When there is the will, there is the way

L'atmosphère confinée de la bibliothèque de Poudlard était propice à l'étude des grimoires anciens... La plupart de ces derniers étant soigneusement entreposés dans la réserve, il fallait obtenir des professeurs une autorisation spéciale afin de les consulter. Leurs secrets n'étant pas dignes de chaque élève, mieux valait se montrer prudent vis-à-vis de la délivrance des ordonnances d'accès à la réserve. C'est la raison pour laquelle Poudlard avait confié ce droit aux professeurs uniquement, qui jugeaient du bien fondé d'une recherche, et s'assuraient du fait qu'elle était menée rigoureusement, sans écart facheux de la part de l'étudiant zélé. De la sorte, accéder à la réserve relevait d'un véritable parcours du combattant, à forciori si les intentions à l'origine du projet n'étaient pas tout à fait blanches.

En raison de ces quelques difficultés, Lauren était momentanément contrainte de limiter ses recherches aux livres en accès public. Certes, ca n'avait rien d'une nouvelle facile à encaisser, mais il fallait tout de même, par souci de prudence, éviter d'attirer l'attention trop vite. Même si ses chances de succès étaient minces, elle avait le devoir d'essayer au moins de trouver ce qui lui permettrait de se séparer de lui, et lui d'elle... La lettre qu'elle avait reçue était limpide. Son père avait obtenu récemment des informations... Poudlard vivait d'important changements, et... un grand pouvoir était dissimulé dans l'école. S'en emparer devait être sa priorité, même si pour l'heure, elle n'avait pas la moindre idée de la nature que pourrait revêtir cette magie. Papa Ignace lui avait promis d'enquéter et de lui ramener une réponse avant la fin du mois. Ca en revanche, c'était réjouissant.

Plongée dans la lecture d'un livre intitulé Symboles de Poudlard , Lauren ne prêtait guère attention à son environnement. Elle savait que peu de gens trainaient encore à la bibliothèque à cette heure-ci, et que la plupart mangeait déjà dans la salle commune. Dès lors, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter outre-mesure des yeux et des oreilles qu'avaient les murs.

Sur le rebord de sa table d'étude reposait une pomme, bien verte, apétissante, que Lauren se destinait pour bientôt.

Si la jeune serpentard entreprenait d'une part ses laborieuses recherches, elle ne négligeait pas pour autant de faire ses devoirs. Aussi était-elle penchée également sur un parchemin de potion, qu'elle rédigeait à l'attention du professeur Sayuri. Par la même, ce document incarnait l'alibi de Lauren. Un sourir au lèvre, elle conclut l'énoncé écrit d'une recette, puis attarda un instant son regard sur le livre qui traitait des symboles de Poudlard, avant de finalement constatée que quelqu'un l'observait.

Discrètement, l'air de rien, Lauren referma le dit bouquin, étala son parchemin sur la table de travail, attrapa sa pomme, et se tourna vers l'individue qui se trouvait dans son sillage.

- Bonsoir toi...

déclara-t-elle simplement, avant de croquer dans le fruit délicat...

Montant tranquillement les escaliers, Morgane finit le morceau de pain qu’elle avait commencé dans la grande salle. Son repas avait été plutôt copieux et animé, car ayant mangé avec son petit frère elle s’était assise à la table des Gryffondors, et lui fallait bien avouer que ceux-ci étaient bien plus bavards que les Serdaigles. La jeune bleu et argent, qui était toujours à la recherche des dernières nouvelles du collège, trouvait chez les rouges et or une grande source d’information. Une fille de son année, Emy, avait eu cependant la bonne idée de lui demander si elle avait fait ses devoirs de botanique, la réponse étant négative, Morgane dû quitter son journal humain pour se diriger vers la bibliothèque, faire sa recherche sur les plantes magiques permettant de soigner très rapidement les plaies profondes.

Alors qu’elle était au milieu de l’escalier, celui-ci s’arrêta, et fis un tour presque complet. Morgane s’adossa tranquillement contre la rambarde tandis que la construction de pierre s’immobilisa en face de l’entrée de l’aile gauche du quatrième étage. La bibliothèque se trouvant dans l’aile gauche, Morgane dû patienter quelques minutes que l’escalier daigne se remettre dans du bon côté. Ayant l’habitude de ces contres temps, la jeune Serdaigle ne s’en formalisa pas et s’empressa de monter jusqu’en haut pour éviter de devoir attendre à nouveau. Une fois dans le couloir, elle tourna à droite, puis à gauche après la statue représentant une licorne, pour arriver finalement devant une porte de bois, plutôt grande, ornée de fer forgé.

L’élève se faufila dans l’ouverture de la porte et pénétra dans l’atmosphère sérieuse, silencieuse et confinée de la bibliothèque. La plupart des élèves se trouvant là étaient le nez plongé dans les bouquins, excepté deux élèves de Poufsouffle, qui pouffait dans un coin. Cherchant la raison de leur rire, fort peu discret, Morgane s’aperçut qu’ils avaient, à l’aide de leur baguette magique, noué entre eux les lacets d’une élève, là bas entre les rangée Potions et Botanique. La fille en question devait arriver à la fin de sa scolarité, et elle était aussi sûrement en train de faire ses devoirs car un parchemin et un livre étaient étalé sur le table devant elle, tandis qu’un autre livre était dans sa main.

La jeune Serdaigle de dirigea vers la rayon Botanique et passa sa main sur les livres en parcourant les titres. Elle s’arrêta sur deux livres pouvant l’aider, un dont le titre était "Se soigner grâce aux plantes" et l’autre qui s’intitulait "Les plaies et la botanique". Elle pris les deux livres et les passa sous son bras, laissant une légère couche de poussière blanche sur sa robe de sorcier noire. Elle se dirigea ensuite vers la table ou était assise la fille aux lacets noués et elle y posa ses deux livres. S’asseyant sur une chaise, elle sortit un rouleau de parchemin, une simple plume noire, de corbeau, et sa bouteille d’encre à couleur changeante.

Elle ouvrit le premier des livres, et chercha dans le sommaire, se qui se trouva être une bonne idée car elle tomba tout de suite sur le sujet exact de sa recherche "Chapitre 11 : Quelle plante utiliser pour soigner une plaie grave ? ". Morgane n’était pas de ces élèves qui copient juste un paragraphe de livre, sans plus, ainsi chercha-t-elle dans le reste du sommaire ce qui pourrait être utile. Elle nota cinq références en haut de son rouleau de parchemin, puis sa curiosité la poussa à regarder ce qui lisait sa voisine d’en face. Elle leva les yeux sur son livre "Symboles de Poudlard". La fille leva les yeux vers elle et referma discrètement le livre puis le fit glisser plus loin tandis qu’elle ramenait son parchemin vers elle. Morgane leva un sourcil, intriguée.

- Bonsoir toi ...
- Bonsoir. Intéressant ton livre ? Je l’ai déjà lu, il peaufine parfaitement "L’Histoire de Poudlard".

Une moue pensive sur le visage, la jeune Sinacella avançait parmi les rayons de la bibliothèque. Elle ne venait pas pour les cours, absolument pas. Elle, réviser à la bibliothèque ? Mais le simple mot "réviser" était pour elle imprononçable ! Non, si elle allait à la bibliothèque, c'était pour son simple plaisir personnel. Elle n'était pas masochiste. Dévorer un bon roman, ça c'était intéressant. Se coltiner un livre de cours, c'était écœurant. Or il se trouvait qu'elle n'avait plus rien à lire dernièrement. D'où un rapide séjour dans ce lieu saint pour trouver son bonheur. Enfin, rapide... Tout dépendait du temps qu'elle mettrait à trouver le dit bonheur, évidemment.

A cette heure-ci, la plupart des gens étaient encore à table, mais Sina avait mangé vite pour avoir le temps de chercher un ouvrage avant de reprendre les cours. Elle avait laissé ses amis en plan pour ça. Aucun n'aurait de toutes façons eu envie de l'accompagner. Tant pis pour eux.

La cinquième année grimaça en arrivant à la hauteur des livres sur Poudlard. S'il y avait bien une matière qu'elle détestait plus que les autres, c'était l'histoire de la magie. Pourquoi devaient-ils apprendre par coeur des choses qui ne leur serviraient presque jamais ? Qui se souciait de la révolte des gobelins ? C'était pour la jeune fille une matière inutile au possible, et soporifique de surcroît.

Elle stoppa son avancée en apercevant deux jeunes filles. L'une d'elles était de sa maison, elle la connaissait de visu. Un an les séparait. L'autre en revanche, qui portait l'uniforme de Serdaigle, ne lui disait rien. Elle semblait assez jeune. Les deux filles se parlaient, visiblement à propos du livres que tenait la Serpentard entre ses mains. "Symboles de Poudlard" ?

*Beurk...*

N'ayant pas la langue dans sa poche, et la critique facile, elle ne put s'empêcher de faire un commentaire.

Pigrizia - L'histoire de Poudlard ? Elle ne comprenait pas qu'il s'agissait du titre d'un livre. Mais on la connaît déjà par coeur, à force de l'apprendre en cours... T'as vraiment besoin de lire ce livre ?

Ignorant la Serdaigle, elle s'adressait directement à l'ainée, accompagnant ses paroles d'un regard à la fois affligé et dégoûté.

Hj Mes sincères excuses pour la réponse tardive! Hj

Deux individus, deux attitudes ,et un contraste radical! Lauren ne fut pas capable de retenir un léger sourir à l'occasion de l'arrivée d'une compatriote de serpentard, Miss Valmarena, à qui elle avait tout au plus adressé la parole une ou deux fois. En un instant, elle se remémora le fait que la serpentard était plus jeune qu'elle, plutôt revêche, et toujours prête à palabrer pour tout et pour rien, parce-qu'adèpte de la polémique.

Alors qu'elle se retournait sur sa chaise pour observer plus attentivement l'entrée en scène de la fille en question, Lauren remarqua avec horreur le noeud que formaient l'un avec l'autre les lacets de ses deux souliers. Un piège vil, mesquin, puéril, une broutille, quelquechose qui la laissait indiférente au point que Lauren s'était décidé à ne même pas s'en prendre aux idiots responsables du mauvais tour. C'était probablement les deux jeunes zuaves de la maison Pouffsoufle, qui pouffaient à n'en plus finir, attablé non loin d'elle. Quelle perte de temps.

- Je partage ton point de vue... Un livre fort intéressant, bien qu'un peu vague sur certaines notions. Mais ce n'est pas vraiment ce dont je me préocupe aujourd'hui. En fait, je suis plutôt en train de réfléchir à l'équation d'équilibre pour les ingrédients de ce filtre de force herculéenne. C'est plus délicat que je ne l'avais prédis.

Une expression suave et délicate se forma peu à peu sur les traits de la jeune fille, membre de la maison vert et argent. Elle cligna des scils, et se pencha légèrement sur la gauche pour acceuillir la fille qu'elle avait reconnu plus tôt, la compatriote. Ses yeux naviguaient maintenant incessement entre cette dernière et le parchemin de devoirs du cours de potions.

- Hello Sina'! L'empressement ne doit pas prévaloir sur les politesses je pense... Tu n'as même pas pris la peine de saluer tes interlocuteurs. Est-ce digne d'une serpentard?

Ces propos étaient osés, un tantinet provocateurs, mais Lauren voulait avant tout s'attirer la sympathie de la serdaigle, et... bien évidemment, ramené la discussion à autre chose qu'à ses recherches sur les symboles de Poudlard. Son allibi devait prendre toute la place dans la discussion future. A défaut de parvenir à concrétiser cet objectif, elle déclencherait des hostilités sur le plan verbal.

D'un mouvement brusque du bras droit, Lauren extirpa sa baguette magique d'une poche, l'agita vivement, et entrepris de rendre à ses lacets leur agencement conventionel. Maintenant qu'elle pouvait se lever sans autre, Lauren repoussa sa chaise et se redressa. Elle tendit sa main à la serdaigle, avant de conclure...

- Je ne me suis pas encore présentée. Lauren Perry... 6e année... Pour la maison, je pense que si tu es à Serdaigle, tu n'auras pas trop de peine à déduire mes appartenances.... Seul un demeuré, particulièrement attardé, ne saurait voir qui nous sommes et d'où nous sommes... Non? Enchantée...


De ses yeux pétillants, Lauren observait la réaction de Sinacella, se demandant comment elle interpréterait ses propres faits et gestes.