Si seulement… - PV

Invité

Si seulement. Cette phrase se répétait sans cesse dans sa tête, l’empêchant de dormir. Sara était allongée, incapable de fermer les yeux et de rêver. Et, pour la première fois de sa vie, elle ne cessait de pleurer. Les larmes s’enchaînaient une à une, comme des coups de couteau qu’on lui enfilait en pleine poitrine. Sa respiration haletante se faisait entendre dans tout le dortoir, produisant un écho qui aurait sans doute pu réveiller les autres. Mais non. Le hasard avait voulut qu’elle soit la seule à avoir les yeux ouverts. Le hasard avait voulut tellement de chose, ces temps ci, que Sara s’attendait à tout. Les minutes passaient, elles défilaient sous ses yeux sans que la jeune Poufsouffle ne puisse faire quelque chose…à part se lever. Elle savait qu’elle allait passer une nuit blanche, mais t’en qu’à faire, autant ne pas rester sur son lit à s’ennuyer fermement. Elle était comme possédée, traînant les pieds sur le sol glissant, se faisant parfois toute petite pour réussir à ne pas réveiller les filles du dortoir. Elle hésitait, perdait patience, ne trouvant pas la raison de cette insomnie. Les larmes ruisselaient toujours le long de ses joues pâles, et elle savait qu’au fond, rien ne pouvait les arrêter. Rien, car elles avaient été trop longtemps enfermées. Silence. Sara tremblait, elle avait mal au cœur et ses jambes ne supportaient presque plus son propre poids. Il fallait que ça s’arrête maintenant, qu’elle trouve quelque chose à faire. Quitte à avoir des heures de colle, elle préférait ne pas affronter ça…

D’un pas lent, elle s’avança vers les escaliers qui menaient à la salle commune, les dévalant à une vitesse inimaginable. La jeune Poufsouffle était ailleurs, incapable d’être consciente de ce qu’elle faisait. Ses iris bleu turquoise étaient humides, tellement qu’ils en devenaient presque transparents. Elle s’était tellement effacée que personne ne l’avait remarqué. Il était plus d’onze heure et demie et, à présent, elle se faufilait dans les couloirs. Sa respiration était de plus en plus forte, ses membres tremblaient et elle sentait le froid lui tenir compagnie. Non, rien n’aurait pu l’empêcher de partir…elle était libre. Libre d’être ce qu’elle était réellement, libre de ressentir ce qu’elle voulait, libre d’aller à n’importe quel endroit. Et ici, la liberté avait un prix ; elle le savait. Mais trêve de plaisanterie, son esprit était ailleurs, il n’était plus dans Poudlard. En fait, il n’était nulle part et partout à la fois. La Septième Année sanglotait, et à présent elle franchissait le seuil. Celui qui déterminait exactement où s’arrêtait le château… Où s’arrêtait son conte. Sara était le genre de fille à croire encore aux légendes et aux contes de fées, ceux qui se terminent toujours par une « happy end », ceux qui n’existent pas dans la réalité, en fait. Au fond d’elle, elle savait que ça n’existait pas. Mais l’espoir fait vivre, et c’est ça qui la maintenait en vie. Ca et Joann.

Enfin le parc et ses odeurs. L’air frais, la brise glaciale qui vous frôle la nuque, qui vous entoure comme un tourbillon. Ce parc où elle avait vécut tellement de choses. Elle était consciente que toute bonne chose avait une fin, mais elle ne voulait pas que l’histoire s’arrête là, pas maintenant, pas avant qu’elle est reprit goût à la vie…à celle qu’il lui avait voler. La jeune Flynn repoussa une ou deux mèches blondes de son visage, puis s’allongea sur l’herbe humide, contemplant les innombrables étoiles dans le ciel. Elles étaient bien une dizaine, toutes aussi éclatantes les unes que les autres. Et ce qui émerveillait le plus Sara, c’était le dessin qu’elles formaient. Sans savoir pourquoi, ni comment, la poufsouffle avait été attiré ici. Aucune raison n’aurait pu la pousser à enfreindre les règles ce soir, même si elle l’avait fait des centaines de fois auparavant. Aucune, mais elle y était comme obligée. Les larmes perlant toujours sur ses joues, elle essaya tant bien que mal de se contrôler. Mais en vain. Puis il y eut un bruit. Un bruit léger qui attira son attention, comme un reniflement provenant de derrière elle. Sans savoir pourquoi, elle prit sa baguette et se retourna, les yeux fixés dans le noir complet.

« Lumos ! »

Une silhouette se tenait là, devant elle. Si seulement…on se le répétait trop souvent.

Volutes de fumée. Grésillement discret d’un papier qui se consume. Et… Une silhouette. La nuit était bien avancée. Il devait être quoi…? Deux heures ? Trois heures ? Peu importe. On s’en fout. Tout ce qui importe maintenant c’est de tirer comme un malade sur cette clope coincée entre tes lèvres. Tssss. Atreus et la clope. Une histoire assez lamentable entamé l’année dernière. Parti d’une irrégularité constante pour finir en obsession. Bref. Vraiment lamentable tout ça.

Le bleu et argent, car c’était bien lui, le cul posé sur une pierre, contemplait d’un air absent devant lui. Qu’est-ce qu’il regardait exactement ? Boaf. Rien. Il plané en c’moment-là. Rien ne pouvait le troubler quand il était comme ça. Perdu dans ses pensées. Il voyait Asuka… Belle comme une fleur. Ses amis… Crac. Humpf ? C’quoi c’bruit là ? Un craquement sonore et parfaitement audible le troubla. Un bruit quand même suffisant pour le sortir de sa léthargie. Avec un grognement, il inspira une dernière taffe de sa cigarette avant d’écraser au sol. Il se leva doucement, et se dirigea vers l’origine de bruit.

Que pensait-il en ce moment-là ? Boaf. Pas grand chose pour tout vous dire. Juste qu’il serait content de remballer des p’tits étudiants venu se peloter en ce lieu. Hey quoi ? Faut bien profiter de son statut de Préfet sinon… Ca sert à quoi ? Une lueur amusé apparu dans les iris turquoise de l’Irlandais. Hop. On continu de s’approcher. En quelques instants, le jeune homme fut sur…Rien du tout. Il n’y avait personne ici. Merde. C’est quoi c’bordel ? Bruit de frottement. Le Serdy se retourna. Une silhouette allongée se tenait à quelques mètres de lui. La tête renversée sur l’herbe, elle regardait apparemment les étoiles. Atreus s’approcha. La silhouette bougea brusquement et sortit sa baguette.

Inconnu(e)

Paf. La lumière vive de la baguette l’atteignit en plein visage. En un instant, il fut à moitié ébloui. L’Irlandais rabattit son bras sur les yeux tout en gueulant.

Atreus

Atreus se décala et s’approcha de la jeune inconnue. C’était une jeune femme. Blonde apparemment. Oui c’est ça. A première vue comme ça, elle ne lui disait rien. P’tet aperçu dans les couloirs mais sans plus. On verra ça. Le jeune homme était légèrement de mauvais poil, rien que pour le coup de la lumière dans la face. Hey quoi ? C’est pas un mec calme et posé le Calgar. Bref. Tout en gardant sa voix assez hargneuse, il alluma lui-même sa baguette et s’adressa à la jeune femme.

Atreus

Courtoisie. Gentillesse. Politesse. C’était tout Atreus ça ! Hmmm…? Comment ? C’est le contraire ? Ah merde. ‘Fin. C’est à ce moment-là que le bleu et argent remarqua à la lueur des baguettes les joues humides de larmes de la jeune femme. Une lueur étonnée s’alluma dans ses yeux. Il baissa sa baguette et s’accroupit aux côtés d’elle.

Atreus

Pendant qu’il l’observait, toute trace de colère disparue. Malgré ses nombreux défauts, Atreus avait un caractère assez étonnant. Il ne peut s’empêcher d’être touché quand il voit quelqu’un mélancolique et triste. Regard vers elle. Maintenant qui la fixait intensément, il la reconnu. Oui. Une Pouffy. Sara quek’chose. Il ne s’en rappelait plus. Une brise légère le fit frissonner.

Invité

C’est finit, tout est terminé. On est enchaîné, prit au piège dans quelque chose que certain appelle la réalité. Sara, elle, disait d’elle que c’était un Enfer. Mais passons, ça n’avait plus d’importance à présent. Parce qu’il y avait Joann, parce que sa meilleure amie était là et qu’au fond, Sara savait qu’elle ne partirait pas de si tôt. La silhouette s’approcha d’elle, hurlant son mécontentement. A présent, la jeune Poufsouffle fit volte face, lui tournant le dos. Il s’était plein d’avoir la lumière dans les yeux, très bien, elle n’allait pas l’embêter plus longtemps. Murmurant un « Nox » ressemblant à un sifflement, la jeune Septième Année pénétra dans une obscurité semblable à celle qui était présente avant qu’il ait fait son apparition. Oui, « il » car, d’après sa voix, c’était un garçon. Il s’était rapproché de plus en plus, allumant sa baguette à son tour, se qui fit rire la jeune Poufsouffle. La pluie commençait à apparaître, mais ça ne changeait rien à ce qu’éprouvait Sara ; bien au contraire. Le silence demeura ainsi durant de longues secondes, à vrai dire elle s’en fichait qu’il soit là ou pas… Mais à priori, son interlocuteur avait décidé de lui gâcher la soirée. Il venait de prendre la parole, la baguette toujours bandit en avant pour s’éclairer. Sara ne prit même pas la peine de se retourner. Elle savait ce qu’il allait dire, car à chaque fois, elle avait le droit au même scénario.

« Qu’est-ce qu’tu fous là ? T’sais que tu devrais pas être là ?! »

« T’es légèrement mal placé pour parler, tu sais. »

Elle était toujours aussi calme et évitait de monter sur ses grands chevaux, d’ailleurs c’est ce qui était le plus énervant chez elle. Et puis, à part lui dire ça, qu’est qu’il aurait pu faire d’autre ? Il n’avait pas son mot à dire, surtout que lui aussi était en train d’enfreindre les règles. Mais t’en qu’à faire, si elle pouvait oublier le pourquoi de sa virée nocturne en lui parlant, elle le ferait. Se retournant peu à peu vers lui, ses deux iris bleus contemplèrent son écusson. Beurk. Un Préfet. Sara fit une moue étrange, jusqu’à repousser ses cheveux blonds platine en arrière. Ses joues étaient toujours aussi humides, ce qui la poussa à les essuyer illico. Elle savait qui il était. Il n’y avait qu’un Préfet à Serdaigle, et il faut dire qu’avec son mauvais caractère, il était connut de presque tout le monde. Atreus. Rien qu’en y repensant, ça lui donnait envie de vomir. Sérieusement, pour qui il se prenait celui-là ? Il ne voyait pas qu’elle était au fond du gouffre ?! Non, il fallait qu’il en rajoute bien sûr ! Mais Sara n’avait rien dit, faisant comme ci de rien était. S’il pensait qu’elle était faible à se point, il se mettait le doigt dans l’œil. Hors de question pour elle de craquer, même si c’était au dessus de ses forces de pouvoir se contrôler.

« Euh… Ca va pas ? »

Elle voulut lui dire de partir, de la laisser seule mais non, rien à faire. Aucun mot ne sortait. Elle avait le choix : lui dire la vérité, se confier à un inconnu qui lui avait déjà fait mauvaise impression ou bien le remballer. Mais au moins, il avait eut la politesse de voir qu’elle n’allait pas très bien. Sara le vit s’accroupir près d’elle, elle voulait lui sourire mais rien ne s’afficha à part cette expression calme presque décontractée. Silence. Elle frissonna légèrement en sentant le froid s’emparait d’elle, elle alla même jusqu’à trembler, incapable de pouvoir tenir sa baguette correctement. D’un geste machinal, la jeune Poufsouffle l’enfonça dans le sol, regardant toujours les étoiles. Elles étaient de plus en plus nombreuses, s’éparpillant sur toute la toile que formait le ciel. Ses cheveux blonds virevoltaient dans l’air, se posant parfois sur ses épaules découvertes. Elle afficha un sourire presque invisible, mais c’était un sourire quand même.

« Je suis désolée, pour la lumière… »

Elle avait décidé d’esquiver la question. Si elle n’allait pas bien ? Elle-même n’en savait rien.

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