Salle des Prophéties

Après quelques semaines d'absence, Xoramen était de retour au boulot. Elle avait retrouvé ses couleurs, mais une lueur dans le regard avait disparu. Il y en avait une autre, bien sûr, une beaucou plus forte, un éclat différent, mais l'oeil noir n'était pas tranquille. Xoramen se retrouvait pour la première fois complétement seule. Enfin, presque.

Elle n'était pas seule, y'avait Hiep, son père, sa soeur, son frère... Halewyn, mais Jali n'était plus. Jali avait toujours été le rempart sécuritaire derrière qui se cacher et maintenant, elle se retrouvait aux premières lignes. Tout ça pour une histoire de Serpent Blanc.

Xoramen savait que son arrière-arrière-grand-mère avait fait placer quelques unes de ses prophéties au Ministère. Elle en avait déjà découvertes quelques unes, dont certaines lui avait été demandés par Jali. Maintenant, elle cherchait celle qui pourrait lui en dire plus sur l'histoire du Serpent Blanc. Mais elle se doutait qu'une telle histoire, pouvait être bien antérieur à la grand-mère de Jali.

Mais bon, cette histoire l'obsédait, elle devait en savoir plus. C'est donc pour cette raison qu'elle prit sa première journée de boulot pour prétexter un quelconque boulot pour aller se réfugier dans la salle des prophéties. Perroquet sur l'épaule, enserrée dnas sa robe verte, elle lit chacune des inscriptions sur les boules de verres.

Xoramen sait très bien que ce sera long et fastidieux, mais elle tient à lire chacun des noms plutôt que d'aller consulter la liste. Une liste, c'est beaucoup trop impersonnel, elle pourrait rater quelque chose d'important. Le perroquet a quitté l'épaule de la langue-de-plomb pour aller faire la même recherche dans la rangée dos à Xoramen. Des tas de noms défilent, aucune ne lui dit quelque chose. Anfin, si, mais pas dans le sens de ce qu'elle cherche. Elle entend quelqu'un entrer, mais ne s'en préoccupe pas. Du boulot probablement.

- Salut!!

L'oeil graphite de la gitane quitte la boule de verre qu'elle lit et détaille la nouvelle venue. Ouais, c'est une femme. Toute jeune semble-t-il. Une nouvelle, probablement, puisqu'elle ne l'a jamais vu avant aujourd'hui.

- Que faites vous ici?
- Je travaille, répond Xoramen d'un ton neutre. Et vous êtes ?

Sru l'étagère dos à Xoramen, le perroquet bleu et jaune observe la femme d'un oeil argenté.

Xoramen observe la jeune femme à la dérobée, poursuivant la lecture des étiquettes. Le perroquet reprend sa besogne lui aussi. Tous deux ont l'air passablement occupée.

- Je suis Xoramen Malacci, répond-elle distraitement, et lui, c'est Hiep.
- Capitaine Hiep pour les étrangères, grogne l'oiseau avec mauvaise humeur.
- Capitaine Hiep, reprend la sorcière en roulant des yeux. Il a un sale caractère, c'est tout.
- Vous en auriez un aussi si vous viviez avec elle, précise le capitaine coloré.

Un bref silence pèse dans la Salle des prophéties, tandis que la femme et l'oiseau poursuivent leur lecture, puis la sorcière repose les yeux sur l'autre femme.

- Vous cherchez quelque chose ? Je peux vous être d'une quelconque aide ?

Elle sourit.

- Ah, d'accord.

Et elle se remet tout bonnement à lire les étiquettes, sans répondre tout d'abord à la question. Elle en lit quelques unes, puis fronce les sourcils et soupire. Elle reporte son attention sur la jeune femme et se relève complétement.

- Disons que pour l'instant, ce sont des recherches personnelles. Mais comme je ne sais pas par où commencer, j'espèrais que de lire les noms allait finir par me donner une piste. Mais plus j'avance, plus j'me dis que c'est stupide... m'enfin...
- Évidemment, fallait que tu te rende compte toi-même de ce que je t'ai pourtant affirmé dès le départ.
- Oh, ça suffit, hein... j'ai cru que c'était possible.
- Tu parles d'un temps perdu.

Et le perroquet se lisse les plumes des ailes, visiblement de mauvaise humeur.

- Mais... euh... c'est bien de prendre le temps de visiter avant de se plonger dans le boulot... c'est fascinant, tu verras. Y'a tant de trucs... mais shhhhhut, dit-elle, avec un sourire complice en posant son index sur ses lèvres.

Le perroquet est le premier à fixer le bout de la rangée. L'oeil argenté scrute la pénombre au bout et tente de voir qui approche. Le perroquet ocille sur ses pattes, pour mieux voir, puis, protecteur, va se nicher sur l'épaule de Xoramen.

- On vient...
- Que c'est étonnant. 4 ans que je soupir entre les quatres murs de ce département, et pas une seule fois je n'ai eu le plaisir de faire votre rencontre... Tout le monde sait ici que la discrétion est de mise, et votre "psscht" était sensé, je crois, nous rappelé cette réalité. Néanmoins, discrétion ne veut pas dire silence totale. Aussi, j'aimerais bien savoir qui vous êtes... pour ma part, c'est De Menessi Istari.

Xoramen dévisage le nouveau venu de la tête aux pieds, les lèvres pincées. Elle, elle l'avait déjà croisé. Un snob qui regardait toujours au-dessus de toute le monde, et vu le 1m60 de Xoramen, pas étonnant qu'il ne l'est jamais vu. Elle n'était pourtant pas du genre discrète avec ses dizaines de jupons colorés et ses bijoux de bois et de métal. Il y avait fort à parier qu'il l'avait ntendu passer plus souvent que vu.

- Malacci, répond-elle d'un ton égale à lui. Et lui, c'est Hiep.
- Tout l'honneur est pour vous, réplique le perroquet, d'une voix criarde, en hochant la tête de manière grotesque.

Camille avait traversé le neuvieme sous-sol sans croiser personne. Un peu aigrie par le chaleureux acceuil, elle trouva finalement un infime bruit derriere la plus lointaine des portes. Les pièces du Département des Mysteres lui paraissait si petites, et pourtant tellement pleines, qu’elle se sentait veritablement enterrée au fond d’une mine ou d’une grotte. Le tic-tac incessant de la salle qu’elle traversait la reveilla un peu, et, sans grand espoir, elle poussa la porte au fond de la salle du Temps.

Entrant silencieusement dans la pièce suivante, elle eut un instant le souffle coupé par le froid et le calme soudain. Habituant ses yeux a l’obscurité, elle découvrit avec un peu de joie ses « collegue », tous réunit dans la froide et sombre piece. Autour d’elle, des étageres de metal ouvragé portaient de petites sphères de verres, plus ou moins luminescentes. Leurs faibles lueurs donnait un air sombres au gens présents.

Le jeune homme qui se dressait dans l’allée, elle l’avait deja vu, il cherchai une place pour mettre la boule qu’il tenait a la main. Une prophetie, surement. Il avait l’air plutot taciturne, elle fit le premier pas, elle n’était plus a ca prêt. Elle s’approcha, et tendit une main amicale.

« Je suis Camille Campfire, et je vais travailler ici avec vous…je suppose » rajouta t’elle en jetant un coup d’œil a la pièce glauque.

Le garçon ne répondit pas, mais Camille avait l’habitude d’impressioner les gens, sa taille, sa voix, n’était pas commune, même chez les sorciers. D’un coup d’œil, elle apercut les deux autres personnes présentes. Deux jeunes femmes, plutot jolie, et un perroquet. Camille se demanda vraiment ce qu’il faisait la, d’autant que le faible éclairage lui donnait un air fantomatique. Elle leur fit un petit signe de la main aux filles, sans resultat. Les joies du premier jour. Pour ne pas perdre la face, elle sortit sa baguette de sa manche trop large et l’agita en l’air.
« Accio Prophetie Obsolète », murmura t’elle. On entendait son terrible accent américain dans sa formule. Après un nouvel instant de silence, une petite boule de verre arriva au dessus d’elle. Elle ne brillait pas, c’était juste une sphere de verre, avec au fond un peu de poussiere noire. Camille l’attrapa, laissant tomber sa baguette dans sa manche, et la secoua contre son oreille.

« Vous avez une place la haut, si vous voulez » dit elle a l’attention du jeune homme.
« Je crois avoir vu des balai dans un coin, amusez vous », continua t’elle avec un sourire, tout en rangeant la prophetie morte dans sa manche d’un geste discret.