Homme perdu cherche... chemin [PV Xoramen]

Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Mais elle était là,

- Pourquoi ?
- J'en sais rien... mais c'est c'est ici que je dois être.
- T'aurais pas du sortir, t'es encore fragile. Et tu sais pas vraiment ce qui t'attends.
- Je vais bien.

Le ton sec et sans réplique de la gitane fait taire le perroquet. Ce qui est étonnant quand même, c'est que le perroquet se taise effectivement. Dans un cliquetis de bracelets et de colliers, elle s'adosse contre un arbre et attend. Elle ne sait pas ce qu'elle attend. Tout n'a jamais été clair, mais selon ses propres interprétations, elle arrive à en déduire des conclusions. Mais la vision était étrange. Elle est exactement là où elle se voyait, c'était plus que clair, mais le reste était flou. Il y avait quelqu'un cependant. Elle devait donc attendre qu'il se pointe. Mais sans indication de temps, à part qu'elle savait que c'était aujourd'hui et la nuit, elle était arrivée tôt dans la soirée, elle n'avait pas prit de chance.

Une branche craque, elle s'anime soudain. S'agenouillant dans la mousse humide, elle observe ce qui va se passer. Un homme entre dans la clairière. Le regard graphite l'observe, cherchant à trouver pourquoi il est là. Il lui semble familier... il arpente la clairière, puis se couche dans l'herbe. Non, ce n'est pas le bon moment, elle doit attendre, il faisait nuit dans sa vision...

La suite la fait sourire. Il s'installe et pratique un rituel. Xoramen le reconnait sans peine.

- Il cherche son chemin...
- Alors nous allons lui montrer le nôtre ?
- Il semblerait.

Elle le laisse tout de même poursuivre. De toute évidence, il ressasse des souvenirs, car la volûte de fumée indicatrice le fait reculer et il s'étale. Xoramen sourit. Il semble déçu. La fumée ne dévoile rien. Elle sait pourquoi. Elle se relève et traverse la barrière de verdure, dans un froissement de jupons et un cliquetis de bijoux rustique.

- On ne peut pas trouver un chemin si on a déjà choisit SON chemin. Mais si tu veux, je peux t'en indiquer un.

À son tour, elle lève les mains vers le ciel. Et un volatile au plumage coloré vole dans le ciel à travers la volute de fumée bleutée.

- Suis le perroquet, ils sont toujours de bons présages.

Hiep s'élance d'une branche et vient briser la volûte de fumée, plane et se pose sur l'épaule de Xoramen.

- J'étais plutôt bien dans cette illusion. T'as pas honte de trafiquer les rituels ?
- Non.

L'oeil argenté et le regard graphite dévisagent l'homme. Xoramen plisse les yeux, puis son visage s'éclaire.

- Luo Vicente, dit-elle en le pointant du doigt. Je savais bien que tu me disais quelque chose.
- T'es certaine ?
- Oui. Il a quitté Poudlard durant ma pneumonie.
- Ah, oui. Tu as raison.

Xoramen tourne la tête et jette un regard noir au perroquet.

- Je sais que j'ai raison, Hiep.

Le perroquet hoche la tête.

Vicente les dévisage un moment, ça ne parait pas sur ses traits, mais son regard dit tout. Visiblement, il ne sait pas trop de quoi il en retourne. Elle non plus d'ailleurs, mais il est évident qu'ils sont liés par elle ne sait encore trop quoi. Faudra qu'elle découvre pourquoi Luo vicente doit croiser son chemin.

- Malacci… son perroquet… le Lac de Poudlard. S’aillait j’me souviens…

Ah, il se souvient. D'un autre côté, elle était plutôt facile à remarquer à l'époque de sa scolarité. Toujours en retenue, la seule à porter sa robe de sorcier largement ouverte sur une camisole vert lime et des dizaines de bracelets, un foulard rouge brodé d'or sur le front, ça se remarquait.

- Tu m’espionnais ou… tu jardinais ?

Ouais, comment expliquer sa présence. elle échange un regard graphite avec le l'oeil argenté du perroquet. En fait, y'avait pas grand chose à expliquer. elle purrait toujours inventer un truc, mais si ça s'avérait faux, elle aurait l'air con et ce serait pas très sage... mieux valait y aller de franchise.

- Je t'attendais en fait.

Ouais, bon, même la franchise était douteuse... mais bon, c'était comme ça. Qu'est-ce qu'elle y pouvait ? Pas grand chose, à part choisir de s'y rendre ou pas. Elle avait choisit d'y aller, mais maintenant, le plus dur restait à faire... trouver pourquoi...

- Mais ne me demande pas pourquoi... j'en sais rien... mais je trouverai.

Elle jette un autre regard au perroquet, celui-ci hoche la tête.

- Hum...

Et un ange passe.

- Et tu deviens quoi depuis ma première quatrième année ?

Tu parles... mais bon, pas vraiment le choix, fallait le faire parler un peu pour savoir à quoi il pourrait bien servir... pourquoi devait-elle l'attendre ici ? Pourquoi lui ? Qu'avait-il de si particulier pour que son don se manifeste à son égard ?

Son parcours était intéressant, mais y'avait des guérisseurs chez les Chimériens... pas de quoi provoquer une vision. Certes, il avait parcouru un peu le monde, mais les gitans le faisaient tous. Il avait un de ces regard ce type... très sombre, trop sombre... il lui fit brusquement penser à sa mère, Tête dominante de la Chimera, un regard profond, insondable, aucun relfets colorés, que le noir, terriblement attirant... Zorehira n'était pas la meilleure pour rien. Elle avait la parfaite attitude Chimérienne. Elle était la Lionne et elle l'était jusqu'au bout des griffes. Y'avait-il un lien ?

- Et toi ?

Et il sourit. Un de ces sourire qui ne pouvait appartenir qu'à ceux qui descendent de ceux qui se vendent pour vivre, qui vivent de leurs personne, qui ne possèdent rien d'autre que leur personnalité et leur être, ce ceux qui n'aspirent à rien d'autre que la liberté absolue, de faire leur propre choix sans craindre la suite.

- Moi ?

Elle semble bien embêtée par la question. Comme si elle cherchait quoi répondre exactement. Elle avait fait tant de chose... repris sa quatrième année, débuté sa formation d'auror, abandonné, disparue de la circulation quelques années, puis revenue et...

- Je suis Langue-de-plomb et bien d'autre chose.

Elle sourit à son tour, le regard graphite éclatant sous la lueur argenté de la lune. Elle se détache de l'insondable regard par crainte de s'y perdre. Elle reporte plutôt son attention sur la sphère de fumée bleuté qui se dissispe lentement, faute d'y porter attention, justement.

- Ce n'était ni l'un ni l'autre des chemins que tu prendras... l'utilisation même du rituel l'indique... tu es gitan, Luo... tout comme moi. On peu avoir un boulot comme les autres, mais nous sommes différents. Nous, nous avons le choix.

Dans un bruissement de jupons et le tintement métallique des bijoux, elle va s'assoir plus loin, contre l'arbre. Elle le détaille attentivement, sans trop s'atterder à le regarder dans les yeux. La vue a toujours été son sens le plus développé, mais c'est aussi sa plus grande faiblesse. Elle s'y perd trop facilement.

- Tu y penses souvent, n'est-ce pas ?

Nul besoin de préciser de vive voix sa question, c'est aussi clair que de l'eau de roche. Chez les sorciers aussi elle ne pense qu'à la Chimera, qu'à son clan, qu'à la caravane.

Luo sentit immédiatement que la question qu’il venait de poser gêna Xoramen. Et la réponse fut extrêmement succincte mais le jeune homme s’en contenterait, pour l’instant. En effet en tant que fin psychologue il n’était pas du genre à brusquer les choses. En revanche le ‘bien d’autres choses’ le fit sourire furtivement, il n’en doutait pas. Chose étrange, cette incapacité de la jeune femme à le regarder droit dans les yeux pendant un long moment, il savait pertinemment que son regard avait quelque chose de particulier et il avait souvent cet effet là, mais il y avait autre chose qui se camouflait dans ce trouble.

Xoramen s’avance vers l’arbre auquel est appuyé Luo. Les rayons de la Lune détaillent nettement ces traits, qu’elle a de forts jolis d’ailleurs. Luo la fixait de son regard ténébreux, il avait cette expression, non pas d’un homme envoûté par la beauté d’une femme, mais celle d’un homme qui explicite cette beauté farouche. Il sait qu’elle le jauge à présent tout en évitant de le regarder dans les yeux, ça le fait sourire mais pour faciliter le rapport, il détourne son regard d’elle et fixe de nouveau la voûte céleste.

Elle lui parle soudainement du rituel, comme si elle entrait dans le vif du sujet. Il reste tout d’abord muet lors de sa première intervention. Elle sait qui il est ou en tout cas quel sang coule dans ses veines et grâce à ça toute une facette de sa personnalité, il en va de même dans l’autre sens du coup. Luo n’avait aucun opinion sur la valeur du sang pour les sorciers qu’il soit pur ou pas, il s‘en fichait. Mais le sang gitan cela avait une importance pour lui, cela définissait la personne d’une manière générale mais essentielle.

Lorsque la deuxième intervention de Xoramen vint, une question cette fois, Luo glisse doucement le long de l’arbre et s’assoit à son tour. Il pose ses bras sur ses genoux et fixe le sol.

Luo_ « Tous les jours… A chaque instant… Chaque chose me ramène d’une manière ou d‘une autre à ça. »

Luo fit silence pendant un moment avant de reprendre en relevant sa tête vers le ciel. Si ses yeux n’étaient pas aussi noirs ils brilleraient intensément à ce moment là et pas seulement à cause des étoiles.

Luo_ « J’avais dix ans, après un écart de l’autorité paternel celui-ci a décidé de me bannir du groupe. Je revois sans cesse ma mère déchirée et impuissante face à cette décision et mon père insensible et violent. Je revois sans cesse la caravane s’en aller au loin et moi rester seul au milieu de plaines désertiques. En réalité ça allait bien plus loin que de se retrouver seul, toute la déchirure résidait dans le fait de tout perdre, comme si mon passé s’envolait, mes bases, mes fondements, mon équilibre. Si je rencontrais ce garçon de dix ans aujourd’hui je lui dirais, en tant que psy, de se faire suivre pour essayer de surmonter ça, tout en sachant que c’est impossible… »

Un nouveau blanc.

Luo_ « Si y a bien eut un jour dans ma vie où je ne l’avais pas ce choix, c’était ce jour là. J’aime mon job, j’aime ce que je fais mais dans ma quête pour donner du sens à ma vie c’est comme si à chaque fois la mine de mon compas venait à se casser avant que je ne finisse de tracer mon cercle… »

Il rit très légèrement avant de reprendre en souriant et en tournant son visage inexpressif vers la jeune femme à ses côtés.

Luo_ « D’habitude c’est moi qui psychanalyse les gens. »

Il reste là à la fixer, sans s’attarder sur ses vêtements plus qu‘originaux, il admire cette cascade de cheveux couleur ébène, ce regard envoûtant, ce visage aux contours parfaits. Le jeune homme la fixe et s’attarde furtivement sur la base de sa gorge, une cicatrice étrange qu’il a remarqué mais sur laquelle il en s’attarde pas, il sait qu’elle sent son regard. Il sourit de nouveau et reporte le sien sur les étoiles de la nuit.

Il s'assoit à son tour et après un moment de silence, répond à la qustion. Elle ne dit pas un mot, se contentant d'écouter, d'essayer de trouver ce qu'il a de si attirant ce type. Pourquoi elle devait l'attendre ? De quel plan faisait-il parti ? De celui de la Chimera ou du sien ? Dans les deux cas, elle n'en savait rien. Peut-être des deux... ou d'aucun... un autre plan, peut-être. Y'avait beaucoup trop de peut-être.

Elle hoche la tête, compréhensive. Si lui c'était son père, elle, s'était sa mère. elle ne l'avait pas banni, mais elle avait essayé de la tuer, pas plus tard qu'il y a quelques semaines. C'est fou ce que l,orgueil gitan pouvait faire... c'était dangereux... mais si attirant.

- Si y a bien eut un jour dans ma vie où je ne l’avais pas ce choix, c’était ce jour là.

C'était une manière de voir les choses, mais ce n'était pas la sienne. Les choix ne se résumaients pas aux décisions des autres. Mais elle ne dit rien, il avait encore des choses à dire. Le graphite passe du gitan au ciel, en passant à l'éclat ensoleillé des plumes du perroquet et des plis de sa jupe. C'était étrange comme situation.

- D’habitude c’est moi qui psychanalyse les gens.
- On a tous besoin d'un retour du balancier parfois... mais je ne suis pas ici pour te psychanalyser.

Elle hausse les épaules. À quoi ça lui servirait de le psychanalyser ? elle esquisse une moue pensive, puis le regarde, osant affronter l'insondable.

- On a toujours le choix. Tu es toujours vivant. C'était probablement le meilleur choix à faire.

Logique implacable, rien n'existait sans la vie. On avait beau croire à une vie après la mort, on était pour le moment vivant, fallait vivre. Elle détourne le regard avant d'y rester prise. Elle baisse la tête et fronce les sourcils.

- Je t'attendais, mais je ne sais pas pourquoi. Pourquoi je t'ai vu, toi. Qu'est-ce que tu as de si particulier pour te retrouver devant mes yeux ?

C'était là toute la question. Et là, elle ne parlait pas nécessairement de ses yeux physique, elle parlait plutôt de son don de clairvoyance, de prophétie.

La conception de la liberté de la jeune femme, n’étais pas la sienne. Pour lui le fait de vivre n’était pas une liberté, le fait de mourir non plus, nous y sommes tous assujettis et dès qu’un élément peut être généralisé au commun des mortels, il devient une caractéristique qui le dépasse. Mais il n’essaya pas de débattre sur ce point, ça n’avait pas réellement d’importance, il savait que des dix-huit années passées loin de sa culture gitane avaient posé des limites à ses dogmes.

Puis vint la question qui tiraillait tant Xoramen. Luo le savait, le sentait, le comprenait, depuis le début elle cherchait la raison de cette rencontre. Elle semblait perdue, mais au moins elle était sûre qu’elle devait le rencontrer. Luo ne connaissait pas grand chose en clairvoyance, quelques souvenirs tout au plus. Il essayait de réfléchir, de trouver le lien. Il semblerait que rien dans sa jeunesse, mis à part le fait qu’il soit gitan comme elle, ne les lie tous les deux. Lors de son adolescence, mis à part le fait que pendant une courte période ils étaient ensemble à Poudlard, rien ne laissait présager d’un quelconque lien.

Luo en déduit que c’était peut être dans leur vie d’adulte qu’il fallait trouver les réponses. Mais c’était impossible, ils se connaissaient depuis quelques minutes se serait comme trouver une aiguille dans une botte de foin.

Luo_ « Peut être… Peut être que ce n’est pas moi que tu cherches. Peut être que je ne suis que le lien vers une autre personne. Peut être que mon destin n’a aucune incidence sur le tien mais sur une personne de ta connaissance. Comment savoir ce que nous réserve le grand dessein ? Je crois que toi seul peut y répondre. »

Luo fait une pause durant laquelle les deux jeunes gens réfléchissent.

Luo_ « Devons-nous faire la liste de notre ascendance ? Si c’est le cas mon père s’appel Alejandro Vicente et ma mère Maria du même nom. Et d’ailleurs je crois bien que toutes les femmes de ma famille s’appellent Maria... »

Luo dit ça sur un ton nonchalant et ironique. Il avait été perdu toute sa vie et là encore il l’était, il trouvait juste cela pathétique. Il se releva un moment et fit quelques pas en rond avant de se planter devant Xoramen et de s’accroupir.

Luo_ « Et toi parle-moi de ta famille. »

C'était peut-être ça. C'était peut-être un lien, un simple lien. Peut-être qu'elle n'aurait pas du intervenir de cette manière. Mais si ça avait été plus clair aussi... en fait non, c'était clair. C'était lui. Pourquoi ? Non, ça c'était moins clair... ou alors elle faisait fausse route... saleté de visions...

Xoramen était contrariée... c'était visible dans sa moue boudeuse et dans son air renfrogné. Elle n'aimait pas ne pas trouver de réponses, mais c'était là l'essentiel de sa vie jusqu'à maintenant. Elle hoche la tête. Ça ne lui disait rien. Y'avait tellement de Maria... et Vicente, à part lui et probablement quelques chimériens sans histoires remarquable, ça ne lui disait rien non plus, pas plus qu'Alejandro Vicente. Faudrait chercher ailleurs...

Il vient s'accroupir devant elle. Elle le dévisage un moment, puis baisse les yeux. Elle plisse le nez. Sa famille à elle. Erf...

- Des gitanes de la pire espèce, orgueilleuses, avide de pouvoirs, nous le sommes toutes, il semble, de génération en générations de femmes, dit-elle avec un agacement certain. Nous nous battons pour la Tête depuis toujours, de mères en filles. Nous sommes matriarcales. Mon père est celui que ma mère a bien voulu reconnaître, mais qui sait. Bref... c'est pas si mal... disons que pour l'instant, je suis chez mon père, à Londres et ça me rend dingue... je ne supporte pas toutes ces lumières la nuit, ni le bruit de la ville, même avec la toile tirée et la tête sous l'oreiller, je vois la lumière, j'entend les bruits... c'est jamais noir, c'est jamais silencieux... ils ont des manières à table, il se comportent de manière parfaitement convenable, ils ne mettent pas les pieds sur les canapés ni sur la table basse du salon, ils ne chipotent pas dans leur bol de céréales pour rien, il ne supportent pas les plumes de Hiep, ni ma manière de faire la thé, tandis que je dois accepter la leur, à part mon petit frère, ils ne connaissent rien aux cartes, à part ma soeur, ils ne veulent rien savoir des étoiles, et personne ne connaît les dés. Mon père est un ado attardé encore sous l'emprise de sa mère, qui habite avec lui et son épouse d'ailleurs. Elle est adorable, trop peut-être. Ma mère est un monstre d'égoïsme et Jali... ma roulotte me manque... mais je n'ai pas la force d'y aller... pas maintenant... c'est trop vif, encore... et peut-être que l'unique raison du pourquoi je t'ai vu, c'est parce que j'ai personne d'autres à qui raconter ça ! T'es un gitan, tu en transpire les origines de tous les pores de ta peau, ton maintient, ton allure, ton regard, TOUT en toi es gitan, tu avais même cet air à Poudlard ! J'ai dû voir ton nom quelque part et je t'ai cherché, inconsciemment parce que tu es sans doute le seul qui peut savoir ce qui me ronge parce qu'on a le même sang gitan dans les veines et parce que t'es assez loin de ce dans quoi je patauge et parce que t'es un putain de psy !

Elle se tait, essouflée d'avoir tant parlé et crié et si peu respiré. Elle serre les poings. Le perroquet juge plus prudent de quitter son perchoir de chair pour une branche plus stable. Ses pupilles sont dilatées par une sourde colère et par quelque chose de refoulé, peut-être la colère justement, ou autre chose, elle ne sait trop. Sa respiration se fait plus sifflante, conséquence de sa pneumonie mal guérie de jadis, elle sent la brulûre dans ses poumons. Si elle n'était pas si orgueilleuse, elle aurait sans doute éclaté en sanglots pour évacuer tout ça, mais Xoramen Malacci était forte, elle ne se laisserait pas aller à dévoiler de telles faiblesses, surtout pas devant un étranger. Mais elle doit se calmer. Elle essaie de respirer à fond, même si ça brûle. Elle s'appuie contre l'arbre et ferme les yeux, un bras en travers la poitrine, comme si ça pouvait empêcher la brûlure.

Luo restait immobile, accroupit face à Xoramen. Il était impassible et stoïque face à son discours. C’était son job après tout et il lui était déjà arrivé des choses bien pires dans ce contexte que de se faire traiter de putain de psy. Il l’avait écoutée sans ciller du regard, analysant son discours et chaque degré d’émotion qui s‘en dégageait, il ne laissait rien au hasard et retenait tout. Ses yeux noirs restaient fixes, il s‘intéressait tout autant au contenu qu’à la forme du discours, c’était en partie cela qui faisait de Luo un putain de psy extrêmement doué.

Il conserve le silence pendant un moment après le discours de Xoramen. Il sait pertinemment dans quelle situation actuelle elle se trouve et le fait qu’ils aient le même sang dans les veines lui fait comprendre et accepter son orgueil. Mais son job de Guérisseur ne tarde pas à prendre le relais, il commence à se rendre compte que la jeune femme est débute une insuffisance respiratoire. Sans lui demander son avis il se lève et là relève en même temps de manière somme toute vigoureuse mais pas brutale.

Luo_ « Debout, la position qui facilite le plus la respiration. »

Ils sont à quelques centimètre l’un de l’autre. Luo la sert contre lui et la fixe dans les yeux, derrière cette situation quelque peu troublante, se cache quelque chose de purement médical. Il place ses mains de chaque côté de la taille de la jeune femme, juste en dessous de ses côtes. Il pose ses pouces sur son diaphragme et appuie, ça fait un peu mal au début. En réalité il entama des mouvements de kiné pour faire passer la sensation de brûlure. Bien que ce soit une position médicale, les deux jeunes gens étaient collés l’un à l’autre, leur visage à quelques centimètre, lui la fixant de son regard d’ébène.

Luo_ « Etrange que tu aies toujours des gênes respiratoires. Tu as du être très mal soigné, les traitements sont pourtant très efficaces. T’as fait un choc septique à la suite de ta pneumonie ? Ou peut être un pneumothorax ? Tu sais que dans certains cas très exceptionnel les oiseaux peuvent provoquer ce genre de déficience respiratoire. »

Luo continuait de lui masser le diaphragme avec les pouces tout en exerçant une pression dans les dos avec ses autres doigts. Il ne dit plus rien pendant un long moment. Il n’éprouvait aucun gêne dans cette situation, mais elle il en savait pas.

Luo_ « Quoiqu’il en soit, c’est peut être en tant que putain de psy que je dois te ramener chez toi, chez ton vrai chez toi. Peut être que c’est moi qui ai la force pour que tu y aille. Peut être que je dois te ramener dans le droit chemin car tu dois agir maintenant pour ton groupe. Si tu as souffert, sache que parfois il ne suffit pas de tourner la page, parfois faut l’arracher. »

Il fit une nouvelle fois silence avant de détourner son regard de Xoramen et de chercher quelque chose dans sa besace qu’il portait en bandoulière. Il en ressortit un petit objet, une figurine en bois blanc comme neige.

Luo_ « Un jour alors que j’étais en Egypte en tant que Guérisseur pour une cause humanitaire. Un vieil homme est venu à moi et m’a donné ça. Il m’a dit qu’un jour le sang gitan me guidera et m’aidera à trouver un chemin pour ma vie, mais qu’en échange de cela je serai instituer d’une mission. Je l’ai pris pour un fou mais je n’ai jamais pu me débarrasser de cette figurine en bois. Si ça peut t’aider j’te la donne. »

Luo mit la statuette dans la main de Xoramen en souriant. Il s’écarta ensuite d’elle pour aller ramasser les outils du rituel qui étaient toujours éparpillés sur le sol. Xoramen avait donc la statuette en bois blanc dans la main. Elle représentait un berceau autour duquel se lovait un serpent. En dessous du socle était gravé en fines lettres ‘Jitanjali Sorrenze’.

D'un coup, elle se retrouve debout, coincée entre l'arbre et l'homme. Une brève lueur de panique traverse son regard avant de se rassurer en l'entendant dire que c'est pour faciliter la respiration. Il était guérisseur. Elle le laisse procéder, le regard graphite rivé au sien. Elle se laisse envahir par l'insondable, chose étrange puisque c'est elle qui y plonge. Peut-e^tre s'y perdre et ne jamais revenir ? Elle répond aux question, sa respiration se calmant, la douleur étant moins souffrante.

- Je n'ai pas été soignée du tout... quelques infusions pour ne pas tousser, rien d'autre... ma mère a décrété que si je n'était pas asez forte pour y survivre, que je n'allais pas survivre à la suite. Je suis toujours là, mais quand je m'énerve, ça arrive, répond-elle, lentement, la voix calme. Pour le reste de ce que tu as énuméré, j'en sais rien... mais Hiep restera avec moi, qu'il en soit la cause ou pas.
- Je suis de bons conseils.
- Oui, répond Xoramen en esquissant un faible sourire.

Elle vacille et ferme les yeux. L'insondable, c'est assez pour ce soir. Ça donne le vertige. Il se remet à parler, y allant de ses propres suppositions. Il a peut-être raison. Il a peut-être tort. Tant de peut-être et de pourquoi. Elle y réfléchit, le laissant pratiquer ses gestes médicaux, qui vraiment, lui font du bien. Elle se détend, profitant de ce contact rassurant et bénéfique, ayant pour une rare fois depuis longtemps l'impression de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un sans scrupules. Elle avait eu cette impression une fois, il y a longtemps et elle s'en était tirée complétement consumée. Lui s'en était tiré avec une malédiction. Luo aurait-il plus de chance ? Jali n'était plus là pour lancer une malédiction. Zo ? Peut-être, possible, peut-être, pourquoi ? Eh merde...

Il se détache et s'éloigne. L'air frais de la nuit la fait frissonner, maintenant que la chaleur de l'homme s'éloigne. Elle détache un pan de sa jupe et l'enroule autour de ses épaules. Comme quoi les multiples jupons ne servaient pas qu'à la beauté de la chose.

Il revient lui lui glisse quelque chose à la main, en lui racontant une anecdote. Elle l'écoute attentivement et examine le petit objet blanc. Ça lui semble vaguement familier, pas l'objet en tant que tel, mais plutôt une signification vague. C'est le nom inscrit en dessous qui la fait vraiment réagir.

- Hiep... viens voir...

Le perroquet ne se le fait pas dire deux fois, il saute de son perchoir et revient sur son perchoir de chair. Elle lui tend l'objet et il la prend entre ses serres et l'examine aussi attentivement d'un oeil argenté.

- La Naissance du Serpent Blanc... ainsi donc elle s'en était débarassé... elle ne voulait pas y croire, mais ça s'est pourtant réalisé.
- Pourquoi c'est lui qui l'a ?
- Son gardien devait sentir sa mort venir, il savait donc qu'il ne pourrait pas la ramener à celle qui l'a sculpté.
- Qui ?
- Cora, il y a plus de 50 ans... vous savez, jeune homme, ce n'est pas une simple figurine que vous avez choisit de garder. C'est une prédiction.
- Une malédiction.
- Non.

L'oiseau et la gitane se dévisagent un moment. La femme vient pour répliquer, mais abandonne.

- La prédiction s'est accomplie il y a quelques jours. Jitanjali Sorrenze est morte, tuée par le Serpent Blanc. C'était ma grand-mère...

Sa voix se brise, elle baisse la tête, elle inspire profondémment, puis relève la tête. Elle secoue la tête, puis semble changer de tactique.

- Tu... enfin... tu as dit que tu étais en Angleterre depuis peu... tu as un endroit où habiter ? J'ai un petit truc à Londres... je m'en sers pour être plus près du Ministère... je te le laisse si tu veux... c'est loin d'être du luxe, à des milles de la roulotte de Jali, mais en attendant d'avoir le cran d'y retourner...

Elle semble réfléchir un instant, puis regarde Hiep, de biais. Le perroquet la regarde un moment, puis tourne son oeil argenté vers Luo.

- Tu crois ?
- Pourquoi sinon ?
- C'est possible.
- Je suis l'une des Tête de la Chimera. Je suis la Chèvre, ma mère, Zorehira Sorrenze, est la Lionne et ma grand-mère, Jitanjali sorrenze, était le Serpent. Jali est morte il y a quelques jours, j'ai failli y passer aussi, sous les griffes de ma mère. Elle est maintenant la Tête dominante. Avant de mourir, le totem de Jali fut transmis à la fille de ma mère, qui n'a que quelques mois et c'est ce bébé, le Serpent Blanc. Que ma mère ait eu un second enfant après moi fout en l'air toutes les règles de la succession chimérienne. Il n'y a qu'une seule fille par génération de Sorrenze depuis des siècles, voir des millénaires et pourtant, j'ai une soeur avec le même sang maternel. Je ne sais pas du tout ce que ça va provoquer dans le futur, surtout avec l'arrivée imminente de la prochaine génération, nous allons nous retrouver 4 Têtes, ce qui est impossible. Un de nous devra mourir. Pour suivre la logique ou plutôt la coutume, pour briser l'irrégularité, il faudra éliminer l'une des Têtes de la même génération. Soit le bébé qui vient de naître, soit moi. Et c'est bien ce que compte faire ma mère. Elle n'attend que la naissance de ma fille pour mettre son plan à exécution. Ma mère connaît la malédiction du Serpent Blanc, lancé par Cora il y a plus d'un semi-siècle. Elle n'éliminera pas le Serpent Blacn, c'est à moi qu'elle s'en prendra. Son raisonnement est parfaitement logique et à sa place, en tant que Tête dominante, je ferais la même chose. Je ne sais pas quel est exactement ton rôle, mais tu es lié avec le Serpent Blanc. Tu as gardé avec toi la malédiction, tu devras garder aussi le Serpent Blanc.
- Oui, ça ressemble à ça... faudra plus de précisions, quand même... ça doit être vague et plutôt terrifiant pour lui... faudra s'assurer d'être sur la bonne voie.
- J'en suis convaincue...
- Ça ne suffit pas. Jali était convaincue que cette histoire était un délire de Cora, pourtant...
- Cora avait raison...

Les deux chimériens, l'oiseau et la femme, fixent l'homme. Un lourd silence plane sur la clairière, Hiep et Xoramen réfléchissent. Puis la voix grinçante du perroquet se fait entendre.

- Le vieux fou en Égypte avait raison. Jeune homme, tu as trouvé ton chemin, ta mission sera plus précise sous peu.
- Quel est ton choix, Luo Vicente ?

Enroulée dans l'un des pans de sa jupe sombre, le regard graphite brillant d'une assurance étonnante après les événements d'il y a quelques minutes, perroquet à l'oeil argenté scintillant sous la lune sur l'épaule, les bijoux cliquetant sous la brise nocturne qui agite aussi les fins cheveux noires de la gitane, la scène semble irréelle sous la lueur bleuté de la lune.

Luo crut faire une syncope quand Xoramen lui dit qu’elle n’avait pas été soignée pour s pneumonie, tu m’étonne qu’elle siffle autant encore maintenant. Soignée avec des infusions… Luo aimait beaucoup les anciennes magies et les vieux rituels mais quand cela touchait à la santé rien ne valait la médecine claire et nette, un diagnostique, une maladie et un traitement… Des infusions, Luo n’en croyait pas ses oreilles. Enfin bref, il passa outre mais il était d’accord d’une certaine façon avec la mère de Xoramen, si elle avait pu surmonter une pneumonie sans traitement c’est qu’elle pouvait faire bien d‘autres choses.

En donnant la petite statuette à Xoramen, Luo ne pensait pas déclencher ce qui allait suivre. Une réflexion intense de celle-ci et de son perroquet. Une quantité impressionnante d’informations assez étranges. Ce bout de bois, une prédiction ? Il ne comprenait plus rien, le fait que ce soit le perroquet qui lui fasse la conversation n’aidait en rien. Il comprenait juste qu’il y avait une histoire de famille très complexe là-dessous et surtout que Xoramen était en danger. Cette dernière lui demanda d’ailleurs s’il avait un logement sur Londres. Il n’eut pas le temps de répondre que le perroquet reprit la parole puis s’enchaîna encore un long discours dont Luo essayait de tirer le maximum de clarté.

Le coup de grâce d l’incompréhension arriva à la fin. Luo avait une mission. Une fois le silence revenu, Luo était toujours accroupi, une main tenant un bol utilisé pour le rituel qui sous le choc de ce qui venait de se passer n’avait pas réussit à trouver sa place dans la besace de Luo. Le jeune homme fixait tour à tour le perroquet et sa propriétaire. Puis il se leva tout doucement comme s’il avait peur qu’un long discours incompréhensible survienne de nouveau.

Luo_ « Et… Et dire que je pensais que ce putain de rituel n’avait pas marché… Et là j’me retrouve au milieu d’une clairière à 11h du soir avec une somptueuse gitane, son perroquet, une statuette prophétique, des malédictions, une histoire de famille déroutante, des milers de chemins certainement et… et une pneumonie pas soignée depuis plus de dix ans ! »

Toute l’ironie de la dernière remarque montrait une chose, Luo comprenait la situation. A à présent c’était certainement le plus important. Qu’il ne comprenne pas tout, c’était normal ou en tout cas il l’espérait, mais qu’il comprenne la situation c’était la meilleure des choses. Maintenant il devait faire un choix. Il se trouvait là avec son bol dans les mains en face d’une jeune femme et de son perroquet qui attendaient sa réponse. Dans les situations qu’il ne gérait pas, et c’était rare, il passait systématiquement une main dans son coup et affichait un visage de petit garçon perdu.

Luo_ « Je… Heu… Je… vais prendre votre chemin. Celui avec le… comment vous dites déjà ? Ha oui le Serpent blanc et tout le reste. Mais je vous préviens j’suis pas doué avec les gosses. Et une dernière chose, j’accepte mais… Tu me laisse soigner ta pneumonie. »

Il eut une nouvelle fois ce sourire qui caractérisait son sang chaud, un sourire de coin, un sourie ravageur. Puis il se rendit compte qu’il avait l’air con avec son bol dans les mains et le rangea dans sa besace sans fond. Enfin il croisa les bras et fixa de son regard noir de jais les deux individus en face de lui.

Xoramen observe le cheminement intérieur de Luo. Oh, elle n'est peut-être pas psychologue, mais y a certaines choses qui se perçoivent. Il semble dépassé par tout ça et d'ailleurs, il l'avoue franchement. Elle ne peut retenir l'esquisse d'un sourire victorieux. Elle adorait ce genre de situation où elle dévoilant une partie du chemin. Elle aimait avoir raison, elle était orgueilleuse.

- D'accord, je te laisserai soigner ma pneumonie, dit-elle, enthousiaste.
- Waw, c'est un moment historique ! J'y crois pas ! Elle accepte d'être soignée ! En temps normal, elle attend de tomber avant de laisser quelqu'un approcher.
- Hiep...
- Non, c'est vrai ! Je crois que c'est ce qui me surprend le plus dans toute cette histoire ! Elle accepte ? Surprenant ! Bravo jeune homme, c'est un tour de force.
- Non, mais tu vas te taire saleté d'oiseau ?
- J'vais t'en faire des saletés d'oiseau, moi ! Elle accepte de se faire soigner ! J'y crois pas ! J'vais aller passer un coup de balais dans l'appart, alors. Tu n'y as pas mis les pieds depuis des mois.

Il n'en ajoute pas plus, mais tend les ailes et bondit, prenant son envol pour mener à bien la tâche qu'il venait lui-même de s'assigner. On le voit dans le ciel sombre, point coloré, puis c'est conne si soudainement, il tournait le coin d'une rue, il disparaît.

- Ne t'en fais pas, y'a pas beaucoup de gitans qui sont doués avec les gosses... surtout pas les chimériens... et encore moins les chimériennes... mieux vaut ne pas parler des Sorrenze.

Elle grimace. Elle était bien placée, au premières loges, pour savoir que les Sorrenze étaient de très mauvaises mères. Elle hausse les épaules, désinvolte. Il avait des choses à apprendre avant de s'occuper des enfants.

- Ça fait beaucoup pour ce soir. Il est tard... je devrais pas être là, je devrais être chez mon père à me reposer, dit-elle en levant les yeux au ciel, ironique.

Elle était fatiguée, tiens. Ça venait de la frapper d'un coup et puis, il faisait frais. Mais elle n'allait certainement pas se plaindre. Elle retient un baillement. Elle se fatiguait si vite depuis son réveil.

- Alors, tu viens chez-moi ? demande-t-elle, souriant et s'amusant du double sens de sa phrase. Demain, y'en aura encore plus à savoir et de plus en plus.

Son regard graphite se plisse, surveillant le moindre signe de doute chez Vicente.

Si Xoramen avait des doutes sur le sang gitan de Luo, ils périrent dans d'atroces souffrances sous son sourire. Lui, il était indéniablement gitan. Un attirant envoutement, difficile à repousser.

- Un canapé c’est toujours mieux qu’une clairière au fond d’un bois. Le rire enjoué et franc de Xoramen tinte comme ses milliers de bijoux à travers les arbres et sous le ciel étoilé. J’te suis.

Elle sourit à son tour et sort les mains de sous ce qui lui tien lieu de cape.

- Mais tu sais, une clairière au fond des bois est souvent beaucoup mieux qu'un appartement miteux du centre de Londres. Je ne te torturerai pas longtemps avec le canapé. Je n'aurai pas l'énergie de te conduire à mon appartement et de retourner chez mon père. Je te laisserai mon appartement dès demain.

Elle franchit les quelques pas qui la sépare de Luo, le regard fuyant. Pas qu'elle n'aime pas l'insondable, mais c'était toujours un peu terrifiant. Surtout lorsque que le seul autre regard de cette intensité est celui de sa mère... qui a tenté maintes fois de l'éliminer. C'était le genre de regard qui pouvait faire fondre la plus solide des détermination. Et Xoramen avait toujours été faible face aux regards.

- Tu as raison. C'est toi qui aura la force de me ramener chez moi.

Elle le regarde brièvement dans les yeux avant de détourner le regard, mais elle sourit, bien qu'elle parle avec sérieux. Elle joue avec ses dizaines de colliers et choisit un tout petit médaillon, d'apparence bien banale. Aucun dessin, une simple pièce d'étain usé. Elle lui saisit la main. La sienne est glaciale. Elle hoche la tête en s'en rendant compte par la chaleur de celle de Luo.

- Tu peux me suivre, mais regarde toujours devant toi.

Elle pince la pièce d'étain entre ses doigts. Celle-ci s'ouvre comme un éventail, laissant apparaître une autre pièce d'étain, celle-là brillante et polie. Elle ne fait que l'effleurer du bout de l'index. L'environnement, la clairière devient floue, disparait pour céder à place à un endroit certes plus blanc et lumineix, mais si artificiel.


[Je doute créer le petit appart de Xo à Londres... théoriquement, Xo va amener Luo dans la caravane peut-être un mois plus tard, mi-décembre peut-être. On peut continuer ici, avant mi-décembre, ou passer à ce moment là directement. À ta guise ^^]