim 13 Aoû 2006 - 10:34 | |
| Hj : merci ^o^
La tête penchée sur les devoirs des élèves, sa concentration se faisait au maximum lorsqu’il s’agissait de son travail de corps enseignant, et pourtant Satine n’était pas de ces personnes à avoir les pieds sur terre. L’esprit toujours ailleurs, la parole opaque et parfois étrange, tout était mis en scène par la jeune femme pour que ses pensées soient difficiles à cerner par ses tiers. Dès qu’ils étaient persuadés avoir saisi la personnalité de la jeune femme, leurs certitudes s’envolaient dans un coup de vent, et Satine aimait en jouer. Se constituer un masque de froideur avec les personnes qu’elle ne connaissait pas, tout en paraissant aisée à approcher et relativement sympathique…Une sorte de passage lunatique de l’âme et de la personnalité inter changeants. Peut être était-ce dû à ce conflit intérieur, ce tiraillement perpétuel entre ce qu’elle était et ce qu’elle souhaitait être, pour son père. Satine avait toujours grandi dans un manichéisme quelque peu exacerbé, et ne connaissait pas véritablement la neutralité, il lui fallait trouver un camp coûte que coûte pour trouver son équilibre, du moins c’est-ce qu’elle pensait. Les responsabilités de professeur l’avaient obligée à grandir et à se trouver une voie, du moins de l’extérieur, mais toutes ces préoccupations « d’adulte » demeuraient si frustrantes aux yeux de Satine, éternelle adolescente insatisfaite qu’elle était restée. Ses longs cheveux dorés tombaient en cascade sur ses épaules, tandis que ses yeux avertis cherchaient la moindre faute d’analyse de ces devoirs de métamorphose. Quel miracle que de la voir ainsi concentrée, elle qui auparavant passait ses journées libres au cimetière de l’école pour y méditer ou encore y rêvasser. Un tel lieu n’avait rien de morbide à ses yeux, c’était au contraire une invitation à laisser vagabonder ses pensées, d’abord sur la vie, la mort, puis la joie d’être parmi ces vivants, l’amitié, l’amour, la nature, tout ce qui quotidiennement passait pour être une chose banale. Les morts n’étaient là que pour nous rappeler d’aimer d’avantage les vivants… Encore un paradoxe…A croire que les pensées et rêveries de Satine n’étaient constitués que de contradictions, qui pourtant se mariaient parfaitement à son caractère. Pouvait-on être poète dans l’âme et chercher son inspiration dans un lieu où trônaient des sépultures? Pouvait-on aimer et avoir peur de s’attacher aux personnes à la fois? Autant de questions que la jeune professeur ne se posait jamais, et évitait soigneusement de se poser. Trop réfléchir à son existence, à son essence, ou même au moindre petit détail banal, c’était se compliquer l’existence. Poser trop de questions et chercher à tout analyser, c’était brouiller la poésie, tuer l’âme de l’écrivain, ternir les vives couleurs de la simplicité des choses.
Une heure, une heure et demi, deux heures qu‘elle était penchée sur ces parchemins…Les aiguilles de la pendule accrochée sur un mur de son bureau trahissaient le temps qui passait sans même que Satine ne s’en aperçoive. Son esprit vagabond habituel était devenu cartésien pour l’occasion des corrections des devoirs, et ce ne fut que quelques frappements à sa porte qui la firent lever légèrement la tête. Néanmoins Satine fixa de nouveau ses yeux clairs sur un devoir qu’elle avait à la main, tenant une fine plume ocre dans l’autre, avant de murmurer un bref « entrez » à l’occasion du visiteur. La jeune femme ne prêta pas attention au vieillard revêtu d’une cape rapiécée qui entra dans son bureau, jusqu’à ce qu’une voix lointaine, ou plus sincèrement les mots qu’il prononça, parvinrent à elle.
-Je m’excuse pour l’heure tardive, mais un employé du Ministère souhaiterait s’entretenir avec vous Mademoiselle. Il ne devrait pas tarder à transplaner ici.
« L’heure tardive »? Satine leva les yeux vers la pendule de fer forgé, et s’aperçut avec surprise qu’il était déjà 22 heures passées. Elle sortit tout doucement de sa léthargie, remarquant en outre que l’individu qui venait de faire intrusion dans son bureau n’était autre que le concierge de l’école. Satine fronça légèrement les sourcils lorsque le vieillard lui annonça la désagréable nouvelle, puis posa sa plume sur le bureau, croisant ses mains devant elle. Satine en connaissait pertinemment le motif : le ministère était au courant du décès inexpliqué d’un ancien mangemort, que la jeune femme connaissait, et en ce sens paniquait pour sa propre sécurité. C’était si évident, et pourtant le ministre lui-même ne voulait l’avouer : un Ministère trempant dans la conspiration avec les Maraudeuses, se ralliant au Mal, qui voyait derrière le décès d’un mangemort l’ennemi invisible de tout ce camp qui se voulait du côté de la magie noire. Seulement, cet « ennemi invisible », c’était Satine…C’était elle qui avait tué ce sorcier, non pas pour revendiquer un acte symbolique ou pour se rebeller contre le Ministère, mais par simple acte intéressé, pour sa propre cause. Satine sourit légèrement au concierge de l’école, qui venait trahir les infantiles pensées qui lui traversaient l’esprit. Elle n’avait nullement envie de s’entretenir avec ce monsieur, ni de déblatérer sur quelques témoins qu’elle aurait pu apercevoir. Aussi au lieu de se comporter comme une adulte, Satine eut recours à son côté de petite fille gâtée et se leva doucement avant de se diriger vers le seuil de la porte. Elle tourna alors la tête vers le vieillard en haussant les épaules.
-Je suis navrée mais je suis épuisée. J’ai eu une journée harassante et je ne me sens pas de taille à avoir un entretien avec quiconque. Lorsque ce monsieur arrivera, demandez-lui donc de prendre rendez-vous avant de se présenter…Membre du Ministère ou non, je ne ferai pas de différence. Sur ce je vous souhaite une bonne nuit.
Une voix douce mais ferme, ainsi le concierge n’avait pas même la possibilité de rétorquer un seul mot. Satine avança alors dans le couloir éclairé faiblement de torches accrochées aux murs de pierre. Ses pas lents se faisaient légèrement plus rapides à mesure que ses yeux clairs se faisaient à l’obscurité, bien qu’elle ignorait où elle se dirigeait ainsi. Elle n’allait certainement pas rejoindre ses appartements dès à présent, sa fatigue n’était que prétexte car de toute évidence Morphée ne l’accueillerait pas dans ses doux bras avant minuit sonnante. Satine s’arrêta un instant, et fouilla dans son petit sac de cuir qu’elle avait pris soin d’emporter avec elle lorsqu’elle eut quitté son bureau, à la recherche de son petit carnet de notes dont la fine reliure était usée par le temps. Son geste était presque réflexe, inconscient, Satine ignorait même pourquoi elle l‘avait sorti mais elle ne put s’empêcher d’y jeter un coup d’œil. Quelques vers, quelques rayures, des mots ; ceux qui lui passaient par la tête et qu’elle trouvait enjôleurs, se dessinaient dans ce petit carnet qui n’avait aucune utilité particulière. « Jardin d’Eden » …voilà sur quoi elle tomba lorsqu’elle ouvrit au hasard le petit livret qu’elle avait dans ses frêles mains.
* Et bien voilà…Allons donc faire un tour près du parc de l’école…*
Ses pas la guidèrent alors cette fois-ci vers une destination précise : la porte d’entrée du château. Une fois sur le seuil, Satine ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil au ciel, comme à son habitude, mais la couleur orangée de l’éther trahissait le lent trépas de la lumière du jour au profit de l’enveloppant halo de la lune. Depuis quand n’était-elle pas venue contempler le ciel…? Et pourtant c’était si poétique, exalté, comme une aquarelle au dessus de soit…Sur cette magnifique vision, Satine retrouva vite son caractère rêveur qui faisait d’elle cette personne maladroite qu’elle était parfois. A avoir de trop la tête dans les nuages, on perdait parfois le sens de la perspective, et on perdait l’équilibre, c’est-ce qui lui arrivait souvent. Et pourtant c’était si agréable. Son carnet à la main, Satine avançait à travers les jardins, sachant pertinemment où elle souhaitait se rendre. C’était presque logique : une lumière chatoyante, jouant avec les ombres, un ciel découvert, un lieu pittoresque…Il ne manquait plus que les reflets de cette beauté qui faisait éclore la sensibilité poétique de n’importe qui, même les moins aguerris. Et pour saisir ces reflets, il n’y avait que le lac de Poudlard…La jeune femme ne s’empressa pas pour autant, ses rêveries prenaient le pas sur sa cadence de marche, mais finalement lorsqu’elle leva les yeux au bout d’une dizaine de minutes, ce fut sur la calme étendue d’eau que ses yeux clairs enveloppèrent. Etrangement cette scène presque irréelle lui rappela le livre d’un écrivain moldu qu’elle lisait et relisait lorsqu’elle était enfant, et Satine dans un geste presque inconscient jeta un regard aux alentours comme si Ophelie allait pour cueillir des fleurs à la mémoire de Hamlet. Mais ce fut sur un inconnu que son regard se fixa, une personne inconnue des services de l’école…Il ne pouvait pas rester en cet endroit, c’était interdit…Satine s’avança vers lui et alla pour lui en faire la remarque et l’inviter gentiment à sortir de l’enceinte du château, lorsque des lèvres du jeune homme émanèrent des vers aériens qu’elle reconnaissait.
"[...] Ces globes d'or, ces îles de lumière, Que cherche par instinct la rêveuse paupière, Jaillissent par milliers de l'ombre qui s'enfuit Comme une poudre d'or sur les pas de la nuit; Et le souffle du soir qui vole sur sa trace, Les sèmes en tourbillons dans le brillant espace. [...]"
La jeune femme ne bougea pas, postée derrière Ulféric elle se contenta de sourire sincèrement, heureuse d’avoir pu trouver une personne qui semblait partager ses mêmes passions. Soudain ces normes de sécurité qui voulaient qu’aucun étranger ne soit admis en ces murs se dissipèrent, et sans pudeur ni timidité, Satine alla s’asseoir près du jeune homme, son carnet à la main, avant de murmurer les yeux fixés sur le lac :
"[…]L'oeil ébloui les cherche et les perd à la fois; Les uns semblent planer sur les cimes des bois, Tel qu'un céleste oiseau dont les rapides ailes Font jaillir en s'ouvrant des gerbes d'étincelles[…]"
Après ces quelques vers dont elle avait précieusement gardé souvenir, Satine posa son regard sur Ulféric dans un sourire. Posant son carnet à terre, la jeune femme se mit à son aise en ramenant ses genoux au devant d’elle, et passa une mèche de cheveux derrière l’oreille.
-Monsieur de LaMartine…C’est étrange, peu de sorciers connaissent ce moldu. C’est bien dommage, il est excellent poète avec Verlaine. …Ah mais veuillez excuser mon impolitesse. Je me présente : Satine Mc Illian, je suis enseignante dans cette école.
Satine lui tendit la main afin de procéder aux normes qui se voulaient être lorsque l’on se présentait à un inconnu…Un inconnu, et pourtant la jeune femme ne s’était montrée ni froide, ni renfermée, elle était simplement restée elle-même. Peut-être était-ce la confirmation de cette âme poétique qu’elle avait devant ses yeux qui la mettaient en confiance, mais Satine n’avait nullement l’intention de se montrer désagréable avec ce jeune homme. C’était pourtant son habitude, une sorte d’auto-défense qui lui permettait de ne pas s’attacher aux personnes et ainsi de ne pas souffrir. Ou peut-être était-ce la beauté du lieu : l’obscurité prenait son avantage sur la lumière, laissant naître les étoiles dans le voile noir de la nuit. Le lac semblait s’illuminer de tout ce dôme brodé de petits points dorés, si bien qu’il ne manquait plus que le son cristallin de ses eaux pour parfaire le paysage, seulement le lac était en cet instant trop calme. Ou bien peut être était-ce les deux combinés…Cependant Satine n’osa pas avouer à Ulféric qu’il ne devrait pas se trouver là, sans doute le savait-il, mais elle ne voulait pas lui donner l’impression qu’elle souhaitait le chasser, alors que son intention était tout autre. Cependant elle ne pouvait jouer le jeu très longtemps, de plus une question lui brûlait les lèvres.
-Vous ne faites pas partie du personnel de l’école n’est-ce pas?
La jeune femme tourna la tête de nouveau vers le lac, mais cette fois dans un geste purement calculé. Évitant soigneusement de croiser le regard de son interlocuteur, elle se gardait ainsi de lui faire penser que c’était là un reproche alors que ce n’était qu’une simple question servant sa curiosité. Cependant quelques bribes du poème entamé par Ulféric lui revinrent en mémoire. Certes par sa longueur Satine ne se souvenait pas entièrement de cette ode aux étoiles, néanmoins un de ses vers l’avait toujours marquée, que la jeune femme ne put s’empêcher de murmurer dans un souffle presque inaudible.
-J'ai murmuré tout bas : Que ne suis-je un de vous?
Satine posa alors ses bras sur ses genoux, essayant d’ignorer ces astres. Elle aurait voulu avouer à cet inconnu assis à ses côtés que comme ce poète moldu elle aurait aimé elle aussi faire parti de ces étoiles. Sans doute comme tout le monde sur cette terre, mais il était possible que très peu de personnes soient conscientes du fait qu’elles aimeraient être un des leurs. Seulement la jeune femme ne voulait pas se risquer à se lancer dans des élans poétiques, philosophiques, étiques ou autre avec un inconnu, de peur qu’il ne la prenne pour une personne quelque peu étrange ou bien un peu trop extravertie. |
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