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| Such a Long Time Ago ...{PV Antigone} | |
| | Auteur | Message |
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Lord Ulf Invité
| Sujet: Such a Long Time Ago ...{PV Antigone} Jeu 27 Juil 2006 - 23:13 | |
| [HRP] Désolé du thème et du lieu ...J'ai voulu faire de mon mieux pour cette bienheureuse rencontre aussi je crains que la quantité ait prévalu sur la qualité ... Pardonnez moi. J'espère que ce "pavé" vous inspirera. Dès lors, j'ai toute foi en vous. Que vous soyez "rouillée" comme vous le dites importe peu. Il est certaines choses qui ne s'oublient pas ..Surtout quand on est détentrice d'un don comme le vôtre ...[/HRP] Funèbre latence d'or ...Noire immensité d'un voile d'encre s'étendant sur le monde...Nuit froide éclairée par la pâle lueur d'une Lune pleine et blonde ...Ténèbres, Silence, Mort ...
Par une froide vesprée de Juillet, la Nuit régnait, déployant sa robe d'obscurité sur l'Univers mortel. Seule, la Lune par son éclat laiteux parvenait à rendre visible la scène qui ce soir se jouerait. Son regard tourné vers la terre mortifère et sinistre semble guetter son arrivée en la Demeure des Morts. Un croassement lugubre déchire le silence qui dans le cimetière planait, puis s'éteint, annonçant le froissement lent et ample des ailes d'un noir bleuté. Enfin, la silhouette invisible du corbeau se découpe soudainement sur la blancheur de la pleine Lune: sublime contraste de la Lumière et des Ténèbres ... La Lumière succède au son ...douce ironie ... L'animal ralentit sa course et va se percher sur la pierre glacée d'une des innombrables dalles, témoins séculaires des mannes trépassées. Ses yeux, deux fentes jaunes ternes surmontés d'un iris aussi profond que la nuit, se posent sur l'imposante grille de fonte, le bec étincelant sous le clair de lune, tel une lame qui s'apprête à s'abattre ...Les portes s'ouvrent, mais le grincement attendu se fait sans nul bruit, le vent mordant même s'est arrêté de souffler au surgissement de l'apparition.
Noire silhouette sur fond noir, et pourtant plus visible qu'un phare au milieu des tombes, tant la noirceur de son âme est plus dense que celle qui règne sur la Vale of Death. La cape s'agita et se soulevant sous l'effet d'un vent inexistant, et l'espace d'un battement de coeur, deux yeux gris percèrent l'obscurité, deux yeux fendus comme ceux d'un loup, avant de disparaître sous le capuchon de la bure. Errant au milieu des tombes comme un jardinier au milieu de ses fleurs, l'Ombre se glissa jusqu'à une tombe, celle dont la dalle est surmontée du corbeau. Une main d'une pâleur désincarnée sortit des abymes de la cape et se tendit vers le plumage du volatile, le caressant d'un geste délicat, presque langoureux. Puis s'asseyant sur un banc du même métal que le grillage, l'ombre d'un if derrière eux, gardien des cimetières, occultait celle du corbeau venu rejoindre son maître. Rabaissant le tissu emprisonnant son visage, de noirs cheveux de jais se déployèrent dans les airs, et les traits assombris de Lord Ulferic se dessinèrent dans l'éther argenté, ou plutôt ceux de son autre moitié, Dace a.s le Ghostly_Knight à en voir l'expression sauvage et mystérieuse qui imprégnait toute sa personne. Une infinie tristesse se mêlait aux traînées scintillantes qui sillonnaient sur les joues froides du chevalier. Etaient-ce des larmes ou simplement un effet de lumière due à la clarté si caractéristique de la Lune? Who knew. Des profondeurs de son habit noir, il tira une enveloppe jaunie par le temps, et l'ouvrit. Ses doigts tremblaient en saisissant le parchemin qui s'y trouvaient, et lut les lignes qui s'y trouvaient avec une fébrilité nerveuse visible à son attitude. Quiconque connaissait un tant soi peu le personnage aurait donné cher pour savoir le contenu de cette missive pour qu'elle puisse provoquer une telle réaction chez cet homme qui toujours demeurait d'un froid et une indifférence presque légendaire. Mais seules deux ou trois personnes auraient deviné que cette lettre était la jumelle de celle qu'une jeune femme à la beauté vélane possédait ... Ce devait être la centième fois que ses yeux la parcouraient, et bien qu'il ne l’ait vu depuis bien des années, il la connaissait par coeur, et les images de sa rédaction étaient gravées en son esprit, ainsi que l'image de la jeune sorcière qui en était la destinataire. Après un moment d'égarement, il remit la lettre dans l'enveloppe, avant de sortir sa baguette sous le regard sagace du corbeau, comme s'il devinait la suite des événements.†Dace† Oui Karas, il faut parfois savoir quand le moment est venu de tourner la page et de l'arracher des chroniques de sa vie. Il faut en finir une fois pour toute puisque aucun sentiment n'est plus permis, à part l'oubli ...Même l'amitié n'est plus ... Et en plus je me sens obligé de me justifier, tu te rends compte? Allez, je vais la brûler avant qu'Il ne se réveille et ne m'empêche d'agir. Tu sais bien que je fais cela pour notre bien à tous ...Même moi j'ai du mal à m'y faire ...Durant quelques instants encore, Dace hésita, sa baguette s'agitant faiblement dans les airs, son extrémité projetant une traînée d'étincelles d'un vert violacé. Ce n'était qu'une lettre après tout, mais pourquoi alors lui le chevalier de l'ombre ressentait-il cette sensation déplaisante au fond de lui? Parce qu'il ne comprenait pas ce qui l'assaillait, et parce qu'il détestait être soumis sous un quelconque joug, il entra dans une colère prompt et jeta la lettre dans les airs, qui s'éleva un court instant dans les airs avant de retomber avec lenteur. Dace s'était levé et sa baguette tendue, il prononça la formule d'embrasement:Incendio!Le trait écarlate jaillit à toute vitesse et frappa de plein fouet ...le vide qui se trouvait juste au-dessus de l'enveloppe, ne faisant que la projeter un peu plus dans les airs. Les pensées du magicien fusèrent dans son esprit et il comprit avant que la lettre n'ait franchit la moitié de la distance qui la séparait du sol.†Dace† Ulferic ...tu es réveillé ...
*=Ulferic= Tout juste frérot. Bon, laisse ça tranquille, et retourne à l'intérieur. Je t'appellerai si jamais j'ai besoin de toi.
†Dace† Tu sais que j'ai voulu agir pour nous ...
=Ulferic= Je le sais Dace, mais ce n'est pas la solution. Allez, je te pardonne, reviens.*Un dialogue de schizophrène aurait interprété tout psychologue, moldu ou non, en entendant les paroles de Dace et d'Ulferic. Seulement, il n'y avait personne, et excepté la première phrase que Dace avait prononcé à voix haute, le dialogue s'était déroulé en pensée. Dace, dans les profondeurs de son esprit et de celui d'Ulferic réfléchissait. Pendant l'espace d'une microseconde, il avait cru avoir raté sa cible ...Combien effrayant! Heureusement, que c'était Ulferic qui l'avait empêché ...Dace se rappelait de la lointaine époque où ils n'étaient pas encore liés. En ce temps, il pouvait faire mouche avec n'importe quelle arme magique et de jet à plus de 20 mètres dos à la cible. Cette enveloppe à 5 pas ...Il aurait pu désintégrer jusqu'à la plus petite cendre qu'il en aurait résulté ...Il en était sûr ...Mais était-ce encore le cas?Accio LettreLe parchemin, sur le point de toucher le sol poussiéreux et stérile du cimetière fut soudain happé en direction du jeteur de sort. Le papier craqua lorsque Ulferic le rangea dans sa cape, sûrement au fin fond d'une poche cousue dans le tissu. Se rasseyant péniblement, le jeune homme à l'esprit tourmenté entreprit de rejeter toutes ces pensées qui le torturaient, mais après quelques secondes de réflexion, l'être de pénombre se leva, ne pouvant se libérer de cet étau. Comme dans un état second, il contempla la Lune, le bras droit levé vers elle, et déclama:=Ulferic= Oh ma reine qui de votre bordure de Ciel régnez sans partage sur la Nuit et les étoiles, entendez ma plainte, celle de votre protégé éternel. Qu'ai-je donc mérité pour qu'un tel Destin s'acharne sur moi? Hécate et Némésis devaient à la réalité être aveugles pour s'en prendre à moi! Maudites soient-elles, toutes déesses qu'elles sont, cette lame les trancherait d'un seul geste si seulement elles se tenaient devant moi! Lune, ma reine, n'y pouvez-vous rien? Ne pouvez-vous ôter cette cruelle flèche et guérir la plaie si profonde qu'elle a causé?Seule la pâleur attristée de l'astre répondit à sa peine, et aussi impuissante que lui quant au Destin des Hommes, se figea dans son mutisme éclairé. Errant au milieu des tombes, Ulferic se laissa emporter par ses pas là où la Fortune voudrait bien l'emmener, son regard s'attardant sur certaines dalles, parfois reconnaissant des noms qu'il avait entendu ou vu dans des livres, parfois s'arrêtant sur des épitaphes qu'il jugeait intéressantes: - Citation :
- Ci-gît un fils, un frère, un mari et un ami. Battu par ses parents, il fut détesté par son frère et trompé par sa femme. Obéissant aux uns, il aima l'autre et chérit la dernière. Quant aux amis ...C'est l'un deux qui lui accorda cette douce délivrance. Qu'il repose en paix loin de tous ces maux. Requies In Pace.
- Citation :
- Arrête toi voyageur. Repose tes pieds fatigués près de cette dalle de marbre, et accepte de partager un fragment de l'histoire de ta vie avec un fantôme qui a finit son dernier voyage. Nourris toi, ris, pleure, et que tes émotions humaines embaument les airs du parfum de la vie près de cette tombe, pour que je puisse savourer le souvenir de mon existence.
Au loin, presque rendue invisible par l'obscurité de la Nuit une silhouette se tenait debout. Son regard perçant fixé sur cette apparition, Ulferic s'avança lentement. C'était un être humain, et une fille d'Eve à en voir la taille fine et menue, ainsi que la grâce de ses gestes. Pourtant, le sorcier ne parvenait pas à la reconnaître, ni voir ce qu'elle faisait, aussi bonne qu'était son acuité visuelle, une sorte de voile opaque l'empêchait de distinguer clairement, comme une photo rendue floue, ou un souvenir lointain. Intrigué, il pressa le pas et se déporta sur le côté de sorte qu'il arriva dans le dos de cette personne qui lui semblait de plus en plus familière, ce qui rendait presque déconcertante cette rencontre. Envahit d'une certitude, le jeune homme s'approcha à pas mesurés et dignes, sa démarche se redressant, mais comme gênée et nerveuse d'empressement. Silencieusement, il arriva à quelques pas d'elle, ne réfléchissant plus qu'à une seule chose, ne se demandant pas la raison de cette venue si tardive, ou ce qu'elle faisait en ce moment même. En temps normal, il se serait courbé en une révérence pendant qu'il se présentait, afin de ne pas effrayer son interlocutrice, mais rien n'était normal ce soir, et il flottait une odeur de mystère étrange. Sa main se posant délicatement sur l'épaule de la jeune femme, il fut soudain pris d'un sentiment qui se rapprocherait le plus de l'étonnement, et reculant comme s'il s'était brûlé à force d'avoir contemplé une flamme trop brillante, il murmura:=Ulferic= Cela ne peut être ...An ...Antigone? Est-ce bien vous? |
| | | Antigone Invité
| Sujet: Re: Such a Long Time Ago ...{PV Antigone} Lun 14 Aoû 2006 - 5:56 | |
| [HRP] Vous me flattez encore Vincent, en espérant que vos paroles soient véridiques après votre lecture de mon post. Pardonnez ce texte étrange, je me rattraperai la prochaine fois et si j'ai l'occasion de vous parler sur MSN, je vous expliquerai. [/HRP] Nouvelle, mais à quel prix ? La question qu’il fallait se poser à voix basse, sans que personne entende, sans que personne comprenne. Une destinée, la sienne peut-être, mais nul ne saura, à part Lui, son destin sera entre ses mains, ses souhaits exécutés. Nouvelle mais semblable ? Faudra t-il se fier aux apparences, peut-être trompeuses et dangereuses, se laisser guider lorsque les sentiments dépassent la raison, lorsque le cœur ne sera plus roi de sa propre forteresse, mais esclaves de ses actes. Et pourtant Antigone n’y pensait guère pour l’instant, réprimant ces pensées noires qui pouvaient la hanter. Une chambre, la sienne, allongée sur le lit, un livre dans la main, l'autre refermée sur un pendentif accroché à son cou, la tête posée contre son oreiller, les yeux mi-clos la jeune femme commençait à s’endormir peu à peu, épuisée, quittant pour un monde de rêves.Ou non.
********************* Rêve ******************** Un long couloir, des torches éclairant peu les alentours et une femme court rapidement, à chaque passage, la torche en question s’éteint par la suite, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une seule. La dernière, l’ultime. Que fuit-elle, qu’elle frayeur la hante à trembler autant ?Ses pas deviennent de plus en plus lourd, pourtant il faut continuer, encore, jusqu’à ce qu’il y ait plus de lumière. Mais trop tard, le sol se brise sous ses pieds et la parois devient floue, elle a été rattrapée. Cachant son visage avec ses mains comme elle le peut, la femme tente de ne rien voir, de ne pas entendre les paroles qui vont suivre.-Antigone, Antigone…Tu as pêché, tu en es consciente je suppose.Fuir, c’est si lâche, crois-tu réellement que tu allais pouvoir échapper à mon jugement ?Ne tente pas d’être différente, tu ne le sera jamais, peu importe à quel point tu penses y croire, je sais ce que tu ne vois pas, je vois ce que tu ne sais pas.Des pensées diverses traversent son esprit, l’une plus banale que l’autre. Pourtant, elle voulait entendre sa voix, un repère, un simple geste pour la rassurer et se persuader d’autre chose.- Non, je n’ai jamais…Mais un rire à en déchirer les tympans lui coupa la parole avant qu’elle ne puisse tenter de se justifier d’une quelconque manière.Un geste rapide de la main et Antigone était soumise à son inconscient ou à sa pire crainte, honteuse, elle baissa la tête et se mordit la lèvre en sentant ses larmes monter. Puis sa vision se troubla et dans un cri, la jeune femme tomba dans l’abyme.******************** Fin ******************** Dans un sursaut, Antigone se réveilla, lâchant son roman, le souffle court. Un rêve, rien de plus, un cauchemar. Les mains moites, elle effleura son front brûlant, elle se sentait étrange et qu’une seule pensée lui traversait l’esprit, il existe des raisons valables. Cette peur de liberté, livrée à ses propres décisions et prendre les responsabilités nécessaires. Ne pas avancer, rester où nous en sommes, régresser, se reposer sur la connaissance et non l’inconnu, ce moyen si facile et tentant. Qu'étaient ces pensées étranges? Encore bouleversée, elle se leva rapidement, regardant autour d’elle, comme si Antigone s’attendait à apercevoir une présence dans la pièce, mais ce n’était pas le cas. Nathan n’était pas présent, ainsi que Vanessa, il l’avait emmené avec lui, mais peut-être valait-ce mieux, cela éviterait les questions à propos de ce comportement inhabituel.*Si je suis ce que j'ai, et si ce que j'ai est perdu, alors qui suis-je ? Rien d'autre que le témoignage vaincu, amoindri, pathétique d'une façon erronée de vivre.*Secouant la tête énergiquement, elle n’allait se laisser faire ainsi, qu’une seule envie la tentait à cet instant, sortir, marcher sans but précis, oublier les évènements précédants. Enfilant un blouson, elle se rua hors de l’appartement, pressant le pas, ne connaissant qu’un seul endroit qui puisse convenir, le cimetière. Une nuit de juillet, pourtant le froid de cette heure tardive la rongeait malgré ses vêtement appropriés. Un vent glacial, un souffle froid remontant le long de sa nuque et Antigone frissonna en sentant la chair de poule raidir son corps. Néanmoins cette sensation lui procura une certaine sécurité, une preuve que ce qu’elle ressentait était bien et bel réel. Ce froid qui lui dérobait sa chaleur humaine, s’engouffrant, demandant toujours plus, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à prendre.
Les environs étaient désert et cela l’enchantait, la jeune femme ne voulait pas être retenue. Puis, une grille métallique se trouvait devant elle, l’entrée et en un geste délicat, elle caressa de sa main droite le métal glacé, il était rouillé, laissant une trace sur les pointes de ses doigts gelés. Ne se souciant guère de l’obscurité, elle marchait, gracieusement, en faisant attention de ne pas émettre de bruit en parcourant ce lieu de Paix ultime. Ce n’était pas sa paix et il ne fallait se faire remarquer, lorsque sa présence puisse paraître impure. Mais cela n’allait plus être nécessaire, Antigone s’arrêta devant une tombe, une tombe qu’elle avait fréquenté auparavant, même si sa dernière visite datait. Pourquoi était-elle ici? Un sourire complice, le froid à peine ressenti, elle tendit sa main et caressa le marbre, si doux. Quelle ironie. Le silence était paisible et en même temps si lourd et pesant qu’elle n’osait parler, malgré cette envie tentante. Pourtant, quelque chose n’allait pas, mais Antigone ne le sentait pas encore, il fallait attendre, comme une proie observée par son prédateur, ignorant ce qui suivra quelques instant plus tard. Elle arrêta son geste, une lumière attirait son regard, un reflet d’un objet qui se trouvait à terre devant la tombe. S’agenouillant, la jeune femme prononçait soudainement à haute-voix, une voix pourtant distante : -Est-ce un poignard que je vois là devant moi, la poignée vers ma main ? Viens, que je te saisisse ! Je ne te tiens pas, et pourtant je te vois toujours. N’es-tu pas, vision fatale, sensible au toucher, comme à la vue ? ou n’es tu qu’un poignard imaginaire, fausse création émanée d’un cerveau en feu ? Je te vois pourtant, aussi palpable en apparence que celui que je tire en ce moment. Tu m’indiques le chemin que j’allais prendre, et tu es bien l’instrument que j’allais employer. Ou mes yeux sont des jouets de mes autres sens, ou seuls ils les valent tous. Je te vois toujours, et, sur ta lame et sur ton manche, des gouttes de sang qui n’y étaient pas tout à l’heure…Absorbée par cette vision étrange qui se déroulait devant ses yeux, elle ne pensait qu’à une seule chose, ce poignard, il fallait qu’elle le possède à tout prix. Sa main cherchant à le saisir et le brandir. Cette voix intérieure la guidait, lui expliquait mot à mot les gestes qu’elle devait faire et sans hésiter Antigone se pliait, confiante. Et évidemment, elle n’arrêterai que lorsqu’elle aurait réussit, car rien d'autre n'avait de sens à part cet objet attirant. Près d'Antigone se faisait entendre le croassement d'un corbeau perché sur un arbre, témoin de cet scène étrange. Et à nouveau, cette voix aussi peu ressemblante, prit la parole: - Approche encore ! Puis tournant la tête vers l’animal, elle poursuivit : Viens, noir fauconnier de la nuit, bande les yeux sensibles du jour compatissant, et, de ta main sanglante et invisible, arrache et mets en pièces le fil de cette grande existence qui me fait pâlir !… La lumière s’obscurcit encore, et le corbeau vole vers son bois favori ; les bonnes créatures du jour commencent à s’assoupir et à dormir, tandis que les noirs agents de la nuits se dressent vers leur proie. Oui, perché sur ta branche, tu t'étonnes de mes paroles; mais sois tranquille: les choses que le mal a commencées se consolident par le mal.Après ces paroles prononcées, un silence mortel régnait sur la cimetière, comme si tout s’était figé, attendant la suite des évènements. Soudain, Antigone approcha la main voulant toujours agripper le poignard, vers son front encore brûlant et durant quelques instants sa vue se troubla encore, ne percevant plus les alentours qui se trouvaient devant elle. Décidément, le poignard d’auparavant était oublié, une autre pensée venait d’absorber toute son attention, aussi intense que la précédente.- Le sommeil innocent, le sommeil qui démêle l’écheveau embrouillé du souci, le sommeil, mort de la vie de chaque jour, bain du labeur douloureux, baume des âmes blessées, second service de la grande nature, aliment suprême du banquet de la vie ! Viens à moi et prend possession de ce corps que je t’offre!Néanmoins cette fois-ci la voix était faible et s’éteignit peu après avoir terminé la phrase prononcée. Et soudainement, cela en était trop et Antigone s’effondra à sol, allongée sur la terre et l’herbe froide, inerte. Ce n’est que quelques instants plus tard, qu’elle ouvre lentement les yeux, tentant de comprendre ce qui s’était passé. D’une main, elle se mit à genoux, cachant son mince visage entre ses paumes, réalisant atrocement ce qui s’était passé.* Mon Dieu, que s’est-il passé ? Je me souviens sans avoir pu agir d’une quelconque manière, prisonnière dans mon propre corps, devant obéir aux ordres.. Je…je ne comprends point, je ne suis plus moi-même, que m’arrive t-il ? J'ai besoin d'aide.. Cela ne doit plus se reproduire, tant que je n’ai d’explication...*Le visage toujours enfuis dans ses mains, Antigone tentait de se ressaisir, inspirant et expirant aussi calmement qu’elle en était capable après cette expérience. Il fallait rentrer dans l’appartement et ne plus sortir, attendre que cela passe de soi-même, ce ne devait sûrement être que passager. La jeune femme se leva, ne sentant son genou meurtri, voulant se diriger vers la sortie, pourtant ses pieds ne voulaient la porter et elle resta figée au même endroit. S’il n’y avait eu l’obscurité, on aurait pu à nouveau constater une lueur dans ses yeux marrons, qui n’était présente quelques secondes plus tôt. Pourtant, Antigone leva la tête, sentant une présence autour d’elle, sans rien apercevoir pour autant. Ce n’est que peu après qu’elle sentit une main se poser sur son épaule, une main chaude, qui réchauffait sa peau à cet emplacement. Normalement, elle aurait du être effrayée ou surprise, étrangement ce n’était le cas, comme si cela avait été normal dans un lieu pareil à cette heure tardive. Tournant le dos à cette personne, elle ne savait de qui il s’agissait, pourtant elle sentait quelque chose de familier. Ce n’est que lorsqu’une voix masculine rompt le silence, que la jeune femme reconnaît au timbre de cette voix, de qui il s’agissait.-Cela ne peut être ...An ...Antigone? Est-ce bien vous?Le sourire aux lèvres, n’apercevant toujours pas son interlocuteur, Antigone se retourna lentement, ne se pressant guère. Puis elle fixait le visage qui se trouvait en face d’elle, son parrain, cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus vu, le passé la rattrapait donc toujours. Pourtant, la jeune femme le reconnaissait immédiatement, comme si le temps avait été figé, préservant leurs apparences d’autrefois, soit un simple tour de mémoire..Puis, d'une voix douce et mélodieuse, différente de celle d'auparavant, elle s'apprêta à lui répondre.- Lord Ulferic, mon ami... Je savais que nos chemins allaient se croiser à nouveau... |
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