Suzie, Arrive.

Suzie marchait encore dans les couloirs, jusqu'à ce qu'elle vit un petit passage. La jeune fille secoua la tête et, ne pouvant regarder ce qui s'offrait à elle, recula, émerveillée devant le si beau mûr de sa salle commune qu'elle cherchait maintenant depuis des heures.

Un immense blaireau frappé sur un écusson jaune et noir était encré dans une tapisserie accroché au mur banal, aussi banal que ceux que Suzie avaient vu dans le château. C'était une des seules choses qui ne l'avaient pas impressionnée à Poudlard. Elle eut un sourire.

* Peut-être que... Ça ne sera pas si pire que ça... *

Suzie traînassait toujours sa valise à la main. La jeune fille se retrouva donc seule. Elle regarda la tapisserie longuement, toujours en observant sa splendeur et se rappela de l'heure. Elle essaya de soulever la tapisserie mais derrière, il n'y avait que le mur. Suzie se souvint alors qu'elle était dans un monde magique. Ok, mais cela dit, comment entrer ?

* Euh... Peut-être une formule magique ? Une empreinte digitale ? Une caméra ? Dire son nom ? Euh... Un mot de passe ? Mais je connais pas le mot de passe ! *

La jeune fille hésita, soucieuse. Elle paraîtrait sans doute ridicule d'essayer une formule magique devant une tapisserie. Elle ne connaissait pas la magie encore et se demandait comment accéder à la salle commune. Elle s'approcha, sortit son bout de boit qu'on appelait baguette magique et vérifia si personne n'arrivait derrière pour ne pas être humiliée. Elle murmura :

« Par Merlin, Ouvre toi ! »

Rien ne se passa. Suzie poussa un gémissement suivi d'un juron et resta là, plantée, sans rien faire pendant quelques secondes, se secouant pour se demander qu'est ce qu'elle faisait là et comment s'en sortir. Elle était encore là à se lamenter quand elle entendit des bruits de pas. Tout de suite, elle se ressaisit et fait comme si de rien n'était.

C'était une jeune Poufsouffle, de peut-être deux ou trois ans de plus que Suzie. Elle lui jeta un regard assez malpoli et lui lança d'un ton dégoûté :

« Nouvelle ? Je parie que tu ne connais pas le mot de passe ? »

Suzie, bien qu'éprouvant une grande antipathie pour la fille, lui répondit avec un sourire forcé et désolé :

« Euh... Non... Pou... Pourrais-tu euh... ? »

La jaune et noir lui répliqua:

« T'es chanceuse, ma petite. »

La jeune fille venait de prononcer le mot de passe. Suzie rigola à l'intérieur d'elle même et retint un sourire. Suzie passa devant la jeune fille et lui lança un simple remerciement étouffé par le rire :

« Mmerci... Brrmm. »

Mais son rire s'arrêta quand un nouveau spectacle éblouissant s'arrêta devant sa vue. Une salle de la forme d'un cercle était devant elle, avec une grande table au milieu, des élèves faisaient leur devoirs dessus, deux cheminées de chaque côté et deux grandes portes menant aux dortoirs, au fond de la salle. Il y avait des fauteuils moelleux, des panneaux d'affichage, ainsi que des élèves qui riaient, jouaient aux échecs, travaillaient, se reposaient ou rentraient et sortaient des dortoirs. Un sourire s'accrocha sur le visage de Suzie et la jeune Poufsfouffle dédaigneuse la bouscula en rentrant. Suzie l'ignora et se contenta de regarder sa nouvelle salle commune, la salle ou elle allait vivre pendant un an, peut-être plus. Elle s’assit dans un fauteuil qui était libre, et elle admira encore et encore le spectacle qui s’offrait à elle.

Faisait à peine de bruit, c'est une Uriana échevelée et chargée de ses livres qui entre dans la salle commune. Un rapide coup d'oeil et elle se rassure en voyant qu'il n'y a que deux élèves, plus vieilles en plus. Elle jette son dévolu sur un fauteuil dans un coin et s'y installe. Elle pose ses livres sur le sol et prend place dans le fauteuil. Elle entreprend de se démêler soigneusement les cheveux. Ce n'était jamais très long, mais souvent ardu si elle voulait le faire comme il faut. Les blonds cheveux d'Uriana étaient si mince qu'ils avaient la fâcheuse tendance à se mettre en boule durant la nuit et au moindre coup de vent. Se démêler les cheveux était donc une tâche plus que quotidienne. À chaque moment propice, en fait.

C'est donc d'une main habitué à ces mouvements qui saisit la chevelure blonde et srouch srouch srouch fait la brosse dans les cheveux d'Uriana. La minutieuse opération ne dure que quelques minutes et bientôt, elle se retrouve avec une auréole blonde autour de la tête. Elle déteste ça, évidemment, ça attire le regard...

Rapidement, elle sépare ses cheveux en deux parties égales, puis les tresse chacun de leur côté, une tresse à gauche, une natte à droite. Elle termine le tout en les nouant avec un discret ruban satiné, assorti aux couleurs de Poufsouffle. Non, Uriana n'éait pas stylée, mais elle était coquette. Pas trop quand même, parce que ça pouvait devenir visible, mais pas moins pour ne pas paraître négligée. Juste assez pour être discrètement mignonne. Rien de plus, rien de moins.

Uriana se jette un regard discret dans le petit miroir de sa brosse, puis range le tout dans sa poche. Prenant l'un de ses livres, elle l'ouvre devant elle. Son regard trop vert parcours un instant la salle commune de Poufsouffle, puis plonge dans le livre.