P R E L U D E [ Pv Snejana (l) ]

Invité

Les doigts glacés jusqu’aux os, Nouchka tentait vainement de se réchauffer. Il ne faisait pourtant pas frais sur le campus, mais le Russe était inexplicablement glacé. Son long manteau noir, qui couvrait jusqu’à ses genoux, ne lui offrait aucune protection. Rien à faire, il avait froid. Très froid. Peut-être était-ce parce qu’il avait la curieuse sensation que quelque chose se préparait à l’intérieur de lui-même, à l’intérieur de sa famille. Quelque chose qui ne saurait s’expliquer mais qui était là et qui rongeait son cœur déjà griffé par les aléas d’une vie sans aucune pitié. Le jeune homme souffla sur ses doigts rosis par la brise qui le fit frissonner. Il pensa à retourner dans sa chambre, mais qu’y ferait-il ? Il s’ennuierait comme un rat mort. Autant rester ici à observer les alentours. Ca n’était pas très différent de Poudlard, en vérité. Mais c’était plus classe quand même. C’était plus sévère, moins bric-à-brac. L’université était droite, rectiligne. Du genre celles que l’on voit à la télévision et qui font rêver. En parlant de rêve, Nouchka renversa la tête en arrière, fermant ses yeux sombres …

***

- Nouchka ?
- Lui-même, répondit un jeune homme avec un sourire narquois.
- Il fait froid dans ma chambre ! T’as oublié de mettre le chauffage.
- Mais qu’est-ce tu me baves ? T’es pas assez grande pour te le mettre toute seule ?
- J’ai peur des monstres derrière le poêle.

Pfff, c’est du Illiana tout craché. Le sombre Vanna Syl va à l’étage, la main de sa toute petite sœur glissée dans la sienne. C’est drôle, il ressemble à Vitaly comme ça. D’ailleurs, les deux hommes sont semblables en de nombreux points. L’étudiant arrive dans la chambre d’Illiana, la gamine va se lover entre ses couvertures et attend que son frère rallume le feu dans l’antique poêle de fonte. Bientôt, la chaleur se répandait dans toute la pièce et la gamine à l’air angélique s’endormit, laissant son frère pensif et songeur. Il revint dans le salon froid ; dehors, il faisait noir. Les étoiles peinaient à briller à travers l’encre du ciel. Il détourne le regard de ce spectacle sans chaleur et monte à sa chambre. Il s’ennuie tout seul dans ce grand manoir perdu au milieu de nulle part, mais il le faut … Il préfère cela que de perdre l’indépendance qu’il a durement acquise. D’ailleurs, il voit d’un mauvais œil Vitaly et ses manigances… Enfin, rien n’est sûr avec Orlov. Attends au lieu de juger se sermonne le Russe.

Il se laisse tomber sur le lit, fatigué. Il pense à l’année qui arrive, l’année qui marquera son entrée à l’Université. Il arrête de penser, finalement, et s’endort, tout habillé, comme un enfant épuisé par une longue route que ses parents lui ont imposé.

***

Nouchka cesse de divaguer, certaines pensées sont trop douloureuses pour pouvoir remonter à la surface. Pour oublier, il se lève, de sa grande silhouette, il domine le parc. Il va et vient entre les fontaines, pour un peu, on verrait des pianos à queue au milieu des jets d’eau ( z’avez jamais imaginé jouer du piano dans une fontaine ? Ben Nouchka et mwa, oui ! XD ). Le jeune homme choisit enfin un chemin fixe, il passe entre les allées e roses. Ces fleurs sont courageuses, elles perdurent autant qu’elles le peuvent, afin de magnifier n’importe quel endroit. Les préférées de Nouchka sont les roses rouges, gage d’amour passionnel. C’est d’un banal, me direz-vous. Mais tellement romantique.

Le Russe se réchauffe peu à peu. La lumière décline, peu à peu elle aussi. C’est une lumière mélancolique qui s’abat sur le campus, une lumière de dimanche après-midi d’automne. Vivement l’hiver, où il fera sombre si vite …Heureusement que l’Angleterre est calquée sur l’heure solaire.

Je vois des pianos dans les fontaines.
Solitude.

Un crissement sur les graviers blancs. Nouchka se retourne.

Lumière déclinante.
Prélude.

[HJ : Pas immense ^^" Je ferais mieux.]

Sujet: Re: P R E L U D E [ Pv Snejana (l) ] Ven 16 Nov 2007 - 3:41

[HJ : pas obligé, c'est la qualité qui compte et non la quantité ^^ Faudra ptet pas s'attendre à ce que je fasse aussi long par la suite pour ma part xD Je me place début octobre, à l'heure RP de MA, comme ça ça explique qu'il commence à faire frais ^^]

Octobre. Voilà un mois qu'elle était entrée dans cette Université. Le temps passait si vite... Mais rien ne changeait. Sa vie était-elle meilleure qu'en Russie ? Mieux ordonnée, plus propre, certes, mais meilleure... Ce n'était pas vraiment le mot qui convenait le mieux pour la décrire. Elle rentrait chez elle tous les week-end, mais à chaque fois pour voir sa mère dans un état des plus pitoyables. Elle continuait à travailler, mais semblait sombrer dans une dépression due à la solitude. Snejka ne savait plus quoi faire pour l'aider. Elle souhaitait qu'elle se fasse des amis, qu'elle rencontre un nouvel homme... Mais comment aurait-elle pu plaire dans cet état de délabrement avancé ?

Malgré cette épreuve, la jeune russe restait digne et forte. Elle ne devait pas abandonner ses études. Et elle ne devait pas se laisser aller. Pour le moment, elle n'avait pas de difficulté à suivre les cours et les trouvait intéressants. Cependant, ombre au tableau, il lui prenait parfois l'envie, quand le blues arrivait, de rester dans sa chambre et elle séchait des cours. L'hispanique qui partageait sa chambre s'inquiétait parfois, mais ne posait pas de questions. Pour le moment. Car il arriverait un jour où elle le ferait, Snejana en était certaine. Que lui dirait-elle à ce moment-là pour conserver sa dignité ? Elle ne le savait pas encore. Elle improviserait.

Octobre, et la nuit tombait plus tôt à présent. 21h. Mercedes était sortie. Peut-être au foyer, peut-être ailleurs. Quelle importance ? Seule dans la chambre, assise au seul bureau, Snejka contemplait ses notes de cours. Contemplait, mais ne lisait pas. Elle ne se souvenait même plus de quel cours il s'agissait. Quelle importance ?

Elle tourna la tête en direction de la fenêtre, mais ne vit que le reflet de la pièce. Elle se leva et alla éteindre la lumière. La chambre baignait alors dans une obscurité altérée par les éclairages du campus. C'était apaisant... Elle s'approcha de la fenêtre pour observer l'extérieur, et cela lui donna envie de sortir. Elle passa devant le miroir et s'interrompit. Elle était en jupe, et la température extérieure était peu élevée le soir. Mais... Quelle importance ?

Quelle importance, si les règles ne sont pas respectées...
Quelle importance, si dans ma courte vie j'ai tout raté...
Quelle importance...

Elle avait vécu en Russie. Elle avait connu le froid. Elle ne prit pas la peine de chercher sa veste, mais défit en revanche son chignon serré, comme un mouvement de libération. Elle sortit de la pièce. Personne dans le couloir. Où était-ils tous ? Aucune importance. Cette nuit, elle avait fait un rêve. Elle voyait des roses. Rouge, roses, blanche, jaunes... Etaient-elles comme une représentation d'elle-même ? Ne soyez pas brutal avec moi, car je pourrais vous piquer... J'ai l'air belle et dangereuse, mais je suis si fragile... Et éphémère. Les roses blanches étaient les préférées de la jeune femme, mais sans doute celles qui lui correspondaient le moins. La pureté... Il y avait longtemps qu'elle avait oublié ce que ça signifiait. Elle n'était pas pure, elle était souillée.

Combien de temps avait-elle marché ? Jusqu'où était-elle allée ? Les roses... Elles étaient devant elle. Etait-ce possible ou bien état-elle toujours dans son rêve ? Y avait-il dans son rêve le jeune homme qui se trouvait en face d'elle ? Elle ne se souvenait plus...

Son regard si étonné devant l'apparition de roses redevint de glace devant lui. Elle se méfiait des hommes. Certes, elle s'était déjà montrée souriante, mais ça, c'était seulement quand elle avait besoin de quelque chose, ou bien pour sauver les apparences. Elle ne s'attendait pas à tomber sur quelqu'un. Comment deux personnes pouvaient-elles se retrouver exactement au même endroit, à la même heure, par le plus simple des hasard ? Le jeune homme avait un nom russe, comme elle. Elle s'en souvenait pour ça. Mais elle ne savait presque rien sur lui. Avait-elle cherché le contraire d'ailleurs ? Il semblait frigorifié. Pourtant, il ne faisait pas si froid.

Snejka - Bonsoirr.

Sa voix déchira le silence de la nuit. Etrange, comme le son semblait perçant et glacial... Elle détourna le regard, pour observer les roses pendant quelques secondes, puis reporta son attention sur lui.

Snejka - Pourrquoi rrester dehorrs si vous avez si frroid ? Attendez-vous quelqu'un ?

Elle parlait un anglais soutenu, comme elle l'avait appris. A nouveau, elle baissa les yeux, fit quelques pas et caressa un bouton de rose rouge.

Snejka - Si c'est le cas, vous avez de la chance. Moi, je n'attends perrsonne, et perrsonne ne m'attend. Exceptée la nuit.

Un léger sourire s'était dessiné sur son visage. Son chemisier bleu ciel, de la même couleur que ses yeux, contrastait sur les rosiers sombres. Le parfum des fleurs, exalté par la nuit, embaumait le sentier et ravissait la jeune femme.

Invité

HJ = D'zeulay du retard >.< Pas mal de boulot en ce moment.

Douce solitude. Douce et … pesante. Aussitôt qu’il entendit des pas, il se retourna et ce fut comme si tout s’éclaira. Une lumineuse apparition venait de faire son entrée. Boum boum boum, dis quelque chose, imbécile ! Une jeune femme, qu’il n’avait jamais vue, s’avançait vers lui.Belle ? Non. Surprenante, cent fois oui. Nouchka se sentit réchauffé de toutes parts (dans le sens poétique du terme, ne ! XD) et frissonna quand elle parla. Elle avait une voix … Pas froide, mais fraîche. Le jeune homme ne répondit pas, il attendait qu’elle ait fini, pour savourer ce son si nouveau.

Snejka - Si c'est le cas, vous avez de la chance. Moi, je n'attends perrsonne, et perrsonne ne m'attend. Exceptée la nuit

Alors, comme ça, il était tombé sur une poétique. Nouchka fut assez surpris de l’entendre dire qu’elle était seule. Mais à mieux la regarder, il décelait quelques éléments qui confirmaient cet état. Elle avait l’air un peu soutenue, farouche. Ca ne devait pas être facile de l’approcher et encore moins de lui parler. Mais là, c’était elle qui était venue à lui, alors autant se montrer digne de cet « honneur ». Nouchka ne répondit pas tout de suite, encore un peu rêveur. Il la regardait, tout simplement. Il y avait beaucoup de jolies filles à l’université, mais celle-ci était moins vulgaire, plus élégante, presque adulte, déjà. Non, Nouchka ne se considérait pas encore comme un adulte. Il n’aimait pas cette idée. Il était trop jeune pour ça.

Il n’attendait personne, alors autant lui dire. Ca pourrait peut-être déboucher sur autre chose qu’une rencontre inattendue dans un parc, au crépuscule, par environ dix degrés au soleil couchant. Doucement, il répliqua avec politesse, en la vouvoyant :

« Je n’attends personne. Mais la nuit a bien de la chance de vous attendre, je suppose que vous allez faire sensation, toutes les deux … »

Mais peut-être que si tu fais des efforts, Nouchka, la demoiselle délaissera la nuit et acceptera de te suivre. Après tout, tu n’as pas grand-chose à perdre. Le jeune homme se surprend à penser que sourire lui va bien. Ca éclaire son visage déjà lumineux. Mais elle dégage quelque chose de dangereux, étrange, pour une fille qui paraît délicate, frêle et fragile. C’est vraiment bizarre, l’impression qu’elle donne d’elle-même. Alors que Nouchka, on le sent tout de suite, qu’il est sombre et que l’Ombre le grignote petit à petit. Ca se voit sur son visage d’ange ravagé, ça se voit quand il marche, quand il regarde ou quand il parle. Cette fille, on hésite, on n’ose pas aller plus loin. Nouchka frissonna, une nouvelle vague de froid submergea son corps et le transit. Il voudrait rentrer, mais l’envie de mieux connaître cette inconnue qu’il croit avoir déjà vue le tiraille et sa curiosité légendaire l’emporte. Sa journée grise et sans saveur vient de s’illuminer. Faiblement, mais c’est illuminé quand même. Et ce n’est pas rien.

Le silence s’installe, tombe comme un voile. Vite, le briser avant qu’il ne durcisse comme du béton entre ces deux êtres. Et c’est Nouchka qui s’y colle, avec hésitation.

« C’est vous qui devriez avoir froid. Je suis russe, mais j’ai toujours eu du mal à le supporter. Vous n’êtes pas transie, avec ce petit chemisier ? J’ai froid pour vous, ce qui signifie que je suis doublement gelé ! »

Nouchka se permet d’esquisser un sourire : ses yeux sombres s’éclairent d’une lueur malicieuse. Le sourire de Nouchka : l’arme absolue. Enfin, d’après plusieurs conquêtes, c’était ça qui les avait séduites. Mouais. Elles avaient eu surtout vent de la richesse des Vanna Syl et de leur famille, et le style « Ténèbres et Gallions » les avaient attiré comme un aimant. C’était si pathétique, si prévisible. Il n’y a donc que l’appât du gain qui intéresse les femmes ? Si c’est le cas, c’est alors bien triste, car les hommes, enfin certains, méritent mieux que l’amour de l’argent. Et Nouchka en fait partie. L’argent, le manoir, le style, il a tout ça. Que demander de plus ? Juste quelqu’un qui lui sourit en retour.

Sujet: Re: P R E L U D E [ Pv Snejana (l) ] Dim 25 Nov 2007 - 5:26

[HJ : j'ai du retard aussi... pas eu le temps de RP ces derniers temps ^^' ]

Nouchka - Je n’attends personne. Mais la nuit a bien de la chance de vous attendre, je suppose que vous allez faire sensation, toutes les deux …

Elle releva les yeux. Son regard fut perçant, amusé aussi. La phrase du jeune homme pouvait laisser penser qu'il était sarcastique, mais pas le ton employé. Elle le détailla quelques secondes. Il était... beau ? Oui, mais pas de ces traits "parfaits" dont elle avait horreur, les physiques de jeunes premiers ou de héros grecs. Il était d'une beauté ténébreuse, malgré son jeune âge. Un mauvais garçon, un autre fantasme de jeune fille en fleurs. Si ce n'était pas simplement un genre qu'il se donnait, ça lui plaisait. Elle le vit frissonner, mais il ne bougea pas.

Nouchka - C’est vous qui devriez avoir froid. Je suis russe, mais j’ai toujours eu du mal à le supporter. Vous n’êtes pas transie, avec ce petit chemisier ? J’ai froid pour vous, ce qui signifie que je suis doublement gelé !

Il ajouta à ses palabres un sourire des plus séduisants. Elle sourit à son tour, légèrement et de façon éphémère. C'était assez paradoxal finalement, ce jeune homme plutôt taciturne qui se plaignait du froid. Non, elle ne savait l'expliquer, mais elle n'avait réellement pas froid. Sans doute son habitude à rentrer chez elle tard dans la nuit sans manteau lorsqu'elle était en Russie. Sans manteau, et pas en tenue des plus couvertes... Ca endurcissait. Elle avait perdu l'habitude mettre des vestes en dehors des grands froids d'hiver. Elle en mettait plus pour ne pas se démarquer de la foule plutôt que pour se maintenir au chaud.

Snejka - C'est vrrai, je suis peu habillée, mais voyez-vous, le trravail que j'exerrçais en Rrussie m'a habituée au frroid. Cela dit, si je rreste ainsi sans bouger, je rrisque de finirr parr frrissonner autant que vous.

Elle se caressa machinalement les bras comme pour empêcher la fraicheur de s'y accrocher. Plus elle observait l'étudiant, plus elle lui trouvait des attraits physiques. Mais elle avait appris à se méfier des hommes et, ne fût-ce que par principe, ne voulait se montrer trop avenante. Elle esquissa un mouvement de recul.

Snejka - Je vais rretourrner à l'intérrieurr. Vous devrriez en faire autant, si vous ne voulez pas attrraper une pneumonie.

Elle parla d'un ton emprunt d'indifférence froide et fit demi-tour sur ses mots. Toutefois, avant de s'éloigner, elle lança au jeune homme un regard provocateur qui signifiait "suis-moi si tu l'oses". Ce n'était pas par jeu, mais par curiosité. Elle aurait pu aller se coucher, mais elle n'était toujours pas fatiguée. En réalité, elle ne savait pas vraiment où aller. S'il n'avait pas été là, elle serait sans doute restée dehors, à se promener et à humer les différents parfums de la nuit. A chanter peut-être. Mais il avait attisé sa curiosité. Il ne serait peut-être resté dehors longtemps s'il avait froid, et suivre un homme ? Jamais. Elle avait trop fait pour eux par obligation. Elle ne voulait pas revivre ça de façon gratuite. C'était à elle de mener la danse. Et la difficulté ne l'arrêterait pas, au contraire.

S'il décidait de l'accompagner dans le hall - car elle ne voyait que cet endroit où se rendre en l'occurrence - alors elle continuerait peut-être de discuter avec lui. S'il s'obstinait à rester dehors, c'était qu'il était tout simplement indifférent. Où qu'il n'aimait pas non plus qu'on décide pour lui. Dans ce cas, elle aurait toujours d'autres occasions de le revoir. Peut-être. Non. Il devait la suivre. Ah... Elle avait mal à la tête. Elle porta sa main à sa tempe tandis qu'elle entamait sa progression vers le hall. Ca n'allait pas recommencer... Mais son mal de tête disparut tandis qu'elle marchait. Etrange... Rien d'autre ne s'était produit...