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| Les contemplations [PV Lord Ulferic] | |
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Abigaëll Invité
| Sujet: Les contemplations [PV Lord Ulferic] Dim 2 Juil 2006 - 14:27 | |
| Driiiiing! La sonnerie qui marquait la fin des cours pour la journée retentit dans la classe de botanique alors que le professeur était encore en train d'expliquer les propriétés de la plante de mandragore aux cinquièmes années. Abbi la regardait avec attention, assimilant chacune des informations avec beaucoup d'intérêt, elle avait toujours bien apprécié cette matière."Alors la racine de mandragore....bon eh bien, vous pouvez sortir, nous continuerons au prochain cours...bonne fin de journée" s'exclama avec entrain le professeur Khâlina Liimatainen.La Serdaigle regarda les autres élèves ranger leurs affaires tout en discutant de choses et d'autre...Au bout de quelques minutes il ne restait plus qu'elle dans la salle...Même l'enseignante était partie, jetant un coup d'oeil intrigué à la sorcière quand elle ferma la porte de la serre derrière elle. L'hiver était plus froid que jamais, et quand on levait le nez, on pouvait voir le haut plafond vitré de la pièce recouvert d'un épais manteau blanc. Contrairement au dehors, à l'intérieur, la chaleur en était presque étouffante, vrai microclimat des tropiques, ce qui était à vrai dire tout à fait normal dans un tel endroit. Entre la multitude de perceptions, une jeune fille avec de longs cheveux bruns qui lui tombaient dans le dos, était donc restée assise devant un vieil établi en bois sombre, face à ses instruments et quelques petites fleurs blanches moldues qu'on appelait pâquerettes qui étaient utilisées dans la leçon du moment .Abbi n'avait pas envie de quitter cet endroit... La serdaigle portait l'uniforme traditionnelle de Poudlard et avait décidé de se cloîtrer dans les serres qui était un endroit extrêmement calme à cette heure de la journée. Ses camarades devaient sûrement être en train de se prélasser près d'un feu de cheminée dans la salle commune, ou alors, pour les plus téméraires, s'amuser comme des enfants dans la neige. Elle sortit un petit cahier violet ainsi qu'une plume usagée et l'ouvrit à peu près vers le milieu. C'était là qu'elle marquait tout ce qui lui passait dans la tête, une sorte de journal à pensées qu'elle tenait le plus régulièrement possible.*D'agréables et de diverses senteurs, de couleurs vives, douces, tristes ou même parfois dégoûtantes...Véritables métropoles pour les insectes de l'école, telles étaient, sont et seront toujours les splendides serres de Poudlard...végétation foisonnante, luxuriante...Envie de gagner de l'espace, mais à la fois cloîtrées dans leur bac...Vouloir toucher le soleil pour s'épanouir, mais rester enracinées dans la terre qui nous a vu naître...La vie est apparemment un immense paradoxe...La mort, la vie, le bien, le mal, le blanc le noir...Tout a un contraire...C'est l'équilibre naturel...*On disait souvent à la jeune fille qu'elle avait tendance à trop réfléchir, à se prendre beaucoup trop la tête...Mais elle, elle aimait rester dans cet univers qu'elle se créait...Uniquement rêver et penser...tels étaient actuellement ses mots d'ordre, ses seules envies... Le silence régnait en maître, seul le grattement de sa plume sur le papier faisait un petit bruit régulier qu'Abbi aimait particulièrement. Elle leva un instant la tête, et s'aperçut qu'un papillon était en train de voler de fleurs et fleurs.*Un papillon!? À cette époque de l'année? Mais...c'est impossible...après tout il ne faut pas chercher à comprendre! il est là...tant mieux...Le bonheur...C'est un peu comme un papillon...Il vole de végétal en végétal...Il revient...Il s'en va...Et n'est qu'éphémère...*La sorcière reprit sa plume et décida de revenir à son sujet de concentration initial...Décidément un de ses grands défauts était vraiment de se laisser déborder par tout et n'importe quoi...*L'optimisme, le pessimisme...Le bonheur, la tristesse...Certaines personnes se battent toute leur vie, dans l'espoir d'un monde plus uniforme, mais malheureusement, ou heureusement d'ailleurs, tout est fait en faveur de l'opposition et de la diversité...Et même avec tout le mal qu'on peut se donner, cela restera comme ça!*Elle regarda ce qu'elle venait d'écrire et se mit à sourire bêtement. Elle se leva et décida d'aller faire un tour pour se dégourdir les papattes. Elle passa dans l'allée principale et y admira les nombreuses espèces de fleurs. Evidement, elle n'en connaissait pas même la moitié, n'étant qu'en cinquième année. Même si aucune de ses oeuvres naturelles ne se ressemblait, elles avaient pour point commun la magnificence. Elle marcha ainsi plusieurs minutes, s'arrêtant parfois pour regarder une fleur en particulier...Arrivée tout au bout, son regard fut attirée par une plante qui était totalement en rupture par rapport aux autres...Elle mesurait environ deux mètres et n'avait aucune feuille...Elle était composée uniquement d'une immense tige et d'une corolle rouge..."Tiens... en voila une drôle de plante!" s'exclama-t-elle.Elle se mit sur la pointe des pieds et attrapa le haut du végétal pour pouvoir le sentir. Quand elle porta la fleur à son nez, elle trouva l'odeur fort agréable...très délicate...Aussi un peu assommante...La sorcière se sentit doucement partir, sa vue se brouilla et elle avait la sensation de ne plus rien contrôler...Quelques secondes plus tard la Serdaigle tombait par terre dans un léger sommeil.PS titre inspiré d'un receuil de V. Hugo et désolée pour le bruitage du début XD
Dernière édition par le Jeu 13 Juil 2006 - 12:19, édité 1 fois |
| | | Lord Ulf Invité
| Sujet: Re: Les contemplations [PV Lord Ulferic] Mar 11 Juil 2006 - 11:43 | |
| A la même seconde, et quelques centaines de mètres plus loin, un papillon assez en avance faisait une étrange rencontre. Ennivré par la volonté de découvrir les joies du vol, il parcourut les airs dans d'impressionantes accrobaties ne se souciant guère de se fixer une destination et n'ayant pour seul but que de profiter de ces quelques minutes de pur plaisir avant de rechercher la compagne de ses rêves, sûrement la seule qu'il n'aurait jamais. Cependant, le lépidoptère dans sa hâte n'avait pas tenu compte de l'énergie qu'il possédait, ni de la température hivernale, et alors qu'il commençait à s'en appercevoir, il sentit le froid engourdir ses ailes diaphanes, et son vol gracieux se transforma en une chute à peine ralentie par ses mouvements desespérés. Voyant le sol enneigé se rapprocher de lui à une vitesse trop élevée pour lui permettre de s'en tirer indemme, l'insecte inclina ses ailes dans un dernier sursaut d'énergie, en direction d'une tâche se découpant dans le manteau immaculé, puis son corps s'immobilisa dans un repos éternel ... Du moins c'est ainsi qu'il en aurait été, si la Providence n'en avait pas décidé autrement. La fragile envelloppe percuta en douceur une forme étrange, et se retrouva piégé dans un amas de tissus entièrement noir. La chaleur qui s'en dégageait raviva l'étincelle de vie qui achevait de s'éteindre, et l'énergie innonda le papillon qui frémit avant de battre ses ailes à une vitesse endiablée, sortant de sa torpeur, et éveillant le jeune homme sur lequel s'était éffondré l'insecte. Lentement, Ulferic ouvrit les yeux, et avisant l'ailé, saisit prudemment ses ailes pour ne pas les abîmer et les sentit vibrer sous ses doigts. Après avoir examiné le papillon au réveil précoce, il le regarda s'envoler, projetant des myriades de couleurs autour de lui, comme si elles se refletaient sur la neige. Le chevalier en profita pour se lever, en faisant craquer les jointures de ses doigts, après quoi il laissa échapper un grognement en appercevant son carnet tombé dans la neige.
=Ulferic= Il va falloir que je fasse plus attention la prochaine fois ...Un jour je vais finir par me retrouver enseveli sous la neige pour m'être endormi.Une véritable marmotte ...J'ai l'impression d'avoir vécu des siècles parfois, pour m'assoupir ainsi ...
Ce bref réquisitoire contre sa propre personne, Ulferic regarda autour de lui, et vit que la neige commençait à perdre du terrain par endroits, ce qui expliquait en partie l'apparition du lépidoptère. Se dirigeant vers le Lac, il se passa un peu d'eau glacée sur le visage, savourant le contact de cette eau bénéfique et revitalisante sur sa peau. Il se demandait combien d'autres animaux étaient sortis de leur hibernation, et comment ils allaient pouvoir s'en sortir par ce climat. Pendant qu'il se faisait cette réflexion, il se mit en quête d'éventuels animaux, mais n'en vit aucun. Perplexe, il tenta de retrouver le papillon, avant de sourire:
=Ulferic= Allons bon, ce n'est qu'un papillon, et ce n'est pas mon affaire ...Que m'importe sa survie, la Nature sait bien ce qu'elle fait ...
†Ghostly_Knight† Et bien, j'ai vraiment cru que tu allais partir à la chasse ...A la recherche du papillon perdu, voyez vous ça! Fais attention à toi, ou tu vas devenir humain. Tu sais, au lieu de t'émerveiller de ce "miracle", tu devrais réfléchir et faire fonctionner ton cerveau. Regarde, j'ai une explication toute rationnelle à te fournir, et elle est plus simple que tout ce que tu pourrais trouver.
Ecartant les railleries sarcastiques de son partenaire d'un revers de la main, il écouta la suite de son propos, avant de tenter trouver cette explication. Son manque de vivacité le frappa alors, et il se maudit presque, lui qui était d'habitude plus enclin à la réflexion qu'à l'action.
=Ulferic= Mais bien sûr! Les Serres de Botanique ...L'idiot que je fais! la température y est sans cesse idéale, et l'insecte s'en sera échappé. Allons voir si tu veux bien, Jikeï.
N'attendant pas d'avoir reçu la réponse, le jeune homme se dirigea vers le lieu-dit, et s'arrêta en vue des imposantes structures en verre. Devant lui, une jeune fille était allongée sur le sol enneigé. Elle dormait d'un profond sommeil, et Ulferic sourit en reconnaissant Abbi:
=Ulferic= Il semblerait que je ne sois pas le seul à m'être fait surprendre par Morphée ...N'est-ce pas Jikeï? Il vaudrait mieux que je la ramène, où elle va mourir de froid ...
†Ghostly_Knight† Arrête de m'appeler comme ça, et laisse là ici, ça lui apprendra à tomber dans un piège aussi flagrant ...Regarde cette plante: je ne me rappelle plus de son véritable nom, mais on la surnomme l'Agent de Morphée ...Non sans raison d'ailleurs. Et puis elle ne va pas mourir, elle va se réveiller quand il fera trop froid. Elle sera juste plus ankylosée que si elle s'était mesurée au Saule Cogneur, et elle sera plus prudente à l'avenir.
=Ulferic= Mais c'est une pauvre fille, et en détresse qui plus est. Seriez-vous si lâche et égoïste pour agir en contresens de notre Code de l'Honneur, Mr Knight?
Devant son silence, Ulferic compris qu'il avait gagné, et il souleva la jeune fille dans ses bras, s'étonnant de sa légéreté. Elle semblait fragile ainsi, et le chevalier se surprit à la comparer à une brindille qu'il pourrait briser par inadvertance. Redoublant d'attention, il l'emmena vers la chaleur agréable du château où elle serait bien mieux. Il sourit en pensant à ce que lui ferait Arias s'il arrivait la moindre chose à sa compagne. Un instant, il la sentit frémir, et il crut qu'elle se réveillait, mais la torpeur provoquée par la plante était profonde, et elle resta immobile quelques secondes plus tard. Après une dizaine de minutes, ils arrivèrent dans la Forêt, Ulferic ayant décidé de faire une halte pour la réveiller, s'inquiètant de son état de santé.
=Ulferic= Abbi? Abbi, c'est moi, Ulferic. Réveillez-vous. |
| | | Abigaëll Invité
| Sujet: Re: Les contemplations [PV Lord Ulferic] Sam 15 Juil 2006 - 14:48 | |
| C'était le néant, tout était absolument noir dans cet esprit si perturbé...Soudain une voix surgit de nulle part...Une voix que la jeune fille avait déjà entendu il y a un moment...Une voix d'homme...Inquiète...Agacée...Peut être même amusée...Cette intonation...Abbi la reconnaissait, il s'agissait de Lord Ulferic Dascythe...Il lui demandait de se réveiller...La voix parut alors de moins en moins lointaine, c'était un peu comme un effet d'écho inversé...Soudain Abbi ouvrit brusquement les yeux et se redressa tout aussi vite, quelques gouttes de sueurs perlant sur son front. Elle souffla un peu et regarda autour d'elle pour voir où elle était, elle n'avait pas encore vraiment fait attention à Ulferic qui se tenait toujours près d'elle. Tout autour, soutenant les cieux de leurs branches, des dizaines d'arbres, Abbi comprit qu'elle n'était plus dans les serres mais dans la forêt avoisinante. Elle se frotta les yeux et vit la silhouette sombre de l'ami d'Arias."Ulferic?...C'est...c'est bien vous?" demanda bêtement Abbi.La sorcière n'attendait pas spécialement de réponse de la part de Lord Ulferic, car sa question était vraiment stupide étant donné qu'elle était sure que c'était bien lui. En effet aucune autre personne n'était capable de dégager autant de mystère et de sagesse. Abbi ne connaissait que lui qui avait cette aura si particulière...La sorcière aurait pu employer foule d'adjectifs pour la qualifier...Enigmatique, profonde, romantique, subtile, voilée, ténébreuse, augurale ou tout simplement insaisissable...Tant de mots qui ne s'attribuaient qu'à un seul être, Ghostly_Knight ou Lord Ulferic Dascythe.*Je ne suis décidément vraiment pas dégourdie...*"Que faisons nous ici?...N'étais je point aux serres il y a peu de temps?" interrogea de nouveau la jeune fille.La vue de la Serdaigle commença à tourner légèrement...Elle posa une main moite sur son front et ferma un instant les yeux, tentant de se remettre en mémoire ce qui lui était arrivé. Elle se souvenait le cours de botanique...la mandragore...le professeur qui la regarde et s'en va...son tour dans les serres...le papillon...les plantes...la fleur...et...trou noir... Il n'y avait rien à faire, Abbi ne se rappelait pas ce qu'il lui était arrivé après avoir porter à son nez le végétal rouge à l'odeur si agréable... Pour ajouter un petit plus à sa malchance, la sorcière commençait à avoir sérieusement mal au crâne. Un petit craquement se fit entendre dans les profondeurs de la forêt, certainement un animal, elle eut alors l'impression que le bruit avait été très amplifié...Quelle désagréable sensation!"Ulferic! C'est horrible ce qu'il se passe dans ma tête!" dit elle en plissant les yeux, étant à peu près sure que l'homme à côté d'elle comprendrait...Abbi parlait-elle seulement de cette douleur physique…N'y avait-il pas aussi dans son propos une souffrance psychique...Il s'opérait tant de changements chez elle ces derniers temps...La Serdaigle s'en rendait compte elle même... La jeune fille ne dit plus mot pendant quelques minutes, essayant de réveiller un peu son esprit encore tout nébuleux, puis elle rouvrit lentement les yeux, tenta de se lever mais préféra finalement rester par terre, ayant peur d'avoir de nouveaux vertiges.*Il ne manquerait plus que je lui refasse le coup de l'endormie...Mais...Pourquoi un individu aussi charismatique que lui peut bien se préoccuper d'une fille aussi...secondaire que moi* pensa-t-elle tout en fronçant les sourcils...Cette moue donnait un effet très discordant au visage si fin de la sorcière.Sans doute avait -il eut un pitié d'elle...Cela agaçait un peu Abbi, mais elle lui devait à la fois une fière chandelle, ce qui apaisait quelque peu cette mauvaise rancoeur...Abbi avait aussi un peu honte de penser de la sorte...Puis réalisant qu'elle devenait un tantinet acariâtre, elle décida de se reprendre et adressa un timide sourire à Ulferic...Elle pensa soudain qu'elle ne lui avait quasiment jamais adressé la parole, mais elle le connaissait tout de même bien, Arias lui ayant parlé longuement de lui...Que de louanges! Et il est vrai qu'Abbi avait très envie de faire sa connaissance, discuter un peu avec lui et pouvoir ainsi se forger et faire évoluer son opinion... La sorcière avait toujours été fataliste, et elle avait là une raison de ne pas changer sa vision des choses car finalement le hasard malheureux avait amené Ulferic à elle...Même si une fois de plus elle était passée pour une cruche."Aussi insolite cette rencontre soit-elle, je suis très heureuse de pouvoir enfin vous connaître mieux..." dit-elle en adressant un rayonnant sourire à l'homme si enténébré.Abbi fixa ses yeux noirs un instant, tentant de lui faire ressentir toute sa sympathie et son emballement, puis posa ensuite son regard bleu sur un vieil ami...Le petit papillon qui avait croisé son chemin plus tôt était posé sur une brindille tout près des deux individus. Ses chétives ailes jaunes contrastant avec l'atmosphère froide et obscure de la forêt.HJ pardonne moi Vincent si j'ai répondu trop vite j'espère que ça te plaira quand même ze suis qu'une poire |
| | | Lord Ulf Invité
| Sujet: Re: Les contemplations [PV Lord Ulferic] Sam 22 Juil 2006 - 17:14 | |
| Ulferic tentait de tirer l'esprit de la jeune fille hors des limbes du Néant depuis déjà plusieurs minutes, sans succès. Ses paroles ne semblant guère avoir d'effet, il avait commencé à s'inquiéter pour l'état de l'élève. Que faire? Il fallait qu'il la réveille ou le froid menacerait de l'enserrer dans son étreinte glacée. En pensant à la température, il regarda autour de lui: de la neige à perte de vue: il n'était pas étonnant par conséquent qu'elle ne se réveille pas. Enfin, c'est ce qu'il semblait. Avisant un carré d'herbe plus épargné par le manteau blanc, il sortit sa baguette, et tenta d'allumer un feu:
Incendio!
Un crépitement jaillit, et un trait de lumière écarlate fusa en direction de la cible, mais Ulferic était trop nerveux, et la baguette comme douée d'une conscience refusait d'obéir à son maître sans qu'il soit conscient de chacune de ses décisions. Rageant tandis qu'il s'acharnait à vouloir allumer un feu, il entendit une voix sarcastique terriblement familière dans son esprit:
†Ghostly_Knight† On ne t'a jamais dit que pour faire un feu, il fallait du bois et de préférence, sec? Les magiciens de nos jours ...Incapables de se servir de leurs mains délicates et plus douces que la peau d'un nouveau-né, et moi qui pensais que tu serais différent!
Pour toute réponse, le sorcier rangea sa baguette, et la colère se mêlant à son inquiétude, il regarda l'herbe qu'il avait essayé d'enflammer: il n'avait réussi qu'à faire s'évaporer un peu d'eau et brûler quelques brins. Ses yeux brillèrent un instant d'une lueur incandescente, et un mot de pouvoir franchit ses lèvres:
Ignus!
De majestueuses flammes se mirent à danser au milieu de la neige, qui au grand étonnement d'un éventuel sorcier qui aurait vu la scène, ne fondait ni n'était gênée par la présence du feu ronflant. La neige et le Feu cohabitaient en un juste équilibre.
†Ghostly_Knight† C'est vrai que c'est une autre solution ...
Satisfait par le résultat, Ulferic se retourna vers Abbi, et lui pris le pouls. Il battait irrégulièrement, mais rien d'alarmant. Sa respiration était légèrement saccadée, comme si elle était en proie à une rêve peu agréable. Ecartant une mèche de cheveux qui cachait son visage, il constata avec surprise que ses traits étaient calmes, et son visage était particulièrement serein durant le sommeil. Elle ne ressemblait pas le moins du monde à la malheureuse petite fille dont elle donnait souvent l'image par son caractère assez défaitiste et maladroit. Ulferic était assis aux côtés d'une jeune fille en passe de devenir une femme, et nul doute n'était permis. A cette pensée, il tourna son regard vers l'horizon, se demandant ce que lui aurait fait son ami s'il était présent. Même s'il ne faisait qu'aider une jeune fille, Arias était très jaloux, et Ulferic le voyait bien écumant de rage. Il sourit avant de reporter son attention sur la jeune sorcière: =Ulferic=Abbi, allez il faut se réveiller maintenant.
C'était le néant, tout était absolument noir dans cet esprit si perturbé...Soudain une voix surgit de nulle part...Une voix que la jeune fille avait déjà entendu il y a un moment...Une voix d'homme...Inquiète...Agacée...Peut être même amusée...Cette intonation...Abbi la reconnaissait, il s'agissait de Lord Ulferic Dascythe...Il lui demandait de se réveiller...La voix parut alors de moins en moins lointaine, c'était un peu comme un effet d'écho inversé...Soudain Abbi ouvrit brusquement les yeux et se redressa tout aussi vite, quelques gouttes de sueurs perlant sur son front. Elle souffla un peu et regarda autour d'elle pour voir où elle était, elle n'avait pas encore vraiment fait attention à Ulferic qui se tenait toujours près d'elle. Tout autour, soutenant les cieux de leurs branches, des dizaines d'arbres, Abbi comprit qu'elle n'était plus dans les serres mais dans la forêt avoisinante. Elle se frotta les yeux et vit la silhouette sombre de l'ami d'Arias.
"Ulferic?...C'est...c'est bien vous?" demanda bêtement Abbi
L'interpellé sourit à la question innocente de la jeune fille, et posa sa main sur son épaule, lui intimant le geste de se détendre. Après un rapide coup d'oeil vers les flammes qui continuaient à s'élever et répandre leur chaleur bienfaitrice, il regarda Abbi, afin de voir si elle était souffrante, la laissant poser ses questions. Ulferic s'apprêtait à lui répondre quand elle se plaignit d'une douleur dans sa tête. Sortant une serviette de sa cape, il essuya la sueur de la sorcière avec le tissu de satin. Le jeune homme ne put s'empêcher d'être amusé par la moue de la fille, et rangeant sa serviette, il ouvrit les lèvres dans l'intention de répondre, mais fut une nouvelle fois empêché. Attendant patiemment, il laissa quelques secondes s'écouler pour être sûr de ne pas être interrompu. Ulferic était un homme mystérieux, et possédait des valeurs morales très rigoureuses, ainsi que le code d'honneur qu'il suivait scrupuleusement. Il parlait peu, et en de rares occasions, préférant se taire plutôt que de s'épancher en tissus de fariboles.
=Ulferic= Pour répondre à votre question, d'aussi loin que je me souvienne je suis bien Ulferic Dascythe, membre de la chambre des Lords, pour vous servir.
Une ironie mordante perçait dans ses propos, mais elle n'était que chaleureuse, visant à détendre la jeune fille. Un éclair de malice brillait dans ses yeux, et sa sympathie en l'occurrence n'était pas feinte, aussi réconfortante que le rougeoiement des flammes immatérielles. =Ulferic= Nous étions bien aux serres mademoiselle, et je pense que cette douleur déplaisante qui vous lance vous le rappellera bien assez. Vous avez par mégarde inhalé le parfum dangereux d'une plante qui ne l'est pas moins. Heureusement, il n'y en avait qu'une dans les environs, sinon, je doute que vous seriez éveillée pour pouvoir en témoigner. Dans l'objectif de chercher des personnes capables de vous prodiguer des soins, je vous ai éloigné, avant de vous fournir les premiers secours en cette clairière.
Avisant la grimace de douleur d'Abbi à ses propos, le sorcier réduit à un murmure sa voix, et reprit:
=Ulferic= Si j'étais vous, je resterai assis et me reposerai, le temps que ces vertiges et ces rumeurs désagréables désemplissent mon esprit. Ah oui, j'éviterai également de sentir les fleurs que je ne connais pas ...D'autant plus que nous sommes dans un monde magique. Ces événements mis-à part, je dois avouer que je suis moi-même assez reconnaissant au Destin d'avoir bien voulu nous faire rencontrer, aussi désagréables soient les conditions de cette rencontre. J'espère que vous n'avez pas trop froid, sinon je puis augmenter l'intensité du feu, ce que vous pouvez faire par vous-même si vous ne souffrez pas trop bien sûr. Une fois que vous irez mieux, je vous propose une petite promenade, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. La vue du Lac m'a toujours été agréable et reposante en mes noires périodes.
*†Ghostly_Knight† L'eau après le feu? Pourquoi pas après tout. Mais si tu pouvais te rapprocher un peu des flammes, que je puisse me laisser envahir par cette chaleur. Ah oui, ne perds pas ton temps avec cette pauvre petite, il y a toujours d'autres choses à faire *
*=Ulferic= Bon, ça suffit Dace, c'est la compagne d'Arias, tu te souviens de lui je suppose. Alors, par amitié pour lui, si ce n'est pour elle, tu peux bien te tenir tranquille un moment, compris?*
Plus content d'avoir enfin été appelé par son véritable nom et parce qu'il s'ennuyait, Dace se tut et laissa Ulferic faire ce qu'il voulait. Celui-ci se retourna vers Abbi et lui sourit, espérant qu'elle ne se pose pas trop de questions pour se silence prolongé. |
| | | Abigaëll Invité
| Sujet: Re: Les contemplations [PV Lord Ulferic] Dim 13 Aoû 2006 - 17:25 | |
| Abigaëlle garda toujours ses yeux bleus sur ceux de son interlocuteur, maintenant les flammes du feu qu'il avait allumé alors qu'elle était encore plongée dans son profond sommeil se reflétaient audacieusement dans les deux abîmes qu'était son regard. Tandis que la sorcière sentait la douce chaleur prendre en amitié ses membres engourdis par le froid et qu'elle contemplait d'un air absent les lumières danser tranquillement elle écouta Lord Ulferic faire le récit de ce qui lui était arrivé depuis que la phrase "la curiosité est un vilain défaut" avait pris tout son sens à ses yeux. Ainsi donc après être tombée dans les pommes il l'avait amenée ici afin de lui "fournir les premiers secours", comme il le disait lui même. Ulferic était donc bien conforme à son image de galant chevalier prêt à secourir la veuve et l'orphelin. Abbi sourit à cette pensée, elle avait toujours apprécié cette image quelque peu stéréotypée, mais sans aucun doute tout à fait plaisante.
"Après cette histoire plutôt...comment dire...insolite...D'après ce que j'ai pu comprendre, dans ce cas je vous dois presque la vie! En ce qui concerne la fleur, comment aurais je pu me douter qu'une école de magie, c'est à dire un lieu avec des élèves de onze ans pour les plus jeunes, puisse garder ce genre de chose dangereuse! Cela devrait être interdit, monde magique ou non...Quoi qu'il en soit, j'ai compris que je ne dois pas fourrer mon nez dans ce qui ne me regarde pas...Cela m'aura au moins servi de leçon!" répondit la jeune femme sur le ton de la plaisanterie.
"Plus sérieusement" reprit-elle "Je vous suis très reconnaissante de ce que vous avez fait pour moi, et sachez que je serais ravie, tout d'abord pour vous renvoyer l'ascenseur comme on dit, mais aussi tout bonnement car vous m'êtes fort sympathique, de vous rendre n'importe quel service."
Abigaëlle détacha ses yeux du visage de l'homme en face d'elle puis regarda l'impressionnante silhouette de Poudlard qui dominait l'étendue blanche qu'était le parc en cette période de l'année. Uniquement les pas de Lord Ulferic troublaient la pureté du paysage qu'offrait l'épais manteau de neige. La Serdaigle avait toujours aimé les paysages d'hiver, c'est pourquoi, même si elle ne se sentait pas encore au mieux de sa forme, elle avait envie de rester dehors et profiter encore un moment de la vue.
"Le feu est parfait mais effectivement moi non plus je n'aurais rien contre une petite promenade, et votre destination sera la mienne. Vous souhaitez vous rendre au lac, dans ce cas nous irons au lac. Moi aussi j'aime beaucoup cette partie de l'école et en cette période de l'année, je trouve qu'il est encore plus magnifique et reposant..." dit-elle calmement et en adressant un regard amical à Lord Ulferic.
Abbi se leva doucement par crainte d'avoir de nouveaux vertiges, enleva la neige qui était restée sur son uniforme et sortit délicatement sa baguette de sa poche intérieur.
"Impervius" murmura-t-elle en pointant l'objet sur elle même.
Une faible lumière dorée sortit du morceau de bois aux propriétés magiques et l'enveloppa l'espace de deux secondes puis la sorcière jeta un regard satisfait à ses vêtements qui n'avaient pas pour autant changés.
"Ainsi je ne serai pas trempée!" s'exclama-t-elle joyeusement, plus à elle même que pour l'homme qui l'accompagnait.
Abbi se retourna vers Lord Ulferic, puis une fois que celui-ci fut à sa hauteur elle commença à marcher à coté de lui. La sorcière regarda ses pieds s'enfoncer dans la neige en faisant un bruit étrange, une sorte de petit craquement...Elle sourit, tout en se disant qu'elle était parfois un peu gamine, puis décidant de se reprendre, elle leva les yeux vers l'horizon et aperçut au loin l'étendue d'argent. Dans quelques minutes les deux individus seraient arrivés. Tout en regardant toujours l'eau, Abigaëlle en eut assez de ce silence et s'exprima en ces termes:
"Ulferic, puis je vous poser une question?" demanda solennellement Abbi. Cependant, fidèle à elle même, l'homme n'eut pas même le temps de prendre une respiration pour répondre que la jeune femme lui exposait l'objet de son interrogation.
"Qu'appelez vous vos moments noirs? Vous devez avoir eu une vie riche et passionnante...Moi aussi pour réfléchir quand ça ne va pas fort, j'aime venir ici, me poser sous un arbre et mettre tout à plat...Ca fait du bien parfois...Il m'arrive souvent d'avoir l'impression de saturer...Et puis je vois les personnes qui ne se soucient de rien...On dirait que pour eux la vie est simple, qu'ils ont une solution évidente à tous les problèmes..."
*Tu recommences à te prendre la tête...Tu recommences à te prendre la tête...*
"Vous savez quoi...Je pense qu'en fait il suffit juste de prendre la vie comme elle vient pour être heureux..." dit-elle doucement.
Tout en continuant d'avancer, Abigaëlle croisa les doigts et donna un coup dans un caillou qui s'était malheureusement trouvé sur le chemin de son pied droit. Un frisson lui parcourut le dos et elle se tourna légèrement afin de pouvoir voir le sorcier qui progressait dans la poudreuse à ses côtés.
"En tout cas, au risque de me répéter, je suis très heureuse de pouvoir faire ce bout de chemin avec vous et de faire un peu mieux votre connaissance...Je n'ai entendu que des propos élogieux à votre égard, à moi de me faire une idée maintenant!" dit elle malicieusement en faisant mine de le dévisager hautainement. |
| | | Lord Ulf Invité
| Sujet: Re: Les contemplations [PV Lord Ulferic] Dim 22 Oct 2006 - 12:45 | |
| Le Feu ...Ulferic fixait avec une intensité presque déconcertante les lueurs rougeoyantes que projetait le foyer sur la neige alentour, l'éclairant d'une lumière rouge orangée. Dans ses yeux et sur la poudreuse immaculée se reflétait la danse des flammes, et la chaleur qui en provenait se répandait, réchauffant les deux compagnons d'infortune. Cette même chaleur touchait les différentes couches d'air, créant un mouvement subtil entre elles, et modifiant la vision, comme si le monde était pris d'une soudaine agitation. C'était ce phénomène qui était à l'origine de ce qu'appelaient les moldus "mirages". Néanmoins, certaines choses ne pouvaient s'expliquer uniquement par des raisonnements scientifiques, tel que les modifications que l'on pouvait voir dans l'apparence d'Ulferic: ses yeux, habituellement noirs et en amandes étaient maintenant fendus, à la manière des félins, et possédaient le même éclat jaune si caractéristique. Ses cheveux semblaient hirsutes et blancs à travers les flammes. Le lapin, tiré hors de son hibernation par la hausse de température frémit à cette vision, et retourna en hâte dans son terrier, essayant sûrement de se convaincre que cette image était due au réveil précoce combiné à l'effet d'optique provoqué par la sérénade enflammée. Et peut-être était-ce réellement le cas après tout. Des souvenirs refirent surface dans l'esprit d'Ulferic, et ces souvenirs n'étaient guères heureux. Comme à chaque fois qu'il contemplait un feu, des images et des sons le harcelaient ...
Le fracas des épées s'entrecroisant, le tonnerre d'un marteau de guerre s'acharnant sur un bouclier, le sifflement mortel d'une flèche se logeant dans les interstices des armures, le déchirement atroce d'une lance traversant les cottes de mailles pour se loger dans la chair, le bruit des corps chutant dans l'herbe ...Mais par dessus tout, les gémissements des blessés, les hurlements des mutilés, et les cris de rage d'une armée en train de charger ... Le regard d'Ulferic se voila, et dans ses yeux brillaient une flamme d'une autre nature que le feu qui brûlait devant lui: Dace se réveillait, revivant les batailles sanglantes qu'il avait livré.
"Après cette histoire plutôt...comment dire...insolite...D'après ce que j'ai pu comprendre, dans ce cas je vous dois presque la vie! En ce qui concerne la fleur, comment aurais je pu me douter qu'une école de magie, c'est à dire un lieu avec des élèves de onze ans pour les plus jeunes, puisse garder ce genre de chose dangereuse! Cela devrait être interdit, monde magique ou non...Quoi qu'il en soit, j'ai compris que je ne dois pas fourrer mon nez dans ce qui ne me regarde pas...Cela m'aura au moins servi de leçon!" répondit la jeune femme sur le ton de la plaisanterie.
†Dace† Nous sommes dans une école de magie fillette, et tout ce qui est magique est dangereux. Crois-tu vraiment que les adultes seront toujours derrière toi pour te dire ce qui est dangereux, ce qu'il ne faut pas faire? Tu as 16 ans petite, tu devrais savoir par toi-même ce qui est dangereux ou pas, et si par malheur tu ne le sais pas, alors tu resteras faible.
Ulferic, en prenant conscience de la prise de parole de Dace, s'empressa de reprendre le contrôle, tirant l'esprit de ce dernier vers l'extérieur de la scène et le cantonnant derrière les murs d'une sorte de geôle intérieure, afin de l'empêcher de causer plus de dégâts qu'il ne venait d'en faire par cette simple intervention. Dans le même temps, son esprit dû chercher en hâte le moyen de rattraper la mégarde de Dace.
=Ulferic= Pardonnez moi Abbi, ce que je voulais dire, c'est que nous sommes dans un monde cruel et acerbe: la Vie y est injuste au possible, aussi ne vous attendez pas à ce que les gens soient toujours avenants et généreux pour vous prévenir de tout ce qui est une source potentielle de danger. Vous pensez vraiment que tout ce qui se trouve de dangereux dans l'enceinte de l'école devrait être interdit? Alors réfléchissez un peu, et dites moi ce que vous pensez de toutes ces expériences et Travaux Pratiques que vous proposent vos professeurs. Ne trouvez-vous pas que l'on devrait les mettre en prison, eux qui vous exposent à des dangers mortels?
Laissant un silence purement rhétorique ponctuer ses propos, Ulferic jeta un regard pour guetter la réaction de son interlocutrice: Elle avait l'air franchement surprise, et même dubitative d'après ce qu'il pouvait en juger. Le sorcier reprit la parole et énonça un argument qu'il espérait convaincant.
=Ulferic= Tenez, prenons un exemple: qui pourrait croire qu'une personne aussi sympathique et talentueuse que votre professeur de botanique prendrait le risque de causer la mort de plusieurs dizaines d'élèves à chaque fois qu'elle présente des pousses de mandragores? Vous devez être au courrant que le cri de celles-ci est instantanément mortel, ou plonge l'élève maladroit dans le coma pour les plus jeunes plantes. Leurs morsures sont assez douloureuses, et les griffes qui terminent leurs membres postérieurs sont empoisonnées. Et pourtant, on continue à les étudier dans les plus jeunes classes de magie ...Pourquoi à votre avis sinon que leur omniprésence dans les fabrications des potions les plus rudimentaires et leur nécessité vaut la peine qu'on prenne un tel risque? Il en est de même pour tout Abbi: la plupart des dangers mérite qu'on les affronte rien que pour l'expérience apportée. Ce n'est qu'en face de cet abyme effrayant que l'on se sent vivre ...
Cette dernière phrase n'était qu'un aveu visant à justifier à lui-même cette prise inconsidérée de risques qui le prenait si souvent maintenant. Son regard se perdit une fois encore au loin, mais cette fois-ci ses yeux se posèrent sur la neige couvrant les branches décharnées des arbres, vision qui sembla apaiser le jeune homme. Puis, comme s'il venait de se souvenir des paroles de remerciements de la jeune élève, Ulferic acquiesça à ses paroles et sourit à l'évocation du terme moldu "ascenseur" (une sorte de boîte métallique mécanisée permettant le déplacement vertical et ce, plus rapidement que sur un escalier). En silence, Ulferic imita la sorcière et se leva, sans prendre la peine d'ôter la neige qui maculait ses vêtements sombres, lui donnant la vague apparence d'un dalmatien en inversé, ce qui devait être assez comique. Pendant qu'Abbi formulait le sortilège d'imperméabilité, Ulferic étouffa le feu avec quelques poignées de neige qui sifflèrent en s'évaporant au contact des braises rougeoyantes, une mince fumée grisâtre s'élevant avant de disparaître. Il se releva et rejoignit la jeune fille tandis que la lueur dorée faiblissait: un bref instant, elle avait l'air d'une apparition angélique, ce qui fit sourire le lord, et frémir Dace. Leurs pas bruissaient en rencontrant la neige, et Ulferic imaginait les traces que leurs semelles laissaient sur le manteau blanc qui recouvrait l'herbe. Nulle autre trace que celles des deux humains ne troublait la virginité de cette Nature quiète et endormie: un désert dénué de vie. Le jeune homme gardait un silence respectueux, admirant la beauté d'un paysage qui différait tellement des villes bruyantes et agitées. Là, le Silence régnait en maître ... Le poète aurait pu rester éternellement à marcher en cet endroit tout en contemplant les contours du Lac qui se dessinaient lentement à l'horizon. Il était désolé que l'élève ne partage pas son avis, sa nervosité grandissant au fur et à mesure que le silence s'appesantissait.
Tout en regardant toujours l'eau, Abigaëlle en eut assez de ce silence et s'exprima en ces termes:
"Ulferic, puis je vous poser une question?" demanda solennellement Abbi. Cependant, fidèle à elle même, l'homme n'eut pas même le temps de prendre une respiration pour répondre que la jeune femme lui exposait l'objet de son interrogation.
"Qu'appelez vous vos moments noirs? Vous devez avoir eu une vie riche et passionnante...Moi aussi pour réfléchir quand ça ne va pas fort, j'aime venir ici, me poser sous un arbre et mettre tout à plat...Ca fait du bien parfois...Il m'arrive souvent d'avoir l'impression de saturer...Et puis je vois les personnes qui ne se soucient de rien...On dirait que pour eux la vie est simple, qu'ils ont une solution évidente à tous les problèmes..."
[L'Homme est un bien étrange animal ...toute une vie durant il peut être timide, égoïste, excentrique, généreux, immature, ou que ne sais-je d'autre. Toute une vie il agira selon le même trait de caractère dominant: le lâche fuira toujours les dangers, l'avare ne donnera jamais le moindre cent ...Puis un jour, tout change. Il suffit d'un événement précis, aussi infime soit-il, pour que tout soit bouleversé. Cela peut être la mort d'un être cher causée par l'étreinte paralysante de la peur, ou l'effondrement d'une centrale dont on a refusé les fonds de réparation provoquant des bugs informatiques et des erreurs de transaction, des faillites. Dès lors, le lâche devient brave et l'avare bienfaiteur.]
L'interpellé fut surpris par la question de la jeune fille, avant de se souvenir qu'il en avait fait mention par mégarde. Maudissant son manque d'attention et ses paroles irréfléchies, il commença à réfléchir à une réponse satisfaisante, avant de comprendre qu'il n'en avait pas. Il ne pouvait expliquer rationnellement ces crises de ténébrerie. Heureusement, sa seconde réplique lui permit de changer de sujet, écartant pour le moment un thème trop sérieux et inhabituel des sujets qu'abordait Abbi.
"Vous savez quoi...Je pense qu'en fait il suffit juste de prendre la vie comme elle vient pour être heureux..." dit-elle doucement.
=Ulferic= Prendre la vie comme elle vient ...C'est une phrase bien facile à prononcer et entendre, mais elle n'a aucun sens. Prendre la vie comme elle vient, qu'est-ce que ça signifie? Qu'il faut laisser venir les évènements s'approcher à l'horizon sans agir? Ainsi donc est-ce là que réside le secret du Bonheur ... Si je comprends bien, prendre la vie comme elle vient impliquerait rester inactif, car c'est bien ce que vous dites? Si un début d'incendie s'annonce, je devrais attendre qu'il vienne et passe son chemin au travers de ma propriété? Au contraire, si une tendre amie que je n'ai pas revue depuis des années m'annonce qu'elle sera de passage dans une ville proche de la mienne, devrais-je attendre qu'elle daigne me rendre visite au lieu de me précipiter à sa rencontre avec un bouquet de lys dans la main? Expliquez-moi Abigaëlle, car je ne vois pas où vous voulez en venir.
S'apercevant qu'il avait fait montre d'une âpreté assez enthousiaste, Ulferic se morigéna, reprenant d'une voix plus calme:
=Ulferic= Veuillez m'excuser Abbi, je suis assez, nerveux en ce moment. Maussade devrai-je ajouter. Mes rech.. Mes occupations me prennent beaucoup de temps et je ne peux pas même m'éclipser deux minutes pour me promener dans mon "garden". Mon esprit doit se contenter de la vue verdoyante à travers ma fenêtre pour s'apaiser. Que dire de plus? J'ai peine à retrouver les lambeaux de mon inspiration essoufflée. Ne pouvant plus soulager mon âme d'une partie de son fardeau, extérioriser certaines ...parties de moi, j'accumule, et vient alors ces crises. Vous vouliez une définition, je vais faire de mon mieux pour être clair. Certains appelle cela des crises de déprime, d'autres des élans de mélancolie, et d'autres encore de la folie furieuse, voire de la démence ...Mes Ténèbres sont tout cela, et pire encore ...Ajoutez à cette liste un homme qui n'en est plus un, un être qui a vécu des vies entières, vu et causé la Mort, ajoutez la Souffrance d'un coeur sombre dont le sang terne a teinté jusqu'à ses habits, et vous aurez un aperçu de ce que sont réellement les Ténèbres d'un être ...
Comme Ulferic achevait de parler, le couple étrange formé par les deux personnages parvenait aux abords du Lac, sortant du couvert des arbres. Bien que la saison soit encore froide, le Soleil brillait, contrastant avec le climat glacial qui régnait une heure auparavant. La température devait approcher les 5°C autour du Lac dont les eaux argentées reflétaient avec la grâce si coutumière du lieu le disque de feu. Le silence accompagna les deux sorciers aux abords d'une crique dont les rochers étaient accueillants et dorés par les rayons lumineux. Restant légèrement en retrait afin de pouvoir contempler la beauté du lieu, le poète laissa errer son regard sur le panorama qui lui était offert. Ce faisant, il écouta la jeune fille lui adresser la parole.
"En tout cas, au risque de me répéter, je suis très heureuse de pouvoir faire ce bout de chemin avec vous et de faire un peu mieux votre connaissance...Je n'ai entendu que des propos élogieux à votre égard, à moi de me faire une idée maintenant!"
Son habituel sourire cloué sur les lèvres, l'interpellé se retourna vers Abbi, et chassant l'éclat funeste de ses yeux, et ses traits, il lui répondit:
=Ulferic= C'est un plaisir tout partagé et réciproque ma chère Abigaëlle. Ce bon Arias m'a tellement parlé de vous que pendant une période, j'ai bien cru qu'il n'avait que ce mot à la bouche. Il semble qu'il n'ait pas totalement perdu la raison, car vous m'êtes également de bonne compagnie. J'espère que vous disposez encore de quelques minutes de libre, pour rester un peu en ces lieux. La vue est agréable d'ici, et je suis las de toujours être seul à admirer des paysages encore vierges de toute nuisance apportée par les activités humaines.
Dégrafant les attaches de sa cape, le chevalier l'étendit sur une parcelle de roche plane afin de la rendre plus confortable, puis d'un geste purement révérencieux, il sourit à celle qui l'accompagnait, lui proposant de s'asseoir en premier.
=Ulferic= Si Mademoiselle daigne bien prendre place, et ne s'offusque pas de l'absence de confort relatif, j'en serai honoré. J'ai dans ma sottise rédhibitoire oublié d'emporter les coussins et les victuailles. Mais sur un mot de vous, j'irai pêcher quelques poissons frétillants de ce Lac qui me semble riche. |
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