Appart' de Topaze & Samuelle

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L’Appartement de Topaze comporte trois pièces, larges et bien éclairées. On entre dans le salon, la plus grande pièce, comprenant un canapé, large et confortable, quelques fauteuils par-ci, par-là, une table basse noire, et une longue bibliothèque couverte de livres désorganisés mais dans un certain équilibre. De grandes fenêtres éclairent le salon, et l’on voit par là le lac du parc de Poudlard. On peut ensuite passer par une porte banalement blanche dans la chambre de Topaze. Là un long lit à baldaquin s’étend, encadré par deux tables de nuit couvertes de livres ainsi que de grigris – une fenêtre. Et une armoire, en bois, qui appartenait à sa mère : sur la gauche de l’armoire, des cintres, où étaient pendus nombre de vêtements, et à droite des tiroirs, qui comprenaient bijoux, porte-bonheurs, souvenirs. Enfin, la salle de bains était spacieuse, avec une toute petite lucarne opaque : une baignoire blanche exhalant la propreté du lieu, un lavabo et des toilettes – ainsi qu’une petite commode où Topaze avait organisé son matériel de toilette nombreux et assorti à ses humeurs variables.

Voilà l’univers où vivait la jeune femme, empli d’un prestigieux calme, et d’une prestance remarquable. Aussi, on trouve partout – sur la bibliothèque, sur la table basse du salon, sur les tables de nuits, dans l’armoire, près de la baignorie, etc. – des signes de vie de Topaze. Des livres, des brochures, des photos, des lettres et des cartes. Elle aime ces souvenirs, et les garde près d’elle comme des êtres aimés.

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Quinte de toux. Violente, intrigante. Un homme, dans les ruelles sombres de Pré-au-Lard, titubait, ivre, devant les yeux épouvantés de Topaze ; elle resserrait son étreinte contre Jared, qui, rapidement transplana. Le Moldu, depuis ce jour, crut aux miracles et aux enchantements, et se passa à jamais de toute boisson, pour reprendre une vie convenable dans laquelle il brilla. Etait-ce un signe d’espoir pour le jeune couple, une promesse de bel avenir ? La sorcière n’y pensait même pas, plongée dans ses pensées, et savourant la présence de l’homme qu’elle chérissait à ses côtés. Il avait nonchalamment accepté de l’accompagner dans son appartement, d’un air si détaché qui ne pouvait être que sincèrement d’accord. En transplanant, ils étaient donc arrivés face au long portail noir de Poudlard, qui était entrouvert par le garde-chasse au moment de son coucher. Topaze fit donc un signe de la main à Jared pour qu’il la suivît et pénétra dans l’enceinte du château avec un mince sourire : il faisait bon de revenir ici, et le froid s’intensifiait en même temps que l’obscurité. Ils seraient bientôt chez elle, au chaud dans son appartement : ce serait agréable, évidemment. Peut-être ne se doutait-elle de rien, ni des mensonges de Jared, ni de ses doutes. L’amour rend aveugle, après tout.

Délivrance ~ Il va bientôt neiger, si ce temps continue. Je suis glacée ! Viens, entrons. Suis-moi.

La Lune éclairait les portes sombres du château, dans lequel Topaze pénétra, suivie de Jared, avant de jeter un long regard vers le hall. Il était seulement éclairé par quelques torches au mur, et ce silence imposant, majestueux, la laissait impressionnée – quelques instants immobile, elle était admirative face à la beauté du lieu, qu’elle ne pouvait pas remarquer quand il était empli d’élèves et de brouhaha. Ensuite, elle fit un signe de la tête à Jared pour lui signifier qu’ils devaient se hâter, et elle s’élança vers des escaliers, qui menaient dans les cachots, près de la maison des Serpentards. Sursautant presque, Topaze se rappela alors que Jared avait sûrement été à Poudlard, et que dans ces cas-là il avait très probablement été à Serpentard ; en tout cas, son caractère semblait devoir l’avoir amené là-bas. Haussant les épaules, la professeur se dit que de toute manière toutes les maisons se valaient et elle n’était pas de celles qui méprisaient les serpentards ou les traîtaient de médisants ; c’étaient souvent des élèves excellents et des personnes fines mais parfois malveillantes.

Passant la main sur son front, Topaze marchait doucement sur les pierres grises et presque recouverte de glace, tant le froid se laissait ressentir – elle prononça rapidement un mot de passe, et entra dans une autre volée d’escaliers, avant d’arriver dans la cuisine. Quatre Elfes de Maison se présentèrent aussitôt sous ses yeux amusés et sympathiques pour lui demander d’une voix grinçante et terriblement aigüe ce que ce couple souhaitait. Avec un clin d’œil envers Jared, elle se tourna vers eux, un large sourire aux lèvres et commença son explication : elle avait besoin qu’un Elfe lui montât un repas pour deux dans ses appartements, dans les hautes tours. Ils lui assurèrent qu’ils n’y avait aucun problème puis s’éclipsèrent en un instant, après les avoir congédié. Aussi, Topaze revint sur ses pas, en faisant un léger signe à Jared, puis emprunta un passage secret – qui ne l’était pour personne d’ailleurs – qui la mena en quelques secondes au septième étage du château. Là, veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas inquiéter les serdaigles, elle rejoignit ses appartements, murmurant un « Alohomora », suivi d’un code secret à peine soufflé sur la serrure. La porte s’ouvrit lentement, et avec un sursaut, Topaze vit que dans le salon, posé sur la table basse, était installé un repas pour deux personnes, avec une longue chandelle entre les deux, ainsi qu’une rose rouge. Avec un sourire, elle bénit en pensée les Elfes, puis invita d’un geste Jared, avant de se sentir soudain embarrassée ; elle espérait que l’appartement ne lui déplairait pas, et s’empressa de lui signaler qu’il pouvait s’installer où bon lui semblait. Sourire.

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La nonchalance, oui… Une nonchalance qui pour une fois, se trouvait totalement dénuée de mal-être, d’un talent de dissimulation de son ressenti évident. Jared ne cachait plus sa joie, tous les tracas de sa vie monotone venaient d’être oubliés. Il venait de mentir, de laisser croire à un avenir bienheureux, sans éprouver la moindre gêne, après coup. Cette gêne… Elle arriverait, pour sûr, mais dans quelques jours, une fois qu’il serait impossible de faire machine arrière. C’est ainsi que fonctionnait Jared. Il se bernait, et ne prenait conscience du mur face à lui, qu’une fois qu’il menaçait de le percuter de plein fouet. Cette fois peut être, le choc serait moins brutal, moins blessant… L’espoir fait vivre.
Toujours est il qu’une fois arrivés face au portail d’entrée de Poudlard, Jared afficha un sourire ébahi. Poudlard… Depuis fort longtemps, ce lieu demeurait le siège des meilleurs évènements de la vie de Jared, comme des pires. En cette soirée, les pires perdaient toute consistance, et seule une nostalgie fugace assaillait l’esprit du jeune homme. Où étaient passés son cynisme et son asociabilité ? Il semblait que le transplanage lui avait lobotomisé le cerveau, au point qu’un autre Jared, épanoui, s’exprimait. Etrange, autant qu’éphémère… Il fallait savourer chaque instant, car il se pouvait qu’il soit le dernier dans cette béatitude, cette innocence de la découverte…
Le hall… Toujours aussi imposant, dans le style architectural le plus raffiné qui soit. Les torches, rougeoyantes et ennivrantes, qui avaient été durant de longs mois les compagnes de Jared, lors de ses excursions à l’extérieur du château. Leur présence le rassurait, en permanence, et donnait une dimension presque mystique au lieu…
Les escaliers, raisonnant de milles manières différentes, et communiquant leur sonorité aux murs adjacents. Leur impulsivité, et l’originalité des situations qu’ils provoquaient… Un coup d’œil vers le sommet du bâtiment, mêlé de curiosité et d’une appréhension contenue, face à un passé des plus paniquants…
Et enfin, la cuisine, aux milles arômes, et aux elfes de maison toujours aussi courtois. Jared n’en avait pas cotoyé depuis fort longtemps. La dernière fois… Oui, la fois où il avait malencontreusement découvert l’entrée de la cuisine. Il n’avait que 12 ans, à cette époque. Accompagné de son acolyte Abyssin, il avait erré dans les couloirs, à la recherche d’on ne sait quoi… Très certainement d’une infraction supplémentaire au règlement… Pris d’une jovialité qui leur était propre, les deux enfants avaient croisé un elfe de maison, auquel ils avaient ordonné de montrer la cuisine… Belle époque… Les souvenirs n’en finissaient pas de se succéder au grès des salles…
Un passage secret… L’un des innombrables méandres de Poudlard, dont l’utilité s’avérait plus que prouvée. Puis, l’arrivée dans un couloir, éclairé de milles chandelles. Jared ne se souvint pas de quelle zone il s’agissait… Trop peu habitué au territoire des Serdaigles, il s’était toujours contenté de l’arpenter pour ses cours journaliers. Une vague de regret le prit alors qu’il s’engouffrait avec Topaze, dans un appartement aux allures plus qu’évocatrices de son ancien dortoir. Des fenêtres imposantes, ainsi qu’une multitudes de livres, éparpillés au grès des étagères… Ainsi, il n’était pas le seul être absorbé par la lecture, quelle qu’elle soit. Un mince sourire satisfait s’afficha sur ses lèvres alors que Topaze lui faisait signe de prendre ses marques, dans l’appartement.
Amusé, le jeune homme s’avança et réussit à lire quelques titres, gravés en lettres d’or sur les reliures des divers ouvrages en présence.

"Sortilèges orientaux."
"La baguette à travers les âges."

La passion n’était que trop évidente, et rendait le lieu presque trop intime, trop centré sur l’esprit de Topaze. Jared lui même n’appréciait pas d’inviter qui que ce soit chez lui, par peur de livrer ses secrets les plus intimes, par l’intermédiaire de ses objets. Preuve de confiance ? Elle était flagrante, le fait même de se poser la question aurait dû indigner Jared. Il lui fallait se rassurer…
Perplexe, l’espace de quelques instants, le jeune homme retrouva sa nonchalance habituelle, avant de jeter un œil sur la table qu’avaient apporté les elfes de maison. Bougie… Rose… Il ne lui en fallut pas plus. Il éclata de rire devant la scène. Les elfes de maison ne changeraient jamais. Ils possédaient un art de compréhension que tout homme devrait leur envier, et se donnaient cœur et âme, même pour la plus futile des tâches. C’était leur force, mais aussi leur faiblesse.
Toujours est il qu’il fallut quelques secondes à Jared pour reprendre ses esprits. Des larmes de rire coulaient le long de ses joues, peut être une preuve supplémentaire, s’il y en avait besoin, qu’elles ne s’exprimaient pas assez souvent.
Puis, son regard se reporta sur Topaze, dont il avait presque oublié la présence, durant cet intermède de redécouverte, et d’euphorie subite. Il lui devait tellement, déjà… Attrapant l’une de ses mains, il lui baisa le front avant de prendre la parole, l’adoration perçant dans son ton…

"Merci de m’emmener dans ton cœur… Aucune rose ne saurait le remplacer à mes yeux, désormais…"

Non loin, une horloge cadençait les secondes, au rythme de « tic-tac », unique manifestation d’une réalité qui tendait à disparaître, aux yeux de Jared.

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Regard. Ils se comprenaient d'un coup d'oeil, aurait dit un narrateur inspiré par le romantisme. Cette histoire pourtant, trop réelle au fond, ne faisait pas qu'intervenir le bonheur : les mensonges de Jared entachaient malgré lui leur soirée, car la condamnant à une pure dissimulation de la vérité, qui entraînerait une retombée trop violente. Cependant, il était si compréhensible qu'il ne voulait s'exprimer : il cherchait à goûter le bonheur, à frôler des doigs la béatitude. Etait-ce une attitude vraiment répréhensible? Sûrement. Pourtant, comment aurait-on pu l'accuser? Indulgence. Les yeux plein d'amour, Topaze sentait son coeur s'emballer, son rythme respiration varier à des intensités extrêmes - avec un mince sourire, elle posait un regard sur celui qui avait tout changé. Rire. Il riait. C'était un son merveilleux. Inoubliable. Immobile, émerveillée par cet homme déchiré qui se laissait soudain aller, dont la joie retentissait longuement dans la pièce éveillée. Topaze suivit son regard et comprit que c'était le dîner aux chandelles qui l'amusait tant : elle trouvait cela adorable, alors qu'il lui donnait une connotation humoristique. Ils se complétaient après tout. Pour ne pas tomber dans des extrêmes, chacun avait sa vision des choses, comme les deux hémicoeurs, ou encore les deux hémisphères du cerveau. L'un et l'autre. Ames soeurs? Seul l'avenir pourrait le dire. Une fois le rire de Jared calmé, il se tranquilisa lentement, posant un regard plus doux autour de lui, et sembla apercevoir une nouvelle fois Topaze. Elle le regarda s'approcher et sentit son visage s'embraser tandis qu'il posait ses lèvres sur son front. Comme une gamine. Alors qu'elle avait déjà tant d'expérience, peut-être plus que lui ; sûrement. Les mots de Jared résonnaient dans son coeur, dans son esprit, elle se sentait emballée par l'espoir qui la faisait voguer vers un futur heureux. Joie. Sourire.

Délivrance ~ Jamais personne ne saura refermer l'espoir et la joie que tu fais naître dans mon esprit, lui chuchota-t-elle à l'oreille.

Doucement, elle s’éloigna de lui, un sourire radieux posé sur ses lèvres, puis elle s’installa sur le canapé, proposant donc à Jared de s’asseoir en face d’elle sur un des fauteuils veloutés. Le dîner devant elle était composé d’une entrée plutôt simple – crudités – et d’un plat : une viande, peut-être de l’agneau, accompagné de pâtes ainsi que d’une sauce qui se révéla délicieuse. Satisfaite, Topaze fit un clin d’œil à son interlocuteur, et commença à couper sa viande, avant de la goûter. Succulente. Aussi, elle défit avec politesse mais efficacité les éléments du plat, dédaignant l’entrée – elle n’avait pas tant d’appétit qu’elle avait pu l’imaginer ! Elle passa la main dans ses cheveux, but un peu du vin rouge versé dans deux verres à pieds – comble du choix des Elfes ! – et s’installa confortablement, bien calée contre le dossier du canapé. Les yeux entrouverts, elle profitait ouvertement de la joie qu’elle ressentait aux côtés de Jared, la panse remplie, et dans son appartement, qui, probablement la rassurait. Silencieuse, elle l’observait. Lui. L’être qui emplissait pensées, rêves et songes. Sans qu’elle s’en rendît compte, son regard était brûlant, vif. Empli d’une passion. Elle était amoureuse de lui. Si vite. Coup de foudre. Boum boum. Boum boum. Son cœur battait la chamade.

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Incroyable… Tout n’était que plaisir, enthousiasme, et jovialité. Un songe, aussi fugace que faire ce peut, qui semait une nouvelle manière d’appréhender le monde en Jared. Jamais le jeune homme n’avait accepté de se berner. Il avait accepté sa condition, et avait jugé avec un mépris évident ceux qui espéraient en le futur, dans le changement hypothétique. Maintenant, il était leur confrère, peut être seulement pour cette soirée, et ne se trouvait pas en mesure de s’en rendre compte. Seule la pièce, étrangère et emplie de mystères, dans laquelle Jared se trouvait, occupait sa vision. Il se laissait guider sans aucun esprit critique, et attendait que les évènements viennent à lui.
Il accueillit le contact avec la nourriture, comme s’il s’agissait du premier, et haussa un sourcil étonné. Une parcelle de son être venait de se reconnecter avec le monde réel, lui conférant un état d’esprit beaucoup plus sobre. Fin de la saoûlerie. Début de l’assurance. Il était tard, et Jared sentait ses muscles se contracter dangereusement, comme après chaque journée de travail. Ereintante, mais non vaine. Une fois encore, il avait rempli son office, et goûtait à une nouveauté des plus agréables. Cette nouveauté, Topaze en était l’initiatrice. Dépendant ? Non, pas encore, mais accroché… C’était indéniable…
Un regard, il le sentait braqué sur lui, mais c’était un regard inhabituel. Animosité, dégoût, haine, faisaient parti du quotidien de Jared, et il n’avait jamais rien fait pour s’améliorer. Lorsqu’il regardait quelqu’un, c’était avec un sentiment d’agression perpétuel. La confiance n’existait pas, ou du moins, n’existait plus… Relativité des sentiments… Face au regard de Topaze, Jared ne savait pas résister, et se sentait consumé, perdu. Le repas… Il y avait touché, mais très peu, comme toujours. Avec le retour d’une partie de sa raison, ses préoccupations se manifestaient de nouveau. Le mensonge, prédominant et tortueux, l’impression de jouer à la manipulation, de n’être qu’un homme faux… Il se dénigrait de nouveau, honteux de l’égocentrisme dont il avait fait preuve jusqu’à présent. Et ce regard… Il était d’une sincérité totale, d’une passion presque effrayante pour Jared. Pouvait il continuer sur cette voie, profitant d’un amour qu’il ne pourrait jamais rendre de la même manière ? Déjà, son propre regard se faisait fuyant, préoccupé. Il ne voulait pas gâcher le conte de fées que vivait Topaze, mais seule la tragédie pouvait y succéder, s’il ne disait rien… Cul de sac…
D’accord… Il en dirait, pour sa conscience…
Une fois que Jared fut certain que Topaze avait terminé son repas, il attrapa un morceau de parchemin, qui était resté froissé dans l’une de ses poches, et y griffonna quelques inscriptions, à l’aide d’un crayon moldu, compagnon de route atypique mais serviable… Puis, il plia le parchemin, et le lança sur Topaze, une once de malice dans le regard. Certes, il aurait pu parler, mais l’originalité avait toujours été de son fait. Lorsque Topaze déplierait le morceau, elle découvrirait une simple question, pourtant emplie d’un sous entendu flagrant…

Citation :: Personne, sauf moi ?

La rhétorique faisait son retour. Jared ne semblait pas décidé à la laisser prendre entièrement son esprit, mais il ne savait pas être franc. Par des moyens détournés, il pouvait faire comprendre les choses à Topaze, sans pour autant se décrédibiliser… Il essayait… il essayait de l’aimer d’un amour platonique… Et une parcelle de son esprit espérait toujours l’en empêcher. Son regard, troublé, fixa Topaze durant l’intervalle de temps que dura l’échange de papier… Humour… Il fallait qu’il garde l’humour… Son regard se fit malicieux, mais il ne bougea tout d'abord pas d’un pouce… Peut être était-ce de la peur…
Puis, il y eut un craquement, une faille s'ouvrit dans son esprit... Que faisait il ? Il détruisait tout ce qu'ils venaient de construire... Pris d'un intense remord, Jared se leva subitement, et s'assit aux côtés de Topaze. Il n'était jamais trop tard. Attrapant les cheveux de la jeune femme, il se fraya un chemin jusqu'à son oreille, dans laquelle il prononça quelques paroles, à valeur sincère...

"Je nage en plein doute... Je voulais que tu le saches..."

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Frisson. Il était tout. Trop. C'était dangeureux et elle ne le sentait que maintenant. Etait-ce une retombée tardive ou un passage inévitable? Ce sentiment condamnerait-il leur jeune amour ou bien le ferait-il flamboyer? Etait-ce une épreuve ou bien une émotion éphémère? Devait-elle en parler à Jared ou le garder pour elle? Gâcherait-elle tout en disant la vérité? Autant de questions qu'elle se posait, maintenant soucieuse, mais pourquoi? Pourquoi tout d'un coup ressentait-elle le besoin d'être rassurée, de retrouver ses repères et de quitter ce regard d'ébène auquel elle était déjà trop attachée? Plongée dans ce regard, elle sentait les soucis s'envoler, mais dès qu'elle le quittait ils le reprenaient de plus belle. Inquiète, elle fuyait maintenant. Cependant, elle reprit à son rythme le calme, la tranquilité ; le cours de sa respiration était régulier, mais ses pensées affluaient si vite qu'un mal de tête sembla la prendre avant de s'évanouir sous la lueur des chandelles.

Attentive au moindre geste de son interlocuteur, elle le regarda, un mince sourire étonné aux lèvres, écrire quelque chose, avant de lui lancer le parchemin noirci ; haussant un sourcil, elle le déplia lentement puis lut la seule phrase. Oui, personne sauf lui. Mais comment, comment le lui avouer maintenant qu'elle était pleine de doutes et d'hésitations? Comment lui dire cet amour quand l'appréhension la faisait fuir les sentiments? Pourtant, quand il la rejoignit, son coeur s'emballa de nouveau ; elle était enivrée par cette présence, cette odeur, ce regard. Cet être. Elle ne pouvait déjà plus s'en défaire, prise par une émotion qui faisait de la raison un spectre que l'on veut maintenir à distance. Comment pourrait-elle jamais oublier ou abandonner... Silence. Il ne fallait plus y penser. Elle voulait profiter. Sentir ce souffle dans sa nuque sans inquiétude. A peine pensa-t-elle à cela qu'elle entendit Jared lui souffler ses doutes. Alors impuissante, elle resta quelques secondes immobile, avant de se tourner vers lui. Si tout devait finir, si l'appréhension devait les gagner et détruire ce qu'ils ressentaient, si l'amour n'était qu'une flamme trop éphémère pour que l'on puisse en profiter, elle voulait au moins le vivre. Une minute de plus. Rien qu'une. Après ils pourraient parler. Et peut-être que tout s'effrondrerait. Au pire, oui. Le visage à quelques centimètres de celui de Jared, le souffle coupé et les lèvres tirées en un sourire, elle se pencha et l'embrassa avec une fougue passionnée et comme désespérée, en espérant que tout changerait. Que l'amour ne serait pas une illusion mais une aventure. Et qu'il l'emmènerait dans cette cavale.

Délivrance ~ Bien, dit-elle finalement en reculant son visage, le coeur battant plus vite que jamais. Tu peux parler maintenant.

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Une gêne inexprimée. Une contradiction tortueuse… Voici ce que Jared lut dans les yeux de Topaze, une fois qu’il fut assis à ses côtés. Il doutait, une fois de plus, mais ne supportait pas de voir s’immiscer un sentiment semblable en Topaze. Si cela se produisait, il serait responçable des conséquences. Il influerait sur le devenir de Topaze, avec une intensité variable, et aurait sur la conscience toute son incompétence. Il s’était juré de ne pas échouer, cette fois. Assis au bord d’une fontaine, et tenant la jeune femme entre ses bras, il avait prit confiance en lui, persuadé que ce nouveau challenge était à sa portée. Désormais, il ne pouvait plus être raisonnable, et rejeter tout l’amour qu’elle lui prodiguait. Il se prenait au jeu, bien malgré lui. Lorsque la vie ne vous fait aucun cadeau, et vous laisse dans la solitude la plus complète, il n’est pas évident d’en souffrir. Mais lorsqu’elle cesse tout à coup de vous chérir, la chute est terrible. Après des années de solitude, Jared venait de trouver l’amour, et cet amour lui semblait impossible à abandonner. Il ne serait plus jamais le même homme. Et là, perdu dans le bleu intense des yeux de son aimée, il reprenait petit à petit confiance en lui, ou plutôt confiance en leur capacité commune à assumer sa condition. Il ne lui manquait qu’une preuve supplémentaire, s’il y en avait besoin, et cette preuve, il la reçut sans même l’anticiper. Le souffle chaud de Topaze inonda chaque parcelle de son être, alors qu’elle l’embrassait avec une passion manifeste. Il sentait les pulsations du coeur de la jeune femme, et tentait de contenir les assauts de son propre cœur. Il répondit à son baiser avec la même fougue, emplie d’une volonté de ne pas tout gâcher, de ne pas sceller la fin de tels échanges. Cet instant, fusionnel et fugace, ne serait jamais oublié par le jeune homme. Enfin, Ils relâchèrent leur étreinte, et Topaze s’éloigna, déclarant qu’il était temps pour Jared, de mettre à plat les torsions de son cœur. Toujours sous le choc, Jared attendit quelques instants avant de prendre la parole, et lorsqu’il le fit, ce fut dans un murmure, comme s’il redoutait que ses propos aient une sonorité implacable. Hope…

"Te rappelles tu de notre première rencontre, Topaze ? Tu m’as dit être torturée par ton incapacité à sauver des innocents, attaqués par le sort. Ton ressenti m’a touché plus profondément que je n’aurais pu l’imaginer. Je… je suis malade… d’une maladie incurable. Chaque jour, je me bats contre elle, contre le désespoir qu’elle sème, sans compter le présage de mort future. Mais je suis impuissant, malgré ma qualification en médecine, et chaque jour qui passe m’apporte son lot de souffrance supplémentaire… Je ne peux qu’atténuer…"

Il fit une pose dans son discours. Ca y était, il venait de le dire, de manière implicite, comme toujours. Nul espoir, aucune capacité à relativiser les faits n’émanaient de la bouche du jeune homme, comme s’il se savait condamné, malgré tout. Lorsqu’un homme sait qu’il va mourir, quels projets peut il avoir, quelles passions peuvent l’animer ? Jared s’était refusé à accorder crédit à quoi que ce soit qui ne lui apporterait qu’un plaisir éphémère. Mais Topaze avait réussi à briser le roc, à se saisir des ventricules frémissants de Jared, précipitant sa chute dans un désespoir qui lui semblait fatal. Il l’aimait, comme jamais il n’avait aimé depuis des années, mais se refusait à lui léguer le malheur, en héritage à son amour… Il reprit la parole, toujours dans un murmure…

"Je désire t’épargner la contrainte de me voir dépérir à petit feu. Quelles solutions ais-je ? La guérison, ou l’oubli de chaque moment vécu avec toi… La première option m’est impossible, mais la seconde revient à me précipiter vers le suicide. Je veux être celui qui te donnera le sourire, le bonheur, et non pas l’initiateur d’on ne sait quelle déchéance…"

Une boule se formait dans la gorge du jeune homme. Les paroles qui n’avaient eu de cesse d’harceler son jeune esprit sortaient, sans aucune ambiguïté… Il avait menti à Topaze, auparavant, croyant qu’il pourrait passer au dessus de ses préoccupations vitales… Désormais, il le regrettait, et laissa son regard, perdu, effrayé, errer dans les limbes bleutées de celui de Topaze. La fatalité ne pouvait pas avoir raison d’eux… Pas si tôt, alors qu’ils venaient tout juste de se trouver…

"Je t’ai menti… Espérant contourner le problème par mes propres moyens. Je ne sais comment t’exprimer mes regrets. Ne me laisse pas ainsi…"

N’en pouvant plus, Jared laissa libre court à son désespoir, et saisit Topaze par la taille avant d’enfoncer sa tête dans le creux de son cou, et de fermer les yeux, oublieux d’une réalité inacceptable… Soupir…

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Délivrance ~ Bien, dit-elle finalement en reculant son visage, le coeur battant plus vite que jamais. Tu peux parler maintenant.

Silence. Ni l'un ni l'autre ne parlaient plus. Après un baiser passionné et fugace, l'instant éphémère de béatitude s'était envolé - il ne restait plus que la réalité, la retombée dans une certaine difficulté. Les grands yeux de Topaze étaient entrouverts, elle respirait difficilement, car si l'aventure devait prendre fin, elle trouvait que c'était trop tôt, qu'après tout ce qu'elle avait enduré, elle méritait plus de bonheur. Bien sûr, elle était prête à se battre pour cela, mais elle ne pouvait pas anticiper les paroles de Jared, et elle avait peur que cela détruise inéluctablement les rêves qu'elle s'étaient fait. Un sourire chagriné s'était donc posé sur ses lèvres, tandis qu'elle regardait sa table basse, où les les plats soutenant les couverts reposés brillaient à la lueur des chandelles. Puis, elle leva son regard, enfin, vers lui. Lui. Il ne parlait pas, pourquoi? Etait-ce un secret si douloureux que cela? C'en avait tout l'air. Prenant une grande bouffée d'air, elle ferma les yeux et l'écouta parler.

Jared ~ Te rappelles tu de notre première rencontre, Topaze ? Tu m’as dit être torturée par ton incapacité à sauver des innocents, attaqués par le sort. Ton ressenti m’a touché plus profondément que je n’aurais pu l’imaginer. Je… je suis malade… d’une maladie incurable. Chaque jour, je me bats contre elle, contre le désespoir qu’elle sème, sans compter le présage de mort future. Mais je suis impuissant, malgré ma qualification en médecine, et chaque jour qui passe m’apporte son lot de souffrance supplémentaire… Je ne peux qu’atténuer…

Evidemment qu'elle se rappelait de leur première rencontre. De ces heures passées à discuter sur la terrasse de l'hôpital, du coup de foudre qu'elle avait ressenti au fil de leur conversation, de l'amour qu'elle avait commencé à éprouver pour lui malgré elle. Mais elle se rappelait aussi chaque sujet débattu et chaque mot prononcé. Alors, bien sûr, elle se souvint de sa confession, de son incapacité à sauver des innocents, et elle haussa un sourcil quand il dit l'avoir ressenti fortement. Puis l'impossible. La phrase. Une maladie incurable? Un désespoir semé. Présage de mort. Topaze sentit - malgré elle - une larme couler sur sa joue. Lentement, elle roulait et tomba de son menton comme d'un précipice. Ce ne pouvait être une maladie moldue puisque toutes pouvaient être soignées chez les sorciers.

Jared ~ Je désire t’épargner la contrainte de me voir dépérir à petit feu. Quelles solutions ais-je ? La guérison, ou l’oubli de chaque moment vécu avec toi… La première option m’est impossible, mais la seconde revient à me précipiter vers le suicide. Je veux être celui qui te donnera le sourire, le bonheur, et non pas l’initiateur d’on ne sait quelle déchéance…

Les doutes de Jared étaient visibles, ses yeux exprimaient sa douleur, sa difficulté à se confesser. Il avait voulu oublier, tout oublier. Maintenant, il leur fallait revenir à la vérité, au point de départ. L'oubli de chaque moment vécu? Une seconde larme roula sur la joue de Topaze avant de s'évanouir. Il voulait ses sourires, son bonheur. Et elle voulait être près de lui, pour toujours. Impatiente, inquiète, elle comprenait que c'était un problème réellement important, qui pourrait mener Jared à la laisser simplement pour la protéger. Elle tenait à lui.

Jared ~ Je t’ai menti… Espérant contourner le problème par mes propres moyens. Je ne sais comment t’exprimer mes regrets. Ne me laisse pas ainsi…

La franchise de Jared la laissa coite. Elle n'avait plus de voix, plus la force de se lever, de bouger. Immobile, silencieuse, elle regardait simplement Jared avec douleur. Non, ce n'était pas n'importe quelle amourette des contes de fées. Cette fois-ci, il faudrait affronter les difficultés et ne pas s'enfuir quand une se présentant. Le visage de Jared enfoui dans son cou, elle passa sa main autour de la nuque offerte devant ses yeux, la caressant malgré elle. Elle l'aimait. Et se battrait pour lui.

Délivrance ~ Co-Comment est-ce arrivé? Pour-pourquoi... Pourquoi moi, pourquoi ce bonheur, pourquoi toi ! Je voulais simplement...

Ses mots étaient incompréhensibles, et son visage embué de larmes était tordu dans une prière silencieuse - elle ne parvenait à se calmer, à relativiser. Elle voulait être avec Jared. Du plus profond de son âme. Mais comment faire s'il était un loup-garou? Oui, elle l'avait compris. Sans difficultés.

Délivrance ~ Tu veux que je te dise la vérité? Si je te laissais, je tomberais non pas dans la déchéance, mais dans une paralysie rapide qui me mènerait une mort certaine. De désespoir, vois-tu? Je n'avais jamais connu l'amour, Jared. Alors tu es le seul qui peut refermer la porte de mon coeur. Ecoute. Il y a des soins. Tu ne seras donc pas dangeureux. Je ne peux pas vivre sans toi. Je ne sais pas si tu peux saisir cela. Alors, non je ne te laisserai pas, à part si tu me laisses.

Maintenant, elle réfléchissait. Peut-être. Un peu plus. Besoin de se calmer. Son souffle court montrait son état. Affolée, désespérément inquiète. Elle releva la tête de Jared, le regarda un instant, silencieusement, amoureusement malgré elle - et avec un trop mince sourire acheva son discours en un murmure.

Délivrance ~ Je t'aime.

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Non… Toutes les notions que Topaze citait, tous ces sentiments passionnels, n’arrivaient pas à sonner juste aux yeux de Jared. Depuis toujours, il avait considéré qu’ils n’étaient pas pour lui, et qu’une telle situation ne pourrait que porter l’intitulé de parodie. Et pourtant, cette fois ci, il n’était pas permis de jouer. Leur santé mentale en dépendait, et Jared le découvrit à ses dépends. Ainsi, les peurs qu’il avait refoulées durant toute la soirée se retournaient contre lui. Non seulement il était devenu dépendant, mais il était également devenu le motif d’une dépendance. Assumer… Il le fallait, et malgré son appréhension chronique, Jared sentit qu’il devait essayer, dans l’intérêt de sa propre vie, et de celle de son aimée.
Délire, Topaze y sombrait, et cet état de fait menaça d’effrayer Jared, l’espace de quelques secondes. Toute la grandeur de la dévotion de Topaze s’exprimait sous le feu de ces quelques paroles, prononcées avec impulsivité, parfaites manifestations d’une peur dévoratrice. Il avait eu raison de lui avouer sa condition maintenant. L’effet que cela produisait sur elle était déjà fort… Nul ne pouvait imaginer les extrémités où une découverte tardive la mèneraient.
La confiance… C’en était fait, il en faisait don sans limites à la jeune femme. Elle avait pris possession de son cœur, tout comme il semblait l’avoir fait du sien. Un lien invisible, mais indestructible, ferait de leurs destins un tout, même s’ils devaient être séparés à jamais. Et ses confidences… concernant son vécu, et son optimisme face à la maladie de Jared… Enivré par les caresses sur sa nuque, il fondait littéralement…
Et alors, elle lui releva la tête, le regardant avec une affection que même sa mère n’avait jamais réussi à lui donner. Les traces de larmes parsemaient encore le visage tant aimé…

"Je t’aime."

Electrochoc… Une vérité trop fondamentale pour qu’elle ne marque pas Jared à jamais. Son cœur battait à une fréquence qu’il ne connaissait que lors de ses transformations, sous sa forme douloureuse. L’autre définition se dévoilait, en ces lieux étrangers, mais déjà idolâtrés. Il était tout à elle…
Sentant le pouls anormal de Topaze, il décida de prendre la parole, perdu dans l’azur de ses yeux…

"La belle et la bête… Tous deux aisément dissociables… Mais incapables de vivre l’un sans l’autre. La rose de ma destinée ne peut que perdurer dans son état de beauté, de cette manière…"

Le sourire aux lèvres, il se pencha pour attraper la rose, posée avec raffinement sur la table par les elfes de maison. Une fois qu’il l’eut entre les doigts, il attrapa l’une des mains de Topaze, et y posa la rose, délicatement. La symbolique du geste n’était que trop explicite…
Remontant sa main jusqu’au visage de Topaze, il essuya les restes de larmes qui en troublaient la beauté, avant de reprendre la parole…

"Princesse, je refermerai la porte de ton cœur… Mais de l’intérieur… quoi qu’il arrive…"

Sur ces mots, il posa sa main sur le cœur affolé de sa compagne, et, prit d’une émotion qui lui était peu coutumière, il repoussa les mèches de cheveux qui lui barraient le visage, avant de l’embrasser langoureusement, sans fougue, mais avec une tendresse évidente. Il reporta son baiser jusqu’à l’une des oreilles de Topaze, où il murmura quelques paroles, pleines de malice…

"Serais je considéré comme un plagieur, si je t’avoue que tu es ma raison de vivre ?"

Soudainement amusé, oublieux de la discussion qu’ils venaient d’avoir, il laissa échapper un faible rire. Il n’avait jamais été aussi comblé qu’en cette soirée, et se délectait de chaque moment, comme s'il s'agissait du dernier…

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Frisson. La belle et la bête. Un conte de fées qu'elle avait beaucoup appréciée durant son enfance, bien qu'elle ait longtemps eu peur de cette bête d'abord violente. Elle avait aussi eu pitié du père de la belle, puis avait adhéré à l'histoire, progressivement, se prenant d'affection pour ce couple qui se retrouve dans la normalité grâce à l'amour. Normalité. C'était ce qu'elle pensait, plus jeune. Qu'il en existait une. Sottises ! Elle avait finalement compris que la normalité ne traduisait qu'un conformisme évident, et elle évitait de relire les contes de fées, car elle pourrait maintenant être désenchantée. Enchantement. C'était ce qu'elle ressentait face à Jared. Les battements désordonnés de son coeur. Cette sensation d'être éternellement conquise et enivrée. La rougeur qui montait parfois à ses joues. Les tremblements inconscients. Et les frissons. Sourire. Il la faisait vibrer. Il la faisait vivre. Les yeux entrouverts, elle se laissait porter par cette vague d'émotions. Il était cette présence. Celle qui lui faisait oublier. Celle qui la transportait. Il était sûrement l'unique, mais comment se l'avouer alors qu'il restait la vie encore à parcourir? Conte de fées, histoire d'amour. Les deux ne se rejoignaient pas toujours, la plupart du temps d'ailleurs ce n'était pas le cas. Topaze voulait croire à l'histoire naissante. Elle devait alors cesser de revenir à ces images stéréotypées de princes et de princesses, se tourner vers son futur, et vers celui du couple que peut-être Jared et elle formeraient. Une rose. Sourire. Malgré le rire qu'avait provoqué chez lui la scène créée par les elfes, il lui faisait une preuve d'amour. Pas n'importe laquelle. Celle que l'on trouvait dans tous les contes de fées. Silence. Elle avait une boule dans la gorge. Sourire. Elle sentit avec emportement le parfum de la rose, avant de la poser sur la table, à côté d'eux, avec une délicatesse formidable. Sa main. Son toucher. Lui.

Délivrance ~ Merci. Cette rose est...

Inutile de finir sa phrase. Le silence valait parfois beaucoup mieux que les mois. Princesse. Frisson. Il était décidé à faire d'eux un couple. Il voulait croire en leur futur. Et elle aussi. Sourire. Ils iraient loin sûrement avec cet espoir. Cet espoir qu'elle avait fait naître chez lui et que lui avait fait redoubler de puissance chez elle. Confiance. Les gestes de Jared la touchaient. Toute entière. Sentant sa présence contre son coeur, contre son visage, au contact de ses cheveux et de son être, elle ne pouvait résister. Elle céda de bonne grâce à ses lèvres, laissant la tendresse de son nouveau conjoint l'envahir, et montrant son affection avec une même délicatesse, une certaine élégance pourtant emplie de passion. Murmures. Frisson.

Délivrance ~ Un plagieur? Certainement pas ! Où as-tu été tirer une telle idée? chuchota-t-elle en retour, avant de reposer ses lèvres contre celles de Jared.

Sourire. Elle s'éloigna, non sans une certaine malice. Elle s'excusa d'un geste de la main et s'éloigna. Besoin d'air. Inspirer. Expirer. Allant vers sa chambre, elle ouvrit la fenêtre, et prit une grande bouffée d'oxygène. Dehors, il faisait terriblement froid. La bise hivernale rentrait progressivement dans la chambre tamisée, tandis qu'elle observait d'un coup d'oeil distrait les étoiles dans le ciel. Son coeur battait encore la chamade, mais se calmait au fur et à mesure des secondes. Sourire vers l'horizon. Silence.

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Une luminescence… infime… Dans les yeux de Topaze, Jared venait de voir l’oubli de toute appréhension. Il venait de réussir cette étape, primordiale pour la survie de leur romance. Ainsi, quelle qu’en soit l’issue, il serait possible d’appréhender une continuité, un renouveau, sans pour autant se voiler la face. Un sourire de contentement émana du jeune homme, alors que Topaze se dégageait, allant on ne sait où. Il n’avait pas eu tord de lui avouer son secret. Elle le garderai au fond de son cœur, et ce jusqu’au bout… Il en était persuadé. Crédulité ? Jugement réaliste ? La question se poserait, un jour… Mais ce jour était loin…loin…
Alors qu’un bruit de fenêtre ouverte se faisait entendre, Jared commença à ressentir le contrecoup de l’abandon dont il avait fait preuve. Pauvre âme incorruptible… Certains riraient vite de lui s’ils savaient… La jalousie amène aux moqueries les plus virulentes, et les plus infondées. Soit, un nouveau challenge devrait être relevé… Paradoxalement, ce challenge ci serait plus aisé à relever que celui de ne jamais échouer avec Topaze. Amusante vérité…
Sentant la léthargie s’emparer progressivement de son être, Jared décida de bouger, et saisit la rose qu’il avait précédemment donné à Topaze. Cette rose, il la regarda quelques instants avant de la remettre dans son vase, d’un air qui se voulait des plus désinvoltes. Puis, il jeta un œil en arrière, et remarqua avec aisance que la lune arrivait aux trois quarts de son éclairement. Plus que quelques jours… et il oublierait tout. Cruelle habitude…

* Assez ! *

Pris d’un rire profondément cynique, Jared se leva, et s’approcha de l’une des fenêtres du salon, qu’il ouvrit sans hésitation. A son tour, il fut assailli par un vent léger, mais n’en savoura pas l’essence une seule seconde. Une idée venait de germer dans son esprit, et il la mettrait en pratique… Souvenir d’enfance… Les mains plaquées sur le rebord de la fenêtre, il se hissa à l’extérieur, et observa le toit, situé à tout juste quelques mètres au dessus de lui. Une gouttière était accessible, et Jared s’y accrocha sans aucunes difficultés. S’il y avait un point positif au fait d’être loup- garou, c’était bien celui ci. Il ne risquait rien à jouer les alpinistes chevronnés. En quelques pas, il fut sur le toit de Poudlard, et s’empressa de se poster en face de la fenêtre de la chambre de Topaze. Fier de lui ? Non, pas le moins du monde… Simplement nostalgique de ses années d’étude en ces lieux. Affichant un sourire énigmatique, il tendit une main vers la jeune femme, et prononça quelques paroles avec une provocation affichée…

"La robe de la belle risque d’être abîmée…
J’en suis réellement effaré…"

Un rictus d’amusement se forma sur le visage de Jared, à cet instant précis. Il ne pouvait pas anticiper les réactions de Topaze, mais il pouvait les prévenir. Le jeu du chat et à la souris… Mais en version affectueuse…

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Sursaut. Il y avait du mouvement dans le salon. Le regard vers les constellations, la jeune femme en avait presque oubliée la présence de Jared. Les yeux entrouverts, pourtant, elle ne se décidait pas à retourner le voir. Il ouvrait une fenêtre. Ses sens étant particulièrement aiguisés, elle percevait chacun de ses gestes, et fut particulièrement surprise quand elle crut comprendre qu'il était sorti. Avait-il sauté par la fenêtre ou bien...? Non. Elle entendait ses pas sur le toit. Il arrivait. Sourire. Le visage de Jared apparut en face d'elle, la plongeant dans l'obscurité. Il lui tendait une main. Elle en venait à croire que si elle la prenait, ils s'envoleraient ensemble vers leur avenir. Métaphore. Silence. Elle regardait avec amusement Jared qui parlait avec une nonchalance brillante. Bien qu'il fasse particulièrement froid à l'extérieur, elle haussa un sourcil pour montrer qu'elle comprenait la provocation. Aussi, en faisant mine d'oublier la main de Jared, elle monta doucement sur la rambarde de la fenêtre, passant en quelques instants de l'autre côté, à quelques centimètres de lui. Rire. La scène était comique. Tous deux perchés au septième étage du château, éclairés par la lune et glacés par la bise. Il ne fallut que quelques secondes à Topaze pour qu'elle se retournât vers lui et déclarât d'un ton parfaitement assuré quelques mots.

Délivrance ~ La belle ne porte point de robe de nos jours, et elle s'en tire si bien seule qu'il faudra à la bête prouver son utilité encore bien mystérieuse.

Son sourire était empli d'une telle malice que son visage devenait enfantin de bonheur, tendre aussi. Doucement, elle retourna son visage vers la Lune, ne pouvant s'empêcher d'admirer cet astre qu'elle avait toujours tant apprécié, contrairement à Jared. Puis ses yeux voguèrent vers les arbres de la forêt, et elle eut soudain le vertige. Elle n'avait jamais ressenti cela. Boum boum. Son coeur s'enflamma tandis qu'elle lâchait, d'une main, la rambarde, prise d'une angoisse nouvelle. Ses émotions faillirent la vaincre, en la laissant prise d'une paralysie, à ce niveau-là du château, mortelle, mais elle reprit enfin ses esprits. Sourire. Jared était toujours à ses côtés, et elle savait tenir en hauteur ; pourquoi devait-elle avoir peur de ce qui n'était après tout que l'air? Silence. Puis une idée. Elle s'élança vers l'intérieur, revenant dans sa chambre avec un frisson puis prit avec adresse deux balais, qu'elle avait reçus à l'occasion d'anniversaires. L'un était plus lent que l'autre mais tous les deux étaient très maniables et encore parfaitement utilisables. Elle en tendit un à Jared, et enfourcha l'autre, sans regarder si elle avait celui en plus bel état ou pas. Sourire. Serait-il prêt pour une courte escapade nocturne?

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De l’humour… Topaze ne pouvait pas être sérieuse. Voler, à cette heure ci de la journée, qui plus est au dessus de la forêt interdite ? Elle divaguait, ce n’était que trop évident. Jared n’avait pas dû monter sur un balais depuis la fin de ses études à Poudlard. Au mieux, il s’en tirerait avec une belle frayeur. Au pire, il chuterait et serait contraint, pour la première fois de sa vie, à être soigné par un autre que lui même. La réflexion fut intense, mais le jeune homme réalisa très vite qu’il se trouvait devant une impasse. Il lui fallait obtempérer, pour ne pas briser le charme. Une partie de son esprit refusait toujours d’accepter de se soumettre aussi facilement. Mais c’était Topaze qui le demandait. Voilà tout. Et puis… Il sentait la provocation dans le ton de son interlocutrice… il ne fallait pas lâcher le morceau aussi facilement.
Saisissant le balais qu’elle lui tendit, il l’enfourcha en tâchant de se montrer aussi à l’aise que faire se put, et s’élança dans les airs. Le balais était stable, et la prise en main efficace. Avant d’être rattrapé par Topaze, Jared ne put s’empêcher d’émettre un soupir de soulagement. La première étape était franchie. Regardant les alentours avec désinvolture, le jeune homme ne prit pas d’initiative, et se contenta de regarder malicieusement sa compagne d’infortune. Certes, il n’avait pas encore prouvé son utilité, si tenter qu’il en ait une. Mais un brin d’idée germait peu à peu dans son esprit. Il ne manquait qu’une corde tendue, et tout pourrait être mis en pratique.

Moqueur, il jeta un œil d’expert sur les environs de la forêt interdite, avant de le détourner sur le lac de Poudlard. Piment… Voila ce qu’il amènerait à cette soirée. Les cheveux hérissés par le vent nocturne, Jared fit un clin d’œil à Topaze avant de s’élancer vers le lac, oubliant délibérément de prévenir la jeune femme de la nature de sa destination. Elle le suivrait. Et, au pire des cas, il la retrouverait sans problèmes. Les mètres se franchirent sans problème, et Jared ricana de sa maîtrise du balais. Elle était toute relative, évidemment, mais lui sauverait la mise, cette fois ci. Il atterrit sur le sol humide des rives du lac, et posa le balais sur le sol, avant de s’approcher du lac. Ce lac… il lui rappelait énormément de bons souvenirs. Tous les canulars qu’il avait pu exécuter, le nombre de fois où il avait ri devant l’infortune d’élèves crédules… C’était un tout que le jeune homme n’oublierait jamais.
Se mouillant les mains dans l’eau, il regarda son propre reflet, dans l’eau, et fut étonné de ne pas y lire l’éternelle souillure de la souffrance. Le renouveau était peut être en marche. Du « peut être » dépendaient énormément de choses, auxquelles il ne fallait pas accorder d’importance. Nulle chose en ce monde n’avait d’importance, quand on y réfléchissait. Qu’on le veuille ou pas, elles finissaient toujours par disparaître, entraînant désespoir et souffrance, chez le dépendant. Profiter de l’instant présent, simplement.
Et présentement, la seule préoccupation de Jared était d’entendre le bruit caractéristique de l’arrivée d’un balais. Y était il allé trop fort, en omettant délibérément d’attendre Topaze ? Non, il avait été lui même, simplement. Il avait commencé à répondre à sa provocation, et comptait bien continuer ; sans quoi, la soirée serait considérée comme un échec.

*Assez de niaiseries… Place au test…*

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Sourire. Il avait pris l'autre balai. S'élançant dans les airs en premier, il disparaissait peu à peu dans les ténèbres de la nuit déjà avancée. Oxygène. Topaze jeta un dernier coup d'oeil vers l'intérieur de son appartement puis le suivit, plongeant vers la forêt, avant de remonter en piqué. Elle ressentit une excitation phénoménale qui fit accélérer les battements de son coeur, tandis qu'elle virevoltait, savourant cette promenade inattendue. Voltiger sur un balai en plein hiver n'était pas une activité habituelle ; elle savourait ce côté imprévisible que prenait la soirée. Tout en vaquant à ses propres jeux, elle regardait Jared du coin de l'oeil et se rendit compte à temps qu'il était parti. S'attachant au son de son vol, elle retrouva sa trace sans difficultés : il était allé vers le lac.

Avec une vélocité remarquable, elle passa au-dessus de la forêt, frôlant le château de l'épaule, puis plongea vers le lac en éclatant de rire. Les eaux étaient agitées, elle voyait des vaguelettes se briser contre la pelouse, et se tourna vers Jared, le regardant avec un sourire plonger ses mains dans l'eau glacée. Arrivant derrière lui, elle eut la terrible sensation de l'envoyer prendre un bain inenvisagé puis se résigna à rester calme. Etoiles. Levant le regard une nouvelle fois vers les constellations, elle savoura la beauté inestimable des cieux. Vite ! Une étoile filante. Fermant les yeux, Topaze se hâta de faire un voeu. Sourire. Un voeu pour Jared et elle. Pour toujours.

Délivrance ~ C'est magnifique, souffla-t-elle à l'oreille de Jared tandis qu'il regardait vers le lac.

Sourire. Elle se sentait comblée, emplie d'une joie qui pourtant aurait pu être troublée par les révélations de Jared. Cependant, elle savait qu'elle devait profiter d'un moment comme celui-ci, qu'ils étaient uniques. Intelligente et sensible au charme de son compagnon, elle avait compris à quel point ce changement chez lui était incroyable et profitable à leur soirée. Aussi savourait-elle la bonne humeur qui les habitait. Bonheur, te voilà enfin.

[Suite au Lac]

Sujet: Re: Appart' de Topaze & Samuelle Jeu 23 Nov 2006 - 5:09

--> en provenance de: https://mefaits-accomplis.forumactif.fr/viewtopic.forum?p=58543#58543

Une brise froide passait sous la porte, lui fouettant les chevilles… Samuelle fit demi-tour, interloquée et s’arrêta devant celle-ci. Lorsque Less l’avait foutue dehors, son premier mouvement avait été de ramasser ses pantoufles comme une reine et d’aller rapidement, le menton haut, se réfugier chez Kaitz. Sauf que le petit courant d’air venait de considérablement refroidir sa juste colère, au moment précis où justement elle se souvenait de ce que c’était que de vivre avec Kaitz… Tout compte fait, il y avait peut-être une alternative?

Samuelle passa délicatement la tête au travers de la porte… D’abord timidement, juste histoire de jeter un œil, puis toute la tête… C’est difficile de rester polie et de cogner aux portes quand on est fait d’ectoplasme. « Toc-toc?? » fit la fantôme à haute et intelligible voix, traversant complètement dans le petit salon. Les fenêtres étaient grandes ouvertes... « Y’a quelqu’un? Non? Personne?? »

La pièce lui plu au premier coup d’œil alors que son cœur et sa raison faisait une brusque embardée… Les livres!!! Sans témoins, Samuelle réagissait devant un livre comme une boulimique affamée devant un gâteau triple chocolat crémé chocolat : Elle s’en était privée toute sa jeunesse, trop occupé à tenir son rôle d’âne imbécile… Ainsi c’est avec avidité que la fantôme, la tête de côté pour lire les titres des tranches, examina rapidement les thèmes de la collection du propriétaire des lieux. « Pas possible!!! Des sortilèges! » s’exclama-t-elle, ravie, « Par le vif et le cognard, Nigel cherche cette référence depuis des années! » fit-elle encore d’une voix étonnée.

La fantôme balança distraitement sa veste en travers du canapé. C’était décidé, elle restait! De toute façon, il n’y avait personne!

Regardant autour d’elle plus attentivement, Samuelle fit le tour des lieux rapidement, telle une boucle d’or dans la maison des trois ours, saluant le désordre opportun qui régnait et traversa finalement dans la chambre en se précipitant vers les tables de chevets pour voir quel livre avait été laissé là, ouvert.

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Qu'est-ce qu'il faisait froid ! Topaze grinça des dents avec agacement avant de rabattre le col de son long manteau noir contre son cou. Il neigeait. Elle se hâta d'entrer, à la suite d'une foule d'élèves, dans le hall du château, avant d'emprunter trois passages secrets qui la menèrent dans les hautes tours. Distraitement, elle se dirigea vers chez elle, ouvrant la porte. A l'intérieur, il faisait froid. Elle avait passé la nuit à l'extérieur, et avait la veille laissé les fenêtres ouvertes, avec Jared. Soupir. Elle avança, et les ferma, avant d'entendre un drôle de bruit. Les pages d'un livre? Topaze écarquilla des yeux avant de se diriger vers sa chambre et là sursauta ! Un fantôme - bien étrange - était allongé sur son lit, tentant de lire un livre dont les pages défilaient à cause du vent. Surprise ! s'attendait-elle presque à ce que le fantôme fasse. Elle plissa les yeux et reconnut une fille. N'était-ce pas le fantôme des Poufsouffle? Topaze éclaircit sa voix.

Délivrance ~ Mm. Puis-je savoir à qui j'ai l'honneur?

Avec un sourire étonné mais amical, Topaze dévisageait Samuelle. Elle portait des pantoufles. Ce fut la seule manière dont elle aurait pu la décrire, sur l'instant. Des pantoufles ! [^_^]

« Je ne suis pas honorable, nulle question d’honneur… » releva la fantôme d’une voix étouffée, son attention toute captivée par le livre, sans même se retourner pour faire face à son interlocutrice.

Il lui fallait du temps, pour finir cette phrase, juste un dernier paragraphe, une page, un petit chapitre… Ce ne serait certainement pas long, ça ne se saurait pas… Cependant, l’importune inspirait, réaction typique des vivants lorsqu’ils s’apprêtent à prendre la parole… Mais voilà, la femme qui l’avait surprise au petit matin la dérangeait…

Samuelle l’interrompit grossièrement en lui opposant une main au mageur dressé, au moment même où topaze allait prendre la parole. Peut-être s'était-elle trompée de doigt, toujours est-il que son geste semblait vouloir dire : une minute!, même si la "muelle attitude" de la fantôme laissait présager qu'elle en aurait pour un bon moment...

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La réponse de Samuelle fit sourire Topaze. Evidemment. Le fantôme des Poufsouffle avait le sens de l'humour. Parfait. Le seul élément dérangeant était que ce même fantôme lisait sur son lit. Soupir. Ainsi, elle n'avait pas l'air de vouloir se déranger. Topaze leva les yeux au ciel. Sa nouvelle interlocutrice ne lui avait même pas jeté un regard.

Elle inspira pour dire quelque chose quand Samuelle leva le majeur pour l'interrompre. La professeur haussa un sourcil avec un sourire. Etait-ce de la provocation ? Sûrement. Quoique. Elle semblait vraiment plongée dans sa lecture. Topaze se pencha pour voir le livre en question. Oh ! Un de ses favoris. Bien écrit et le plus utile en sortilèges. Son livre de chevet, sur lequel elle pouvait compter. Elle aurait tout de même préféré qu'il ne fût pas accaparé par un fantôme provocateur et insolent. Quoique. Peu importe. Sourire.

Délivrance ~ Vous en avez pour longtemps ? Parce que j'aimerais simplement le finir. J'en ai pour quelques minutes seulement, et vous pourriez lire autre chose en attendant. Après, je pourrais boire quelque chose pendant que vous me parlerez de vous.

Silence. Elle ne lui demandait même pas la raison immédiate de sa venue, ni son identité. A quoi bon ? Le fantôme semblait têtu à souhait. A voir s'il allait bien vouloir lui donner ce livre, auquel cas elle le finirait comme annoncé, en quelques minutes à peine, puisqu'il lui restait trois ou quatre pages simplement.

Après quoi, elle aviserait. Mikomi ne l'avait pas prévenu d'un quelconque aménagement de fantôme dans son appartement, mais cela ne la dérangeait pas qu'une personne la visitât. Pour une fois ! Elle sourit, attendant la réponse - certainement humoristique - de Samuelle.

« Lire autre chose en attendant… » Ces mots résonnèrent dans son esprit comme un son de cloche… Ça n’allait pas, ça n’allait pas du tout… La fantôme sortit de sa torpeur et redevint rapidement elle même : « Lire? Pour quoi faire?? Je comptais les pages! » fit-elle d’un ton dédaigneux tout en se désintéressant du volume… « Vous voyez, on sait toujours quoi faire avec le papier, surtout si les feuilles sont bien fines et nombreuses… » insinua-t-elle sans spécifier à quel genre d’usage elle pensait… « Pendant longtemps, les moldus ne jurait que par ça… Évidemment ils ont connu l’évolution du papier coton mais… »

Samuelle se mouvait dans la pièce, scrutant chaque détail comme un inspecteur des travaux finis… Elle parlait d’un ton détaché qui laissait présager le pire et finalement s’arrêta en face de la jeune femme. D’un regard pesant, elle la détailla de pied en cap et c’est en claquant des doigts sous son nez d’une façon extrêmement impolie qu’elle sembla finalement se souvint : « Ah oui, ça me revient maintenant… Vous êtes Tapeze Sexepire! » déclara-t-elle en hochant vigoureusement de la tête. « C’est chez vous tout ce bordel?? Oui? Je crois que je vais m’y installer… »fit-elle d’une voix songeuse…

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Topaze haussa un sourcil, contenant avec difficulté un fou rire. Ainsi donc, Samuelle lisait les pages. Allons bon. Le regard calmement posé sur elle, elle attendait. Attendait qu'elle finisse ses explications. Sourire. Avant que Topaze ait eu le temps de rajouter quoi que ce soit, le fantôme vint se coller sous son nez, et claqua des doigts. Tapeze Sexepire ? S'installer ici !

Délivrance ~ Topaze Shakespeare, en effet, corrigea-t-elle avec un sourire. Quant à une quelconque installation, libre à vous d'aménager ici. J'ai simplement quelques doutes : vous dormez ? Ou alors vous faites du bruit toute la nuit ? Parce que je suis vraiment une dormeuse. Bref. On peut faire un essai au moins. Si déjà je savais votre nom.

Elle réfléchissait aux conséquences de ses actes et de l'étrange générosité dont elle faisait preuve. Elle ouvrait sa porte au fantôme le plus bruyant et insolent qui soit. Ainsi que drôle, il fallait le dire. Apparemment imprévisible, et plutôt intelligent. Oui, oui. Il fallait envisager l'idée d'un aménagement. Silence ?

Samuelle n’essayait pas d’être désagréable… Elle l’était. Seulement, la sorcière l’écoutait avec une courtoisie amusée qui semblait si profondément ancrée dans sa nature, avec une telle patience… Elle vous faisait honte d’être importun et exigeant, songea Samuelle, honte à faillir à l’exemple de sa magnanimité.

Une pareille invitation était exactement ce qu’il ne fallait pas dire… L’esprit contrariant de Muelle se braqua aussitôt dans la direction inverse. Seulement, encore une fois, il fallait admettre que c’était indéniablement généreux de sa part… Et spontané aussi…

« Pour vous, ce sera Sam… » fit-la fantôme avec désinvolture en regardant autour d’elle… Le fantôme ne dorment pas, évidemment… Et les insomniaques avec qui passer la nuit, sont rares chez d’aussi jeune vivant. Mais Samuelle était une néo-fantôme et elle n’avait pas encore perdu toutes ses habitudes de vivante… C’était réconfortant d’avoir des habitudes, de se réfugier dans un endroit précis.

La fantôme parla d’un ton rien de moins qu’amène à la professeure : « Alors, tu fais la petite ou la grande cuillère? » demanda-elle en affichant un sourire large en tranche de courge…

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Samuelle allait une colocataire extraordinaire. Non seulement parce qu'elle était un fantôme, mais aussi parce qu'elle était drôle. Avec un peu de chance, elle serait tous les jours de bonne humeur, ou presque. Elle mettrait de la vie, de l'ambiance dans cet appartement qui avait tendance à rendre Topaze morose. Bien qu'elle l'ait personnalisé avec soin, la jeune femme ressentait souvent le besoin de fuir ce lieu, peut-être pour ne pas avoir à réfléchir, ne pas avoir à se remettre en question. Elle courait chercher une activité, partait, tête baissée, faire n'importe quoi, n'importe où, sauf ici. Maintenant, elle reviendrait en se disant qu'il y aurait quelqu'un à voir. Enfin, quelqu'un. Oui. Bref.

Sourire. Encore. Topaze était ravie. Evidemment, elle se retenait de le montrer. Samuelle l'aurait méprisée, elle le sentait. Ce fantôme avait un esprit de contradiction tel que n'importe quoi aurait pu la décourager de vivre là. N'importe quoi ! Ahem. Ne pas trop sourire, quand même, mais rester aimable. Aimable? Ce n'était pas une caractéristique qui plaisait, si? Ah ! ça y est, se dit Topaze, je cherche déjà à lui plaire. C'était pathétique. Oui, oui. Pathétique. Elle ne connaissait même pas son interlocutrice que déjà elle cherchait inconsciemment à la séduire. Non. Il fallait s'arrêter, et de suite. Rester soi-même. Topaze commença donc par s'appuyer sur le mur, la tête contre le papier peint blanc, un long sourire aux lèvres, l'air enjoué.

Délivrance ~ Sam? Parfait. Tu peux m'appeler Topaze.

Remarque inutile? Oui. M'enfin. Le ridicule ne tue pas.

Délivrance ~ Petite ou grande... cuillère? De quoi tu parles?

Topaze haussa un sourcil, sentant que la réponse allait être encore une fois inattendue. Qu'avait encore inventé Samuelle?

» Samuelle Daee
» Sound and Fury (PV Topaze)
» **Appart' A New York**
» Appart' Davis
» TOPAZE!!!!! AMBRE!!!