Sound and Fury (PV Topaze)

Invité

Encore une matinée comme les autres. Cela faisait maintenant presque 20 ans que Zoé Lyn vivait cette vie de monotonie, deux décennies qu'elle se levait, partait travailler dans sa boutique de vêtements, rentrait tard le soir et allait se coucher après avoir passé quelques instants avec son fils. La sorcière avait toujours dû faire face toute seule aux problèmes de la vie, le père de Michaël l'ayant lâchement abandonnée à l'annonce de cette grossesse non désirée. Quand elle repensait à cet individu, Zoé Lyn se demandait comment elle avait pu tomber si éperdument amoureuse d'une ordure dans son genre. Il avait été le seul homme de sa vie, elle l'avait aimé dès sa première année à Poudlard quand elle l'avait vu se faire envoyer à Serpentard par le Choixpeau. Sa famille avait toujours détesté la maison du grand Salazar, mais cela ne l'avait nullement empêché de vouloir écrire son histoire avec Fabian. Car cet amour de méchanceté répondait au nom de Fabian Ai. Zoé Lyn sourit avec amertume quand elle se revit à 16 ans écrire en rose de partout sur son parchemin de sortilèges "Mrs Zoé Lyn Ai". Cette période était maintenant bien loin derrière elle, à l'aube de ses 40 ans, elle aurait plutôt envie de brûler tout papier où figurait ce nom de famille.

Début du flash back

Il était là, assis dans l'étroite cuisine que louait pour une modique somme le couple depuis que l'un et l'autre avait quitté leur foyer respectif. Zoé Lyn avait alors à peine 20 ans, elle avait arrêté ses études pour pouvoir s'en aller de chez elle et cherchait désespérément un travail pour pouvoir se permettre de meilleures conditions de vie. L'homme, était plutôt grand et bien fait. C'était, comme on dit, un beau brun aux yeux vert, personne n'aurait pu nier la beauté de Fabian. Seulement, Zoé Lyn s'était depuis toujours laissée aveugler par cet aspect plus que plaisant et n'avait jamais vu à quel point son âme n'était pas assortie à l'emballage.

"Coucou mon chéri!" lui avait-elle gaiement lancé en l'embrassant sur la joue.

Ce jour là, Zoé Lyn était particulièrement de bonne humeur...C'était cette matinée là qu'elle avait appris qu'elle était enceinte de l'individu qu'elle pensait autrefois être l'homme de sa vie. La sorcière savait qu'assumer un enfant ne serait pas chose facile pour le couple qui avait si peu de moyens. Elle aimait profondément Fabian, un bébé de lui était à ses yeux un simple don du ciel. Elle était absolument prête à tout pour le chérir et l'élever comme il le fallait. Elle voulait faire tous les sacrifices, car ce petit être qui commençait déjà sa vie à l'intérieur d'elle, n'était que le fruit, l'aboutissement d'années de passion et d'amour.

"Salut ma belle..." lui avait-il distraitement répondu.

Zoé Lyn posa un sac de course sur la vieille table en bois, qui était pour ainsi dire le principal meuble de la pièce, puis s'assis en face de son compagnon un large sourire accroché aux lèvres. L'homme releva la tête, et adressa un sourire méfiant à la jeune femme. Sûrement avait-il déjà compris que celle-ci avait une importante nouvelle à lui annoncer. Le future mère ne fit pas attention à cette expression pourtant si méchante et préféra lui prendre délicatement les mains avant d'approcher son doux visage de celui si dur de Fabian.

"Fabian...Mon amour...J'ai une grande nouvelle à t'annoncer!" Elle ferma un instant les yeux pour tenter de calmer le trop plein d'émotion qui était en train de peu à peu l'envahir, respira profondément puis continua "Voilà...Je suis enceinte de 3 semaines!"

A ces mots, Fabian resta tout d'abord comme muet... Puis au fur et à mesure que son esprit décoda le message de Zoé Lyn, son visage s'altéra, se crispa sous l'effet de la colère. Zoé Lyn fronça les sourcils, elle n'arrivait pas à croire que Fabian puisse avoir une telle réaction. Il n'avait pas encore ouvert la bouche qu'elle s'attendait déjà à entendre des paroles accusatrices et incisives. Mais la jeune femme était déjà très optimiste de nature et pensait que ceci ne serait que passager, qu'après y avoir réfléchi, le sorcier ne pourrait qu'être heureux! C'était obligé...

"Zoé! Tu ne te rends pas compte! Regarde en plus comme tu m'annonces cette nouvelle! Comme si tu me montrais une nouvelle coupe de cheveux! Non mais c'est pas vrai! Il fallait vraiment que sa tombe sur nous!"

Fabian renversa d'un geste brusque son verre rempli de whisky pur feu sur la table, ouvrit la fenêtre et se mit à fumer au dehors. Zoé Lyn détestait quand il avait ce genre de comportement, mais elle l'aimait tellement que chaque fois qu'il lui avait fait le coup elle avait bêtement passé l'éponge... Quand elle vit le liquide glisser lentement sur la surface en bois et se mettre à couler jusqu'à ses pieds, les larmes vinrent brouiller la vue de la jeune fille. Pourquoi réagissait-il de la sorte? Surtout pourquoi aussi violement? Zoé Lyn essuya ses yeux d'un revers de manche, s'approcha de son conjoint et le serra par la taille.

"Enfin mon coeur, ne prends pas le choses comme ça! Je sais que ce sera dur étant donné la situation où nous sommes!" Pendant un instant, ce fut le silence radio entre les deux sorciers, puis Zoé Lyn continua : "Fab! Enfin! Ne vois pas les choses de manière aussi noire! Ce...ce...ce bébé, c'est le fruit de notre amour! C'est fantastique! C'est merveilleux! Il faut nous réjouir! Non nous plaindre! OK cette grossesse n'est pas désirée, mais puisqu'elle est là! Acceptons la! Chéri, on travaillera encore plus, on cherchera un appartement plus grand! On sera tellement heureux à trois!"

Une fois que la sorcière eut finit cette courte tirade, Fabian la repoussa contre la table et la maintint sous son emprise un moment...

"Tant mieux pour toi si tu as envie d'avoir cet enfant, mais ne compte surtout pas sur moi pour être père! Je n'ai que 20 ans, je ne vais pas foutre ma vie en l'air pour toi maintenant!" gronda-t-il.

Cette fois ci, Zoé Lyn se mit à pleurer à chaudes larmes, elle, qui n'aimait pas se montrer faible ne put se contenir d'avantage. Enervé par la réaction de sa compagne, Fabian la poussa avec toute sa rage par terre, puis sous le regard terrifié de Zoé Lyn, se dirigea vers le couloir. La sorcière se releva, elle avait un peu mal au coude droit, mais dans le moment, ceci n'était que secondaire... Elle pris son courage et deux mains et courut derrière le sorcier qui commençait à tourner la poignée de la porte. La jeune femme se plaqua alors pathétiquement contre celle-ci.

"Non! Fabian! Tu ne peux pas me faire ça! Souviens toi tout ce qu'on a vécu!" s'écria-t-elle entre deux sanglots. "Non...Ne me laisse pas! Je t'aime...Je t'aime depuis le premier jour! Tu ne te rends pas compte de tous les sacrifices que j'ai fait pour toi! Mes parents ont toujours détesté ta famille, et pourtant, je leur ai tenu tête toutes ses années, j'ai pris ma valise à 17 ans pour te rejoindre dans ce trou! Je n'ai même pas eu l'occasion de faire des études! Tout ça pour qui? Pour toi!..."

Fabian ne la laissa pas même terminer et dans un dernier élan de fureur il balança Zoé Lyn sur le coté...La jeune femme se cogna contre le mûr et hurla sous l'effet de la douleur. Au même instant, elle entendit la porte claquer...Elle savait que c'était terminé, que de toute manière, cela ne servirait à rien qu'elle lui court après, il ne voudrait plus d'elle...Zoé Lyn resta donc assise, les bras entre les jambes à pleurer, pas tout à fait toute seule...

Fin du flash back

Zoé Lyn était encore une fois assise à la table de sa cuisine, même si cela faisait longtemps qu'elle avait quitté l'appartement miteux du centre de Londres. Aujourd'hui, 20 longues années plus tard, elle vivait dans le grand manoir familial situé en bordure de mer dans la ville côtière de Plymouth. Cela faisait quelques mois que Michaël, son fils était parti pour l'Europe orientale dans le but d'étudier de plus près différentes espèces de dragons. Il était 19 heures et la sorcière était rentrée de sa nouvelle boutique à peine 20 minutes auparavant. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle avait trouvé parmi son courrier une lettre venant de Fabian... Zoé Lyn, sur le perron de la bâtisse avait longuement hésité entre la jeter directement ou la lire...Car elle devait bien l'avouer, elle brûlait d'envie de décacheter l'enveloppe... Finalement elle était entrée et l'avait posé négligemment sur le premier meuble de l'entrée. Elle n'avait cessé de la regarder sans la toucher, puis au bout de quelques minutes, la curiosité l'avait poussée à bout et s'asseyant à la table de la cuisine elle avait lu cette lettre...

Citation :: Zoé Lyn,
Comme tu le sais, je n'ai jamais été doué pour écrire, et pourtant, même si je ne sais pas vraiment encore comment je vais rédigé ma pensée, je me lance... Si je t'écris ceci c'est dans le but de me faire pardonner et surtout pour prendre des nouvelles de mon fils...Je sais je suis plutôt direct, mais tu le sais, le blablatage inutile n'est pas non plus ma spécialité! Je suis parfaitement conscient que je me suis comporté comme un gamin idiot et égoïste, mais comprends moi, je n'avais que 20 ans! Et cette paternité précoce m'effrayait bien plus qu'autre chose...Aujourd'hui, je ne suis plus du tout le même homme et c'est avec plus de sagesse que j'analyse la façon dont je vous ai traités toi et notre enfant. Te rends tu compte que je ne connais même pas son nom?

A l'heure qu'il ait je suis entré au ministère de la magie et ai fondé aussi une famille. En effet j'ai deux charmantes filles portant les noms de Sophia et Philomène. Elles sont âgées de 11 ans pour l'une et 8 ans pour l'autre. Sache que je les aime plus que tout au monde, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine culpabilité et surtout un grand vide...Voila quelques années que des dizaines de questions me tourmentent, qu'est devenu mon premier enfant, est-il en bonne santé, me ressemble-t-il? J'ai honte Zoé, j'ai honte de moi...et durant tout ce temps je sais que tu as dû te battre, que je n'étais pas là, je savais que si je refaisais surface tu ne m'ouvrirais pas ta porte...J'avais peur, peur de ta réaction...Mais maintenant, j'ai décidé de ne plus être lâche, et même si je comprendrais parfaitement que tu ne souhaites pas même me répondre d'aller me faire voir, je veux te montrer que même si je ne peux pas rattraper tout ce temps perdu, j'ai réellement envie de faire partie de la vie de notre enfant...

Pour terminer, je sais que cette lettre est plutôt courte, mais sache qu'elle est remplie par ma sincérité, j'espère simplement au moins avoir une réponse de ta part...Positive ou négative...Que je sache à quoi m'en tenir exactement...Tu sais j'ai déjà parlé de notre enfant à Philomène et Sophia, elles seraient ravies de faire la connaissance de leur grand frère ou de leur grande soeur...

Encore une fois, pardonne moi ma Zo...
Fabian Ai

La sorcière relut plusieurs fois le courrier, ne sachant pas vraiment comment réagir. Une foule de sentiment l'avait envahie, elle était partagée par la fureur des souvenirs, la joie que procurait l'aveu de cette faute de jeunesse et une certaine tristesse. Comment devait-elle réagir? Il était clair que cet homme avait carrément brisé sa vie...C'était à cause de lui qu'elle avait si souffert...C'était par sa faute qu'elle n'avait jamais dû cesser de se battre, quand il l'avait quitté, Zoé Lyn avait été complètement dévastée...Mais c'était aussi grâce à lui qu'elle avait eu Michaël, toute sa réussite et sa fierté. Le jeune garçon avait beaucoup souffert de cette absence paternelle, Zoé Lyn devait-elle l'en priver à jamais? Où, devait-elle lui dire que Fabian avait refait surface après 20 années de silence radio? Zoé Lyn ne savait pas, ne savait plus...Avant qu'elle ne reçoive cette lettre, elle aurait dit sans hésiter qu'elle ne voudrait plus entendre parler de lui, mais maintenant, tout était très confus dans son esprit.

*Ma vieille tu te fais plus de mal que de bien là, tu ferais mieux de sortir un peu te distraire...Peut être qu'avec un peu plus de recul, la réponse te sera plus évidente!*

La tornade blonde se leva d'un coup, prit la lettre dans une main, son sac dans l'autre et réfléchit à l'endroit où elle aurait envie d'aller. Elle avait très envie d'aller faire un tour dans un bar, histoire de s'enfiler quelques verres pour oublier tout ce qu'il lui arrivait. Zoé Lyn n'était pas vraiment fière de ce qu'elle s'apprêtait à faire, mais ça lui était bien égal. La sorcière avait toujours été comme ça...Elle n'avait jamais fait cas du regard et de l'opinion des autres, c'était ainsi qu'on l'aimait notre Zoé Lyn.
Ni une, ni deux, voilà que la femme était devant l'entrée du pub pour sorciers La Tête de Sangliers! Elle poussa l'entrée et alla directement s'installer sur la chaise la plus près du barman. L'endroit était plein à craquer, peut être était ce une soirée propice pour se voiler la face à l'alcool...

"S'il vous plait, donnez moi quelque chose de fort...Et ne me posez aucune autre question je vous prie..."

L'homme, d'un certains âge, haussa les épaules et lui servit une boisson verte dans un tout petit verre. Zoé Lyn le regarda vaguement et se laissa bercer par la rumeur des conversations qui s'élevaient ça et là.

Invité

Sourire. L'ambiance du bar lui avait manqué : la grande pièce enfumée par les cigarettes et les cigares des clients, aux lumières tamisées ou trop fortes, selon l'heure, aux discussions incessantes, aux rires produits par l'alcool, nerveux ou gais, selon les conversations, et aux disputes, qui survenaient sans cesse dans cette atmosphère parfois glauque parfois si amusante. Il était rare que les filles viennent, seules, sans avoir besoin d'oublier quelque chose, ou de pleurer, sans addiction à l'alcool, en fait, dans le simple souci de revoir le bar où elles avaient passé de longs moments, bons ou mauvais, dans leur passé. Pourtant, c'était le cas de Topaze, qui ramena ses cheveux derrière ses épaules d'un geste grâcieux avant de pousser la lourde porte en bois qui menait à l'intérieur du Café bondé. Son entrée fut aussitôt remarquée par quelques badaux autour d'elle, à la mine fatiguée, qui était quasi allongés sur leur table à cause des effets brutes de l'alcool qui rendait leur coeur houleux, et leurs larmes, si peu viriles, faciles. Quelques hommes osèrent la siffler, et elle leur jeta un regard mi-amusé mi-dissuadant d'en faire plus, car elle n'était pas venue là pour draguer des personnes soûles et alcooliques, mais simplement profiter de l'ambiance qui avait fait vibrer ses seize ans, quand elle venait illégalement avec des amis à elle. Elle se rappelait encore la capuche qu'ils mettaient, ainsi que le maquillage que les filles prenaient soigneusement, et tout le monde croyait alors qu'elles avaient dix-neuf ans, et que le droit leur était donné de boire à volonté. C'était dans ce même Café que Topaze avait connu sa première "gueule de bois", un moment si délicieux à se remémorer, où elle s'était montrée comme la pire des gourdes, mais maintenant, tout cela lui semblait être une plaisanterie de jeunesse. Que de bons moments avec des personnes qu'elle ne reverrait probablement jamais...

Un soupir lui échappa un instant, mais son sourire revint vite pour illuminer l'impasse dans laquelle elle se trouvait : les chaises et tables étaient disposées en tout sens par les clients qui avaient passé la nuit là, et elle dut réfléchir à comment aller jusqu'au Comptoir sans en réveiller quelques-uns à l'air mauvais. Elle hésita un instant, puis sortit sa baguette magique, de manière à faire un peu de place, et après avoir utilisé quelques sorts qu'on lui avait enseigné durant ses voyages en Orient, un large couloir fut créé entre l'entrée du Café et le Comptoir. Là, le Barman de toujours, celui qui déjà l'avait servie cinq ans auparavant, et qui avait appris depuis que ses rasades n'étaient pas autorisées, à seize ans, la regardait de loin, s'approcher. Il lui fit un large sourire, parmi lequel elle remarqua deux ou trois dents en or - elle se demanda d'ailleurs pourquoi il n'avait pas utilisé la magie pour arranger ça - et sortit du comptoir pour venir vers elle. Il avait beaucoup changé : en vieillissant, il avait recouvert une hygiène soigneuse, et un bon goût, et s'il avait gardé malgré tout le Bar, c'était par sentiments, et non par besoin d'alcool, comme avant ; il était resplendissant de bonheur, et elle remarqua enfin pourquoi. Un anneau en or gris était sur le quatrième doigt de sa main gauche ; elle éclata de rire, mais d'un rire joyeux, amical, et fit la bise à Patrick, comme il se prénommait.

"Tu m'as manqué, Patrick ! s'exclama-t-elle avec bonne humeur. Je suis revenue de mes trois ans de voyage, et je me sens vraiment nouvelle, comblée. Tu as l'air aussi d'avoir rencontré le bonheur, ajouta-t-elle avec un signe de tête vers l'alliance."

L'homme acquiesça d'un signe de tête et commença à lui raconter l'histoire, retournant derrière son comptoir, de manière à ce que Topaze s'asseyât sur un tabouret en face de lui. Ainsi, elle sut bientôt tout de sa rencontre avec Eilenn, de leur première discussion, et de la manière dont ils s'étaient quittés, sans oublier la cérémonie, la nuit de noce, et la lune de miel, et il ne s'arrêtait plus, si heureux de pouvoir enfin retrouver une vieille amie. Elle lui fit un clin d'oeil quand enfin il acheva son récit et lui commanda une bière, mais douce, car elle n'aimait pas particulièrement l'alcool, même si elle se vantait, à seize ans, de bien le supporter. Le Barman lui demanda alors en un murmure si elle pouvait l'aider, et le reste fut presque soufflé à son oreille, de manière à ce que les clients n'entendissent rien. Il lui expliqua qu'il était Cracmol et qu'il ne pouvait faire sortir les clients dérangeants, ni arranger la salle qui ressemblait à un dépôtoir maintenant ; elle hocha de la tête et se retourna.

"Bien, dit-elle d'une voix forte. Maintenant, tous ceux qui sont attablés, et qui me comprennent, vous sortez. Au Comptoir viendront s'asseoir les gens qui ont encore la tête froide et un sens de la discussion et de l'amabilité. Les autres, dehors !"

Elle dut en saisir quelques-uns par le col, d'autres par les cheveux, tellement ils étaient soûls, et bientôt quelques disputes surgirent, mais quelques minutes enfin plus tard, tout le monde se retrouva dehors, mis à part la dizaine de personnes maintenant accoudée au Comptoir. Topaze prit alors sa baguette magique une nouvelle fois et, bientôt, le Bar parut comme neuf, les tables brillaient, le sol aussi, les chaises étaient disposées, et les lumières paraissaient plus accueillantes. Elle alla une seconde au-dehors, pour remettre le panneau "Ouvert" que certains avaient retourné sous un coup d'énervement et revint au Comptoir, en poussant un long soupir de soulagement. Elle remarqua alors une jeune femme à ses côtés, qui tenait dans ses mains fines une boisson très alcoolisée, qu'elle connaissait très bien puisque c'était celle qui avait produit sa première gueule de bois.

"Bonjour, lui dit-elle d'un ton agréable. Vous feriez mieux de ne pas boire ça, c'est mauvais et ses effets sont des plus désagréables. Dites-moi donc ce qui ne va pas et je vous paie quelque chose d'autre."

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