Entre les tombes...

Invité

Il était près de minuit et les étoiles brillaient avec entrain dans le ciel d'un bleu foncé presque noir. On pouvait les voir se refléter sur un lac de la même couleur que le ciel. Sur la surface liquide elles étaient floues et d'une texture particulière mais c'était si joli que plusieurs personnes d'un âge adolescent étaient venus les contempler avec admiration, la plupart en amoureux. On pouvait entendre des rires, des voix douces et joyeuses, mais il était bien plus difficile de tourner les yeux vers le cimetière qu'on pouvait apercevoir un peu plus loin que le lac, à environ un kilomètre de delà. À cet endroit, il n'y avait presque plus de trace d'étoiles, comme si quelqu'n avait accroché un rideau noir sur la lumière. L'endroit était sinistre et désert et comportait quelques tombes en malheureux état. Quelques figurines tristes étaient postées autour et il semblait incroyablement sombre, non pas juste par l'absence d'étoiles brillantes mais également pour une raison inconnue que nimporte quelle personne normale aurait jugé invraisemblable. Or, la jeune fille qui se dirigeait à pas difficiles vers le cimetière, n'était pas normale, même si on aurait pu très facilement le croire malgré tout...

Elle avait de cheveux courts qui lui arrivaient au menton, d'une couleur brune claire, des yeux noirs perçants avec la lueur de la lune très très lointaine qui filtrait à travers les sentiments qui s'y cachaient, un nez pointu et une bouche qui paraissait sérrée mais fine. Son visage trahissant son caractère avait un air de désespoir et elle devait remonter sa jupe déchirée d'une couleur noire pour pouvoir passer à travers toutes les épines qui bordaient le chemin sinistre qui menait aux tombes. Sur son torse était appliqué un t-shirt noir moulant sur son corps, laissant apparaître une légère partie de ses hanches d'une couleur pale qu'on pouvait remarquer malgré l'heure tardive. Pour finir, elle était chaussée de bottes très hautes avec des chaines blanches accrochées par dessus et avait un air typiquement japonais sur son doux visage.

Yoshino Nakatomi enjamba une dernière ronce et coinça une mèche brune derrière son oreille droite. Puis, elle leva enfin la tête et contempla quelques secondes le spectacle exceptionnel qui s'offrait tout seul à ses yeux magnifiques. Les tombes d'une couleur gris foncé, miteuses et couvertes de poussière, s'alignaient sur un terrain sale et boursouflé de mauvaises herbes. Au fond du cimetière sombre était une église sans doute spécialisée pour les funérailles, mais la jeune asiatique constata avec satisfaction que ses fenêtres étaient condamnées par des planches en bois. Quelques fleurs fanées étaient posées devant les pierres tombales et il n'y avait personne. Avec un sourire de désespoir, la jeune fille s'avança et se laissa tomber sur la tombe la plus proche, sans tenir compte de la pourriture des lieux. Sa tête ovale heurta l'herbe jaunie et elle contempla quelques secondes le ciel sans étoiles. Pour nimporte quel enfant, le paysage qui se trouvait devant l'adolescente était un paysage cauchemardesque et sinistre. Or pour elle, c'était comme un repère, une maison qui collait spécialement à son caractère d'ange déchu. Voilà pourquoi elle aimait cela.

Elle sentit sous son crâne quelque chose qui n'avait pas la texture ou la sensation de l'herbe. Yoshino pensa avec mépris que cela pourrait sans doute être une sorte de créature qui aurait adopté les lieux comme sa maison également, mais après avoir passé une main derrière son cuir chevelu, elle remarqua avec surprise que la texture qu'elle venait de toucher de ses doigts fins avait la sensation rugueuse et familière... D'un morceau de parchemin. Intriguée, elle tira l'objet jauni de derrière sa tête et se retourna brusquement pour observer la tombe sur laquelle elle s'était laissé tomber. Pour la première fois de sa vie, une nuance de peur passa alors dans ses yeux noirs.

Ici reposent en paix:

KIMIKO TAKOWA ET MASATAKA NAKATOMI
Fabricants de Baguettes Magiques

« Non... N.. Non... »

Ses longs doigts blancs se tendirent pour caresser la pierre tombale de ses parents. Ses larmes coulant sur le parchemin jaunâtre, elle finit par se recoucher dans l'herbe et se laissa pleurer, pleurer pleurer... Comme si elle versait un océan, les larmes écorchant encore chaque parcelle de son visage, ses doigts toujours posés sur la pierre tombale, ne voulant la quitter. Ici reposaient ses parents, ses parents qu'elle avait toujours admirés même si elle ne les avaient jamais vu, ses parents qui étaient morts... Elle aurait voulu ouvrir la pierre et creuser pour retrouver leur corps, pour se laisser mourrir avec eux, les couvrir de baisers même si ils étaient réduis à un squelette. S'efforçant de ne pas laisser cette pensée submerger son esprit, elle reprit le bout de papier jauni qu'elle avait trouvé près de la pierre et le lut à haute voix malgré les sanglots qui lui déchiraient la poitrine et les larmes maquillées de noir qui avait transpercé la contenance rugeuse du parchemin destiné à...

Yoshino,

J'ai toujours su que tu viendrais ici. Je devais te dire, avant de te quitter, que je ne t'ai pas tout dit à propos de tes parents. Quand Ms. Pang t'as receuillie de ce fleuve dans lequel tu flottais en pleurant après le meurtre de tes parents, elle m'as dit qu'il fallait enterrer Kimiko et Masataka au cimetière situé à l'arrière de l'École de Sorcellerie de Poudlard et envoyer leur fille cinq ans après dans cette même école. Enfin elle verrait leur tombe, enfin elle comprendrait, enfin elle se sentirait peut-être plus près d'eux. Voilà, c'est ton cadeau d'entrée à Poudlard, mais, te connaissant, je suis certain que ce ne soit qu'un cadeau à moitié. Je te demande simplement de ne pas essayer de creuser sous la tombe pour les retrouver. Yoshino, ne fais rien d'insensé. Sois la jeune fille que j'ai connu lorsqu'elle avait cinq ans. Soit une jeune fille bien, comme tes parents.

Sincèrement,

Mr. Pham

La main de la douce asiatique se referma délicatement sur le morceau de parchemin et elle y laissa tomber une dernière larme, non pas de tristesse, mais de courage.

Invité

{Trés beau RP Yoshino ... Il fallait que je réponde ^^}

Ses iris bleus. Paradis lugubre qu’est la nuit, jardin céleste et lumineux des étoiles. Ses yeux, d’un bleu captivant, aussi beau que le ciel en plein jour. Son visage de gamine, ses cheveux flottant avec le vent. Elle était là. Elle. Celle qui avait ce physique, celle qui avait cette fleur entre ses mains, celle qui marchait doucement entre les tombes. Un sourire, malgré cette scène noire et effrayante. Amy Shakespeare. Elle était habillée de noir, pour se fondre dans le paysage pour oublier pendant quelques instants son travail de Ministre qui lui bouffé sa vie. Sa vie ? – Empêchez- moi de rire - A part Nathan Shakespeare, son frère jumeau pour qui elle donnerait corps et âmes, rien ne l’intéressait. Oh si … Que dis-je ? Depuis toute petite, la jeune femme a toujours voulu attraper les étoiles – comme ce soir – saisir les nuages et prendre le contrôle de la mer, elle voulait que tout cela lui appartiennent … Jusqu'à sa mort et au-delà. Égoïste hein ? Non, seulement rêveur et enfantin. Ce monde de fous ne lui donnait pas envie d’avancer encore, Amy n’était pourtant pas à plaindre ! Mais il y’a des gens qui souffrent sans avoir de problèmes majeurs comme .. Elle.

La pluie. Amy aimerait tellement qu’elle tombe, que le tonnerre gronde, comme ça elle pourrait hurler sans être entendue par les autres, elle pourrait se défoulée sans que personne ne la remarque. Elle serait alors libre de pouvoir faire se qu’elle veut avec ses cordes vocales. Un rire discret s’échappa des lèvres de l’ancienne Serdaigle, elle regarda à droite et à gauche de ses grands iris captivants puis finit par se mordre la lèvre inférieure avec malice. Il était temps. Dans sa tête sonnait l’heure du retour en enfance de la jeune Ministre. Loin, un peu plus loin de là où elle était se tenait une petite surface de verdure, avec quelques fleurs qui n’avaient rien de majestueux, elles étaient mêmes laides et vulgaires mais plus Amy s’approchait d’elles avec curiosité, plus elle trouvait qu’elles étaient belles … Peut-être qu’elles devaient êtres ravissantes il y’a quelques jours encore ? La jeune femme finira elle aussi différente, son visage ravissant sera souillé par l’âge. Mais qu’importe, peut-être qu’elle n’arriverait pas jusqu'à la quarantaine … Imaginez, 26 ans, célibataire, sans amis, dégénérée et Ministre de la magie. En bref, Amy faisait fuir les hommes. Mais ses yeux …

La jeune femme secoua la tête. Quelque chose perturba son esprit. Un léger grognement s’échappa des lèvres d’Amy, celle-ci tendit l’oreille doucement et se mit à marcher un peu plus loin tout en écoutant chaque bruit qui l’entourait … Doucement, elle caressa la pierre d’une tombe avec volupté et s’arrêta de respirer pour mieux écouter. Des pleures, des larmes. La jeune femme fronça un sourcil, toujours aussi calme pourtant. Silence. Amy venait de voir quelque chose. Une silhouette, une ombre humaine. L’ancienne Serdaigle se recula à pas de loups, se cacha derrière une tombe et observa de ses grands yeux azurs ce triste spectacle. Et dans la main d’Amy …

Une fleur de Lys. Le seul plaisir qu’est pu s’offrir la jeune femme depuis des années, non pas que l’argent lui manquait mais tout simplement que toutes les choses les plus spectaculaires n’arrivait pas à attendrir son cœur aussi sensible qu’un pétale de rose. Ses grands yeux bleus scrutaient la pénombre avec interrogation. Un cimetière. Pourquoi en fait ? Pourquoi cet endroit lugubre ? Pourquoi ressentait-elle le besoin si pressant de se faire du mal en montrant à son cerveau toutes les choses noires du monde ? On lui avait dit que les anges avaient arrêté de chanter ici. Qu’ils étaient tous tombés à la renverse, et qu’ils se reposaient maintenant dans des boîtes. La jeune femme secoua sa tête, ses longs cheveux châtains se détachèrent, le vent lui fouetta le visage et ramena ses mèches sur son visage, masquant ainsi son regard comme un rideau doré. Son esprit, son esprit l’avait conduit ici, entre les tombes et les âmes déchues. Non, les anges déchus, leurs ailes froissées par la mort. Il ne faut jamais couper les ailes blanches d’un être céleste dit-on.

Un papillon. Un rêve qui s’envole vers d’autres personnes à émerveiller. Il était là, cette beauté au beau milieu de l’enfer … Peut-être cherchait-il le paradis terrestre ? Un sourire se dessina sur le visage pâle d’Amy, elle tendit une main légère vers le ciel, essayant de saisir l’insaisissable, ses iris pétillant d’envie à l’idée d’attraper ce bout de rêve, cette lueur d’espoir … Espérance. Amy était contrariée, elle ne pouvait pas attraper ce qu’elle voulait. Elle, elle voulait avoir le ciel au creux de ses mains, et du soleil dans sa bouche. Impossible vous dîtes ? Et l’imagination dans tout ça ? Le rêve ? La jeune fille baissa la tête et contempla ses doigts fins de pianiste, ils n’avaient rien de particulier, ils savaient juste jouer d’un merveilleux instrument.

Le vent. Encore lui, ce bonheur naturel. Si le vent pouvait toujours soufflé comme à ce moment précis, Amy serait toujours heureuse. Il suffirait qu’elle sorte la tête dehors pour que son sourire prenne vie doucement, délicatement.
Oui. Elle pouvait les entendrent les anges, il fallait juste fermer les yeux et tendre l’oreille. Oui, la mélodie du vent, c’est la voix des anges. La douce voix de ces êtres exceptionnels. Bienvenue dans le monde des rêves vagabonds, bienvenue dans le monde de l’imaginaire … D’Amy au pays des merveilles. La jeune femme rouvrit ses paupières, elle se frotta les bras, il faisait un peu froid, mais elle préférait ce temps-là à tous les autres. Doucement, Elle observa tout ce qui l’entourait, en silence, les larmes coulaient toujours, elle les entendaient.

La jeune femme prit le risque de tourner la tête vers les gémissements de tristesse, elle s’était évaporée dans ses songes et en avait oublié la situation, comme très souvent. Soudain, elle fut surprise d’entendre une voix … Une voix tremblante, sanglotant. C’était un timbre doux, agréable malgré la grande tristesse qui l’envahissait.
Silence. Le silence revint, Amy se leva avec élégance et comme un automate, elle se dirigea vers l’inconnue qu’elle espionnait depuis quelques minutes maintenant. La jeune femme prit bien soin de mettre son capuchon pour ne pas qu’on la reconnaisse, elle ne voulait pas être cette Ministre ce soir, elle ne voulait d’ailleurs jamais l’être, qu’avait-elle fait ?

* Espérance * ~ Quant vous regardez le ciel la nuit …

Amy s’était arrêtée à quelques mètres de cette jeune fille étrange, sa capuche cachant délicatement ses yeux bleus enchanteurs, elle regardait le sol avec mélancolie et parlé assez fort pour que l’inconnue l’entende.

~ … Vous regardez plutôt les étoiles ou le noir qu’il y a autour ?

C’est à ce moment-là qu’Amy releva la tête. Ses yeux. On les voyait, ils regardaient l’inconnue avec mystère. Cette fille … La Ministre eut un léger choc, on aurait dit … Un ange, ceux que l’ancienne Serdaigle imaginaient à chaque fois qu’elle venait ici. Espérance …

Invité

[ Merci... J'aime beaucoup le tien aussi, en le lisant, on a envie de pleurer ou encore de s'envoler... Je sais je suis sentimentale... ]
[Edit Syliana Tenshi : Whaa désolée de polluer votre rp, mais là je vous félicite c'est tellement beau Sad

]
{Edit Amy : Merci beaucoup, tes RPs sont vraiment magnifique c'est trés agréable Very Happy

Merci Syiana ^^ et je repondrais le plus vite possible, j'ai déjà écrit le début du RP mais j'ai peur de pas pouvoir me connecté ce soir et demain Sad

donc voilà ... Je ferais de mon mieux pour répondre le plus vite possibleeee Wink

.}
Yoshi: Z'êtes adorables wub

Avec un bruit étouffé par l'herbe qui entourait la légère colline, on entendit une larme tomber délicatement sur le sol froid. La propriétaire de cette dernière goutte releva la tête et s'essuya les yeux qui contemplèrent avec frénésie la lune qui s'affichait avec un grand sourire au loin. Or, c'était dommage, mais Yoshino n'avait pas envie de sourire. Elle ne savait pas ce dont elle avait envie. Pleurer... Ce que tout le monde trouvait touchant mais ce geste qui ne servait à rien. Pleurer ne changerait pas le monde, se dit-elle. Sourire non plus, mais sourire redonnerait au moins un espoir à celui qui, comme elle, restait dans les ténèbres froids de la nuit, sur la tombe de ses parents, un parchemin jaunâtre à la main. Un parchemin moisi et mouillé par les larmes, écorché par le chagrin, mais révélateur et précieux... Sourire... Mais ce n'était pas elle qu'elle voulait voir sourire. Elle aurait voulu voir deux adultes d'une beauté époustouflante sortir derrière sa tête sous forme d'anges aux grandes ailes, avec justement ce mouvement de la bouche qui lui redonnerais le plus grand espoir... Malgré sa rêverie, elle garda cette pensée spécialement pour elle et ferma les yeux.

Humides de larmes, elle sentit comme si un lac s'était établi entre ses paupières. Un lac mélodieux et féérique, un lac de larmes, un lac d'eau salée... Ne se fiant pas à cette sensation merveilleuse, elle glissa ses mains blanchâtres derrière sa tête et prit de respirations environnantes, sous le ciel caché par le noir du cimetière. En cet instant, elle aurait voulu mourrir, elle aurait voulu rejoindre ses parents situés à seulement quelques mètres en dessous d'elle. Cette terrible impression lui fit un pincement au coeur. Elle avait toujours rêvé de voir Kimiko Takowa et Masataka Nakatomi, et là elle le pouvait, mais si elle les cherchait, son chagrin augmenterais, elle deviendrais si triste qu'elle s'enterrerais elle aussi... Et ce n'était pas ce que Mr. Pham voulait. Il voulait qu'elle vive, qu'elle oublie cette vue de tombe. Malgré cette impossibilité, elle suivit ses conseils et tendit l'oreille, espérant entendre la voix des étoiles. Au lieu du bruit attendu, s'ensuivit un autre... Quelqu'n était là.

« Crr... »

La jeune asiatique releva la tête sans frayeur. Si quelqu'n l'observait, elle était prête à lui faire autant de dommages que cela était possible. Bien qu'elle soit méchante, elle n'aurait jamais osé espionner quelqu'n en pleine nostalgie parentale... Silence. Ce bruit de cape, ce frôlement de buisson semblait si réel. Après tout peut-être était-ce un bruit de son imagination. Sa main glissa tout de même vers sa poche arrière de jean et elle garda les yeux ouverts. Après encore une ou deux minutes, rien ne s'ensuivit apart les caresses du vent et le silence du cimetière sombre. Le roi des souffles arracha une nouvelle larme à Yoshino et celle ci voltigea derrière elle. Le vent cherchait-il à la faire pleurer? Dans ce cas, si c'était cela la réponse à cette bourrasque soudaine, elle n'y réponderais pas... Pleurer était quelque chose qui l'affaiblissait, et elle détestait être affaiblie. La jeune japonaise voulait toujours être la plus haute, celle en haut de la liste... Jamais elle ne supportais être en dessous des autres, elle n'aimait pas se situer après quelqu'n... C'était dans sa nature, à vrai dire... Elle était toujours en haut de tout le monde, et c'était comme ça. Ça ne changerais jamais...

« Crrounch... »

Pas de doute. Quelqu'n l'observait. C'était la deuxième fois qu'elle entendait des bruits humains, qui auraient pu venir de quelqu'n... Mais encore son imagination la trompa. Ce fût à nouveau le silence, non calme et paisible mais effrayant et pesant. Yoshino, malgré elle, était certaine que quelque chose autre qu'une plante avait bougé. Quelqu'n ou quelque chose. Un animal... Non. Sûrement pas. Il ne se serait pas caché... Même si quelqu'n l'observait, cette personne était sûrement d'une lâcheté pûre pour ne pas se montrer. Avec un soupir, elle reposa sa tête délicate dans l'herbe devenue plus fraîche, comme si on lui avait lancé un sort, et sentit une goutte rouler sur sa joue. Non, pas une larme. Une goutte... De pluie. Il pleuvait... Le ciel partageait sa tristesse. Le ciel voulait s'exprimer et la réconforter à sa façon. Elle reposa ses mains sur le parchemin qu'elle s'empressa de ranger dans sa poche pour ne pas qu'il se mouille. Elle allait le garder. Elle allait l'insérer quelque part ou seule elle pourrait le trouver... Dans son journal. Takumi, à qui elle confiait tout. Lui ou elle seule connaîssait la vraie Yoshino et ses pensées perdues... La vraie Yoshino.

Une voix douce, mélodieuse, mais pourtant si triste, parvint alors à faire bourdonner ses oreilles. Non pas juste ça mais également cela la fit sursauter. Avec un souffle d'agacement, elle voulut se retourner pour voir qui était aussi lâche pour l'avoir observée pleurer et ne pas s'être montrée plus tôt, mais son corps semblait paralysé, sa douce bouche également. Elle ne put que retenir son souffle et avaler avec peur, entendant la voix fluette murmurer. Enfin, lorsqu'elle eut pris une pause pour terminer sa phrase, Yoshino retrouva l'usage de son corps et se retourna brusquement, sortant sa baguette, une lueur intense brillant dans son regard mais elle se résigna vite en constatant que la voix de femme semblait lointaine, et que cette dernière, encapuchonnée, regardait au loin avec de grands yeux rêveurs, comme si elle ne prêtait aucune attention à l'Asiatique et qu'elle parlait seule. Cette pensée eut à peine le temps d'effleurer son esprit qu'elle s'envola: La jeune femme reposa ses yeux étrangement familiers sur la jeune Nakatomi qui se sentit éprise de pitié pour son interlocutrice, malgré qu'elle l'aie espionnée très indicrètement dans un moment gênant.

« Quand je regarde le ciel, j'essaye d'ignorer les étoiles, même si c'est impossible. »

À cet instant précis, même la personne la moins curieuse du monde aurait pû apercevoir un sourire sur le visage de Yoshino Nakatomi.

Invité

Une lueur. Au même moment où Amy releva la tête, elle fut en quelque sorte aveuglée par la baguette de la belle nippone qu’elle observait depuis un bon moment. Ses longs doigts fins de pianiste se levèrent délicatement pour cacher cette lumière gênante. La jeune ministre essayait de regardé l’inconnue de ses grands iris bleus, elle combattait la baguette de la jeune fille puis stop. Elle ne bougea plus, Amy venait de l’entendre parler. Elle. Et elle n’avait rien raté … Son sourire. Elle l’avait vu ! Le sourire de cet ange déchu, elle l’avait observé, elle n’en avait pas perdu une goutte. D’ailleurs en parlant de gouttes, il pleuvait. Amy tendit la main généreusement vers le ciel et sentit cette eau si pure et bienfaitrice, l’ancienne Serdaigle en était amoureuse de la pluie … The rain … Ame … À ce moment précis, elle parût comme hypnotisée, elle voulait sentir cette eau contre sa joue, elle voulait sentir cette bénédiction encore une fois. Amy abandonna sa fleur de Lys entre deux souffle, celui du vent et retira d’un geste délicat et calme son capuchon. Un sourire. Il se dessina tendrement sur ses lèvres. Son regard se faufila entre les tombes puis s’arrêta sur les yeux de la Japonaise. Amy se remit à marcher, écrasant des feuilles mortes sous ses pieds, puis tendit une main dans l’obscurité comme pour trouvé quelque chose. Une baguette. Amy saisit doucement le bout de bois et l’abaissa pour ne plus que ses yeux soient aveuglés.

* Espérance * ~ Je ne voulais pas vous effrayez … Mademoiselle.

Elle l’observa. Amy observa la jeune fille car elle l’a trouvée belle, elle avait ce petit quelque chose qui la différenciée des autres jeunes sorcières qu’elle avait vues. Ce petit côté ange déchu et cette peau si blanche charmaient Amy avec toute la simplicité et le naturel possibles. Cette beauté avait été offerte à cette belle Nippone par la nature, à ce moment précis Amy ne pu s’empêcher de penser que le monde faisait vraiment des jolies choses … Seul détail qui gâché cette scène admirable : La Ministre avait enlevé son capuchon et elle était maintenant reconnaissable aux yeux de l’inconnue. Quand Amy s’en aperçut, elle pria pour ne pas que la jeune fille la reconnaisse, pitié … Que l’obscurité masque le visage à la peau laiteuse d’Amy. Celle-ci souffla discrètement, qu’importe ce soir, qu’importe son visage, qu’importe son métier, qu’importe son nom, elle se contenta de tendre sa main vers cet ange agréable et de sourire poliment.

* Espérance * ~ Puis-je connaître le prénom d’une jeune fille aussi sublime que vous ? Je suppose que vous êtes à Poudlard …

Poudlard. Amy en eu des frissons, elle n’avait pas poussé l’immense porte de cet établissement depuis 9 ans. Ce geste qu’elle faisait il y’a quelques années encore lui manquait affreusement. Pendant un instant, Amy ressentit un sentiment de jalousie lui chatouillait le corps tout entier, cette jeune fille était à Poudlard, et elle non. Vous allez me dire que ce comportement est d’une bêtise énorme et d’une sottise incomparable, mais l’ancienne Serdaigle était une gamine à l’état pur. Le syndrome de Peter Pan vous connaissez ? Vous en avez un spécimen rare devant vos yeux. Ce qui la calma fut tout aussi stupide, puisqu’Amy sentit des merveilleuses gouttes de pluies perlaient sur ses joues pâles. Elle ferma les yeux. Imaginant encore une fois ce sourire, son sourire, celui qui brillait de mille feu, celui qui était différents de tout les autres, celui qui était particulier, celui qui faisait rêver, celui qui était mort depuis bien longtemps. Amy secoua la tête. Elle fut d’ailleurs rassurée de rouvrir les yeux sur l’inconnue si belle à ses yeux.

* Espérance * ~ Vous …

Amy retira doucement son manteau, l’ange portait un simple tee-shirt par ce froid ! La jeune femme tendit son épaisse veste à l’inconnue en lui offrant un sourire.

~ ... Vous devriez vous couvrir, il fait froid. Tenez, prenez mon manteau il vous tiendra chaud.

L’ancienne Serdaigle n’avait qu’un simple pull sur son dos, mais elle aimait sentir ce froid, elle aimait sentir cette sensation si agréable pour elle. Amy laissa un doux nuage blanc sortir de ses lèvres – signe qu’il faisait extrêmement froid – puis elle se remit à observé avec calme le visage de la jeune fille, sans prendre conscience qu’elle était peut-être entrain de gênée cet ange si beau …

Invité

Le sourire qui s'était dessiné si rapidement et timidement sur le visage de la jeune japonaise s'effaça très vite. La Serpentard priait pour ne pas que la femme qui se tenait devant elle ait aperçu ce sourire. D'ailleurs, elle ne savait même pas si c'était un sourire moqueur, un sourire heureux, un sourire malin ou rusé... C'était simplement un sourire qu'elle avait créé, elle se demandait bien d'où il sortait, mais elle l'avait fait. Elle se promit d'y penser même si, pour nimporte quelle personne, penser pendant tout une nuit à un sourire que vous même avez fait serait tout de même ridicule, mais Yoshino n'était pas comme les autres. Malgré qu'elle soit méchante, arrogante et qu'on la traîte de peste, de garce et même plus, elle pouvait réfléchir, elle pouvait être triste. Les autres pensaient sans doute qu'elle n'avait aucun sentiments... Mais en fait, elle en avait même plus que tous les autres. Elle était différente et avait quelque chose en plus et elle savait qu'un jour elle serait récompensée pour cela et non pas repoussée par le paradis solennel de la mort... Elle irait vers les anges, elle en était certaine... Elle pourrait survoler ce monde et voir ses parents... Rêver... avec les cieux.

* Rêve Yoshino n'hésite pas... Tu pourras t'envoler pour une fois... *

Elle sursauta. Cette voix... Non, ce ne pourrait-être la femme, elle ne connaissait pas son prénom... Et la voix qu'elle venait d'entendre venait du plus profond de sa tête, elle la sentait palpiter dans ses veines, dans son coeur d'adolescente, son coeur meurtri et mutilé de mal et de tristesse... Par contre cette fois elle avait senti comme une nouvelle enveloppe se dessiner autour d'elle. Malgré que cette voix lui fit peur, elle était rassurante et provoquait une sensation de bonheur... Elle était douce, mélodieuse, comme la voix d'un ange. Peut-être était-ce la femme. Yoshino ressentait d'ailleurs pour elle une aise, comme si elle était sa soeur, comme si elle pouvait lui parler de tout et de rien. Cette dernière semblait avoir acquis une admiration pour la jeune asiatique, ce qui lui donna encore plus de courage...

« Qu'avez vous dit... Vous? Si je connaissais votre... »

C'est alors que se passèrent plusieurs choses à la fois. Des choses époustouflantes qui allaient causer le bonheur et la surprise de la jeune Nakatomi. En tout premier, l'inconnue ressentit en plein fouet une bourrasque de vent fort qui fit grelotter Yoshino avant de découvrir le visage de la jeune femme... À ce moment, elle oublia toute sensation de froid et elle sentit plusieurs choses se répandre dans son corps... Ce visage, elle l'avait déjà vu quelque part... Elle le connaissait, elle ne savait pas où... elle l'avait vue. Mystère... Qui était-elle? Son intuition l'emportait loin, loin dans son passé, des années auparavant... La première fois qu'elle était sortie de l'école.

FLASHBACK

« Venez, Yoshino, je vous prie. »

« Attendez, Madame Pang, il y a une dame très belle là bas qui nous fait signe. Il faudrait peut-être faire attention... »

« Elle? Mais non... Elle est très gentille, cette jeune femme. Tu veux que je te la présente? »

« Non. »

FIN DU FLASHBACK

La mémoire lui revenait enfin. C'était sa première sortie hors de l'école, avec Chinatsu Pang, sa tutrice. Elle l'avait emmenée au ministère de la Magie pour signer des papiers d'héritage de ses parents. C'était il y a environ dix ans. Dix longues années qui avaient passé si subitement, si vite... Yoshino avait toujours une excellente mémoire qu'elle a conservé. Elle avait également vu ce magnifique visage d'ange dans plusieurs journeaux. Cette fois, elle savait. C'était clair comme de l'eau transparente. Avec un sursaut, avant de pouvoir ouvrir la bouche pour parler, elle sentit une goutte d'eau s'écraser délicatement sur son visage. La pluie... Rassurante et méfiante, agréable lorsqu'on est triste... Malgré qu'elle sache qui elle était maintenant, son sentiment d'empathie n'avait pas diminué et elle constata avec bonheur que la jeune femme semblait apprécier l'eau qui tombait à présent très fort sur le cimetière. Yoshino sentait une sensation de bonheur en se faisant mouiller. Elle levait la tête vers le ciel et riait presque, riait comme un enfant innocent... C'est alors que la voix mystérieuse retentit à nouveau dans sa tête et dans son corps, allégremment.

* Envole toi... Tu t'amuseras simplement pour une fois... Ouvre les yeux ouvre tes ailes... Envole toi vers le ciel... *

Ce moment intense et joyeux fit élargir encore le sourire de la jeune japonaise qui voulut tout à coup s'envoler. Elle se remémora alors une chanson magnifique en italien qu'elle avait déjà entendu... Qui collait si bien avec la joie, avec ce qu'elle ressentait en ce moment... Quelque chose d'heureux et de joie de vivre... Alegria.

« Alegria...
Come un lampo de vita
Alegria...
Comme un pazzo gridar...
Alegria....»

C'est alors que tout s'éteint, toute cette joie et cette espérance, ce courage et cette joie de vivre. Tout. Tout s'envola vers les cieux avec les anges. Mais la jeune asiatique regardait toujours vers le ciel en guise d'espoir. Alors, la voix de la jeune inconnue retentit derrière elle, lui posant quelques questions sur elle, et, en plus, lui demandant si elle voulait son manteau. Or, Yoshino n'avait pas le moins du monde froid. Au contraire, elle avait chaud, elle se sentait bien, elle avait oublié tout...Tout... La mort de ses parents, le désespoir et le lieux ou elle se trouvaient. Elle ne savait pas ce qu'elle ressentait car elle ne l'avait jamais ressenti avant. Elle répondit:

« Je suis à Poudlard... Oui... Et non merci, je ne veux pas votre manteau. J'ai chaud. Il fait froid mais j'ai chaud. J'ai toujours étée différente. Mais vous... Je sais qui vous êtes. Amy Shakespeare... Ministre de la Magie. Oh, sûrement vous ne voudriez pas que je le sache mais c'est perdu. Je le sais... Et ne vous en fait pas, je m'en fiche. Vous avez l'air comme moi. J'aime les gens comme moi. »

Courage...

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