Le Manoir de Jade était des plus étrange. En effet, quelques jours après s’être établie dans le mausolée des Tortures, Jade découvris, en faisant la poussière sur une vieille gargouille de marbre, un petit bouton secret. Celui se déclancha sans aucun avertissement.
C’est alors qu’une dalle du sol en pierre se détacha du sol à quelques mètres d’elle et glissa pour laisser apparaître un escalier en colimaçon qui descendait encore sous le sous sol même du mausolée, soit sous la salle des tortures elle même.
Elle descendit, un lumos au bout de la baguette, les marches d’escalier. La poussière semblait s’y être amoncelée durant des années et des années sans qu’aucune visite ne vienne troubler son repos. Elle descendit donc progressivement les marches. Un silence lourd et pesant se faisait. La baguette éclairait qu’à trois ou quatre marches devant elle et lorsqu’elle arriva enfin en bas, un long couloir taillé à même la roche se découvrait. Il faisait plusieurs dizaines de mètres de long et lorsqu’elle arriva au bout, elle y vit une vieille grille de jardin en fer forgé rouillé.
A l’aide d’un Alohomora, elle déverrouilla cette dernière et la poussa non sans un grincement sourd qui suivi. Au grand étonnement de Jade, Elle entra dans une pièce dont le lumos ne permettait pas d’éclairer tous les murs la délimitant. Elle lança alors un lumos maxima, ce qui lui permit de voir l’intégralité de la salle restée encore dans l’obscurité.
C’est alors que s’offrit à elle un spectacle des plus étrange et des plus merveilleux. Une salle immense, soutenue par douze piliers de marbre noir disposés en cercle, avec en son centre une vieille et lugubre fontaine. L’archange qui y présidait au milieu et qui devait, à une époque lointaine, déverser l’eau par les paumes de ses mains, était des plus sombre, tel un archange déchu son visage était dure et ses yeux semblaient perdus dans une mélancolie d’un autre temps. Jade s’approcha de la fontaine délabrée, elle observait cet être de pierre figé par le temps mais vieilli par l’érosion.
Une fois au centre de la salle, elle fit un tour sur elle même, regardant les arcades du plafond taillées dans la roche, puis décida de faire le tour de la salle restant à l’extérieur du cercle de piliers. C’est là qu’elle découvrit que quatre couloirs prenaient naissance de cette pièce en plus de la sortie, telles les cinq branches d’un pentacle.
Passionnée par sa mystérieuse mais néanmoins surprenante découverte, elle entreprit de visiter le premier couloir. Celui ci était large, le sol semblait de marbre et Jade aurait pu comparer le style poussiéreux aux demeures romaines antiques moldues. Enfin dû moins seulement en apparence car très vite elle vit, sur sa droite une vieille porte en bois de chêne, plutôt bien conservée malgré son aspect vermoulu. Elle tenta de l’ouvrir et après avoir forcé durant quelques secondes, les gonds de la porte lâchèrent sous la force et la porte s’abattit sur le sol dans un fracas assourdissant qui résonna dans tout le gigantesque lieu au silence de tombe.
Elle était seule dans l’endroit manifestement immense et visitait avec un appétit des plus farouche. La pièce dans laquelle elle venait d’entrer ressemblait à ce qui devait être à l’époque un salon. Cela pouvait aisément se deviner par le tapis qui gisait au sol, toujours écrasé d’une petite table basse de pierre dont l’un des pieds semblait avoir cédé. De vieux fauteuils et canapés de cuir beige et autre velours bordeaux étaient là aussi, sommeillant aux milieux d’autres vieilleries. Le salon avait tout l’aspect des ces salons bourgeois français du dix neuvième siècle. Au fond de la salle se trouvait une vieille porte, déjà ouverte celle ci, qui donnait sur un autre couloir, aussi sombre que le précédent mais beaucoup plus étroit.
Jade s’y engouffra, sa baguette lumineuse toujours en main, Elle y vit de suite trois portes sur la gauche et deux sur la droite. En les visitant progressivement les unes après les autres, elle y découvrit ce qui devait être une grande chambre, un bureau, une très grande salle de bain dont le bassin, vide depuis des années si ce n’était peut être pas des siècles, avait la taille des piscines particulières moldues. Tout autour de celui ci, des petites statues de marbre représentant diverses créatures marines possédaient des orifices d’ou l’eau devait sortir.
En continuant la visite de ce qui semblait être un appartement, Jade découvrit que l’une des deux autres pièces qu’elle n’avait pas encore visiter devait avoir été une chambre d’enfant comme celle des petites filles modèles anglaises du dix huitième siècle. La dernière pièce était visiblement une salle de jeux, une très grande salle de jeux … et très particulière. En effet, cette salle contenait, au grand étonnement de Jade, une balançoire et d’autres jeux qui d’ordinaire s’imposent dans les jardins des moldus.
Plus elle visitait les lieux et les découvraient, plus elle se demandait si ce n’était pas un rêve… « Qui pouvait bien vivre ici ? Et en quelle époque, car les siècles et les modes semblent se superposer et se côtoyer comme s’il en avait toujours été ainsi… » Ses pensées se troublaient d’émerveillement.
Elle retourna dans le premier grand couloir en s’enfonça d’avantage dans celui ci, découvrant porte après porte les mêmes appartements, aménagés différemment mais avec toujours le même bagout. C’est comme si la même personne avait vécu dans chacun des appartements en même temps… Elle en visita un autre, puis encore un autre, puis en autre encore, et vit, après les cinq premiers appartements qu’elle était loin de la fin du couloir.
Elle décida donc de visiter le deuxième couloir et y vit la même chose que dans le premier. Elle passa donc au troisième et, sembla comprendre qu’il devait s’agir des dépendances, des chambres d’éventuels serviteurs et autres buanderies. Dans une des pièces elle découvrit un vieux lavoir qui lui, avait une eau qui coulait sans cesse, « sans doute y a t’il une source naturelle qui l’alimente » se dit alors Jade. Elle visita de nombreuses pièces aux décors sombres et qui visiblement avaient été des chambres de bonnes, avec de vieux lits de bois vermoulus et de vieilles armoires aux portes décrochées.
Au fur et à mesure de ses visites elle tomba sur une très, très grande pièce qui devait être la cuisine. Au fond de la salle, était lourdement encastrée une immense cheminée dans laquelle pouvait facilement tenir une dizaine de personnes debout. De chaque coté de celle ci étaient disposées de grandes gargouilles de pierre tenant de leur monstrueuses pattes les vieux outils nécessaires à attiser les feux. Les établis étaient poussiéreux mais visiblement l’ancien maître des lieux les avait laissés propres à son départ. Chaque instrument de cuisine était à sa place, couvert de poussière, parfois rouillé selon l’humidité de l’endroit.
Jade sortit de la pièce, traversa le couloir et entra dans une salle encore plus grande que la cuisine. En son centre reposait une table rectangulaire très longue. « On peut au moins y attabler tout Serpentard avec une table pareil ! » se dit elle avec humour. Les lieux étaient toujours aussi sombre et heureusement que le sort de Jade était puissant. Au bout de la table, à l’opposée de Jade, se tenait une autre cheminée, deux fois plus grande que celle de la cuisine.
Sur la plaque de pierre au fond de cette dernière, la jeune visiteuse put y découvrir, pour la première fois, des armoiries : un croix, aux quatre branches égales et faite d’une pierre rouge lumineuse. On aurait pu penser à un rubis, mais vu la taille de l’écusson cela ne se pouvait. Toujours est il que Jade le reconnu aussitôt. En effet, il était difficile de ne pas reconnaître l’emblème des Templiers, ces chevaliers Moldus du moyen âge qui avaient été éradiqués il y a maintenant plusieurs siècles…
Elle regarda alors plus en détail la pièce et y vit des objets qu’elle n’avait pas vu auparavant : le long des murs étaient disposés des armures de plaque complètes tenant debout sur leur socle de marbre, les heaumes portant fièrement les couleurs de l’ordre et les boucliers accrochés sur le mur juste à coté d’eux. Les épées tenues droites et fières devant transpiraient un passé aussi glorieux que mystérieux.
Jade se sentait bien dans cet endroit. Elle avait fait demi tour et se dirigeait maintenant vers le dernier et quatrième couloir. Celui ci semblait être bien plus petit que les trois autres. En effet, elle arriva très vite au bout ayant décider de commencer la visite par les pièces du fond Elle y ouvrit la première porte et entra dans la plus grande chambre qu’elle avait visité jusqu’à présent. Le sol était étrangement recouvert d’une moquette sombre. Cette pièce semblait d’un moderne époustouflant, le lit baldaquin n’était pas classique : au lieu d’être rectangulaire, il était rond et un grand miroir était disposé sur le toi du baldaquin de telle manière que les occupants du lit pouvaient se voir. Sur la droite de la pièce, un grand coffre de bois était posé à même le sol. Lorsqu’elle tenta de l’ouvrir, elle n’y parvint pas, alors, de peur de l’abîmer, elle se dit qu’elle reviendrait plus tard.
Elle sortit de la chambre et entra dans la pièce d’à coté. Il s’agissait d’une salle de bains similaire à la précédente mais plus grande et plus décorée. Jade ne s’y attarda pas. Elle visita la pièce encore à coté et là encore, un salon, décoré avec des objets de l’époque médiévale, il était grand lui aussi, comme si l’appartement qu’elle était en train de visiter était l’appartement du seigneur des Templiers… ou quelque chose de ce genre.
Elle visita alors la dernière Pièce du couloir et, en ouvrant la porte tomba des nues. Derrière se trouvait une salle, encore plus immense que celle de la fontaine, aussi haute et deux fois plus large. Mais le plus surprenant c’est qu’il s’agissait d’une bibliothèque. Une salle recouverte de livres et de parchemins en tout genre. Au centre plusieurs immenses étagères supportaient les milliards de connaissances. Tout était endormis sous les centimètres de poussière. Des centaines et des centaines d’œuvres reposaient sur les immenses étagères, n’attendant presque qu’un réveil certain ne les pousse à dévoiler quelque époque passée et oubliée du monde, ou bien encore quelque recettes de potion au effets depuis longtemps oubliés des anciens…
Jade avançait entre les rayons de livres, derrière chaque meuble elle découvrait une certaine catégorie de livres. Cela allait des livres moldus les plus communs aux livres sorciers les moins édités. Il y avait là une vraie montagne de connaissance. Une bonne partie de la connaissance du monde était regroupée là et elle venait de la découvrir.
Elle déambula encore pendant quelques minutes dans la grande pièce sombre et vide puis elle revint à la fontaine qu’elle avait laissée quelques deux heures auparavant. « Tout cet espace vide de toute émotion semblant sommeiller… comment a t’il pu s’endormir de la sorte ? »
En faisant un dernier tour des lieux d’un seul regard, elle eut le déclic. Elle aimait tellement cet endroit noble et serein et pourtant presque mort qu’elle décida d’en faire son sanctuaire, son havre de paix. Elle y établirait sa demeure.
Elle sortit de la salle, repoussa la grille et remonta au mausolée. Là, elle referma le passage des plus secrets et transplana dans son petit studio Londoniens. Elle voulais sans tarder investir les nouveaux lieux dans lesquels elle serait au plus tranquille. Un havre de paix où personne ne pourrait jamais la dénicher. D’autant plus que ce n’est pas la place qui lui manquerait dans ce manoir souterrain.
Elle remballa magiquement toutes ses affaires et rétrécit ses meubles afin de tout faire entrer dans sa valise. Elle Ecrivit avec rapidité en empressement sa lettre de résiliation de location et se mit en route avec ses bagages en mains vers le cimetière.
En arrivant de nouveau au mausolée, elle chercha le bouton qu’elle mit quelques secondes quand même à retrouver, c’était une habitude qu’il faudrait à présent qu’elle prenne. Elle descendit les escaliers et, arrivée dans le couloir qui menait à la grille, chercha le bouton qui devant refermer la dalle. Elle mit quelques dizaines de minutes à le trouver, sur un mur poussiéreux. Puis elle se dirigea vers l’Archange, sereine et heureuse.
Elle déposa ses valises près de la fontaine et chercha un moyen d’éclairer le lieu constamment. Elle leva les yeux et par chance, elle vit un grand lustre de fer forger qui pendait solidement une dizaine au dessus de sa tête. Il était énorme, composé d’un millier cierges. Lorsque Jade les incendia magiquement, elle s’aperçu que toutes les bougies étaient neuves… elle trouva cela étrange mais ne s’en inquiéta pas plus que cela.
La salle de la fontaine bien éclairée, elle entreprit de faire le ménage et après quelques heures d’un travail motivé et acharné, elle admira son travail. Le sol de marbre luisait d’un jour nouveau, Jade se surprenait même à se voir dedans, un sol digne des plus belles salles de bal d’Angleterre. La fontaine avait perdu sa noirceur et sa poussière s’en était allée faire ses nids ailleurs. Jade avait même mis la main sur le robinet d’eau. Tranquille, elle déposa son balai et alla le dévisser. Il eut du mal à venir puis dans un son rauque de canalisations, l’eau de la fontaine se mit à jaillir des mains de l’Archange tel un miracle… seul détail, l’eau était rouge sang. Après analyse, jade comprit que l’eau avait tout simplement prit la teinte de d’un minéral du coin. Elle trouva cette fontaine belle… cette archange, au centre de ce bassin, qui s’emplissait progressivement d’eau. Cet archange qui paraissait déchu et qui perdait son sang par les mains comme le Christ des moldus avait été crucifié. Cette fontaine avait décidément tout d’une légende qui allait se réveiller.
La salle de la fontaine était tellement belle que Jade décida de la nommer le Hall de Bal. Elle alla ensuite arranger son nouvel appartement, remettant en état chaque pièce, faisant un nettoyage de fond en comble et y installant tour à tour chacune de ses affaires. Elle avait commencer par la chambre car elle se doutait bien que cette rénovation lui prendrait plusieurs jours ce qui ne fut pas rien de le dire. Au bout d’une semaine d’un travail acharné, elle avait une chambre, un salon, une salle de bain, un bureau, une cuisine, une salle de bal sans oublier une grande salle à manger, le tout refait entièrement à neuf avec des styles et des ambiances totalement dépaysante d’une pièce à l’autre.
Le soir, elle allait prendre connaissance de la bibliothèque, dépoussiérant tour à tour chacune des étagères et retapant magiquement les grandes échelles sur rails le long des meubles.
Jade n’avais jamais fini de visiter ce manoir des plus original, laissant les trois autres couloirs dans l’état dans lesquels elle les avaient découverts… après tout, elle vivait seule et avait déjà suffisamment de quoi faire avec le pseudo appartement qu’elle venait d’investir.
Après avoir installé son petit nid, elle eut l’idée de poser, à l’entrée du mausolée, une petite caméra Moldue qui lui permettrait de savoir qui entre dans le mausolée et de savoir aussi si elle accepte de le faire descendre oui ou non…