Brocante Daee, 1783 Old Bailey, Hull

Une façade étriquée, à peine plus large que la porte. Deux marches de pierre bancales, une porte de bois antique dont la peinture s'est écaillé près de la poignée. Dans la fenêtre de la porte, peint en lettre dorée, le mot "Daee". Par les beaux jours d'été, parfois, une chaise de bois fait son apparition sur le trottoir...

La boutique est tout en long, il s'y entasse des objets éclectiques du planché au plafond. Ce n'est pas une boutique d'antiquité huppée, mais bien une brocante poussiéreuse. Son propriétaire connaît l'histoire de chaque pièce de marchandise. Le propriétaire s'appelle Paul Daee, c'est un excentrique tout aussi susceptible de refuser de vous vendre pour un oui ou pour un non, que d'enfoncer qqchose dans vos poches avec un clin d’œil complice.

Un bruit de moto dehors... Une belle moto d'un orange flamboyant. Lareless ayant refait la peinture. Ou plutôt ensorcelé la peinture.

La jeune femme enlève son casque et regarde la facade d'un air ferme. Personne ne sait ce qu'elle est venue faire ici. Kaitz ne comprendrait pas et Muelle ne le lui aprdonnerait pas. L'ectoplasme ne veut rien lui dire et avec raison. Less n'a pas de pitié envers les ennemis de ses amis.

Mais pour comprendre le mystère Daee, il faut enquêter. Ca ne plaira sûrement pas mais elle n'a pas le choix. Elle compte sur le fait que personne de la famille de Samuelle ne sait qu'elle est devenue un fantôme.

Donc, casque sous le bras, elle entre d'un pas décidé dans la brocante. Un instant, elle en oublie le pourquoi qu'elle est venue.

Marchant jusqu'au fond, vers un immense truc tout noir et poussiéreux, elle passe une main rêveuse sur la couche de poussière, révélant un dragon chinois impérial sur le panneau.

Un sourire fasciné, elle sort un mouchoir et se met en frais d'enlever la majorité de la poussière stagnant sur cette splendeur.

Ce n’est pas une clochette qui teinta lorsque la jeune femme passa la porte, c’est tout un carillon éolien qui fut secoué : une fanfare dégringolant un escalier en colimaçon. Pourtant, le vacarme n’attira personne… À première vue.

La pièce était trop sombre, mal éclairée, la pâle lumière du jour arrivant péniblement à raverser la crasse de la vitrine. La jeune femme vit un chat, un gros matou, juché sur le comptoir, tranquille, qui l’observait avec méfiance comme s’il était le gardien des lieux.

« Prendrez-vous le risque de l’ouvrir? » demanda une voix d’asthmatique derrière elle. « Je me souviens d'une jeune femme qui l'a bien regretté... »

Prendrez-vous le risque de l’ouvrir? demanda une voix d’asthmatique derrière elle. Je me souviens d'une jeune femme qui l'a bien regretté...

Je n'ouvre pas ce qui ne m'appartiens pas habituellement. C'est une magnifique pièce, et ce n'est pas une reproduction.

Elle caresse le meuble une dernière fois, enlève une toile d'araignée avant de se tourner vers le brocanteur. Elle lui tend une poignée de main ferme.

Bonjour, je me présente, Lareless Seluj, auror.

Elle lui montre sa plaque. étant veuve, le nom dessus est effectivement Seluj.

Je viens au sujet de la mort de Madame Samuelle Daee. Il y a toujours une seconde investigation 4 ans après la mort. Et le dossier m'est échu.

Elle ne dit pas qu'elle a piqué carrément le dossier de sur le bureau de celui affecté à l'enquête.

Je ne veux pas vous causer quelque douleur que ce soit. Mais c'est de la routine et il faut le faire.

L’attitude du vieil homme donne une impression de déjà vu. Il sourit à la jeune femme sans exagération, la regardant par-dessus la monture de ses lunettes.

« Voilà qui est la voix de la sagesse… Pandore l’était moins que vous! » fit-il comme s’il confondait boite et armoire. Une main quitte ses poches, acceptant le geste civilement. L’italienne peut sentir les cals de ses mains, puissantes mais empreintes de douceur. L’homme qui lui fait face est un métis. Un homme fluet et âgé, dans la 60taine, moins pur que Samuelle, mais indéniablement un Daee. L’homme a les cheveux gris, court et frisotté, son nez possède l’angle typique de sa race, supportant de petite lunette de presbyte. Il porte des vêtements qui ont beaucoup d’usage. Pantalon à bretelle, chemise de fine flanelle grise, et on aperçoit par le col une camisole de laine blanche.

L’expression du vieil homme se voila de tristesse lorsqu’il apprit l’objet de sa visite.

« Oh, pauvre jeune fille » la plaignit-il… « Vous avez là la main sur une boite qui porte en son cœur un mal autrement plus douloureux… » fit-il d’une voix douce… Le vieil homme sembla prêt à dire quelque chose puis se ravisa. L’une de ses mains quitta ses poches et vint se poser sur le bras de la jeune femme dans un geste de réconfort… « Venez donc prendre le thé avec moi… »

Raflant le chat sur le comptoir, le vieil homme la précéda dans l’arrière boutique. Il lui indiqua un siège, et lorsqu’elle se fut assise, lui posa le chat sur les genoux avant de la munir d’une tasse de fine porcelaine. Il lui versa une demi-tasse et s’installa près d’elle, une gouge à la main. « Samuelle était ma nièce favorite… » lui déclara-t-il en lui pointant un portrait sur le mur… La photo, en noir et blanc, montrait un homme dans la force de l’âge, retenant de toute sa force une enfant, pliée sur son bras et se tortillant pour échapper à sa prise. Il était impossible d’identifier Samuelle et pourtant un je-ne-sais-quoi donnait à penser que ce ne pouvait être qu’elle. Pendant que Less observait la photo, l’oncle de Muelle avait tiré à lui une pièce de bois dont il entreprit de raffiner les formes. « J’ai été très content de la voir venir squatter chez moi… » poursuivit-il en attendant que Less ait prit une gorgée de thé… « Qu'avez-vous à enquêter sur son décès? Il y a longtemps maintenant qu'elle s'est noyée...»

J’ai été très content de la voir venir squatter chez moi… » poursuivit-il en attendant que Less ait prit une gorgée de thé… « Qu'avez-vous à enquêter sur son décès? Il y a longtemps maintenant qu'elle s'est noyée...»

Elle prend le temp de choisir ses termes, flattant le matou qui perd allègrement son poil sur ses jeans en la pilonnant voluptueusement.

Comme je vous l'ai déjà dit, loin de moi de réveiller votre douleur. C'est une enquête de routine... Je me dois de vous reposer des questions, probablement les mêmes qui vous ont déjà été posées.

Elle repose sa tasse vide. Fixe l'oncle dans les yeux, l'émeraude on ne peut plus doux et inquisiteur.

Vous qui connaissez votre nièce mieux que personne... Savait elle nager?

Le vieil homme prit son temps avant de répondre… Les Daee sont d’un naturel froid et calculateur… Tonton Paul l’était moins que la plupart… « J’aimais ma nièce infiniment… » commença-t-il, « Mais de là à prétendre que je la connaissais mieux que personne, je ne m’en accorderai pas le privilège. C’était une Daee. » expliqua-t-il posément. Règle #1, ne jamais affirmer des faits lorsqu’on se trouve face à un Daee. « Sam nageait comme un poisson dans l’eau… ou eut égard à sa personnalité, je dirais même comme un monstre du Lock Ness… C’était une nageuse professionnelle d’eau vive. Ce détail n’a quand même pas pu vous échapper lors de la première enquête, non? » susurra-t-il en fixant Less par-dessus ses petites lunettes, accrochant bien son regard.

J’aimais ma nièce infiniment… Mais de là à prétendre que je la connaissais mieux que personne, je ne m’en accorderai pas le privilège. C’était une Daee.

Elle se demandait s'il était aussi coulant que sa nièce, maintenant elle sait.

Sam nageait comme un poisson dans l’eau… ou eut égard à sa personnalité, je dirais même comme un monstre du Lock Ness… C’était une nageuse professionnelle d’eau vive. Ce détail n’a quand même pas pu vous échapper lors de la première enquête, non?

Non en effet M. Daee. Je ne fait que récapituler ce que le dossier m'a apprise désolée si parfois mes questions sont mal formulées... C'est causé par celui qui a rempli le dossier et je n'aime pas totalement me fier à mon prédécesseur.

Une pause...

Parfois, ca donne des indices que personne n'a pensé. Un détail. Je suis désolée de vous infliger cela, réellement.

Elle pose son regard vert dans celui du matou avant de reporter son attention sur le brocanteur. C'est un regard franc et honnête. Inquisiteur. C'est flagrant que

Pardonnez ma brusquerie, encore une fois, mais je tiens à terminer cette épreuve le plus rapidement possible.

Donc, selon vous, étais ce dans la nature de Miss Daee de se noyer dans 1 mètre d'eau, en pantoufles, bas de pyjamas et manteau de cuir, les ongles partiellements arrachés par une lutte contre les pierres selon le coroner, et ce , parce qu'elle aurait eue une crampe? C'est ce que le rapport d'autopsie confirme.

Il n'y a pas 36 réponses possibles. C'est un pui ou un non... Mais connaissant une Daee, elle se doute qu'elle n'aura ni l'un ni l'autre.

Un sourire triste étira les traits du vieil homme: « C'est la version officielle... »

Partons alors de l'hypothèse que elle s'est noyée... Soit. Mais alors, ma question serait. Qui l'a aidée?

Lareless ne se démonte pas. Le sourire triste de l'homme ne l'émeut que peu. Elle a une rage, un feu intérieur. Trouver le salaud qui a fait ca a Samuelle.

La version officielle ne m'importe que peu M. Daee... Pour une enquête juste et impartiale, il me faut des réponses claires. Et c'est écrit que tous déterminent que Samuelle Daee avait un instinct de survit, une combativité et une volonté hors du commun.

Donc je me répète...oui, on peut conclure qu'elle s'est noyée. Mais elle ne s'est pas noyée seule...

Paul Daee examina posément les courbes de la pièce de bois, attentif. « Qui peut attester de ce qui est juste, de ce qui est impartial? » murmura-t-il. « De nos jours, les justes prennent parti et les des gens sont sacrifiés comme les pièces d’un échiquier. »

« Je ne crois pas que vous ayez besoin d’un rapport pour savoir de quelle trempe était ma nièce… » déclara-t-il… « Et je crois que vous savez que les pierres de ce lac ne lui étaient pas hostiles… » fit-il avec un clin d’œil de conspirateur. « Ce que je me demande, moi, c’est la raison pour laquelle vous cherchez à me consulter, alors que Samuelle est toujours parmi nous… Encore un peu de thé? » proposa-t-il civilement.

De nos jours, les justes prennent parti et les des gens sont sacrifiés comme les pièces d’un échiquier.

Oui, l'obligation de prendre un parti, la justice est question de perception... Les gens sont de vulgaires pions. et elle se refuse de laisser les gens qu'elle aime être les pions.

A ses pensées, elle hoche la tête. Caresse le chat qui en bave de bonheur.

Je ne crois pas que vous ayez besoin d’un rapport pour savoir de quelle trempe était ma nièce… »

non, en effet.

Elle attend la suite, professionnelle jusqu'au bout des ongles.

Et je crois que vous savez que les pierres de ce lac ne lui étaient pas hostiles…

Les pierres... Les pierres du lac. Une idée viens à l'auror. Mais est il digne de confiance? Elle ne connait pas les rapports de Muelle avec sa famille. Elle a décidé d'aller voir le brocanteur tout simplement parce qu'il est le plus près.

Ce que je me demande, moi, c’est la raison pour laquelle vous cherchez à me consulter, alors que Samuelle est toujours parmi nous… Encore un peu de thé?

Elle le laisse la resservir. A une pause.

Parce qu'elle ne me dira rien. Je lui ai déjà demandé et ce que ca l'a donné c'est un bureau dévasté et une fenêtre craquée. Elle ne me dira rien parce qu'elle ne veut pas que je sache...

Elle repose son regard émeraude dans celui du brocanteur, un regard féroce. Une gorgée de thé...

On ne touche pas à mes amis M. Daee... Parce quand on leur touche, je riposte. Le hasard et Dieu ont voulu me mettre ce dossier entre mes mains...

Le vieil homme eut un rire chaud et franc. Souriant franchement à la belle italienne, il commenta : « Elle n’est pas commode, la petite Sam, n’est-ce pas? » Il prit une gorgée de thé, reposa la tasse dans sa soucoupe. « Mais si Samuelle a choisi de se taire, c’est qu’elle est peut-être satisfaite de la justice qui lui a été faite ou peut-être même qu’elle préfère se faire elle-même justice? » proposa-t-il, raisonneur. « Et si on envisage des horizons encore plus larges… Serait-il possible que Samuelle ai voulu, en se taisant, vous protéger de vous même et de vos inquisitions? »

Samuelle avait de qui tenir. Son oncle préféré savait jouer au chat et à la souris avec autant de brio que la fantôme.

« Je conçois que vous soyez déçu par le contenu de vos dossiers. Vous n’êtes pas dupe de tout ce qui vous a été caché. Mais Samuelle est des nôtres. C’est une Daee. »

Je conçois que vous soyez déçu par le contenu de vos dossiers. Vous n’êtes pas dupe de tout ce qui vous a été caché. Mais Samuelle est des nôtres. C’est une Daee.

Less hausse un sourcil. Dit, à demi moqueuse.

Vous êtes un Daee donc? Mais dite moi, ô gouffre de sagesse... C'est quoi être un Daee?

Je conçois que vous soyez déçu par le contenu de vos dossiers. Vous n’êtes pas dupe de tout ce qui vous a été caché. Mais Samuelle est des nôtres. C’est une Daee.

Less hausse un sourcil. Dit, à demi moqueuse.

Vous êtes un Daee donc? Mais dite moi, ô gouffre de sagesse... C'est quoi être un Daee?

« Samuelle ne vous en a jamais parlé? Quel dommage… » la plaignit-il avant de prendre une gorgée de son thé, posément. Puis il sabla amoureusement quelques angles de son œuvre, prenant son temps. « Je ne suis pas un véritable Daee respectable… Je suis un cousin germain de moindre importance… Être un Daee, c’est faire partie d’une très ancienne famille. Toutes les vieilles familles ont leurs traditions. Celle des Daee est de tenir des archives sur les autres familles : des chroniqueurs. » fit-il presque distraitement toute son attention fixée sur le grain du bois qu’il travaille.

« L’histoire des Daee est celle des autres. Ils choisissent toujours le sort des gagnants. Ainsi la destiné de ses membres ne connu pas un cours égal et paisible au cours des siècles, ni si heureux, malgré la protection dont elle était entourée. Les soubresauts de l’histoire l’affectèrent souvent, parfois durement. On les appréciait peu. Voyait en eux des gens qui chaque jour commerçait indifféremment avec les adversaires. Opportuniste. » cracha-t-il venimeusement. « Ça vous plait ce que je vous raconte? » demanda-t-il en lui versant une nouvelle tasse de thé. « Ce n’est pas un conte très flatteur, n’est-ce pas? Allez, demandez-moi où se trouve Samuelle dans tout ça… »

Ce n’est pas un conte très flatteur, n’est-ce pas? Allez, demandez-moi où se trouve Samuelle dans tout ça…

Tranquillement, elle touille son thé, même si elle le prends nature. Pour se donner contenance sans doute. Elle repousse tranquillement sa mèche rebelle derrière son oreille.

Sans un mot, sans rien rajouter, elle fait un petit signe de la cuiller, enjoignant doucement le vieil homme à poursuivre. Elle ne veut surtout pas lui donner une crise cardiaque en le brusquant.

« Ma nièce s’est toujours tenue en marge de la famille. Elle n’a pas passé les rites, elle n’est pas une adulte selon leurs normes… Un maillon faible. » poursuivit-il de sa voix d’asthmatique. « Mais l’ombre et la Chimèra trouvèrent prise il y a très longtemps sur les Daee : ils régissent la magie sauvage. » laissa-t-il tomber. « Ainsi ils ont également droit de regard sur les entreprises des Daee. »

Paul Daee posa ses outils sur la table, reprenant sa tasse avant de s’enfoncer dans son fauteuil. Il regardait droit devant lui, rêveusement, murmurant comme pour lui-même : « Je crois que Sam a été sacrifiée… Elle s’est noyée, c’est la version officielle. C’est celle qu’elle a choisi. »

Lareless a un reniflement particulièrement moqueur. Elle note au passage la Chimera... Faudra enquêter là dessus, et elle sait qui voir.

Ils se sont trompés. Muelle a toujours été un maillon fort, le plus fort même.

Dit elle simplement. Elle repose sa tasse et se lève.

Je vous remercie de votre temp. J'aurais une dernière requête... Serait il possible de voir ou elle habite? Ce dernier point est curiosité purement personnelle.

Personnelle, trouver des indices envers et contre tous. Ca doit bien exister quelque part!

« Je suis assez d’accord avec vous… » Le vieil homme proposa : « Ce n’est pas vraiment une chambre parce que Sam dormait toujours en bas sur le divan de la boutique… Mais le grenier était l’endroit que ma nièce s’était choisi pour elle-même… » expliqua-t-il. « Samuelle aimait se composer de petites réserves, ça et là… Allez-y, je vous y invite… Si vous le désirez, vous pouvez emporter qqchose… un souvenir… »proposa-t-il avec sollicitude… « Vous n’avez qu’à monter jusqu’en haut et à pousser la trappe… »

En poussant la trappe du grenier, Less fait irruption dans le plancher… Les lattes de vieux pins jaune sont couvertes de poussières… Un amoncellement de vaisselle trône près de la trappe, comme si on s’apprêtait à les redescendre à la cuisine. Du premier coup d’œil, la jeune femme reconnais l’ordre excentrique de Samuelle… Des détails qui figuraient également dans le hangar à bateau qu’elle avait visité jadis, dans le noir.

Quelque chose d’incongru. Partout sont empilés des livres à même le sol… Samuelle n'avait certainement jamais, de son vivant, été surprise avec un livre à la main. Au travers, des feuilles éparses et tout un capharnaüm d’objets hétéroclites, y compris une chaloupe en construction. Un peu partout, Less aperçoit des copeaux de papier.

Tel que l’avait annoncé l’oncle de Samuelle, il ne s’agit pas vraiment d’une chambre, mais plutôt d’une réserve… Le seul élément vraiment personnel est une armoire usuelle et débordant de vêtement et juste à côté, une patère à laquelle est accrochée une vieille veste de cuir fatigué de coupe aviateur.

Je suis assez d’accord avec vous…

Le vieil homme lui explique.

Ce n’est pas vraiment une chambre parce que Sam dormait toujours en bas sur le divan de la boutique… Mais le grenier était l’endroit que ma nièce s’était choisi pour elle-même… »

C'est du tout Samuelle. Squatter un divan, un lit chez l'un ou chez l'autre. Coucher à droite et à gauche au sens propre, se faire des nids un peu partout.

Samuelle aimait se composer de petites réserves, ça et là… Allez-y, je vous y invite… Si vous le désirez, vous pouvez emporter qqchose… un souvenir…

La proposition lui fait verser une larme d'émotion. Vous n’avez qu’à monter jusqu’en haut et à pousser la trappe…

Obtempérant, elle va dans la réserve et y passe une nuit complète à éplucher tout et à tout passer au peigne fin. Lorsqu'elle redescend au petit matin, elle a la vieille veste d'aviateur en main. Elle n'a pas fouillé dans les poches, l'a juste aggripéé et humé l'opdeur ténue de son amie encore pris dans le tapis du col.

Merci...

Réussit elle à articuler.

Autre temps...

Tard dans la nuit... La boutique est presque silencieuse, un tic tac grave et régulier martèle le temps, tranquillement. Soudainement, un vieux téléphone à cadran, aussi massif qu'obsolète, s'éveille: DRIIIING! DRIIIIING! Il sonna longtemps, appelant le dormeur.

Le propriétaire de la boutique descendit les marches de l'escalier tout en rajustant sa robe de chambre. Un téléphone en pleine nuit? Il décrocha le combiné et le porta contre son oreille...

- Oui allo? Brocante Daee...
- Oncle Paul? c'est moi, Sam...