Grand retour [A]

Miki considéra, satisfaite, les trois élèves s'emparer de ses valises dans le but de les porter jusqu'à son bureau. Elle fronce les sourcilsà la remarque de l'un d'eux.

"Evidemment, que j'ai besoin de tout ça. J'habite ici, je vous le rappelle." répondit-elle d'un ton glacial.

Elle s'apprêtait à les accompagner avec Kaitz lorsqu'un nouveau personnage fit son entrée. Une petite fille que la jeune directrice ne connaissait pas, portant les couleurs de Serdaigle, entra en trombe dans le hall et alla finir sa course contre l'un des Gryffondor. Stoppée net, elle tomba à terre, sur son fondement. Miki leva les yeux au ciel tandis que Kaitz se précipitait vers elle pour l'aider, Naia toujours calée dans ses bras.

La jeune fille s'avança à son tour, non pas pour secourir la fillette, mais pour lui demander des explications sur cette entrée pour le moins remarquée. Elle n'aimait pas trop qu'on vienne l'interrompre et d'autant moins quand elle était en train de punir des élèves.

Mais alors qu'elle voulut prendre la parole, les portes du hall s'ouvrirent sur quelqu'un dont elle avait un court instant oublié la visite, ce qui n'avait rien d'étonnant, étant donné qu'il n'était pas 11h, mais 7h50. Mikomi serra les dents, légèrement agacée de voir arriver le père de sa fille aussi tôt, et pendant qu'elle était occupée, notamment en compagnie de Kaitz. Elle avança vers lui d'un pas décidé.

"Bonjour, monsieur McIllian", lança-t-elle d'un ton formel. Puis, elle ajouta à voix basse, d'un ton indigné :

"Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure-ci ? Je ne t'attendais pas avant 11h ! Bon, puisque tu es là..."

Elle soupira et lança dans un chuchotement :

"Attends-moi deux secondes."

Elle retourna près de Kaitz et des élèves, jaugea rapidement la fillette de Serdaigle et lui demanda d'un ton froid :

"Quel est ton nom ? En quelle année es-tu ?"

La jeune Serdaigle se relève, Kaitz hoche la tête. Il aurait préféré qu'elle reste quelques instants de plus assise, mais bon, elle s'était relevée brusquement, il n'avait pas pu l'en empêcher. Il avait vu par contre la subtile grimace de douleur, masquée par un air qui se voulait impassible. Elle se prénomme Morgane et comme il l'avait deviné, elle était en première année. Avant de se relever, il saisit le sac de la jeune fille. Il se relève et lui tend son sac à dos, avec un sourire.

- Et bien, Miss Dalite, puisque vous êtes levée, je crois que vous pouvez aller en cours, en marchant par contre. Ça prendra plus de temps, mais vous y arriverez. Vous direz à votre professeur que vous avez eu un léger accident et un contre-temps nommé Rocstone. Allez. Filez maintenant.

Kaitz sourit à la jeune fille de première année et, machinalement, lui ébouriffe les cheveux. Puis il avise les trois garçons. Il leur parle d'un ton railleur.

- C'est pas comme ça que vous allez battre un record de vitesse. Vous ne réussirez pas à monter en haut en moins de 2 minutes, ça c'est certain. Allez les garçons, on s'active. Ah, tiens, monsieur McConnor, s'exclame Kaitz en se retournant et en voyant l'ex-serpentard au bas des escaliers. Il ne l'avait pas vu, ni entendu jusqu'alors, puisqu,il était de dos. L'école vous manque déjà ? C'est en l'ayant quitté qu'on se dit «  Ah ce qu'on était bien à l'école », n'est-ce pas ?

Kaitz rigole de son propre sarcasme, tout en lançant une oeillade complice à Raven (probablement que ça se passe après que Kaitz ait rendu visite à Raven, mais avant l'invitation), il recale délicatement Naia contre son épaule. Une petite main à la solide poigne agrippe une boucle du directeur de Poufsouffle. Il a une légère grimace, puis, sans vraiment s'en rendre compte, il émet ce commentaire, s'adressant directement au bébé.

- Ton père aussi me tirait les cheveux à une époque. Mais t'es beaucoup plus forte que lui, même à quelques mois à peine.

Kaitz laisse échapper un ricanement amusé et tente, avec une certaine difficulté de remplacer la mèche de cheveux par son doigt. Chose pas facile à faire, elle est tenace, la petite.

"Bonjour, monsieur McIllian"

Ce fut d’un ton formel que Mikomi, Directrice de Poudlard (en congé maternité, faut-il le préciser ? :mrgreen accueilla Raven dans le Hall d’Entrée, avant de lui demander tout bas ce qu’il faisait ici à cette heure-ci.

« Bonjour, mademoiselle la Directrice. »

Répondit-il poliment, sans marquer sa surprise à l’évocation du nom McIllian. Elle était donc au courant, les nouvelles vont vites.

« Excuse-moi, l’impatience…j’espère que tu comprendras. »

Répondit-il à voix basse, pour que seul Mikomi l’entende. Elle lui demanda d’attendre un instant et alla sermonner une jeune élève, apparemment de 1ère ou 2ème année, vu la jeunesse de ses traits. Il n’écouta pas l’échange entre la Directrice et l’élève, trop occupé à regarder autour de lui pour voir où pouvait bien se trouver Naïa. Il brûlait littéralement d’impatience. Il voulait la voir, tout de suite, pouvoir la prendre dans ses bras, la couvrir de baisers.

C’est alors qu’Harkaitz Roctsone se retourna vers Raven et s’exclama. « Ah, tiens, monsieur McConnor , L'école vous manque déjà ? C'est en l'ayant quitté qu'on se dit « Ah ce qu'on était bien à l'école », n'est-ce pas ? »

Combien de fois faura-t-il vous répeter que je m’appelle McIll..

Il ne termina pas sa phrase. Elle était là, dans ses bras, juste devant lui. Sa fille. Naïa. Il ne put apercevoir son visage, mais il était déjà émerveillé. Il en eut presque les larmes aux yeux, mais il se retint. Personne ne devait savoir, et déjà le seul fait de ne pas avoir terminé sa phrase à la vue de l’enfant était un indice involontairement donné.

« Que je m’appelle McIllian à présent, auriez-vous des trous de mémoire ? »

Se reprit-il, sans pour autant lever son regard du nourisson.

« Pour ce qui est de l’école, Mr Rocstone, peut-être êtes-vous de ceux qui n’arrivent pas à quitter leur jeunesse et se prennent pour un Peter Pan du monde moderne, mais sachez que ce n’est pas mon cas. Je suis ici pour un certificat que dois me signer Mlle Tenshi, pour que je puisse me trouver un travail. Il faut dire que ma scolarité n’as pas été des plus brillantes sur le point du respect du règlement. »

Déclara-t-il en regardant, cette-fois, Mr Rocstone. Avec lui aussi il avait un secret, et il devait continuer à se comporter comme il se serait comporté avec n’importe quel professeur, personne ne devait savoir.

Naïa tire les cheveux du Directeur de Pouffsoufle, Raven sourit, peut-être a-t-elle sentit la présence de son père et n’avait pas apprécié le sarcasme qu’Harkaitz avait fait à son égard, cette petite n’était-elle pas, comme le disait sa mère, très intelligente ?

- Ton père aussi me tirait les cheveux à une époque. Mais t'es beaucoup plus forte que lui, même à quelques mois à peine.

Il devait sûrement parler d’Aënahel Dil’Hanran. Si il savait que le père de la petite Naïa lui faisait face, il rirait sûrement moins.

Mikomi se décida à intervenir, pour qu’elle et Raven puisse se parler seul à seul sans dérangement. Elle intima à Harkaitz de mener les élèves qui portaient ses valises jusqu’à son bureau et de déposer Naïa dans son berceau. Elle se tourna finalement vers Raven pour lui demander le pourquoi de sa venue.

« Et bien, comme je le disais à Mr Rocstone,répondit-il, je viens pour que vous me signez un certificat qui me permettera d’entrer au Ministère en tant que Chercheur de Sortilèges. Ce certificat est nécéssaire du au fait de ma mauvaise conduite durant ma période scolaire. »

Il rajouta, à mi-voix pour que seule Mikomi puisse l’entendre.

« Que de formalités, on se croirait à l’armée… »

À peine rentrée et déjà elle était au boulot. Était-ce sage de s'en mettre plein les bras dès son arrivée ? Il lui aurait bien proposée de l'aider à effectuer cette tâche, mais la perspective de s'occuper de la petite Naïa pendant ce temps lui parut plus plaisante. Il pose cependant une hésitation, puis adresse un sourire à Mikomi. On ne contredisait pas Mikomi devant tout le monde. Du moins pas ouvertement.

- Comme il vous plaira, Mikomi, roucoule-t-il à voix basse.

Il adresse un signe de la main à Raven, question de le saluer, lui montrant de ce fait, la petite Naïa.

- Aurevoir, Monsieur McCo... McIllian. C'est tout nouveau pour moi et comme je n'ai pas eu à en utiliser la nouvelle version, j'ai un peu de mal. C'est l'association de ma meilleure note de DCFM et de votre nom de famille qui se fait, elle vient toute seule. Mais ça viendra. Alors au plaisir.

Il se détourne et entreprend de monter les escaliers, à partir du premier pallier.

- Allez les garçons, vous avez assez jouer, on se dépêche. Allez, allez, allez !

On était jamais si bien servi que pas soi-même et le temps que prenaient les trois jeunes à effectuer cette tâche commençait à l'ennuyer. Il avait la chance de se retrouver seul avec la petite Naïa pour quelques minutes ou plus et il avait bien l'intention d'en profiter le plus possible. Il jette un regard de biais à Mikomi et Raven qui discutent, puis, voyant qu'ils ne le regardaient pas, il jete un minuscule Wingardium Leviosa sur chacune des malles, question qu'elles soient à peine plus légère, question qu'ils aient moins de difficultés et que ça se fasse plus rapidement.

- Vous lambinez les garçons. Un dernier effort, vous reste qu'un étage. Mais vous me décevez, les gars, moi qui pensait que vous alliez établir un nouveau record. Vous avez rater la chance de vous mériter une pige perpétuelle dans mon bureau. C'est dommage. Mais ça ne vous libérera pas de devoir monter ces malles. Allez, plus vite que ça.

Et les escaliers se montent, lentement certes, mais ils se montent !


[HJ : Suite probable dans le bureau de la sublime, magnifique et si cruelle Mikomi Tenshi.]