Lola _Paranoïa destructrice. [UC]

___Il y a quelques années, toute personne censée aurait parié à un contre mille que Lola serait la copie conforme de sa sœur Morgane. En effet, les deux jeunes filles se sont toujours énormément ressemblé, à tel point que certain voyaient en Lola une Morgane miniature. Dans le physique, comme dans le caractère, les deux dernières filles Dalite se ressemblaient en tout les points. Hors, aujourd’hui, toutes les personnes censées auraient perdu leur pari. Si Lola a conservé la petite taille de sa sœur, ne mesurant même pas un mètre cinquante, elle n’a rien gardé de la silhouette plutôt athlétique et bien portante de sa sœur. Particulièrement frêle et maigre comme un clou, la dernière Dalite semble très fragile, comme une brindille de paille qu’un simple coup de vent pourrait balayer. Certains vous diraient que cette apparence représente son éprit, mais cela est faux ; Lola n’est pas fragile. Le corps qu’elle trimbale n’est qu’une enveloppe, un costume, un faux. Mais ça elle ne le vous dira pas. De toute façon, Lola ne dit jamais rien.
___Si la jeune sorcière à l’air si fragile, c’est en contrepartie la faute à son teint maladif, voir même cadavérique. L’on pourrait croire que le soleil a décidé de ne jamais se pointer sur son visage. L’on pourrait croire qu’elle sort d’une tombe. Ce n’est ni l’un, ni l’autre. Ce n’est rien, dit-elle. Personne ne sait comment et pourquoi elle est devenue si pâle, et pourquoi ses lèvres sont, elles, restés bien rosées comme des lèvres normales. Tout ce que l’on sait, c’est que Lola est maintenant l’opposé total de sa sœur. L’une le teint cireux, terreux, l’autre le visage hâlé et bronzé, étincellent de bonne humeur. L’une des rares choses que les deux filles ont encore en commun, ce sont les yeux. Deux morceaux de ciel, auréolés d’un peu de vert. Deux diamants purs et semblables au milieu de visages si différents. Cependant Lola a un regard éteint. Quelque chose est mort à l’intérieur, et cela se voit. La malice et la joie de vivre ont disparus, et seule un violent éclat de haine se lit au fond de ces pupilles noires d’encre. Un éclat qui a quelque chose de fou, quelque chose d’effrayant …
___La différence la plus choquante entre les deux sœurs, ce n’est ni le teint pâle, si la silhouette. Ce sont les cheveux. Même si, depuis toute petite, Lola n’avait jamais eu les reflets roux de sa sœur, leurs deux crânes étaient couverts d’une belle chevelure blonde comme les blé, légèrement bouclée et toujours emmêlée. Mais aujourd’hui, les cheveux de Lola sont bruns. Bruns, fins et plats. Une frange barre son visage, durcissant encore plus ses traits, lui donnant un air étrange – fou ? –. C’est Lola qui a choisi cela. C’est elle qui a changé leur couleur, qui les a désépaissit aussi. Elle ne voulait plus avoir cette belle chevelure blonde, si caractéristique de la famille Dalite. Non pas qu’elle ait honte de sa famille, bien au contraire elle les admire, elle les admire de la supporter, elle et ses crises. Non, c’est qu’elle a honte d’être dans cette famille, elle se sent intruse, comme une tare dans un milieu de joie. Oui. Lola est brune, Lola est pâle, Lola est frêle, et Lola ressemble à s’y méprendre à un cadavre.

___Lola est folle. Ceci est un fait indéniable, et voyant comme le nez au milieu de la figure. Pouvant passer pour une fille timide, réservée, ou bien encore discrète, elle est simplement atteinte d’une paranoïa aiguë. Ne parlant jamais à quiconque, ne se révélant à personne, et refusant la compagnie, Lola est aussi associable qu’un microbe. Elle déteste les gens, tous, et sans exception. Elle les hait. Sa confiance n’est jamais accordée, même aux personnes semblant les plus intelligentes, les plus muettes et les plus sympathique. Lola ne parle jamais, excepté pour agresser quiconque lui pose des questions sur son enfance. Car il ne faut pas s’y méprendre. Sous ses apparences fragiles et tremblantes, Lola se révèle une fraie furie, capable d’entrer dans d’énormes crises de folie pour la moindre petite contrariété. Alors capable de tout dévaster, à coups de pieds comme à coup de baguette, il faut savoir que dans ces cas là, la petite apprentie sorcière ne se contrôle plus, provoquant parfois des phénomènes magiques démesurés. En effet, et depuis toute petite, Lola avait prouvé un don pour la magie. Si les autres enfants la provoquaient la plupart du temps sans le vouloir, la petite Dalite, elle, l’utilisait, et arrivait à la contrôler. Et ses crises sont un véritable renversement de situation. Elle n’est plus maîtresse d’elle-même.
___Si Lola ne parle pas, il n’en est pas moins qu’elle écoute. Elle a les oreilles qui traînent partout, et elle serait capable de faire chanter tout le monde avec ce qu’elle sait. D’une curiosité sans égale, mais d’une méfiance à faire peur, la jeune fille a appris à savoir les choses sans les demander. Il suffit juste d’entendre, d’entendre et d’écouter. Sa petite taille et son agilité combinée, elle aime beaucoup se cacher dans de minces brèches et écouter les conversations tenues secrètes. Lola est intelligente, très intelligente même. Elle peu se vanter d’avoir récupéré le cerveau de Jessica. Mais elle ne le fait pas, parce qu’elle ne se vante pas. Elle ne parle pas. Son cerveau, elle l’utilise pour bien d’autres choses, beaucoup plus importantes que la discussion. Très douée de ses mains, elle créer et invente énormément de choses nouvelles. Passionnée de lecture, vous la trouverez tout le temps un livre en main. Elle les aime tous. Ces livres de cours où l’on apprend tellement de choses, aux contes et aux romans qui la font s’évader. Oui. Morgane s’est créer son Wonderland, et Lola construit maintenant le sien.
___Ne pensez jamais que Lola est dépressive. Ce serait totalement faux. Ce n’est pas le genre de personne à se morfondre sur son sort, même si elle n’est pas non plus de celles qui agissent. Elle est des autres, de celles qui acceptent sans se plaindre, pas pour elle non, mais pour les autres. Quels autres ? Tous. Lola les hait, mais Lola les protège. Cette jeune fille est une antithèse vivante. Elle s’invente des amis imaginaires, des amis morbides avec lesquels elle joue à des jeux macabres. Elle ne parle pas, elle n’agit pas, elle reste avec ses pensées. Elle reste là, au milieu, à ne rien faire que regarder les gens passer et les écouter. Elle est là sans n’avoir rien à y faire, sans avoir de place ni de but, sans avoir d’utilité quelconque. Elle vit simplement, sans trop savoir pourquoi. Elle se méfie de tout et de tout le monde. Elle ne parle jamais. Elle agresse. Lola est folle. Cela est un fait indéniable.

___Dans un vieil hôpital moldu, à Dublin, Lorène Dalite souffrais depuis des heures pour réussir à mettre au monde celle qui s’avérerait être sa dernière enfant. Après y avoir passé pratiquement toute la journée, la petite fille finis par enfin pousser ses premiers cris vers onze heures le soir. Ses parents l’appelèrent Lola, qui signifiait souffrance, car Lorène avait eu beaucoup de mal à accoucher, et les infirmières moldues avaient un instant presque cru que le bébé était mort, et que c’était pour ça qu’il ne sortait pas. Bébé, elle s’avéra étrangement calme, elle ne pleurai jamais et attendais juste patiemment lorsque c’était l’heure de son biberon. Cadettes d’une famille sorcière, Lola s’intéressa très vite à la magie, et elle aimait beaucoup s’asseoir par terre et regarder sa mère lorsqu’elle utilisait sa baguette, frappant dans ses mains en riant dès qu’il se passait quelque chose. Très curieuse, elle touchait à tout et voulait tout essayer. Comme il était tradition chez les Dalite, on la fit monter sur un cheval à l’âge d’un an et demi, mais contrairement à la plupart de ses aînés elle n’apprécia pas plus l’équitation que ça. Choyée par ses grands frères et grandes sœurs, Lola s’épanouit à merveille, et parla très tôt. Et une fois qu’elle parlait, tout le monde n’avait qu’une envie, c’était qu’elle se taise. Elle n’articulait pas, et ses phrases étaient un gazouillis de mots très difficile à comprendre. Et elle parlait tout le temps, elle posait tout le temps des questions. Jessica, qui savait tout, fut celle qui était le plus souvent harcelée par sa jeune sœur, qui sortait de sa chambre en faisant des roulés-boulés – car Lola mit longtemps avant d’arriver à marcher correctement, elle se déplaçait en roulant sur elle-même – et se dirigeait dans celle de Jessica juste en face, pour lui demander toutes sortes de choses. A l’âge de deux ans, le gazouillis de Lola s’était transformé en une très bonne diction, et elle parlait comme un livre ouvert. Il fut par contre attendre ses deux ans et demi pour qu’elle se décide à faire ses premiers pas.
___Si Lola était plus raisonnable que deux de ses frères et sœurs aînés, et qu’elle ne prit pas la baguette de ses parents pour essayer de faire de la magie, il ne s’avéra pas moins qu’elle ne fis pas de magie durant son enfance. C’était un mardi, et elle avait trois ans et deux mois. Ses deux parents étaient partis au ministère pour le travail, et Will, son frère, était chargé de la surveiller. Seulement, ce dernier s’était assoupi dans la cuisine, et Lola était dans le jardin devant chez elle, entrain de gazouiller et d’essayer d’attraper des papillons, en chantonnant « Pa’i’illon, Pa’i’illon ». Un homme âgé d’environs trente ans était alors passé par là. C’était un moldu, qui essayait de fuir la police qui le poursuivait pour le meurtre de sa femme. Ayant toute la sécurité moldue à ses trousses, l’homme vis Lola et pensa alors que cette petite fille ferai un parfais bouclier. Assise au milieu des tulipes, Lola vit le moldu arriver et elle lui fit un grand sourire. « Bonjour mon’ieur. Maman et Papa ‘y ‘ont pas ici ». Pas le moins du monde attendri par la frimousse souriante de la petite fille, il la saisit par le bras en lui disant de la suivre. Lola poussa un cri, se dégagea du mieux qu’elle pu et recula le plus possible. Alors que l’homme s’avançait à nouveau vers Lola pour l’emmener, la jeune fille lui lança un regard noir, et cinq secondes plus tard l’homme hurlait, le visage en feu. Réveillé par tout ce tapage, Will sortit de la maison à temps pour empêcher l’homme de brûler vif. Suite à cet incident, toute la famille eu quelques ennuis avec la justice magique, mais aucune charge ne fut retenue contre eux car la petite n’était pas vraiment responsable de ses actes. Les gens du ministère conseillèrent juste aux parents de surveiller plus attentivement leur fille. Cependant, il arrive encore aujourd’hui que Lola mette feu à quelqu’un, lorsqu’elle est en colère contre cette personne ou qu’elle a peur.
___1982 fut la pire année de l’existence de la cadette des Dalite. La petite fille souriante et curieuse qu’elle était avant, celle qui débordait de joie de vivre et qui arrivait à mettre du baume au cœur au plus triste des hommes, cette petite fille là, devint à partir de ce jour ce qu’elle est aujourd’hui. C’était en hiver, la veille de Noël. Tandis que Jessica et Will décoraient le sapin à l’aide de leur père et que Mona et la mère Dalite préparaient le repas, Morgane et Lola étaient partis à la recherche de Jack, le chat de Morgane, qui s’était enfui. Alors que les deux jeunes filles étaient dans un champ, à quelques mètres de la ferme, un inconnu était arrivé, avait stupéfixié Morgane et Impéruimisé Lola. Il force la petite fille à tuer les animaux de la ferme devant les yeux de sa sœur, et finis par partir lorsque Roy, un chien de la famille, avertit tout le monde de ses aboiements. Avant de transplaner, il ordonna à Lola de tuer quiconque essayait d’entrer dans la pièce, et la dernière des Dalite tenta alors d’étrangler son frère. Envoyée à St Mangouste, il s’avéra que la petite fille ne tentait pas seulement d’étrangler ceux qui pénétraient dans la grange, mais toutes les personnes passant à porté de ses mains. Mauvais sortilège ou mauvaise réaction, personne ne compris. Lola passa plus d’un an à l’hôpital, et elle en ressortit au printemps 1984. Elle n’alla pas à l’école moldue et ses parents se chargèrent de lui enseigner les rudiments de l’éducation. Ils avaient bien trop peu qu’elle ne s’énerve contre quelqu’un, car de plus, il lui arrivait très souvent de mettre feu au gens, tellement souvent que Lorène finis par se rendre compte que sa fille faisait ça intentionnellement. Quelques mois après le retour de Lola au domaine familial, sa mère dû se cacher pour échapper au ministère, et la petite fille resta avec elle au quartier général de l’Ordre du Phoenix.