Un moment de détente. {PV}

Pourquoi allez dehors alors que la neige est encore bien présente autour du château et que le frois domine toujours ? Depuis son dortoir, le jeune Gryffondor remarqua un petit rayon de soleil. Le premier depuis tellement longtemps. Une éclaircie dans ce climat frigorifiant. Cela fit sourire Loris. Assis depuis plusieurs minutes sur son lit, sa vie redéfilait devant ses yeux. Ses malheurs surtout. Pourtant son visage était illuminé et il planait un sentiment de calme et de plaisir autour du jeune garçon.

Alors pourquoi prit-il cette soudaine envie de sortir ? Et surtout d'aller là-bas ? Il avait tout pour être heureux en ce moment, alors pourquoi retomber dans la déprime. Il devait passer par là pour vivre normalement en espérant que la culpabilité le quitterait définitivement.

Il sauta de son lit, glissa son parchemin et son livre de soins aux créatures magiques dans son sac de cours. Malgré le soleil, il devait faire très froid. Il s'emmitoufla dans son blouson noir, glissa son rapeltout dans sa poche et il parti en direction du parc. Dans les escaliers, il salua quelques élèves, son sourire toujours accroché à ses lèvres.

Alors qu'il poussa la porte, il dut fermer les yeux tellement que le soleil était fort. Il avança dans la neige péniblement pour finalement arrivé auprès du lac. sourire crispé. C'était ici. Depuis que Nolan avait disparu, il n'était pas revenu ici. Cela lui faisait mal. Il se revoyait, s'agitant dans tout les sens pour essayer de lui attrapper la main, puis courir vers le château pour trouver de l'aide. Rien n'y aura fait. Il a disparu à jamais.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas qu'un papier venait de tomber de sa poche pour s'envoler au long. Que ce passerait-il lorsqu'il remarquera que la photo avait disparu de sa poche ? Ce serait la catastrophe. Cette photo représentait 3 gamins qui semblaient tellement heureux. Que de souvenirs pour Loris mais cette photo semblait vouloir fuir ce lieu et le vent l'emportait.

Photo : Nolan, Yannis, Loris

Rachel était en train de rêvasser lorsqu’elle sentit quelque chose de fin se poser sur son visage. Au début elle pensa que c’était une simple feuille, mais quand elle ouvrit les yeux, la préfète aperçu trois visages. Alors elle retira la photo pour l’observer un peu mieux. C’était une photo qui représentait trois petits garçons. La jeune fille regarda ensuite d’où cette photo pouvait venir. Il n’y avait personne autour d’elle. Seulement un garçon mais qui était passé devant elle depuis deux minutes au moins…

Elle se releva rapidement, ferma son sac, l’attrapa et se mit à courir pour rattraper le garçon devant elle qui porta lui aussi un sac, de cours cette fois. Lorsqu’elle arriva à son niveau, elle se mit devant lui, et annonça en lui montrant la photo :

Rachel – Dis, t’aurais pas perdu cette photo ? Le petit à droite, ce ne serait pas toi par hasard… ?

En effet, au moment où elle avait observé la photo et au moment où elle avait vu le visage du garçon, elle avait senti que c’était la même personne. Mais peut-être se trompait-elle… La Serdaigle donna la photo au garçon.

Crispation. Pourquoi était-il venu ici ? C'était trop tôt. Les mains le longs du corps, Loris serrait les poings comme pour tenter de faire disparaître sa colère. Saloperies de souvenirs. Saloperie de lac. Saloperie de créatures. Il ferma les yeux quelques instants pour essayer de faire disparaître ce sentiment de vide dans son coeur et cette vision atroce. Il était tellement jeune, tellement beau, tellement gentil. Il avait tout pour être heureux mais la vie en a décidé autrement. Saloperie de vie. Si c'est pour terminer comme cela, autant pas naître. Saloperie de pensées noires.

Colère toujours. Il serra encore plus fort les poings et détourna les yeux du lac. Trop dur. Trop de souvenirs atroces. Partir. Loin. Jamais revenir. Il fit demi-tour et commença à partie dans l'autre sens. Direction le château. Il voulait fuir le lac et avait considérablement acceléré le pas. La seule chose qui le fit s'arrêter de façon nette fut la présence de cette photo qui était devant ses yeux. Sa photo, leur photo. Un visage féminin apparu derrière et avec une voix amical lui demanda si ce n'était pas à lui. Bien sûr que si, tu veux qu'elle soit à qui ? Colère. Non, il se radoucit comprenant bien que la préfète de Serdaigle n'y était pour rien dans son malheur. Sourire. Il la prit dans ses mains, comme un trésor et la contempla longuement. Silence.

"Oui je suis le petit garçon à droite. J'avais qu'onze ans à cette époque, première année à Poudlard"
Pas difficile de savoir lequel il était. Le seul qui n'était pas blond. Finalement, il daigna enfin quitter la photographie moldue pour regarder et surtout remercier la jeune fille.
"Merci beaucoup de me l'avoir ramené, elle compte beaucoup pour moi."

Souvenirs encore. Il sentait le besoin de parler mais il ne dit rien. Comme toujours, Loris avait peur de déranger et ne voulait pas étaler ses problèmes devant les autres surtout s'il ne les connaissait pas. Hormis Lauren, il n'avait reparlé de la mort de Nolan avec personne. Peut etre que Rachel serait la première.

Lorsqu’elle montra la photo au garçon, il avait l’air crispé et en colère, mais il lui sourit ensuite. Quand il eut la photo dans les mains, il la regarda longuement, sans un mot. Puis il lui annonça que c’était bien lui le garçon à droite, qu’il avait onze ans sur cette photo, c’était lors de sa première année à Poudlard. Le garçon leva ensuite les yeux de sa photo et la remercia en lui disant que la photo comptait beaucoup pour lui. Un sourire s’afficha sur les lèvres de la Serdaigle avant qu’elle ne lui réponde.

Rachel – De rien, c’est normal… (La préfète semblait hésitante. Pourquoi cette photo était si importante pour lui ? Après tout, ce n’était qu’une photo de lui et peut-être de deux de ses amis ? Elle, elle n’avait jamais tenu à une chose autant qu’il paraissait tenir à cette photo.) Tu peux me dire, pourquoi elle compte autant pour toi ? (Ce n’était pas poli de sa part de demander ça, car après tout, elle ne connaissait pas le garçon, et elle ne s’était même pas présentée. Mais ça avait été plus fort qu’elle.) Au fait, moi c’est Rachel…

Reprit-elle, comme pour se rattraper. La jeune fille espérait que le garçon avec qui elle parlait n’allait pas l’envoyer sur les roses, car elle l’admettait, c’était super déplacé de sa part de demander ça.

En temps normal, Loris n'aimait pas l'indiscrétion et surtout avait horreur qu'on lui pose des questions sur sa vie. Toujours très discret sur ses problèmes, il préférait tout garder pour lui pour ne pas ennuyé mais cet endroit était trop empli d'emotions pour tout garder pour lui. Il profita de ces quelques questions intimes pour revenir sur le moment le plus terrible de sa vie. Il commença par se présenter, comme venait de le faire la préfète de Serdaigle. Il était inconcevable pour le timide Loris de parler de sa vie, de son frère, de son meilleur ami sans connaître au moins le prénom de son interlocutrice.
"Enchanté Rachel, moi c'est Loris"

Sourire amical mais quelque peu crispé. Il n'arrivait pas à se libérer de cette sensation de mort, de culpabilité que lui procurait cet endroit. Il montra la photo à la jeune fille pour expliquer la raison de sa présence ici et de son amour pour cette photo.
"Au milieu, c'est Yannis MCBRIDE. Il était à Poudlard encore l'année dernière. C'était le préfet de ta maison. Tu dois sûrement le connaître. C'est mon meilleur ami. A droite, c'est mon frère, Nolan. Depuis notre première année ici, on était inséparable mais ..."

Il s'arrêta. Moment de silence. C'était le moment le plus difficile. Evoquer les départs successifs de ses deux "jumeaux", lui faisait toujours aussi mal.
"Nolan est mort, il y a un an et demi. Ici même. Tu dois être au courant. Tout le monde en a parlé dans le château. Et Yannis est au chevet de sa soeur malade."
Crispation. Il avait envie d'hurler mais se contenta de serrer les poings et de se taire, cherchant à retenir au maximum sa tristesse.

Avant de répondre à sa question, le garçon sembla hésiter. Quoi de plus normal ? La préfète le laissa prendre son temps pour lui répondre. Et si jamais il ne voulait pas, elle serait partit. Mais le garçon commença d’abord par se présenter. Il s’appelait Loris. Ce dernier lui sourit ensuite, c’était un sourire vrai mais crispé. Rachel ne comprenait pas pourquoi. Tout du moins pas encore… Le Gryffondor enchaîna ensuite :

Loris – A gauche, c'est Yannis MCBRIDE. Il était à Poudlard encore l'année dernière. C'était le préfet de ta maison. Tu dois sûrement le connaître. C'est mon meilleur ami. Au milieu, c'est mon frère, Nolan. Depuis notre première année ici, on était inséparable mais...

Mais ? Il se stoppa. Comme effrayé. Le silence s’installa. La jeune femme voulu le casser, mais au moment même où elle ouvrit la bouche, son interlocuteur continua :

Loris – Nolan est mort, il y a un an et demi. Ici même. Tu dois être au courant. Tout le monde en a parlé dans le château. Et Yannis est au chevet de sa sœur malade.

Oups. La Serdaigle baissa les yeux, son regard se posa sur les mains du jeune homme. Celles-ci allaient être en sang s’il ne s’arrêtait pas de les serrer. Alors, la demoiselle Cahill se rapprocha du garçon, lui prit les mains, les ouvrit. Ce n’était pas normal qu’elle touche quelqu’un alors qu’elle venait juste de le rencontrer, mais elle ne savait pas trop quoi lui dire, c’était comme pour se rattraper. Elle lui lâcha les mains, pour annoncer :

Rachel – Oui, je suis au courant pour ton frère… Je suis désolée. Désolée que tu traverses ça seul. J’imagine à quel point ça doit être dur pour toi à gérer. Si tu veux m’en parler… Je sais ce que ça fait de perdre un être cher.

La préfète s’en voulait tellement d’avoir posé cette question qu’elle était prête à n’importe quoi pour le réconforter…

Il lui était reconnaissant de l'empêcher de serrer ses poings encore plus. Il l'avait fait inconsciemment et rien que penser à cette mort stupide le faisait enrager. Dans des moments comme ceux là, il ne se contrôlait plus et heureusement que la jeune fille était venu lui parler snon dieu seul sait ce qu'il aurait fait. Il l'écouta parler mais son regard avait encore dérivé vers le lac. Il ne pouvait détacher ses yeux de cet endroit et pourtant, il avait mal.
"Est ce que tu pense que certaines personnes ne sont pas faites pour être heureuses ?"

Phrase lâchée comme cela, sans que rien ne puisse le prédire et pourtant depuis quelques temps, il y croyait et surtout il était persuadé de faire partie de ce groupe de personnes. Dès qu'une once de bonheur arrivait à lui, pendant une courte période, un malheur plus intense venait tout gâché. Depuis sa naissance, il en était ainsi et il doutait que la vie puisse lui apporter autre chose que de la tristesse. Quelle chienne de vie.

C'est pour cela, sûrement, que depuis quelques temps, il parlait de plus en plus essayant de tout évacuer, sinon il allait craquer. Il n'en pouvait plus de cette vie et se demandait des fois, ce qu'il serait devenu si ses parents ne l'avaient pas abandonné. Finalement, il se retourna vers Rachel, l'ayant presque oublié quelques instants.
"Je ne suis pas seul pour traverser cette période, il y a ma famille mais je ne pense pas qu'il se rendent compte à quel point c'est dur pour moi. J'avais enfin trouvé une famille, j'étais heureux. Mais comme toujours, cela n'a pas durer."

Aux dernières phrases qu’elle prononça, elle ne fut pas sûre d’être écoutée. Il regardait en direction du lac, quand il demanda si elle pensait que certaines personnes n’étaient pas faites pour être « heureuses ». La jeune fille eut des yeux ronds comme deux billes le long d’un moment. C’était quoi cette question ? Rachel ne se tentait pas à répondre. Et puis… Que répondre à ce genre de questions hyperbizarre ? Rien. Quelques instants plus tard, il se tourna enfin vers elle.

Loris – Je ne suis pas seul pour traverser cette période, il y a ma famille mais je ne pense pas qu'ils se rendent compte à quel point c'est dur pour moi. J'avais enfin trouvé une famille, j'étais heureux. Mais comme toujours, cela n'a pas durer.

Continua-t-il. L’interlocutrice ne savait quoi dire, quoi faire. Alors elle tenta :

Rachel – Je pense que tu devrais parler avec eux… Leur dire à quel point la mort de Nolan te fait souffrir…

Réagit bon sang. Arrête de te laisser aller. Regarde à quoi tu ressemble. On dirait une lavette. Depuis quelques temps, tu ne fais que déprimer et te plaindre. Ressaisit toi. Cela ne te ressemble pas. Sourit. La vie n'est pas si terrible que cela. Beaucoup de personnes t'aiment, tiennent à toi. alors sourit. Tu n'as pas à vivre dans le monde que Less t'a montré en cours de DCFM alors arrêt un peu de gémir.

Souvent cette petite voix venait parler à Loris. Le jeune Gryffondor essayait toujours de suivre ses conseils sans forcément y croire à 100 pour 100. Il essayait toujours de reprendre ledessus. Sourire était la meilleure thérapie, la seule qui marchait pour faire penser aux autres élèves que tout allait bien dans sa vie. Personne ne soupçonnait que sa descente continuait. Même Loris essayait de se le cacher. Il en serait de même avec Rachel.

Il lui sourit encore, amicalement avant de ranger la photo dans sa poche, signe qaue ce moment de confidence était teminé et qu'une discussion normale entre jeunes allait commencée.

"Tu as raison, je vais leur parler, cela ne pourra que me faire du bien. Merci"

De quoi? De m'avoir écouté. Rien que sa présence à ses côtés pour revivre ce moment terrible de sa vie l'avait empêché de se jeter au foond du lac. Bien sûr, elle ne se doutait certainement pas de cela, mais elle avait été là, c'est le principal.

Il tourna le dos au lac et son visage se fit plus détendu, sa voix plus calme, plus enjouée. Loris avait la faculté de passer d'un rôle de victime presque dépressive à un ami heureux. Faculté dont il usait régulièrement parce qu'il n'aimait pas se confier et lorsqu'il commençait à parler de sa vie privée, il changeait d'habit pour reprendre celui du mec bien dans sa peau. Généralement, ses interlocuteurs étaient trop abasourdis pour faire une quelconque remarque. Il enchaîna sur une phrase banale pour entamer une discussion normalement.
"Parlons d'autre chose. Tu joue au quidditch ?"

Malheureusement l'heure avançait et à force de partir dans des discussions personnelles, Loris n'avait plus conscience du temps qui s'évadait à grands pas. Il jeta un coup d'oeil à sa montre et ajouta à l'attention de Rachel.
"Je crois qu'il est l'heure d'aller manger. Si on tarde trop, il ne restera plus rien à grignoter. Allons y."

Loris sourit à Rachel pour lui montrer que tout était terminé et que sa tristesse passagère avait foutu le camp. Ensemble, il se dirigèrent vers le prochain cours, discutant de tout et de rien.