Le coeur de l'Empire Triomphant [TERMINE]

Le bureau du directeur, ou plutôt de la directrice, avait traversé les ages sans que rien ne soit venu y apporter une quelconque différence, du moins quand à son accès ; peut-être même était-il resté le même depuis l’époque des fondateurs, depuis les 4 grands….
On avait conduit le jeune homme jusqu’à la statue d’une gargouille à l’air rébarbative, qui s’était finalement déplacé sous l’injonction d’un mot et avait révélé un escalier en colimaçon : l’escalier qui menait aux appartements privés du maître de l’école. On le fit finalement s’asseoir et on lui intima l’ordre d’attendre la directrice, Mikomi Tenshi, l’une des cinq maraudeuses du monde ; son ennemi, selon les convenances.

Henri De Hurlevent observa très attentivement le magnifique bureau de la directrice, comme si c’était peut-être la dernière image qu’il emporterait ; en réalité il était assez optimiste sur ces chances de rester vivant : son esprit était fermé, son dossier officiel était banal au possible et il n’y avait que peu de chances pour que la maraudeuse soit assez intéressé (ou intrigué) par l’ancien auror qu’il était pour aller chercher des informations en profondeur…., évidemment si il avait vent de son histoire la situation serait peut-être un tantinet plus périlleuse, mais il se sentait en confiance, sur des cas de figures qu’il avait préparés.
En attendant il s’attachait à garder l’image la plus fidèle de ce qui l’entourait, pour tenter de commencer à décrypter la personnalité hors du commun de la jeune fille qu’il allait rencontré ; sa cadette de quatre ans, qui était infiniment plus puissante qu’il ne le serait sans doute jamais. Son manque d’intérêt pour le pouvoir y était peut-être aussi un peu pour quelque chose, mais il était évident que tout le monde ne pouvait se revendiquer maraudeuse ; une fois de plus il se surprit à avoir ce sentiment d’admiration pour les cinq jeunes filles qui avaient imprimées leur marque sur ce monde…., de la concentration Henri, de la concentration et pas de dispersion.

Le bureau donc ; une large pièce circulaire comportant plusieurs fenêtres, dont l'une faisait face à l'est avec une vue sur une partie des montagnes entourant le château. Il était illuminé par des chandelles et plusieurs lampes qui contribuaient à créer une ambiance certes courtoises mais finalement claire dans son obscurité. Derrière la porte se tenait un perchoir doré où reposait un phénix ; le magnifique oiseau appartenait à tous les directeurs et directrices de Poudlard, et ce depuis des générations. Les portraits des directeurs et directrices précédents recouvraient les murs, ainsi que les différents récompenses obtenus par ceux-ci ; au beau milieu d’entre eux trônaient celles de la jeune fille qu’était la maraudeuse : insignes de préfète et de préfète en chef, récompense pour services rendus à l'école, diplôme de meilleure élève de sa promotion. Enfin sur le mur situé immédiatement derrière le bureau du directeur on pouvait apercevoir une étagère sur laquelle était rangé le Choixpeau magique et divers objets dont une magnifique épée dorée.
Les insignes du pouvoir dans toute leur splendeur….

La psychologie attendrait un autre jour, pour l’instant Henri se contentait d’enregistrer un maximum de détails ; il ferait le point quand il aurait le temps, et l’occasion. La directrice n’allait plus tarder à arriver, et il devait être prêt à lui offrir des réponses lui accordant toute satisfaction. L’enjeu était de taille pour le membre de l’ordre du phénix qu’il était. En postulant au métier de professeur d’Histoire de la magie, et en étant accepté, il pourrait avoir accès à l’ensemble des élèves de Poudlard, et donc voir l’étendue des « dégâts » ; mais surtout, surtout, il aurait l’occasion d’être à proximité des maraudeuses, et si il savait être patient et doué il arriverait peut-être à se rapprocher suffisamment d’elle pour réaliser son but. Car il avait une mission bien entendu : la mission que l’Ordre lui avait confié et qui consistait à rassembler toutes les informations sur les maraudeuses, et le cas échéant, aider à orchestrer leur perte ; mais sa propre motivation résidait en un désir beaucoup plus puissant et profond : accèder aux maraudeuses lui permettrait peut-être de découvrir ce qui était arrivé à tous ces proches. Et pour cela il devrait sans doute gagner leur confiance…., et il y aurait un prix à payer.

Mais ce temps n’était pas encore venu, et pour l’instant il devait tout d’abord réussir la toute première étape, c’est-à-dire réussir à pénétrer au cœur même de l’empire que représentait les maraudeuses : résider à Poudlard, leur lieu le plus sacré.

Mikimo Tenshi entra finalement, faisant apparaître une belle chevelure châtain foncé et une silhouette longiligne ; Henri se leva immédiatement et la salua avec respect :

« Mme la Directrice, je suis charmé de vous rencontrer ; pardonnez-moi de vous avoir fait me recevoir alors que votre emploi du temps est si chargé de rendez-vous tellement plus importants que celui-ci. »

Il se tut, et prit garde à ne pas la regarder trop fixement dans les yeux noirs de la maraudeuse qui dégageait d’entrée une puissante sensation d’autorité. Il ne fallait pas lui donner l’impression qu’il souhaitait l’affronter ou lui contester son statut ; ici elle était le maître et lui l‘invité, c’était donc l’attitude qu’il aborderait.

« Fermes ton esprit, cache tes pensées, fermes ton esprit »

Etre occlumens était sans doute la capacité la plus importante et la plus vitale pour un infiltré ; la meilleure des couvertures, le jeu d’acteur le plus significatif, n’aurait jamais fait illusion plus de quelques secondes si le sorcier était soumis à un charme de legilimencie. Henri se bénissait tous les jours d’avoir appris ce talent, même si le prix avait été assez élevé. Son expérience lui était précieuse, et il arrivait même à consoler le degrés de verrouillement de ses pensées ; l’esprit pouvait se voir comme une succession de différentes couches, ainsi il lui arrivait parfois de laisser volontairement des zones sans aucune fermeture, de cette manière un sorcier inquisiteur pouvait avoir l’illusion de lire la vérité dans son esprit. Il était dans ces dispositions, ayant totalement protéger ses pensées à l’exception de certaines, celles qui reflétaient l’admiration qu’il ressentait pour les maraudeuses ; on avait beau être l’ennemi de quelqu’un ça n’empêchait pas qu’on pouvait reconnaître ses capacités et ses talents à leurs justes valeurs.
Henri ne savait si la directrice de Poudlard lirait ses pensées, ou si elle le pouvait, mais au moins il était prêt et ça ne pourrait pas de faire mal.

Mikomi Tenshi était également une jeune femme plus jeune que lui, d’une apparence séduisante mais impeccablement vêtue d’une tenue stricte et professionnelle ; la tenue idéale pour un entretien, et une classe certaine. Quand il la vit entrer il se demanda quelques secondes si il avait bien fait de mettre une cravate ; son blazer griffé d’un grand nom était élégant, sa chemise blanche soulignait avec la blondeur de ses cheveux et enfin la fameuse cravate était assortie avec ses yeux : l’un dans l’autre il ne s’était trouvé pas trop mal, mais maintenant il avait peur d’en avoir trop fait.
Suite à leur présentation elle l’invita à s’asseoir d’un ton froid, sans lui jeter un autre regard que celui du bienvenue courtois ; ses paroles, et ses premières questions, suivirent aussitôt. Sa voix était précise et rapide, et le regard des puissants yeux noirs ne le quittèrent soudain plus : les choses sérieuses débutaient.

Miki - Bien, je vais vous poser tout de suite quelques questions. Tout d'abord, j'aimerais que vous me brossiez de façon succincte un portrait de vous-même. Ensuite, je voudrais savoir pourquoi vous avez abandonné le métier d'auror. Et enfin, le plus important, pourquoi vous désirez aujourd'hui devenir professeur d'Histoire de la Magie au sein de notre établissement. Je vous écoute.

Elle n’y allait pas par quatre chemins ! D’instinct elle avait immédiatement pointé le point le plus angulaire de son profil : un ancien auror qui souhaitait devenir professeur d’Histoire de la magie…. ; si encore il avait postulé pour les sortilèges, les potions, ou une autre matière ayant un rapport avec ces activités. Seulement voilà, seul le poste de professeur d’Histoire était libre et Henri devait el plus vite possible intégrer le corps de Poudlard pour mener à bien sa mission d’infiltré pour l’Ordre. Cela bien évidemment il ne pouvait le dire à la maraudeuse qu’était Mikomi, d’autant qu’il devait l’amener à lui faire confiance.
Fort heureusement il avait eu, cette fois, le temps de se préparer à l’entretien. Alors, elle voulait un portrait de lui ? C’était logique, si elle acceptait qu’il travaille à ses cotés autant le connaître un minimum. Henri porta son regard sur le visage de la directrice, rencontrant les yeux noirs avec le bleu des siens

Riri – « Et bien, je n’ai rien de très passionnant à vous raconter. Je suis né de parents français et anglais, et j’ai vécu alternativement dans les deux pays ; j’ai eu la chance d’appartenir à la grande maison des Serpentards lors de mon entrée à Poudlard » il se permettait cette petite pointe d’orgueil, sachant que la maraudeuse appréciait les serpy, cependant il prit garde de ne faire qu’un très léger sourire « j’ai été un élève assez bon, et je suis finalement devenu auror. On m’a envoyé directement dans la région des Carpates car ma famille en était issue et qu’il y a toujours une certain activité là-bas…. »

C’était peu dire : ce coin du monde semblait avoir voulu rassembler tout ce que l’univers de la magie avait crée de plus bizarre, voire de plus dangereux ; sans compter qu’il s’agissait d’un endroit de choix pour se cacher, et les mangemorts le savaient bien.

Henri se demandait jusqu’où allaient les renseignements de Mikomi à son égard ; il n’avait absolument pas mentionné le meurtre de sa famille, qui avait motivé sa décision de devenir auror. Cette information n’était pas difficile à avoir, mais peut-être que par pudeur elle omettrait de lui demander des détails plus précis…, c’était un coup à jouer. D’autant qu’il lui faudrait expliquer peut-être aussi expliquer les trois années de « mise en disponibilité » au sein des aurors…, trois années où il avait été l’apprenti d’un mage noir puis un infiltré parmi ces derniers.

Riri – « J’ai finalement démissionné du corps des aurors il y a quelques semaines : je trouvais que je n’étais pas vraiment utile, et finalement je ne comprenais plus grand-chose à la politique du métier…., si l’on enseigne maintenant la magie noire à Poudlard, il doit bien y avoir des raisons vous ne pensez pas ? et dans ce cas passer ma vie à arrêter des sorciers pour des critères qui n’étaient plus vraiment d’actualité, ça me semblait bizarre…. » il était tout à fait vrai qu’il avait eu du mal, et il en avait toujours à vrai dire, à réellement comprendre comment fonctionner le ministère désormais ; l’ordre lui avait un peu ouvert les yeux mais il lui semblait été quand même plus compliqué qu’un simple affrontement entre mage noir et mage blanc « Donc voilà, j’ai toujours été passionné par l’histoire ; je suis convaincu que l’enseignement du passé est l’une des bases indispensables pour l’éveillement des élèves, et qu’ainsi on peut peut-être éviter de refaire des erreurs tragiques. De plus je pense que nous vivons une période riche en « événements » et la jeunesse se doit de pouvoir appréhender ceux-ci de la bonne manière et non pas avec une vision hétéroclite. »

Il s’arrêta quelques instants, espérant qu’il avait donné quelques satisfactions à la maraudeuse ; il l’avait caressé dans le sens du poil, mais c’était peut-être un peu trop flagrant.

Riri – « Souhaiteriez-vous que je détaille certains points ? »

Tant qu’elle évitait les sujets sensibles il devrait s’en sortir correctement ; et dans le cas contraire…, et bien il verrait l’étendu de ses renseignements.

Le jeune homme ne se départit pas de son sourire, pourtant il s’était intérieurement raidi, dans l’attente de sa réponse ; il était presque sur de l’avoir vu, ou tout au moins réprimer un bâillement intérieur quand il lui avait fourni la justification de son désir de rejoindre Poudlard. Ca n’était pas vraiment un bon point, et Henri avait un besoin important que Mikomi accorde plus de crédit à son discours. Il était clair qu’il ne l’avait pas satisfaite ; l’opinion que la maraudeuse devait avoir à cet instant de l’ancien auror ne devait sans doute pas être flatteuse….

Auror… ; c’était justement ce point qui semblait l’intéresser plus particulièrement. Et comment l’en blâmer, elle qui était une maraudeuse, chef des mangemorts et à ce titre susceptible d’être appréhendé par le corps du ministère. Ses paroles lui confirmèrent cette pensée.

Miki - En effet. Je ne suis pas convaincue par votre argumentation concernant l'Histoire de la Magie. Mais je vous accorde le bénéfice du doute à ce sujet, étant donné que la plupart des professeurs d'Histoire de la Magie tiennent des discours artificiels et insipides. En revanche, vous ne m'avez pas dit pourquoi vous étiez devenu auror. Ca m'intéresse beaucoup.

Bien, il était donc fixé : elle pensait, non elle était sur, qu’il lui avait sorti tout un discours préfabriqué destiné à embobiner une quelconque biquette. Guère étonnant qu’elle ne goûta guère ses paroles. Un discours « artificiel », « insipide »…, elle n’y était pas aller par quatre chemins ; encore un peu et elle le trouverait opportuniste.

Enfin, elle voulait donc qu’il lui parle de sa carrière d’auror, de ses motivations. Cela « l’intéressait beaucoup »…, évidemment, un auror qui voulait être professeur ça n’était déjà pas banal, mais quand en plus l’auror en question aurait pour directrice une personne qui pourrait être potentiellement son ennemi ! La situation avait de quoi être comique. Le petit problème c’est qu’Henri ne pouvait absolument pas révéler toutes ces motivations, ni les véritables raisons profondes qui l’avaient amenées jusqu’à ce poste. Il s’était préparé à lui fournir quelque chose bien sur, une telle question se devait d’être préparé. Il savait quoi répondre, tout le danger, toute l’inconnue, résidait dans les renseignements que la jeune femme pouvait avoir réuni sur elle. C’est pourquoi il avait décidé, si le cas se présentait, de lui dire la vérité, ou du moins ce qu’il y avait du plus proche.

Riri – « Pourquoi je suis devenu auror…., ce n’est pas une chose que j’aime à raconter ; néanmoins je comprends votre demande, d’autant qu’elle n’est bien évidemment pas motivée par la seule curiosité » les probabilités qu’il ait déjà intéressé la puissante maraudeuse à ce stade de son infiltration étaient minimes, à moins qu’elle ne soit vraiment paranoïaque et au moins autant que lui ; il se prépara à lui parler, et cette fois il n’eut pas à forcer les accents de sincérité dans sa voix, bien qu’il prit garde à rester légèrement sur ses gardes « Ma famille a été tuée il y a bien longtemps, lorsque j’étais encore élève à Poudlard. Cela a eu un effet très important sur moi, et sur ma manière de voir le monde. J’étais un jeune imbécile vaniteux, et je me suis donc engagé chez les aurors dans l’espoir de tuer un maximum de mages noirs car je les rendais responsables de ce qui était arrivé. »

Il s’arrêta un instant, scrutant le joli visage qui lui restait ostensiblement fermé et neutre ; Mikomi ne lui accorda aucun indice sur l’effet de ses paroles, mais il sentait qu’il ne pouvait en rester là. Henri reprit donc la parole, d’une voix un peu moins ferme que pendant le début de l’entretien, il prit cependant garde à bien planter son regard dans celui de la maraudeuse.

Riri - « On peut dire que j’ai agi par intérêt : les Carpates étaient une région que je connaissais bien, et qui était infesté de mangemorts. Cela arrangeait tout le monde de m’y envoyer pour un premier poste : la direction était certaine que je leur serai très utile. De fait, j’ai totalisé un nombre très importants de « retrait » de mages noirs » c’était un bel euphémisme, il avait littéralement dépassé deux records coup sur coup : celui du plus grand nombre de mangemorts arrêtés dans le mois, puis dans l’année. N’eut été sa détestable habitude de stigmatiser l’incompétence de ces collègues il aurait l’idole du département. « Puis finalement je me suis, disons « calmé », grâce à certains petits changements dans ma vie ; j’ai continué à exercer un certain temps, en étant dans le droit chemin. Il y a quelques années, suite à un événement sur lequel je garderai le silence, j’ai éprouvé un besoin important de faire le point et j’ai pris un congé de mise en disponibilité ; j’en ai profité pour réfléchir, et découvrir des chemins qu’on jugeait alors bon d’ignorer, voire de stigmatiser. »

Henri avait décidé qu’il ne parlerait pas de sa femme. La maraudeuse chercherait elle-même les informations si elle en avait le désir mais lui ne dirait pas un mot : cette partie là de son existence était un mystère qu’il n’avait pas besoin de partager. Il espéra que la suite de ces paroles ne la ferait pas s’interroger sur cet « événement », car maintenant la partie la plus délicate de son discours arrivé. En effet il ne pouvait lui dire qu’il avait été apprendre la magie noire d’un sorciers pendant cette mise en disponibilité, pas plus qu’il ne pouvait dire qu’il avait ensuite passé les derniers mois de sa vie à infiltrer des mangemorts pour les détruire de l’intérieur.
Il fallait que Mikomi eusse assez confiance en lui pour ne pas avoir envie, ou l’intérêt, à aller fouiller très profondément dans son passé récent ; même si le ministère n’était plus entièrement sous la coupe des maraudeuses il était toujours possible qu’on accède à son dossier.

Riri - « Je dois vous avouer quelque chose quelque chose : ma décision de venir a Poudlard n’est pas elle non plus dénudée d’intérêt. Comme vous estimez que je vous ai livrée une justification peu satisfaisante je vais vous dire la véritable raison qui me pousse à devenir professeur, ou du moins la principale raison. » il garda ses yeux dans les siens, ne cillant pas et affermissant sa voix il lança ce qu’il savait être un coup un peu osé « Lors de ma « réflexion » j’ai été pris sous l’apprentissage d’un sorcier, un sorcier dont l’enseignement ne concordait pas tout à fait avec l’enseignement dogmatique de l’époque ; j’ai ainsi appris à appréhender un type de magie un peu différente de celle qu’on m’avait enseigné à Poudlard et cela m’a troublé. Car voyez-vous, je n’ai pas trouvé dans l’expression même de cette magie quelque chose qui eusse pu justifier son rejet parmi la société. Accuse-t-on la baguette d’avoir jeté un sort interdit, ou bien le sorcier ? Aussi, quand j’ai appris qu’on enseignait désormais la magie noire à Poudlard, et que les directrices étaient les jeunes qui avaient sauvées l’école, et bien j’ai eu très envie de venir confronter ma « philosophie » avec ce nouvel ordre…. »

Il attendit, tendu, quelle serait sa réponse ; elle pouvait choisir de se braquer et de le mettre à la porte, elle pouvait décider d’être indigné, elle pouvait le faire remonter un peu dans son estime, elle pouvait le percer à jour, etc….
Le plus intriguant dans tout cela c’est qu’il avait été très proche de la vérité, car il avait effectivement appris la magie noire et son esprit rationnel trouvait tout aussi effectivement qu’en effet ce n’était pas la baguette que l’on devait punir, mais le sorcier jeteur de sorts.

Ca s’était plutôt bien passe finalement, et ma foi il avait toute les raisons de s’accorder un petite poigné de secondes pour faire un peu d’auto-satisfaction. Evidemment ca aurait pu etre mieux, ca pouvait toujours etre mieux et ma foi il etait possible que dans une realite alternative l’entretien se soit deroule suivant un schema totalement incroyable mais cane servait a rien de fantasmer en pur delire. Henri avait été tres concentre, prêt a appliquer les differents scenarios qu’il avait repete et, dans le pire des cas, a fuir si jamais la maraudeuse perçait soudainement ses véritables intentions. Dieu merci ca n’avait pas été le cas, et c’est avec un soulagement certain qu’il accueillit les paroles libératrices de Mikomi :

Miki - Très bien, vous avez répondu à toutes mes questions avec précision et honnêteté. Vous êtes un homme assez énigmatique, mais c'est justement la raison pour laquelle j'aimerais faire plus ample connaissance avec vous, de façon professionnelle évidemment. J'accepte de vous prendre pour le poste. Ne me décevez pas.

Oufff, bon voila : ca c’était fait. Pendant quelques instants il avait craint et redoute qu’elle ne se braque car il avait pu voir l’intérêt fugitif qu’elle lui avait soudain porte quand il avait evoque son « evenement » personnel a lui, mais finalement elle avait choisi de respecter son silence. Un point al portée au crédit des maraudeuses : finalement tout n’était peut-être pas entièrement à vilipender chez elle… d’autant qu’il était désormais sur qu’elle ne connaissait effectivement pas le détail de « l’événement » ; elle n’aurait pas précise qu’elle souhaitait faire plus ample connaissance avec de manière « professionnelle » si elle avait su qu’il était marie, même si il faisait plus figure de veuf mais ca c’était autre chose.

Bref, il était donc désormais le nouveau professeur d’Histoire de la Magie. C’était un événement qui se fetait dommage que les membres de l’Ordre soient personna non grata a Poudlard. Quand a ne pas la decevoir…., oh il allait s’y employer, elle pouvait en etre sur.

Miki - J'espère que vous vous plairez parmi nous, monsieur de Hurlevent. Vous pouvez prendre vos fonctions dès aujourd'hui. Pour de plus amples informations sur vos cours, rendez-vous dans la salle des professeurs, tout y est indiqué. Et en cas de problème, vous pourrez toujours me parler à la table des professeurs. En revanche, je reçois rarement dans mon bureau.

Et bien ca serait sa découverte de la journee : on pouvait etre maraudeuse, donc mage noir jusqu’au bout ongles, et faire preuve de courtoisie voire d’amabilité. Voila une chose qui n’était pas marque dans ses dossiers, et Henri se demanda avec un brin d’amusement si les quatre autres jeunes filles étaient aussi aimables…., mouais, n’exagérons rien quand même.
A ce stade de l’entretien il aurait du la remercier d’un compliment bien tourne, en evitant d’avoir l’air de vouloir la seduire, et s’en gaiement dans ses « quartiers », en illustrant toute la joie de sa nomination. Mais il n’en avait pas vraiment envie, en fait il souhaitait voir jusqu'à quel point elle était « aimable », et puisque tout s’était bien deroule jusqu'à présent pourquoi ne pas tenter de pousser son avantage un plus en avant ?

Riri – « Je vous remercie Madame la directrice, vous pouvez être certaine que je m’emploierai a vous apporter toute satisfaction. Je n'hésiterai pas, si j'en éprouve le besoin, à venir effectivement demander votre aide "

Et bien voilà, désormais il était donc l'un des professeurs de la meilleure école de magie du monde. C'était une sacrée chance, immense même, et cela servirait au mieux sa mission et ses intérêts. Mais indépendamment de tout cela, Henri ressentait un sentiment très différent de celui de la fierté : il avait maintenant envie de respecter son engagement avec la maraudeuse, d'être un professeur sur lequel on pouvait compter. Non il ne la decevrait pas, et même si dans cette aventure il devait finalement trouver la mort il pourrait au moins se présenter la tête haute en songeant qu'il aurait fait son devoir, instruit les élèves, et malgré tout contribue rà l'avenir.