Valenna était arrivée au chateau un mois auparavant, comme tous les autres élèves, mais pourtant, elle avait l'impression que c'était la veille, comme si tout s'était déroulé trop vite, un film en accéléré en quelque sorte... Elle montait les escaliers de Poudlard avec les sourcils très légèrement froncés, retraçant ce mois, si plein d'activités : les premiers cours, les balades, les retrouvailles... Pourtant, ses rencontres n'avaient pas été très fructueuses : elle ne s'était fait aucun "nouvel" ami, avait seulement retrouvé les anciens, ou alors s'était enfermé dans un silence distant et solitaire. Elle haussa très légèrement les épaules, tout en pensant que peut-être elle devrait changer d'attitude pour paraître plus ouverte, plus prête à rencontrer des gens agréables... Elle hésita, puis décroisa ses bras, mais se résolut à les mettre dans ses poches.
Autour d'elle, les escaliers s'étendaient sans fin, et de nombreux élèves descendaient, ou montaient, tout en discutaillant sans vraiment d'intérêt, mais avec enthousiasme. Les tableaux murmuraient, et se visitaient gaiement, bien que certains soient sombres, presques "maléfiques". Les rires d'une bande d'élève, en haut de l'escalier, fit ressentir à Valenna sa solitude encore plus durement, et elle eut quelques instants l'envie de se joindre à eux, et de rire tout naturellement. Mais ils lui lancèrent un regard noir, et elle passa devant eux sans s'arrêter. Non pas que la solitude la gênât, mais qu'elle se disait que peut-être autre chose était agréable.
Elle arriva enfin dans la Tour, où elle murmura le mot de passe, pour entrer chez les Serdaigles. Ainsi, pénétrant dans la Salle Commune, elle cessa de remuer ces pensées obscures, et observa plutôt autour d'elle : les quelques canapés et fauteuils s'étendaient, vides, et la cheminée était éteinte. Il était cinq heures et demi de l'après-midi, et le feu s'allumait souvent vers six heures, de lui-même. Avec le temps, Valenna s'était habituée à cette routine, qui à d'autres paraissaient monotone, ou rassurante. Elle vit ce désert, cette absence profonde d'élève, et soupira, mais s'installa sur le canapé, et ferma quelques instants les yeux.
*Ambar Ye Et Ciëlme*
Elle respira profondément, et sourit : elle en venait même à penser en Elfique ! C'était dire qu'elle était amoureuse des oeuvres de Tolkien ! Son visage s'éclaira légèrement à la pensée de ce nom, mais elle resta silencieuse, le regard bienveillant, et ne sachant quoi faire.
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