Le Second volet de notre grande saga est arrivé, bonne lecture à tous
« Honni soit mal qui pense ! »
C’est par cette admonestation, percutante à tout le moins, que s’exprimait ce brave empereur Néron alors qu’il s’en allait dans la chambre à coucher de sa propre sœur….. Bon, l’Histoire n’a pas vocation à tout juger (quoique) et de toute manière de tous les mœurs de cette drôle d’époque celui-ci n’était peut-être, et malheureusement, pas le pire.
« Honni soit mal qui pense » donc, car à la lecture de ce nouveau petit post sur notre magasine préféré (Oui, oui, nous parlons bien de ELLE), qu’on ne vienne pas avec des idées et des critiques comme quoi, volontairement, je m’amuserai à dénigrer partiellement cette aimable feuille de chou. Non, non, vous le savez bien, je m’exerce rigoureusement à une critique objective et sans parti pris en sélectionnant les articles les plus intéressant de ELLE pour vous en faire profiter ; c’est connu, je suis honnête.
Bon, je vous rassure je blague : une fois de plus j’ai été cherché le pire du meilleur (ou le meilleur du pire d’ailleurs ^^) pour mettre en exerce les belles contradictions entre les conseils trouvés dans ELLE et mes propres petites mésaventures. Et c’est pas triste.
Pendant les précédentes vacances (de Noël donc), j’ai eu la chance de tomber sur un « vieux » numéro de ELLE qui traitait de cette problématique ô combien fondamentale sur « pourquoi les hommes sont rigoureusement incapables de dire ce qu’il faut quand il le faut ? »
J’admets, c’est une question douloureuse, et y compris pour nous-même ; nous nous désespérons parfois devant tant d’incompétence de notre part et pourtant nous faisons des efforts. D’ailleurs depuis peu nous nous sommes mis à lire ELLE, afin de nous améliorer : vous voyez, nous y mettons de la bonne volonté
Les journalistes de l’article (oui pour un tel sujet il y en avait 3, plus le psy de service ^^) en tout cas eux ils ont bien compris que la situation devenait franchement désespérante, et d’ailleurs au cas où on en douterait il suffit de lire l’article pour s’en rendre compte.
Dès le départ le ton est en effet donné : ça commence par ce que je synthétise en « la théorie de la supériorité ». Quesako ? Facile : tout le monde sait que les femmes sont supérieures aux hommes (mais si, mais si ! enfin voyons, un peu d’honnêteté tout de même) et cela agace profondément les représentants du sexe opposé (ça c’est nous les gars, essayez de suivre ^^) ; oh évidemment dans notre monde moderne et désormais plus juste, les hommes ont finalement accepté de comprendre que la femme leur est supérieure (jusque là rien à dire, tout est logique). Oui mais voilà, il y a un gros problème : même si les hommes savent que la femme est supérieur (on ne le dira jamais assez
) ils ont du mal à l’accepter ; ce n’est pas de leur faute, explique le psy, c’est un phénomène pseudo-inconscient qui peut se voir comme une développante de la pulsion d’Œdipe (oui moi non j’ai rien compris, mais après tout on est pas l’espèce supérieure, ça doit être normal
).
Ainsi l’homme cherche, inconsciemment sauf pour les quelques honteux individus qui persistent dans l’hérésie de la supériorité masculine devant la féminine, donc l’homme cherche à masquer la supériorité de sa compagne ergo il adopte un mécanisme de défense et cherche à agacer la femme par tout les moyens possibles tout en paraissant parfaitement naturel. Donc, une fois qu’il a bien énervé son amie il a enfin beau jeu de montrer que lui « reste calme et sait se contrôler » et donc que c’est finalement lui l’espèce supérieure.
Tout ça est d’une logique implacable, moi personnellement j’applaudis parce que seul je n’aurais pas trouvé
Rien que cette partie-là de l’article a suffit a déclenché une hilarité sans nom au « Club de la Résistance Masculine » (oui, comme toutes les espèces menacées l’Homme s’est crée sa propre association de défense ; d’ailleurs ça y manque de femmes si vous voulait mon avis
) ; des rires, nombreux certes, mais une fine analyste féminine y aurait sans mal noté le caractère très « forcé » et « jaune ». Comprenez-nous, 2000 ans de stratégie qui tombait en lambeaux, il fallait qu’on fasse comme si ça n’était rien devant pareille humiliation.
La suite de l’article est composé de la multitudes de ces témoignages « vrais » et pertinents qui font que ELLE est si un tellement beau journal et que décidément on a jamais fait mieux. C’en est tellement beau que j’en suis resté ému jusqu’aux larmes, si si si (
)
Je vous livre ça pêle-mêle, selon mon souvenir :
« En 3 ans de vie commune Gérard n’a jamais su utiliser l’aspirateur »
« Je lui parle d’une envie de sortir il me répond qu’il y a le foot à la télé »
« Il m’invite au restaurant et partage l’addition en deux »
« Je téléphone à une amie et il fait la gueule ; j’embrasse sur la joue un de mes copains, il sort une réflexion désagréable ; je lui demande où il veut aller, il me dit d’appeler mes copines ! »
« A la question « tu penses quoi d’un régime ? » j’ai droit à « je te prends rendez-vous chez un diététicien ? » »
« Nous sommes tous les deux seuls, son téléphone sonne, c’est un copain, il demande si il peut passer, réponse : « Mais oui, de toute manière on s’emmerde ! » »
« Je lui dit : « Qui est la femme de ta vie ? », lui : « A part ma mère ? » »
« Nous passons devant un magasin : « oh qu’elles sont jolies ces écharpes ! » « j’ai faim, on rentre ? » »
« Il y a un film extraordinaire ce soir » « ouaip, France-Italie en foot ! »
« Mélanie m’a parlé d’un excellent documentaire » « c’est sur le football ? »
« Où on va ce week-end ? » « Samedi, y’a football ! »
Et ça continue encore et encore
L’histoire aurait pu d’arrêter là mais les journalistes ont tenu à faire leur boulot jusqu’au bout : maintenant que tous les lecteurs&lectrices ont bien pu comprendre l’ampleur du désastre il faut désormais le corriger. Et c’est alors qu’on en vient aux 4 pages de « solutions clé en main », c’est-à-dire tous les trucs que :
1) les hommes devraient savoir
2) les femmes doivent savoir pour ne plus s’énerver et amener leur compagnon vers le droit chemin
3) pour ceux qui savent déjà, une mise à jour est pas à négliger.
Alors moi, personnellement, jusqu’ici je trouvais qu’on avait encore droit à un bel article dans la pure tradition de ELLE, c’est-à-dire l’article « qui répond à des questions qu’on ne se pose pas et qui généralement n’ont rien d’intéressantes ». La supériorité des femmes sur les hommes, ou même des hommes sur les femmes, j’y crois très très moyennement (c’est-à-dire pas du tout) : j’ai connu chez les femmes des personnes extraordinaires d’esprit et d’intelligence comme les pires de toutes les cruches ; coté gars c’est pareil : le pire côtoie le meilleur.
Mais comme dirait mon ami Jean-Marc : « faut pas mourir con ! » (phrase qui est devenu une sorte de cri de ralliement pour faire, comme un seul homme, les pires des conneries sous prétexte que c’est original ; depuis que toute la petite bande qui nous compose est redevenue pratiquement en même temps célibataire nous en sommes à six soirées sous le thème du « faut pas mourir con ! » et en plus on s’est donc mis à délirer avec ELLE. Bon dieu quelle époque
)
J’ai donc décidé de tester les techniques proposées par ELLE : après tout si avec ma prochaine conquête je réussissais à donc éviter les fameuses phrases qui horripilent nos compagnes j’allais peut-être finalement réussir à dépasser ma fameuse limite de « deux semaines » (je vous rassure, j’exagère un peu pour les besoins du texte
).
Et puis, soyons honnête, j’avais le temps, l’occasion, et l’envie. Je recommande aux gars de se livrer à ce petit exercice que je vais donc décrire : même si ça part en catastrophe ce sont tout de même de grands moments garantis (et au bon d’un moment on a aussi désespérément besoin de prendre un peu de recul avec tout ça
)
Un samedi soir, après déjà une rencontre café et toute une après-midi passée ensembles, j’invite la demoiselle à une petite sortie cinéma. ELLE avait écrit noir sur blanc « et par pitié que les hommes comprennent qu’il y a autre choses au cinéma que les films de Sylvester Stallone et de Will Smith », j’ai donc suivi le conseil en sélectionnant le merveilleux film « Il était une fois » (
"Enchanted" pour nos cousins québécois) : ça tombait bien, j’avais envie de le voir en plus.
Muni d’un énorme paquet de pop-corn (Mâdame se moquait comme d’une guigne de son poids, et vu sa silhouette elle pouvait bien manger ce qu’elle voulait), nous prenons donc nos places côtes à côtes. A cause d’un malheureux petit retard de mon accompagnatrice la salle était assez bondée, nous trouvons des places où nous pouvons avec pas mal de chance cela dit car on est au beau milieu, pas trop près.
Hasard des dispositions, ma voisine de droite (la place gauche étant occupée par vous-devinez-qui) se trouve être une fort jolie blondinette, venue avec la bande de copines-copains.
Là vous serez d’accord avec moi, ce n’est tout de même pas ma faute si nous sommes assis comme ça : je n’avais en rien fait exprès d’avoir pour voisine une autre jolie fille, et je ne pouvais pas non plus savoir que le reste de « la bande » allait se pointer et s’asseoir à coté de mon amie, faisant finalement en sorte que nous soyons « noyés » parmi toute la troupe.
J’ai beau eu repassé dans ma tête tout l’article de ELLE, je ne suis en rien rappelé d’un truc qui m’eut évité ça ; bon de toute manière ça n’était pas grave, le film allait commencé dans 5 minutes.
Et puis….. et puis évidemment il y a eu l’ennui technique qui retarda le film de une demi-heure. Un peu sans trop savoir comment je me retrouve à papoter allégrement avec ma voisine de droite, tandis que mon amie commence à tirer la gueule (en fait elle faisait cette tête depuis qu’on s’était assis….) puis s’est mise elle-même à parler avec sa propre voisine laquelle, à ce que j’ai compris, était une amie de ma voisine à moi et qui commençait à parler de ses « qualités » ô combien nombreuses. Ca dure quelques minutes et j’entends alors mon amie prononçait très distinctement la phrase « ah non, on est pas ensembles il m’a juste invitée au cinéma ».
Je ne suis pas idiot, ou simplement naïf à ce point, mais j’admets que je me suis senti un minimum déstabilisé : le ton dont elle a sorti ça était à mi-chemin entre une sorte d’ironie féroce et une indifférente froide. En gros j’ai à peu près compris à ce moment-là que mon amie se mettait
vraiment en colère, simplement parce que j’avais échangé deux trois banalités avec l’autre jeune fille qui m’avait en premier lieu adressé la parole.
Cette dernière a d’ailleurs comme développé une volubilité et une amabilité assez impressionnante à partir de ce moment-là ; impossible de réussir à en placer une, et encore moins de parler à mon amie qui était en train de manger allégrement tout le pop-corn. Je sentais que la soirée était légèrement mal engagée.
Le film est venue me sauver : une formidable et ravissante petite comédie romantique comme on n’en avait pas fait depuis quelques temps ; je remercie avec toute ma ferveur le réalisateur et sa superbe scène de bal qui m’a finalement offert l’accès à la main tant désirée (ça n’avait pas été simple).
(Pour ceux que ça intéresse, oui il y a eu d’autres mains tout au long du film et oui j’ai pendant un petit moment hésité ; désolé, je ne suis pas le gars parfait et quand mon rendez-vous me tire une tête de six pied de long j’en viens à reconsidérer certaines choses).
Le film se termine, et nous avons toujours la main dans la main ; c’est alors qu’on entend la phrase suivante : « hey, on fait une fête chez moi ensuite : venez tous les deux, ce sera super ! », le tout relayé par 3 autres filles de la bande qui ont l’air emballées. Je me suis alors rappelé la phrase de ELLE : « les hommes doivent apprendre à laisser la liberté à leur compagne et à leur demander leur avis avant de toujours prendre des décisions à l’emporte-pièces ».
Bizarrement j’en ai eu marre des conseils de ELLE à ce moment-là, j’ai donc immédiatement répondu : « on est pris ».
Pas eu de réactions sonores de mon amie, par contre j’ai bien senti la pression de sa main dans la mienne. Ouf, merci ELLE ^^
Le reste est assez banal (mes vieux ayant eu la gracieuse idée de me laisser la maison, nous sommes simplement rentrés), mais il y a finalement une anecdote qui vient faire le lien avec ELLE. Nous avons passés plusieurs jours en couple mais très vite (dès le lendemain en fait) j’ai eu droit à un magnifique : « bon et maintenant tu vas me faire le plaisir d’arrêter de draguer les pétasses » (sic)
Bilan : de nouveau célibataire (mais pas à cause de ça) et je retiens finalement ce dernier conseil de ELLE, qui m’a marqué
« Enfin, rappelez-vous que par définition il est tout à fait possible que quelque chose qui vous semble très naturel soit une vrai monstruosité aux yeux de votre compagne ; alors quand elle a la gentillesse de vous le dire pour que vous vous améliorez, faites un effort : taisez-vous et écoutez un peu pour changer. »
Moi j’ai surtout l’impression que la prochaine je veillerai à ce qu’on arrive à l’heure au cinéma, par exemple on me « trompant » d’une heure dans l’horaire du film. Bah quoi, on est pas parfait