Dans la réserve...

Ceux qui fréquentent la réserve, curieusement, ont toujours un solide motif pour faire leur recherche seul. Samuelle avait pourtant requis l’aide du faune. Garland, tiré des cuisines, était venu, lui ouvrant une sélection de volume, tournant parfois les pages…

- Si ça se savait que tu fréquentes les bibliothèques, je crois que ton papa ne s’en remettrait pas… Susurra le faune et sirotant son thé.
- Et si la bibliothécaire te voyait avec cette tasse à la main, je crois que toi, tu ne t’en remettrais pas non plus…
- Je n’ai rien à craindre,tu ne me dénonceras pas, tu as besoin de moi…

Garland s’ennuyait, il n’avait toujours pas pu déterminer pourquoi l’humaine l’avait convié, s’était engagée d’une faveur… Rendu curieux par l’ennui, il s’étira le cou pour voir à quel genre de lecture s’intéressait la fantôme…

- Quels caractères est-ce là? Des hiéroglyphes?
- C’est le livre des morts…
- Je te croyais plus directe lorsque tu souhaitais la mort de quelqu’un.
- Tu fais fausse route, Garland… Le livre des morts redonne la vie…
- Ah! Voilà qui te ressemble plus. Que cherches-tu? Un rituel d’asservissement majeur?
- Ce n’est pas nécessaire, je t’ai toi…

Oui, elle l’avait lui. La magie de l’amitié avec très vite opéré entre eux. Quel dommage que l’humaine retorse… Quelle infortune qu’elle connaisse sont désir le plus profond…

- J’ignorais que tu savais lire ces caractères…
- Ce n’est qu’un code comme les autres…
- Dit-elle avec désinvolture, narra le faune avec une pointe d’amertume. Est-ce que ce n’est pas dangereux de se mêler de cette sorte de magie?
- Quel danger peut-il y avoir à lire un livre?

Le danger, l’un des trois éléments essentiels de la vie… Il n’y a que les scientifique pour croire que c’est le carbone, l’oxygène et l’hydrogène. Le danger, pensa-t-il, elle connaît le danger, et elle s’en moque…

- Comment es-tu morte, Muelle?
- On m’a noyé…
- C’est cruel… surtout pour toi…Qui ça, on?

La fantôme lui dédia un regard empreint de tristesse et de souffrance. Samuelle resta là longtemps sous l’emprise de chagrin trop nombreux pour se différencier les uns des autres ou pour trouver un apaisement.

- Parles-moi de l’homme mort qui garde le passage…

De l'autre côté de la porte, une voix grave aux accents chantants, une voix reconnaissable entre milles, résonne.

Hess, reste.

Un aboiement grave acceuille cette déclaration, suivit d'un pouf sonore. La porte de la réserve s'ouvre alors sur Less. Aujourd'hui elle a délaissé son habituelle tresse pour une simple queue de cheval haute perchée.

Elle porte ses habituels jeans et camisole de sport. Seule Muelle peut se rendre compte qu'elle porte une ceinture... Less n'en porte jamais d'habitude, donc elle peut déduire que l'italienne a perdu du poid. Ca lui va assez bien remarque, sa rehausse ses attraits naturels.

Le visage sombre ne remarque pas ni la fantôme ni le faune. L'esprit concentré sur une liste qu'elle tient à la main, elle avance et passe au travers de l'ectoplasme. Aussi bien passer dans un congélateur.

Beeerk!

Le faune dévisageait Samuelle d’un air interdit lorsqu’une femme, que dis-je, une déesse, fit son entrée dans la réserve.

« Sainte mère de dieu! » S’exclama-t-il en refermant d’un geste sec le petit recueil de maléfices qu’il avait à la main… Il détailla la silhouette de la belle italienne de bas en haut et de haut en bas, ouvertement admirateur, appréciant ses courbes généreuses. Il bondit proprement de sa chaise et intercepta Lareless : « Madame, bonjour! Bonjour tout le moooonde… » ajouta-t-il d’un ton enjôleur, grossier, en lui reluquant la poitrine.

Samuelle qui avait quitté des yeux sa lecture un bref instant en entendant Hess japper, sembla indifférente à la venue de sa meilleure ennemie, la laissant se dépêtrer toute seule avec le faune entreprenant…

Sainte mère de dieu!

Less lève al tête brutalement de sa liste. POur voir une tête cornue se pencher... sur sa poitrine? Elle a une fraction de seconde d'immobilité. Mais qu'est ce que CA fait là ca?

Madame, bonjour! Bonjour tout le moooonde…

C'est alors que l'apparence du faune la frappe pour ainsi dire de pleint fouet. Elle se signe rapidement en débitant à toute vitesse.

Santa madre di dio... Dolce Gesù Misericordia Dio... Parte posteriore sporco demonio! Merda, ma che è ciò che Il Demonio fa qui!
Sainte mère de dieu... Doux Jésus Miséricorde Dieu... Arrière sale démon! Merde, mais qu'est ce que Le Démon fait ici!
Il se penche un peu plus vers elle. Comme s'il était brpulant, elle fait un bond par en arrière, percutant les rayonnages. Une pluie de bouquins lui tombe alors dessus. Lareless n'a que le temp de se couvrir la tête des deux mains.

Garland se précipita au secours de la belle italienne ensevelie sous les livres, la main à peine baladeuse…

Samuelle continuait sa lecture imperturbable, se concentrant sur les parties de la page qui n’était pas recouverte par l’éboulement… Elle n’aurait jamais admis qu’elle comprenait parfaitement l’italien, aussi se contenta-t-elle d’une mise au point des plus vagues : « Less, je te présente Garland, c’est un faune… Ne l’abîme pas s’il te plait, j’en ai besoin… »

La fantôme lui battait froid depuis l’anniversaire de Mikomi… Son amnésie était la seule chose qui l’avait retenue de lui réarranger le portrait… Samuelle savait dorénavant à qui appartenait Hiep…

« Oh, Less?!? Lareless Mainella! Comme vous avez grandit! Comme vous avez grandit!! Répéta-t-il en soulignant dans le vide qui les séparait les formes avantageuses de la jeune femme.

Less se débat et avec les livres et contre cette sale patte baladeuse... Non mais!!!

Less, je te présente Garland, c’est un faune… Ne l’abîme pas s’il te plait, j’en ai besoin…

Le moment de surprise du faune est tout ce dont elle a besoin pour au moins sauter hors de portée de ce.... grmph.

Oh, Less?!? Lareless Mainella! Comme vous avez grandit! Comme vous avez grandit!!

Il souligne ses formes dans le vide. Ca achève de la mettre en colère.
Non mais qu'il soit faune, démon ou n'importe quoi, qu'il garde ses sales pattes griffues chez lui!

Toi repose une sale patte sur moi et je te fais bouffer tes sabots!

Elle pense alors à un truc. Et formule sa réflexion à haute voix.

Qu'est ce qu'une créature de la forêt fait dans cette réserve?

« Créature de la forêt? » s’étonna le faune l’air sérieusement interloqué et refroidit…

« Garland, tourne la page, s’il te plait… »

Le faune jeta un regard agacé au-dessus de son épaule. Samuelle, toujours imperturbable poursuivait sa lecture autant que faire se peut. Le faune était un brin insulté… Il présenta ses mains à l’italienne sans un mot dire : dessous, dessus. De belles mains fines et élégantes légèrement hâlées, parfaitement manucurées : Nulles griffes. D’un geste posé, il déblaya le livre des morts que la fantôme lisait et tourna délicatement la page.

« Tu t’étonnes de me voir moi, ici? »questionna-t-il se faisant, « Mais tu n’es pas surprise de la voir, elle, dans la réserve de la bibliothèque? » poursuivit-il en désignant la fantôme d’un geste équivoque.

« Te fatigue pas, elle comprend rien, elle est amnésique » expliqua la fantôme en parlant toujours de Less à la 3ieme personne, comme si elle était une pauvre cruche incapable de comprendre…

Si elle écouterait son instinct, Lareless ferait bouffer au faune le bouquin dont il vient de tourner la page... Si elle écouterait sa tête, elle tournerait les talons et s'en irait loin de cet être lubrique.

Elle en est là dans ses réflexions lorsque cet être s'adresse de nouveau à elle.

Mais tu n’es pas surprise de la voir, elle, dans la réserve de la bibliothèque?

Je devrais? Elle hante ou elle veut.

Less se détourne, baguette à la main, elle commence à remettre els lourds volumes de magie noire en place sur le rayonnage.

Te fatigue pas, elle comprend rien, elle est amnésique

Less s'immobilise un court instant. Pivotant souplement, elle accio le livre des morts... On verra si elle ne comprend rien. Elle attrappe le bouquin d'un geste déterminé et l'ouvre.

Elle saisit la portée de ce qui est dedans au premier coup d'oeil. Fascinée et intéressée, elle tourne la page. L'auror les laisse mijoter un peu avant de demander. Ce n'est qu'à la 10 page qu'elle prend la parole.

Et vous comptez faire quoi exactement avec ca?

Le faune tiqua : « Oui, grand dieu, oui, tu devrais! Tu as vraiment perdu la mémoire? C’est fascinant… »

Samuelle l’avait provoquée… Less avait toujours été facile à provoquer… La fantôme croisa ses mains derrière sa nuque, s’étira copieusement sur sa chaise et attendit la réaction de sa meilleure ennemie. Less était une aurore, elle reconnaissait certainement ces caractères, déduirait même peut-être ce qu’ils voulaient dire… Voyons voir si elle devinerait ce que Muelle comptait en faire.

Ah! Voilà! Les yeux jaunes de la fantôme brillèrent d’une lueur malicieuse…

« Ce que je compte en faire? Mais le mal, évidemment! Less, allons, souviens-toi, tu me connais mieux que ça! Et Garland est évidemment là pour m’y aider… » déclara-t-elle tranquillement, un large sourire en tranche de courge étirant ses lèvres rose.

Le faune éclata de rire… Un rire qui sonnait faux, un rire cachant un malaise… « Ahahaha très drôle! Elle blague, évidemment… Samuelle a toujours eu un très bon sens de l’humour! » expliqua le faune pour rassurer Less…

La fantôme souriait encore plus largement si la chose était possible. Un sourire vulpin profondément malhonnête. Mais Less ne pouvait pas le reconnaître… « Bien sûr que je blague… Personne ayant des intentions mauvaises n’irait avouer une chose pareille à une aurore de profession… Surtout à Lareless Mainella… Rends moi le livre, s’il te plait, que je poursuive mon éducation… » Fit-elle en tendant inutilement la main. «Garland, tu allais me parler de celui qui garde le passage...? »

Le ton du fantôme de PoufSouffle tinte à ses oreilles. Une alarme d'avertissement résonne dans son esprit tandis qu'elle rame quelque peu pour saisir ce qui est écrit...

Bien sûr que je blague… Personne ayant des intentions mauvaises n’irait avouer une chose pareille à une aurore de profession… Surtout à Lareless Mainella… Rends moi le livre, s’il te plait, que je poursuive mon éducation…

L'auror en question lui tourne à demi le dos, ne lui répondant pas tout de suite.

Garland, tu allais me parler de celui qui garde le passage...?

La voix de Less s'élève alors tandis qu'elle répond d'un air absent, concentrée sur sa lecture.

Anubis, dieu des morts... symbole homme à tête de chacal. Celui qui laisse passer les âmes de l'Autre côté du Nil, dans le royaume des morts. Il garde la chaloupe férocement , pesant les âmes des morts avant qu'ils n'embarquent.

Elle tourne une page. Sa voix profonde et chantante résonne étrangement ici.

Si l'âme du défunt est plus légère que la plume qui pèse sur le plateau témoin, il lui sera donné accès, et il pourra recommencer son cycle de réincarnation. Si l'âme est plus lourde, il ira tout droit en enfer... C'est bizarre,... Ils ne développent pas dessus...

Une autre page se tourne, elle lit un peu avant de relever la tête et fixer les prunelles dorées de Muelle d'un émeraude particulièrement clair.

Si l'âme est du poid exact de la plume, il ne peut aller ni en enfer ni passer de l'autre côté. C'est l'origine des fantôme selon le livre...

Les yeux se plissent.

Vous voulez vous ressusciter? C'est la seule raison pourquoi vous liriez un bouquin pareil.

« Miiiiin! Mauvaise réponse! Passez GO, ne réclamez pas 200$! »

Garland expliqua avec beaucoup de douceur, comme on expliquerait à un enfant turbulent qu’il lui faut être raisonnable et que le père noël n’existe pas : « Lorsqu’on est mort, on reste mort, Less… C’est l’ordre des choses… En ce qui concerne l’homme qui garde le passage en posant les questions, et bien il est mort, Muelle… » Garland éluda la question de main de maître, il n’irait certainement pas parler de ce sujet devant Lareless…

« Le livre raconte ce que croient les égyptiens… Ceux-ci avait l’art de forcer une âme à se réincarner… Du point de vu de la magie noire, c’est un rituel d’asservissement majeur. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas habiter d’autres corps. » La fantôme, les mains toujours croisées sur sa nuque resta un long moment silencieuse. « Ça te plairait Less? De me rendre la vie? » demanda-t-elle soudainement en se penchant vers son amie avec des airs de conspiratrice. « Crois-tu qu'il soit juste que je sois sauvée?»

Je sais, je ne fais que lire ce qui est écrit.

Lorsqu’on est mort, on reste mort, Less… C’est l’ordre des choses… En ce qui concerne l’homme qui garde le passage en posant les questions, et bien il est mort, Muelle…

Less a un soupir agacé.

Ce n'est pas ce que dit ce bouquin... Il parle de réunir le corp et l'âme. Si c'est pas ressusciter c'est quoi alors?

Elle le ferme et le flanque assez brutalement contre le visage du faune qui s'est remis à reluquer le décolleté. Elle fait face à Muelle qui la provoque encore ouvertement.

Le livre raconte ce que croient les égyptiens… Ceux-ci avait l’art de forcer une âme à se réincarner… Du point de vu de la magie noire, c’est un rituel d’asservissement majeur. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas habiter d’autres corps.

Prends moi pour une conne avec ca. Pense Less en continuant de fixer la fantôme.

Ça te plairait Less? De me rendre la vie?

Ah, nous y voilà...

Pense Less en admirant malgré elle le talent de la fantôme de Poufsouffle pour la manipulation. Sans avoir lu préalablement le livre, elle s'y serait laissée prendre.

Je devrais?

Répond elle innocemment. L'ectoplasme se penche vers elle. elle sent le froid mordant émanant d'elle.

Crois-tu qu'il soit juste que je sois sauvée?

Question piège ici. Elle répond alors d'un ton sec et sans équivoque.

Non... L'utilisation de cette magie entrainerait trop de conséquences...

« Lareless, lareless… Tu n’as jamais su poser les bonnes questions et maintenant tu ne connais même plus les bonnes réponses! Je ne t’ai pas demandé si tu accepterais de me réincarner avec cette sorte de magie, je t’ai demandé si tu croyais qu’il soit juste que je soit sauvé. Arf… La vrai Lareless Mainella m’aurait sauvé, elle! »

Une infinie tristesse voila les yeux jaunes de la fantôme. Touché! Less l’aurait sauvé, elle... Et la fantôme qui s’était déclarée comme étant la deuxième personne que Less devrait haïr le plus, ne lui spécifia pas pkoi la vrai Lareless l’aurait sauvé. Laissons-la se poser des questions. Cette femme qui était devant elle n’était pas l’ombre d’elle-même. En quelque sorte, Samuelle, empreinte d’ectoplasme, avait subit moins de dommage que cette amnésie. « Que tes principes moraux ne t’empêchent jamais de faire ce qui est juste… » souffla-t-elle avec une hargne âpre et aveugle.

« Garland! Mon livre, s’il te plait, nous nous débrouillerons sans elle… » fit-elle en reprenant sa posture studieuse, attendant que le faune lui rende le volume. « Je n’ai pas besoin de vous, Madame, je me sauverai bien moi-même! » cracha-t-elle, venimeuse et cruelle, usant délibérément des formules de politesse pour mettre de la distance entre elles.

Le faune eut un regarde désolé pour la sorcière et obéi au fantôme.

Que tes principes moraux ne t’empêchent jamais de faire ce qui est juste…

A la hargne de Muelle, Less oppose une ferme résolution. Mais les paroles tournent dans sa tête, en écho. Il lui semble avoir déjà entendu ca. Un vertige la prend. Elle ferme les yeux et se pose la main sur la tempe. L'oubliette d'Heinrish a été merveilleusement exécuté. Elle ne voit pas le regard désolé du faune.

Je n’ai pas besoin de vous, Madame, je me sauverai bien moi-même!

La jeune femme ne répond pas, tournant le dos à Muelle, elle commence à travailler. Trouvant les livres qu'elle a de besoin, elle se met à l'autre extrémité de la table de la réserve. Il y a deux piles de bouquin, nettes et bien ordonnées. Quinze minutes passent, dans un silence lourd.

Tirant un extrêmement lourd volume sur la table, Lareless commence ses études, à demi concentrée. Elle se surprend à écrire la phrase dite un peu plus tôt par Muelle sur le haut de son parchemin et à le fixer comme si les lettres allaient s'enflammer d'elles-mêmes.

La fantôme lu un long moment dans un silence recueillit, faisant occasionnellement signe au faune pour qu’il lui tourne une page… Elle ne tenait nul compte de la professeur à l’autre extrémité de la table, tout le contraire de Garland qui s’ingéniait à lui dévisager le décolleté. Soudainement la fantôme s’exclama triomphalement : « LÀ! »

Le faune se pencha sur sa lecture…

- Je ne vois pas…
- Troisième paragraphe, 4ième phrase…
Le faune prit le temps de lire le passage désigné et lui jeta un regard en biais…

- Tu ne peux pas faire ça…
- Tu crois? Je vais me gêner tiens! Fit la fantôme avec une hargne peu commune.
- Samuelle… Ce genre de chose n’est pas permit… Tu le sais… Tu es une Daee.
- Ils m’ont noyé, Garland. Ils m’ont noyé et ma mort a imprégné les pierres de tout un lac, mon lac… Ils m’ont noyé et ils ont si bien violenté mon âme que je n’ai pas pu trouver le repos. As-tu la moindre idée de ce qu’ils m’ont fait? Clama-t-elle dans un crescendo véhément. Et tu crois que j’en ai quelque chose à foutre de ce qui est permit? Je suis une DAEE! Je suis la gardienne du secret, j’en sais plus que nul n’en saura jamais! Et j’entend bien me servir de tout ce que je sais…

D’un geste sec, le faune referma le livre et plaqua le volume sur sa poitrine pour le protéger de ses bras.

- Mais c’est un crime! Un crime Terrible!
- Et alors? Qui m’arrêtera? Elle?? AH! La vrai Lareless peut-être, mais pas cette pâle copie…
- Moi, moi je ne te laisserai pas faire… Je vais te soustraire cette référence et nous n’en reparlerons plus jamais… déclara-t-il en rangeant rapidement le volume sur son rayon.

...

- À ton avis, il me faut combien de lecture pour mémoriser ce que je veux savoir?


Le faune fit volte-face, visiblement ébranlé.

- Tu ne cherchais pas vraiment… Tu savais où se trouvait cette information… Tu savais exactement où lire… accusa le faune. Tu avais déjà fait cette recherche auparavant, de ton vivant… réalisa-t-il avec horreur. Que faisons-nous ici? Que cherchais-tu vraiment? se questionna le faune, troublé, alors que la fantôme gardait le silence tout en le fixant de ses yeux d'or. Tu voulais que je te confirme ce que tu savais déjà au sujet de l'homme qui garde le passage...
- Il est mort... acquiessa Samuelle

Garland paraissait franchement déboussolé, constatant que celle qui l'avait trompé une fois avait eut raison de sa vigilance une seconde fois. Elle avait prit l'avantage... Elle l'avait toujours eut, réalisa-t-il soudainement en prenant un siège, sa figure exprimant la consternation. Samuelle se leva, et passant derrière lui, lui tapota l'épaule en démonstration de réconfort, puis se fondit au travers de la porte.

<PNJ GARLAND>

Garland était longtemps resté assis à la table de la réserve, pensif. Comme à regret, il s’était finalement levé et après une brève hésitation, avait repris l’ouvrage qu’avait consulté Samuelle : Le livre des morts.

Les fantômes connaissent évidemment les rouages de la mort et de ce qui se situe entre les mondes. Les vivants eux, l’ignorent. Et les Daee, eux? Ce qui était le plus troublant dans cette histoire, c’est que la fantôme avait commencé sa recherche de son vivant.

Le faune caressa doucement la reliure. Elle le savait de toute manière, elle ne voulait de lui que la confirmation de ce qu’elle savait. Le faune sorti de la réserve et avisa la bibliothécaire.

Lentement, il posa le livre sur son bureau. « Mademoiselle, » dit-il posément « Connaissez-vous cette vieille légende qui raconte que le passage entre le monde de la vie et la mort est gardé par un homme qui pose une ultime question à ceux qui souhaitent traverser? »

[PNJ Garland]

Face au manque de réaction de la bibliothécaire, le sourire charmeur du faune s’étiola peu à peu… « Non, visiblement, non, vous ne la connaissez pas… Et bien si quelque chose illumine votre mémoire d’un éclat de connaissance, sentez-vous livre de venir me rejoindre… » l’invita-t-il avant de retourner fouiner dans la réserve.

Garland ne s’intéressait pas à la question. Il la connaissait. Ainsi que la réponse. Samuelle s’était intéressée à l’homme mort, aussi Garland s’intéressait-il à l’homme mort.

"Il faut offrir un dédommagement : qques fragments de trésor : un rire, un sourire, une faveur, un souvenir." « ah! Baliverne, il n’est pas corruptible… » commenta-t-il en refermant un volume sans délicatesse.

Le faune relut ses notes, ce qu’il savait véridique : " (...) une âme indécise qui n’a jamais su choisir entre la vie et la mort. Mortel. Fils de mortel. Père de mortel." « Oui, mais quelle terrible blessure l’a transformé? Le meurtre d’une étoile… Samuelle ne peut tuer une étoile, elles sont maintenant trop farouche… » marmonna-t-il pour lui-même, pensif.

Fatigué, le faune ouvrit un nouveau volume qu’il feuilleta négligement jusqu’à ce qu’il remarque quelques annotation dans la marge. Rien de troublant, trois petites marques côte à côte devant un paragraphe de poésie :

"Royaume d’autre part
Dont le temps est : jadis
Dont le lieu est : au loin
Entre la nuit et le jour
Entre l’ombre et la lumière
Entre l’innocence des anges déchus
Et la cruauté des infernaux
Le rêve rêve d’un être
Et de ses songes confus, le libère
Erre à la recherche de son âme perdue
Du fond des vieux âges essaimés des cieux
Arrachés par les vents aux cauchemars des dieux (...)"