~Première sortie, premier accident... {Libre}

Sujet: ~Première sortie, premier accident... {Libre} Jeu 30 Nov 2006 - 21:48

Première sortie. C’était la première sortie d’Andrea depuis son arrivée ici. Elle n’avait pas pris le temps de s’installer pour le moment dans l’Hôpital Sainte Mangouste. Elle n’était pas sortie de chez elle depuis quelques temps, habitant ici depuis un petit moment, elle avait surtout cherché du travail et n’avait pas pris la peine de se reposer. Maintenant, c’était chose faite pour le travail, elle avait trouvé un emploi à Sainte Mangouste, un poste d’infirmière. Le rêve, son rêve. Elle voulait toujours aider du mieux qu’elle pouvait et son rêve le plus cher, du moins, un de ses rêves, est de travailler en tant qu’infirmière. Elle avait postulé à Poudlard mais il y avait déjà quelqu’un qui avait ce post, un certain Artemis Fowl. Elle connaissait ce nom, quand elle était élève à Poudlard, elle avait entendu parler d’un Artemis Fowl. Comment ? Elle ne s’en souvenait plus. Il légèrement plus jeune qu’elle mais elle ne l’avait jamais revu depuis sa sortie de Poudlard. Elle se demandait d’ailleurs comment il était devenu, elle ne le connaissait pas plus que ça mais ça faisait toujours plaisir de revoir des personnes dont ont a plus entendu parler depuis de nombreuses années. Elle devrait faire un tour à Poudlard une fois, pourquoi ? Elle ne savait pas comment elle pourrait faire mais, après tout, étant infirmière, elle verrait sûrement Artemis au moins une fois. Enfin, elle allait réfléchir à ça après. Pour le moment, elle avait besoin de se changer les idées, tout avait été bien vite dans sa vie ces derniers mois et elle n’avait pas encore envoyé de lettre à ses parents. Ils allaient sûrement s’inquiéter et c’était une chose qu’Andrea détestait. Que l’on s’inquiète pour elle alors que tout va bien. Elle eut une subite envie de jouer un morceau de musique, de chanter ou encore de dessiner. Mais elle pouvait essayer de faire autre chose plutôt que de rester chez elle. Elle se dit alors qu’elle devrait peut-être aller sur le Chemin de Traverse, après tout, ça faisait longtemps qu’elle n’y avait pas été et elle devait acheter de petites choses. C’était décidé. Elle allait se balader sur le Chemin de Traverse, qui sait, peut-être qu’elle allait rencontrer quelqu’un ou une ancienne connaissance. Elle prit son manteau car il ne faisait pas très chaud et elle se dirigea vers la sortie de chez elle. Après être sortie de chez elle, vers le Chemin de Traverse.

Elle déambulait dans les rues du Chemin de Traverse à présent. C’était si animé, ça la faisait sourire et tout le monde souriait en croisant son regard, elle dégageait de la bonne humeur, elle n’était pas fatiguée pour le moment, elle restait joyeuse et voulait profiter de la vie. Après tout, il n’y avait pas longtemps qu’elle a fêté son anniversaire. Toute seule, bien entendu mais ses parents lui avaient envoyé une lettre. Elle ne leur avait pas encore répondu mais elle comptait le faire ce soir. Après tout, elle aurait tout le temps qu’elle désire. Son travail ? Ca ne lui prenait pas beaucoup de temps pour le moment, c’était tranquille à Sainte Mangouste mais d’après ce qu’elle avait entendu, ce n’était pas aussi calme habituellement. Il fallait qu’elle se tienne prête à travailler et à s’activer mais après tout, c’est ce qu’elle avait tout le temps fait jusqu’à présent, pour trouver du travail, s’intégrer à la société. Le plus dûr ? Ca avait sans doute été de s’intégrer à la société. Elle était en Espagne avant et elle avait toujours un peu dûr à se faire à l’idée qu’elle était loin de ses parents, qu’elle était une étrangère ici. Ce n’était pas facile. Enfin, elle y était habituée maintenant, elle avait encore des manières que seuls les espagnols ont mais elle savait se mêler à la foule. Seule chose qui était inhabituel, c’était son teint de peau, on voyait qu’elle avait des origines étrangères rien qu’en regardant son teint. Tout en pensant à tout ça, elle marchait sur le Chemin de Traverse et, sans faire exprès, elle bouscula quelqu’un, plutôt, se heurta. C’était un mot plus juste. Cette personne, elle n’avait pas eu le temps de voir si c’était un homme ou une femme. Elle était tombée par terre et leva le regard sans se lever. Elle dit d’une voix navrée mais toujours douce, comme à son habitude.

« Excusez-moi de vous avoir bousculé, ce n’était pas voulu… Désolée. »

Elle baissa le regard quelques secondes et se rendit compte qu’elle était toujours assise par terre, c’était assez délicat comme situation, elle devait se relever car rester comme ça, par terre sur le Chemin de Traverse, ce n’était pas une bonne idée. Une fois relevée, elle reporta de nouveau son regard sur la personne qu’elle avait bousculé. Elle n’osait même pas la regarder en face tellement la gêne était présente, c’était entièrement de sa faute si elle s’était heurtée à cette personne. Elle vit alors les affaires de la personne par terre et s’empressa de tout ramasser, accroupie. Une fois que ce fut chose faite, elle tendit les affaires à la personne avec un sourire désolé et gêné à la fois. Elle ne savait pas qui était cette personne, elle ne savait pas si elle la connaissait et elle savait encore moins comment elle allait prendre cet accident. Et également, comment elle allait réagir.

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Première sortie - du mois. Sur le Chemin de Traverser, tout du moins. Topaze émit un long bâillement avant de passer la main dans ses cheveux, ses longs cheveux châtains qui retombèrent sveltement sur ses épaules. Avec un sourire charmant, elle parcourut les rues de Londres qui la séparaient de la destination souhaitée. Pourquoi ne pas transplaner? Parce que malgré la bise hivernale en ce mois de novembre, elle n'avait aucune envie d'un hop ! et lui préférait une marche. Envie de se promener, de sourire aux passants, de vivre. Cela lui permit aussi de faire un compte-rendu sur sa vie, une synthèse sur ce trimestre, en tout cas. Elle était arrivée à Poudlard, où elle avait commencé une vie de sédentaire, nouveauté pour elle après les trois ans de voyage. Elle avait ensuite rencontré Jared Morohtar, homme dont elle était aussitôt tombée amoureuse, d'un regard noir ébène. Dieu ! qu'il était beau, et spécial. Unique, en fait. Pensive, elle pensa alors à Nathan et Amy qu'elle avait aussi revus, puis à Riku Harada, avant de se rappeler les évènements du ministère, soudainement. L'explosion, puis la conférence. Bref, beaucoup de nouveautés en ce dernier trimestre. De quoi avoir une migraine, d'ailleurs.

Soupir. Elle errait dans les ruelles. Se rapprochant de se destination, elle savoura d'avance le chocolat chaud qu'elle dégusterait là-bas. Elle savait où le prendre, ce serait un régal. Quelques minutes après, elle y était. Sourire. Il y avait une ambiance festive déjà, les magasins avaient revêtu leur parure de Noël, après avoir retiré celles d'Halloween. Ici, c'était toujours une atmosphère joyeuse, agitée. De nombreux passants, qui se croisaient sans se voir, à toute heure de la journée. Des rencontres, des achats, des accidents. Des accidents ! Quelqu'un heurta soudain Topaze qui écarquilla des yeux, laissant tomber sous la pression inattendue la pochette et la trousse qu'elle tenait dans ses bras. Quelle idiote de ne pas l'avoir rangée dans sa sacoche ! Ses papiers s'éparpillèrent sur le sol. Devant elle, une jeune femme, très belle, s'excusa avant de lui rendre tout ce qu'elle avait fait tomber. Topaze secoua de la tête avec un sourire.

Délivrance ~ Ce n'est pas grave, et merci pour mes affaires !

Elle lui fit un signe de tête sympathique avant de reprendre ses papiers et de les fourrer dans sa pochette, qu'elle mit dans sa sacoche. Bien. Elle avait maintenant les mains libres, et le regard plongé dans celui de la belle espagnole. Ses grands yeux bleus dévisageaient en effet la femme aux gestes gauches et à la voix claire. Une rencontre? Encore? Parfait. Topaze aimait quand la vie lui souriait et tentait d'en profiter. Espoir d'un bon moment, sourire de toujours.

Délivrance ~ J'espère que je ne vous ai pas fait mal, dit-elle d'une voix douce. Pour me faire excuser, je pourrais vous accompagner un bout de chemin. Vous avez l'air quelque peu dépaysée, mais peut-être que je me fais des idées.

Andrea trouvait le Chemin de Traverse très vivant. Ce que l’on entend par vivant c’est qu’il y avait plein de monde, des personnes de tout âge qui déambulaient dans les rues. Une fille et sa mère, les jeunes sorciers qui allaient encore chercher quelques fournitures pour leur entrée à Poudlard. Seulement, ils étaient sans leurs parents. Du moins, c’est ce que remarquait Andrea en regardant un peu tout autour d’elle. Tant de personnes d’origines différentes, à première vue. Elle se sentait encore légèrement perdue dans ce monde si différent de l’Espagne et c’était d’ailleurs assez troublant vu le temps qu’elle avait passé ici, à Londres. C’était étonnant mais en même temps, extraordinaire. Elle découvrait de nouvelles choses tout le temps et en apprenait un peu plus chaque jour. Elle trouvait tout le temps un peu de temps pour chanter, dessiner, écrire ou même jouer de la musique. C’était vraiment une femme joyeuse, elle n’avait pas vraiment connu l’amour jusque maintenant, si, une relation de deux ans mais elle était encore jeune. Elle profitait de la vie mais en même temps, elle était très mature. Elle réfléchissait avant d’agir et, si elle commettait une erreur, que quelqu’un le lui disait, elle l’acceptait. Pas tout le temps bien entendu, il fallait le lui prouver. Elle pensait encore à son enfance, toutes ces choses qui avaient tant changées, est-ce qu’elle les regrettait ? Sans doute un peu. Sa famille lui manquait, c’était quelque chose de sacré pour elle mais il fallait bien qu’elle s’en détache un jour. Bien qu’elle ne soit jamais vraiment restée longtemps avec eux, elle avait toujours été très indépendante mais avait besoin de réconfort parfois à force d’aider les autres. Généreuse, c’était sans doute une belle qualité chez Andrea mais également un gros défaut. Elle ne s’en rendait pas tout à fait compte, en effet, elle savait qu’elle gardait beaucoup ses problèmes pour elle. Elle ne se le cachait pas mais elle n’arrêtait pas de se dire que si elle montrait aux autres, à ses amis et à sa famille, le nombre de soucis qu’elle avait, ils allaient être inquiets pour elle. Et comment peut-on sourire grâce à une fille pour laquelle on sait qu’elle a des problèmes ? Ou plutôt, on ne la voit plus comme la fille la plus heureuse. Elle essayait de remonter le moral de ses amis en leur donnant sa bonne humeur. Comment ? Elle n’en savait pas vraiment la réponse mais ça marchait.

Andrea venait de percuter quelqu’un et elle ne savait pas qui elle avait percuté. Elle était encore en train de ramasser les affaires qui étaient tombé par terre dans la précipitation de l’accident. Elle s’en voulait terriblement, elle aurait dû regarder devant elle plutôt que de penser à quelque chose comme ça. Enfin, elle n’allait pas rester sur cet accident toute sa journée, sauf si, bien entendu, la personne qu’elle avait bousculée ne lui pardonnait pas cet acte involontaire. Ce qui ne fut pas le cas. La personne qu’elle avait bousculée se révélait être une femme. A première vue, elle était à peine plus jeune qu’Andrea et elle avait l’air vraiment gentille. C’était, bien entendu, à première vue. Andrea faisait toujours confiance à ses intuitions et, si elles se révèlent fausses, se conduit légèrement différemment après. Elle écouta ce que lui dit la jeune femme. La remerciant pour avoir ramassé ses affaires et lui disant que ce n’était pas grave le fait qu’elle l’avait bousculée. Elle ne trouva rien à redire la dessus, c’était tout à fait normal qu’elle ramasse ce qu’elle avait fait tomber mais il n’en valait pas la peine de se disputer pour une chose pareille. Andrea sourit à la jeune femme et resta silencieuse un court instant. Regardant la jeune femme ranger ses affaires dans sa sacoche. Une fois que ce fut chose faite, la jeune femme plongea son regard dans celui d’Andrea. Elle avait des yeux bleus et ils étaient également très grands. Elle lui sourit et Andrea fit de même. La jeune femme ajouta alors quelque chose. Andrea ne pouvait pas mentir sur le fait qu’elle était dépaysée ici, c’était un fait et c’était assez normal. Elle lui répondit, d’une voix douce et calme, la voix qu’elle avait d’habitude à présent sans le soupçon de gêne comme au début.

« Vous ne vous faites pas d’idées. Je dois avouer que je me sens un peu perdue même si je suis ici depuis pas mal de temps. Mais vous n’avez pas à vous faire pardonner, c’est moi qui n’ai pas regardé où j’allais. »

Andrea fit un autre sourire à la jeune femme. Elle voulait bien faire un petit bout de chemin avec elle, pourquoi pas ? Cette jeune femme lui disait quelque chose en plus. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait l’impression qu’elle l’avait déjà vue quelque part. Elle pouvait se tromper, après tout, elle avait vu bon nombre de personnes défiler devant elle lorsqu’elle avait de petits boulots en sortant de Poudlard. Poudlard, de si bons souvenirs. Et si c’était là-bas qu’elle l’avait déjà vue ? Après tout, c’était une chose tout à fait possible. Seulement, elle n’était sûre de rien, elle verrait bien à l’heure des présentations. Mais ! Oui, elle allait oublier de se présenter, c’était la moindre des choses tout de même. Un petit regard gêné était présent pendant l’ombre d’une seconde puis elle se dit qu’elle devait se présenter, en premier ? Pourquoi pas. Elle pris alors la parole en disant, sourire aux lèvres et le regard qui n’était plus gêné à présent.

« A propos, j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Andrea Sanchez, infirmière à Sainte Mangouste depuis la rentrée. J’avoue que c’est un peu à cause de ça que je me sens dépaysée. J’ai cherché du travail en sortant de Poudlard et j’ai trouvé de petits boulots mais il faut un boulot stable pour rester ici et je suis toute seule ici, je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion de visiter Londres ou les coins un peu plus connus entre temps. »

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Soleil. Topaze jeta un regard vers l’astre éclatant de beauté. Sourire. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir pleine d’énergie à chaque regard vers cette unique source de lumière. Cependant, elle avait un goût prononcé pour la Lune, aussi, celle qui éclairait quand tout était ténèbres. Topaze savait donc apprécier non seulement le jour mais aussi la nuit : c’était une de ses grandes qualités, le goût de la diversité, et l’ouverture d’esprit. Aussi, face à cette jolie espagnole, elle ne put s’empêcher d’aussitôt être conquise. Elle était non seulement gracieuse mais avait l’air aussi intelligente, et surtout très sympathique. Silence. Topaze passa la main dans ses cheveux, lentement, tandis qu’elle observait son interlocutrice. Elle avait des cheveux bruns qui parvenaient à ses épaules, avec des éclats roux. Topaze plissa les yeux pour mieux observer ceux d’Andrea. Ils étaient bruns, mais ils semblaient verts pourtant. C’est sûrement l’effet du soleil, se dit-elle. Plutôt bronzée, elle ne portait pas beaucoup de maquillage, pourtant elle semblait faire attention à son apparence. Quoique. Ses cheveux n’étaient pas si bien brossés que cela. Elle semblait parfaite, mais ne se soignait peut-être pas tant que cela. C’était donc une qualité : elle était belle tout en étant sauvage, d’autant plus qu’elle reniait certaines conventions féminines. Que je suis bête, pensa avec un sourire Topaze. J’essaie pitoyablement de deviner ses habitudes d’après son air. On m’a pourtant toujours répété de ne pas me fier aux apparences. La jeune femme toussa clairement, comme pour se remettre les idées en place puis fit un large sourire renouvelé à Andrea.

Délivrance ~ Il ne faut pas vous inquiéter. Je vis ici depuis toujours et pourtant je me sens souvent perdue. C’est un sentiment qui disparaîtra sûrement au moment où vous vous sentirez à l’aise, je peux vous l’assurer.

Topaze parlait par expérience. Son enfance avait été heureuse, certes. Son adolescence avait été superbe, oui. Sa jeunesse, elle l’avait dépensée à ce qu’elle souhaitait, bien sûr. Pourtant, tous croyaient que ce bonheur apparent faisait sa vie, qu’elle n’était que ça. Par ses choix, par son attitude, elle avait à plusieurs reprises prouvé le contraire. Cependant, ces doutes lui avaient donné la force de combattre, de montrer de quoi elle était capable, l’envie de faire ressortir ses vraies valeurs, ses capacités aussi. Face à cette espagnole, elle se sentait calme, tranquille. Elle ne ressentait pas le besoin de lui prouver quoi que ce soit. C’était soulageant. Soupir. Qu’allait-elle bien pouvoir lui dire maintenant ? Topaze lui avait proposé une ballade mais apparemment la jeune femme avait esquivé sa question et n’avait pas l’air de vouloir y répondre, aussi la professeur allait faire un signe de tête pour prendre congé. Au moment même où elle allait esquisser le geste fatidique, son interlocutrice sembla se reprendre et se présenta avec un sourire. Andrea Sanchez. Espagnole ? Sourire.

Délivrance ~ Vous n’avez pas eu le temps de visiter Londres ? Quel gâchis !

Eclat de rire. Topaze se laissait aller. Pourquoi ? Parce qu’elle sentait une empathie croissante pour Andrea. Elle n’avait donc jamais vu Londres ? Parfait. Elle allait découvrir une ville qui vraiment en valait la peine. Avec un regard assuré, la jeune professeur montra à Andrea qu’elle pouvait la suivre sans crainte, et sortit du chemin de traverse lestement. Dans la rue, elle héla un taxi qui s’arrêta aussitôt, et s’installa à l’intérieur en guettant du regard sa compagne.

Délivrance ~ Amenez-nous près de la Tamise, voulez-vous ? Sur les quais, tout simplement.

Andrea regardait toujours la jeune femme avec un sourire, le même depuis tout à l’heure mais elle semblait moins timide. Du moins, elle s’en voulait moins de l’avoir bousculée, apparemment, la jeune femme n’était pas vraiment déçue de l’avoir rencontré avec ce petit accident. Une rencontre lors d’une malheureuse bousculade sur le Chemin de Traverse. La vie était étonnante parfois, il fallait l’avouer. La jeune femme semblait dévisager Andrea. Comme si elle essayait de voir qui elle était et, apparemment, elle avait déjà deviné qu’elle était d’origine espagnole. Ce n’était pas compliqué de le deviner en même temps avec l’allure qu’elle avait, sa couleur de peau, même peut-être avait-elle un léger accent. Oui, après ces quelques années passées loin de son pays, elle avait encore un léger accent sur quelques mots. C’était quelque chose de normal, elle ne parlait qu’à de rares personnes et donc, elle ne prenait pas l’accent du pays. Enfin, ça ne la dérangeait pas du tout, elle voulait garder une trace de son pays d’origine, même si elle a déjà le physique, les manières de vivre, la langue, etc. Parfois, elle se trouvait bizarre. Ne pas avoir attrapé l’accent d’ici alors qu’elle habite dans ce pays depuis quelques années ? C’était étrange. Ordinairement, tout le monde prend l’accent du pays où il vit depuis un petit moment au bout d’un court moment, court moment qui se résume à trois mois, quatre tout au plus. Mais il fallait dire qu’Andrea écoutait souvent des chansons, des musiques, n’importe quoi qui lui rappelait l’Espagne. Les chansons ? Des chansons espagnoles bien sûr et, naturellement, elle chantait en même temps et ne perdait donc pas son accent. Voilà donc le pourquoi elle gardait encore un léger accent espagnol. Mais qui sait, si ça se trouve, la jeune femme ne l’avait pas encore remarqué. Elle semblait faire attention au physique d’Andrea, comme si elle était « spéciale ». C’était étrange mais c’était vraiment l’impression qu’elle avait. Pourtant, elle n’avait rien de spéciale, peut-être ses yeux bruns - verts, oui, ils étaient assez spéciaux et on pouvait se poser des questions en la regardant droit dans les yeux. C’était aussi ce que faisait la jeune femme, du moins, Andrea en avait l’impression. Dérangée ? Non, pas du tout, ça l’amusait un peu même. C’était rare que quelqu’un lui prête autant d’intention au premier regard. Enfin, il y avait un début à tout. Andrea écouta alors les paroles de la jeune femme. Elle lui dit qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète et que, même elle étant là depuis toujours, il lui arrivait d’être perdue. Andrea fit un petit sourire puis lui répondit, le même sourire aux lèvres.

« Si vous êtes ici depuis toujours et qu’il vous arrive souvent d’être perdue, je pense que je ne m’y ferais peut-être jamais. Je suis ici depuis quelques années et, disons que le pays où j’étais avant est très différent. J’habitais en Espagne, c’est vraiment différent d’ici mais je garde espoir de me faire à ce pays. Maintenant que j’ai un peu de temps, je vais en profiter. »

Andrea, même si elle était étrangère, voulait découvrir cette ville. Après tout, il était peut-être temps de la découvrir, surtout si elle allait y vivre pendant pas mal de temps. Elle souriait. Pourquoi ? Parce qu’elle était contente d’avoir rencontré cette jeune femme. Jeune femme dont elle ne connaissait toujours pas le nom mais ça n’allait sûrement pas tarder. Elle ne dit rien et restait souriante en même temps que silencieuse. Andrea se posait quand même des questions sur cette jeune femme. Au lieu de lui râler dessus parce qu’elle l’avait fait tomber, elle l’avait « accueillie » et lui avait même proposer de la guider à travers Londres pendant quelques heures. Elle avait sûrement des choses à faire, Andrea se disait qu’elle allait sûrement la déranger. Mais non. Cette jeune femme ne lui aurait pas demandé pour la mener à travers Londres et lui faire découvrir cette ville si elle avait des choses plus importantes à faire. Andrea venait de se présenter à la jeune femme. Apparemment, en disant son nom et prénom, elle avait confirmé un doute chez elle. Lequel ? Elle n’en savait rien, peut-être ses origines, peut-être son prénom, peut-être qu’elle se demandait qui était cette femme qui l’avait bousculée. Plein de suppositions pouvaient se rapporter à cette information. Mais de toute façon, ça ne servait à rien de rester là sans rien faire. Andrea avait bousculé cette jeune femme. Cette jeune femme ne lui en voulait pas, autant faire connaissance. Si ça se trouvait, elles pourraient même se voir assez souvent. Tout dépendait du hasard et de leur vie à respective. Andrea écouta la remarque de la jeune femme et lâcha un petit rire en même temps qu’elle. Elle ne dit rien, que dire à ça ? La jeune femme montra alors à Andrea qu’elle pouvait la suivre. La suivre pour aller où ? Elle n’en savait rien, peut-être allait-elle lui faire découvrir la ville maintenant. Andrea sourit et suivit cette jeune femme. Sorties du Chemin de Traverse, la jeune femme héla un taxi qui s’arrêta et elle monta, Andrea la suivant, en disant au chauffeur de les emmener près de la Tamise. La Tamise ? Quel était cet endroit ? Andrea ne l’avait jamais entendu, elle se sentait vraiment dépassée pour le moment. Elle ne dit rien, ne sachant pas vraiment quoi dire, la jeune femme allait peut-être lancer un sujet de conversation.

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Sourire. Topaze se sentait heureuse. Littéralement. Le beau temps lui insufflait une énergie incomparable. Les rencontres l'amenaient à des situations improbables. Au cours de ses multiples années d'errance, elle avait appris à ne pas reculer devant une occasion, quelqu'elle soit. A de nombreuses reprises, elle avait amené des personnes à rire, à pleurer, à se confier, en les menant dans des lieux, alors qu'elle les avait à peine rencontré. Par exemple, avec Halewyn. Non, non. Mauvais exemple. Topaze ferma les yeux, lentement, en se disant qu'il lui faudrait lui laisser un message bientôt. Andrea avait l'air agréable. Pragmatique. Topaze décida de lui donner une chance, lui donner la chance de montrer qui elle était. C'était souvent en faisant expérimenter de nombreuses choses à son entourage que la jeune femme parvenait à discerner les personnes intéressantes des personnes qui n'en valaient pas la peine. Autant était-elle très fidèle en amitié, autant elle était d'une exigence implacable. Elle laissait, bien évidemment, une deuxième chance à ceux qu'elle connaissait, mais la première impression comptait souvent beaucoup pour elle. A première vue, Andrea était sincère, puisqu'elle lui avait avoué être dépaysée, d'abord timide puis détendue, et spontanée. Autant de caractéristiques qui plaisaient à Topaze. Soupir. Peut-être allaient-elles être de bonnes amies, avec le temps. Les yeux entrouverts, la jeune femme regardait par la fenêtre Londres. Les rues, les avenues, les bus, les passants. Elle était toujours autant émerveillée par sa ville natale, cette capitale qui regorgeait de vie et de mouvement. Le chauffeur se retourna lentement, avant de lui demander si elle avait une idée du quai où elle voulait être laissée, car la Tamise était vaste. Topaze éclata de rire en hochant de la tête.

Délivrance ~ Le quai le plus touristique qui soit, monsieur. Là d’où on peut observer le Parlement et le Big Ben. Y’a-t-il beaucoup de trafic ?

Le conducteur lui répondit brièvement, se concentrant sur le chemin à prendre, et elle sourit. Topaze se rappela alors que Andrea s’était présentée, mais qu’elle ne lui avait pas retournée la politesse. Calmement, elle ne réagit pas tout de suite. Elle réfléchissait. A quoi ? A la manière de se présenter, sûrement. Dirait-elle simplement son nom et son prénom ? Son âge, peut-être ? Sa profession, aussi ? Ses origines ? Londoniennes. Que dire d’autre ? Présenter la ville ? Il lui fallait parler à tout prix, sa compagne semblait décontenancée et c’était compréhensible.

Délivrance ~ Au fait, je m’appelle Topaze Shakespeare. J’ai vingt-deux ans et je suis professeur à Poudlard.

Topaze n'ajouta pas la matière dans laquelle elle enseignait, car elle avait remarqué que le chauffeur tendait l’oreille, étonné que les présentations ne fussent que maintenant que les deux femmes étaient dans le taxi, allant vers la Tamise, alors que celle qui venait de parler avait un accent londonien au possible. Certes, l’autre était peut-être espagnole, une touriste, mais si elles n’étaient pas amies, pourquoi la première la menait-elle à travers la capitale ? Il secoua de la tête, sentant la migraine venir, et décida de prendre sa pause café juste après la course. Il les déposa donc au quai demandé, se fit payer, puis s’éloigna rapidement pour se garer.

Délivrance ~ Que c’est beau ! s’exclama alors Topaze, le regard brillant porté vers les mille reflets de la Tamise.

Elle entraîna dans sa course agitée Andrea, souriant à la vie, et prête à danser à travers la ville. C’était en effet superbe. Il était tôt, encore, et il leur restait certaines choses à parcourir. Immobile, silencieuse, Topaze souriait. Elle souriait, oui. Eblouie par la magnificience de la vie, parfois.

Andrea ne cessait de sourire, observer la ville de derrière les vitres du taxi dans lequel elle était montée avec cette jeune femme. Tout semblait si grand. Il y avait aussi des personnes qui semblaient sonner à certains endroits pour chercher du travail, il y avait des enfants, des femmes, des bus, de magasins. Tant de choses. Andrea découvrait, elle ne faisait que regarder et voulait tout garder en mémoire. Pourquoi ? Pourquoi refuser de voir la vérité et, de plus, il fallait qu’elle se fasse à l’idée que Londres était différent de Séville. Vraiment très différent. A Séville, il y avait beaucoup de soleil, il faisait vraiment chaud mais ici, il faisait assez froid. Enfin, c’était normal vu la saison. Séville. Elle y retournerait beaucoup. Le plus souvent possible. Ici ? Londres ? Oui, c’était bien mais Andrea était une personne qui devait se ressourcer parfois, retrouver ses origines. Elle irait rejoindre ses parents pendant les vacances d’été. Ils lui manquaient terriblement. Elle avait encore quelques expressions qu’elle gardait, passer toute son enfance dans un pays, parlant la langue du pays, il était normal que l’on garde des traces qui jamais ne s’effaceront ou disparaîtront. Ca ne la dérangeait pas, au contraire. Cette jeune femme qui était ici, avec Andrea, elle lui faisait découvrir sa ville. Londres. Andrea n’avait pas envie de cacher ses origines, si elle parlait en espagnol parfois, la jeune femme allait sûrement rire un peu, Andrea aussi. Pourquoi ? Parce qu’elle ne le faisait pas exprès, elle avait l’habitude de parler en espagnol assez souvent, d’ailleurs, elle ne faisait pas qu’écrire à ses parents. Quelques fois, elle trouvait un moyen de leur parler, il en existait des dizaines mais seulement, le seul inconvénient c’était l’heure. Andrea ne se levait pas vraiment à la même heure que ses parents et ils ne travaillaient pas à Séville mais à Madrid. Du moins, sa mère. Son père ? Il passait ses journées à chercher du travail. Seulement, il n’était plus jeune donc c’était difficile de trouver du travail à un âge aussi élevé. Petit point négatif. Oui, Andrea vivait peut-être dans une famille heureuse mais il y avait quelques petits problèmes, comme partout sur Terre. A cette pensée, Andrea perdit le sourire quelques minutes mais elle regardait dehors, avec un peu de chance, la jeune femme n’avait encore rien remarqué.

Andrea fut ramenée à la réalité en entendant le chauffeur parler. Il demandait à la jeune femme où elle voulait aller, sur quel quai exactement. La Tamise était si grande que ça ? Andrea se sentait un peu perdue, quel était cet endroit où cette jeune femme voulait l’emmener ? Non, elle n’avait pas peur mais elle était intriguée. Elle entendit alors la jeune femme répondre qu’elle voulait aller sur le quai le plus touristique. Où elle pouvait observer Big Ben et le Parlement. Big Ben, elle connaissait. Le Parlement, ça lui disait quelque chose. Elle se disait, en cet instant, qu’elle ne connaissait vraiment rien de Londres. Elle aurait beaucoup de choses à découvrir, c’était sûr et certain. Mais elle avait le temps, pour le moment, Sainte Mangouste n’était pas trop fréquenté, et heureusement d’ailleurs. Moins cet hôpital était fréquenté, moins il y avait de blessé ou de personnes se portant mal. C’était comme ça qu’elle raisonnait. Naturellement, elle ne travaillait alors pas beaucoup mais quand elle allait à Sainte Mangouste, il y avait toujours quelque chose à faire. En parlant de travail, la jeune femme s’était présentée à présent. Andrea découvrit alors qu’elle s’appelait Topaze Shakespeare, qu’elle avait vingt-deux ans et qu’elle travaillait à Poudlard. Shakespeare ? Ce nom lui disait quelque chose, elle était sûre de l’avoir déjà entendu quelque part. Mais où ? Elle ne savait plus où, elle avait beau chercher pour le moment, impossible de mettre un endroit. Elle se remis alors les paroles de Topaze en tête. Poudlard ? Elle était donc professeur là-bas. Mais oui, Poudlard. C’était là-bas qu’elle avait entendu ce nom ! Topaze avait vingt-deux ans et Andrea n’avait que trois ans maximum de plus que Topaze. Elle avait dû donc la croiser à Poudlard ou assister à la répartition lorsqu’elles étaient toutes les deux à Poudlard. Sans plus, Andrea n’avait jamais été la voir. Juste de nom, c’est tout ce qu’elle connaissait d’elle, jusqu’à maintenant. Apparemment, Topaze était une des personnes qui restaient attachée à Poudlard même en sortant de l’école. Andrea ne répondit rien à la présentation de Topaze, du moins, pour le moment. Elle le ferait peut-être lorsqu’elles seraient sorties du taxi. Chose faite peu après. Topaze régla la note du taxi et entraîna Andrea sur le quai en s’exclamant que c’était beau. Un mot pour définir ça ? Andrea n’en avait pas, seul ses yeux parlaient pour elle, elle cherchait un mot en Espagnol pour dire quelque chose mais rien, il n’y avait aucun mots qui convenaient. Andrea fit un sourire éblouissant à Topaze puis elle la suivit sans rien dire. Elle ne faisait qu’observer, cherchant quelque chose à dire. Elle ouvrit alors la bouche, laissant échapper un simple mot à Topaze.

« Merci… »

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Journey in London. Sourire. Topaze visitait sa ville natale. Prête à errer dans ses ruelles. Prête à découvrir ce qu'elle avait déjà l'impression de connaître. Allons bon. Redécouvrir des lieux célèbres. Goûter des saveurs connues. Pourquoi pas? Soupir. Parler? Pourquoi faire? N'étaient-elles pas en une étrange symbiose, toutes deux se tenant le regard vers la Tamise? Au-delà d'une simple vue londonienne, c'était un spectacle de fraîcheur et beauté qu'elles observaient. Les quais étaient emplis de monde, une foule ravie, emplie des touristes, mais aussi de certains londoniens. Un nombre incalculable d'enfants se faufilait parmi les magasins, et les familles, couraient, se chahutaient, riaient, criaient, s'éclaboussaient. Attendrie, Topaze leur jeta un long regard, avant d'être attirée par l'eau. Le fleuve reflétait le ciel bleu, les quelques nuages blancs, et les rayons colorés du soleil. On y voyait aussi le Parlement et le Big Ben, qui s'étendaient, là-haut. Eclairés par la lumière vive, ils s'élevaient, fiers bâtiments appartenant à la culture londonienne. Topaze avait les yeux écarquillés de bonheur. Une joie quasi enfantine, puérile. Elle avait envie de rire, de danser. Elle jeta alors un regard à Andrea, pour observer sa réaction et lut sur son visage un bonheur sincère. Son sourire éblouissant la rassura, et la contenta d'autant plus. Elle eut alors l'impression de l'avoir déjà connue. Ce sourire, ce regard étincelant, elle les connaissait. Bien sûr, elle n'avait jamais parlé à Andrea, ou n'avait en tout cas jamais conversé avec elle, mais cette espagnole lui faisait maintenant penser à quelque chose, à des lieux, à des moments. Avec un sourire, Topaze sut aussitôt que c'était à Poudlard qu'elle l'avait connu. En effet, son interlocutrice n'avait pas émis d'objections ou d'interrogations quand elle avait mentionné l'académie de sorcellerie, donc elle la connaissait et y avait sûrement été. Sourire.

Quelques instants après, Topaze se laissa surprendre par l'intervention d'Andrea. Un seul mot. Merci. Le regard azur chatoyant de joie dévisagea longuement l'espagnole aux longs ciels et au regard alors émeraude. Qui était cette femme? Aucune idée. Tout ce que savait Topaze, c'était les prémices du caractère qu'elle ressentait. Elle y ajoutait maintenant une générosité intense. Pourquoi? Aucune idée, peu importe. Elle le sentait. Soudainement troublée, elle détourna le regard, rompant le lien oculaire. Ahem. Rester calme, sourire. Ne pas se laisser perturber. Les rencontres qu'elle avait l'habitude de faire faisaient souvent ressortir des émotions et sentiments qui ne demandaient qu'à éclater. A Cambridge, elle avait découvert l'horreur intense, mais aussi un sentiment de soulagement et de reconnaissance qu'elle n'avait encore jamais ressenti. Face à cette jeune femme, elle sentait une empathie directe, l'impression de l'avoir toujours connue et qu'elle la comprendrait, quoi qu'il arrive, qu'elle saisirait les raisons de ses actes et de son attitude, comme si cette femme était son autre. Topaze fronça un instant les sourcils, toussant, se mouvant nerveusement, avant de soupirer. Tranquille.

Délivrance ~ Je pensais te mener à travers la ville, mais peut-être préfères-tu que nous nous promenions sur les quais, et que nous nous arrêtions dans un café, ou un restaurant, pour discuter. J'aimerais vraiment faire ta connaissance, pas seulement être un guide, mais devenir quelqu'un d'important pour toi, autant que tu deviendras quelqu'un d'important pour moi.

Franchise. Topaze avait toujours été très directe, mais cette fois-ci le démontrait bien plus que les autres. Elle avait confié des émotions très personnelles, mine de rien, à la jeune femme à ses côtés. Elle lui avait dit ce qu'elle souhaitait, son rêve, un de ses idéaux, nouveau, soudain. Avec une confiance insoupçonnée, elle avait décidé de se plonger dans ce regard émeraude, ce regard de pierre précieuse, ces yeux uniques. Elle avait une foi inconsidérée en la vérité, mais espérait tout de même ne pas s'être trompée. Elle avait jugé Andrea par ce qu'elle avait vu, une vingtaine de minutes tout au plus. A Andrea de montrer maintenant si vraiment elle valait la peine de cette confiance. Toujours défiée, toujours plus. Pour déterminer des limites et des raisonnements. Topaze était prête à tout pour développer des rencontres qui n'auraient pu être qu'esquissées. Silence?

Andrea observait. Quoi ? Tout. Elle regardait autour d’elle, regardait toutes ces personnes qui circulaient. Les parents et leurs enfants, les familles, les adolescents, les grands-parents. Elle regardait tout le monde et pensait en même temps à sa famille. Que devenait son père ? Sa mère ? Son petit frère et sa grande sœur ? Elle devait se l’avouer, elle essayait de paraître heureuse et faire croire que sa famille ne lui manquait pas beaucoup mais c’était faux. Seulement, elle préférait montrer sa bonne humeur, communiquer son état joyeux. Ne pas se plaindre et puis, elle avait une belle vie si on ne comptait pas le fait qu’elle soit aussi loin de sa famille. Andrea regardait toutes ces personnes en pensant à ça. Elle était heureuse d’être ici, de s’être trouvé une place au sein de la société. Oh que oui elle était heureuse de commencer sa vie adulte aussi bien. Elle avait même fait une rencontre plus qu’inattendue alors qu’elle avait eut un accident. Si elle avait su, quelques années plus tôt lorsqu’elle était encore à Poudlard, qu’elle reverrait cette jeune fille qu’elle n’avait jamais approchée au Chemin de Traverse. Si elle avait su ça, elle aurait pensé que le Monde était bien petit. Qu’elle avait de la chance aussi, mais surtout, elle aurait sûrement été voir cette élève. C’était vraiment étrange de croiser quelqu’un comme ça et que, en quelques minutes, deux personnes deviennent assez proche. Andrea s’émerveillait à son tour devant un spectacle aussi beau. Elle ne s’imaginait pas du tout ici, elle pensait qu’elle devait sûrement rêver de ce qu’il se passait en ce moment. Seulement, elle savait que tout était bien réel, pour le moment, elle pensait également que le hasard faisait bien les choses parfois. Très bien les choses. C’était un pur hasard le fait que Andrea bouscule Topaze. Elle aurait pu bousculer quelqu’un d’autre mais l’aurait sûrement regretté. Andrea restait silencieuse, observant encore et toujours, réfléchissant à plusieurs choses mais souriant. Elle était heureuse, oui. Silencieuse mais son regard disait tout, elle n’avait pas besoin de parler pour exprimer ce qu’elle ressentait et puis, que dire ? Il n’y avait rien à dire pour le moment, écouter les bruits naturels, les bruits de dehors. Tout était tellement différent de l’Espagne mais en même temps tout était si ressemblant. C’était une impression étrange. Andrea regardait tout, elle enregistrait les images et souriait encore et toujours. Un léger sourire sur les lèvres, un sourire paisible, calme, serein. Elle ne s’était pas imaginé avoir une journée comme ça. Elle ne se souvenait même plus la raison pour laquelle elle était sortie de chez elle, ce qu’elle avait à faire, ce qui l’avait poussée à aller sur le Chemin de Traverse.

Andrea venait de dire quelque chose, brisant le doux silence qui s’était installé. Briser ce silence pour dire une seule chose. Pour dire merci. Andrea sentit alors le regard de Topaze se poser sur elle. C’est alors qu’elle plongea son regard dans celui de Topaze. Elle avait l’impression que ce simple « merci » avec un peu troublé Topaze. Pourquoi ? Ce n’était qu’un merci pour tout ce qu’elle avait fait jusque maintenant. Andrea voulait faire quelque chose pour la remercier même si ce n’était rien de vraiment spécial ce qu’avait fait Topaze. Seulement, pour Andrea, c’était quelque chose. Une autre personne l’aurait peut-être engueulée et Andrea serait rentrée sous la pluie, ayant perdu son sourire peut-être. C’était la scène ordinaire, à chaque fois ça se finissait comme ça. Mais ici, Andrea ne pouvait pas laisser passer ça, elle recevait tout le temps des mercis, tout le monde lui disait merci parce qu’elle aidait. Elle ne faisait qu’aider dés qu’elle en avait l’occasion alors ici, pour une fois, elle pouvait dire merci. Elle pouvait dire merci car Topaze l’avait aidé en la guidant dans les rues de Londres, en lui montrant un endroit magnifique jusque maintenant et puis, elle ne l’avait pas laissée sur le trottoir, comme une personne malade que l’on veut éviter. Pourquoi elle aurait fait ça ? Bonne question. Elle n’en savait rien mais elle savait qu’il existait des personnes comme ça. Enfin non, ne pas penser à ça, positiver. Andrea fut interrompue dans ses pensées par la voix de Topaze. Elle regardait Topaze en l’écoutant attentivement. C’était la première fois que quelqu’un lui parlait comme ça, était aussi sincère. Elle en était presque étonnée mais aussi flattée. Elle ne savait pas vraiment quelle attitude avoir. Accepter ? Oui, peut-être. Non, pas peut-être. Bien sûr qu’elle allait accepter. Elle fit un léger sourire. Elle allait accepter mais comment montrer à Topaze que c’était sincère. Tout simplement, laisser parler son cœur, c’est ce que lui avait toujours dit sa mère.

« J’accepte ta proposition avec plaisir. Je préfèrerais me promener et que l’on s’arrête quelque part après. J’aimerais faire ta connaissance moi aussi. Pour être franche, je ne sais pas si tu te souviens de moi mais moi si. Je me souviens que j’étais à Poudlard lorsque tu t’es fait répartie à Serdaigle. Je n’ai jamais osé venir te parler, pourquoi ? Je n’en sais strictement rien mais maintenant, autant profiter de l’instant présent et faire plus amples connaissances. »

Que dire d’autre ? Elle avait été sincère. Andrea n’était plus aussi timide que lorsqu’elle faisait ses études à Poudlard, Topaze allait sûrement découvrir encore une nouvelle facette de Andrea. Une jeune femme timide lorsqu’elle était élève. Encore maintenant elle était timide mais beaucoup moins qu’avant. Était-ce visible ? Elle n’en savait rien, elle ne s’en souciait guère à vrai dire. Attendant une parole, une réaction de Topaze, Andrea restait là, calme et regardant Topaze dans les yeux.

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Franchise. Encore. Topaze en voulait. N'était-ce pas en étant vraie qu'elle entamerait une relation solide ? Si, probablement. Sûrement - même. Silence. Elle dévisageait Andrea. Qui était cette jeune femme ? Elle pouvait aussi se demander qui était-elle elle-même, mais la réponse aurait été non pas plus aisée mais à traîter seule. Le ciel bleu se réflétait dans la pupille d'Andrea. C'était une beauté simple, naturelle. Un air étonnamment doux filait au-dessus de la Tamise. Vaguelettes. Rires d'enfants. Topaze se sentait à l'aise, en sécurité, dans un milieu connu et rassurant. Un lieu où la joie prédominait, surtout un dimanche. Familles. Photographies. Peintures. Inspiration ! Topae se sentait envahie d'un élan, d'une portée d'amour et de tendresse vers la vie. Cela arrivait quand elle se sentait particulièrement bien, et que son entourage lui plaisait. Soupir. Que c'était beau ! Peut-être un jour se remettrait-elle à écrire. Alors elle pourrait transcrire ses émotions et la perception qu'elle avait du monde. Oui, peut-être un jour reprendrait-elle sa plume qu'elle avait perdu après certaines expériences. Expériences douloureuses, et pourtant courantes dans certains lieux. Les voyages. Les cris, les horreurs. Les blessés, les morts, les maladies incurables. Les deuils. Les couchers de soleil sanguinolents. Topaze avait eu beaucoup de mal à se remettre de certains souvenirs. De certains cauchemars. Ahem. Elle toussa soudain. Arrêter. Arrêter, arrêter. Elle ferma les yeux. Etre aveugle un instant. Ouvrir les yeux. Voir ! Sourire. La vie valait la peine d'être vécue, aimait-elle à dire. Andrea ! Ah. Elle prenait son inspiration. Elle allait parler, alors. Répondre. Topaze sentit les battements de son coeur nettement s'accélérer, et se sentit prête à affronter quelque réponse que ce soit. Bien. Parfait. Ecouter.

Andrea ~ J’accepte ta proposition avec plaisir. Je préfèrerais me promener et que l’on s’arrête quelque part après. J’aimerais faire ta connaissance moi aussi. Pour être franche, je ne sais pas si tu te souviens de moi mais moi si. Je me souviens que j’étais à Poudlard lorsque tu t’es fait répartie à Serdaigle. Je n’ai jamais osé venir te parler, pourquoi ? Je n’en sais strictement rien mais maintenant, autant profiter de l’instant présent et faire plus amples connaissances.

Silence. Immobilité. Topaze croyait à un rêve. Andrea avait répondu de la meilleure manière qui soit possible - comme si elle devinait ce que souhaitait la jeune femme. Lisait-elle dans ses pensées ? Elle n'avait pas l'air. Oh ! Il fallait cesser d'être suspicieuse. Andrea correspondait à ses exigences, apparemment, et c'était tout ce qui comptait, n'est-ce pas? Silence, encore. Son interlocutrice avait donc confirmé avoir été à Poudlard. Oui, Topaze se souvenait d'elle, mais elle était heureuse qu'Andrea ne soit pas venue lui parler à l'époque. Elle était insupportable, peste, et manipulatrice. C'était une époque dont elle avait réellement profité, où elle avait joué à l'adolescente en crise, pour se distinguer de l'image qu'on se faisait de la famille Shakespeare. Pourtant, elle avait toujours travaillé, beaucoup. Elle avait une double personnalité à l'époque, mais ç'aurait été trop dangeureux qu'Andrea vienne lui parler. Si elle avait laissé ressortir son caractère d'adolescente soi-disant en rébellion, la jeune femme aurait peut-être eu une image terrible d'elle. Soulagée, Topaze hochait de la tête, bêtement. Heureusement, heureusement qu'elle avait changé, et que maintenant Andrea découvrait le fruit d'une longue évolution. Un fruit mûr.

Délivrance ~ En effet, autant profiter du présent pour faire connaissance. Viens, donc. Tu vois le Big Ben, là-bas? Et là, c'est le Parlement. Tu n'étais jamais venue ici? Depuis combien de temps vis-tu à Londres? Ton travail te prend autant de temps, alors?

Entre chaque question, une seconde de silence pendant laquelle elle réfléchissait. Cibler ses questions. Comprendre et cerner son interlocutrice. Elle avait recommencé à marcher, et regardait de nouveau les familles, l'eau, le ciel. Ce serait assurément une belle ballade, et Topaze savait où il y avait un café agréable où elles pourraient s'arrêter. Elles avaient une demi-heure de marche environ, et pourraient ainsi discuter allégrement. Parfait ! La jeune femme sourit. Encore.

Andrea regardait Topaze. Elle avait l’air heureuse. Elle se demandait bien pourquoi elle rendait Topaze si heureuse en ne faisant rien de spécial, elle était normale. Oui, elle parlait peut-être avec un peu moins de gêne que d’habitude, elle se sentait un peu plus libre et savait que Topaze ne la jugerait pas de part ses origines. C’était si rare lorsque l’on ne se faisait pas juger par la couleur de peau, la façon de parler, de s’habiller, de choisir ses amis, etc. Hélas, c’était courant, et Andrea en avait subit les conséquences étant petite lorsqu’elle était arrivée à Poudlard, à sa première année. Au début, elle y faisait attention mais après, elle ne faisait plus attention au regard des autres et elle ne changeait pas, au contraire, elle restait comme elle était et en était bien contente aujourd’hui. Il lui arrivait, parfois, de se demander ce qu’elle serait devenue si jamais elle avait fait attention à toutes ces remarques lorsqu’elle était à Poudlard, suivant ses études, jusqu’à sa dernière année. Serait-elle aussi heureuse aujourd’hui ? Aussi endurcie ? Et surtout, serait-elle là où elle était en ce moment, parlant avec une femme qui avait l’air extrêmement gentille, se confiant à des gens qu’elle jugeait de confiance et surtout, étant méfiante lorsqu’il était utile d’être méfiant. Elle ne savait pas ce qui lui faisait dire ça mais Andrea avait cette impression là pour le moment. Elle avait aussi cette impression que Topaze profitait de la vie, elle souriait à tous les plaisirs, qu’ils soient petits ou grands, que lui offrait la vie. Un peu comme elle. Andrea était comme ça la plupart du temps. C’était étrange. Tout le monde la croyait heureuse, elle ne parlait de ses problèmes à personnes, même à son petit ami lorsqu’elle était encore une adolescente. Renfermée ? Non, pas tout à fait mais elle pensait que si elle ne montrait pas l’exemple alors qu’elle faisait tout pour remonter le moral des gens, qu’elle connaissait ou non, ils ne seraient pas heureux en ayant une personne malheureuse devant eux. C’était normal. Non, Andrea n’arrivait jamais à oublier les quelques petits problèmes qu’elle rencontrait, elle les mettait seulement de côté et y repensait quand elle en avait envie. Bizarre ? Non. Logique. Elle était comme ça.

Elle regardait Topaze. Elle venait de lui répondre à sa « demande ». Elle avait l’air contente, heureuse, comme si Andrea réalisait un rêve. Quel rêve ? Non, ce n’était pas une véritable question, elle en savait déjà la réponse. C'était une chose superbe, elle croisait quelqu’un dans la rue, le bousculait et voilà comment ça évoluait. Ce n’était pas comme ça avec tout le monde bien sûr. Hélas. Hélas ? Peut-être pas tout à fait sinon les personnes de confiance comme ça seraient peut-être un peu trop « répandue » et on le monde serait un peu trop différent. Mais qui pourrait vraiment dire ce que serait le monde si il avait été différent ? Si il n’y avait pas eu de bouleversements, pas de guerres, pas d’écoles ou encore tout autre chose ? Personne. On peut savoir une seule chose, les choses seraient différentes et peut-être que la population ne serait plus la même. Les coutumes, les marnières de parler, etc. En parlant de discussion, Andrea fut momentanément interrompue dans ses réflexions par la voix de Topaze qui lui demandait certaines choses, tout en marchant. Andrea hocha aussi la tête lorsque Topaze lui demanda si elle voyait le Big Ben et le Parlement. Oui, elle les voyait. C’était étrange d’habitude, il n’y avait pas des « monuments » de la sorte en Espagne. Tout était si différent. Andrea réfléchit d’abord aux questions qu’elle avait posé pour bien trouver les réponses assez complètes. Une fois fait, Andrea regarda de nouveau Topaze et lui dit.

« Je suis ici depuis que je suis sortie de Poudlard. En fait, je suis rentrée chez moi et j’ai vécu avec mes parents en cherchant du travail mais j’étais trop jeune pour avoir quoi que ce soit niveau travail. J’ai donc cherché du travail puis je suis revenue à Londres et j’ai trouvé un petit appartement. J’ai postulé pour le post d’Infirmière à Poudlard mais j’étais presque sûre qu’il y avait déjà quelqu’un alors j’ai postulé en même temps, pour le post d’Infirmière à Sainte Mangouste. Donc ça ne fait pas vraiment longtemps, enfin. Peut-être deux ou trois ans. Mon travail ne me prend pas trop de temps, je dois dire que j’ai beaucoup de temps à moi et j’en profite pour chanter, dessiner ou trouver une toute autre occupation. Je n’ai jamais pris le temps de sortir pour me promener, un peu de peur que l’on me trouve un peu étrange lorsque je parle. Et puis, j’ai toujours un peu peur de me perdre. »

Andrea parlait sans se retenir. Elle disait tout sincèrement sans cacher quoi que ce soit, elle avait l’impression qu’elle pourrait faire confiance à Topaze. Pourquoi cette impression ? Elle n’en savait rien, juste son « sixième sens » comme on peut le dire. C’était étrange mais en même temps, ça lui plaisait. En fait, ce n’était pas tout à fait une rencontre puisqu’elle connaissait Topaze de vue. Il lui semblait également qu’elle avait beaucoup changé. Pas au niveau du physique, au niveau du comportement. Peut-être un comportement plus mature. A vrai dire, elle ne savait pas trop en quoi elle avait changé, elle ne lui avait pas parlé lorsqu’elle n’était qu’une adolescente donc il lui était presque impossible de voir en quoi elle avait changé. De vue, plus jeune, elle avait l’air moins sage, ici, elle avait l’air d’une femme sage et réfléchie. Mais il était trop tôt pour « juger » ou dire quoi que ce soit sur ça. Au temps de faire son œuvre à ce sujet.

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