Le premier rp," Un rapport attendu" (LIBRE)

Ce n'était pas dans les habitudes de Jade... a vrai dire, depuis la disparition d'Heinrich, le parrain de ses enfants, la jeune comtesse avait perdu toute habitude concernant les mangemorts. Certes, elle en était toujours. Mais depuis peu, elle avait préféré rejoindre sa demeure familiale en Irelande pour un temps et s'occuper de sa descendance et laisser un peu le mausolée qu'elle aimait tant.

Cependant, il y a un mois de cela, un certain Charles Oxenford l'avait recontactée, se plaçant de lui même à la tête du clan de la marque noire et lui avait demandé de le rejoindre à nouveau. Depuis le temps qu'elle était au service des mangemorts, la jeune femme avait eu bien des ambitions de pouvoir et de destructions. Mais depuis la naissance de ses jumeaux, fils du célèbre phoenix noir, la comtesse aspirait à une vie plus tranquile. Elle se sentait moins l'envie de contrôler et de diriger mais de davantage faire profiter de son savoir faire à ses confrères de l'ombre. Le rôle de conseillère, d'éminence grise l'attirait maintenant bien plus que celui de chef. car après tout l'on connait l'un mais pas l'autre et les deux sont indispensable pour que les choses fonctionnent.

La belle brune au teint de porcelaine venait de transplaner devant la porte de leur repère. Son Maître, Monsieur Oxenford, qu'elle connaissait de renommée, l'avait faite mander au rapport. Vêtue comme à son habitude d'une élégante robe de velour blanche et d'une cape de la même paleur, elle frappa d'un point sûr mais discret. L'attente ne se fit pas longue. En effet, à peine eut elle le temps de rabaisser son bras le long de sa hanche que la porte s'ouvrit. Le chef en personne venait de lui ouvrir.

Aussitôt Jade, parfaite de bons reflexes et d'une soumission respectueuse sans égale, s'agenouilla devant son nouveau maître.

- Bonsoir maître, Vous m'avez faite mander?!

La tête baissée et ses grands yeux bleus de givre tournés vers le sol, elle attendait de toute sa patience qu'on lui demande de se relever et d'entrer afin de faire son rapport. Il était claire d'une chose, après ce qu'elle allait lui annoncer, elle espérait qu'au moins il lui propose une place auprès de lui digne de ce nom.

La Magie Noire attirait un public hétéroclite et divers. En plus ça dépendait fortement des degrés de ladite magie noire. N’importe quel plouc pouvait se vanter de connaître l’endoloris cependant seuls certains savaient s’en servir avec assez de raffinement pour briser le corps et l’esprit, infliger une torture psychologique telle, qu'immanquablement, sans aucun doute, la cible vacillait, s’écroulait, puis mourrait de désespoir et de douleur. N’importe quel abruti pouvait se vanter de manipuler sa baguette pour créer des lames d’air, seuls certains savaient les rendre tranchantes comme l’acier et douloureuses comme la brûlure d’un fer incandescent. Un groupe en particulier pouvait se targuer de rassembler les plus puissants des mages noir, de disposer du plus grand rassemblement de talent, de sadisme, et de malfaisance. Ce groupe c’était – comme vous l’avez sûrement devinés si vous êtes un peu attentifs -, bien sûr, les mangemorts.

Même parmi les mangemorts il y avait beaucoup de types de gens différents. Dans l’échelon le moins important il y avait tout les soudards qui ne suivaient ni par conviction ni par dévotion, simplement parce qu’ils aimaient faire souffrir et prendre l’ascendant sur les faibles. Ensuite venaient tout ceux qui étaient là par haine des moldus et des sang de bourbes uniquement. Bien sûr avoir cette haine c’était un facteur favorisant pour entrer chez les mangemorts, par contre y être uniquement parce qu’on n’aimait pas les sans-pouvoirs ça c’était fâcheux. Fâcheux parce qu’on ne pouvait pas être vraiment sûr de leur loyauté au Maître, qui se devait de prendre des décisions sur tout les plans et pas seulement contre les moldus. Une autre variété de mangemorts était celle qui souhaitait obtenir le pouvoir, et, éventuellement, devenir Maître à la place du Maître. Ils n’étaient pas très dangereux tant qu’on savait les contrôler, au contraire. Ils venaient pour la plupart de familles aristocratiques et étaient un apport précieux, tant sur le plan financier qu’au niveau des connaissances.

Oxenford pensait à tout cela en voyant la lourde porte s’ouvrir. Il se souvenait des mois plus tôt, franchissant cette porte, s’agenouillant devant Heinrish Mustang. Lui jurant fidélité. Recevant la marque… Et la douleur qui en avait résulté… Il eut un frisson de plaisir et de malaise mêlés. Ensuite il vit arriver Jade de Crystal, comme il l’avait ordonné. Il se permit une réflexion de quelques secondes, laissant planer le silence – cela ajouterait de l’effet aux paroles de Charles Oxenford, lequel, habile politicien, le savait bien. Jade de Crystal était une proche de l’ancien Maître, Mustang. Ce dernier avait été le parrain de ses enfants ce qui n’était pas rien, en plus elle disposait d’une fortune et d’une puissance magique considérable. Dangereuse sans aucun doute, à surveiller. Elle allait peut être tenter d’influer ou de le manipuler. Peu importe, Charles Oxenford serait, comme toujours, vigilant. Le Maître promena son regard sur sa – relativement, sans doute – fidèle. Elle pouvait bien croire qu’il admirait sa beauté – indéniable, certes – mais en fait il regardait surtout si elle ne dissimulait pas une arme blanche quelconque.

Car Charles connaissait les talents d’escrimeuse de Jade. Il était assez circonspect à ce sujet, bien sûr c’était une arme utile et les mangemorts étaient des armes vivantes, cela dit être aussi versée dans un art si peu sorcier… C’était presque malsain surtout pour une mage noire. Ladite mage subit cette fois un regard non plus scrutateur mais inquisiteur. Oxenford ne savait pas si elle verrait la différence mais de toute façon peu importe, il l’avait fait venir pour écouter son rapport, non point pour connaître ses états d’âme – ce dont le Maître se souciait peu tant que ça ne prenait pas des proportions de mutinerie. Il s’apprêta à parler, après ces cent vingt secondes de silence sépulcral et angoissant, quand il prit la parole ce fut d’une voix douce qui tranchait étrangement avec son expression faciale et sa position – assis sur un fauteuil-trône surélevé, regardant son interlocutrice de haut.

- Bonjour, Jade. Je suis ravi pour l’heureux événement qui est survenu, des jumeaux c’est si rare. J’espère qu’ils deviendront de bons mangemorts, comme leur mère, j’ai raison n’est ce pas ? Mais ce n’est pas pour cela que tu es ici. Je veux que tu me parles de tes contacts dans notre bonne vieille aristocratie anglaise. Sont ils nombreux à être intéressés par la Marque ? Combien seraient prêt à devenir des nôtres ?