Ryan sortait de la tour d'Astronomie comme à son habitude. Il n'avait plus besoin désormais de suivre le sens des couloirs, des portes, et des croisements pour aller à sa destination, lui suffisant de traverser un mur pour se retrouver de l'autre côté. Il ne s'était pas encore habitué à cette nouveauté. Il était évident qu'elle lui faisait gagné du temps et il avoua lui-même avoir perdu quelque peu le sens de ses repères lointains. Il ne lui fallait plus le même temps, tout lui semblait désormais plus proche, et savait quel mur traverser pour aller où. Il était bouleversé mais s'en remettrait vite d'après lui. Et puis quoi qu'il en soit, ce n'était pas là sa principale préoccupation. Dumoins, pas tout à fait. Il redécouvrait Poudlard certe, mais pas dans ce sens là... Il avait comme principale occupation de fouiller tous les recoins de ce château, les moindres placards, tout ce qu'il pouvait voir se présenter à lui. AInsi il prit plaisir à redécouvrir quelques lieus qu'il eut occupé pour se cacher, pour jouer, ou encore pour étudier lors de ces années d'étude. C'est ainsi qu'il en vint là, dans la salle commune des Serdaigle, qu'il s'était réservé pour la fin. Il tenait à la redécouvrir en dernier lieu, car elle était sans doute celle qu'il connaissait le mieux, au moindre détail, comme imprimée dans sa mémoire. C'est en fermant les yeux qu'il avait traversé le mur et se résigna enfin à les ouvrir...
Il eut le souffle court. Elle n'avait pas changé, tout était tel qu'il l'avait laissé trente ans auparavant. La mélancolie l'anvouta et se laissa submerger par cette impression de reconnaissance, et de gratitude, pour toutes ces années de bonheur. Il tourna autour de lui-même pour voir toute la pièce et s'approcha près de la cheminée. C'est ainsi qu'il prit conscience à quel point Poudlard était sa maison, son havre de paix. Il vit les images de son enfance se bousculer devant lui. Les moments de bohneurs, les moments de tristesse, les moments d'amour. Il se voyait devant lui, bien plus jeune, toujours vivant, et la salle commune encombrée. Il se voyait assis là, jouant aux échecs façon sorcier, en rigolant avec son ami dont il eut oublié le nom. On pouvait lire sur son visage la joie de vivre dont il était doté.
Sur ce, tout redevint normal, au présent, et se laissa tenter d'approcher le panneau d'affichage, pour y voir les nouveautés. Il resta là à faire des tours autour de la pièce qui demeurait toujours déserte.
La chance d'avoir pu revoir cette pièce qu'il s'était déjà promi de ne jamais revoir était due au hasard, mais un hasard si recherché....