Journal,
Je ne sais pas bien par quoi commencer. Déjà, toi : tu n'est absolument pas mon journal, juste un vieux cahier vierge que j'ai trouvé. Figure toi que je suis pauvre et que je n'aurais jamais de beau journal avec une couverture bordeaux et une reliure dorée comme j'aimerais tant avoir. Figure toi également que je suis tombée sur toi par hasard, dans la bibliothèque. Il faut avouer que tu n'es pas reluisant de beauté et d propreté, ça se voit au premier coup d'oeil. Mais c'est mieux que rien. Je ne sais pas vraiment si j'ai besoin d'écrire en fait. Est ce que je vais mal? Mais faut il faut aller mal pour tenir un journal? Il y a bien des gens qui en ont juste pour le plaisir je crois. Mais est ce que ça me fait plaisir? Tu me fais un peu peur, tu sais. Tu n'es même pas vivant. C'est malsain de se confier à quelque chose de mort... car tu es mort journal. Les feuilles qui te composent viennent des arbres, arbres qui ont été tués. Donc logiquement, tu n'es pas ce qu'on pourrait appeller un être vivant. Bon, c'est précieux un livre. Il a des choses écrites dedans, tu peux apprendre, rêver.... mais uniquement quand c'est bien écrit. Et je ne sais pas écrire, moi, journal! J'écris pour ne rien dire, je m'explique à un mort. Peut être que je vais mal finalement. Tu me dégoute et pourtant, je continue à te parler. Comment est ce que je pourrais te raconter tranquillement mes journées en sachant que tu n'es... rien? Vais je continuer à me confier à rien, à raconter mes petits secrets à rien, à appeller "cher" un rien? Peut être ferais je meiux de m'arrêter là, de te laisser sur cette table et de m'en aller. Suis je bête, tu ne m'entend pas. Pourquoi te tutoyer? Cela me viens ainsi, tout seul, mais c'est affreux de tutoyer un mort comme si de rien n'était! Tant pis, je continue, je suis lançée. Disons que je m'adresse à la personne qui, un jour, découvrira ce journal et daignera (je l'éspère) le lire. Je ne dirais pas cher journal alors, je dirais ; Vous, vu que je ne connais pas cette personne (que je ne vous connais pas), et que c'est plus poli ainsi. Reste à éspèrer que ce journal n'ira pas au feu avant, je me serais dépensée pour rien. Car ce n'est pas façile de tenir un journal vous savez? C'est mon premier, avant je n'avais pas la tête à ce genre de choses. Cela veut dire que j'ai beaucoup changé. Bon, je recommence mon récit en m'adressant à vous, c'est mieux ainsi je trouve.
Chère pesonne que je ne connais pas,
Bienvenue dans mes écrits. Est il utile de me présenter? C'est plus rigolo si vous essayez de me deviner à travers ces mots non? Alors voilà, je me tais. Je dirais juste (mais cela me semble évident) que je suis élève à Poudlard. Remarque on ne sait jamais, peut être que ce journal se retrouvera un jour ailleurs, par hasard. Bref, vous le savez maintenant. Plus j'écris, plus je me rend compte que c'est diffiçile de raconter mes journées si vous ne me connaissez pas. Bon, je me décris alors en quelques mots : je suis à Poufsouffle (je suis une "Pouffy" comme on dit), en première année. C'est assez diffiçile, c'est -il me semble- la maison la moins populaire de l'école. Les Pouffys sont timides il paraît, renfermés et travailleurs. Moi je déteste ce système de classement : on se retrouve étiquettés par des préjugés, et quasiment personne ne voudrait se lier d'amitié avec un Pouffy. Pour moi en tout cas, c'est ainsi. Ensuite, ma situation. Disons que je viens d'un quartier "défavorisé", comme on dit, et je l'affirme sans crainte, je suis pauvre. Il faut bien regarder la réalité en face : c'est un vrai miracle pour moi de pouvoir étudier ici. Etudier de la magie! Je ne l'aurais jamais imaginé, je n'en ai même pas rêvé. Disons que c'est magnifique pour moi, mais effrayant aussi.
Oh, zut, j'entend la cloche qui sonne. Non, ce n'est pas une excuse pour arrêter d'écrire! C'est vrai que c'est bizarre de s'exprimer de cette manière. J'ai l'impression de faire quelque chose d'important, d'étrange, d'agréable et d'effrayant tout à la fois. C'est contradictoire, mais c'est vraiment comme ça que je le ressens. Bref. Je continuerais demain.
Moi (pour garder l'anonymat)
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